FICHE PÉDAGOGIQUE
17 NOVEMBRE, DÈS MIDI
LEOŠ JANČEK : QUATUOR N°1 «SONATE À KREUTZER»
CLAUDE DEBUSSY : QUATUOR EN SOL MINEUR
QUATUOR VARÈSE
FRANÇOIS GALICHET, JEAN-LOUIS CONSTANT VIOLONS | SYLVAIN SÉAILLES ALTO |
THOMAS RAVEZ VIOLONCELLE
Deux chefs-d’œuvre de la littérature pour quatuor à cordes pour deux esthétiques
musicales contrastées, mais portées par un même souffle impressionniste. Pour
servir ces pages admirables et sensibles, nous avons fait appel au jeune quatuor
Varèse qui avait déjà enthousiasmé le public malakoffiot lors d’un « Brunch »
proposé la saison dernière.
THEATRE71.COM SCÈNE NATIONALE DE MALAKOFF
3 PLACE DU 11 NOVEMBRE – 92240 MALAKOFF 01 55 48 91 00
LIGNE 13 MALAKOFF-PLATEAU DE VANVES - PÉRIPHÉRIQUE PORTE BRANCION
tarifs12€ tarif normal 6 € -18 ans, abonnés du Théâtre 71, adhérents La Fabrica’son, association des Z’amis du
Conservatoire et élèves du Conservatoire Intercommunal de Malakoff | 1 ticket-théâtre(s) = 2 entrées
ouverture du bar et accueil du public à 12h | début du concert à 13h30h | durée env. 50 min
restauration pensez à réserver votre brunch en même temps que votre billet de concert, le réglement (12€/repas)
s’effectue le jour du concert à l’accueil
LES BRUNCHS
LES BRUNCHS
LES BRUNCHS
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LES BRUNCHS
LES BRUNCHS
LES BRUNCHS
Autour d’œuvres marquantes du répertoire classique ou plus contemporain, nous
vous proposons de partager un moment privilégié avec des artistes et
chambristes exceptionnels. Ces moments musicaux, imaginés autour et avec la
complicité du Trio Opus 71, ensemble associé à la vie du Théâtre 71 et formé de
Pierre Fouchenneret, Nicolas Bône et Éric Picard, sont présentés par Pierre-
François Roussillon, directeur de la Scène Nationale, afin d’apporter aux auditeurs
quelques clés d’écoute. Avant le concert, vous aurez la possibilité de savourer un
brunch.
INTERPRÈTES
LE QUATUOR VARÈSE
Lauréats de plusieurs concours internationaux (Graz, Schubert et la modernité en 2012 ;
Concours européen de musique d’ensemble FNAPEC, prix spécial quatuor à cordes, en 2011 ;
Lyon, CIMCL, 2e prix ADAMI en 2009), le quatuor Varèse remporte en Mai 2012 le concours Hans
Scheauble de Zürich.
Depuis sa création, il a reçu de nombreuses distinctions (Prix Jeunes Talents et Prix Jean-François
Chaponniere en 2012, Grand Prix Académie Ravel-Ville de Saint-Jean-de-Luz en 2011, Prix Lions
Rotary en 2009).
Depuis Janvier 2012, il est soutenu par la Fondation Banque Populaire, et a bénéficié de la bourse
Hélène Berr pour la saison 2012-2013.
Le Quatuor Varèse fait ses débuts en 2006 au CNSMD de Lyon, et se forme auprès de Zoltan Toth
et Reiko Kitahama, avant de devenir élève du Quatuor Ysaÿe pendant quatre ans. Il étudie de
fon régulière avec Marc Danel et le Quatuor Debussy. Depuis octobre 2011, il est élève de
Miguel Da Silva à la HEM de Genève. Ponctuellement, il a travaillé avec Ferenc Rados, Rainer
Schmitt, Vaclav Remes, Valentin Erben, Gerard Schultz, Heime Müller, Eberhard Feltz, Paul Katz,
Petr Prause… grâce à ProQuartet-CEMC et NSKA (Amsterdam) notamment.
Depuis 2010, le Quatuor Varèse se produit très régulièrement, en France et à l’étranger :
Allemagne (Berlin, Staatsbibliothek), Algérie (Alger, Théâtre National Algérien, Palais de la
Culture), Irlande (Caliara Hall, Kilkenny), Italie (Venise, Palazzeto Bru Zane), Japon (Tokyo, Iwaki),
Pays-Bas (Utrecht), Québec (Palais Montcalm), Paris (Hôtel Soubise)... Il est invité régulièrement
par Radio-France pour des concerts en direct (Festival de Montpellier) ou retransmis (Cent-
quatre) et participe à plusieurs émissions (Frédéric Lodéon, Gaëlle Le Gallic, J-P Derrien, Arnaud
Laporte) sur les ondes publiques.
