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Comme chez le tétras-lyre, les espèces de parasites identifiées sont régulièrement
rencontrées en France et en Italie. L’exception est constituée par la découverte d’un
trématode hépatique du genre
Amphimerus
responsable de la mort d’un lagopède du massif du
BARGY dans les Préalpes du Nord.
Les prévalences et intensités d’infestation globales semblent plus fortes qu’en Italie mais sont
surévaluées du fait du parasitisme très important enregistré dans les Préalpes du Nord et du
Sud (tableaux n°6 et 7).
Capillariacaudinflata
constitue comme chez les autres tétraonidés l’helminthe le plus souvent
rencontré chez les lagopèdes étudiés. 53% des bilans parasitaires et 33% des coproscopies
sont positifs. Ce nématode est présent dans tous les secteurs étudiés avec de grosses
variations de fréquence d’excrétion.
Ascaridiacompar
est quant à lui présent dans 7% des intestins et 14% des échantillons de
crottes. Il est essentiellement rencontré dans les Préalpes du Nord.
Les
Cestodes
sont présents dans 13% des intestins.
Les
Trématodes
sont retrouvés dans 13% des bilans parasitaires et dans 6% des coproscopies
presque exclusivement dans les Préalpes du Nord. Si ces trématodes sont responsables de la
mortalité d’un oiseau par lyse du foie, il est difficile de déterminer leur impact dans les zones
où les coproscopies sont positives.
Les
Coccidies
sont quant à elles présentes dans près du tiers des prélèvements et dans tous
les secteurs d’étude.
Deux résultats concernant l’étude chez le lagopède méritent l’attention :
♦ Les analyses coproscopiques effectuées sur 18 oiseaux suivis par télémétrie sur le domaine
skiable de Flaine et sa périphérie dans le massif du Haut-Giffre montrent comme chez le
tétras-lyre une forte différence d’excrétion d’œufs de
capillaria
entre oiseaux dérangés
et non dérangés en hiver (84% contre 22%). La télémétrie et l’important travail accompli
sur le terrain fournissent des données encore plus précises que celles obtenues chez le
tétras-lyre et apportent la confirmation de l’importance de l’impact du dérangement
hivernal chez les tétraonidés vivant au sein des domaines skiables.
♦ Un autre phénomène remarquable est constitué par les fortes infestations enregistrées
dans les massifs préalpins (tableau n°6). Dans les Préalpes du Nord (Tournette, Bargy,
Aravis et Giffre), les prévalences et fréquences d’excrétion pour
Ascaridia, Capillaria
et
Trématodes sont exceptionnellement élevées et inhabituelles chez le lagopède. Dans les
Préalpes du Sud (Dévoluy et Vercors), la fréquence d’excrétion pour
capillaria
est
également extrêmement forte, disproportionnée par rapport à la faible densité en oiseaux.
Même si nous disposons de trop peu de données anciennes pour affirmer qu’il s’agit d’un
phénomène récent, il est possible de suspecter un effet du changement climatique
favorisant l’infestation parasitaire dans les populations de basse altitude. Un argument en
faveur de cette hypothèse est fourni par les résultats des Alpes du Sud où
capillaria
était
rarissime avant 2003 et progresse régulièrement depuis pour être présent dans 10% des
prélèvements à l’heure actuelle.
SECTEUR NOMBRE
ASCARIDIA CAPILLARIA TREMATODES
COCCIDIES
PREALPES DU NORD
(sauf GIFFRE)
53 43% 66% 13% 26%