Chapitres I : L’histoire de Carthage.
Histoire de Carthage vue par l’homme.
Carthage est fondée par des colons phéniciens de Tyr en 814 av. J.-C.
Selon la mythologie, la cité a été fondée par la reine Élyssa. Fille du roi de Tyr Muttoial (ou
Bélus II), elle s'enfuit de Phénicie lorsque son frère Pygmalion assassine son mari Sychée,
grand prêtre de Melqart, pour accéder au pouvoir.
Élyssa (également orthographiée Alissa), en arabe , ou , s'appelle Didon
chez les Romains.
Après une escale à Chypre, Élyssa s'installe sur les côtes d'Afrique (actuelle Tunisie) avec sa
sœur Anna ainsi que d'autres Tyréens (dont certains sont des notables) ayant abandonné Tyr,
ainsi que des vierges de Chypre. C'est donc un contingent hétéroclite qui serait à l'origine de
l'une des plus grandes cités de l'Antiquité.
D'après la légende, ce serait donc la reine Didon, sœur du roi de Tyr, Pygmalion, qui fonda la
cité. La reine aurait demandé au souverain voisin, Syfax, un roi berbère, l'autorisation de
fonder un royaume sur ses terres. Celui-ci lui offrit alors un terrain aussi grand qu'une peau de
vache. La reine plus maligne fait couper une peau de vache en lanières très fines et trace les
contours de Carthage.
Les Carthaginois pratiquaient un culte polythéiste originaire du Moyen-Orient. Ils vénéraient
en particulier Baal et Tanit. Rome les accusa longtemps de sacrifier des enfants (cérémonie du
molk), ce qu'il convient de nuancer. Une hypothèse parmi d'autres suggère que le rituel
d'incinération ait surtout pour objectif de renvoyer l'âme des enfants défunts par le plus court
chemin vers Ba'al Hammon.
Le sacrifice d'enfants bien vivants, généralement l'aîné des familles de notables, dans le but de
prouver la sincérité de leur dévouement à Carthage, semble avoir initié la coutume de ces
derniers d'adopter un enfant d'esclave pour cet usage.
Pour assurer des escales à leur flotte marchande et conserver un monopole sur les ressources
naturelles des régions méditerranéennes, les Phéniciens établissent de nombreuses colonies
sur le littoral. Ils fondent ces comptoirs à des fins commerciales, et également pour payer le
tribut exigé par Tyr, Sidon et Byblos, mais aussi par crainte d'une totale emprise des Grecs sur
la Méditerranée qui signifierait la ruine de leur commerce. Ils ne sont cependant pas assez
nombreux pour établir des cités autonomes et beaucoup de leurs comptoirs atteignent à peine
les 1000 habitants.