Centre de fertilité universitaire de Leuven Information destinée aux patients 2 Centre de fertilité universitaire de Leuven C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 3 1. Pourquoi cette brochure ? 6 2. La politique de notre centre 8 3.Qui sommes-nous ? 9 Consultations LUFC Centre satellite AZ Diest 4. La fertilité chez l’homme 11 Formation et transport des spermatozoïdes 5. La fertilité chez la femme 13 Le cycle menstruel en quatre étapes 6. Causes des problèmes de fertilité chez l’homme 17 Transfert perturbé Production de sperme perturbée 7. Causes des problèmes de fertilité chez la femme 20 Fonction ovarienne et ovulaire défaillante Un transfert perturbé Problèmes dus à une implantation perturbée Problèmes au niveau du col de l’utérus Endométriose 8. Facteurs d’environnement, âge, mode de vie et fertilité 25 Médicaments Pesticides et produits chimiques Tabac Alcool Poids corporel Alimentation Âge 9. Comment, où et quand prendre rendez-vous 30 Où se déroulent les examens/traitements ? Quand pouvez-vous joindre les différents services pendant les traitements de la fertilité ? Collaboration avec les centres B, centres A, centres satellites et gynécologues périphériques 10.Comment procédons-nous ? 35 11.Examens chez l’homme 37 L’examen général Examen des organes génitaux Analyses en laboratoire 4 12.Examens chez la femme 41 Dépistage de maladies infectieuses dans le sang Analyse de sang pour contrôler l’équilibre hormonal Groupe sanguin et facteur rhésus Analyse génétique Évolution de la température corporelle Examen du mucus cervical Contrôle des trompes utérines Contrôle de l’utérus Contrôle de la muqueuse utérine (endomètre) Contrôle de la cavité abdominale 13.Traitements de fertilité 55 Chirurgie de la fertilité Traitement chirurgical de l’endométriose Stimulation hormonale de l’ovulation Insémination intra-utérine haute Fécondation in vitro (FIV) L’ICSI est-elle sans danger ? Consultation d’évaluation après FIV/ICSI 14.Que faire si vos spermatozoïdes/ovules ne donnent pas de résultat ? 76 Don de sperme - réception de sperme Don d’ovules - réception d’ovules Don d’embryon - réception d’embryon 15.Pré implantation, diagnostic génétique et screening 82 Biopsie embryonnaire et analyse génétique Applications de la DGP Autres applications de la DGP 16.Aspects psychologiques du traitement de la fertilité et “counseling” en matière de fertilité 85 17.Thérapie de relaxation et gestion du stress 90 18.Organisation de patients 92 Annexes93 C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 5 1. Pourquoi cette brochure ? Les couples qui nous consultent sont confrontés à l’attente d’une grossesse qui n’arrive pas. Ils ont des espoirs et des souhaits. Cette brochure peut être pour eux un guide, un point de repère. Elle leur apporte des informations correctes sur la fertilité, les problèmes de fertilité, les différents examens et les possibilités de traitement. Elle met aussi en lumière, ici et là, les limitations du savoir médical. Statistiquement, environ 85% des couples ont une grossesse spontanée au bout d’un an de rapports non protégés. Chez les 15% de couples restants, une certaine inquiétude se fait jour : pourquoi ? Dans bien des cas, nous pouvons les rassurer : la moitié de ces couples ont une grossesse dans l’année qui suit, sans intervention médicale. Il en reste néanmoins un certain nombre qui n’ont toujours pas de grossesse spontanée après deux ans. Parmi ce groupe, nous identifions souvent des troubles de la fertilité. Dans la plupart des cas, il n’est pas utile de procéder à des examens avant un an de tentatives de grossesse. Il y a cependant des exceptions. Des examens plus précoces sont conseillés chez les femmes qui présentent un cycle très irrégulier ou absent, qui ont subi plusieurs opérations au niveau du bassin, dont les trompes ont été ligaturées, ... Ceci vaut également pour les femmes de plus de 35 ans. De même, en cas de qualité de sperme insuffisante chez l’homme, avérée ou présumée, il est recommandé de passer plus rapidement des examens. La durée des tentatives infructueuses et l’âge de la femme sont deux facteurs importants qui détermineront la nature des examens et des traitements. Ces dernières années, le monde médical a réalisé des progrès considérables dans le domaine des traitements de la fertilité. Dans la plupart des cas, nous sommes en mesure de répondre aux attentes des couples qui nous consultent. Ces développements ont souvent des implications d’ordre éthique, raison pour laquelle ils attirent les médias. Le premier bébé éprouvette, Louise Brown, avait soulevé en son temps un vaste débat. Depuis, la fécondation in vitro (FIV) est entrée dans les mœurs. Aujourd’hui, la discussion éthique porte avant tout sur la recherche avec des embryons, un sujet que nous aborderons brièvement dans cette brochure. Les progrès rapides de la médecine, avec tous les possibilités que cela engendre, peut faire naître l’idée que tout est réalisable, que plus rien n’est impossible. Rien n’est moins vrai. Nous pouvons introduire physiquement un spermatozoïde dans un ovule, mais ceci ne garantit pas pour autant la formation d’un embryon. Il faut plus que cela pour qu’un ovule soit fécondé. Nous pouvons introduire un embryon dans l’utérus, mais ceci ne suffit pas pour que l’embryon s’implante. La fécondation et la grossesse sont des phénomènes très complexes. Aujourd’hui encore, il reste de nombreux terrains inaccessibles à la recherche et qui, peut-être, le resteront. Même en tant que médecin ou scientifique, nous n’avons par réponse à toutes les questions et nous n’avons pas une solution toute faite pour chaque problème. 6 Autrement dit, malgré tous nos efforts et ceux de nos patientes, nous ne pouvons garantir que chaque femme que nous traitons pourra effectivement être enceinte et avoir un enfant. Mais dans tous les cas, nous garantissons une approche consciencieuse du problème de la fertilité sous toutes ses facettes. Les problèmes de fertilité soulèvent en effet de sérieux défis sur le plan médical, scientifique, éthique, social et psychologique. Avec notre équipe, nous nous portons garants d’une approche holistique des problèmes de fertilité à l’intérieur d’une relation stable. Le Centre de fertilité universitaire de Leuven est le premier centre de fertilité belge à avoir obtenu le certificat ISO 9001 2000 pour ‘Multidisciplinary Evidence Based Quality Management of Couples with Subfertility’. Ce certificat concerne toutes les activités médicales, chirurgicales et scientifiques du centre. Notre centre a pour but d’offrir aux patients des soins optimums et d’améliorer constamment la qualité des soins. À cet égard, nous sommes ouverts à toute suggestion. En tant que centre universitaire, nous avons aussi pour mission d’améliorer en permanence les soins aux patients en menant activement des recherches scientifiques cliniques et fondamentales. Dans ce cadre, diverses études sont toujours en cours dans notre centre. Nous apprécions énormément l’intérêt que vous manifestez pour ces études ainsi que votre participation éventuelle à ces études. Ceci est en effet l’unique manière de réaliser des avancées. Nous sommes parfaitement conscients que le début de vie est un domaine extrêmement sensible sur le plan éthique. C’est pourquoi nous procédons toujours avec toute la prudence requise, notamment en établissant des conventions claires sur ce que vous êtes en droit d’attendre. Par ailleurs, nous donnons toujours les informations médicales correctes, avec le tact qui s’impose. De même, si une poursuite du traitement n’a plus de sens, nous le disons clairement. Dans ce cas, nous pouvons envisager d’autres alternatives pertinentes. S’il est difficile de faire des choix, ou si les examens et/ou le traitement vous semblent particulièrement pénibles ou stressants, nous considérons qu’il est de notre devoir de vous apporter une aide, par exemple via le soutien de nos conseillers en fertilité. Considérez cette brochure comme un complément aux entretiens que nous aurons lors des différentes consultations. Si certaines choses ne sont pas claires ou si vous souhaitez d’autres précisions, nous sommes bien entendu toujours à votre disposition pour répondre à vos questions. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 7 2. La politique de notre centre Au Centre de fertilité universitaire de Leuven, lors de l’accompagnement de couples confrontés à des problèmes de fertilité, nous tenons compte au maximum des éléments suivants : 1.Nous parlons d’un problème de fertilité lorsque, dans une relation stable entre homme et femme, des tentatives de grossesse n’ont toujours pas abouti au-delà d’un délai normal. 2. Les troubles de la fertilité ont d’importantes implications psychologiques. Ils résultent souvent de problèmes médicaux qui peuvent concerner aussi bien l’homme que la femme. Il est essentiel, dans la phase de diagnostic, d’identifier clairement le problème qui est à la base de l’infertilité. Ceci déterminera le choix d’un traitement adéquat. Dès le début, nous sommes aussi attentifs à la situation psychologique. Les problèmes de fertilité peuvent en effet s’accompagner de stress, de sentiments dépressifs, de problèmes relationnels, ... Même pendant la phase de traitement, un accompagnement psychologique reste possible. 3. Lors d’un traitement de la fertilité, nous partons toujours du principe que la probabilité d’une grossesse spontanée est moins grande que la probabilité d’une grossesse après intervention médicale. Nous mettons toujours en balance les chances de grossesse et la charge physique, psychique, relationnelle et financière pour l’homme, la femme et le couple. Au final, nous prenons, en dialogue avec le couple, une décision sur la politique à suivre. Cette politique peut se traduire par une attitude attentiste, une intervention chirurgicale chez l’homme et/ou la femme, un traitement hormonal, l’introduction directe de spermatozoïdes dans l’utérus (insémination) ou la réimplantation d’embryons dans l’utérus après fécondation en laboratoire (fécondation in vitro). 4. Nous veillons autant que possible à la continuité, si bien que chaque couple voit toujours, en principe, le même médecin spécialiste lors de la consultation. Celui-ci est responsable de votre dossier. Il se peut qu’une sage-femme ou un spécialiste en formation prépare la consultation, mais le médecin spécialiste traitant est toujours présent au moment de l’entretien final. Il sera aussi présent autant que possible pendant le traitement (chirurgie, insémination, transfert d’embryon, ...). Néanmoins, ce ne sera pas possible dans tous les cas. En outre, une certaine répartition des tâches est toujours nécessaire pour assurer une qualité optimale à chaque niveau. 5. Le Centre de fertilité universitaire de Leuven est le centre de gravité académique de tout un réseau de gynécologues actifs en Flandre, avec lesquels nous collaborons régulièrement. Avec certains gynécologues et hôpitaux, nous avons une collaboration très étroite. Avec d’autres, la collaboration est plus limitée. Vous trouverez des informations à ce sujet au chapitre 3. Les gynécologues avec lesquels nous collaborons effectueront euxmêmes certains examens et traitements éventuels. Il va de soi qu’en cas de grossesse, nous vous adresserons à nouveau au gynécologue en question. 8 3. Qui sommes-nous ? Le Centre de fertilité universitaire de Leuven est une équipe multidisciplinaire qui se compose d’un personnel médical, d’une équipe de fertilité paramédicale et d’un laboratoire de fertilité. L’équipe travaille en quatre étapes : ✔Analyse de la cause des problèmes de fertilité chez l’homme et la femme. ✔Examen des résultats lors d’une réunion hebdomadaire de l’équipe multidisciplinaire et formulation d’une proposition pour des examens complémentaires et/ou un traitement. ✔Examen et développement de cette proposition avec les patients. ✔Évaluation du traitement et du planning, ou traitement supplémentaire si nécessaire. Vous trouverez l’organigramme du centre dans une annexe séparée. Consultations du Centre de fertilité universitaire de Leuven et numéros de téléphone pour les rendez-vous Gynécologie du Centre de fertilité prof. dr. Thomas D’Hooghe prof. dr. Peter De Loecker dr. Christel Meuleman dr. Luc Meeuwis dr. Karen Peeraer dr. Sofie Pelckmans dr. Carla Tomassetti dr. Ingrid Thijs prof. dr. Diane De Neubourg 016 34 36 50 Andrologie dr. Philippe Marcq prof. dr. Dirk Vanderschueren 016 34 36 24 Urologie prof. dr. Dirk De Ridder 016 34 69 30 Conseillers en fertilité Lynn Van Moppes Uschi Van den broeck Myriam Vervaeke 016 34 36 24 Conseillers Centre de génétique humaine prof. dr. Eric Legius prof. dr. Jean-Pierre Fryns 016 34 59 03 Comment atteindre le centre ? Plan page 94. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 9 Itinéraire d’accès ✗ Accessibilité par les transports en commun La gare de Louvain se trouve à environ 4 km de l’hôpital. A la gare, il y a des bus toutes les 10 minutes pour l’hôpital. L’arrêt se trouve juste devant l’entrée principale de l’hôpital. ✗ Accessibilité en voiture Par l’autoroute E40 : Entre la sortie 22 et la sortie 23, prenez l’autoroute E314. Voyez ci-dessous “par l’autoroute E314”. Par l’autoroute E314 : Prenez la sortie 17 et poursuivez en direction de Louvain (Leuven) jusqu’au “ring” de la ville (Porte de Bruxelles - Brusselsepoort). Prenez le ring vers la droite et quittez-le à la première sortie, où vous verrez l’indication “UZ Leuven”. Au rond-point, près du monument “Het Teken”, suivez les panneaux indicateurs. En quittant l’hôpital, si vous voulez reprendre l’autoroute E314, suivez la signalisation à partir du rond-point. Par le ring de Louvain : Suivez le ring et sortez juste avant la Porte de Bruxelles (Brusselsepoort) où vous verrez l’indication “UZ Leuven”. Au rond-point, près du monument “Het Teken”, suivez les panneaux indicateurs. Si vous roulez du côté intérieur du ring, poursuivez sur le ring jusqu’à l’approche du carrefour “Tervuursepoort”. A partir de là, suivez les indications “UZ Leuven”, puis “UZ Gasthuisberg”. Centre satellite de Diest Afin d’optimaliser ses services, le LUFC a ouvert un centre satellite à Diest. L’organisation des consultations, la phase d’examens et les traitements se déroulent de la même manière qu’au LUFC. La consultation à Diest se tient le mardi après-midi de 14h00 à 19h00. Gynécologie Centre de fertilité de Diest dr. Karen Peeraer dr. Ingrid Thijs 016 34 26 38 Itinéraire d’accès AZ Diest, Hasseltsestraat 27/29, 3290 Diest ✗ Accessibilité par les transports en commun En venant de la direction Molenstede et de la gare, prenez le bus n°1 (Webbekom) jusqu’à l’arrêt dans la Schotlandstraat. Suivez la Leuvensestraat jusqu’à la Kardinaal Mercierstraat. Tournez à droite et marchez jusqu’à la Hasseltsestraat (en bas). Prenez à nouveau à droite et marchez jusqu’au n°29 de la Hasseltsestraat. En venant de la direction Webbekom, prenez le bus n°1 (Molenstede). Le bus s’arrête à l’hôpital. 10 4. La fertilité chez l’homme Formation et transport des spermatozoïdes La production des spermatozoïdes est commandée par les gonadotrophines, des hormones produites par l’hypophyse, une petite glande située dans la partie inférieure du cerveau. Les spermatozoïdes sont formés dans de très petits canaux situés dans les testicules. La formation du sperme intervient idéalement à une température légèrement inférieure à la température corporelle moyenne. Voilà pourquoi les testicules se trouvent à l’extérieur de la cavité abdominale. vessie vésicules séminales canal déférent Les spermatozoïdes nouvellement formés se regroupent ensuite dans l’épididyme, la masse molle située au-dessus des testicules. Les canaux déférents partent de l’épididyme, passent par la région de l’aine et vont jusqu’au bas-ventre, où ils rejoignent les vésicules séminales. urètre épididyme pénis testicule Les vésicules séminales et la prostate secrètent le liquide dans lequel les spermatozoïdes se trouvent au moment de l’éjaculation. Ce liquide contient une série de substances qui maintiennent les spermatozoïdes en vie pendant un certain temps après l’éjaculation. Pendant l’éjaculation, les vésicules séminales et la prostate se contractent de façon rythmique et expulsent le liquide et les spermatozoïdes. Le volume d’une éjaculation (l’éjaculat) peut varier et se situe normalement entre deux et six millilitres. Le liquide produit par la prostate et les vésicules séminales constitue la quasi-totalité de l’éjaculat. Les spermatozoïdes proprement dits ne représentent pas plus d’un pour cent. Pourtant, un examen microscopique permet de dénombrer en moyenne, dans le liquide séminal, plus de 20 millions de spermatozoïdes par millilitre. Lorsque la quantité de liquide séminal est inférieure à 1,5 ml, on parle d’une situation anormale. Il s’agit en général d’une anomalie au niveau des vésicules séminales ou de la prostate, mais il peut aussi y avoir d’autres causes, par exemple un problème lors de la prise de l’échantillon. Dans le vagin, l’utérus et les trompes, les spermatozoïdes gardent leur pouvoir de fécondation pendant deux jours et restent en vie jusqu’à trois jours. Seul un petit nombre de spermatozoïdes arrive à atteindre les trompes, où il peut y avoir un ovule à ce moment-là. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 11 Le voyage du spermatozoïde Les spermatozoïdes subissent passivement, pour la majeure partie, leur voyage entre le vagin et l’ovule, dans la trompe. Il n’y a qu’à trois endroits que leurs mobilité est essentielle : pendant leur parcours dans le col de l’utérus, lors du passage entre l’utérus et la trompe, et au moment de percer l’enveloppe qui entoure l’ovule. Le col de l’utérus est le premier obstacle qui se présente pour les spermatozoïdes. Pendant la majeure partie du cycle de la femme, le col de l’utérus est fermé par un bouchon de mucus. Juste avant l’ovulation, sous l’influence de certaines hormones, le mucus devient beaucoup plus souple, moins épais, plus clair, plus élastique et moins acide, ce qui le rend plus accessible pour les spermatozoïdes. Des spermatozoïdes anormaux et peu mobiles ont du mal à franchir cette barrière. Dans l’utérus même, les spermatozoïdes sont mus principalement par les contractions rythmiques de l’utérus. Ces contractions sont particulièrement fortes lorsque la femme a un orgasme. Un deuxième point délicat est le passage entre l’utérus et les trompes. Celui-ci est assez étroit et ne s’ouvre que périodiquement. Seul un nombre limité de spermatozoïdes - en général quelques centaines - arrive à passer à cet endroit. À ce stade, une sélection rigoureuse s’est opérée, si bien que les spermatozoïdes restants ne présentent pratiquement plus d’anomalies. Une fois cette barrière franchie, les spermatozoïdes sont poussés en direction des ovaires par les contractions rythmiques et les cils vibratiles dans la trompe, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’ovule. Les spermatozoïdes les plus rapides atteignent la cavité abdominale environ 15 minutes après les rapports. Que deviennent les spermatozoïdes ? En général, seul un petit nombre de spermatozoïdes survit au voyage jusque dans les trompes et à l’arrivée, un seul spermatozoïde peut féconder l’ovule. Les autres sont détruits. Ceux qui n’arrivent pas à franchir le col de l’utérus sont détruits par le milieu acide dans le vagin. Les spermatozoïdes qui atteignent le col de l’utérus ou qui vont même au-delà sont en général “nettoyés” par des cellules immunitaires et des globules blancs. Il peut arriver que des restes de spermatozoïdes soient présentés au système immunitaire et qu’une réaction de défense soit déclenchée. Dans ce cas, le système immunitaire de la femme produit des anticorps contre les spermatozoïdes de son partenaire. Le système immunitaire considère alors les spermatozoïdes comme de ‘dangereux intrus’ et les détruit. Heureusement, ce phénomène est très rare. 12 5. La fertilité chez la femme Le cycle menstruel en quatre étapes Un cycle menstruel normal peut être divisé en quatre grandes phases : Cycle de menstruation Jour Phase folliculaire Maturation de l’ovule dans le follicule Phase lutéale Fécondation éventuelle, suivie d’une nidation éventuelle Ovulation Grossesse ou menstruation ✗ la phase folliculaire, durant laquelle l’ovule mûrit, ✗l’ovulation, ✗ la phase lutéale, durant laquelle l’utérus se prépare pour une éventuelle nidation de l’ovule fécondé, ✗ la menstruation, qui est la phase durant laquelle l’utérus se “nettoie”. La phase folliculaire : l’ovule mûrit Le cycle menstruel commence avec la croissance et la maturation d’un nouvel ovule. Ce processus se déroule dans une petite vésicule (follicule). Le follicule est à son tour un important producteur d’hormones. À mesure que le follicule grandit, il produit en effet une quantité croissante d’œstrogènes. Lorsque la concentration d’œstrogènes dans le sang atteint son maximum, ceci a un effet sur le col de l’utérus et le bouchon de mucus qui s’y trouve. Ce mucus est en principe infranchissable pour les spermatozoïdes, mais sous l’influence des œstrogènes, il se modifie et devient franchissable pendant quelques jours. De plus, les muscles autour du col de l’utérus se détendent sous l’influence des œstrogènes, de sorte qu’il s’ouvre légèrement pour donner passage aux spermatozoïdes. Réagissant au pic dans la production d’œstrogènes, l’hypophyse se met soudain à produire une grande quantité d’hormone lutéinisante. Ceci a pour effet de stimuler la sortie de l’ovule du follicule. Le follicule ovarien qui, au début du cycle, mesure à peine quelques dixièmes de millimètre de diamètre, atteint plus de deux centimètres à la fin de la phase folliculaire, ceci en deux semaines seulement. Un follicule à maturité ressort clairement de l’ovaire et est bien visible à l’œil nu (par exemple lors d’un examen laparoscopique). Les follicules à maturité sont aussi suffisamment grands pour être dépistés par échographie et pour être piqués (p. ex. lors de la ‘récolte d’ovules’ pour la fécondation in vitro). C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 13 L’ovulation (voir ‘1. Ovulation’ dans la figure) L’ovulation est le moment où le follicule éclate et où l’ovule se libère. Ceci se produit environ 14 jours avant la fin du cycle menstruel. Peu avant l’ovulation, la trompe et les franges (ou fimbriae) situées à son extrémité se disposent autour de l’ovaire où l’ovule à maturité est prêt pour l’ovulation. Après s’être libéré, l’ovule est intercepté au bout de 2. Fécondation quelques minutes par les 3. Nidation franges de la trompe. Les contractions rythmiques de l’utérus et des trompes provoquent un mouvement ondulatoire du liquide dans lequel nage l’ovule, si bien que celui-ci migre vers Utérus l’intérieur de la trompe. Ovaire Le trajet de l’ovule entre l’ovaire et la partie centrale, 1. Ovulation élargie, de la trompe (amTrompe utérine poule) s’effectue en moins Col de l’utérus de sept heures. Après cela, Vagin l’ovule reste environ 72 heures dans l’ampoule, mais il n’est fécondable que pendant 24 heures après l’ovulation. La fécondation doit donc avoir lieu au plus tard lorsque l’ovule se trouve à cet endroit. Après 72 heures commence le transfert de l’ovule – fécondé ou non – vers l’utérus. La phase lutéale : l’utérus se prépare Les restes du follicule subissent un changement après l’ovulation. Ils se transforment en un corps jaune (corpus luteum) sous l’influence de l’hormone lutéinisante. D’où le nom de ‘phase lutéale’. Le corps jaune fabrique à son tour de la progestérone, une hormone qui stimule l’endomètre (muqueuse utérine) afin qu’il se prépare à la nidation de l’ovule fécondé. Celui-ci atteint l’utérus cinq à sept jours après l’ovulation. La menstruation Si l’ovule n’a pas été fécondé après l’ovulation, le corps jaune se trouve bien vite épuisé. Dans ce cas, vers le 13e jour, la production de progestérone chute fortement. Ceci met fin également à la stimulation de la muqueuse utérine. Celle-ci dépérit et est rejetée. Ceci constitue le début de la quatrième grande phase dans le cycle : la menstruation (les règles ou menstrues). Le début de la menstruation marque aussi le début d’un nouveau cycle : il n’y a pas de grossesse. La voie est libre pour la maturation d’un nouvel ovule. 14 Combien de temps dure un cycle menstruel normal ? Un cycle menstruel dure en moyenne 28 jours. Dans la pratique, toutefois, la longueur du cycle varie d’une femme à l’autre. Il est un peu plus court chez certaines femmes, un peu plus long chez d’autres. En outre, chez une même femme, la durée du cycle peut évoluer au cours de son existence. Les variations dans la longueur du cycle sont en général la conséquence de variations dans la durée de la phase folliculaire. Ces variations n’ont, a priori, rien d’inquiétant. Elles se manifestent chez de nombreuses femmes et peuvent être dues à une multitude de facteurs (p. ex. changements dans les habitudes alimentaires pendant les vacances, une période de travail intensive, un événement bouleversant dans la famille ou le cercle d’amis). Fécondation et nidation (voir “2. Fécondation” et “3. Nidation” dans la figure de la page 14) Si un ovule rencontre un spermatozoïde peu de temps après l’ovulation, il peut se produire une fécondation dans la trompe. Cette fécondation se déroule en plusieurs étapes. Dans un premier temps, le spermatozoïde se trouve contre la paroi de l’ovule et les parois cellulaires se fondent en une seule grande cellule. Dans la phase suivante, les noyaux cellulaires s’unissent à leur tour. Ce premier noyau cellulaire de l’embryon se forme entre 12 et 20 heures après la fécondation. Ensuite, cette première cellule embryonnaire se divise et le développement de l’embryon commence. Dans le même temps, l’embryon naissant commence son voyage vers l’utérus. Arrivé dans l’utérus, il entre en contact avec l’endomètre, qui l’englobera entièrement au cours des jours suivants. Dix jours après la fécondation, la nidation est complète. L’embryon et l’endomètre sécrètent, au cours de l’approche, de la fixation et de l’implantation de l’embryon, différentes substances qui doivent permettre au processus d’arriver à son terme. L’une de ces substances est l’hormone chorionique gonadotrope (HCG). Cette hormone de grossesse stimule le corps jaune pour qu’il continue à fabriquer et sécréter une quantité plus importante d’œstrogènes et de progestérone, nécessaires pour maintenir la grossesse. Quelle est la période la plus fertile du cycle ? Des études récentes montrent que la période fertile du cycle peut varier fortement, même chez des femmes dont le cycle est très régulier. Il n’y a que peu de jours au cours du cycle durant lesquels la femme est féconde. Chez les femmes ayant un cycle régulier de 28 jours, la période la plus féconde se situe entre le jour 11 et le jour 16 du cycle. Sans tenir compte du jour du cycle ou du moment de l’ovulation, la probabilité d’une fécondation est la plus grande lorsque l’on a des rapports tous les deux jours, donc environ deux à trois fois par semaine. Les couples qui font l’amour moins d’une fois par semaine ont beaucoup moins de chances d’obtenir une grossesse que ceux qui ont des rapports fréquents. Pour les premiers, la probabilité est estimée à environ 16% sur une période de six mois. Pour ceux qui font l’amour environ trois fois par semaine, la probabilité grimpe à 50%. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 15 Tenez compte des éléments suivants : ✔ Le sperme reste fécond pendant deux jours environ (48 heures en moyenne). ✔ L’ovule est fécond pendant environ une journée. ✔ Par conséquent, vous aurez le plus de chances d’avoir une grossesse en ayant des rapports sexuels tous les deux jours, entre le quatrième jour qui précède et le deuxième jour qui suit l’ovulation attendue. Mesure de la température et planification des rapports Il n’est pas judicieux de se baser sur la mesure de la température pour planifier les rapports, car la température ne monte que deux jours environ après l’ovulation. Enceinte malgré tout Il arrive parfois que des femmes n’utilisant aucun moyen de contraception et qui n’ont eu aucun rapport sexuel pendant une semaine au moins avant l’ovulation, tombent enceintes de manière totalement inattendue. Ceci est rendu possible par le fait que les spermatozoïdes peuvent parfois survivre longtemps dans le col de l’utérus et les trompes. Dans ces deux endroits sont sécrétés des liquides et des substances nutritives qui contribuent à maintenir les spermatozoïdes en vie. On découvre parfois des spermatozoïdes vivants jusqu’à huit jours après les rapports. 