Parallèlement, le Quatuor Varèse aime s’investir dans divers projets : pédagogiques pour des
musiciens amateurs (Festival Les musicales des coteaux de Gimone) ou de jeunes instrumen-
tistes (ConCorda , Irlande), théâtraux (
Le Roi du Bois
, Compagnie Sandrine Anglade présenté la
saison dernière au Théâtre 71) ou chorégraphiques (
Boxe Boxe
, Compagnie Käfig).
« Être supérieur aux autres n’a jamais représenté un grand effort si l’on n’y joint pas le beau
désir d’être supérieur à soi-même ».
Claude Debussy au cœur de lui-même… Une touche d’arrogance mais aussi une formidable
exigence pour (ou contre) sa propre personne.
1893. Le voici à 31 ans en pleine maturité, affirmant une personnalité paisiblement transgressive
sans la moindre référence au monde sonore qui l’entoure, mais, sans pour autant tourner le dos à
ses contemporains. Coup sur coup, en ces années, vont naître le
Prélude à l’après-midi d’un
faune
, le
Quatuor
et son
Pelléas
. Trois chefs-d’œuvre. Le
Quatuor op. 10
, unique œuvre pour les 16
cordes, est une partition « évolutionnaire », d’une conception très originale qui ouvre une voie
bien plus vaste que celle simplement « impressionniste ».
Écrite en quatre actes, cette partition révèle une architecture forte et complexe, riche de nom-
breux motifs rythmés, syncopés, dissonants, jouant sur la rugosité et l’astringence des cordes,
sur les pizzicati du scherzo, les alternances majeur-mineur Connaît-on musique plus vivante et
plus expressive, de celle qui ne laisse aucun répit à l’auditeur ? Plus de 30 ans plus tard, Janặček
produira son premier quatuor à cordes, que l’on pourra entendre comme un hommage à un
Debussy, précurseur inspiré qui n’aura eu qu’un tort, celui de ne laisser qu’un seul quatuor.
LEOŠ JANÁČEK
(1854 - 1928)
Leoš Janặček, né le 3 juillet 1854 à Hukvaldy et mort le 12 août 1928 à Ostrava, est un composi-
teur tchèque. C’est l’un des cinq plus grands compositeurs tchèques avec Jan Václav Hugo
Voříšek, Antonín Dvořák, Bohuslav Martinů et Bedřich Smetana.
Le 3 juillet 1854 à Hukvaldy, Amálie Janặček donne le jour à Leoš, neuvième enfant d’une famille
qui en vit naître treize. Son père Jiří, instituteur du village, l’envoie à onze ans dans un monas-
tère de Brno, où il étudie la musique sous la direction de Pavel Křížkovský. Il est remarqué grâce
à ses prestations dans le chœur du monastère. Ses études le mènent alors pour deux ans à
l’école d’orgue Skuherský à Prague, puis aux conservatoires de Leipzig, où il reçoit notamment
l’enseignement de Carl Reinecke, et de Vienne. Il rencontre en 1874 Antonín Dvořák à Prague.
C’est le début d’une longue amitié. Antonín Dvořák critiquera à titre amical ses premières
compositions et influencera durablement Leoš Janáček par sa manière de composer en épou-
sant les intonations de la langue parlée.
En 1881, année de son mariage avec Zdenka Schulzová, il retourne à Brno pour se consacrer à
l’éducation de la musique. Il y fonde une école d’orgue qu’il dirigea jusqu’en 1920 ; cette école
va d’ailleurs devenir plus tard le Conservatoire de Brno. Il aura deux enfants : le premier meurt
en bas âge en 1890, la seconde, Olga, à l’âge de 17 ans. La mort de cette dernière est contempo-
raine de l’achèvement de son opéra
Jenůfa
et lui inspire ses plus belles pages, marquant ainsi
une rupture stylistique ; ce qui permet de ranger le compositeur aux côtés des découvreurs de
la musique du XXe siècle tels Kodaly, Bartók, Szymanowski ou Enesco, ses frères de l’Est, et
même Stravinsky, bien loin des romantiques ou post-romantiques comme son ami Dvořák. Sa
réputation reste jusque là cantonnée à sa province, mais la création en 1916, alors qu’il a
soixante ans passé, d’une version remaniée de son opéra
Jenůfa
lui ouvre les portes de la capi-
tale et une certaine reconnaissance. Sa musique est singulière, portée par une écriture étrange
et reconnaissable entre mille. Sa complexité rythmique et son orchestration éclatée ont pu
passer pour de la gaucherie. Il tombe alors amoureux d’une femme mariée, Kamila Stösslová,
amour platonique car Kamila, qui a 38 ans de moins que le compositeur, est totalement
indifférente. Déçu et obsédé par sa passion, il fera un portrait à charge de Kamila dans
LAffaire
Makropoulos
sous les traits de l’héroïne Emilia Marti soulignant sa froideur et sa dureté.
