y regarder de plus près, on voit qu’il ne s’agit que d’îlots qui ne doivent pas faire illusion :
globalement, ce sont bien des diocèses entiers qui sont en voie de délabrement,
essentiellement du fait que les prêtres disparaissent les uns après les autres et qu’il n’y a plus
de nouvelles vocations.
Dans ce contexte, la nomination de « laïcs en responsabilité » groupés au sein d’ « Equipes
d’Animation Pastorale » (EAP) ne change rien à l’affaire : à l’instar d’autres créations récentes
dont on ne parle déjà plus au bout de deux ou trois ans, ces « équipes » ne sont que des cache-
misère, même s’il plaît aux évêques de les officialiser au milieu de forces réjouissances où ne
se retrouvent que les vieillissants « happy few » du diocèse. Au demeurant, on constate que
ces EAP et autres créations du même tonneau accélèrent même le processus de ruine des
diocèses : elles n’existent que pour permettre aux « mamies bigoudis » et aux « sœurs
brushing » de se retrouver pour construire des chapelles parallèles dont s’excluent tout
naturellement les catholiques désireux de vivre leur foi de façon simple, sans avoir à
s’impliquer dans des structures artificielles dont Benoît XVI a remis en cause l’efficacité
devant les évêques de France.
La réalité est bien là : l’Eglise en France est en voie d’extinction. Et il n’est aucun prêtre, aucun
fidèle laïc qui puisse soutenir le contraire. Cette situation est le résultat d’ « initiatives
pastorales » lancées par ceux qui se sont couverts de l’autorité du Concile pour justifier leurs
aberrations : messes de jeunes, absolutions collectives, ADAP, suppression du latin et du
grégorien dans les liturgies, communion dans la main, création d’équipes d’animation
liturgique, programmes de désacralisation des célébrations eucharistiques, lancement d’ «
Equipes funérailles », créations de « secteurs paroissiaux », célébrations de « messes qui
prennent leur temps », ouverture de séminaires interdiocésains perméables à toutes les
innovations pastorales et à toutes les fantaisies théologico-liturgiques… etc.
Dans une « overdose » d’initiatives, de nouveautés, de projets, de publications, de plans, de
restructurations, de fêtes… les fidèles ont dû subir des orientations dont ils ne voulaient pas et
s’adapter à des nouveautés qui ne tenaient que l’espace d’une mode. Il n’y a plus guère que
certains pasteurs diocésains pour ne pas voir, admettre, reconnaître que toutes ces
innovations lancées suite à des consultations de laïcs - dont le « sensus Ecclesiae » et les
connaissances concernant les sujets relatifs à la foi ont de quoi laisser perplexe - n’ont laissé et
ne laissent aucune trace dans la vie des fidèles « ordinaires ». Ces derniers étant du reste
toujours dépossédés de ce que l’Eglise aimerait leur transmettre, comme on le constate à
travers les célébrations ternes et décousues qu’on leur impose... toujours au nom du Concile,
bien sûr !
Comme le faisait remarquer récemment un prêtre : cet effondrement du catholicisme en
France vient de ce que les diocèses ont été privés de longue date de véritables « chefs ». Quand
a-t-on vu ou entendu pour la dernière fois les évêques publier un document clair rappelant les
règles à suivre pour que la liturgie - qui est le moyen d’évangélisation le plus simple et le plus
efficace qui soit - soit partout conforme à ce qu’enseigne l’Eglise ? Personne n’en a le souvenir.
A la place d’un tel document dont le manque se fait cruellement sentir au moment où l’Eglise
invite à fêter le 50e anniversaire de Vatican II, sont diffusées des « orientations » dont les
formulations sont tellement vagues qu’elles n’intéressent personne ou bien qu’elles laissent la
porte ouverte aux expériences pastorales les plus extravagantes et les plus stériles.
Certains rares diocèses sont dans une situation peut être moins préoccupante que d’autres.
Mais en regardant bien, on voit que c’est davantage en raison de la présence d’un évêque passé
maître dans l’art de séduire certains fidèles qu’en raison de la mise en œuvre d’une pastorale
cohérente. Or l’expérience a depuis longtemps prouvé qu’une paroisse, un diocèse, une
communauté peu très bien connaître une crise profonde dès lors que le pasteur qui la dirige
finit par prendre plus d’importance aux yeux des fidèles que l’Eglise elle-même. Ainsi doit-on
s’attendre à ce que certains diocèses de France qui fonctionnent mieux que d’autres parce que
le pasteur diocésain aura voulu plaire au plus grand nombre en acceptant tous les types de
liturgies et de communautés, puissent devenir ingérables au point de traverser à leur tour
cette crise que connaissent déjà la majorité de nos diocèse.
En conclusion, il faut reconnaître que l’Eglise qui est en France ne se redressera pas tant que
les évêques diocésains refuseront de se conduire en chefs et continueront à croire qu’il suffit