L’Isère au Sénat La lettre d’information parlementaire N°9 / mai 2016 Un effort sur les normes : de la parole aux actes de Michel Savin, Sénateur de l’Isère L’Isère « Le pays aux 400 000 normes », voilà comment la France était surnommée dans un quotidien (Les Échos) il y a trois ans. Et depuis ce constat ? Pas de grande amélioration malheureusement, malgré une volonté unanime de simplification. Il est vrai que le pays fait face à un double problème, d’une part la lourdeur des normes administratives nationales, qui se multiplient dans tous les domaines, et d’autre part les nombreuses normes européennes, qui doivent être transposées en droit français. À cela s’ajoute un mal bien français : la surtransposition des directives européennes. En effet, dans de nombreux domaines, la France veut « laver plus blanc que blanc » en allant au-delà des exigences européennes. Pour exprimer son désaccord avec ce type de pratiques, le Sénat a décidé d’adopter le principe de non sur-transposition des directives dans le secteur agricole, qui doit désormais être repris par l’Assemblée Nationale. Ce phénomène qui pénalisait largement les agriculteurs français ne pourrait bientôt être qu’un mauvais souvenir. Aujourd’hui, une vraie réforme des normes est devenue plus qu’indispensable et permettrait de redonner de la liberté aux entreprises et aux collectivités en libérant les énergies. Je note que c’est dans cette démarche que se situe la préfecture de l’Isère avec une proposition de recensement des normes dites « imbéciles » afin d’aller vers une simplification et un meilleur accompagnement des communes dans la compréhension des normes existantes. Alors que le Parlement adopte entre 80 et 100 lois chaque année, il me semble important qu’un contrôle effectif de celles-ci puisse être mis en place. Comme l’écrivait Montesquieu, « les lois inutiles affaiblissent les lois nécessai­ res ». C’est pourquoi, à l’avenir, le Parlement doit accentuer son action de contrôle de l’application des lois en vigueur afin de ­s’assurer non seulement de leur mise en place mais aussi de leur utilité sur le long terme. Même si ces premiers pas vers la simplification des normes démontrent un certain effort sur les normes, le travail reste long pour redonner toutes ses chances au pays dans la compétition européenne. Michel Savin Sénateur de l’Isère, Maire de Domène L’Isère : notre territoire, nos montagnes, notre identité Belledonne, Vercors, Chartreuse, Oisans… l’Isère a été généreusement dotée par la nature en massifs montagneux ! Un patrimoine naturel exceptionnel qu’il convient de valoriser et de défendre car, au-delà du simple paysage de carte postale, les montagnes sont au cœur de l’identité iséroise, tant pour les touristes que pour ceux qui y vivent ou y travaillent. Que ce soit l’hiver ou l’été, pour les loisirs ou le tourisme, pour les novices ou les experts, les massifs montagneux attirent bon nombre de personnes, des Isérois bien entendu, mais également des touristes du monde entier avec plus de 20 millions de nuitées chaque année. Ce potentiel natu­ rel constitué par le territoire de montagne, de fait non délocalisa­ ble, est une force pour le départe­ ment. Si l’économie de montagne a longtemps basé la majeure partie de ses ressources sur les ­ stations de sports d’hiver, un chan­ gement profond est en cours. En effet, le modèle d’exploitation de la montagne évolue à travers une diversification de l’offre d’activi­ tés, imposée par les difficultés d’enneigement. Fort heureuse­ ment, les possibilités d’expansion commune nouvelle de communes touristiques classées avec des communes touristiques non clas­ sées. De la même façon le Sénat va interroger le gouvernement sur les conséquences de la loi El Khomri et de la révision de la loi Montagne pour les travailleurs saisonniers. Avec plus de 120 000 saisonniers dans les Alpes, cette situation tou­che disproportionnel­ lement notre territoire et il convient de s’en préoccuper. du tourisme dans des formes variées, telles que le vélo, la ran­ donnée ou beaucoup d’autres activités de plein air, sont vastes. Le modèle change aussi à mesure que la nécessité de créer Un tourisme en des liens avec les zones plein essor donc, urbaines devient pos­ Un patrimoine mais des lois sible, en termes de trans­ naturel qui peuvent venir ports, de développement exceptionnel mena­­cer son et de solidarité entre ter­ déve ­ l oppement. ritoires : la montagne qu’il convient Pourtant il faut d’aujourd’hui est ouverte de valoriser bien rappeler que sur le monde pour lui et de défendre… tous les éléments dévoiler ses plus