L’Usine à GES n°12 / mai-juin 2005 / Dossier
Mis en place en 2004, le groupe de travail de l'Afssa s'est tout d'abord
attaché à déterminer les maladies susceptibles de se développer en
métropole (seulement) en raison d'un réchauffement du climat. Les onze
spécialistes ont ainsi trié les infections en fonction de la nature de l'agent
pathogène, (et notamment de sa résistance dans le milieu extérieur), de
son mode de transmission et de ses « réservoirs », vecteurs ou hôtes.
Pour les maladies exotiques, les onze spécialistes ont également tenu
compte de la probabilité d'introduction sur le territoire. Ainsi, les risques
posés par une quarantaine de maladies « à insecte », d'infections
transmises par des mollusques, des virus, des bactéries ont été
patiemment évalués : leur prévalence actuelle, leur possibilité de
s’étendre en cas de réchauffement moyen de l’Hexagone, les
conséquences sanitaires et économiques, tant pour la faune que pour la
société. De par leur probabilité à infester le territoire métropolitain soumis
à un climat plus chaud, les scientifiques appellent à suivre
particulièrement six maladies.
Maladie grave pouvant être transmise à l’homme par le chien, la
leishmaniose est endémique dans les régions du sud de la Méditerranée.
Toutefois, les insectes vecteurs (les phlébotomes) sont de plus en plus
présents dans les Cévennes et en Provence. Et des foyers sporadiques ont
déjà été observés dans la vallée de la Loire et dans la région de Limoges.
Plus connue sous son appellation familière de maladie de la langue bleue,
la fièvre catarrhale ovine est transmise aux moutons et aux bovins par un
virus véhiculé par la piqûre de petits moucherons hématophages, les
culicoides. Quasiment impossible à éradiquer, une épidémie de fièvre
catarrhale peut décimer très rapidement de troupeaux entiers. Elle est
mortelle pour les ovins dans la plupart des cas. Maladie normalement
tropicale, la « Blue tongue » est désormais présente dans les DOM-TOM,
dans le sud de la Méditerranée, en Italie ainsi qu’en Corse depuis 2000.
Originaire de l’Afrique de l’est, la fièvre de la vallée du Rift est une
maladie infectieuse virale transmise par certains moustiques. Grave chez
les animaux, notamment les jeunes (qui en réchappent rarement), la
« Rift valley fever » peut provoquer de fortes fièvres chez l’homme, voire
des encéphalites ou des fièvres hémorragiques. Sortie de son berceau en
1977, elle sévit désormais dans pratiquement toute l’Afrique située au
nord de l’équateur.
Très répandue en Afrique, en Europe du sud, en Russie, au Moyen Orient,
en Inde, en Australie et depuis 1999 en Amérique du nord, la fièvre du Nil
occidental est une cousine de l’encéphalite. Portée souvent par les
oiseaux, mais transmise par des moustiques, la « West nile fever »