Genre et changement climatique, enjeux et perspectives pour

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Séminaire interna+onal G enre et climat, 27-­‐28 janvier 2011, Paris, F rance
Avancées et perspec+ves d’ac+on pour une meilleure intégra+on du genre dans les poli+ques de luBe contre les changements clima+ques
Atelier 27 janvier PM - La prise en compte du genre dans les politiques nationales de développement durable (climat) :
«Genre et changement climatique, enjeux et perspectives pour les pays du Nord et le Québec»
La présentation fera ressortir les éléments qui caractérisent les liens entre genre et changement
climatique dans des pays développés et pour le Québec. Elle traitera aussi d’initiatives et de
démarches actuellement en cours au Québec dans ce contexte.
Ainsi, bien que l’égalité entre les femmes et les hommes soit de plus en plus reconnue comme un
élément majeur de prospérité économique par des organismes internationaux tels que l’OCDE ou le
Forum économique mondial, peu d’initiatives traitent du lien entre ces questions et le changement
climatique en milieu industrialisé et dans les pays du Nord. Les connaissances sont plus développées
en ce qui a trait aux conditions des pays du Sud. Il apparaît également que les femmes sont encore
peu présentes au sein des instances et processus décisionnels existants visant à réduire les
émissions de GES ou à l’élaboration de stratégies d’adaptation. Plusieurs études ont pourtant
démontré comment, d’une part, les femmes peuvent avoir une influence importante dans les
changements de comportements nécessaires à l’attente des objectifs de Kyoto tant des points de
vue social, environnemental qu’économique et, d’autre part, celles-ci sont parfois plus exposées aux
conséquences des phénomènes qui s’accentuent dans le contexte du changement climatique. À titre
d’exemple, l’étude menée par Gerd Johnsson-Latham du Ministère des Affaires étrangères
suédoises, étude déposée aux Nations Unies en 2007, démontre que l’empreinte carbone des
femmes suédoises est plus réduite que celles des hommes notamment en raison de leurs habitudes
de consommation et styles de vie. Cela reste vrai tant pour les femmes riches ou pauvres, celles-ci
étant plus susceptibles de recycler, de privilégier des moyens de transport propres ou des choix de
consommation plus éthiques. D’un autre point de vue, plusieurs études sur l’emploi démontrent que
les travailleurs et décideurs masculins dominent dans les activités du secteur primaire alors que les
femmes dominent dans le secteur tertiaire. Or, le secteur primaire génère des quantités considérables
de CO2 en raison d’activités telles que l’extraction et l’exportation des ressources naturelles, l’énergie,
la construction et l’entretien d’infrastructures. Une place plus grande de femmes dans ces secteurs ou
une plus grande prise en compte de leurs besoins pourraient avoir une influence positive.
Le Québec peut se comparer à la Suède et à d’autres pays développés de milieu nordique. Les
femmes y sont en général plus pauvres que les hommes (63 % du revenu moyen annuel) et moins
bien représentées sur le plan politique (28,8 % sur le plan provincial et 29,3 % sur le plan municipal).
Elles sont par ailleurs d’importants agents de changement. Pour le territoire québécois, à eux seuls,
les secteurs du transport (40,0 %), l’industrie (33,6 %) et l’agriculture (7,5 %) génèrent 80 % des GES.
Le Québec a adopté en 2006 une Loi sur le développement durable ayant mené à l’élaboration de la
Stratégie gouvernementale de développement durable 2008-2013 qui s’appuie sur 16 principes dont
le principe d’«équité et solidarité sociale» voulant que les actions gouvernementales soient
entreprises dans un souci d’équité intra et intergénérationnellle ainsi que d’éthique et de solidarité
sociale», principe encore intégré de façon très inégale. Dans le cadre de sa politique Pour que
l’égalité de droit devienne une égalité de fait, le gouvernement du Québec s’est doté de plusieurs
outils et d’un plan d’action triennal (2007-2010) qui traduit son engagement à implanter l’analyse
différenciée selon les sexes (ADS) et une volonté d’intégrer progressivement le principe de l’égalité
entre les femmes et les hommes à l’ensemble des décisions gouvernementales ainsi qu’aux décisions
des instances locales et régionales.
Par ailleurs, au niveau local et régional, des décideurs ont inscrits le principe d’égalité dans leur
démarche de planification et leurs actions, le cas de la Montérégie est en est un très bon exemple.
Plusieurs chercheurs, groupes environnementaux et communautaires québécois travaillent aussi
activement à faire mieux connaître et valoir les enjeux d’égalité en lien avec le développement
durable et le changement climatique. La présentation en citera quelques exemples.
En conclusion, la présentation proposera des pites d’actions favorisant des comportements de
consommation qui réduisent l’empreinte écologique dans un esprit de solidarité Nord-Sud et une
vision plus égalitaire de l’économie visant un meilleur équilibre entre l’apport économique des femmes
et des hommes dans des créneaux d’excellence liés notamment à l’économie locale et à l’innovation.
France Levert, Réseau québécois des femmes en environnement (ROFE), Canada-Québec, novembre 2010
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