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nelle) de la loi d’attraction. Le seul moyen de le savoir est donc de le vérifier expéri-
mentalement et Newton s’y est attaché dès 1685. Il a construit deux longs pendules de
longueurs identiques, qui balançaient deux boîtes de mêmes dimensions (pour offrir une
même résistance à l’air), à l’intérieur desquelles il plaça d’égales quantités de diverses
substances : or, argent, plomb, verre, sable, sel, eau, bois, froment. Toute variation du
rapport entre les deux sortes de masse aurait dû se manifester par une différence dans
la période d’oscillation, ce qu’il n’observa pas. Il en déduisit l’identité entre masse inerte
et masse grave(9).
Il s’agit chaque fois d’une certaine quantité de matière, par exemple un bloc de fer :
dans les deux cas, il s’agit donc du même volume de fer et Lavoisier énonce dans son
Traité élémentaire de chimie le principe de conservation de la masse sous la forme :
« Rien ne se crée, rien ne se perd dans le monde de la matière, tout se transforme. »(10)
La masse newtonienne est donc constante. Mais voici ce qu’écrivait Poincaré en 1905 :
« J’arrive au principe de Lavoisier sur la conservation des masses. Certes, c’en est
un auquel on ne saurait toucher sans ébranler la mécanique. Et maintenant certaines
personnes pensent qu’il ne nous paraît vrai que parce qu’on ne considère en mécanique
que des vitesses modérées, mais qu’il cesserait de l’être pour des corps animés de
vitesses comparables à celle de la lumière. Or, ces vitesses, on croit maintenant les
avoir réalisées ; les rayons cathodiques et ceux du radium [rayons b] seraient formés
de particules très petites ou électrons qui se déplaceraient avec des vitesses, plus petites
sans doute que celle de la lumière, mais qui en seraient le dixième ou le tiers. Ces
rayons peuvent être déviés soit par un champ électrique, soit par un champ magnétique
et on peut, en comparant ces déviations, mesurer à la fois la vitesse des électrons et leur
masse (ou plutôt le rapport de leur masse à leur charge). Mais quand on a vu que ces
vitesses se rapprochaient de celle de la lumière, on s’est avisé qu’une correction était
nécessaire. »(11) Kaufmann venait d’effectuer à Göttingen plusieurs séries d’expériences
mettant en évidence une variation de la masse de l’électron en fonction de la vitesse(12).
E et la conservation de l’énergie
Considérons un pendule dont la masse m est située en O au repos (fig. 3). Si on l’écarte
de cette position, il se met à osciller entre les points A et B, situés à une hauteur h
au-dessus de O, et il est animé d’une vitesse u au moment où il passe en O : ainsi,
la hauteur se convertit en vitesse et réciproquement. Il y a donc quelque chose qui se
conserve au cours du balancement. En A ou B, on a seulement de l’énergie potentielle