Contacts: Nicolas Barro, Tel : +226 50 33 73 73; barro_nicolas@univ-ouaga.bf Page 1
Oumar Traoré, Tel : +226 50 31 92 02/08; [email protected]
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Tiendrébéogo F.1, Barro N.1, Traoré O.2, Traoré E.V.S.2
1UFR/SVT, Université de Ouagadougou, 03 BP 7021 Ouagadougou 03
2INERA 01 BP 476 Ouagadougou 01, Burkina Faso
Introduction
Les piments (piment doux ou poivron et
piments piquants) occupent une grande place parmi
les cultures maraîchères au Burkina Faso. Selon la
FAO, leur production a été évaluée à 7000 tonnes
en 2005. La culture des piments est surtout réalisée
dans les zones périurbaines et constitue une
importante source de revenus pour les acteurs du
secteur maraîcher.
Deux agents pathogènes d'origine virale ont été
signalés chez les piments au Burkina Faso
(D'Arondel de Hayes, 1995). Il s'agit du virus de la
mosaïque du tabac (VMT) et du virus de la
panachure verte du poivron ou PVMV (Barro,
1994). Le PVMV a longtemps été considéré comme
étant le principal virus infectant les piments dans le
pays. Au cours de ces dernières années, des
symptômes de type nouveau différents de ceux
causés par le PVMV ont été observés dans de
nombreux périmètres maraîchers.
Ce travail a pour objectif de faire le point sur
les travaux de caractérisation de l'agent pathogène
responsable des symptômes observés et la réparti-
tion géographique de la maladie qu'il cause.
Les symptômes
Les symptômes ont surtout été observés chez le
piment (variété Jaune du Burkina). Les formes les
plus sévères sont une forte déformation des feuilles
(feuilles torsadées) accompagnée parfois de la
mosaïque sur les cloques formées. Les plants
infectés sont en général très rabougris. Dans les
champs, la maladie est observée sur quelques plants
facilement reconnaissables par leurs petites tailles.
Elle se propage ensuite rapidement pour affecter 80
à 100% des plants. Les mouches blanches (Bemisia
tabaci) ont toujours été trouvées en grand nombre
dans les champs infestés. Des symptômes causés
par le virus de la panachure verte du poivron sont
aussi parfois associés donnant ainsi des infections
mixtes. Bien que les pertes de récolte ne soient pas
encore évaluées, le rabougrissement des plants
malades entraîne une grande diminution du nombre
de fruits produits.
Diagnostic biologique de l'agent pathogène
L'implication des mouches blanches et les
symptômes de déformationsfoliairessont deux
indications sérieuses sur l'appartenance de l'agent
pathogène au genre Begomovirus.Les virus de ce
groupe sont tous transmis par la mouche blanche B.
tabaci. Des tests de transmission par B. tabaci ont
alors été réalisés à partir de plants de piment "jaune
du Burkina" dont les feuilles présentaient de fortes
déformationsfoliaires.
Maladies virales des plantes cultivées au Sahel
Déformation
s
sévère
s
des
feuilles de piments avec
présence de cloques et de
mosaïque.
Symptômes
sévères
d'enroulement des feuilles de
piment en forme de cuillère.
Symptômes de p
anachure
verte du poivron causés par le
PVMV sur piment
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Diagnostic sérologique de l'agent pathogène
Les plants malades ont aussi été testés en
sérologie. La méthode immunoenzymatique ELISA
(Enzyme-linked immunosorbent assay) a été utilisée.
Tous les bégomovirus ont des relations sérologiques
entre eux (Harrison et Robinson, 1999). C'est
pourquoi un anticorps polyclonal dirigé contre le
virus de la mosaïque africaine du manioc (African
cassava mosaic virus, ACMV) a été utilisé.
L'ACMV est l'un des bégomovirus les plus connus
en Afrique. Des anticorps monoclonaux dirigés
contre l'ACMV et un autre bégomovirus (le virus de
l'enroulement du gombo ou Okra leaf curl virus,
OLCV) ont été aussi utilisés (Tiendrébéogo, 2006).
