Fondamentales
collection dirigée par
Jean-Marc Dabadie
PRÉSENTATION
Simple hypothèse au début du esiècle, l’évolution devient réalité
cinquante ans plus tard. Peu à peu se met en place le cadre conceptuel
d’une nouvelle science historique: la biologie évolutive. Il y a une his-
toire de la vie sur Terre! Tandis que la cosmologie décrypte l’histoire de
l’Univers, la biologie, elle aussi, concurrence le mythe. On comprend,
dès lors, pourquoi elle fascine, ou fait peur, d’autant qu’elle donne aux
questions simples que les hommes se posent des réponses qui vont
à l’encontre des intuitions du sens commun. Pas à pas, le livre suit
les hypothèses, les orientations divergentes, les tâtonnements qui ont
conduit à la mise en place du modèle qui établit les fondements de la
biologie évolutive moderne.
Décrire l’histoire de la vie sur Terre ne sut pas: il faut en expliquer
les mécanismes intimes. Or, l’organisme vivant, dans son environne-
ment, est, de prime abord, considéré comme une «machine vivante»,
créée par un concepteur: créationnisme simple ou déguisé sous l’appa-
rence du «dessein intelligent», nalité brute ou déguisée sous l’appa-
rence de la téléonomie. Progressivement, la biologie évolutive se dégage
des options nalistes pour décoder, grâce à la génétique, le mystère
du génotype, et les relations complexes qu’il entretient avec le phéno-
type et l’environnement. Les méandres de ces recherches délicates et ô
combien! diciles passent, à un moment décisif, par des interactions
fortes avec la physique quantique et les mathématiques, pour culminer
avec la découverte de «l’atome d’hydrogène» de la biologie, l’opéron
lactose, modèle de la régulation de l’expression du gène chez la bactérie.
Pourtant, alors que l’essentiel semble acquis, les conséquences de ce
décryptage ne sont toujours pas universellement comprises ni admises,
tant la conception classique de la causalité linéaire se trouve bouleversée
par les interactions à l’inni des boucles autoréférentes qui rythment la
structure et l’évolution du vivant.