16 6. Causes des problèmes de fertilité chez l’homme On ne connaît pas avec précision tous les facteurs qui peuvent perturber la production de spermatozoïdes chez l’homme. Chez certains hommes confrontés à des problèmes de fertilité, il se peut donc qu’aucune cause précise ne puisse être donnée. Les causes connues d’infertilité chez l’homme peuvent être subdivisées en deux grands groupes, à savoir les facteurs qui perturbent la production de sperme et ceux qui perturbent son transfert. Transfert perturbé ✗ Des troubles de l’érection peuvent empêcher le transfert normal du sperme jusqu’au col de l’utérus, dans le vagin. Le pénis présente une rigidité insuffisante ou trop brève pour des rapports sexuels normaux. De ce fait, la probabilité que les spermatozoïdes atteignent de façon normale l’ovule dans les trompes est très limitée. ✗ Dans le cas d’une éjaculation précoce, le sperme ne pénètre pas assez profondément dans le vagin. Ceci, à nouveau, réduit fortement la probabilité d’une fécondation. ✗ Lors d’une éjaculation rétrograde, le sperme n’est pas expulsé par la voie normale mais aboutit dans la vessie de l’homme. Ceci est parfois appelé “orgasme sec”. Une éjaculation rétrograde peut survenir, entre autres, lors de l’utilisation de médicaments contre l’hypertension, d’une formation anormale des canaux déférents, de maladies comme le diabète ou après une opération de la prostate. ✗ En cas d’obstruction des voies spermatiques, les spermatozoïdes n’arrivent pas dans l’éjaculat. Une telle obstruction peut être congénitale (p. ex. en cas de mucoviscidose) ou acquise (p. ex. après une stérilisation). Dans ce cas, le volume de l’éjaculat peut malgré tout être normal, celui-ci étant constitué pour l’essentiel de liquide provenant des vésicules séminales et de la prostate. Production de sperme perturbée L’une des principales causes des problèmes de fertilité est la présence d’un nombre insuffisant de spermatozoïdes. Divers facteurs peuvent être à l’origine de ce problème. Certains entraînent une infertilité totale. ✔Troubles hormonaux : un manque de stimulation de la production de spermatozoïdes par les hormones sécrétées par l’hypophyse (glande sous le cerveau) peut provoquer une absence totale de production spermatique. Il s’agit souvent d’une anomalie congénitale ou acquise de l’hypophyse. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 17 ✔Une infection ou une inflammation des testicules, par exemple le virus des oreillons ou une maladie sexuellement transmissible comme la gonorrhée. varicocèle ✔ BLors de la rupture d’une veine dans le scrotum, ou varicocèle, les veines dans le scrotum sont gonflées (varices). Au toucher, les veines sont comme une ‘pelote’. En position couchée, elles disparaissent. Lors de l’examen, nous demandons généralement à l’homme de souffler fortement sur le dos de sa main. Ceci provoque une augmentation de la pression qui fait refluer le sang vers le scrotum, ce qui est clairement perceptible pour le médecin. Pour obtenir une image plus claire et plus précise de la situation, une échographie s’impose. Des facteurs hormonaux jouent sans aucun doute un rôle dans l’apparition d’une varicocèle, cette affection étant très rare avant la puberté. Environ 15% des adolescents sont affectés par une varicocèle et presque toujours du côté gauche. Près de la moitié des hommes confrontés à des problèmes de fertilité présentent une varicocèle. Les hommes souffrant d’une varicocèle doivent donc, plus souvent que les autres, faire face à des problèmes de fertilité. Néanmoins, la majorité d’entre eux restent fertiles. On suppose que la varice fait monter légèrement la température dans le scrotum, ce qui nuit à la production et à la maturation des spermatozoïdes. Dans près de la moitié des cas, la qualité du sperme s’améliore après le traitement de la varicocèle. Il est cependant impossible de prévoir si ce sera le cas, et chez quels patients. De même, il n’est pas certain que ceci augmentera la probabilité d’une grossesse. ✔Des tissus cicatrisés après une blessure ou une lésion du scrotum et des testicules, comme une torsion des testicules. Ceci entraîne une compression des canaux sanguins qui irriguent les testicules, lesquels dépérissent si l’on n’intervient pas très rapidement. Une telle torsion est cependant un phénomène rare. Elle peut se produire lors d’une pratique sportive ou d’efforts intensifs, mais aussi sans raison apparente, et même pendant le sommeil. Dans ce dernier cas, le problème survient principalement chez des enfants. ✔Absence de descente des testicules ou autre position anormale, comme une implantation trop élevée. Dans ce cas, la température dans les testicules peut s’élever de manière excessive, ce qui peut endommager la production spermatique. La descente des testicules doit en principe être suivie attentivement, surtout chez les petits enfants, cas il y a un risque que la production spermatique soit définitivement endommagée. Si les testicules retournent spontanément dans leur position anormale, par exemple s’ils remontent dans le canal inguinal, une petite opération chirurgicale peut s’avérer nécessaire pour les maintenir dans le scrotum. ✔Anomalies génétiques : il peut s’agir d’anomalies au niveau des chromosomes – porteurs du matériel génétique – ou du matériel génétique lui-même (ADN). C’est pourquoi il est essentiel, en cas d’anomalie au niveau du sperme, de faire exécuter une analyse génétique sur un échantillon de sang (voir aussi plus loin). ✔ Paroi endommagée entre les petits canaux spermatiques et le sang. En principe, le contact entre les spermatozoïdes et le sang est impossible dans la mesure où les canaux spermatiques sont totalement séparés des canaux sanguins. S’il se produit malgré tout un contact direct, 18 les cellules immunitaires entrent en action. Cela se produit souvent après une opération visant à remédier à une stérilisation par une restitution microchirurgicale du canal déférent. Pendant cette opération, il est inévitable que des spermatozoïdes entrent en contact avec des cellules immunitaires dans le sang. Les spermatozoïdes ont en effet des caractéristiques différentes des autres cellules anatomiques, si bien que les cellules immunitaires du sang ne les reconnaissent pas. Elles les considèrent comme des intrus qui doivent être détruits, par exemple en produisant des anticorps contre les spermatozoïdes. ✔ La fertilité peut être perturbée par des médicaments. Certains provoquent une baisse de fertilité temporaire. Après l’arrêt du traitement en question, la fertilité se rétablit progressivement. D’autres peuvent entraîner une stérilité durable, voire définitive. C’est le cas notamment des anabolisants (produits visant à augmenter la masse musculaire), utilisés par exemple par les culturistes. ✔ La chimiothérapie et les irradiations pratiquées dans le traitement du cancer peuvent entraîner une stérilité définitive car elles détériorent ou détruisent les cellules dans lesquelles se forment les spermatozoïdes. C’est pourquoi il est conseillé aux hommes qui doivent subir un traitement contre le cancer de faire conserver au préalable leur sperme dans une banque de sperme. ✔Des pesticides et produits chimiques avec lesquels des hommes entrent en contact dans le cadre de leur travail peuvent nuire à la production spermatique. Ce peut être le cas, par exemple, des fruiticulteurs exposés à des pesticides à base de dibromochloropropane, des peintres sur les chantiers navals exposés à certains solvants comme l’éthylène glycol, ou encore des soudeurs qui respirent les vapeurs de soudure. Troubles de l’érection, fertilité réduite ou stérilité ? Les notions relatives à la fertilité masculine et aux performances sexuelles, comme l’impuissance, l’infertilité et la stérilité, sont souvent confondues et utilisées à mauvais escient. Dans cette brochure, nous utilisons autant que possible les termes “troubles de l’érection”, “fertilité réduite” et “stérilité”. Ces termes décrivent clairement les notions auxquels ils se rapportent. • Les troubles de l’érection indiquent que le pénis présente une rigidité insuffisante ou trop brève pour avoir des rapports sexuels. Cette expression est bien plus claire que le terme “impuissance”, trop souvent utilisé pour évoquer toutes sortes d’autres problèmes de fertilité masculine. • La fertilité réduite implique que les chances de procréer ont sensiblement diminué, mais ne sont pas nulles. La plupart des hommes confrontés à des problèmes de fertilité ne sont pas pour autant stériles. Il en va de même, du reste, pour les femmes. En cas de stérilité, il n’y a pas de spermatozoïdes (ou d’ovules pour les femmes), ou ils ne sont pas viables. Une personne qui est stérile ne peut en aucun cas se reproduire. Elle peut par contre avoir des rapports sexuels normaux. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 19 7. Causes des problèmes de fertilité réduite chez la femme Comme pour les hommes, toute une série de facteurs peuvent être à la base des problèmes de fertilité chez les femmes. Le cycle menstruel est un phénomène complexe et des difficultés peuvent surgir en divers endroits. Voici un aperçu des principaux problèmes qui peuvent se présenter. Fonction ovarienne et ovulaire défaillante ✗ Anovulation : de nombreuses hormones jouent un rôle dans le déroulement du cycle menstruel. Si cette chaîne de production hormonale est perturbée, il est possible qu’aucun ovule n’arrive à maturité, et donc qu’il n’y ait pas d’ovulation. On parle dans ce cas d’anovulation. Ce phénomène peut avoir différentes causes, notamment un poids corporel excessif ou insuffisant, une importante perte de poids, des facteurs (de stress) psychiques, une production trop élevée de prolactine par l’hypophyse ou une production trop élevée d’hormones mâles (p. ex. chez les femmes avec des ovaires polykystiques). ✗ Dysovulation : dans ce cas, l’ovule mûrit bel et bien, mais il reçoit le signal lui indiquant de quitter l’ovaire bien trop tôt, avant d’être pleinement à maturité. L’ovule immature reste alors prisonnier du follicule. La dysovulation est aussi appelée “LUF syndrome” (luteinized unruptured follicle syndrome). ✗ Insuffisance lutéale : ici, le cycle se déroule normalement jusqu’à l’ovulation, mais un problème surgit pendant la phase lutéale, lors de la préparation de l’endomètre. Ovaires polykystiques et kystes ovariens : quelle est la différence ? Les ovaires polykystiques, comme le nom l’indique, contiennent de nombreux petits kystes qui font tous entre cinq et huit mm. Les femmes avec des ovaires polykystiques ont souvent un poids excessif et ont en général un cycle menstruel irrégulier, souvent sans ovulation. De ce fait, elles n’obtiennent pas de grossesse, ou difficilement. L’ovaire produit aussi trop d’hormones mâles, si bien que ces femmes ont parfois une pilosité de type masculin au niveau des bras, du torse et du visage. Les petits kystes, en fait, ne sont pas de véritables kystes mais des follicules qui n’ont pas poursuivi leur développement. Il s’agit dès lors d’une tout autre situation que dans le cas de véritables kystes ovariens, qui peuvent être fonctionnels (après l’ovulation, pendant la maturation de l’ovule) et qui ensuite disparaissent spontanément. Les petits kystes peuvent être bénins (p. ex. endométriose, ...) ou – dans de rares cas – malins. Si un kyste ne disparaît pas spontanément ou pendant la prise de la pilule, il est conseillé de l’éliminer par le biais d’une intervention chirurgicale, ceci afin d’améliorer la fertilité et de s’assurer qu’il ne soit pas de nature maligne. 20 Un transfert perturbé La trompe utérine capte l’ovule à maturité qui se libère lors de la rupture du follicule et le transporte vers l’utérus. Ceci nécessite une liberté de mouvement et une perméabilité suffisantes et un fonctionnement normal des cils vibratiles dans la trompe. Des adhérences dans la cavité abdominale peuvent faire obstruction au transfert de l’ovule. Ces adhérences peuvent être la conséquence d’interventions chirurgicales antérieures dans la cavité abdominale, d’importants foyers d’endométriose ou d’une infection dans la cavité abdominale. Causes de fertilité réduite chez la femme HYSTÉROSALPINGOGRAPHIE 1. Sonde pour l’injection de liquide de contraste 3 2 1 2. Trompe ouverte : le liquide de contraste va dans la cavité abdominale en passant par la trompe 3. Trompe fermée : le liquide de contraste ne peut pas passer par la trompe 1 2 TROMPES FERMÉES 1. Trompe fermée lors du passage vers l’utérus 2. Adhérences entre l’ovaire et la trompe 3 3. Trompe fermée à l’extrémité, entraînant une accumulation de liquide dans la trompe C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 21 2 1 TROMPES FERMÉES À LA SUITE D’UNE STÉRILISATION 1. Stérilisation au moyen d’un anneau (souvent remédiable) 2. Stérilisation par coagulation (irrémédiable) La stérilisation entrave le transfert des ovules Lors d’une stérilisation chez la femme, ses trompes utérines sont fermées par la pose d’un anneau ou d’un clip ou par coagulation. Après la pose d’un anneau ou d’un clip, les trompes peuvent en général être restaurées par microchirurgie. Après une occlusion par coagulation, la restauration chirurgicale est généralement impossible. Dans ce cas, une fécondation médicalement assistée ou une fertilisation in vitro est recommandée si l’on souhaite encore une grossesse. Problèmes dus à une implantation perturbée Nous parlons d’implantation perturbée lorsqu’un nombre important de grossesses échouent à un stade très précoce en raison du fait que l’embryon n’arrive pas à se nicher dans l’endomètre. Pour une bonne nidation, il faut à la fois que la forme de l’utérus et la qualité de l’endomètre (p. ex. absence d’inflammation) soient intactes. L’utérus peut être déformé par la présence de petites tumeurs bénignes (appelées polypes) au niveau de l’endomètre, ou par des tumeurs bénignes (myomes) au niveau du muscle utérin, surtout si celles-ci se trouvent à proximité de l’endomètre. Une inflammation de l’endomètre peut aussi réduire les chances de nidation et sera par conséquent dépistée au cours des examens. Une inflammation aiguë de l’endomètre en cas d’infection pelvienne ascendante, après un curetage ou après un accouchement, peut entraîner des adhérences dans la cavité utérine. Problèmes au niveau du col de l’utérus Enfin, des anomalies au niveau du col de l’utérus peuvent aussi entraver le passage des spermatozoïdes et être ainsi à l’origine d’une diminution de la fertilité chez la femme. 22 Endométriose Si aucune grossesse ne survient, l’utérus ne doit plus se préparer à la nidation de l’ovule fécondé et la menstruation commence. La muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus (muqueuse utérine ou endomètre) se désagrège et est expulsée. Le sang menstruel se mélange ainsi avec le tissu endométrial. Pendant la menstruation, un peu de sang peut aboutir dans l’abdomen via les trompes utérines, si bien que les cellules endométriales présentes dans le sang peuvent s’implanter dans la cavité abdominale. On parle dans ce cas d’endométriose (voir aussi l’encadré). L’endométriose peut être bénigne, mais elle peut aussi être modérée à grave (formation possible de kystes dans l’ovaire avec adhérences dans la cavité abdominale). L’endométriose peut s’accompagner de douleurs, surtout pendant la menstruation ou lors de rapports sexuels, et il est parfois question de douleurs chroniques dans le bas-ventre. L’endométriose peut aussi être à l’origine d’une fertilité réduite (en raison de troubles de l’ovulation, d’une entrave au transfert des ovules et/ou des spermatozoïdes, etc.). Endométriose L’endométriose n’est pas une affection maligne, mais elle joue souvent un rôle en cas de fertilité réduite. On estime que 30 à 40% des femmes confrontées à un problème d’infertilité présentent l’un ou l’autre stade d’endométriose. Cette affection touche environ 10% des femmes durant leur années de procréation, mais la moitié d’entre elles n’en ont pas conscience. Comment se manifeste l’endométriose ? Il existe plusieurs théories sur l’apparition de l’endométriose. Les experts s’accordent néanmoins à dire que dans l’immense majorité des cas, la maladie résulte du fait qu’au cours de la menstruation, du sang avec de la muqueuse utérine s’écoule vers la cavité pelvienne via les trompes. C’est ce que l’on appelle la menstruation rétrograde. Dans certains cas, la muqueuse adhère aux organes et aux tissus environnants où elle commence à croître, ce qui provoque l’endométriose. Chez presque toutes les femmes, pendant la menstruation, le sang contenant de la muqueuse s’écoule non seulement vers l’extérieur à travers le vagin, mais une petite quantité aboutit aussi dans la cavité pelvienne (le bas-ventre). Néanmoins, toutes les femmes ne contractent pas une endométriose. D’autres facteurs doivent donc jouer un rôle également. Ceci est toujours à l’étude actuellement, mais il est probable qu’un certain degré d’inflammation dans la cavité pelvienne ait aussi une influence. Les experts ont par ailleurs découvert que la maladie avait également une composante héréditaire. Si une personne de la famille souffre d’une forme grave d’endométriose, il y a donc une plus forte probabilité que la fille ou la nièce de cette personne soit aussi atteinte de la maladie. Comment traite-t-on l’endométriose ? L’endométriose peut être traitée avec des médicaments ou par opération, ou encore par une combinaison des deux. Tous les traitements ont pour effet de réduire entièrement ou partiellement les symptômes chez 80 à 90% des femmes. Malheureusement, selon les experts, aucun C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 23 traitement n’offre la perspective d’une guérison définitive. Sur l’ensemble des patientes présentant une endométriose modérée à sévère, la maladie réapparaît dans les 12 mois chez 20% des femmes et dans les cinq ans chez 50% des femmes. Aussi longtemps que le cycle menstruel se poursuit, l’endométriose peut réapparaître. Même avec la meilleure intervention chirurgicale, la rechute reste un problème bien réel. Les recherches se poursuivent pour tenter de mettre au point des médicaments permettant de maintenir la maladie définitivement sous contrôle. Médicaments ✗ Les patientes qui souffrent surtout de menstruations douloureuses se voient souvent prescrire des inhibiteurs de la prostaglandine comme l’Ibuprofen®, le Diclofenac® et le Naproxen®. Ils sont pris uniquement pendant la menstruation, lorsque la femme ressent de fortes douleurs. Ils sont le plus efficaces lorsqu’ils sont pris avant que la douleur ne commence. Ces médicaments sont généralement bien supportés. ✗ Les traitements hormonaux ont pour but de “simuler” la grossesse ou la ménopause. Durant ces périodes, en effet, les femmes ne souffrent pas – ou peu – de l’endométriose. Le traitement influence les hormones qui sont responsables du développement de l’endomètre, de l’ovulation et de la menstruation. Tous les traitements hormonaux ont des effets secondaires, mais ceux-ci varient en nombre et en gravité d’un médicament à l’autre et d’une femme à l’autre. ✗ La pilule contraceptive est le médicament hormonal le plus connu. De nombreuses femmes savent, par expérience, que la menstruation est souvent moins forte et moins douloureuse pendant l’utilisation de la pilule contraceptive. Il en va de même, en général, en cas d’endométriose. On conseille souvent de prendre la pilule en continu et de ne pas insérer de semaine d’arrêt. La muqueuse de l’utérus reste alors plus fine et n’est pas évacuée avec la menstruation. Lorsqu’on prend quotidiennement des comprimés contenant de la progestérone, il n’y a plus de menstruation. Mais cela ne réussit pas toujours et il y a parfois des pertes de sang intermédiaires. ✗ Les agonistes de la LH-RH sont les médicaments les plus récents pour combattre l’endométriose. Ils simulent la ménopause. Ils sont injectés juste sous la peau du ventre ou sont administrés sous la forme d’un spray nasal ou d’une petite capsule. L’ovulation et la croissance de l’endomètre n’étant plus stimulées, ces médicaments font décroître et dessécher les foyers d’endométriose. L’inconvénient est que les agonistes de la LH-RH entraînent une diminution de la densité des os, si bien que l’on court un risque d’ostéoporose. Parlez-en à votre médecin. Opérations Le mieux est en principe d’opérer l’endométriose par laparoscopie. Dans le cas d’une endométriose minime à légère, cela peut se faire en hospitalisation de jour. Dans le cas d’une endométriose plus étendue, une opération multidisciplinaire est pratiquée dans notre centre. Cela signifie que si les intestins ou la vessie sont impliqués dans le processus d’endométriose, il sera fait appel respectivement à un chirurgien des intestins ou à un urologue. Plusieurs opérations sont parfois nécessaires pour pouvoir éliminer l’endométriose de façon radicale. Il va de soi que nous essayons toujours de préserver au maximum la fertilité et de la rétablir. 24 8. Facteurs d’environnement, âge, mode de vie et fertilité Outre une série de facteurs spécifiques qui peuvent porter atteinte à la fertilité de l’homme ou de la femme, d’autres facteurs plus généraux liés à l’environnement et à la vie de la personne peuvent aussi avoir une influence sur la fertilité. Dans les paragraphes qui suivent, nous allons nous intéresser plus particulièrement à l’influence de certains médicaments, de l’exposition aux produits chimiques, du tabac, du poids corporel et de l’âge. Médicaments La prise de certains médicaments peut avoir un effet négatif sur la fertilité. Cela vaut aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Dans la plupart des cas, la fertilité se rétablit progressivement après l’arrêt de la thérapie. Avec certains médicaments, ce n’est cependant pas le cas. Ainsi, la prise d’anabolisants (produits visant à augmenter la masse musculaire, utilisés notamment par les culturistes) peut provoquer chez l’homme une stérilité prolongée, voire définitive. La chimiothérapie et l’irradiation (radiothérapie) dans le traitement du cancer nécessitent également une attention particulière. Ces deux thérapies peuvent entraîner une stérilité définitive. Chez les hommes, elles peuvent endommager ou détruire le petit groupe de cellules souches à partir desquelles se forment de nouveaux spermatozoïdes. Des hommes jeunes atteints d’un cancer qui souhaitent encore avoir des enfants peuvent, avant le début de la thérapie, faire conserver leur sperme dans une banque de sperme. Chez les femmes, l’effet de la chimiothérapie sur la fertilité dépend de la composition exacte, de la dose utilisée et de l’âge de la femme. Si les hommes ont la possibilité de faire congeler une quantité de sperme, il n’existe à ce jour aucune solution optimale pour les femmes. En cas de chimiothérapie, il est possible de protéger les ovaires en procédant à des injections mensuelles (ou trimestrielles) d’hormones qui vont ‘bloquer’ l’ovaire (agonistes de la LHRH, voir chapitre 13). Ce traitement doit être commencé de préférence plusieurs semaines avant le début de la chimiothérapie. Il est possible en outre de congeler du tissu ovarien avant que la chimiothérapie ne commence. Pour ce faire, lors de l’admission à l’hôpital, il faut avant tout prélever un demi-ovaire par voie laparoscopique, sous anesthésie générale. Des méthodes permettant de réimplanter le tissu ovarien congelé sont actuellement à l’étude. De même, d’importantes recherches sont en cours sur l’utilisation éventuelle de tissus ovariens congelés puis dégelés pour la fertilisation in-vitro (FIV). C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 25 Pesticides et produits chimiques Une série de pesticides et de produits chimiques semblent nuire à la production spermatique en cas de contacts fréquents (p. ex. lors d’une exposition professionnelle, en général bien plus importante qu’une exposition fortuite). Cela peut concerner, par exemple, les fruiticulteurs en raison de la pulvérisation à base de dibromochloropropane, les peintres sur les chantiers navals exposés à certains solvants (comme l’éthylène glycol), ou encore les soudeurs qui respirent les vapeurs de soudure. Tabac La fumée de cigarette contient des milliers de substances, dont une grande partie est nocive pour l’ovocyte, le spermatozoïde, l’ovule fécondé, l’embryon et le fœtus qui se développe dans l’utérus. Il est établi que le tabac peut nuire à la fécondité de la femme. Plus une femme fume de cigarettes par jour, plus les effets néfastes sur sa fécondité sont importants. Par ailleurs, les femmes qui fument mettent aussi plus de temps à tomber enceintes. Et les effets se prolongent pendant une longue période : cinq ans après avoir arrêté de fumer, les femmes qui veulent un enfant mais n’obtiennent toujours pas de grossesse sont deux fois plus nombreuses que les nonfumeuses. En outre, le tabac multiplie par deux le risque d’une fausse couche et d’un poids insuffisant à la naissance. Le tabac entraîne aussi un plus grand nombre de naissances prématurées et un risque accru de décès avant, pendant et après l’accouchement. Il y a clairement un risque accru de mort subite chez les bébés de femmes fumeuses et certains signes indiquent un risque accru d’anomalies congénitales. L’effet du tabac sur la fertilité masculine n’est pas clairement établi. Le problème est que différentes études se contredisent. Certaines font état d’un risque de dommages génétiques au niveau des spermatozoïdes. Cela peut donner lieu à des anomalies congénitales et la possibilité existe que des enfants de pères fumeurs transmettent à leur tour à leurs enfants ces anomalies dans leur matériel génétique. D’autres études donnent à penser que le tabac peut perturber le contrôle hormonal de la production spermatique. Une étude, enfin, laisse supposer que la fumée de cigarette peut mettre en danger les chances de survie du sperme. Les auteurs de cette étude ont comparé les chances de survie du sperme de fumeurs et de non-fumeurs. Ils en concluent que le sperme des fumeurs dépérit beaucoup plus vite que celui des non-fumeurs. Il semble que le danger réside avant tout dans le liquide séminal. On suppose que diverses substances toxiques contenues dans la fumée de cigarette aboutissent dans le liquide séminal, menaçant ainsi la survie des spermatozoïdes des fumeurs. 