être
le
signal
de l'application
de
mesures
préventives.
D'un
autre
côté,
si
la compagnie
d'assurances
ou
l'employeur d'une personne
découvre
ces
facteurs
de
risque, celle-ci
s'expose à perdre
son
assurance maladie
ou
son
travail.
De
tels
cas
font
du
secret de
l'infonnation génétique
un
sujet
de
préoccupation
important. Sous le prétexte de
protéger le bien-être
de
la société, jusqu'où
iront
les
intrusions dans
ce
que
nous
avons
de
plus
intime,
notre identité génétique ?
Les
individus
ayant
hérité de gènes causant
des
maladies
ont raison d'être
amers
; pourquoi
devraient-ils supporter les conséquences d'un
défaut
qui
ne
vient
pas
d'eux?
Mais n'est-il
pas
vrai
que
nous
sommes
tous
otages de nos
gènes
?
Si
les
gènes
déterminent notre
personnalité et notre intelligence, ne
contrôlent-ils
pas
pour
une
grande part la
qualité
de
notre
vie
?
La
réponse
est
non.
Bien qu'une bonne
partie
de
nos
qualités physiques et de
nos
traits
de
caractère fondamentaux soient
contrôlés génétiquement, de nombreux
indices
montrent
que
notre environnement,
notre
mode
de
vie et notre régime alimentaire
sont
des
facteurs
déterminants majeurs de
notre
bien-être.
Ce
que
nous
lisons,
entendons,
voyons,
ressentons, pensons et
faisons
affecte notre
vie.
Nous
avons
le
pouvoir
de
contrôler
ou
de
modifier nos états
d'âme,
nos
pensées
et
nos
actes.
Nous ne
sommes
pas
des
entités statiques ; nous
•
•
•
•
14
161
changeons continuellement. A mesure que
nos
sens
échantillonnent
sans
cesse
l'environnement et rapportent
leurs
découvertes à
notre
système
nerveux central,
notre cerveau enregistre constamment les
nouvelles infonnations et
modifie
tout
ce
qu'il
a déjà classé.
Le
point
le
plus
important est
que
nos
gènes
ne
sont
pas
altérés par ce que
nous
emmagasinons dans
notre
cerveau. Et
c'est
le
contenu
de
notre
cerveau
qui
détermine
ce
que
nous
sommes.
Une
autre préoccupation
en
génétique
vient
de
la supposition
en
sociobiologie que
tout
ce
qui
se
produit en biologie est à
l'avantage
du
génome.
Cette
théorie suppose
que les
gènes
ont précédé tout le
reste
et que
d'une manière
ou
d'une
autre
ils
ont poussé
le
monde
biologique à s'organiser dans le but
de
maintenir et
de
mettre
en
valeur
le
génome.
Cette fonne
de
déterminisme biologique
permet à certains scientifiques de formuler
une
grandiose«
théorie
globale»,
qui
selon
eux
explique pourquoi
les
choses sont
ce
qu'elles
sont.
Génétique
et
évolution
Cette
théorie,
comme
d'autres
fondées
sur l'évolution, n'aborde
pas
la question
de
l'origine
de
l' infonnation contenue dans
le
génome.
Qu'il y ait
une
information
dans
le
génome,
on
peut difficilement le
nier.
On
estime qu'un
micromètre
cube
d'A.D.N. peut
coder
150
mégaoctets d'information. C'est
dix
fois
mieux que
la
capacité
de
mémoire
optique
du
CD-ROM
habiwel.
Si
la séquence
complète
des
nucléotides
de
la bactérie
du
côlon,
Escherichia
coli~
était imprimée dans
un
livre
de
format classique,
il
faudrait
environ 3 000
pages.