beaux sont réunis pour atouts. Elle sera demain faire de l’Isère un véritable lieu de vie un territoire attractif : une vraie connectée. chance pour l’économie locale ! C’est l’ensemble des partenaires Pour répondre aux besoins parti­ qui doit désormais travailler sur un culiers des zones de montagne, vrai projet autour de l’économie le Sénat avait déjà considéré la de la montagne. problématique des fusions en Dans l’hémicycle EXPRESS Rencontres En tant que président du groupe d’étude sur les pratiques sportives, Michel Savin a et va rencontrer les acteurs des grands événements sportifs internationaux qui vont se dérouler en France : Jacques Lambert pour l’Euro 2016, Tony Estanguet et Bernard Lapasset dans le cadre de la candidature de la France aux JO 2024. Ces événements sont primordiaux pour notre pays et ne manqueront pas de dynamiser l’économie sur l’ensemble de notre territoire. Au Sénat Dans le cadre de l’ouverture de contrats d’apprentissage aux étudiants et aux lycéens dans les différents services du Sénat, Michel Savin souhaite encourager l’accès à de tels contrats aux sportifs de haut niveau dans l’optique de soutenir leur insertion professionnelle, comme cela se fait déjà dans de nombreuses collectivités locales. >> FILIÈRE AGRICOLE >> MOBILITÉ L’agriculture dans nos territoires La mobilité : une condition du développement des territoires L’agriculture de plaine comme l’agri­ culture de montagne ont chacune des spécificités propres mais les diffi­cultés financières touchent néanmoins tous les acteurs de la filière agri­cole iséroise, comme c’est le cas sur l’ensem­ble du territoire national. Le Sénat a adopté le mercredi 23 mars 2016 la proposition de loi en faveur de la compétitivité de l’agriculture et de la filière agroalimentaire. Bien que cette proposition de loi n’ait pas la prétention de régler l’ensemble des problèmes touchant le monde agricole, les travaux, les débats et le vote de ce texte traduisent une réelle volonté d’améliorer la situation de la filière agricole française, pan à défendre du patrimoine français. Répondant aux demandes soulevées par le monde agricole, cette proposition de loi engage entre autres : > la mise en œuvre d’une répartition plus juste de la marge entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs ; > l’obligation d’étiquetage de l’origine des produits carnés et laitiers vendus, à titre ­ expérimental dans un premier temps, pour permettre une information des clients sur la provenance des produits. Ces mesures constituent l’axe central du soutien à la filière française, sachant que les collectivités locales, telles que le département de l’Isère, apportent également des aides financières directes aux exploitants. Dans la même démarche, le Sénat a adopté à l’unanimité la proposition de résolution visant à encourager le développement d’outils de gestion de l’aléa économique en agriculture présenté par les groupes socialiste et républicain. Ce texte invite le gouvernement à agir au niveau européen, pour construire un système de mutualisation du risque économique en agriculture, notamment dans le cadre des réflexions sur la PAC post-2020. Il revient désormais à l’Assemblée Nationale et la majorité gouvernementale de permettre l’adoption et la mise en œuvre de ces textes. L’adoption définitive marquerait le franchissement d’une étape supplémentaire dans la modernisation et la relance de la compétitivité de la filière agricole française. Michel Savin avait alerté les élus locaux sur une nouvelle dépense que ces derniers allaient avoir à prendre en compte à l’approche de la rentrée scolaire. Jean-Claude Carle avait déposé un amendement lors de l’examen du projet de loi de finance pour 2016 visant à faire peser sur l’État une partie de la charge résultant du renouvellement des manuels scolaires, à hauteur de 50 millions d’euros. Cet amendement n’a toutefois pas été repris à l’Assemblée Nationale. La charge financière va donc peser exclusivement sur les communes à la rentrée 2016. Michel Savin, soucieux du bon déroulement des enseignements à la rentrée prochaine, a sollicité l’inspection académique de l’Isère, qui l’a informé que le renouvellement des manuels pourrait s’effectuer sur plusieurs années sans remettre en cause la continuité et l’excellence pédagogique des enseignements. La connectivité est une condition au dévelop­ pement économique des territoires. Dans une économie largement mondialisée, le rayonnement de la métropole dépend de sa capacité à capter des ressources multi-localisées et à s’inscrire dans des réseaux d’échanges de longue portée à