Comme beaucoup de musiciens d’Europe centrale, il va recueillir un certain nombre de
musiques folkloriques de sa province (Moravie) pour s’en inspirer. Il se laisse influencer égale-
ment par des sources slaves, notamment dans les thématiques de certains de ses opéras (dont
Katya Kabanova) ou pour sa Messe glagolitique.
Il meurt le 12 août 1928, des suites d’une pneumonie contractée lors d’une promenade en
forêt près de Hukvaldy. Selon sa volonté, le final de
La Petite Renarde Rusée
sera joué à ses
funérailles.
Le chef d’orchestre Charles Mackerras est à l’origine de la redécouverte du compositeur dans les
années 1950 en revenant à la verdeur et la causticité des partitions originales et en propageant
ses opéras dans la langue du compositeur.
Leoš Janặček et la France
Depuis l’apparition de la première œuvre de Janặček dans notre pays, en 1908 jusqu’en 1939, on
ne compta pas moins de trente-trois concerts dans lesquels au moins un ouvrage du composi-
teur morave fut joué (plus éventuellement onze concerts sur lesquels on ne possède pas de
certitude).
Pendant quelques années, au début des années 20, il sembla qu’un intérêt poussait certains
milieux musicaux français à regarder du côté de la République tchécoslovaque naissante, aidée
en cela par les talents d’interprètes de la pianiste française Blanche Selva et de celui de son
homologue tchèque, Václav Štĕpán. Mais cet engouement relatif ne dépassa quasiment pas
1925. Il faudrait effectuer des recherches dans les programmes de concerts donnés pendant
cette période dans toutes les régions de France, de la Bretagne à l’Alsace, du Nord à l’Aquitaine
et en Provence, pour espérer trouver une autre diffusion de compositeurs tchèques si partielle
soit-elle et qui sait, d’autres ouvrages de Janặček.
Dans l’état actuel des recherches, de 1908 à 1938, Janáček fut joué à trente-cinq reprises en
France, dont vingt de son vivant. Sur une période de trente ans, c’est bien peu. Premières audi-
tions parisiennes en 1908. Ensuite onze ans d’attente. Puis régulièrement, année après année, en
sautant parfois un ou deux ans, un ouvrage était révélé au public français (en fait surtout pari-
sien). Deux pièces (peut-être trois) pour piano solo, deux autres pièces pour piano avec accom-
pagnement instrumental, trois œuvres de musique de chambre, cinq chœurs, deux ouvrages
symphoniques, un recueil de mélodies, un chant populaire et rien d’autre. Soit seize ouvrages
clairement identifiés et deux autres dont le titre demeure inconnu.
À la veille de la deuxième guerre mondiale, un vaste territoire restait en friche. Qui s’aventurerait
sur ses sentiers, qui chercherait à travers les brumes, qui déchiffrerait les lettres intimes, qui
identifierait ses héroïnes d’opéras ? À quel rythme s’opérerait l’exploration ? Dans les articles
suivants, nous suivrons la lente progression des courageux prospecteurs.
Quatuor n°1 «Sonate à kreutzer»
Il s’agit de la deuxième œuvre de Janặček inspirée par le roman de Tolstoï. La première, un trio
avec piano, écrite en 1908 et créée en 1909, a disparu. Le quatuor écrit durant le mois d’octobre
1923, commande du Quatuor de Bohême, est d’une grande intensité dramatique et comprend
quatre mouvements qui sont autant d’actes de la tragédie : 1- adagio-con moto, 2- con moto,
3- con moto-vivace-andante, 4- con moto-adagio. Durée : 18 mn environ.
Révisé entre le 30 octobre et le 7 novembre 1923, le quatuor a été créé à Prague, Mozarteum, le
14 octobre 1924 par les commanditaires.
En 1928, Janặček reviendra à cette forme instrumentale en composant un nouveau chef-
d’œuvre : son second quatuor à cordes sous titré
Lettres intimes
.
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