26 Alcool Il ne fait aucun doute qu’une consommation d’alcool abusive a un effet néfaste sur la fertilité et sur le développement du fœtus dans l’utérus. Chez les hommes, une forte consommation d’alcool peut sérieusement perturber la production de sperme. Les femmes qui boivent sont plus souvent sujettes à un cycle irrégulier et ont plus souvent des fausses couches. Il est difficile de dire, toutefois, où se situe la limite. Sans doute une consommation limitée produit-elle déjà des effets. Les couples qui ont des difficultés à concevoir ont dès lors intérêt, selon toute vraisemblance, à limiter la consommation d’alcool pendant la période du désir d’enfant, et à arrêter totalement pendant la grossesse. Poids corporel Sur le plan de la fertilité, le poids corporel semble jouer un plus grand rôle chez la femme que chez l’homme. Les femmes qui ont un poids normal sont, en moyenne, plus rapidement enceintes que celles qui ont un poids trop élevé ou trop faible. L’idéal est un indice de masse corporelle (Body Mass Index ou BMI) entre 20 et 25. Chez les femmes dont le poids corporel est insuffisant, l’ovulation peut tarder à se manifester, avec comme signal clair un retard de la menstruation. Pendant la grossesse également, le manque de poids de la mère constitue une menace pour le bébé, avec un risque accru de fausse couche et de naissance prématurée. Des femmes avec un excès de poids ont généralement plus de mal à concevoir. C’est souvent l’absence ou le caractère irrégulier de l’ovulation qui est à l’origine des problèmes de fécondité chez les femmes corpulentes. Ceci est souvent lié à la présence d’ovaires polykystiques (voir chapitre 7). Chez les hommes, la surcharge pondérale ne semble pas avoir d’effet direct sur la fertilité. La corpulence peut néanmoins constituer un problème lors des rapports. L e u ve n s u nive rs itair fe r tilite its ce ntrum 27 Alimentation Rien n’indique que certains régimes alimentaires ont une influence marquée sur la fertilité. Une alimentation variée et équilibrée est conseillée pour tout le monde, et plus encore pour les femmes qui souhaitent avoir un enfant. L’acide folique (vitamine B11) mérite une attention toute particulière. Une quantité quotidienne supplémentaire de cette vitamine pendant au minimum un mois avant et trois mois après la fécondation contribue à limiter le risque de spina-bifida. Pour les femmes qui présentent un risque élevé d’enfant avec spina-bifida (principalement celles qui ont déjà un enfant avec spina-bifida ou leurs parentes directes, les femmes avec diabète de type 1 ou épilepsie), une prise journalière de 4 mg d’acide folique est recommandée. Ceci ferait diminuer d’environ 70% le risque de spina-bifida. Pour les autres femmes, une dose journalière de 0,4 mg est recommandée (diminution du risque d’environ 45%). Âge L’âge est un élément très important pour la fertilité d’un couple. L’âge de la femme, surtout, a une grande influence, mais il apparaît de plus en plus clairement, ces dernières années, que l’âge de l’homme a aussi son importance. C’est entre 20 et 30 ans que les femmes sont les plus fécondes. Passé 30 ans, leur fécondité diminue progressivement, alors que dans le même temps, le nombre de fausses couches augmente. Ces deux tendances s’accentuent encore audelà de 35 ans. À 38 ans, la probabilité d’une grossesse est d’environ 10% par cycle. Par ailleurs, le risque que cette grossesse soit interrompue de manière spontanée grimpe à près de 45% à cet âge. Le risque d’anomalies héréditaires et congénitales augmente en parallèle. Selon toute vraisemblance, la diminution de la fécondité chez la femme est liée principalement à une baisse de la qualité des ovules. À la naissance, toute femme possède un stock d’ovules dans les ovaires. Ces ovules sont formés avant même la naissance. Il ne s’en forme plus par la suite. Autrement dit, les ovules ont le même âge que la femme. Peu après la naissance, le stock d’ovules est encore très important. À ce moment-là, chaque ovaire contient littéralement des milliers d’ovules. Au cours des années qui suivent, un grand nombre de ces ovules vont se perdre spontanément. Le stock restant sera alors ‘consommé’ petit à petit au cours des années fertiles de la femme. Une fois le stock épuisé, la ménopause survient. Lorsque nous parlons d’une baisse de la qualité des ovules, nous songeons avant tout à d’éventuelles dégradations plutôt qu’à un véritable processus de vieillissement. Les ovules, en effet, ne subissent pas de changements au cours de leur vie et semblent bien résister au vieillissement. Il semble par contre qu’ils puissent se détériorer au cours de leur vie. Cela reste toutefois une supposition, car nous ne disposons à ce jour d’aucune preuve irréfutable. Nous constatons néanmoins que le nombre d’enfants présentant des anomalies congénitales augmente avec l’âge de la mère (tableau 1). Le syndrome de Down en est un bon exemple. Des études génétiques montrent par ailleurs que le nombre d’anomalies chromosomiques dans les ovules augmente fortement après 35 ans. On suppose également que les ovules endommagés sont plus difficilement fécondés, ne se divisent pas de manière optimale, se transforment moins souvent en un embryon viable, etc. Le nombre 28 de fausses couches augmente aussi avec l’âge de la mère. Les résultats du don d’ovules montrent aussi une baisse de la qualité des ovules en fonction de l’âge. La probabilité d’une fécondation et l’apparition d’une interruption spontanée de grossesse sont en effet liées à l’âge de la femme qui fait don de ses ovules et non de la femme chez qui les ovules sont implantés. On ignore quelles sont les substances ou les influences qui sont susceptibles d’endommager les ovules, mais on considère que la probabilité d’une détérioration augmente avec l’âge de l’ovule. Quant à savoir si, avec l’âge, l’environnement dans l’utérus devient moins apte pour l’accueil des ovules et pour une grossesse à terme et sans problème, ceci n’est pas établi. Les jeunes couples ont des rapports plus fréquents L’âge du couple joue un rôle d’une autre manière également, à savoir par la diminution du nombre de rapports sexuels. Les jeunes couples ont, en moyenne, des rapports plus fréquents, si bien que la probabilité d’une grossesse est plus élevée chez eux. Il ne faut cependant pas exagérer l’importance de cette observation. Sans tenir compte du jour du cycle ou du moment de l’ovulation, la probabilité d’une grossesse est la plus grande lorsque l’on a des rapports tous les deux jours, donc environ deux à trois fois par semaine. Les couples qui font l’amour moins d’une fois par semaine ont beaucoup moins de chances d’obtenir une grossesse que ceux qui ont des rapports fréquents. Pour les premiers, la probabilité est estimée à environ 16% sur une période de six mois. Pour les couples qui font l’amour trois fois par semaine, cette probabilité grimperait à 50% environ (voir tableau 2). Âge de la femme 25 ans 35 ans Probabilité d’une grossesse 60% 85% 60% 85% Temps d’attente 6 mois 1 an 1 an 2 an Tableau 1 : probabilité pour les femmes de 25 et 35 ans d’être enceintes dans un délai déterminé. Nombre de rapports par semaine Moins de 1x 1x 2x 3x Grossesse dans les 6 mois 16% 30% 45% 50% Tableau 2 : la probabilité d’une grossesse augmente clairement avec la fréquence des rapports dans le couple. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 29 9. Comment, où et quand prendre rendez-vous Dans un couple ayant des relations sexuelles non protégées, la probabilité d’une grossesse spontanée diminue avec le temps. D’une manière générale, on peut dire qu’une année de ‘tentatives’ est un minimum avant que l’on procède à des examens de fertilité. Il y a néanmoins quelques exceptions à cette règle générale, par exemple dans les cas où la femme est un peu plus âgée (plus de 38 ans) ou lorsque sont présents des facteurs déjà connus qui peuvent avoir un effet négatif sur la fertilité de l’homme ou de la femme. Ainsi, il est normal qu’une femme qui n’a pas de cycle menstruel spontané fasse plus vite appel à une assistance. De même, un homme qui, étant enfant, a été opéré pour des testicules qui n’étaient pas descendus, viendra sans doute plus vite en consultation pour savoir si cette intervention a un effet sur sa production spermatique. Il y a donc différents facteurs qui déterminent à quel moment un couple fera appel à un centre de fertilité. Vous pouvez vous adresser à notre centre à tout moment, que ce soit de votre propre initiative ou sur recommandation de votre médecin généraliste, de votre gynécologue, d’un centre de fertilité partenaire ou d’un andrologue. Les couples qui nous sont adressés par un médecin ont, en général, déjà reçu de nombreuses informations sur leurs chances de procréer et sur les possibilités d’augmenter ces chances. Ainsi, les médecins généralistes peuvent déjà effectuer (ou demander) certains examens. De même, des examens plus pointus sont souvent déjà réalisés chez le gynécologue ou l’andrologue. Dans ce cas, nous vérifions toujours quelles sont les données qui sont déjà disponibles. Nous évitons ainsi de refaire inutilement certains examens. Dans certaines circonstances, toutefois, il peut être utile de recommencer certains examens. Certains hôpitaux ont leur propre département de fertilité où bon nombre d’examens peuvent parfaitement être exécutés et où les patients reçoivent des informations sur leur problème et les possibilités de traitement. Dans ces départements, les gynécologues assurent parfois une grande partie des traitements en matière de fertilité : interventions chirurgicales, stimulations hormonales, etc. Certains centres (agréés en tant que centres A) peuvent aussi exécuter la ponction d’ovules au sein de l’hôpital. Pour d’autres traitements hautement spécialisés – p. ex. opérations chirurgicales complexes, fécondation médicalement assistée avec transfert d’embryon, préimplantation, analyse génétique ou congélation de tissu ovarien, de tissu testiculaire, de sperme ou d’embryons, ... – ils adressent les patients à un centre plus spécialisé (centre B) tel que le Centre de fertilité universitaire de Leuven. Où se déroulent les examens/traitements ? La plupart des examens et des traitements du LUFC ont lieu au niveau -1 (suivre la flèche orange) soit à la consultation de gynécologie-obstétrique, soit au centre de fertilité (E 495), soit au laboratoire du centre de fertilité. Ces différents endroits sont signalés à l’aide de flèches ou de panneaux orange. Vous pouvez également vous présenter à l’accueil, dans le hall d’entrée. Les réceptionnistes se feront un plaisir de vous renseigner. 30 Vous venez en consultation au Centre de fertilité universitaire de Leuven (LUFC) Présentez-vous aux inscriptions dans le hall d’accueil pour la consultation de gynécologie (E 499). Vous pouvez aussi utiliser le “kiosk”, où vous pouvez vous inscrire à l’aide de votre carte SIS. La consultation du centre de fertilité se déroule à la consultation de gynécologie et obstétrique (flèche orange, niveau -1). Vous venez au LUFC pour une prise de sang Les prises de sang se font toujours sur rendez-vous entre 9 et 10 heures au centre de fertilité. Vous pouvez prendre rendez-vous auprès de la sage-femme au 016 34 36 24. Présentez-vous aux inscriptions dans le hall d’accueil général pour le centre de fertilité (E 495 FER) ou inscrivez-vous au “kiosk”. Le week-end, il faut d’office s’inscrire au “kiosk”. Vous venez pour une échographie gynécologique dans le cadre d’un traitement de fertilité Cet examen se fait toujours sur rendez-vous entre 7.30 et 10 heures au centre de fertilité. Présentez-vous aux inscriptions dans le hall d’accueil pour le centre de fertilité E 495 ou inscrivezvous au “kiosk”. Le week-end, il faut d’office s’inscrire au “kiosk”. Vous venez pour une aspiration des ovules, un transfert d’embryon ou une insémination intra-utérine Présentez-vous aux inscriptions dans le hall d’accueil pour le centre de fertilité (E 495 FER). Le week-end, il faut d’office s’inscrire au “kiosk”. Si vous avez un rendez-vous pour une aspiration des ovules, vous devez disposer d’un bracelet d’identification. Pour cela, présentez-vous aux inscriptions dans le hall d’accueil de l’hôpital. Pour une insémination intra-utérine ou un transfert d’embryon, vous pouvez vous inscrire au “kiosk”. L’aspiration des ovules, le transfert d’embryon, l’insémination intra-utérine haute et la ponction de kyste se déroulent au centre de fertilité (flèche orange, niveau -1). Vous venez pour l’analyse d’un échantillon de sperme Présentez-vous aux inscriptions ou inscrivez-vous au “kiosk” dans le hall d’entrée pour le laboratoire de fertilité (E 497 FER). Ensuite, présentez-vous directement au laboratoire du centre de fertilité. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 31 Quand pouvez-vous joindre les différents services pendant les traitements de la fertilité ? Du lundi au vendredi de 9 à 12 h et de 14 à 16 h Tél. 016 34 36 24 Fax 016 34 36 07 Pour obtenir des instructions concernant la mise en route de votre traitement ou avoir des précisions à ce sujet, vous pouvez nous contacter tous les jours de semaine au 016 34 36 24, entre 14 et 16 h. Pour des instructions concernant le déroulement du traitement, la sage-femme vous contactera les jours de semaine entre 14h30 et 16h30. Le week-end, on vous contactera entre 11 et 15 h. Pour les affaires urgentes pendant le week-end, vous pouvez être mise en communication avec la sage-femme du centre de fertilité via la centrale (tél. 016 33 22 11). Prise de sang et échographie Pour une prise de sang ou une échographie, vous pouvez vous rendre au centre de fertilité : • du lundi au vendredi : de 7.30 à 9.30 h • le samedi et le dimanche : de 8 à 9 h, après avoir pris rendez-vous avec la sage-femme (pas pour des prises de sang de grossesse). Si vous n’êtes pas pressée le matin, nous vous demandons de vous présenter à partir de 9 h, ceci afin d’éviter de longs temps d’attente. Si vous faites appel à un(e) gynécologue près de chez vous pour des prises de sang et des échographies, veuillez demander que les résultats soient faxés avant 12 h au numéro 016 34 36 07. Veuillez également nous donner le numéro auquel nous pouvons vous joindre entre 14h30 et 16h00. Comment prendre rendez-vous au LUFC ? Vous pouvez prendre rendez-vous dans notre centre auprès du secrétariat, joignable par téléphone au numéro 016 34 36 50, du lundi au vendredi entre 9 et 12 h et entre 14 et 16.30 h 32 Pour veiller à ce que tout se passe bien, éviter que certains examens et/ou traitements soient recommencés inutilement et ne pas perdre de temps, nous vous demandons de récupérer au préalable tous les résultats des examens et traitements antérieurs auprès de votre médecin généraliste et de les apporter à la consultation, si possible avec la lettre de recommandation de votre médecin généraliste ou spécialiste. Une telle lettre de recommandation n’est toutefois pas indispensable : vous pouvez prendre rendez-vous de votre propre initiative. Notez à l’avance toutes les questions qui vous préoccupent et apportez-les comme aide-mémoire. Quelles sont les attentes d’un couple lors de la première consultation ? • Certains couples viennent uniquement pour obtenir des informations. Il veulent avant tout s’informer sur la fertilité, les examens, les traitements possibles et les chances de réussite. Ils veulent pouvoir y réfléchir à leur aise avant d’entreprendre d’autres démarches. • D’autres veulent seulement savoir quelles sont leurs chances de procréer. Ils veulent faire les examens nécessaires pour que l’on puisse établir clairement quelles sont leurs chances de grossesse dans les mois ou les années à venir. Ils veulent surtout un diagnostic (y a-t-il un problème quelconque, et si oui lequel ?), mais pas encore de traitement. • Certains couples viennent uniquement pour une intervention chirurgicale. Il peut s’agir, par exemple, de l’inversion d’une stérilisation chez l’homme ou la femme, ou d’une laparoscopie laser spécialisée effectuée par notre équipe. • Mais la plupart des couples qui s’adressent à notre centre viennent pour un diagnostic et un traitement. Ils ont déjà fait suffisamment de tentatives spontanées et souhaitent obtenir un résultat le plus rapidement possible. • Il arrive aussi régulièrement que des couples viennent chez nous pour obtenir un deuxième avis concernant un diagnostic formulé ailleurs ou un traitement qui leur a été proposé. Notre centre est également ouvert à cette demande. Combien de temps faut-il attendre ? Les couples qui prennent un premier rendez-vous pour une consultation dans notre centre doivent prévoir un délai de 6 semaines maximum. Les personnes qui sont en traitement et qui souhaitent un rendez-vous peuvent être vues plus rapidement. Dans notre centre, nous travaillons uniquement sur rendez-vous et nous essayons de respecter autant que possible l’heure qui a été fixée. En principe, vous ne devrez pas attendre plus d’une demi-heure à une heure. Nous vous conseillons toutefois d’apporter de la lecture. Il peut arriver, en effet, que des consultations se prolongent. Certains problèmes nécessitent plus d’explications, plus de travail, et nous tenons à traiter et informer le mieux possible chacun de nos patients. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 33 Collaboration avec les centres B, centres A, centres satellites et gynécologues périphériques Le Centre de fertilité universitaire de Leuven (LUFC) collabore avec une série de centres A, de centres B, de centres satellites et de gynécologues périphériques. Collaboration avec les centres A et B La collaboration avec les centres A est régie par la loi. Toutes les tâches, compétences et responsabilités du centre A et du LUFC (centre B) sont définies dans une convention qui est valable cinq ans. Toute autre disposition complémentaire et/ou dérogatoire est également fixée par convention. Vous trouverez la liste des centres A avec lesquels nous collaborons dans l’annexe “Centres et gynécologues partenaires”. Collaboration avec les centres satellites Le LUFC collabore aussi avec une série de centres satellites. Dans ces centres satellites ont lieu la phase diagnostique et l’indication après concertation entre les spécialistes du centre satellite et le LUFC. L’équipe médicale du centre satellite se charge en outre de la stimulation hormonale. Les patients viennent au LUFC pour la ponction d’ovules, la FIV, le transfert d’embryon ou un autre traitement de la fertilité. Les soins ultérieurs et le suivi se font à nouveau dans le centre satellite. Vous trouverez la liste des centres satellites dans l’annexe ‘Centres et gynécologues partenaire’. Collaboration avec les gynécologues d’hôpitaux périphériques Enfin, une série de gynécologues d’hôpitaux périphériques se chargent eux-mêmes, pendant le traitement au LUFC, du monitoring du patient et du suivi de première ligne. Ils font les échographies, les prises de sang et assurent le suivi après le transfert d’embryon par le LUFC. Il transmettent les résultats de leurs examens et leurs données par fax au LUFC. Cette transmission doit se faire avant 12 h à la date convenue. L’équipe soignante établit le planning et l’introduit dans l’ordinateur. Un(e) infirmier(ère) vérifie chaque jour si toutes les données à recevoir sont bien arrivées. Si ce n’est pas le cas, il (elle) prend contact avec le gynécologue en question. Dans l’annexe ‘Centres et gynécologues partenaires’, vous trouverez une liste des gynécologues qui collaborent avec notre centre. Cette liste n’est absolument pas limitative : nous sommes disposés à collaborer avec tout gynécologue prêt à s’engager à nos côtés pour vous aider. Quelle que soit la forme de collaboration, après la grossesse, nous adressons à nouveau le patient au gynécologue traitant principal. 34 10. Comment procédons-nous ? Le plan par étapes ci-dessous vous donne un aperçu de la manière dont nous procédons au Centre de fertilité universitaire de Leuven. 1. La première consultation Cette consultation avec le gynécologue traitant comprend un entretien approfondi et un examen corporel. Durant l’entretien, le médecin pose des questions précises de manière à bien cerner le problème et à définir les examens et l’accompagnement qui suivront. Pour plus d’efficacité, cet entretien est quelquefois préparé par un médecin en formation ou par une sage-femme ou un(e) infirmier(ère) spécialisé(e). Le gynécologue traitant (votre gynécologue) examine lui aussi l’ensemble des données et pose, s’il y a lieu, des questions complémentaires. Les questions posées lors de cette première consultation portent entre autres sur votre âge, votre profession (une donnée importante pour exclure l’exposition professionnelle à des substances pouvant altérer la fertilité), le stress que vous ressentez éventuellement au travail ou à la maison, les opérations ou maladies antérieures, les réactions allergiques, les autres problèmes de santé, les médicaments que vous prenez, vos habitudes de vie, les éventuels problèmes de fertilité ou problèmes héréditaires dans votre famille, la présence d’anomalies congénitales ou du cancer des ovaires dans la famille, etc. Nous abordons aussi en détail le déroulement du cycle menstruel, les troubles ou problèmes gynécologiques particuliers, la contraception antérieure, les maladies sexuellement transmissibles, les activités sexuelles, etc. En général, lors de cette première consultation, nous effectuons aussi un examen gynécologique avec un frottis du col de l’utérus (si le dernier remonte à plus d’un an) et un examen interne de l’utérus et des ovaires. Dans certains cas, nous reportons cet examen à une autre consultation, par exemple si vous venez d’avoir vos règles, si vous préférez ne pas avoir cet examen dès le premier entretien, ou encore s’il semble préférable de combiner cet examen avec un autre. Lors de la première consultation, nous planifions aussi la suite des examens et nous fixons une date pour la consultation d’évaluation qui se tient lorsque tous les examens ont été réalisés et que tous les résultats sont connus. Si de nombreux examens et/ou traitements ont déjà eu lieu, il est possible qu’il ne reste que peu d’examens complémentaires à effectuer et que nous puissions commencer rapidement un traitement. 2. La phase diagnostique Au cours de cette phase, qui peut durer entre deux et trois mois, nous effectuons les examens nécessaires chez l’homme et chez la femme (voir chapitres 11 et 12). Chez la femme, différents examens doivent se faire à un moment précis au cours du cycle. Voilà pourquoi cette phase d’examens peut prendre un certain temps. 3. La réunion de l’équipe multidisciplinaire Une fois les examens effectués, nous analysons les résultats de tous les examens au cours d’une réunion de l’équipe multidisciplinaire. En plus des gynécologues et andrologues, cette réunion regroupe les gens du laboratoire de fertilité, les conseillers en fertilité, l’équipe infirmière, le médecin référant et parfois aussi des spécialistes dans d’autres domaines (géné- C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 35 tique, urologie, maladies infectieuses, ...). Nous unissons ainsi toutes les forces et les connaissances pour aboutir aux meilleures conclusions possibles et faire les meilleures propositions pour chaque problème individuel. Ce n’est donc pas un médecin isolé, mais toute une équipe de gens spécialisés chacun dans un domaine particulier de la fertilité, qui détermine ce qui est mieux pour chaque patient. 4. La consultation d’évaluation La concertation des membres de l’équipe multidisciplinaire sur les résultats des examens est suivie par une consultation au cours de laquelle le gynécologue examine avec vous les différentes données. Il vous donne aussi une idée de votre fertilité, à savoir la probabilité que vous ayez une grossesse sans traitement, par mois ou dans les années à venir. Au cours de cet entretien, nous planifions les examens complémentaires éventuels et nous proposons un traitement, en précisant à chaque fois les avantages et inconvénients et les chances de grossesse. L’idée est de parvenir, durant cette consultation, à une décision commune sur le traitement éventuel. Mais vous pouvez aussi, si vous le préférez, y réfléchir à votre aise et reprendre vous-même contact par la suite pour prendre les dispositions concrètes. 5. La phase de traitement Si les chances d’une grossesse spontanée sont assez grandes, on opte parfois pour une période d’attente de six mois à un an. Ce sera le cas, en particulier, si la femme est encore jeune et si aucune anomalie n’a été constatée. Dans certains cas, on laisse un délai d’attente après une intervention chirurgicale à l’issue de laquelle une cause importante d’infertilité est éliminée, par exemple une opération visant à éliminer une endométriose et/ou des adhérences pelviennes, ou une opération de restauration après une stérilisation chez l’homme ou la femme. Dans d’autres cas, on propose une stimulation de l’ovulation, une insémination, une FIV ou un traitement ICSI. On discute alors du schéma de stimulation et un dossier est remis à la patiente avec toutes les dispositions pratiques. Vient ensuite un entretien préliminaire avec l’infirmier(ère). Il/elle examine avec vous quel est le meilleur moment pour commencer la stimulation, qui donnera les injections, qui effectuera les contrôles, quand et à quel numéro de téléphone vous êtes joignable, etc. 36 11. Examens chez l’homme Lorsque la grossesse n’arrive pas, la cause réside, dans la moitié des cas environ, chez l’homme. Le problème est généralement dû à une diminution de la quantité ou de la qualité des spermatozoïdes. L’analyse du sperme est dès lors déterminante dans l’examen des problèmes de fertilité masculine. Il s’agit d’une analyse relativement simple, surtout si l’on compare avec les examens beaucoup plus techniques réalisés chez la femme. D’où aussi l’importance de dépister rapidement les problèmes éventuels chez l’homme, ce qui peut épargner à la femme des examens inutiles. L’examen chez l’homme comprend les éléments suivants : ✗ un entretien minutieux durant lequel sont abordés tous les aspects et événements dans la vie de l’homme pouvant avoir une influence sur sa fertilité ; ✗ un contrôle des organes génitaux ; ✗ l’analyse en laboratoire d’échantillons de sperme, de sang et éventuellement d’urine. L’examen général Lors de l’interview et du contrôle des antécédents médicaux de l’homme, nous examinons s’il y a (eu) : • des maladies antérieures : les oreillons, par exemple, sont une cause possible de problèmes de fertilité chez l’homme • un testicule qui n’est pas descendu • des interventions chirurgicales au niveau des organes génitaux • des infections génitales ou urinaires • des problèmes lors des rapports sexuels, comme des éjaculations précoces, des troubles de l’érection, l’absence d’éjaculation Examen des organes génitaux Lors de l’examen des organes génitaux, l’andrologue contrôle les testicules, l’épididyme, les canaux déférents, la prostate et le pénis afin de déceler d’éventuelles anomalies. Il est particulièrement attentif à la forme, au volume et à la rigidité des testicules, des épididymes et des canaux déférents ainsi qu’à la présence éventuelle de varices et de hernies inguinales. Ces aspects peuvent en effet fournir de précieuses informations sur la cause possible de la production spermatique anormale. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 37 Ainsi, il est possible, par un examen clinique minutieux, de déceler un blocage des canaux déférents. Ceci peut être suivi par un contrôle échographique. Les examens échographiques ont comme grand avantage qu’ils n’occasionnent aucun désagrément significatif. Le médecin ne doit pas pénétrer dans le corps sauf, dans des cas exceptionnels, par l’anus en vue de contrôler la prostate et les vésicules séminales. Analyse en laboratoire Analyse de sperme normal } mobilité concentration anormal morphologie Lors d’une évaluation diagnostique de la fertilité de l’homme, l’analyse de l’échantillon de sperme est importante. Pour une telle analyse, il y a une série de règles à respecter, comme la durée de l’abstinence (voir l’encadré). Si les instructions ne sont pas correctement respectées, il en résulte une analyse peu fiable, dont on risque de tirer des conclusions erronées. En outre, pour une interprétation fiable des résultats, il est indispensable de répéter l’analyse de sperme à une date ultérieure. Le sperme se compose de spermatozoïdes et de plasma séminal (il s’agit du liquide dans lequel se trouvent les spermatozoïdes). Sur cet échantillon de sperme, nous effectuons une série d’analyses qui donnent une idée de la qualité de l’échantillon. L’échantillon fourni par l’homme ne peut pas être analysé immédiatement après qu’il ait été recueilli. Les 20 premières minutes, l’échantillon est très visqueux ou ‘sirupeux’. Après environ 20 minutes, la viscosité diminue et nous pouvons alors examiner une série de paramètres. ✔Le volume de l’échantillon. Le volume d’un échantillon de sperme varie entre deux et six millilitres. La quantité de sperme ne dit rien quant à la qualité de l’échantillon. Par contre, un volume de moins de 2 ml peut être le signe d’un mauvais recueil de l’échantillon, ce qui justifie que l’analyse soit recommencée. ✔La mobilité des spermatozoïdes. Pour parcourir le chemin entre le vagin et l’ovule, dans les trompes, il est essentiel que les spermatozoïdes aient une bonne mobilité. Nous examinons ce paramètre par le biais d’un spermiogramme. Les spermatozoïdes peuvent être classés suivant leur mobilité : mobiles, rapides et progressifs – mobiles et faiblement progressifs – mobiles mais non progressifs – immobiles. Pour répondre aux conditions d’un échantillon ‘normal’, il faut que l’on ait au minimum 50% de spermatozoïdes mobiles et progressifs (rapidement ou faiblement). 