Rôle de l’innovation dans l’amélioration de la qualité du management… 489
Ces auteurs considèrent l’internationalisation comme une innovation pour
la firme, ou un processus similaire aux étapes d’adoption d’un nouveau produit ou
de nouvelles technologies (Bouslama et Mbarki 2008).
D’une part, l’I-model selon Bilkey et Tesar (1977) cités par Le pennec (2009)
est fondé sur les mêmes principes de l’U-model, puisqu’il représente
l’internationalisation comme un processus linéaire, et souligne l’importance de la
distance psychique.
D’autre part, même si les modèles de la théorie d’innovation partagent tous
les mêmes concepts de base, il existe des différences quant aux nombre d’étapes
du processus d’internationalisation et au niveau du mécanisme initiateur du
comportement international de la firme (Ageron et Hault 2002, Andersen 1993,
cités par Bouslama et Mbarki 2008).
Mais malgré leur apports et poids évidents pendant les trois dernières
décennies, les théories d’internationalisation par étapes ont essuyé de
nombreuses critiques, parmi elles:
L’existence d’autres facteurs qui incitent les entreprises à
s’internationaliser (opportunités sur le marché visé, ressources et capacités de la
firme, compétences du dirigeant…), ce qui remis en cause et dépasse la notion de
distance psychique et celle d’expérience sur le marché d’accueil selon O’Grady et
Lane (1996) et de Evans et Mavondo (2002) cités par Cheriet (2008);
Axinn, Matthyssens, (2002) remettent en cause l’ensemble du processus
séquentiel d’internationalisation : « les travaux actuels tendent à remettre en
cause la portée générale des modèles d’Uppsala (U Model et I Model) car les
exceptions apparaissent aussi nombreuses que les comportements conformes à
ces modèles » (cités par Laghzaoui 2009);
Pour Wolff et Pett (2000) cités par Allali (2003), cette approche étapiste
est une voie très fréquemment utilisée dans l’internationalisation des PME.
Cependant, font-ils remarquer avec raison, beaucoup de PME naissent
internationales. Pour les désigner, Torrès (2004) reprend les appellations
d’International New Venture ou de Global Start-up. De même, certaines firmes
quand bien même elles ne naissent pas internationales, peuvent «brûler» des
étapes en sautant de l’exportation par exemple à la création d’une filiale à part
entière. D’autres choisiront sciemment de rester au stade de l’exportation.
Ces limites ont permis l’émergence d’autres approches notamment :
l’approche économique, la théorie des ressources et des compétences, l’approche
par les réseaux et la théorie de l’entreprenariat international.