Un
document
de
même
type contenant
les
informations
du
génome
humain occuperait
une
bibliothèque
de
1 000
volumes
de
3
000
pages
chacun.
n y a
une
génération,
les
théoriciens
évolutionnistes étaient
occupés
à décrire
un
hypothétique
monde
primordial
prébiotique,
où
le
premier organisme vivant a surgi
de
composants inertes. L'une
des
lacunes
de ces
schémas
de
l'évolution chimique a été
l'incapacité de montrer comment
les
acides
nucléiques ont
pu
se
fonner.
Les
obstacles
sont le défi que représentent
la
fonnation
de
l'indispensable sucre à
cinq
carbones,
le
D-2-
désoxyribose,
en
quantité appréciable, la
synthèse
des
quatre désoxyribonucléotides
différents et leur interconnexion en séquences
appropriées.
Mais
expliquer
la
source
de
l'information biologique résidant
dans
le
génome de tout organisme est
un
défi
non
résolu, encore plus
formidable,
pour ces
scientifiques.
Le
génome
comporte
des
données pour obtenir directement la strucwre
correcte
de
chaque
protéine
de
l'organisme et
la
régulation
de
la
quantité et
du
moment
de
leur production. Indirectement, par l'action
des protéines, chaque aspect
du
métabolisme
et
de
l' infrastrucwre
de
l'organisme est codé
dans
le
génome.
Le niveau d'ingéniosité
et
de
sophistication biochimique observé dans
la
matière
vivante excède
de
beaucoup tout
ce qu'on peut voir dans nos meilleures
installations de production.
La
recherche
en
génétique :
un domaine interdit ?
Ceux qui croient
en
la Bible
reconnaî-
tront rapidement dans
le
génome la signawre
du
même
Créateur qui fit
nal''tre
l'univers
entier.
Mais
maintenant que nous
sommes
capables
de
manipuler
les
gènes
dans
une
éprouvette, devrions-nous craindre de
pénétrer
en
territoire
interdit
par
le
Ciéateur
?
Dès
lors que l'on voit
le
génome
comme
une
composante
du
fonctionnement
de
la matière vivante et
non
comme
une
«substance mère», les préoccupations
exprimées particulièrement en rapport
avec
la recherche sur le génome peuvent être
étendues à toute recherche biologique. Le
récit biblique cite le Créateur s'adressant
ainsi aux premiers humains :
<<
Soyez
féconds,
multipliez-vous, remplissez la terre
et soumettez-la » (Genèse 1 : 28,
Segond
révisée). Toute recherche biologique peut
entrer dans cette catégorie
de
« domination
sur la création
>>,
puisque la compréhension
de la nawre est nécessaire à
son
utilisation
efficace.
Les
gènes, en particulier, ont été
manipulés depuis des
temps
immémoriaux
par croisements sélectifs. Tant que les
nouvelles connaissances obtenues par la
recherche sont utilisées pour améliorer la
santé et
le
bien-être
des
individus et
des
sociétés,
nous
pouvons être sûrs qu'elles
restent dans le cadre biblique. Par
contre,
la
recherche axée sur l'exploitation
de
systèmes biologiques dans
un
but destructif
nous
met
sur
une
voie totalement contraire à
celle
du
Créateur. A l'aube
de
l'âge des
gènes
nous
faisons
face
à
des
problèmes
qui
ne
sont pas différents de
ceux
qui
se
sont
présentés quand
nous
sommes
entrés dans
l'âge atomique. On peut
se
poser laques-
tion
: sommes-nous plus sages
maintenant ?
(!1
George
T.
Javor ( Ph.D., Columbia
University) enseigne la biochimie à Loma Linda
University.
Il
a publié des
anie/es
sur
cenains
aspects
de
la physiologie
de
Escherichia coli
et
sur
les arguments biochimiques
en
faveur
du
créationnisme, ainsi que les livres
Once
Upon
a
Molecule
et
The Challenge of
Cancer.
Son
adresse : Loma Linda University School
of
Medicine ;
Loma
Linda, California
92350;
U.S.A.
Dialogue
9:2-1997