38 ✔ Le nombre de spermatozoïdes par millilitre (concentration). Un autre paramètre important est le nombre de spermatozoïdes par millilitre d’éjaculat. Ce nombre peut être déterminé en effectuant une numération des cellules dans un volume défini, ceci à l’aide d’une ‘chambre de numération’. Pour que l’échantillon soit classé comme “normal”, il faut que le nombre par millilitre soit supérieur à 20 millions. ✔La morphologie des spermatozoïdes. L’aspect des spermatozoïdes, après une coloration, est le troisième paramètre. La forme de la tête et la présence d’une queue, par exemple, sont des critères importants. Pour que l’échantillon soit considéré comme “normal”, il faut que le pourcentage de spermatozoïdes ayant une forme normale soit supérieur à 10%. Un nombre élevé de spermatozoïdes anormaux n’entraîne pas un risque accru de malformations chez les enfants. ✔Autres tests. Dans certains cas, nous examinons encore d’autres paramètres. L’un d’eux est la présence de globules blancs dans l’échantillon, ce qui peut révéler la présence d’une infection. ✔ Capacitation d’un échantillon de sperme. Un spermatozoïde provenant d’un échantillon qui vient d’être recueilli ne peut pas féconder un ovule. Pour cela, le spermatozoïde doit subir une série de modifications. L’ensemble de ces modifications est ce que l’on appelle la ‘capacitation’. Dans le laboratoire, nous pouvons reproduire cette capacitation. Nous effectuerons cette opération sur l’un des échantillons fournis par l’homme afin de vérifier si, sur ce plan également, tout se passe ‘normalement’. Lors de cette capacitation, environ 60% des spermatozoïdes sont perdus. Le nombre restant de spermatozoïdes suffisamment mobiles nous aidera à déterminer le traitement qui pourra être envisagé pour le couple : pour l’insémination intra-utérine, par exemple, il faut un plus grand nombre de spermatozoïdes mobiles que pour la fertilisation in-vitro. Tous ces tests décrivent la qualité d’un échantillon de sperme et permettent de déceler d’importantes anomalies. Mais ils ne permettent pas de prédire si les spermatozoïdes seront finalement en mesure de féconder un ovule, car une qualité de sperme réduite ne signifie pas nécessairement une fécondité réduite. Instructions pour le recueil de l’échantillon de sperme Pour une analyse fiable, le temps qui s’écoule entre la dernière éjaculation et le recueil de l’échantillon à analyser est très important. La période d’abstinence idéale est de deux à cinq jours. La durée du transport et la température pendant le transport sont tout aussi importantes. Une analyse fiable de la mobilité ou ‘motilité’ doit se faire dans les 60 minutes qui suivent le recueil de l’échantillon. Ensuite, la température ne peut descendre sous les 20°C, ni dépasser 37°C. C’est pourquoi nous demandons que l’échantillon soit produit dans le local prévu à cet effet, situé à côté du laboratoire. Nous avons ainsi la certitude qu’il est produit dans des conditions idéales. Si cela constitue un problème, on pourra toujours envisager d’autres circonstances pour le recueil d’un échantillon. Les hommes qui ont du mal à obtenir un échantillon de sperme par la masturbation peuvent éventuellement recourir à un C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 39 préservatif non toxique, qu’ils peuvent demander au laboratoire du LUFC. Il ne faut jamais utiliser un préservatif ordinaire pour le recueil d’un échantillon de sperme. Les préservatifs ordinaires sont toxiques pour les spermatozoïdes, si bien que l’analyse ne serait pas fiable. Pour obtenir une image fiable, il est nécessaire d’analyser deux échantillons. Voici comment les choses de déroulent concrètement : vous recevez un rendez-vous pour une première analyse de sperme (= spermiogramme) et pour une deuxième analyse de sperme au laboratoire. Vient ensuite un rendez-vous chez l’andrologue. Lors de la consultation, nous examinons alors les résultats des deux analyses avec l’homme. D’autre part, il est essentiel que vous signaliez au laboratoire tous les problèmes éventuels rencontrés lors de la production et du recueil de l’échantillon. Des difficultés pour obtenir l’échantillon de sperme, des circonstances stressantes, une période de maladie (surtout avec de la fièvre) : tout cela doit être mentionné. La fièvre, notamment, a une influence sur la qualité de l’échantillon. L’analyse de sang Comme chez la femme, nous procédons aussi à une analyse de sang chez l’homme. Cette analyse est effectuée à partir d’une petite quantité de sang, prélevée dans un tube spécial. ✗Hormones : une sécrétion régulière et suffisamment importante d’hormones masculines (androgènes) est nécessaire pour une production normale de spermatozoïdes. Certains symptômes particuliers, comme des organes génitaux de taille très réduite ou une hypertrophie des glandes mammaires, peuvent être liés à des anomalies hormonales qui perturbent la fertilité de l’homme. ✗Maladies infectieuses : nous décelons aussi dans le sang – ceci afin de prévenir les éventuelles contaminations – les anticorps contre les maladies suivantes : VIH (sida), virus de l’hépatite B et de l’hépatite C, syphilis. Cette prise de sang doit être répétée tous les six mois au cours du traitement de la fertilité. ✗Analyse génétique : les troubles de la fertilité chez l’homme peuvent être la conséquence de – ou être en rapport avec – certaines anomalies dans le matériel génétique. Les connaissances dans ce domaine évoluent rapidement depuis quelques années. Le risque d’anomalies génétiques augmente, il est vrai, à mesure que la qualité du sperme diminue (même si d’autres facteurs, non génétiques, peuvent aussi jouer un rôle). C’est ainsi que parmi les hommes qui ont moins de 1 million de spermatozoïdes par millilitre de liquide spermatique, une anomalie génétique est décelée environ une fois sur cinq. Contrôle de la fertilité de l’homme : à faire sans attendre Les hommes sont beaucoup moins enclins que les femmes à faire contrôler leur fertilité. Beaucoup d’hommes préfèrent laisser d’abord la femme faire les examens nécessaires et n’intervenir eux-mêmes que dans un deuxième temps, par exemple s’il apparaît que tous les résultats des examens chez la femme sont normaux. Or, il est important que le contrôle de la fertilité de l’homme commence le plus rapidement possible, de préférence en même temps que les examens chez la femme. Si un problème sérieux est décelé chez l’homme, nous pouvons ainsi, bien souvent, épargner à la femme une série d’examens. 40 12. Examens chez la femme Après un entretien approfondi et un examen corporel général (voir chapitre 10) vient un examen gynécologique d’orientation. Celui-ci est le premier d’une série d’examens. Il s’agit d’un contrôle général dont le but est de se faire une première idée de la problématique et de s’assurer que l’on ne néglige rien. Les éléments qui sont mis en lumière lors de l’examen gynécologique seront examinés de manière plus précise par la suite. Ainsi, une douleur qui apparaît pendant l’examen peut avoir différentes causes. La cause exacte ne pourra en général être identifiée qu’après des contrôles plus ciblés. Ces contrôles ciblés comprennent les éléments suivants : ✗ banalyse de sang (détection de maladies infectieuses, évaluation de l’équilibre hormonal, détermination éventuelle du groupe sanguin et du facteur rhésus et analyse génétique) ✗ évolution de la température corporelle ✗ examen du mucus cervical (contrôle à l’œil nu et examen au microscope) ✗ contrôle des trompes (hystérosalpingographie, laparoscopie) ✗ contrôle de l’utérus (hystéroscopie, laparoscopie) ✗ contrôle de l’endomètre (échographie, biopsie de l’endomètre) ✗ contrôle de la cavité abdominale (laparoscopie) ✗ contrôle des ovaires (échographie, laparoscopie) C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 41 Cette série d’examens peut sembler – à juste titre d’ailleurs – fort laborieuse. Mais il s’agit de dépister avec le plus grand soin toute anomalie éventuelle dans le système de reproduction complexe de la femme et d’y remédier aussi précisément que possible. Dans certains cas, des examens complémentaires spécifiques se révèlent encore nécessaires. Dépistage de maladies infectieuses dans le sang L’analyse de sang permet de dépister d’éventuels anticorps contre une série de maladies infectieuses. Si nous détectons des anticorps dans le sang, cela signifie que la femme est contaminée par le germe pathogène en question ou l’a été dans le passé. Dans la plupart des cas, les anticorps offrent une bonne protection contre une nouvelle infection par ce même germe. Une personne qui a eu un jour la rubéole ou a été vaccinée contre la rubéole a dans le sang des anticorps qui lui assurent une protection à vie contre toute nouvelle infection. Nous recherchons surtout les anticorps contre les maladies suivantes : ✔Toxoplasmose : une infection pendant la grossesse peut entraîner de graves anomalies congénitales, une fausse couche ou la mort du fœtus. Une femme sur deux environ est protégée contre ces risques en raison du fait qu’elle a développé la maladie dans le passé (peut-être inconsciemment) et possède des anticorps qui la protègent contre la toxoplasmose. Si la femme n’a pas d’anticorps contre la toxoplasmose dans le sang, ce n’est pas un problème, mais elle doit alors veiller à ne pas être infectée pendant la grossesse, l’infection passant souvent par l’alimentation (viande contaminée et pas assez cuite). Pour prévenir la toxoplasmose, il convient de respecter les règles ci-dessous dès le début de la grossesse : • ne pas manger de viande crue (filet américain, steak saignant, viande au barbecue, etc.) mais uniquement de la viande bien cuite • les légumes crus sont admis, mais ils doivent être bien lavés • éviter le contact avec les chats (les excréments de chats sont source d’infection) • mettre des gants pour travailler dans le jardin. ✔ Cytomégalovirus : une infection pendant la grossesse peut entraîner de graves anomalies congénitales comme la surdité, le retard mental ou les problèmes oculaires. Environ 50% des femmes ont déjà eu cette maladie. Toutefois, cela ne garantit pas une protection absolue. Une nouvelle infection est donc possible, mais sans risque grave pour le fœtus. Il y a un risque accru de contamination pour les puéricultrices, les institutrices de maternelle et les mères d’enfants en bas âge. Il n’existe pas, pour l’heure, de traitement efficace. Seules des mesures préventives peuvent être prises pour éviter la contamination, par exemple une bonne hygiène des mains en cas de contact avec des jeunes enfants. ✔Rubéole : une femme qui n’a pas d’anticorps doit se faire vacciner. En cas d’infection par la rubéole pendant la grossesse, la femme risque de graves anomalies congénitales, une fausse couche ou la mort du fœtus. Plus l’infection se manifeste tôt pendant la grossesse, plus le risque est grand. 42 ✔Virus HIV : il s’agit du virus qui provoque le sida. Il y a un risque – limité mais bien réel – que l’enfant soit contaminé pendant l’accouchement. Ce risque peut être fortement réduit avec un traitement appropriée. Pour le dépistage du sida, nous demandons toujours l’accord de la femme. L’infection d’un des deux partenaires entraîne évidemment des risques pour l’autre partenaire et a donc aussi des conséquences pour l’accompagnement et les conseils à donner par la suite. La question peut se poser, par exemple, de savoir si des rapports sexuels non protégés sont encore souhaitables et s’il ne serait pas recommandé de procéder à une insémination artificielle. ✔Virus de l’hépatite B : l’hépatite B est fréquente parmi les femmes qui ont des problèmes de fertilité. L’infection ne comporte pas en elle-même des risques graves pour l’enfant, mais le virus est très contagieux et sexuellement transmissible. L’infection entraîne souvent une pathologie hépatique sévère et un risque sensiblement plus élevé de cancer du foie. Si l’un des partenaires est infecté, il est recommandé que l’autre se fasse vacciner. Si la femme est infectée, il faut veiller, lors de l’accouchement, à limiter autant que possible le risque de contamination du bébé. ✔Virus de l’hépatite C : l’hépatite C est également une pathologie hépatique très sévère, mais elle est moins fréquente que l’hépatite B. Il y a un faible risque (estimé à 6%) que le bébé soit contaminé. L’hépatite C chronique est actuellement traitée avec la Ribavirine, un médicament qui peut occasionner des anomalies congénitales et qui reste présent très longtemps dans l’organisme. Voilà pourquoi le traitement doit être interrompu pendant minimum six mois avant que le couple puisse avoir une grossesse. Ceci vaut pour les deux partenaires et s’applique donc aussi lorsque l’homme est en traitement. ✔Chlamydia trachomatis : peu de gens connaissent ce germe, mais il constitue une importante cause de troubles de la fertilité chez la femme. Il provoque en particulier des inflammations et des adhérences dans les organes sexuels internes, notamment l’utérus, les trompes et les ovaires. Analyse de sang pour contrôler l’équilibre hormonal Une production régulière et parfaitement adaptée d’hormones est nécessaire pour le déroulement normal du cycle, avec maturation d’un ovule et ovulation. Le contrôle des différents taux hormonaux donne une indication sur le fonctionnement des différents organes qui sont impliqués dans la conduite du cycle. C’est une autre manière de dépister d’éventuelles anomalies. Le contrôle des hormones se fait en général dans le sang, mais aussi parfois dans les urines ou dans la salive. Les concentrations de certaines hormones fluctuent fortement au cours du cycle. C’est pourquoi il est important de mesurer les taux à différents moment durant le cycle. Cela se fait habituellement selon un schéma bien défini. Entre le jour deux et le jour cinq du cycle, nous mesurons l’œstradiol 17ß, l’hormone lutéinisante, la folliculostimuline, les androgènes, la prolactine et l’hormone thyroïdienne. Environ une semaine avant la menstruation prévue, nous mesurons encore la progestérone afin de vérifier s’il y a bien eu ovulation. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 43 • Œstrogènes (œstradiol 17ß) : l’évolution de cette hormone reflète le développement du follicule. Combinée avec une échographie, l’évolution des taux d’œstradiol permet également de suivre la maturation des follicules lors d’une stimulation artificielle des ovaires. • Progestérone : la progestérone reflète le fonctionnement de l’organisme tout entier. La sécrétion atteint un pic pendant la deuxième phase du cycle, de telle sorte que l’endomètre se prépare à la nidation de l’ovule fécondé. • Androgènes (surtout testostérone) : un dosage des androgènes est nécessaire uniquement dans le cas d’une ovulation perturbée et d’une pilosité excessive ou autres signes pouvant indiquer une ‘masculinisation’. • Folliculostimuline (FSH) : cerveau LHRH hypophyse ovaire œstrogènes muqueuse 44 progestérone utérus hypothalamus LHRH (luteinising hormone releasing hormone) : hormone qui enclenche le cycle de menstruation FSH (folliculostimuline) : entraîne le développement de follicules dans les ovaires LH (hormone lutéinisante) : provoque l’ovulation HCG (hormone chorionique gonadotrope) ou hormone de grossesse : soutient le développement de l’embryon HMG (gonadotrophine ménopausique humaine) : mélange d’hormones contenant de la LH et de la FSH Les hormones qui jouent un rôle dans le cycle menstruel et/ou le traitement FIV • Folliculostimuline (FSH) : la sécrétion de cette hormone se fait par petites quantités et dépend du moment au cours du cycle. La seule valeur fiable pour cette hormone dans le cadre des examens de fertilité est celle qui est mesurée entre le jour deux et le jour cinq du cycle. Des valeurs en hausse donnent à penser que les ovaires ne réagissent pas de façon optimale à ce stimulus. Ceci est fréquemment observé chez les femmes à partir de 35 ans. Dès lors, on constate souvent qu’il y a aussi une moins bonne réaction après la stimulation hormonale des ovaires dans le cadre d’un traitement de fertilité. La sécrétion de FSH pouvant être influencée par l’œstradiol, ces deux hormones sont toujours contrôlées ensemble au début du cycle menstruel. • Hormone lutéinisante (LH) : la concentration de l’hormone lutéinisante reste relativement basse et stable pendant la majeure partie du cycle, mais enregistre un pic juste avant l’ovulation. Des valeurs trop basses ou trop élevées peuvent être le signe d’anomalies dans les ovaires ou dans l’hypophyse, qui stimule les ovaires. En cas de pic trop précoce, l’ovulation peut être perturbée et l’ovule peut se libérer avant même d’être pleinement à maturité. • Inhibine : cette hormone donne une bonne indication de la qualité du follicule. Le nom fait référence à l’effet ralentisseur ou inhibiteur de cette hormone sur d’autres hormones. • Prolactine : la concentration de cette hormone reste en principe limitée et relativement stable. Une augmentation au-delà de la valeur normale n’est pas nécessairement anormale, car ceci peut résulter de facteurs très divers comme le stress, les repas, des problèmes rénaux ou thyroïdiens, des médicaments, etc. Une valeur réellement excessive peut être le signe d’une tumeur dans l’hypophyse, mais ceci ne peut être établi avec certitude qu’en faisant une prise de sang quatre fois par heure pour déterminer la concentration de prolactine dans le sang. S’il se confirme que les valeurs sont trop élevées, nous demandons toujours une scanographie du cerveau pour exclure la présence de petites tumeurs au niveau de l’hypophyse (glande cérébrale qui régule la procréation). Lorsqu’il y a une tumeur, elle est presque toujours de taille réduite (moins d’un cm) et bénigne et disparaît après la prise de médicaments qui font diminuer la sécrétion de prolactine. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 45 Groupe sanguin et facteur rhésus La détermination du groupe sanguin est surtout importante pour connaître le facteur rhésus. Si une femme avec un rhésus négatif est enceinte d’un homme avec un rhésus positif et si le groupe sanguin du fœtus est positif, il peut se produire une réaction de rejet qui pourra entraîner de sérieux dommages, comme un retard de croissance, un handicap mental, une fausse couche ou un enfant mort-né. Ce problème est heureusement très rare et ne survient généralement que lors d’une deuxième grossesse. Mais il est aussi parfaitement évitable en administrant à la femme, en temps voulu, les moyens de protection nécessaires, à savoir une injection d’anticorps protecteurs après l’accouchement, après une fausse couche, après une perte de sang pendant la grossesse, ou après un accident ayant occasionné une pression soudaine sur le ventre de la femme enceinte. Analyse génétique Nous vérifions les chromosomes par le biais d’une analyse de sang. D’autre part, quelque gènes spécifiques font l’objet d’une attention particulière, notamment ceux de la mucoviscidose et du syndrome X fragile (cause de retard mental chez les enfants). Il peut arriver qu’une personne, sans être elle-même malade, soit porteuse d’une anomalie chromosomique ou d’un défaut génétique. Ces anomalies peuvent nuire à la fertilité et peuvent être transmises aux descendants. Il est important de bien s’informer à ce sujet. Évolution de la température corporelle Chez la plupart des femmes, la température corporelle enregistre des fluctuations significatives au cours des cycles mensuels. Un graphique des températures est par conséquent un bon moyen de mettre en lumière les caractéristiques individuelles du cycle et les écarts éventuels. Mieux on connaît l’évolution du cycle individuel, mieux on peut planifier et suivre l’ensemble des examens et des traitements qui doivent conduire à une fécondation. Une courbe de température avec une prise de température journalière sur une période de trois mois est en principe suffisante pour se faire une idée précise du cycle. Interprétation de la courbe de température Une courbe de température normale présente deux phases distinctes. Pendant la première phase, appelée “phase folliculaire”, la température est basse, avec une moyenne inférieure à 37°C. Cette phase dure entre 12 et 16 jours. À la fin de la phase folliculaire, la température atteint son niveau le plus bas. Pendant la deuxième phase, appelée “phase lutéale”, la température est en moyenne plus élevée d’un demi-degré, soit environ 37°C ou un peu plus. Ce “plateau” se maintient entre 12 et 14 jours. La température peut monter rapidement, endéans les 24 heures, mais peut aussi augmenter lentement sur une période de deux à trois jours. Selon toute vraisemblance, la vitesse avec laquelle la température monte est sans importance. L’ovulation survient normalement le jour qui précède le premier jour du ‘plateau’ de haute température. Cela signifie que le jour de l’ovulation ne peut généralement être déterminé qu’a posteriori à l’aide de la courbe de température. 46 Qu’est-ce qui est “normal” ? Chez certaines femmes, la courbe s’écarte quelque peu de la “courbe type”. • Parfois, la température moyenne est anormalement basse ou élevée pendant la première phase, p. ex. aux alentours de 36°C ou 37°C. Tant que la courbe présente deux phases bien distinctes, c’est sans importance. •De même, une première phase qui se prolonge n’a rien d’inquiétant pour autant que la durée de la deuxième phase reste normale. Celle-ci dure entre 12 et 14 jours. Une durée plus longue ou plus courte peut donc bien être le signe qu’il y a un problème. • Chez certaines femmes, la hausse de température ne se manifeste pas du tout. Une courbe plane de ce type indique en général l’absence d’ovulation. Cela se produit lors d’un cycle sur vingt environ. •Une première phase trop courte est un signe préoccupant, surtout chez les femmes qui ont près de 40 ans. Ce peut être le signe que les ovaires sont presque épuisés. Planifier correctement la période fertile Suivre la température corporelle est une méthode adéquate pour avoir une vue d’ensemble du cycle. Mais ce n’est pas la méthode qui convient pour planifier la période fertile. La température corporelle ne part en effet à la hausse qu’après l’ovulation. À ce moment, la période fertile est en général déjà écoulée ou touche tout au moins à sa fin. Ce n’est donc pas la période idéale pour une tentative de procréation. Comment faire un graphique des températures ? Pour obtenir des résultats fiables, vous devez mesurer la température corporelle chaque jour, de la même manière et au même moment. La température corporelle varie en effet au cours de la journée, même si l’on ne produit pas d’efforts intenses. Veillez dès lors à procéder comme suit : ✔Utilisez toujours le même thermomètre. ✔Utilisez le thermomètre correctement, selon le type de thermomètre (mercure ou digital). Demandez au besoin des explications à votre médecin. ✔N’utilisez jamais un thermomètre auriculaire et évitez de prendre la température dans l’aisselle. Ces méthodes ne sont pas fiables pour cette application. ✔ Prenez la température toujours au même endroit (sous la langue, dans le vagin, dans l’anus). ✔ Prenez votre température le matin avant de vous lever (donc dans le lit, en veillant à le préparer le soir). Toute activité, quelle qu’elle soit, fait monter la température, même si ce n’est que de quelques dixièmes de degré, et cela a son importance pour la courbe. ✔Dans la mesure du possible, prenez la température toujours à la même heure. Une différence d’une heure peut représenter un écart de quelques dixièmes de degré, ce qui C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 47 peut avoir un effet trompeur au niveau de la courbe. Veillez à noter sur la carte tout écart par rapport à l’heure normale. ✔Notez le résultat sur la feuille que le médecin vous remet à cet effet. ✔Notez aussi sur la carte tous les événements significatifs, par exemple les jours où vous avez eu des rapports, un saignement, une perte brune, une perte banche, une douleur et tout ce qui peut avoir une influence sur la température corporelle. ✔Veillez à dormir suffisamment, de préférence au moins sept heures par nuit. La température, en effet, varie aussi en fonction de votre état de santé général (fatigue, tensions, ...). Examen du mucus cervical Comme indiqué précédemment dans cette brochure, pendant la majeure partie du cycle mensuel, le passage à travers le col de l’utérus est fermé par un bouchon de mucus épais et visqueux. Dans cet état, le col de l’utérus est impénétrable pour les micro-organismes en tous genres, y compris les spermatozoïdes. Juste avant l’ovulation, sous l’effet d’hormones, le bouchon de mucus devient plus élastique et plus liquide si bien que les spermatozoïdes arrivent à passer. Le mucus cervical joue donc un rôle important dans la fertilité. L’examen du mucus cervical se déroule en trois phases : un prélèvement de mucus, un premier contrôle de l’échantillon à l’œil nu et un examen au microscope. Pour le contrôle du mucus cervical, la femme est installée sur la table d’examen gynécologique classique, avec en principe les jambes sur les appui-jambes. Le médecin aspire un peu de mucus cervical à l’aide d’une seringue et contrôle directement à l’œil nu la quantité de mucus, la consistance, la clarté et l’élasticité du mucus, ainsi que la forme arrondie du col de l’utérus. Un col de l’utérus légèrement ouvert ou arrondi est en effet le signe qu’il y a eu récemment une ovulation. Lors de l’examen au microscope, nous évaluons la structure en fougère qui est typique du mucus cervical et nous nous intéressons à la présence de globules blancs. Ceux-ci peuvent en effet révéler une inflammation dans le vagin ou le col de l’utérus (p. ex. par le germe chlamydia trachomatis). Si du mucus cervical est présent et s’il présente une bonne élasticité et une bonne clarté, nous pouvons aussi vérifier d’emblée au microscope s’il y a dans ce mucus des spermatozoïdes en mouvement vers l’avant. C’est ce que l’on appelle le test post-coïtal (voir l’encadré). Jusque douze heures après des rapports sexuels avec éjaculation, nous pouvons dépister des spermatozoïdes mobiles dans ce mucus. Après douze heures, il reste encore souvent des spermatozoïdes visibles, mais il ne sont généralement plus mobiles. 48 Le test post-coïtal est-il dépassé ? Comme son nom l’indique, le test post-coïtal est réalisé après le coït ou l’acte sexuel (entre six et douze heures après le rapport sexuel). Ce test, basé sur un contrôle du mucus cervical et des spermatozoïdes qui s’y trouvent, semble toutefois en perte de vitesse. Il a longtemps été admis que ce test mettait en lumière plusieurs éléments importants pour la fertilité, notamment la vigueur des spermatozoïdes et la fonction nutritive du mucus cervical. Nous savons aujourd’hui que les résultats de ce test sont peu fiables. Ainsi, un résultat négatif ne signifie pas nécessairement que la qualité du sperme et du mucus cervical est médiocre. Un bon résultat permettrait, d’un côté, de prédire effectivement qu’il y a une bonne chance d’obtenir une grossesse spontanée si aucune anomalie significative n’est détectée dans la suite de l’examen de fertilité. Mais d’un autre côté, ce test - et surtout la nécessité de “faire l’amour sur commande” - peut soumettre le couple à une pression relativement importante. Le stress psychologique lié au test post-coïtal peut nuire à la relation sexuelle qui, chez ces couples, est déjà souvent rendue plus difficile. Ce qui, bien entendu, n’est absolument pas souhaitable. Ceci est une deuxième raison importante pour laquelle ce test n’est plus guère mis en pratique de nos jours. Contrôle des trompes utérines Les trompes sont bien plus que de simples “tuyaux” qui relient les ovaires à l’utérus. Ce sont des organes spécialisés dans lesquels l’ovule et les spermatozoïdes peuvent séjourner temporairement dans des conditions optimales tout en recevant les éléments nutritifs dont ils ont besoin. La paroi intérieure des trompes est revêtue de cils vibratiles qui assurent le transport de l’ovule et des spermatozoïdes, et par après de l’ovule fécondé. C’est dans les trompes, en effet, qu’a lieu la fécondation. Les trompes ont environ neuf centimètres de long. Au niveau des ovaires, elles se terminent en “éventails” d’environ deux centimètres de large. Ces éventails se composent d’une série de franges fines destinées à capturer l’ovule lors de l’ovulation. Types de problèmes Nous distinguons trois grands groupes de problèmes au niveau des trompes utérines : ✔ une dégradation des cils vibratiles ou d’autres cellules, ✔ un rétrécissement ou une obstruction complète des trompes, ✔ des adhérences dans la cavité abdominale qui, de l’extérieur, obstruent et ferment les trompes ou limitent leur liberté de mouvement normale. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 49 Une trompe obstruée Lorsque les trompes sont obstruées, on parle d’infertilité tubaire. Chez environ 25% des femmes confrontées à des troubles de la fertilité, ceci serait la cause de la fertilité réduite. Dans certains cas, l’obstruction des trompes n’empêche pas la fécondation, mais le transport de l’ovule fécondé vers l’utérus s’avère impossible. Ceci peut être dangereux dès lors que l’ovule fécondé nidifie dans la trompe, ce qui conduit à une grossesse extrautérine. Si la grossesse extra-utérine n’est pas détectée à temps, il peut s’ensuivre une rupture de la trompe avec comme conséquence de sérieux saignements. Types d’examens Bien que les trompes jouent un rôle très important dans les premiers stades de la grossesse, les possibilités de les examiner sont limitées. La seule chose que nous puissions contrôler actuellement est leur perméabilité. Cela se fait par hystérosalpingographie ou par laparoscopie. Hystérosalpingographie 1. Sonde pour l’injection de liquide de contraste 2. Trompe ouverte : le liquide de contraste passe dans la cavité abdominale en passant par la trompe 3. Trompe fermée : le liquide de contraste ne peut pas passer par la trompe 3 2 1 L’hystérosalpingographie est réalisée par le gynécologue en collaboration avec le radiologue. Lors de la consultation de gynécologie, nous excluons d’abord une inflammation du col de l’utérus. En cas d’inflammation, nous donnons à la femme des antibiotiques et nous reportons l’examen d’un mois. Lors de l’examen en question, la femme est couchée sur le dos sur une table d’examen, les jambes sur les étriers. Le gynécologue injecte une petite quantité de produit de contraste dans l’utérus. Cela se fait à l’aide d’un tuyau spécial qui, grâce à une sorte de renflement, ferme l’extrémité de l’utérus de sorte que le produit de contraste ne s’écoule pas par le vagin. En prenant des radiographies, le médecin surveille la manière dont le liquide se répand. Normalement, il doit sortir de l’utérus par les trompes pour atteindre les ovaires et de là, entrer dans la cavité abdominale. Si le produit de contraste ne s’écoule pas normalement, ceci indique qu’il y a, au niveau de 50 l’utérus ou des trompes, des anomalies qui pourraient être à l’origine de l’infertilité. Le produit de contraste permet en outre d’obtenir une image claire de la paroi intérieure de l’utérus et des trompes ainsi que des anomalies éventuelles (myomes, polypes, malformation de l’utérus, etc.). Selon certains chercheurs, l’injection du liquide de contraste peut, en soi, avoir un effet bénéfique dans la mesure où le liquide peut dégager de légères obstructions dans les trompes et ainsi améliorer le passage. Une hystérosalpingographie sera effectuée de préférence entre le deuxième et le cinquième jour après l’arrêt des règles. Autrement dit, au plus tard le dixième jour d’un cycle régulier de 28 jours. De cette manière, nous restons éloignés de l’ovulation de plusieurs jours, si bien qu’en cas de grossesse naissante, celle-ci n’est pas perturbée. Une hystérosalpingographie est une intervention sans risque qui n’occasionne que rarement des problèmes. De nombreuses femmes trouvent cependant l’examen douloureux. L’injection du liquide de contraste peut en effet entraîner une légère dilatation de l’utérus. La prise d’un bon antidouleur (p. ex. Dafalgan®, Paracetamol®, Brufen®, Nurofen®, Indocid®, ...) une demi-heure avant l’examen aide à prévenir la douleur et les désagréments. Contrôle de l’utérus Pour examiner l’intérieur de l’utérus, on utilise un hystéroscope, une sorte d’endoscope. Lors de cet examen, nous contrôlons systématiquement l’ensemble de la cavité utérine, le canal qui traverse le col de l’utérus (cervix) et les ouvertures par lesquelles les trompes débouchent dans l’utérus. utérus Le médecin vérifie s’il n’y a pas d’anomalies visibles (malformation congénitale, adhérences, polypes, myomes, ...), si les parois de l’utérus ont un aspect normal, si l’utérus a une longueur normale, si les ouvertures des trompes ne sont pas obstruées, etc. L’utérus est un organe creux, dont les parois sont resserrées l’une contre l’autre, sauf pendant la grossesse. Pour obtenir une image claire durant l’hystéroscopie, l’utérus est rempli d’eau physiologique ou d’un mélange gazeux à base de dioxyde de carbone. hystéroscopie Le remplissage de l’utérus se fait par le petit tuyau de l’hystéroscope. On évite de pratiquer une hystéroscopie pendant la menstruation. La meilleure période pour détecter d’éventuelles anomalies dans l’utérus est la première semaine après l’arrêt des règles. Dans la pratique, bien C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 51 souvent, nous programmons l’examen environ une semaine avant le début de la menstruation. À ce moment-là, il est possible de combiner cet examen avec un contrôle de l’endomètre par biopsie (voir pages 152-153). Au cours de l’examen hystéroscopique, de l’eau est introduite dans l’utérus, ce qui peut provoquer des crampes abdominales. C’est pourquoi nous conseillons de prendre un bon antidouleur (Brufen®, Nurofen®, Dafalgan®, ...) une demi-heure avant l’examen. Si le médecin s’attend à ce que l’intervention soit plus conséquente et plus complexe que d’ordinaire, ou si un polype ou un myome doit être enlevé, elle se fera de préférence sous anesthésie générale. Vous pouvez aussi demander vous-même une anesthésie générale si vous redoutez la douleur ou les désagréments éventuels ou si vous préférez ne pas être consciente pendant l’intervention. Une vessie pleine est gênante pour cet examen. Veillez dès lors à passer une dernière fois à la toilette avant l’examen afin que la vessie soit bien vide. Une hystéroscopie est un examen sans risques, qui n’occasionne que rarement des problèmes. L’hystéroscope Un hystéroscope se compose d’un tube d’exploration (endoscope) long et fin contenant plusieurs petits tuyaux. Le médecin regarde à travers l’un de ces tuyaux. Du côté de l’œil, un viseur est fixé au tube. À l’autre extrémité se trouve une sorte de lentille. Un faisceau de fibres de verre relié à la source lumineuse permet d’éclairer l’utérus. Les autres tuyaux de l’hystéroscope sont destinés à la fixation de petits instruments tels que crochets, pinces, ciseaux ou encore un guide au laser, nécessaires pour pouvoir poser un diagnostic ou pour exécuter une intervention. Plus il faut d’instruments, plus le diamètre de l’hystéroscope doit être grand. Pour un simple diagnostic, un hystéroscope de trois à cinq millimètres suffit (environ l’épaisseur d’un crayon). Pour des interventions chirurgicales, nous utilisons souvent des modèles plus épais, de cinq à dix millimètres. Les modèles fins passent facilement et sans douleur par le col de l’utérus (cervix). Dans des cas exceptionnels, il peut s’avérer nécessaire d’élargir au préalable le col de l’utérus. Contrôle de la muqueuse utérine (endomètre) L’endomètre est contrôlé par le biais d’une échographie ou d’une biopsie. L’échographie fournit surtout des informations sur l’épaisseur de la muqueuse, laquelle est normalement de l’ordre de 14 millimètres pendant la période de nidation. Lors d’une biopsie de l’endomètre, le médecin prélève par aspiration un petit échantillon d’endomètre à l’aide d’un fin tuyau souple et l’envoie ensuite en vue d’un examen au microscope. Le tuyau utilisé n’est pas plus épais qu’une allumette. Il passe donc assez facilement à travers le col de l’utérus. Néanmoins, cela peut provoquer une contraction du col de l’utérus, ce qui peut être un peu douloureux. La prise d’un bon antidouleur une demi-heure avant l’examen aide à prévenir la 52 douleur et les désagréments. Cet examen permet au médecin de vérifier si l’endomètre se constitue normalement et sera en condition optimale au moment voulu pour la nidation de l’ovule fécondé. Même chez des femmes sans problème de fertilité, il peut arriver que l’endomètre ne soit pas prêt au moment voulu. Si le problème est récurrent, il peut être à l’origine de la difficulté de procréer chez des femmes qui, pour le reste, ont apparemment un cycle normal. Le développement de l’endomètre est contrôlé par l’interaction de certaines hormones. Un dérèglement du timing peut être le signe d’une anomalie au niveau des mécanismes de contrôle et de sécrétion de certaines hormones. Une biopsie de l’endomètre offre en outre la possibilité de vérifier si l’endomètre ne présente pas d’inflammations. Les fragments de tissu doivent être prélevés au moment le plus approprié au cours du cycle, à savoir les jours où, normalement, un ovule fécondé s’implanterait (période de nidation). Cette période se situe vers le milieu de la seconde moitié du cycle. Dans le langage médical, on appelle cela la phase mi-lutéale, à savoir le milieu de la phase lutéale. Dans un cycle régulier de 28 jours, il s’agit du jour 21 ou 22. Contrôle de la cavité abdominale Une laparoscopie, tout comme une hystéroscopie, est une intertrompe utérine vention exploratoire. Cette fois, le médecin explore la cavité abdominale. Il utilise pour cela un instrument qui, à quelques détails près, ressemble à un hystéroscope. Lors d’une laparosvagin copie, le médecin vériintestin grêle fie la position, la forme et l’aspect des ovaires, des trompes et de utérus l’utérus, mais aussi des autres organes de la Laparoscopie cavité abdominale (la vessie, les boucles intestinales, ...). Il peut aussi rechercher les signes éventuels d’infections, d’adhérences, d’endométriose et autres anomalies. Comme dans le cas d’une hystéroscopie, le médecin peut, lors d’une laparoscopie, effectuer une intervention (détacher et enlever des adhérences, enlever des kystes dans les ovaires, supprimer des foyers d’endométriose, ...). C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 53 Pendant la laparoscopie, le médecin projette doucement, à travers le vagin, un liquide contenant du bleu de méthylène (un colorant inoffensif). Il peut ainsi observer si – et à quel moment – le liquide s’écoule dans la cavité abdominale via les trompes et vérifier si les trompes sont perméables. Pour une laparoscopie, on pratique en général trois petites incisions dans le ventre. Elles ont moins d’un centimètre de long. L’une de ces incisions est en principe pratiquée juste en dessous ou à côté du nombril et sert à introduire le laparoscope dans l’abdomen. Les deux autres (environ 5 mm chacune) sont pratiquées dans le bas du ventre, juste au-dessus du pubis, et servent à introduire des instruments dans l’abdomen. Ces cicatrices disparaissent en principe au bout d’un certain temps. Pour obtenir une bonne vue, on insuffle dans l’abdomen un mélange gazeux à base de dioxyde de carbone. Ce gaz naturel sera, par la suite, expulsé par le patient via les poumons. Chez certaines femmes, le gaz restant après l’intervention cause encore une certaine gêne ou une légère douleur, mais ces désagréments disparaissent assez vite sans aucune mesure particulière. On peut aussi éviter ces troubles en restant allongé dans le lit après l’intervention et en évitant de se redresser ou de marcher trop rapidement. Il faut cependant toujours prévoir une semaine d’incapacité de travail, durant laquelle une activité physique légère est malgré tout autorisée. Une laparoscopie est presque toujours pratiquée sous anesthésie générale. La patiente reste ensuite quelques heures à l’hôpital pour contrôle, mais peut en général rentrer chez elle le jour même (sans toutefois pouvoir conduire elle-même). Une laparoscopie est une intervention sans risque qui n’occasionne que rarement des problèmes. Les problèmes éventuels sont en général bénins et ne requièrent qu’un minimum de soins. Dans de rares cas, il arrive qu’un intestin ou un vaisseau sanguin soit touché lors du placement du laparoscope ou pendant l’intervention. Dans des cas exceptionnels, ceci peut donner lieu à de sérieuses complications (hémorragie ou inflammation abdominale). Pas de grossesse dans l’intervalle ? La recommandation du médecin de ne pas tomber enceinte au cours de la phase d’examens peut sembler en contradiction avec le souhait du couple qui, précisément, vient voir le médecin parce qu’il voudrait tant un enfant. Certains examens, dont le but est de déterminer avec précision la cause du problème de fertilité, peuvent mettre en danger un début de grossesse. Le médecin conseillera dès lors soit d’utiliser des préservatifs, soit d’éviter tout rapport sexuel à partir du premier jour des règles pendant la phase d’examens. Le médecin et la sage-femme aborderont très certainement le sujet lors de la planification des examens. Il faut absolument éviter d’être enceinte lors des examens suivants : ✔ Hystérosalpingographie (voir page 50) ✔ Hystéroscopie (voir page 51) ✔ Laparoscopie (voir page 53) ✔ Biopsie de l’endomètre (voir pages 52-53) 54 13. Traitements de fertilité Après avoir effectué tous les examens pour déterminer les causes éventuelles des problèmes de fertilité, le gynécologue vous fixera un rendez-vous pour discuter de l’ensemble des résultats et de l’avis de l’équipe multidisciplinaire (voir chapitre 10). Vous pourrez alors examiner, avec le médecin, quel traitement est le plus indiqué. Dans les paragraphes qui suivent, nous passons en revue quelques traitements de fertilité spécifiques, leur contenu, les cas dans lesquels ils sont indiqués et les chances de grossesse. Nous nous intéressons également aux risques éventuels. Nous abordons ainsi successivement les traitement suivants : • • • • • • • Chirurgie de la fertilité Stimulation hormonale de l’ovulation Insémination intra-utérine haute Fécondation in vitro (FIV) Fécondation par injection (ICSI), une forme particulière de FIV Insémination avec donneur, réception d’ovules, réception d’embryons (chapitre 14) Examen génétique de l’embryon avant implantation (chapitre 15) Chirurgie de la fertilité Pour qui ? ✔ Femmes qui ont un problème de fertilité et qui nécessitent un contrôle approfondi des organes sexuels internes. ✔ Femmes qui ont un problème de fertilité dû à une anomalie anatomique qui peut être rectifiée par voie chirurgicale. Comment ? ✔ Opération en centre de jour Un jour avant l’opération, on vous indique à quelle heure vous devez vous présenter à jeun dans le service. L’intervention est en général pratiquée le matin. Au minimum quatre heures après l’opération, vous pouvez quitter l’hôpital. Avant cela, un médecin détermine si vous êtes en état de rentrer à la maison. Une consultation de contrôle chez votre médecin traitant est aussi prévue afin de discuter du déroulement de l’opération. Le jour de l’intervention, vous ne pouvez pas conduire un véhicule ; il est donc préférable qu’un parent ou un ami vienne vous rechercher. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 55 ✔ Opération avec hospitalisation Vous vous présentez la veille de l’opération dans le service. Ce jour est utilisé pour vous préparer à l’intervention. Un liquide laxatif vous est administré afin de vider les intestins. L’opération se déroule le deuxième jour et le troisième jour, au plus tôt, vous rentrez à la maison. Ici aussi, un médecin détermine si vous êtes en état de rentrer et une consultation de contrôle chez votre médecin traitant est prévue afin de discuter du déroulement de l’opération. Il est préférable qu’un parent ou un ami vienne vous rechercher le lendemain de l’intervention. Types d’interventions ✔ Intervention purement diagnostique Ceci consiste, en premier lieu, à contrôler l’intérieur de l’utérus à l’aide d’un endoscope fin, spécial pour la cavité utérine (hystéroscope). Nous inspectons les ouvertures des deux trompes et nous prenons note des anomalies qui peuvent entraver la nidation d’un embryon. Nous prélevons aussi un fragment de muqueuse utérine (biopsie). Nous pouvons y découvrir des inflammations latentes et déterminer si, sur le plan hormonal, l’utérus est suffisamment préparé à la nidation de l’embryon. Nous inspectons ensuite la cavité abdominale à l’aide d’un endoscope spécifique (laparoscope). Pour introduire le tuyau, une petite incision est pratique au niveau du nombril. Une deuxième incision est pratiquée dans les poils pubiens (de sorte que la cicatrice ne soit plus visible par après). Nous introduisons ici un instrument qui nous permet de tout inspecter en détail. Ensuite, un colorant bleu est injecté dans l’utérus via le vagin et le col de l’utérus. Si les trompes sont bien ouvertes, nous voyons que le colorant s’écoule facilement à travers les trompes pour aboutir dans la cavité abdominale. Nous avons ainsi la certitude que lors de l’ovulation, un ovule pourra être capté par la trompe et transporté vers l’utérus. L’opération se fait dans le centre chirurgical de jour. Après quelques jours d’incapacité de travail (tout au plus une semaine), vous serez entièrement rétablie. ✔ Hystéroscopie opératoire Si nous avons décelé dans l’utérus une anomalie susceptible d’être corrigée de manière chirurgicale, cela peut généralement se faire par le biais d’une opération mineure. L’endoscope utilisé ici est un peu plus gros et comprend non seulement un canal d’exploration, mais aussi un canal par lequel une petite boucle électrique coupante peut être introduite via le col de l’utérus. Ceci permet d’enlever les polypes, les myomes ou les cloisons conjonctives. L’opération se fait dans le centre chirurgical de jour. Après quelques jours d’incapacité de travail (tout au plus une semaine), vous serez entièrement rétablie. ✔ Interventions opératoires dans la cavité abdominale par laparoscopie ou laparotomie (ouverture de la paroi abdominale) Adhérences dans la cavité abdominale avec ou sans fermeture des trompes Myome Kyste ovarien Restauration des trompes après stérilisation Endométriose minime à légère Endométriose étendue Le chirurgien fera en général, au préalable, une estimation de la durée de l’opération. En fonction de cette estimation, l’intervention se fera dans le centre de jour ou via une hospitalisation. 56 ✔ Interventions par laparoscopie ou laparotomie En principe, on essaie autant que possible d’opérer par laparoscopie, car cela vous permet de vous rétablir plus rapidement, avec des cicatrices plus petites. Mais cette technique n’est pas toujours applicable. S’il s’agit, par exemple, d’enlever des tumeurs plus importantes, cela ne peut pas se faire à l’aide d’un petit endoscope. Dans certains cas, le chirurgien estime préférable d’opérer par laparotomie avec des instruments microchirurgicaux, car cela augmente les chances d’obtenir le résultat escompté (à savoir la fertilité). Le résultat est en effet plus important que la manière d’opérer. Il arrive aussi qu’au cours d’une laparoscopie, on doive passer à une laparotomie, par exemple en raison d’une difficulté imprévue ou d’une complication nécessitant une opération avec ouverture de l’abdomen. Vous devez avoir conscience qu’une telle éventualité est toujours possible. ✔ Interventions pour des adhérences avec ou sans occlusion des trompes Il est possible, durant l’intervention diagnostique, de remédier rapidement à des petites adhérences ou à une occlusion partielle d’une trompe ou des deux trompes. Ce n’est qu’en cas d’adhérences étendues et/ou d’occlusion totale des deux trompes que l’on envisagera une laparoscopie opératoire. Ceci nécessitera alors, en général, une hospitalisation avec préparation des intestins (voir plus haut). Les adhérences sont coupées avec le laser au dioxyde de carbone. C’est avec cette méthode que l’on obtient les meilleurs résultats et qu’il y a le moins de risques de voir réapparaître des adhérences au même endroit. En cas d’occlusion d’une trompe, on examine d’abord où se trouve l’occlusion. Elle peut se situer du côté de l’utérus ou du côté de l’ovaire. Dans ce dernier cas uniquement, il est possible de remédier à l’occlusion. La trompe est alors ouverte et inspectée à l’intérieur et à l’extérieur. Si l’on estime qu’elle peut encore fonctionner normalement et qu’elle peut encore capturer un ovule lors de l’ovulation pour le transporter vers l’utérus, on restaure la trompe. Si par contre on constate que la trompe est endommagée de façon irrémédiable, il peut être décidé de l’enlever. Une trompe endommagée ne peut plus recueillir et transporter normalement l’ovule. Le risque de grossesse extra-utérine est alors trop important, si bien qu’il est plus prudent d’enlever la trompe endommagée. Il va de soi que ces éventualités seront examinées avec vous lors de la consultation préopératoire. En tant que chirurgiens de la fertilité, nous essayons toujours de choisir la meilleure solution dans l’optique du rétablissement de la fertilité spontanée. Vous pouvez aussi signaler que vous ne souhaitez pas que des organes soient enlevés, même si ce n’est pas, selon nous, la meilleure solution. Vos souhaits sont toujours respectés. ✔ Interventions pour des kystes ovariens Ces interventions se déroulent en général au centre chirurgical de jour. Nous distinguons différents types de kystes ovariens suivant leur contenu. En général, nous essayons d’aspirer en une fois tout le contenu du kyste, puis de le ‘découper’. Dans certains cas, il est préférable que le contenu du kyste ne se répande pas dans l’abdomen (kystes dermoïdes, aussi appelés tératomes). L’excision se fait alors dans un petit ‘sac’ qui est introduit par une ouverture supplémentaire dans la paroi abdominale pour la durée de l’intervention. Les substances qui peuvent s’échapper du kyste sont ainsi recueillies. Il est parfois nécessaire, par prudence, d’opérer en deux fois, par exemple pour les gros kystes d’endométriose. Lors de la première intervention, on ouvre le kyste et on ponc- C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 57 tionne le contenu. La paroi intérieure est traitée au laser de manière à détruire les foyers d’endométriose. L’ovaire est ensuite ‘laissé au repos’ pendant plusieurs mois afin qu’il puisse reprendre sa forme normale. Lors de la deuxième intervention, on procède alors à l’excision du kyste. Des études ont en effet démontré qu’avec cette méthode, les tissus ovariens les plus sains (dans lesquels se trouvent les ovules) étaient épargnés. ✔ Intervention pour des myomes en dehors de la cavité utérine En fonction du nombre de myomes, de leur taille et de l’endroit où ils se trouvent, l’intervention se fera au centre de jour ou via une hospitalisation. Si les myomes sont nombreux et/ou de grande taille, une opération avec ouverture de l’abdomen (mini-laparotomie) peut donner de meilleurs résultats qu’une laparoscopie. ✔ Opération de restauration après stérilisation de l’homme ou de la femme Des hommes et des femmes qui se sont fait stériliser veulent parfois, malgré tout, avoir des enfants par la suite. La raison de ce revirement est, dans certains cas, la perte d’un enfant, mais plus souvent une nouvelle relation. Techniquement, il n’est pas si difficile de relier à nouveau entre eux les canaux déférents ou les trompes, mais cela ne signifie pas pour autant que leur fonction sera rétablie. Ceci dépendra avant tout des dégâts occasionnés par la stérilisation. Chez l’homme Lorsqu’un homme qui a été stérilisé souhaite malgré tout procréer, on peut essayer d’inverser l’opération en reliant à nouveau les deux extrémités des canaux déférents. Cette intervention technique de haute précision réussit neuf fois sur dix et permet de rétablir le passage dans le canal déférent. Les spermatozoïdes doivent donc, en principe, pouvoir passer à nouveau, mais la fertilité n’est pas toujours restaurée pour autant. Seuls trois hommes sur dix sont à même de procréer après cette opération. Les cicatrices sont enlevées La couche intérieure est suturée La couche extérieure est suturée 58 La restauration de la fertilité dépend de différents facteurs, notamment : • la fertilité avant la stérilisation ; • la longueur de la portion de canal déférent sectionnée ; • le nombre d’années depuis la stérilisation : la probabilité qu’il y ait à nouveau des spermatozoïdes dans le liquide séminal diminue de 4% par an ; • la présence d’un granulome spermatique, un petit nodule qui se forme en réaction au matériel utilisé pour fermer les canaux déférents ou aux spermatozoïdes qui s’infiltrent ; • le gonflement du canal déférent qui est encore attaché au testicule. Ce gonflement peut rendre difficile une jonction parfaite ; • des anticorps : les hommes produisent parfois, après la stérilisation, des anticorps contre leurs propres spermatozoïdes. Ces anticorps peuvent nuire à la qualité des spermatozoïdes, et donc à leur capacité de fécondation. S’il n’y a pas de spermatozoïdes viables dans l’éjaculat, on peut éventuellement aller rechercher des spermatozoïdes non encore entièrement développés dans le testicule ou l’épididyme (MESA, TESA ou TESE). Chez la femme anneau Avant que cette opération soit planifiée, on effectue un contrôle du sperme chez l’homme. Un éjaculat normal est en effet important pour les chances de grossesse après une opération de restauration. On s’informe aussi de la technique qui a été utilisée pour la stérilisation chez la femme. Lorsque les trompes ont été brûlées ou qu’une partie des trompes a été sectionnée, il n’est plus possible de les restaurer. Le couple, du reste, est d’abord envoyé chez le conseiller en fertilité pour un entretien. Nous nous assurons ainsi que vous ne prenez pas de décision trop hâtive et que vous êtes correctement informés des avantages et inconvénients de l’intervention. L’opération est réalisée par microchirurgie via une incision transversale dans le bas-ventre. Après l’opération, vous restez environ cinq jours à l’hôpital. Ceci est suivi par une incapacité de travail de six semaines. Toutefois, cette intervention peut aussi – et c’est de plus en plus souvent le cas – être réalisée par laparoscopie, via une (courte) hospitalisation ou en hospitalisation de jour. La partie endommagée des trompes est enlevée et les deux portions sont ressoudées par des techniques microchirurgicales. Enfin, l’écoulement à travers les trompes est contrôlé. C’est pendant les six à douze mois qui suivent l’opération de restauration que les chances de grossesse sont les plus grandes. Passé ce délai, il se peut que les trompes se referment à nouveau, entièrement ou partiellement. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 59 Après l’opération, 60% maximum des femmes ont un enfant. Ce pourcentage diminue au-delà de 38 ans. Le risque de fausse couche est alors plus élevé et augmente avec l’âge. De plus, le risque d’une grossesse extra-utérine augmente lui aussi. Ceci est dû à la détérioration des trompes, ainsi qu’à la longueur des trompes après la restauration. Les trompes jouent en effet un rôle essentiel dans la mise en contact entre ovules et spermatozoïdes. Moins on perd de tissu, plus grandes sont les chances de grossesse. En outre, le risque de grossesse extra-utérine est d’autant plus grand que la trompe restaurée est courte. Il est vraisemblable que la présente de tissus cicatriciels à l’intérieur des trompes joue également un rôle. Les trompes sont revêtues à l’intérieur d’une couche de cils vibratiles qui poussent l’ovule en direction de l’utérus. Les ovules, en effet, ne peuvent pas se déplacer activement. Les tissus cicatriciels formés après l’opération peuvent faire barrière aux ovules. Cela semble être moins le cas pour les spermatozoïdes, ce qui peut expliquer le risque accru de grossesse extra-utérine. Traitement chirurgical de l’endométriose • Interventions pour endométriose minime à légère L’endométriose est une affection qui peut présenter de nombreux symptômes. Elle se caractérise par la présence de muqueuse utérine à un endroit où elle ne devrait pas se trouver : dans l’abdomen (sur le péritoine), sur l’ovaire ou dans les kystes ovariens, sur les ligaments soutenant l’utérus, la vessie ou l’intestin. Il peut s’agir de lésions superficielles ou d’un nodule qui pénètre profondément dans un organe. Une endométriose minime ou légère peut être enlevée par laparoscopie ou au laser CO2. L’opération se fait dans le centre de jour. • Interventions pour endométriose étendue ou grave Il s’agit souvent d’opérations complexes qui nécessitent une hospitalisation (trois à dix jours). Ces réopérations interviennent souvent après que l’on ait, précédemment, détecté cette forme étendue d’endométriose. On avait alors observé un ou plusieurs des phénomènes suivants : • Kystes ovariens > 4 cm. • Foyers d’endométriose profonds sur la vessie, le péritoine, le ligament postérieur de l’utérus ou la cloison entre vagin et intestin. • Adhérences de l’intestin sur la face postérieure de l’utérus et/ou les deux ovaires. Le but du traitement chirurgical de l’endométriose est l’élimination radicale de tous les tissus malades (atteints par l’endométriose) de sorte qu’il ne subsiste que des tissus sains. Des rapports anatomiques normales entre trompes et ovaires et leur fonctionnement normal sont approchés autant que possible. On s’efforce ainsi de restaurer au mieux la fertilité avec un risque de récidive minimal. Ce type de chirurgie demande une série de compétences et d’exigences techniques spécifiques. Afin d’endommager le moins possible les tissus avoisinants, notre centre a recours au laser CO2. Ceci permet de pratiquer des incisions extrêmement précises. Le laser CO2 60 n’abîme pas les cellules adjacentes, ce qui est toujours un peu le cas lorsqu’on coupe avec des ciseaux (le tissu avoisinant étant quelque peu écrasé) ou avec un bistouri électrique (le tissu avoisinant étant un peu brûlé). Le laser est dirigé avec une précision extrême sur une cellule, laquelle est ainsi brûlée et part en quelque sorte en fumée. Un autre avantage du laser CO2 est que cette technique est facilement applicable à l’aide de l’endoscope. Nous pouvons ainsi, dans notre centre, opérer par voie endoscopique les lésions d’endométriose les plus étendues. L’endométriose peut être localisée dans le voisinage d’autres organes : intestin, vessie, uretère, vagin. Dans certains cas, il y a même propagation dans les organes en question. Lors du traitement de l’endométriose dans ces zones, des organes adjacents doivent donc parfois être impliqués dans l’opération. C’est pourquoi notre équipe est toujours multidisciplinaire. Au centre de l’équipe, le gynécologue-endoscopiste laser a pour mission d’éliminer toutes les lésions et de rétablir la fertilité. En cas de lésions sur l’intestin et sur la vessie/les voies urinaires, il est assisté respectivement d’un chirurgien de l’intestin et d’un urologue formés à l’endoscopie. L’anesthésiste, enfin, est chargé de vous maintenir sous anesthésie tout au long de cette – parfois longue – opération. Une salle d’opération spécialement équipée et un personnel infirmier qualifié complètent notre équipe d’endométriose multidisciplinaire. Rien d’étonnant dès lors si une opération pour une endométriose étendue nécessite une solide préparation. Outre les examens préparatoires généraux, un examen du colon avec agent de contraste (pyélographie intraveineuse ou PIV) est toujours réalisé. Ceci nous permet d’explorer l’anatomie des uretères et de la vessie. Un examen du colon avec agent de contraste montre par radiographie l’intérieur de l’intestin. Ces examens nous permettent de voir si l’endométriose s’est déjà propagée dans ces organes. Lors d’une consultation préopératoire, le chirurgien responsable évoque les différents aspects de l’intervention : • Les différents emplacements de l’endométriose et leurs problèmes spécifiques sont examinés. • Il est demandé de suivre, pendant les sept jours qui précèdent l’opération, un régime sans résidus. La veille de l’opération, l’intestin est purgé par la prise d’une solution laxative. De cette manière, l’intestin est propre et n’est pas dilaté, ce qui facilite l’intervention. En cas d’endométriose étendue dans le voisinage des uretères, on place souvent un stent (tuyau fin) dans l’uretère au début de l’opération. Ce tuyau reste en place pendant deux à six semaines et est ensuite enlevé en ambulatoire. Le stent protège l’uretère contre les dégâts éventuels au cours de l’opération. En cas d’endométriose vésicale, il faut parfois pratiquer une ouverture dans la vessie pour pouvoir enlever entièrement l’endométriose. Après l’opération, une sonde vésicale est alors laissée en place pour s’assurer que la vessie guérisse entièrement. Dans certain cas, il s’avère nécessaire d’ouvrir l’uretère. Là aussi, une sonde vésicale est alors laissée en place en plus du stent. L’endométriose est parfois proche du sommet du vagin. Cela peut occasionner des douleurs lors des rapports et de temps à autre un saignement. Lors de l’enlèvement de ce type C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 61 d’endométriose, on ouvre le vagin dans sa partie supérieure et on le referme ensuite par voie chirurgicale. Pour permettre une guérison complète du vagin, il convient de ne pas avoir de rapports pendant six semaines. Si l’endométriose se situe sur ou dans l’intestin, des techniques spéciales sont utilisées pour extirper l’endométriose de l’intestin. On pratique parfois une petite ouverture qui peut être facilement refermée. Dans certains cas, l’intestin est à ce point affecté qu’il est nécessaire d’en enlever une partie. Le chirurgien de l’intestin enlève alors, par endoscopie, la portion d’intestin touchée et ressoude les extrémités saines. Il utilise souvent, pour cela, une sorte d’ “agrafeuse” spécialement conçue pour les intestins. Après cette opération, la patiente est alimentée par perfusion, puis retourne progressivement à une alimentation normale. Dans certains cas, l’appendice est également impliqué dans l’opération, si bien que son ablation peut être envisagée. Dans des circonstances exceptionnelles, il peut s’avérer nécessaire d’opérer par laparotomie (ouverture de la paroi abdominale). Avant l’intervention, vous êtes systématiquement examinée par un anesthésiste qui vérifie si vous êtes apte pour l’opération. Au cours de l’intervention, qui peut parfois se prolonger, il peut être amené à prendre des mesures de précaution supplémentaires : adapter le matelas sur lequel vous êtes allongée, placer vos jambes dans les appui-jambes avec des coussins gonflables qui assurent une bonne circulation durant l’opération, utiliser une couverture chauffée pour éviter le refroidissement, etc. Après l’opération, des antibiotiques sont souvent administrés afin de réduire autant que possible les risques d’inflammation. À travers ces différentes mesures, nous veillons à ce que l’endométriose étendue soit éliminée de façon radicale, avec un maximum de chances de rétablissement de la fertilité et un minimum de risques de récidive. Toutefois, on ne peut jamais exclure une récidive, raison pour laquelle il vous est conseillé, après l’opération, de suivre un traitement hormonal complémentaire ou d’avoir une grossesse. Une grossesse s’accompagne en effet d’une période de neuf mois sans règles, ce qui peut contribuer à contenir l’endométriose. Stimulation hormonale de l’ovaire Avant le début de la thérapie hormonale, avec ou sans insémination, FIV ou ICSI, vous aurez un entretien avec une sage-femme du centre de fertilité. Celle-ci passera en revue avec vous le déroulement concret du traitement. Cette phase de traitement peut aussi être une période difficile, avec des hauts et des bas. Elle demande beaucoup d’efforts et est souvent source d’incertitude et de stress. Les couples qui en éprouvent le besoin et qui le souhaitent peuvent faire appel, pendant la phase de traitement, aux conseillers en fertilité avec lesquels nous collaborons (voir aussi le chapitre 16). Certains problèmes de fertilité peuvent être résolus, entièrement ou partiellement, par une stimulation hormonale du cycle de la femme. Cette stimulation hormonale peut être recommandée pour les femmes qui ont des problèmes de cycle (par exemple un retard dans l’ovulation ou un cycle très irrégulier) ou qui ont des problèmes de fertilité dont l’origine n’est pas clairement établie. Un traitement hormonal permet au médecin de poursuivre plusieurs objectifs : • Une ovulation : la stimulation hormonale peut faire en sorte qu’il y ait, lors de chaque cycle, au moins un ovule qui mûrit. 