l’échelle européenne voire mondiale. Les métropoles qui, de part le monde, connaissent un développement accéléré ont toutes comme point commun de partager une grande qualité de leurs dessertes aéroportuaires, ferroviaires, routières et numériques. La mobilité conditionne très fortement le bon fonctionnement entre la métropole et ses ­terri­toires environnants : la concentration de l’emploi productif dans les grands centres urbains se traduit par une indépendance accrue entre les territoires et une influence de plus en plus grande de la métropole sur des territoires de plus en plus éloignés de son épicentre. À titre d’exemple, 42 % des actifs résidant dans le Grésivaudan travaillent désormais dans la métropole grenobloise ainsi que 31 % des actifs résidant dans le Pays Voironnais. Si la métropole grenobloise est réputée pour la qualité de ses infrastructures de transports en commun au sein de l’agglomération centrale et un bon usage de la marche à pied et du vélo, la qua- lité de ses relations avec les territoires périurbains est en revanche beaucoup plus problématique. L’amélioration de l’offre TER et le développement par le Département de lignes express n’ont pas été suffisants pour empêcher une dégradation des conditions de déplacement entre les territoires périurbains et la métropole. Alors que des villes comme Toulouse, Bordeaux, Nantes, Lyon, Montpellier voient leur emploi fortement progresser, Grenoble malgré ses atouts, subit une perte d’emploi salarié privé. On peut légitimement se poser la question de savoir si la métropole grenobloise peut prospérer sans améliorer de manière significative son accessibilité et sa connectivité. Or, on ne peut que constater que Grenoble ne bénéficie toujours pas de la grande vitesse ferroviaire ni même de dessertes aéroportuaires de qualité. Aucun investissement significatif permettant d’améliorer la connectivité de la capitale des Alpes n’a été réalisé au cours du quart de siècle dernier et, en matière d’accessibilité, Grenoble a vu son rapport concurrentiel se dégrader par rapport aux principales métropoles françai­ses et européennes. interventions Les manuels scolaires à la charge des communes La dernière réforme des programmes du CP à la troisième, qui entrera en vigueur en septembre 2016, nécessite le renouvellement des manuels scolaires dans les classes de primaire. Si le coût des renouvellements, estimé à 240 millions d’euros, n’est pas une charge obligatoire pour les communes, ce sont cependant ces dernières qui dans les faits devront l’assurer. La question de la mobilité, qu’il s’agisse de la mobilité interne ou de l’accessibi­ lité, est l’un des tout premiers facteurs conditionnant l’attractivité et la compé­ titivité des territoires. Questions écrites et orales En séance focus Proposition de loi Le Sénat a adopté le mardi 8 mars 2016 la proposition de loi visant à augmenter de deux candidats remplaçants la liste des candidats au conseil municipal. Cette proposition de loi vise à ce que les listes aux élections municipales comportent un nombre de candidats égal au nombre de sièges à pourvoir, augmenté de deux candidats remplaçants, afin que ces derniers puissent occuper des sièges laissés vacants et ainsi permettre l’élection d’un nouveau maire en cas de vacance du poste. Dans l’attente de l’application de cette mesure lors du prochain renouvellement municipal en 2020, le Sénat a complété le texte afin qu’il soit possible d’élire un nouveau maire dans la limite inférieure à 10 % de sièges vacants lors du conseil municipal. L’adoption de ce texte par le Sénat marque une étape importante dans la représentation locale pour le respect de notre démocratie et du choix des citoyens lors des élections. Il faut désormais attendre le vote de l’Assemblée Nationale afin de pouvoir mesurer la volonté de l’exécutif de mettre en œuvre de cette réforme aujourd’hui nécessaire. Michel Savin est intervenu au début du mois d’avril lors du débat sur l’offre de soins dans les territoires ruraux. À cette occasion, il a souligné la nécessité de préserver une offre de soins de proximité, et ce notamment dans les milieux ruraux et montagneux. En effet, les récentes décisions des CPAM, et notamment celle de l’Isère, remettent en question la continuité de l’offre de soins particulièrement en zone de montagne du fait de la dévalorisation des indemnités kilométriques des soignants à domicile. Alors que les déserts médicaux représentent un fléau à combattre, il a ainsi souhaité rappeler à la secrétaire d’État chargée de la lutte contre l’exclusion cette problématique récurrente dans le