L'agent pathogène est le virus de l'enroulement du poivron
Les tests de transmission par mouches blanches
ont permis de reproduire les symptômes chez des
plantules de poivron (variété Yolo Wonder) avec un
taux de succès de 100%. Par ailleurs, les extraits de
feuilles de piment ou de poivron infecté ont
clairement réagi avec l'anticorps polyclonal anti-
ACMV. Ces réactions positives ont été confirmées
par l'utilisation des anticorps monoclonaux. Comme
l'indique le tableau 1, l'agent pathogène réagit
fortement avec SCR12 mais pas avec SCR25. Il se
distingue ainsi de l'OLCV et de l'ACMV.
Tableau 1. Détection de l'agent pathogène responsable de
l'enroulement des feuilles de piment à l'aide d'anticorps monoclonaux.
Extraits de feuilles Anticorps monoclonaux
malades SCR12 SCR25 B3 C5
Piment 5 0 5 1
Manioc (ACMV) 5 3 5 1
Gombo (OLCV) 2 0 5 0
Les réactions ont été notées de 0 (absence de réaction) à 5 (forte réaction).
Les tests sérologiques et de transmission par
B.tabaci montrent que l'agent pathogène
responsable des symptômes de déformations
sévèresdes feuilles du poivron appartient au genre
Begomovirus.Ses propriétés biologiques et
sérologiques indiquent qu'il s'agit du Pepper leaf
curl virus (PepLCV) ou virus de l'enroulement du
poivron déjà rapporté chez cette plante au
Bangladesh et en Malaisie (Fauquet et al., 2003).
Le virus de l'enroulement du poivron est très répandu au
Burkina Faso.
Les symptômes causés par le PepLCV ont été
observés dans la plupart des zones de production
maraîchère. Les prospections doivent se poursuivre
pour compléter la carte de distribution du virus.
Mali Niger
Bénin
Togo
Ghana
Côte d’Ivoire
Ouagadougou
Ouahigouya
Nouna
Bobo-Dioulasso
Gaoua
Fada N’Gourma
Dori
Koudougou
Recommandations pour la gestion de la maladie
Les connaissances actuellement disponibles sur le
PepLCV ne permettent pas d'envisager des méthodes de
lutte adaptées au cas de ce virus. Les efforts devraient se
poursuivre selon les principaux axes suivants :
caractérisation plus poussée du virus
recherche de plantes refuges pour le virus
évaluation des pertes de récolte
recherche de sources de résistances
Des mesures prophylactiques de lutte appliquées au cas
d'autres virus peuvent néanmoins permettre de réduire
l'impact du PepLCV sur les cultures de piments et de
poivron :
Contrôle de la population de mouches blanches
par des traitements insecticides appropriés
Elimination des vieux plants infectés au cours des
cultures précédentes et pouvant servir de sources
de propagation.
Protection des pépinières contre les mouches
blanches afin que les plantules ne soient pas
infectées de façon précoce
Références bibliographiques
D'Arondel de Hayes J (1995).Compendium. Pages 54-69 in :
Guide de gestion phytosanitaire des cultures du Burkina
Faso. MARA/MESSRS/Projet Canado-Burkinabé de
protection des végétaux, Ouagadougou, Burkina.
Barro N (1994). Caractérisation sérologique, biologique et
aspects écologiques de quelques virus infectant les plantes
maraîchères au Burkina Faso. Thèse de doctorat, Université
de Ouagadougou, Burkina Faso.
Fauquet CM, Bisaro DM, Bridden RW, Brown J, Harrison
BD, Rybicki EP, Stenger DC and Stanley J (2003).Revision
of taxonomic criteria for species demarcation in the
Geminiviridae family, and a new updated list of begomovirus
species. Archives of Virology 148 : 405-421.
Harrison BD, Robinson DJ (1999). Natural genomic and
antigenic variation in whitefly transmitted geminiviruses
(begomoviruses). Annual Review of Phytopathology 37: 369-398.
Tiendrébéogo F (2006). Identification sérologique et moléculaire
de bégomovirus au Burkina Faso. Mémoire de DEA,
Université de Ouagadougou, Burkina Faso.
au Burkina Faso (la présence du virus est
indiquée par les étoiles)
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