62 • Un cycle régulier contrôlé : une stimulation prudente dans le but d’amener un ou deux ovules à maturité et de provoquer l’ovulation, en combinaison ou non avec une insémination de spermatozoïdes. • En cas de FIV ou ICSI : une superovulation, à savoir une ovulation dans laquelle non pas un mais huit, dix ou douze ovules, voire plus, mûrissent en même temps. Cela peut augmenter les chances de réussite lors d’un traitement in-vitro et par injection. Lorsqu’un plus grand nombre d’ovules mûrissent simultanément et que la fécondation se produit après des rapports sexuels spontanés ou après une insémination, il y a un risque accru de grossesse multiple. Moyennant un contrôle et un suivi attentifs au cours de la stimulation hormonale, le nombre peut pratiquement toujours être limité à deux ou tout au plus trois enfants. Grâce à un meilleur accompagnement, les naissances multiples de plus de trois enfants sont devenues rares dans notre pays. Un deuxième risque de la stimulation hormonale est le syndrome de l’hyperstimulation ovarienne (SHSO). Le SHSO se manifeste chez des patientes sensibles mais résulte parfois aussi, malheureusement, d’une stimulation négligente avec des doses d’hormones trop élevées. Cela provoque un important gonflement des ovaires et des kystes de 20 à 30 mm peuvent apparaître. Ceci peut généralement être évité en ne dépassant pas la dose prescrite et en veillant à un bon suivi pendant la stimulation. Malgré tout, même dans ces circonstances, il arrive que des patientes sensibles (notamment avec des ovaires polykystiques) réagissent trop fortement. Si cette situation est constatée à temps, on peut essayer de prévenir le syndrome d’hyperstimulation en arrêtant le traitement, en piquant un certain nombre de follicules sous guidage échographique, ou en procédant à une ponction d’ovules et à une fertilisation in-vitro avec congélation éventuelle des ovules fécondés dans le but de les réimplanter ultérieurement dans l’utérus (lors d’un cycle de décongélation) (voir aussi FIV, page 68). Types de médicaments Pour ce traitement, on utilise différentes hormones. Nous passons en revue les plus importantes en mentionnant à chaque fois leurs effets secondaires potentiels. Ceci uniquement pour information et non dans le but d’effrayer les patientes : dans la plupart des cas, en effet, les avantages du traitement font plus que compenser les effets secondaires. ✗ Clomifène (Clomid®, Pergotime®) et Tamoxifène (Nolvadex®, Tamizam®, Tamoplex®) Ces anti-œstrogènes stimulent la sécrétion de la folliculostimuline et sont dès lors essentiels pour la croissance des follicules. Ces médicaments sont surtout utilisés pour provoquer une ovulation chez des patientes qui présentent un cycle irrégulier sans ovulation. Leur effet disparaît après l’interruption du traitement. •En général, le traitement (comprimés à prendre par voie orale) s’étend sur deux cycles successifs, suivis par un cycle de repos. La durée totale du traitement est normalement de quatre à six cycles. •Après six mois, 60 à 75% des femmes traitées sont enceintes. • Le risque de grossesse multiple augmente d’environ 5% avec ce traitement et peut, en fonction de la stimulation, être pronostiqué de manière plus précise. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 63 • Ces médicaments peuvent faire baisser la qualité de la muqueuse du col de l’utérus et perturber la phase lutéale. Il se peut que les ovaires augmentent de volume et que des kystes se forment dans les ovaires. Certaines femmes se plaignent de bouffés de chaleur, d’une sensation de ballonnement, de nausées, de maux de tête, de troubles de la vue ou de somnolence. Néanmoins, il est rare que ces troubles conduisent à l’arrêt du traitement. ✗ Pompe GnRH ou gonadotropine releasing hormone On utilise la GnRH pour enclencher un cycle normal chez les femmes qui n’ont pas de menstruations mensuelles à cause d’une production déficiente de GnRH, de LH (hormone lutéïnisante) ou de FSH (folliculostimuline). Cette hormone peut aussi constituer un traitement alternatif pour les femmes qui présentent un syndrome ovarien polykystique, lorsque les autres traitements sont restés sans effet. • La GnRH est administrée en continu par une aiguille reliée par un tuyau à une petite pompe. Celle-ci est fixée à la ceinture. Au début, des contrôles réguliers sont nécessaires afin de régler correctement la dose. • Parmi les femmes qui supportent bien le traitement, 25 à 30% tombent enceintes par cycle. Ce pourcentage peut grimper à 80% après six cycles de traitement et à 90% après 12 cycles. Chez les femmes qui présentent un syndrome polykystique, le pourcentage de réussite est plus faible. •Avec cette thérapie, le risque d’une grossesse multiple augmente d’environ 5%. Le risque d’avortement spontané des grossesses engendrées de cette manière s’élève quant à lui à 20%. • Les effets secondaires sont assez rares. Ce qui est plus fréquent, c’est par exemple une irritation locale de la peau à l’endroit de la piqûre. Dans des cas tout à fait exceptionnels, il y a une hyperstimulation des ovaires entraînant la maturation massive d’ovules. ✗ Gonadotrophines (Menopur ®, Puregon®, Gonal F®, …) Ces produits contiennent de la folliculostimuline (FSH), avec ou sans hormone lutéïnisante. La FSH stimule le développement des follicules dans les ovaires. Ces médicaments sont utilisés pour enclencher une ovulation. En dehors de la FIV et de l’ICSI, iIs sont utilisés chez des patientes qui n’obtiennent pas de grossesse avec d’autres médicaments qui stimulent l’ovulation, ou en combinaison avec une insémination. Le but est ici de faire mûrir un ou maximum deux ovules. Le produit est administré par injection (sous-cutanée ou intramusculaire) par la patiente elle-même, le médecin traitant ou l’infirmier(ère) à domicile. • Le traitement s’étend sur quatre à six cycles. Chaque cycle est en principe suivi d’un cycle de repos sans traitement. Après six mois, 40 à 60% des femmes traitées sont enceintes. 64 •Une grossesse sur cinq est une grossesse multiple. Il s’agit de jumeaux dans les trois-quarts des cas, de triplés dans les cas restants. Lorsque trois follicules ou plus arrivent à maturité, nous pouvons réduire le risque d’une grossesse multiple en piquant les follicules excédentaires sous guidage échographique. • Le risque de fausse couche est de 15 à 20%. • Le risque de grossesse extra-utérine est de 3%. • La stimulation des ovaires peut s’accompagner d’une sensation de ballonnement ou de douleurs dans le bas-ventre. Dans certains cas, il se produit une sérieuse hyperstimulation des ovaires. On peut limiter ce risque en veillant à un suivi attentif et en réduisant à temps le traitement. ✗ Hormone chorionique gonadotrope ou HCG (Pregnyl®, Profast®) Cette hormone provoque un pic dans la production de l’hormone lutéïnisante (LH) et favorise le déclenchement de l’ovulation. Elle est administrée par injection. En dehors de la FIV et de l’ICSI, l’hormone HCG est administrée pour provoquer l’ovulation de l’ovule (ou des ovules) à maturation. Cette ovulation intervient environ 38 à 40 heures après l’administration de la HCG. Au cours de cette période, il est recommandé d’avoir des rapports sexuels, ou une insémination de spermatozoïdes est prévue. Dans le cadre d’un traitement FIV ou ICSI, l’hormone HCG est utilisée pour préparer le prélèvement des ovules. Environ 35 heures après l’injection, les ovules peuvent être prélevés. ✗ Agonistes de la dopamine (Parlodel®, Dostinex®) On utilise ces médicaments pour optimiser et réguler le cycle menstruel, par exemple chez les femmes qui ont un cycle irrégulier ou qui n’ont pas de menstruations (ou des menstruations faibles) en raison d’une concentration excessive de prolactine dans le sang (voir chapitre 7). 80% des femmes traitées tombent enceintes. Ces médicaments ont une influence sur la digestion et la circulation sanguine, ce qui explique les troubles typiques tels que nausées, vomissements, diarrhée, maux de tête, fatigue ou tension artérielle basse. Les médicaments sont disponibles sous forme de comprimés à prendre par voie orale. Le Parlodel peut aussi être administré par voie vaginale et aurait moins d’effets secondaires sous cette forme. Insémination intra-utérine haute Lors d’une insémination intra-utérine haute, le sperme est d’abord préparé en laboratoire (“capacité”) pour ensuite être introduit au bon moment dans le haut de l’utérus à l’aide d’un fin tuyau (cathéter). De cette manière, nous activons uniquement les spermatozoïdes les plus actifs et les composants néfastes sont retirés du liquide séminal. Pour déterminer avec précision le moment de l’ovulation, nous avons recours à une stimulation hormonale de l’ovaire. Nous demandons aux couples qui reçoivent ce traitement de prendre contact avec le centre de fertilité au début de la menstruation afin de commencer ce traitement. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 65 Stimulation de l’ovaire La stimulation de l’ovaire peut se faire à l’aide de pilules (par exemple Clomid) à prendre du troisième au septième jour du cycle. Le but est d’obtenir la maturation d’un et au maximum deux ovules. Avec une échographie vaginale, nous pouvons mesurer clairement la taille des follicules dans lesquels l’ovule mûrit. Nous planifions un premier contrôle échographique des ovaires entre le dixième et le douzième jour du cycle. Une prise de sang est également réalisée. Le plus souvent, toutefois, la stimulation se fait par piqûres (Menopur ®, Gonal-f ®, Puregon®, …). Ces préparations sont administrées quotidiennement par injection sous-cutanée, soit par le patient lui-même, soit par le médecin traitant ou un(e) infirmier(ère). Pour pouvoir suivre correctement la réaction de l’ovaire, nous prévoyons dès le dixième jour du cycle un premier comptage des follicules par échographie et une prise de sang. Pour ces examens, vous pouvez vous présenter au Centre de fertilité universitaire de Leuven entre 8h00 et 9h30. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour cette prise de sang. Les comptages folliculaires par échographie et les prises de sang peuvent également être réalisés par un gynécologue près de chez vous. Si vous ne connaissez pas de gynécologue dans votre région, vous pouvez faire appel à la sage-femme de notre centre. Elle dispose d’une liste de gynécologues qui collaborent étroitement avec notre centre de fertilité. Veillez cependant à ce que les résultats de la prise de sang et de l’échographie soient faxés au centre de fertilité le jour même avant 14 heures. Lorsque vous êtes passée le matin pour une échographie et une prise de sang, l’après-midi du même jour, le gynécologue et la sage-femme discutent du traitement. La sage-femme vous contacte alors entre 15 et 17 heures pour envisager avec vous la suite du processus de stimulation. Elle fixera aussi les prochains rendez-vous pour les prises de sang et les échographies. Vous pouvez considérer que vous devrez passer quatre fois en matinée au centre de fertilité ou chez votre gynécologue pour un contrôle échographique et une prise de sang. La stimulation des ovaires dure environ deux semaines. En principe, cette médication ne vous causera guère de désagréments. Si, lors de l’échographie, nous trouvons un ou deux follicules, nous donnons à la personne une injection de hCG (Pregnyl). Cette injection fait en sorte que les ovules soient libérés au bon moment, à savoir au moment où l’insémination proprement dite aura lieu. Ceci intervient environ 38 heures après l’injection de hCG. Il est possible également que votre corps manifeste déjà par lui-même le début d’une ovulation. Dans ce cas, nous planifions l’insémination plus tôt. Prévention des grossesses multiples lors de l’insémination Si, le jour de l’injection de hCG, il y a deux ovules à maturité ou plus, nous examinons avec vous le risque d’une grossesse multiple. Éventuellement, nous ponctionnons un ou plusieurs follicules juste avant l’insémination intra-utérine, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un follicule ou un ovule. Les autres possibilités sont l’aspiration d’ovules, la FIV ou l’arrêt du traitement pour ce cycle. Prélèvement de l’échantillon de sperme et insémination Le jour de l’insémination, l’homme est attendu entre 8 et 10 heures au laboratoire de fertilité pour un échantillon de sperme. Ceci après trois à cinq jours d’abstinence. En cas de problème, l’échantillon de sperme peut aussi être produit à la maison. Dans ce cas, veillez à demander le bon récipient à 66 la sage-femme. L’échantillon doit être amené au laboratoire dans l’heure qui suit sa production. Ne laissez pas l’échantillon refroidir au cours du transport. Ovule Spermatozoïdes Insémination Avant l’insémination, nous alCathéter lons ‘capaciter’ l’échantillon de sperme. Nous sélectionnons et isolons uniquement les spermatozoïdes les plus mobiles. Ce processus dure environ deux heures. Deux à trois heures après que l’échantillon de sperme ait été amené au laboratoire, nous procédons à l’insémination intra-utérine chez la femme. Avant l’insémination, un spéculum ou petit miroir est placé (comme pour un frottis). L’introduction du cathéter dans l’utérus se fait sous guidage échographique et est en principe indolore. Après cela, il vous est recommandé de rester allongée environ 20 minutes. Autres contrôles Il se peut que votre médecin décide de commencer, le lendemain de l’insémination, un traitement à la progestérone (Utrogestan®) afin de maintenir l’endomètre dans un état optimal pendant la seconde moitié du cycle. Il s’agit de comprimés administrés par voie vaginale. Au quinzième jour qui suit l’insémination, nous prévoyons le matin une prise de sang pour le test de grossesse. Si le test de grossesse est positif, le traitement à la progestérone est poursuivi et vous repassez une semaine plus tard pour une nouvelle prise de sang. Si les résultats sont à nouveau positifs, nous fixons un rendez-vous à la consultation pour une échographie gynécologique et un dernier rendez-vous avec le médecin spécialiste de la fertilité. Après cela, nous vous adressons à un obstétricien de votre choix. Bien entendu, pour ces dernières prises de sang et échographies, vous pouvez aussi vous adresser à votre propre gynécologue. Nous demandons toutefois qu’il nous tienne informés de l’évolution de la grossesse et de l’accouchement. Si le test de grossesse est négatif, nous arrêtons le traitement à la progestérone. Vous pouvez alors examiner avec la sage-femme quel est le meilleur moment pour recommencer une stimulation des ovaires. Après chaque participation, le médecin évalue le traitement et corrige la dose s’il y a lieu. Nous conseillons en général d’insérer à chaque fois un cycle de repos entre deux cycles de traitement. Durant cette période de repos, la secrétaire de notre centre vous fournira les documents et les prescriptions nécessaires pour entamer un nouveau traitement. Si malgré tout vous recommencez sans cycle de repos, il est conseillé de passer au début de la menstruation pour une échographie. Avant de recommencer, une condition préalable est qu’aucun follicule restant après la précédente stimulation ne soit visible dans les ovaires. Si, après trois cycles de traitement avec insémination intra-utérine haute, vous n’êtes pas enceinte, nous conseillons de prendre rendez-vous avec le gynécologue à la consultation de la fertilité. Celui-ci examinera quel traitement est le plus approprié dans votre cas. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 67 Fécondation in vitro (FIV) Un traitement par fécondation in vitro (FIV) se déroule en six étapes successives : Étape 1 : la stimulation Étape 2 : la ponction des ovules et le traitement du sperme Étape 3 : la fécondation et la culture des embryons Étape 4 : le transfert d’embryon Étape 5 : les soins ultérieurs Étape 6 : la congélation d’embryons Étape 1 : la stimulation En fonction des données du patient, nous mettons au point un programme de stimulation. Celui-ci est généralement basé sur un ‘programme pilule’ de type long et commence avec la prise d’une pilule contraceptive pendant environ 25 jours. Ceci stoppera l’action des ovaires. À partir du 21e jour, nous combinons cela avec un spray nasal journalier (Suprefact ®). En cas d’allergie ou de rhume de cerveau ou si le spray nasal n’est pas assez efficace ou présente trop d’effets secondaires, il peut être remplacé par une injection journalière (Decapeptyl®). Ces médicaments contiennent une substance qui a pour effet de bloquer le centre de commandement dans le cerveau (l’hypophyse) qui dirige le cycle de la femme. Ce centre, en effet, n’est pas conçu pour que différents ovules mûrissent simultanément et se mettrait dès lors à envoyer de mauvais signaux. Après l’arrêt de la pilule vient la menstruation. Tant que vous continuez à utiliser le spray nasal ou les injections, il n’y a pas de nouveau cycle qui démarrera. Vous communiquez au centre de fertilité la date de la menstruation. Nous vous donnons alors une date de départ pour le nouveau cycle. Le nouveau cycle est à présent un cycle FIV. La stimulation proprement dite est réalisée par des injections sous-cutanées d’hormones stimulantes. À partir du sixième jour, on effectue tous les deux jours un contrôle par échographie et une prise de sang pour vérifier si les follicules se développent comme on le souhaite. Pour ces examens, vous pouvez vous présenter au Centre de fertilité universitaire de Leuven entre 8h00 et 9h30. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour cette prise de sang. Les mesures folliculaires par échographie peuvent également être réalisées par un gynécologue près de chez vous. Notre centre dispose d’une liste de gynécologues qui collaborent étroitement avec notre centre de fertilité. Les résultats de la prise de sang et de l’échographie doivent cependant être faxés au secrétariat du centre de fertilité le jour même avant 14 heures. Lorsque vous êtes passée le matin pour une échographie et une prise de sang, l’après-midi du même jour, le gynécologue et la sage-femme discutent du traitement. La sage-femme vous contacte par téléphone entre 15 et 17 heures pour envisager avec vous la suite du processus de stimulation et fixer les prochains rendez-vous pour les prises des sang et les échographies. Si l’on estime que les ovules sont suffisamment mûrs, le signal de l’ovulation peut être donné (hCG : Pregnyl®). L’ovulation intervient alors dans un délai de 36 à 38 heures. En fonction de votre réaction lors du cycle précédent ou de vos données médicales, il est possible que nous ayons recours à d’autres programmes de stimulation ou d’autres médicaments. Le gynécologue et les infirmiers(ères) qui vous suivent vous donneront les explications nécessaires. 68 Étape 2 : la ponction des ovules et le traitement du sperme La ponction des ovules Utérus Juste avant l’ovulation spontanée (ovules qui sortent de l’ovaire), nous Trompe ponctionnons un à un les follicules et nous aspirons le liquide dans lequel se trouve l’ovule. Cela se fait environ 35 heures après Follicules dans l’ovaire l’injection de HCG à l’aide Ovaire d’une fine aiguille montée Aiguille de ponction sur la sonde échographique Echografische vaginale. L’ovaire se trousonde Vagin vant juste au-dessus du vagin, la ponction est relativement simple. Parfois, cela nécessite seulement un antidouleur sous forme d’injection. Chez certaines femmes, par contre, la ponction peut être plus pénible (p. ex. après une opération ou en cas de stress ou d’anxiété intense). Dans ce cas, cela peut se faire sous anesthésie légère. Le liquide (folliculaire) est transporté de la salle de ponction au laboratoire, où l’embryologiste l’examine au microscope à la recherche de l’ovocyte. L’ovocyte fait partie d’un ensemble que l’on appelle ‘complexe ovocyte-cumulus’. Dans ce complexe, l’ovocyte est entouré par un grand nombre de cellules (cellules cumulus). Ce complexe mesure quelques millimètres (l’ovocyte lui-même mesurant environ un dixième de millimètre). Nous plaçons ensuite le complexe dans un milieu de culture frais afin d’évacuer le liquide folliculaire et les globules rouges. La dernière étape consiste à mettre tous les complexes ovocyte-cumulus dans des petits plateaux avec un milieu de culture frais, que nous plaçons pendant quelques heures dans un incubateur. Cet incubateur assure une température de 37°C et un taux d’acidité adéquat. À la fin de la ponction, le gynécologue ou la sage-femme vous communiquera le nombre de complexes ovocyte-cumulus qui ont été trouvés. Les complications connues de la ponction des ovocytes sont le saignement et l’infection, mais ceuxci ne se produisent que dans 1% des cas de ponction. Le traitement du sperme Le jour de la ponction des ovocytes, votre partenaire est attendu entre 8 et 10 heures pour un échantillon de sperme. Ceci après trois à cinq jours d’abstinence sexuelle. En cas de problème, l’homme peut également produire l’échantillon de sperme à la maison, pour autant que vous puissiez amener l’échantillon au laboratoire dans l’heure qui suit. Il est essentiel que l’échantillon ne refroidisse pas pendant le transport. Après production de l’échantillon, nous le conservons environ 20 minutes à 37 °C. Pendant ce laps de temps, il prend une consistance moins gélatineuse et plus liquide. Nous prélevons ensuite une petite quantité en vue d’une évaluation de la mobilité (ou motilité) et un comptage des spermatozoïdes. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 69 À l’étape suivante, nous séparons les spermatozoïdes du plasma séminal. Ce plasma séminal contient en effet une série de substances qui font diminuer la mobilité des spermatozoïdes et qui entravent la fécondation des ovocytes. Après cette opération, nous plaçons les spermatozoïdes dans le même milieu de culture que celui des ovocytes, nous évaluons à nouveau la mobilité et nous comptons une nouvelle fois les spermatozoïdes. Nous plaçons ensuite l’échantillon pendant quelques heures dans un incubateur. Pendant l’incubation, les spermatozoïdes vont se ‘capaciter’, à savoir qu’ils subissent une série de transformations grâce auxquelles ils sont en état de féconder les ovules. Étape 3 : l’insémination et la culture des embryons L’insémination L’insémination est le moment où les ovules et les spermatozoïdes sont réunis. Concrètement, cela signifie que nous ajoutons une petite quantité de sperme “capacité” dans le plateau avec les ovules (VIF ou fertilisation in-vitro classique). Nous plaçons ensuite les ovules et les spermatozoïdes dans l’incubateur jusqu’au matin suivant. Si le nombre de spermatozoïdes mobiles est trop faible pour qu’il y ait une bonne chance de fécondation des ovules, nous pouvons appliquer l’ICSI. L’ICSI ou injection intracystoplasmique de sperme consiste à injecter un seul spermatozoïde dans un ovule. Cette injection se fait à l’aide d’une aiguille ultrafine. Le risque que l’ovule soit endommagé par l’opération et ne puisse plus être fécondé est d’environ 8% (ICSI). Nous plaçons ensuite les ovules et les spermatozoïdes dans l’incubateur jusqu’au matin suivant. Le contrôle de la fécondation Entre 12 et 20 heures après l’insémination, les ‘pronuclei’ sont visibles au microscope dans l’ovule si celui-ci est fécondé. L’un des pronuclei provient de l’ovule, l’autre du spermatozoïde qui a provoqué la fécondation. Ces pronuclei sont côte à côte. Ils n’ont donc pas encore fusionné en un nouveau noyau. Au moment du contrôle de la fécondation, nous vérifions aussi la phase de maturation des ovules. En effet, les spermatozoïdes ne peuvent féconder que des ovules qui se trouvent dans la bonne phase de maturation (ovules en métaphase II). Après une bonne stimulation, 80% environ des ovules doivent être à maturité. En moyenne, 60% environ des ovules à maturité sont fécondés (que ce soit lors d’une FIV ou d’une FIV avec ICSI). Nous déplaçons les ovules fécondés vers un milieu de culture frais et nous mettons à nouveau l’ensemble dans l’incubateur pour environ 24 heures. Le lendemain de la ponction des ovules, le coordinateur des soins infirmiers du centre de fertilité vous contacte par téléphone pour vous faire part des résultats de la fécondation. Il (elle) vous fixera aussi un rendez-vous pour la réimplantation de l’embryon (des embryons). La culture des embryons À partir de la fécondation, nous parlons d’embryons. Ces embryons subissent différentes divisions. Au deuxième jour, la plupart des embryons se trouvent entre le stade bicellulaire et le stade quadricellulaire. 70 On peut aussi opter pour une période de culture plus grande, à savoir jusqu’au jour trois ou au jour cinq. Dans l’intervalle, les embryons ont poursuivi leur développement. L’avantage d’un prolongement de la culture est que l’on peut mieux choisir l’embryon. La probabilité d’une grossesse après le transfert d’un blastocyste au jour cinq est plus élevée qu’après le transfert d’un embryon au jour deux. Sur l’ensemble des embryons, 35% seulement atteindront le stade de blastocyste au jour cinq. Étape 4 : l’introduction des embryons ou transfert d’embryon Embryons dans le cathéter L’introduction des embryons intervient le deuxième, le troisième ou le cinquième jour après le Cavité utérine prélèvement des ovocytes. La décision concernant le stade – et Cathéter donc le jour – auquel les embryTrompe ons sont réimplantés est prise en accord avec le gynécologue Vagin avant le début de la stimulation et Ovaire dépend du nombre d’embryons et de leur qualité. Col de l’utérus La femme vient au centre de fertilité quelques heures avant l’introduction des embryons. L’introduction de l’embryon n’est généralement pas douloureuse et est comparable à la technique qui est utilisée pour une insémination. Il arrive, exceptionnellement, que cela provoque quelques crampes et douleurs comparables, chez certaines femmes, à celles qu’elles ressentent pendant les règles. Un calmant pourra éventuellement être administré. Pour choisir les embryons à transférer, nous examinons le nombre de cellules dans l’embryon ainsi que son apparence. L’embryon présentant la meilleure qualité sera réimplanté. Nous aspirons ensuite les embryons dans un cathéter. Celuici est alors glissé à travers le vagin et le col de l’utérus jusque dans le haut de l’utérus sous guidage échographique. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 71 À l’aide de la seringue sur le cathéter, nous plaçons les embryons dans l’utérus. Pour obtenir une meilleure image échographique et faciliter l’opération, nous demandons que la vessie soit pleine au moment du transfert d’embryon. Le transfert dure en général tout au plus cinq à dix minutes. Pour plus de sécurité, après l’implantation, la femme reste encore alitée pendant une trentaine de minutes. Nous introduisons généralement un ou deux embryons, suivant l’âge et la situation médicale de la femme. Il n’est pas indiqué d’introduire plus de deux embryons dans la mesure où le risque d’une grossesse double ou triple devient alors trop important. Certaines femmes craignent encore, par la suite, que les embryons puissent ‘tomber de l’utérus’. Cette crainte est injustifiée. La muqueuse de l’utérus est en effet très collante, si bien que les embryons introduits restent sans problème en place. Les embryons se développent encore quelques jours dans l’utérus avant que l’implantation intervienne. Étape 5 : les soins ultérieurs ou ce qui se passe après le transfert d’embryon Après la procédure, la femme peut reprendre ses activités normales. Nous déconseillons néanmoins, les premiers jours, les activités sportives et les efforts physiques intenses. Par après, vous pourrez reprendre vos activités habituelles. Les bains de vapeur et saunas à haute température sont également déconseillés car ils peuvent avoir une influence néfaste sur la grossesse. Le soir qui suit la ponction des ovules, vous commencez le traitement à la progestérone (Utrogestan®, tablettes vaginales). Ce traitement permet de maintenir l’endomètre dans un état optimal pendant la seconde moitié du cycle. 15 jours après la ponction, nous pouvons vérifier, à l’aide d’un test de grossesse, si les embryons ont nidifié. Ces deux semaines sont, pour de nombreux couples, une période stressante. Les espoirs sont grands et il y a toujours la crainte que quelque chose ne fonctionne pas. Mais il n’y a pas grand-chose à faire sinon attendre. Si le test de grossesse est positif, le traitement ultérieur au transfert est poursuivi et nous vous demandons de passer une nouvelle fois une semaine plus tard pour une nouvelle prise de sang. Si les résultats sont à nouveau positifs, nous fixons un rendez-vous à la consultation pour une échographie gynécologique et un dernier rendez-vous avec le médecin spécialiste de la fertilité. Après cela, nous vous adressons à un obstétricien de votre choix. Bien entendu, pour ces dernières prises de sang et échographies, vous pouvez aussi vous adresser à votre propre gynécologue. Nous demandons toutefois qu’il nous tienne informés de l’évolution de la grossesse et de l’accouchement. Si le test de grossesse est négatif, nous arrêtons le traitement. Vous pouvez alors examiner avec la sage-femme quel est le meilleur moment pour recommencer une stimulation des ovaires. Après chaque participation, le médecin évalue le traitement et corrige la dose s’il y a lieu. Étape 6 : congeler les embryons surnuméraires ? Pour maximaliser les chances de réussite, nous inséminons tous les ovules. Tous les ovules fécondés sont placés en culture. Presque tous les ovules fécondés atteignent le stade d’embryon, 72 si bien qu’il y a souvent plus d’embryons disponibles que celui – ou les deux – que nous introduisons par après. Cela signifie que nous avons un certain nombre d’embryons en trop. En général, nous congelons ces embryons surnuméraires pour les utiliser, le cas échéant, lors d’un prochain cycle. Seuls sont congelés les embryons de bonne qualité. Tous les embryons ne supportent pas la congélation et certains, même de bonne qualité, n’y survivent pas. La congélation des embryons a cependant comme avantage que l’on dispose toujours d’embryons pour un nouveau transfert éventuel. Si un ou plusieurs embryons ont été congelés, ils doivent d’abord être décongelés avant que l’on puisse entamer un nouveau cycle FIV. Vous devez savoir que les chances de survie des embryons après congélation et décongélation sont d’environ 50%. Ces embryons peuvent être réintroduits lors d’un cycle naturel si celui-ci est régulier. Si votre cycle est irrégulier, votre médecin établira un programme de stimulation adapté. L’ICSI est-elle sans danger ? Lors de la fécondation par injection, nous introduisons un seul spermatozoïde dans un ovule à l’aide d’une aiguille ultrafine. Cette technique est recommandée comme dernière option, lorsque l’autres traitements, comme la fécondation in vitro, ont échoué. L’ICSI peut offrir une solution dans des cas d’infertilité masculine sévère. Des hommes qui n’ont pas (ou pratiquement pas) de spermatozoïdes dans leur éjaculat peuvent, grâce à cette technique, devenir pères malgré tout. Si le liquide spermatique éjaculé ne contient pas de spermatozoïdes, il reste la possibilité de les prélever directement dans les testicules par des techniques microchirurgicales. Mais les possibilités remarquables de l’ICSI constituent également une source d’inquiétude quant à la sécurité de cette technique. Dans le laboratoire, l’embryologue choisit plus ou moins au hasard un spermatozoïde parmi ceux qui sont disponibles. Ce peut être un bon comme un mauvais spécimen, porteur par exemple d’anomalies congénitales. Les anomalies dans le matériel génétique ne sont, en effet, pas décelables à l’œil nu. Selon certaines hypothèses, dans une fécondation normale, les ‘mauvais’ spermatozoïdes ou les spermatozoïdes imparfaits n’ont pas la possibilité de féconder l’ovule. On ignore encore comment cela fonctionne, mais lors d’une ICSI, ces mécanismes de sélection sont en partie éliminés. Il n’existe encore, en effet, aucune méthode permettant de détecter et d’exclure les ‘mauvais’ spermatozoïdes. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 73 La technique ICSI est appliquée depuis 1992. Il s’agit d’une période relativement courte et l’on ne dispose, à ce jour, que de données limitées sur le suivi des enfants, si bien que la prudence s’impose. Dans l’état actuel de la science, il existe un risque légèrement plus élevé d’anomalie chromosomique et il existe potentiellement un risque accru d’anomalies congénitales. Cela signifie concrètement qu’un suivi attentif, dès le moment de la fécondation et jusqu’à la naissance et au développement d’un éventuel enfant, est nécessaire. Il est possible que la cause de la stérilité réside dans une déficience congénitale. Cette déficience congénitale peut, potentiellement, être transmise aux enfants éventuels par la technique ICSI. Les couples confrontés à des problèmes de fertilité qui, le cas échéant, optent plutôt pour l’ICSI, doivent savoir que les risques de cette technique ne sont toujours pas entièrement connus. Il est sans doute encore trop tôt pour pouvoir qualifier cette technique d’extrêmement sûre et fiable et de la recommander comme premier choix. Il subsiste notamment une incertitude quant à la transmission éventuelle des problèmes de fertilité aux enfants nés après une ICSI. Pour toutes ces raisons, le LUFC a pour principe de pratiquer une FIV si c’est possible, et une ICSI s’il le faut lorsque la FIV s’avère impossible en raison d’un nombre insuffisant de spermatozoïdes normaux et mobiles. À la recherche de spermatozoïdes Chez certains hommes, le liquide séminal contient trop peu de spermatozoïdes, voire pas du tout. Cela peut même rendre l’ICSI difficile ou impossible, alors que cette technique ne nécessite en principe qu’un seul spermatozoïde. Dans une telle situation, il reste la possibilité d’aller à la recherche de spermatozoïdes par voie chirurgicale, par exemple dans l’épididyme ou dans le testicule lui-même. Cette technique est appelée TESE pour testicular sperm extraction (prélèvement du sperme testiculaire). Par une petite incision dans le testicule, on prélève un fragment de tissu dans lequel, par la suite, on isole les spermatozoïdes. La recherche a en effet démontré qu’un spermatozoïde ne devait pas nécessairement être entièrement développé pour pouvoir féconder un ovule. Il suffit qu’il contienne le matériel génétique nécessaire. On a calculé que la probabilité d’un enfant né vivant sur les quatre cycles FIV ou FIV/ICSI (avec éventuellement les cycles de décongélation d’embryons congelés correspondants) était de 85%. Cela signifie que sur 100 femmes qui suivent quatre cycles, 85 mettent au monde un enfant né vivant. En réalité, dans la pratique, ce chiffre est sensiblement moins élevé. Cela vient du fait que toutes les femmes ne suivent pas quatre cycles. Un certain nombre d’entre elles arrêtent prématurément pour diverses raisons, y compris non médicales (pour certaines, combiner le traitement et la situation professionnelle est trop stressant, pour d’autres le coût devient trop lourd à supporter, ...). Les chances de réussite diminuent avec l’âge, notamment à partir de 38 ans et plus encore audelà de 40 ans. Très peu de femmes réussissent encore à obtenir une grossesse au-delà de 42 ans, notamment en raison du risque très élevé de fausse couche. Selon la législation belge, on ne peut plus commencer de traitement FIV au-delà de 45 ans. Le remboursement par la mutuelle est prévu jusqu’à l’âge de 43 ans. 74 Consultation d’évaluation après FIV/ICSI Après chaque traitement FIV ou ICSI, nous planifions en principe une consultation pour évaluer ensemble l’évolution du traitement. Nous examinons si d’autres adaptations peuvent encore être apportées à la stimulation hormonale et s’il est encore judicieux de poursuivre. Nous prêtons aussi attention aux aspects psychologiques du traitement. Si nécessaire, nous nous concertons avec les embryologistes afin de corriger l’approche pour le cycle suivant. Tant que des embryons de bonne qualité sont produits, nous conseillerons plutôt de poursuivre le traitement. Si, de manière répétée, les embryons sont de mauvaise qualité, nous conseillerons en général d’arrêter et d’envisager des alternatives, comme la réception d’ovules ou la réception d’embryons. Complications lors d’un traitement de la fertilité : hyperstimulation des ovaires La plupart des femmes ressentent temporairement une lourdeur dans le bas-ventre et se sentent un peu ballonnées. Le nombre d’ovules qui arrivent à maturité peut varier fortement d’une femme à l’autre. Dans certains cas, les ovaires ne réagissent pas suffisamment et le prélèvement d’ovules doit être reporté. Dans d’autres cas, la réaction des ovaires est étonnamment forte et de très nombreux ovules se développent. Il peut en résulter que les ovaires gonflent fortement et produisent un liquide qui peut s’accumuler dans l’abdomen. En général, ces symptômes se manifestent environ une semaine après le transfert d’embryon. Dans de rares cas, il peut se produire un énorme déplacement des liquides contenus dans le corps. On parle alors du syndrome de l’hyperstimulation ovarienne. Il y a divers symptômes : ballonnements sévères et douloureux, augmentation de poids de plus de cinq kilos, essoufflement, maux d’estomac, vertiges et nausées. Si vous ressentez ces troubles, prenez contact avec le centre de fertilité. Nous évaluerons la gravité de la situation par une analyse de sang et une échographie. Dans la plupart des cas, nous prescrivons du repos. Dans des cas plus grave, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire. La durée de cette hospitalisation dépendra de la gravité du syndrome d’hyperstimulation. Si la patiente est enceinte, il se peut que les symptômes se prolongent. Toutefois, moyennant un suivi médical, le syndrome d’hyperstimulation n’a pas d’effets néfastes pour la santé de la femme, ni pour la grossesse. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 75 14. Que faire si vos spermatozoïdes ou vos ovules ne donnent pas de résultat ? Il va de soi que lors des traitements de la fertilité comme la fécondation in vitro et l’ICSI, nous essayons toujours en premier lieu d’utiliser les ovules et les spermatozoïdes du couple luimême. Mais il y a des exceptions : dans certains cas, il est indiqué médicalement d’avoir recours à des ovules ou spermatozoïdes d’un donneur. Don de sperme Le don de sperme est un acte totalement volontaire. Le donneur de sperme doit être âgé de 45 ans au plus, tandis que l’âge minimum est de 25 ans. Préalablement au don, le sperme du donneur fera l’objet d’une analyse qualitative approfondie. D’autre part, le donneur subit un examen médical détaillé (examen corporel, prise de sang et analyse d’urine) dans le but de vérifier son état de santé. Dans ce cadre, une attention particulière est accordée à la présence éventuelle de maladies héréditaires transmissibles ou de maladies contagieuses qui pourraient être transmises par le biais du don de sperme. Au cours de ces examens, le donneur est examiné par un andrologue (spécialiste de la fécondité masculine) et un généticien (spécialiste de la génétique humaine). D’autre part, le donneur est également vu au moins une fois par un conseiller en fertilité afin d’aborder les aspects psychologiques du don de sperme. Si la qualité du sperme est approuvée et si le donneur ne présente ni affections contagieuses, ni maladies héréditaires transmissibles, ni problèmes psychologiques, le donneur peut être accepté après qu’il ait signé une convention. Il délivre alors une série d’échantillons de sperme au laboratoire du centre de fertilité. À chaque don de sperme, le donneur devra également subir une prise de sang afin de confirmer l’absence persistante de maladies contagieuses éventuelles. Pour autant que toutes ces conditions aient été remplies, le sperme congelé pourra, au bout d’un certain temps, être utilisé à des fins de fécondation artificielle au sein d’un couple pour lequel une réception de sperme est indiquée médicalement. Le don de sperme ne comporte aucun risque. Il va de soi que les frais liés aux examens préparatoires ne sont pas imputés personnellement au donneur. Le donneur reçoit une indemnité de frais par échantillon. Le don de sperme est inconditionnel et irrévocable. Cela signifie, entre autres, que le donneur renonce à tous ses droits sur le sperme cédé et qu’il ne peut faire valoir aucun droit sur les enfants procréés avec son sperme. L’anonymat, tant du donneur que de la receveuse du sperme, est strictement garanti. Le donneur de sperme s’engage dès lors à ne jamais chercher à connaître l’identité des receveuses. De même, les receveuses ne reçoivent aucune information, de quelque nature que ce soit, sur le donneur de sperme. Le don de sperme est limité par la loi pour l’ensemble des donneurs, à savoir que le sperme d’un même donneur ne peut servir à donner naissance à un ou plusieurs 76 enfants que chez six femmes au maximum. Cette limitation est absolument indispensable dans la mesure où un nombre de naissances illimité augmenterait, dans le futur, le risque de consanguinité. Réception de sperme La réception du sperme se déroule de façon anonyme. Du sperme congelé de donneur peut être utilisé dans un traitement avec insémination intra-utérine (IIU) ou dans une fécondation in-vitro (FIV) avec transfert. Dans le cas d’un traitement IIU, le sperme congelé de donneur est introduit dans l’utérus de la femme (receveuse). Lors d’un traitement FIV, les ovules de la femme (receveuse) sont fécondés dans les six heures qui suivent la ponction avec le sperme congelé d’un donneur anonyme. Les embryons ainsi obtenus peuvent être implantés soit au cours du même cycle, soit après congélation/décongélation. Risques Comme dans tout traitement médical de la fertilité, le traitement avec le sperme congelé d’un donneur n’offre jamais la garantie absolue d’une grossesse. Parmi les grossesses “normales”, 20% se terminent par une fausse couche, et chaque grossesse peut donner lieu à des complications. Il en va de même pour une grossesse après traitement avec le sperme congelé d’un donneur. Comparativement aux autres grossesses résultant d’une fécondation médicalement assistée, une grossesse consécutive à un traitement avec le sperme congelé d’un donneur ne présente pas de risques sensiblement plus élevés, pour autant qu’il s’agisse d’une grossesse unique. Le transfert de plus d’un embryon peut conduire à une grossesse multiple, laquelle s’accompagne d’un risque plus élevé de contractions et de naissance prématurées, de tension artérielle accrue, de poids réduit à la naissance, etc. Le nombre d’embryons réimplantés est fixé lors d’une discussion entre le couple, l’embryologiste et le médecin. Comme pour les grossesses normales, après traitement avec le sperme congelé d’un donneur, un certain pourcentage d’enfants peuvent naître avec une déficience physique ou mentale. Tous les donneurs de sperme sont contrôlés en vue du dépistage de maladies infectieuses telles que le virus VIH (sida), le cytomégalovirus, l’hépatite, la chlamydia et la syphilis. Malgré cette mesure de précaution, le traitement avec le sperme congelé d’un donneur comporte toujours un risque minimal d’affections sexuellement transmissibles. Aspects financiers Par cycle, un montant forfaitaire est facturé pour l’échantillon du donneur et les frais administratifs. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 77 Don d’ovules Le don d’ovules est un acte entièrement volontaire. La donneuse d’ovules doit être âgée de 21 ans au minimum et 37 ans au maximum. La donneuse subit au préalable un examen médical détaillé (examen corporel, prise de sang). Une attention particulière est ici accordée à la présence éventuelle de maladies héréditaires transmissibles ou de maladies contagieuses qui pourraient être transmises par le biais du don d’ovules. La donneuse est vue par un gynécologue, un généticien et à deux reprises par un conseiller en fertilité afin d’aborder les aspects psychologiques du don d’ovules. Le don d’ovules se déroule de façon anonyme. La donneuse d’ovules subit un traitement hormonal et une ponction d’ovules. Les ovules ainsi obtenus sont fécondés dans les six heures avec du sperme provenant du partenaire de la receveuse. Dès ce moment, il n’est donc plus possible pour la donneuse d’exiger la restitution de ces ovules, ni de les utiliser pour son propre usage. Risques L’introduction d’une aiguille dans les follicules qui contiennent les ovules s’accompagne d’un risque potentiel, quoique minime, de saignement et/ou d’infection ou d’hypersensibilité après l’anesthésie locale, ou encore un risque lié à la médication utilisée pour la stimulation. La stimulation hormonale peut parfois occasionner une hyperstimulation pour laquelle, dans des cas plutôt rares, une hospitalisation s’impose. Des mesures de précaution adaptées à chaque personne sont prises pour limiter ces risques autant que possible. Durant la stimulation hormonale et jusqu’au moment de la ponction des ovules, il sera demandé à la donneuse de venir régulièrement à l’hôpital pour des prises de sang et des échographies dans le cadre du suivi du traitement. Il peut en résulter des absences au travail, avec d’éventuelles conséquences financières. Aspects financiers Les frais liés aux examens préparatoires et au traitement hormonal, y compris la ponction des ovules, sont remboursés à la donneuse. Une indemnité est prévue pour couvrir les frais encourus. Le don d’ovules est limité par la loi pour l’ensemble des donneuses, à savoir que les ovules d’une même donneuse ne peuvent servir à donner naissance à un ou plusieurs enfants que chez six femmes au maximum. Cette limitation est absolument indispensable dans la mesure où un nombre de naissances illimité augmenterait, dans le futur, le risque de consanguinité. Réception d’ovules Certains couples n’ont d’autre recours que d’utiliser les ovules d’une donneuse. Les traitements sont réservés aux femmes de moins de 45 ans. 78 Les principales indications médicales peuvent être résumées comme suit : • Femmes sans ovaires (de façon congénitale ou après une opération chirurgicale). • Femmes avec des problèmes de fertilité dont les ovaires ne sont pas accessibles pour un prélèvement d’ovules. • Femmes avec défaillance ovarienne précoce (ménopause précoce). • Femmes avec un défaut génétique démontré dans leurs ovules. • Femmes avec une réponse très faible ou inexistante à la stimulation ovarienne lors d’une FIV. Le ‘don croisé’ anonyme Afin de garantir l’anonymat lors de la fécondation après un don d’ovules, nous travaillons avec deux couples pour lesquels un don d’ovules est indiqué pour des raisons médicales. Ces deux couples, indépendamment l’un de l’autre, recherchent un donneur via la famille ou des amis, voire sur Internet ou par le biais d’une annonce anonyme dans une revue ou un hebdomadaire. En définitive, le premier couple recevra les ovules du deuxième donneur. À l’inverse, le deuxième couple recevra les ovules du premier donneur. Screening de la receveuse d’ovules La receveuse d’ovules subit un screening génétique et un entretien de ‘counseling’ détaillé auprès des conseillers en fertilité et du gynécologue. Au cours de ce ‘counseling’ sont abordés en détail les aspects sociaux et psychologiques qui vont de pair avec la réception d’ovules d’une donneuse (évaluation médicale, examen des chances de réussite et des risques éventuels, le caractère anonyme de la procédure, le coût, etc.). Nature et déroulement de la réception d’ovules Les ovules qui font l’objet du don sont, après la ponction des ovules chez la donneuse, fécondés dans les six heures avec le sperme du partenaire de la femme qui reçoit les ovules (la receveuse). Les embryons ainsi obtenus peuvent être implantés soit au cours du même cycle, soit après congélation/décongélation. Risques Comme dans tout traitement médical de la fertilité, la réception d’ovules n’offre jamais la garantie absolue d’une grossesse. Parmi les grossesses “normales” 20% se terminent par une fausse couche, et chaque grossesse peut donner lieu à des complications. Il en va de même pour une grossesse après réception d’ovules. Comparativement aux autres grossesses résultant d’une fécondation médicalement assistée, une grossesse consécutive à une réception d’ovules ne présente pas de risques sensiblement plus élevés, pour autant qu’il s’agisse d’une grossesse unique. Le transfert de plus d’un embryon peut conduire à une grossesse multiple, laquelle s’accompagne d’un risque plus élevé de contractions et de naissance prématurées, de tension artérielle accrue, de poids réduit à la naissance, etc. Le nombre d’embryons réimplantés est fixé lors d’une discussion entre le couple, l’embryologiste et le médecin. Comme pour les grossesses normales, après une grossesse avec réception d’ovules, un certain pourcentage d’enfants peuvent naître avec une déficience physique ou mentale. Toutes les C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 79 donneuses d’ovules sont contrôlées en vue du dépistage de maladies infectieuses telles que le virus VIH (sida), le cytomégalovirus, l’hépatite A, B et C, la chlamydia et la syphilis. L’utilisation d’ovules frais implique que l’on ne peut avoir de certitude absolue quant à l’absence de telles maladies infectieuses, dans la mesure où un certain temps peut s’écouler entre la contamination et le moment où le virus éventuel peut être détecté dans le sang. Si vous recevez des ovules d’une donneuse anonyme, vous devez donc savoir que la procédure de réception d’ovules comporte un risque minimal d’affections sexuellement transmissibles, et cela en dépit de toutes les mesures de précaution qui ont été prises pour prévenir ces maladies. Une donneuse d’ovules doit avoir moins de 37 ans. Si la donneuse avait entre 35 et 37 ans au moment du don d’ovules, le risque d’anomalies chromosomiques dues à l’âge augmente légèrement. C’est pourquoi nous vous conseillons d’effectuer, au cours de votre grossesse, les examens nécessaires (prise de sang prénatale et échographie au début de la grossesse) afin de déterminer si votre fœtus présente ou non un risque accru d’anomalies chromosomiques. Dans ce cas, il est recommandé de procéder à un prélèvement de villosités choriales ou à une amniocentèse. Aspects financiers Les frais de la médication, de la culture des ovules, de la fécondation in vitro et du transfert d’embryon sont imputés à la receveuse des ovules. Ils sont remboursés en grande partie par l’INAMI, pour autant que la receveuse réponde aux conditions fixées par l’INAMI. Un montant forfaitaire par cycle est en outre demandé pour les frais de la donneuse d’ovules (frais d’hôpital, frais de déplacement, absence au travail, etc.). Don d’embryons Les embryons congelés surnuméraires qu’un couple ne souhaite plus utiliser pour répondre à son propre désir d’enfant, peuvent être donnés de façon anonyme à d’autres couples confrontés à des problèmes de fertilité. Le don d’embryon, cela va de soi, est un acte totalement volontaire. Vous pouvez, en tant que couple, faire un don d’embryon pour autant que madame, au moment de la congélation de ces embryons, soit âgée de moins de 37 ans. Lorsqu’un couple souhaite procéder à un don d’embryon, les deux partenaires doivent se soumettre à un examen médical approfondi (examen corporel, prise de sang) dont le but est de contrôler leur état de santé. Dans ce cadre, une attention particulière est accordée à la présence éventuelle de maladies héréditaires transmissibles ou de maladies contagieuses qui pourraient être transmises par le biais du don d’embryon. Les donneurs ont dès lors l’obligation de signaler toutes les affections héréditaires connues au sein de leur famille. Au cours de ces examens, les donneurs seront vus par un gynécologue (spécialiste de la fécondité féminine) et un généticien. D’autre part, les donneurs seront également vus au moins une fois par un conseiller en fertilité afin d’aborder les aspects psychologiques du don d’embryon. Aspects financiers Les frais liés aux examens qui sont nécessaires pour le don d’embryon anonyme sont remboursés. A titre de remboursement de frais, les donneurs reçoivent un montant forfaitaire. 80 Conséquences Le don d’embryons congelés surnuméraires est inconditionnel et irrévocable. Cela signifie, entre autres, que les donneurs renoncent à tous leurs droits sur les embryons cédés et qu’ils ne peuvent faire valoir aucun droit sur l’enfant (les enfants) né(s) suite au don d’embryon. L’anonymat, tant des donneurs que de la (des) receveuse(s) des embryons, est strictement garanti. Les donneurs s’engagent à ne jamais chercher à connaître l’identité des receveuses. De même, les receveuses ne reçoivent aucune information sur les donneurs d’embryons. Le don d’embryon est limité par la loi pour l’ensemble des donneuses, à savoir que les embryons d’une même donneuse ne peuvent servir à donner naissance à un ou plusieurs enfants que chez six femmes au maximum. Cette limitation est indispensable dans la mesure où un nombre de naissances illimité augmenterait, dans le futur, le risque de consanguinité. Réception d’embryon Ce traitement est envisageable pour des couples dont la partenaire féminine répond à l’une des indications médicales pour la réception d’ovules et dont le partenaire masculin répond à l’une des indications médicales pour l’utilisation du sperme d’un donneur. Risques Comme dans tout traitement médical de la fertilité, la réception d’embryon n’offre jamais la garantie absolue d’une grossesse. Parmi les grossesses ‘normales’, 20 % se terminent par une fausse couche, et chaque grossesse peut donner lieu à des complications. Il en va de même pour une grossesse après réception d’embryon. Comparativement à une grossesse non médicalement assistée, une grossesse consécutive à une réception d’embryon ne présente pas de risques sensiblement plus élevés. Lors des grossesses normales également, un certain pourcentage d’enfants naissent avec une déficience physique ou mentale ; il en va de même pour les grossesses après réception d’embryon. Par ailleurs, il est possible que le risque de problèmes de fertilité soit plus élevé chez les enfants nés à l’issue d’une réception d’embryon que chez les enfants issus d’une fécondation et d’une grossesse spontanées. Tous les donneurs d’embryons sont contrôlés en vue du dépistage de maladies infectieuses telles que le virus VIH (sida), le cytomégalovirus, l’hépatite, la chlamydia et la syphilis. Aspects financiers Les frais liés aux examens préparatoires et au traitement hormonal, y compris le transfert d’embryon, sont imputés à la receveuse d’embryon et sont en grande partie remboursés par l’INAMI. En outre, un montant forfaitaire par cycle est demandé pour les frais de laboratoire et les frais administratifs. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 81 15. Préimplantation, diagnostic génétique et screening Le Diagnostic génétique de préimplantation (DGP) est une forme très précoce de diagnostic prénatal qui intervient pendant le traitement de fécondation in vitro (FIV). Les embryons qui sont issus du traitement FIV sont, après fécondation, contrôlés dans le laboratoire quant à la présence d’éventuelles anomalies, ceci avant d’être (ré)implantés dans l’utérus. Biopsie embryonnaire et analyse génétique La technique utilisée pour le DGP comprend deux parties : une biopsie embryonnaire, suivie d’une analyse génétique. Une biopsie embryonnaire est effectuée sur tous les embryons (au stade six à dix cellules) le troisième jour après la fécondation. Pour cela, on pratique d’abord une ouverture dans l’enveloppe qui entoure l’embryon (zone pellucide). Ensuite, on prélève avec précaution une ou deux cellules sur l’embryon. Ces cellules sont alors analysées dans le laboratoire de génétique afin de détecter d’éventuelles anomalies dans la structure ou le nombre de chromosomes. Le résultat de l’analyse génétique est connu le quatrième ou le cinquième jour après la fécondation. Après l’analyse, seuls sont replacés dans l’utérus les embryons qui présentent un schéma normal quant aux anomalies recherchées. S’il y a des embryons surnuméraires présentant un schéma normal, ils peuvent être congelés. Les embryons anormaux ne peuvent pas être réutilisés, si ce n’est à des fins de recherche scientifique. Applications du DGP Le DGP peut être appliqué chez des patientes atteintes d’une grave maladie héréditaire. Grâce au DGP, il est possible d’être enceinte d’un enfant qui n’héritera pas de cette maladie. En effet, les embryons qui sont atteints ne sont pas réimplantés dans l’utérus. Au LUFC, le DGP est surtout utilisé pour des patientes qui présentent certaines anomalies chromosomiques structurelles, comme les translocations, délétions, etc. Grâce aux efforts du centre de génétique humaine (centrum voor menselijke erfelijkheid) de l’UZ Leuven, ces anomalies peuvent être recherchées individuellement sur les embryons d’un couple. Les patientes qui présentent, sur le plan génétique, un risque accru de donner naissance à des enfants atteints d’autres affections (p. ex. la maladie de Huntington, la mucoviscidose,...) peuvent aussi s’adresser à notre centre. Le LUFC a en effet conclu un partenariat avec le centre de génétique humaine de l’UZ Leuven. D’autre part, le DGP permet aussi de déterminer le sexe de l’embryon et peut dès lors être utilisé pour des affections liées au sexe ou pour le cancer du sein. Il est possible, par exemple, de réimplanter 82 uniquement des embryons féminins dans le cadre d’une grave maladie héréditaire qui touche uniquement les garçons ou les hommes (anomalies liées aux X, par exemple la myopathie de Duchenne). Autres applications du DGP : screening génétique de préimplantation Avec la même technique, à savoir une biopsie embryonnaire suivie d’une analyse génétique, il est possible de faire un dépistage systématique des anomalies chromosomiques les plus courantes sur les embryons. Ceci est-il utile dans le cadre d’un traitement avec fécondation médicalement assistée ? Des études récentes montrent que 30 à 50% des embryons qui sont réimplantés dans l’utérus après une FIV présentent un schéma génétique anormal (chromosomes anormaux). Ceci est sans doute lié principalement à des anomalies au niveau des ovules. Cela signifie qu’entre un tiers et la moitié des embryons qui sont réimplantés sont génétiquement anormaux. La majorité de ces embryons génétiquement anormaux ne vont pas nidifier dans l’utérus ou aboutiront à une interruption de grossesse précoce (fausse couche). Certains de ces embryons vont toutefois se développer pour donner naissance à des enfants présentant des anomalies chromosomiques (comme le syndrome de Down). Pour éviter cela, il est possible de dépister les principales anomalies chromosomiques au niveau des embryons avant de les réintroduire dans l’utérus. De cette manière, nous devrions pouvoir augmenter les chances de grossesse et réduire le risque de naissance d’un enfant atteint d’anomalies génétiques. Pour quelles patientes ceci peut-il s’avérer utile ? ✔ Femmes de 35 ans et plus Le risque d’avoir des ovules génétiquement anormaux augmente avec l’âge de la femme. L’effet lié à l’âge commence à jouer à partir de 32 ans et devient plus important à partir de 35 ans. On sait aussi que la probabilité d’une grossesse après une fécondation in vitro diminue avec l’âge, pour les mêmes raisons. Ceci s’appliquerait en particulier aux femmes de 35 ans ou plus, car dans ce groupe, le risque d’anomalies chromosomiques après une grossesse spontanée est aussi sensiblement plus élevé. C’est la raison pour laquelle de nombreuses femmes à partir de 35 ans optent pour une amniocentèse pendant la grossesse. ✔ Patientes avec des fausses couches répétées Pour les femmes qui ont subi plusieurs fausses couches successives. Il est possible que ces fausses couches aient été provoquées par des embryons présentant des anomalies chromosomiques. ✔ Patientes chez qui plusieurs implantations ont échoué Pour les patientes qui ont déjà subi plusieurs tentatives de FIV avec, à chaque fois, la réimplantation d’embryons de bonne qualité lors du transfert, mais qui n’ont pas obtenu de grossesse. Il est possible que le contenu chromosomique de ces embryons ne soit pas normal. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 83 ✔ Patientes dont le partenaire présente une qualité de sperme fortement diminuée Pour les patientes dont le partenaire a un problème en ce qui concerne la production de spermatozoïdes. Il est possible que le peu de spermatozoïdes trouvés présente des anomalies chromosomiques. En conséquence, les embryons formés à partir de ces spermatozoïdes peuvent également présenter des anomalies. Quels chromosomes peuvent être analysés ? Actuellement, il est possible d’analyser entre sept et dix chromosomes simultanément. On examine le plus souvent les chromosomes 13, 16, 18, 21, 22 et les chromosomes sexuels X et Y. On sait en effet que si ces chromosomes présentent des anomalies, cela peut avoir pour conséquence des embryons qui ne s’implantent pas, des embryons qui s’implantent mais qui conduisent à une fausse couche ou encore un enfant né vivant avec une anomalie chromosomique (p. ex. syndrome de Down). But du SGP : apporte-t-il une plus-value ? Le but du screening est évidemment de réintroduire uniquement les embryons qui sont normaux en ce qui concerne les chromosomes analysés. Pour l’heure, les recherches menées dans notre centre et dans d’autres centres n’ont pas démontré que le SGP pouvait constituer une réelle plus-value pour ces patients. La technique SGP est encore limitée dans la mesure où l’on ne peut analyser qu’un certain nombre de chromosomes. Autrement dit, on ignore tout du schéma chromosomique des autres chromosomes. Le LUFC étudie actuellement la possibilité d’analyser ensemble tous les chromosomes d’un embryon. Risques La technique du diagnostic génétique de préimplantation est très récente. Il est possible que la biopsie embryonnaire perturbe l’embryon dans son développement. À ce jour, des centaines d’enfants sont nés de par le monde après que cette technique ait été appliquée. Le suivi de ces enfants n’a pas révélé, jusqu’ici, la moindre anomalie supplémentaire que l’on aurait pu mettre en relation avec la biopsie des embryons. La prudence reste malgré tout de mise car la technique est encore expérimentale et il nous faudrait encore plus de données sur le suivi des enfants nés après un traitement DGP. Cela signifie concrètement qu’un suivi attentif est nécessaire, dès le moment de la fécondation et jusqu’à la naissance et au développement d’un éventuel enfant. Ce suivi comprend notamment des examens échographiques réguliers pendant la grossesse et la possibilité d’une biopsie prénatale après un prélèvement de villosités choriales ou une amniocentèse. Après la naissance d’un enfant consécutive à l’application de cette technique, le développement ultérieur de l’enfant peut être surveillé à l’aide de questionnaires. Il est demandé aux patientes traitées par la technique DGP au LUFC de collaborer à ce suivi, ceci dans le cadre d’un projet européen en cours. 84 16. Aspects psychosociaux du traitement de la fertilité et “counseling” en matière de fertilité Une relation, un bon travail, une maison, et puis l’arrivée d’un enfant ... cela semble tellement évident que si la grossesse n’arrive pas, la déception est d’autant plus grande. Et après un certain temps, l’inquiétude grandit. Les réactions émotionnelles face à l’attente d’une grossesse qui tarde à venir varient fortement d’une personne à l’autre. Il est possible qu’en ce moment, vous ne soyez pas trop perturbé(e) par les problèmes de fertilité, mais pour beaucoup de gens, cette situation affecte sérieusement différents aspects de leur vie (relation, travail, contacts sociaux, familles, etc.). Dans notre société, nous pensons pouvoir contrôler tout ce que nous entreprenons ou presque, y compris la naissance des enfants, si bien que nous sommes particulièrement stressés lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu. La plupart des couples ont dans l’idée qu’ils peuvent fonder une famille au moment où ils le décident, dans l’intimité de leur relation. Cette première période de ‘tentatives spontanées’ de grossesse peut déjà occasionner pas mal de stress. Parfois, avec les calendriers et les courbes de température, il n’est plus vraiment question de spontanéité. Certains couples trouvent que cela pèse sur leur relation sexuelle (le fait, par exemple, de devoir ‘faire l’amour sur commande’). Et chaque mois, l’absence de résultat entraîne une nouvelle déception et fait croître la tension. Les questions se multiplient et l’inquiétude grandit (va-t-on y arriver un jour, y a-t-il quelque chose qui cloche chez nous, ...). Finalement, vous décidez de demander de l’aide, de franchir le pas et de faire appel à un centre de fertilité dans l’espoir qu’ils puissent, dans ce centre, identifier la cause du problème et trouver une solution. C’est un grand pas à franchir. Car vous prenez conscience, petit à petit, que vous mettez votre désir d’enfant entre les mains du monde médical. Vous vous sentez de plus en plus dépendant de ce que disent les médecins. Vient ensuite toute une batterie d’examens. Certaines personnes vivront cela mieux que d’autres. Mais dans tous les cas, c’est une lourde tâche que de venir à bout de tous ces examens et en plus, de combiner cela avec vos activités professionnelles. La phase de traitement demande, elle aussi, un sérieux effort de la part du couple. Les attentes sont grandes. Pour certains, la réussite arrive rapidement. Pour d’autres, la grossesse tant attendue n’arrive qu’après plusieurs déceptions et pour d’autres encore - heureusement minoritaires - la grossesse est définitivement exclue. C’est donc un processus long et fastidieux. Certaines personnes résistent mieux au stress que d’autres. Certains se posent aussi plus de questions sur la manière dont sont vécus les examens et traitements de fertilité : pourquoi cela nous arrive-t-il à nous ? Dois-je en parler à mes parents, à mes collègues…? Devrai-je un jour raconter à mon enfant comment il a été conçu ? Est-ce que nous prenons la bonne décision ? Sommes-nous prêts pour cela ? … Utilité du counseling en matière de fertilité La confrontation à des problèmes de fertilité et un éventuel diagnostic médical peuvent avoir une grande influence sur le bien-être psychique et relationnel des personnes (Daniluk, 1997). C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 85 En outre, des problèmes psychologiques ou psychiatriques existants (p. ex. anxiété, dépression, insomnies, problèmes relationnels ou familiaux, stress professionnel, ...) peuvent être aggravés ou influencés par le diagnostic médical. Les problèmes de fertilité peuvent faire ressurgir des questions émotionnelles non résolues. Ils peuvent porter sérieusement atteinte à votre amourpropre et votre sentiment d’identité. Les couples se retrouvent dans une situation de stress où surgissent de nombreux doutes et incertitudes. Certains patients peuvent tomber dans un état d’épuisement physique et émotionnel ou de désarroi. Nous avons choisi de ne pas limiter la tâche du conseiller en fertilité à l’accompagnement des couples ou des personnes qui présentent déjà des signes de difficultés psychologiques. Les aspects psychosociaux sont omniprésents dans les traitements de la fertilité. C’est ainsi qu’au LUFC, le counseling psychologique fait partie intégrante du processus médical. Dès la première consultation chez le gynécologue, un entretien avec le conseiller en fertilité vous est proposé. Dans la plupart des cas, cette option est facultative même si elle est fortement recommandée par les gynécologues, et elle n’est imposée que dans des situations particulières. Chaque couple réagit à sa manière. Il se peut que vous n’ayez pas besoin explicitement d’une aide psychologique, mais que les problèmes de fertilité soient source d’anxiété ou soient difficiles à vivre sur le plan émotionnel, ce qui est tout à fait normal. L’entretien avec le psychologue a pour but d’envisager toutes les facettes de la problématique de la fertilité. Nous voulons prévoir la possibilité et le temps nécessaire pour un échange d’idées, pour nous pencher sur le processus de décision individuel et relationnel, et pour favoriser une communication franche entre l’homme et la femme. Recevoir des informations sur la ‘normalité’ des sentiments et des émotions et la façon de les gérer peut apporter un grand soulagement. Le counseling en matière de fertilité peut vous apporter une aide précieuse et vous aider à vivre plus sereinement votre processus de fertilité. Il peut vous aider à prévenir certaines difficultés émotionnelles, comme l’anxiété et la dépression. Il peut en outre vous aider à gérer la pression émotionnelle et l’échec. Enfin, il peut vous rassurer et vous renforcer dans vos capacités en tant que parents (Ponjaert-Kristoffersen & Baetens, P; 1999). Quoi Le conseiller en fertilité est un psychologue qui est spécifiquement attaché au service de gynécologie du centre de fertilité. Vous pouvez faire appel à lui en tant que couple ou à titre individuel. Le conseiller en fertilité adaptera l’entretien en fonction du moment auquel vous vous adressez à lui et de la raison pour laquelle vous le consultez. Quand Entretien de prise de contact Au LUFC, nous conseillons à tous les patients d’avoir un entretien de prise de contact avec le conseiller en fertilité. L’entretien de prise de contact a pour but d’envisager toutes les facettes de la problématique de la fertilité. Nous abordons une série de thèmes de manière à mettre en lumière les aspects psychosociaux, relationnels et sexuels et les facteurs de risque potentiels, ou à identifier d’éventuelles contre-indications à la poursuite des traitements de fertilité. 86 Après une anamnèse personnelle et relationnelle (y compris sexuelle) approfondie, nous nous penchons en premier lieu sur le désir d’enfant (et sa signification) et sur les implications, dans ces trois domaines, de la non-réalisation de ce désir d’enfant. Nous examinons la manière individuelle de gérer les événements difficiles et la communication sur ce sujet au sein du couple et avec l’entourage et les proches (fonctionnement social). Ensuite, nous prêtons attention à divers aspects liés au mode de vie qui sont de plus en plus mis en relation avec les problèmes de fertilité : tabac, alcool, sport, niveau général de stress, etc. Enfin, sur le plan individuel, nous évaluons le fonctionnement psychosocial général et la présence de problématiques psychiatriques actuelles et nous vous questionnons sur la présence, au sein de la famille, de psychopathologies ou de handicaps physiques ou mentaux. Tous ces éléments peuvent vous aider à mieux cerner le processus de fertilité que vous suivez. Avec le psychologue, vous pouvez éventuellement décider d’approfondir certains de ces aspects. Avec l’ensemble des remarques, hésitations, idées, souhaits, ... que vous avez exprimés au cours de cet entretien de prise de contact (et éventuellement ceux qui suivent), le conseiller en fertilité prend part à la réunion de l’équipe multidisciplinaire où sont examinés tous les résultats des examens. Lors de cette réunion, le conseiller en fertilité aborde les aspects psychosociaux de votre situation, ce qui est important dans la recherche d’une proposition de traitement optimale sur le plan médical et psychologique. L’histoire particulière de chaque couple est présentée oralement lors de la réunion de l’équipe et un rapport écrit est joint au dossier électronique. Entretien imposé Dans certaines situations particulières en rapport avec le processus de traitement, l’entretien avec le conseiller en fertilité est obligatoire : ✗Doutes quant à la relation entre les partenaires ✗ Famille recomposée avec des enfants issus d’une (ou plusieurs) relation(s) antérieure(s) ✗ Problème psychiatrique ou psychologique actuel dans les antécédents de l’un des partenaires ✗Doute quant à l’aptitude du couple à élever un enfant ✗Demande d’opération de restauration après stérilisation de la femme ✗Situation de stress ou difficultés dans la gestion de la problématique de la fertilité (voir aussi gestion du stress et thérapie de relaxation) ✗Don ou réception d’ovules, de sperme ou d’embryons Cet entretien imposé est comparable, pour l’essentiel, à un entretien de prise de contact, si ce n’est qu’une situation spécifique mérite une attention particulière. Dans la mesure où des C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 87 facteurs plus complexes interviennent, l’impact des problèmes de fertilité est examiné dans le contexte particulier du couple. Lors de ces entretiens, l’accent est mis sur l’exploration de la situation complexe, et non sur son évaluation. Le psychologue ne peut en effet prédire le comportement humain. Il peut par contre mentionner et identifier des situations à risque, de même qu’il peut formuler des préoccupations ou des réserves quant au bien-être psychologique du couple. Lorsque l’entretien chez le psychologue est obligatoire, le conseiller en fertilité formule un avis psychologique pour le couple en question en ce qui concerne les traitements de fertilité. Lors de la réunion multidisciplinaire, il est alors décidé en dernier recours de donner suite ou non à cet avis (ISO-9001-2000, counseling en matière de fertilité). Entretien de soutien Tout au long du processus de fertilité (que ce soit avant de commencer, au cours du traitement, après le traitement ou après la clôture du traitement), le besoin d’un soutien psychologique peut se faire sentir. Ce besoin peut être exprimé par vous-même ou par un prestataire de soins du centre de fertilité. Un problème de fertilité est une expérience qui change sans arrêt d’intensité et de direction, si bien que vous ressentez des besoins et des émotions qui varient à différents moments. Beaucoup de gens comparent cela à des montagnes russes : à un moment donné vous vous trouvez très haut et l’instant d’après vous êtes tout en bas. Du reste, chacun vit cela à sa manière. Le besoin d’un entretien peut se manifester aussi bien dans la phase diagnostique que dans la phase de traitement, et même lorsque le contact avec le LUFC a été rompu et que le traitement a été arrêté. Tout au long du parcours que les couples accomplissent dans le centre de fertilité, il peut y avoir des moments de décision où un entretien peut s’avérer utile, par exemple lorsqu’il s’agit de choisir entre deux alternatives dans le traitement, d’explorer d’autres options pour élargir la famille (adoption, parents d’accueil, absence d’enfant, etc.), d’envisager le recours à un donneur ou une donneuse (de sperme, d’ovules, d’embryons), ou encore de mettre fin au traitement et d’envisager la suite. Lors d’un entretien relatif à une prise de décision, on prend le temps d’explorer différents points de vue, possibilités et alternatives. Cela vous permet d’avoir une vue plus claire de votre situation et d’accorder l’attention nécessaire aux différences éventuelles qui peuvent exister entre vous et qui peuvent influencer votre décision. Nous savons par expérience que les problèmes de fertilité provoquent souvent de fortes tensions et des difficultés d’acceptation. Ces tensions peuvent être d’une intensité telle qu’elles prennent le pas sur tout le reste. La phase de traitement peut être, elle aussi, particulièrement lourde et susciter de nombreuses questions : est-ce bien ce que je souhaite ? Jusqu’où pouvons-nous aller, et irons-nous ? Sommes-nous d’accord, en tant que couple, sur la stratégie à suivre ? Comment en parler à notre famille, à nos amis ? Comment concilier les traitements avec une situation professionnelle qui est déjà stressante ? Comment puis-je trouver le repos ? … 88 Certaines situations et certains sentiments peuvent faire naître le besoin d’un soutien psychologique. Exemple : ✗ divergences entre l’homme et la femme sur la direction à prendre ou sur la perception qu’ils ont de l’évolution du processus à ce moment-là ; ✗ discussion sur le désir d’enfant ; ✗ attentes par rapport au traitement ; ✗ prise en charge de l’impact émotionnel des problèmes de fertilité : chagrin, stress, angoisse, colère, sentiment de perte, problèmes sociaux, ... ✗ fausse couche ou fausses couches répétées ; ✗ problèmes et perte au cours de la grossesse et au sujet de la naissance ; ✗ problèmes sexuels dans le cadre des problèmes de fertilité (pour lesquels nous recommandons aussi la consultation de sexualité féminine à l’UZ Leuven) ; ✗ problèmes relationnels dans le cadre des problèmes de fertilité ; ✗… Plus d’information Pour plus d’information ou pour prendre rendez-vous, vous pouvez vous adresser aux psychologues du centre de fertilité : Uschi Van den Broeck en Lynn Van Moppes tél. 016 34 28 60 e-mail [email protected], [email protected] C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 89 17. Thérapie de relaxation et gestion du stress Accompagnement individuel de la femme, de l’homme ou du couple Notre système d’accompagnement consiste, dans un premier temps, à identifier les facteurs de stress dans le cadre des problèmes de fertilité. Nous examinons ensemble les éventuelles spirales de pensées négatives. Nous identifions les situations qui entretiennent ces pensées négatives. Par la discussion, nous essayons de trouver des solutions pour mieux gérer le stress. L’infertilité est source de stress et ce stress ne fait qu’aggraver le problème d’infertilité. Nous recherchons ensemble des méthodes pour sortir de ce cercle vicieux. Bon nombre de ces techniques peuvent aussi être pratiquées pour pouvoir mieux gérer d’éventuels traitements douloureux. Le stress s’exprime principalement par le corps : cela peut prendre la forme d’une tension excessive dans les muscles, d’une agitation physique permanente, de problèmes respiratoires, etc. Le stress peut aussi s’exprimer par des pensées négatives récurrentes et incontrôlables. À travers différentes techniques corporelles et techniques de gestion du stress comme le yoga, la relaxation, la méditation, etc., nous vous aidons à mieux sentir votre corps et à être ainsi mieux armé(e) face au stress. Séances de groupe pour couples confrontés à des problèmes de fertilité Certains ressentent le besoin de partager leurs problèmes avec d’autres personnes dans la même situation. Voilà pourquoi nous organisons des séances de groupe pour couples. Nous organisons ainsi six soirées sur divers thèmes. Lors de la première séance, nous recueillons les pensées, les problèmes et les interrogations qui seront approfondis lors des séances suivantes. Les thèmes généralement abordés sont les suivants : ✗ différences et points communs entre l’homme et la femme quant à la perception du problème de fertilité ; ✗ faire face aux pensées et aux sentiments d’autrui (famille, connaissances, collègues, ...) ; ✗ ressenti corporel, pensées et sentiments par rapport aux problèmes de fertilité ; ✗ limites du traitement ; ✗ projets de vie. Ces thèmes sont développés au sein d’un groupe de discussion/action. Des techniques de gestion du stress sont aussi enseignées, à partir de différentes techniques de relaxation. 90 Plus d’information Pour plus d’information, vous pouvez nous contacter par e-mail : [email protected]. Références Daniluk, J., 1997. Helping patients Cope with Infertility. Clin Obstet Gynecol, Vol 40, 661-672. ISO 9001-2000: Kwaliteitshandboek; Primair Proces; Fertiliteitscounselling. Ponjaert-Kristoffersen, I., & Baetens, P., 1999. Counselling patients with infertility problems. International Journal for the Advancement of counselling; 21; 249-261. C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 91 18. Organisation de patients L’Endometriose Stichting (Fondation Endométriose) se consacre avec beaucoup de succès depuis le 25 octobre 2002, date de sa création, à la problématique de l’endométriose. Les diverses réunions organisées dans le pays rassemblent en moyenne 170 participants enthousiastes. L’Endometriose Stichting défend avec vigueur les intérêts des patientes souffrant d’endométriose. Elle le fait à travers les activités suivantes : ✔ organiser des contacts entre personnes confrontées au même problème, ✔ organiser des journées d’information à la fois pour médecins et pour patientes, ✔ promouvoir la recherche scientifique, ✔proposer des consultations téléphoniques auxquelles chacun peut avoir accès pour des questions, de l’information ou un soutien concernant l’endométriose, ✔ envoyer quatre fois par an un bulletin d’information aux donateurs, ✔ entretenir une collaboration et des contacts internationaux. Endometriose Stichting Bourgognestraat 9 6137 JH Sittard Tél. 0900-0400481 Fax +31 -(0)725815207 E-mail [email protected] Site web www.endometriose.nl - www.endometriose.be GRIDO vzw Wittewalle 102 9041 Oostakker Tél. 0494 58 84 98 E-mail [email protected] Site web www.grido.be Freya Postbus 476 6600 AL Wijchen Tél. 0031 (0)24 645 10 88 E-mail [email protected] Site web www.freya.nl 92 Annexes C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 93 Plan 94 Centres A partenaires ✗ AZ St. Augustinus Anvers Gynécologues : dr. L. Segal (responsable), prof. dr. P. De Loecker, dr. L. Meeuwis Tél. 03 443 36 63 ✗ AZ Imelda, Bonheiden Gynécologue : dr. J. Bosteels, dr. S. Pelckmans Tél. 015 50 50 10 ✗ Clinique Europe Site St. Elisabeth, Uccle Gynécologue : dr. B. Schrurs Tél. 02 373 17 30 Centres satellites ✗ Clinique St. Jean, Bruxelles Gynécologue : dr. L. Meeuwis Tel. 02 221 91 11 ✗AZ Diest, Diest Gynécologues : dr. I. Thijs, dr. K. Peeraer Tél. 013 35 40 11 ✗St. Jozefkliniek, Bornem Gynécologue : dr. A. Spaepen Tél. 03 890 16 49 ✗Monica Campus O.L.V. Middelares, Deurne Gynécologue : dr. L. Meeuwis Tél. 03 320 50 00 ✗AZ St. Jozef, Turnhout Gynécologues : dr. P. Braet, dr. S. Van Calenbergh, dr. J. Aerts, dr. M. Vermeerbergen, dr. A. Pecceu Tél. 014 44 41 11 ✗AZ St. Maarten Campus Leopoldstraat, Malines Gynécologue : dr. K. Van Houdenhoven Tél. 015 40 95 97 ✗RZH JanYperman, Ypres Gynécologues : dr. J. Quintelier, dr. B. De Gryse, dr. W. Traen Tél. 057 22 35 19 C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 95 Gynécologues partenaires Brabant flamand Hal : Tirlemont : dr. N. Vandersteen dr. G. Donders, dr. I. Riphagen, dr. T. Van den Bosch Province d’Anvers Brasschaat(Klina Brasschaat) : dr. D. Coeman, dr. P. Debois Duffel : dr. F. Vankelecom, dr. I. Wittevronghel Geel : dr. E. Vercammen, dr. H. Coppens, dr. L. Verguts, dr. J. Vervliet Herentals : dr. M. Vansteenkiste Lier : dr. S. Dobbelaere, dr. K. Wuyts Mol : dr. P. Van Ballaer, dr. K. Muyldermans, dr. R. Vanderhoydonck Turnhout (Stedelijk Ziekenhuis) : dr. B. Van Rompaey, dr. J. Berben Province du Limbourg Bilzen : dr. N. Minten Bree : dr. D. Lauwagie Herk-De-Stad : dr. P. Duvivier Hasselt (Virga Jesse Ziekenhuis) : dr. A. Wisanto, dr. M. Muyldermans, dr. A. Dupon, dr. A. Scheurs, dr. F. Jadoul, dr. J.P. Nolens (CAZ Midden Limburg, Salvator) : dr. L. Vansteelant Heusden-Zolder : dr. L. Buekenhout, dr. S. Schepers Lommel : dr. B. Bollen, dr. R. Hendrickx, dr. F. Ulens Maaseik : dr. M. Depiere Saint-Trond : dr. L. De Sonnaville, dr. U. Verboven, dr. J. Michiels Flandre-Orientale Dendermonde : Lokeren : Saint-Nicolas : Zottegem : Alost (O.L.V. Ziekenhuis) : dr. H. Nagels, dr. D. Oosterlynck, dr. J. Decloedt dr. J. Bulthé dr. M. Coenen dr. A-M. Waterschoot dr. G. Megank, dr. J. Van den Haute Flandre-Occidentale Roulers (Stedelijk Ziekenhuis) : dr. L. Danneels, dr. K. Watty, dr. F. Laverge Ostende : dr. B. Timmermans 96 NOTES ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ ____________________________________________________ C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 97 © Août 2011 UZ Leuven Ce texte ne peut être reproduit sans l’autorisation explicite du service de la communication de l’UZ Leuven. Conception et réalisation : Ce texte a été rédigé par le Centre de fertilité universitaire de Leuven en collaboration avec le service de la communication. Éditeur responsable UZ Leuven Herestraat 49 3000 Louvain Tél. 016 34 49 00 www.uzleuven.be 98 C e n tre d e fer tilité unive rs itaire d e Le uve n 99