département de l’Isère et sur une partie importante du territoire français. Michel Savin est aussi intervenu lors de l’examen de la proposition de loi renforçant le dialogue avec les supporters et la lutte contre le hooliganisme. L’enjeu était ici d’encourager l’engagement des collectivités territoriales sur les questions sportives et notamment sur le supportérisme. Il est important que les collectivités locales puissent prendre part à la mise en œuvre des politiques sportives nationales, sachant qu’elles sont l’échelon principal pour le maillage territorial en infra­ structures sportives. Questions écrites Alerté par les élus locaux, mais aussi par les membres de la société civile et du milieu économique isérois, Michel Savin a interpellé à plusieurs reprises le gouvernement au travers de questions écrites. Ainsi, Michel Savin a attiré l’attention de la ministre du logement et du développement durable sur le manque de concertation avec les stations de montagne dont a fait preuve le gouvernement lors de la réforme des unités touristiques nouvelles. En s @ voir + Retrouvez l’intégralité des questions écrites et les réponses du Gouvernement sur www.michelsavin.fr Sur le terrain >> GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE Plus de compétences, plus de moyens, Grenoble-Alpes Métropole se dessine Entraînée par la loi NOTRe, la dynamique d’intégration accrue au sein des métropoles est en marche dans la métropole grenobloise… Avec quatre années de visites à son actif sur l’ensemble du département, Michel Savin a à cœur de poursuivre ces rencontres qui font l’enrichissement de son mandat de parlementaire. Au cours du premier trimestre 2016, Michel Savin s’est rendu sur le territoire du Sud-Grésivaudan, dans la commune de La Sône, pour d’abord rencontrer les élus et ensuite visiter une entreprise locale. Une trentaine d’élus avaient répondu à l’invitation du sénateur et ont pu évoquer leurs préoccupations notamment sur les effets de la réforme territoriale. Comme ce fut encore le cas lors de ses dernières visites de territoire (Vals du Dauphiné, Vercors et Trièves), la double peine induite par la baisse concomitante des dotations de l’État et l’augmentation des dépenses, entraînée entre autres par la réforme des rythmes scolaires, a fait l’objet de vives critiques. Ainsi, de plus en plus de communes font part de leurs grandes difficultés budgétaires. Michel Savin a ensuite visité l’entreprise familiale de plasturgie Reffay située dans la commune de La Sône. Une entreprise innovante et porteuse de 60 emplois ! Elle démontre à elle seule la capacité des entreprises à dynamiser les territoires, même ruraux. 13 territoires, 13 visites par an pour vraiment prendre la mesure de ce qui fait la richesse de notre département… le rapport d’information du Sénat enregistré en mars dernier et conduit par le sénateur Mathieu Darnaud, la réforme territoriale implique de rechercher de nouveaux équilibres pour les intercommunalités alentour, elles aussi en croissance. Conscient du temps nécessaire à l’adaptation au changement et pour assurer la compréhension des situations particulières, le Sénat porte une réflexion approfondie sur ces problé­ matiques dans le but d’assurer au mieux la représentativité de l’ensemble des collectivités territoriales de notre pays. La montée en puissance d’une intercom­ munalité de cette grandeur, couplée à la réforme territoriale va nécessairement entraîner une recomposition des équilibres territoriaux. Comme l’a souligné Afin de faire émerger de nouvelles dynamiques dans le département de l’Isère les intercommunalités devront savamment mélanger collaboration et compétition fructueuse entre elles. Imprimé sur papier recyclé et encres végétales - Photos : © Sénat, Shutterstock, X-droits réservés. Cap au sud pour Michel Savin ! Au 1er janvier 2017 aura lieu une nouvelle série de transferts de compétences des communes à Grenoble-Alpes Métro­pole. Si les contours restent encore à déterminer par délibération, les 49 communes membres de la métropole doivent se prononcer avant le 31 décembre prochain sur le transfert de ces 5 compétences : > les cimetières, > les opérations d’aménagement, > la gestion et l’attribution des logements sociaux, > la culture, > le sport. Contacts : Permanence parlementaire de Michel Savin 4 bis, avenue Jean Perrot - 38000 Grenoble / Tél. : 04 76 63 22 54 - Fax : 04 76 63 85 48 Email : [email protected] Actualité, coulisses, réactions et commentaires en direct… Rejoignez Michel Savin sur sa page Facebook Retrouvez Michel Savin sur son site Internet : www.michelsavin.fr