N° 254
______
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUATORZIÈME
LÉGISLATURE
Enregistré
à
la
Présidence
de
l'Assemblée
nationale
le 10 octobre 2012
AVIS
PRÉSENTÉ
AU NOM DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
SUR LE PROJET DE
loi de finances pour 2013 (n° 235),
TOME VI
ÉCONOMIE
C
OMMERCE EXTÉRIEUR
PAR
M. J
EAN
GLAVANY
Député
——
Voir le numéro 251 (annexe n° 21).
— 3 —
SOMMAIRE
___
Pages
INTRODUCTION
................................................................................................................. 5
I. DES RÉSULTATS TOUJOURS INQUIÉTANTS POUR LE COMMERCE
EXTÉRIEUR FRANÇAIS ............................................................................................. 7
A. Une situation durablement dégradée...................................................................... 7
1. Une succession de déficits record .............................................................................. 7
2. Des positions commerciales qui s’affaiblissent ........................................................ 10
a. L’effritement continu des parts de marché de la France
................................................. 10
b. Des points forts qui se maintiennent plus ou moins, des points faibles qui s’aggravent
...... 12
3. Des conséquences dommageables pour l’économie française ................................. 13
a. Une contribution souvent négative à la croissance et à l’emploi
..................................... 13
b. À terme, la confiance dans la France menacée
............................................................. 15
B. L’insuffisance des explications conjoncturelles ................................................... 17
1. Une dégradation qui ne s’explique que partiellement par la facture énergétique ... 17
2. Un commerce extérieur français qui profite insuffisamment des rebonds de
l’activité mondiale ................................................................................................... 19
C. La compétitivité-prix, un enjeu à ne pas surestimer ........................................... 19
D. Des causes structurelles récurrentes ................................................................... 23
1. Des exportateurs trop peu nombreux ....................................................................... 23
a. Trois fois moins d’exportateurs qu’en Allemagne
........................................................ 23
b. Des échanges commerciaux très concentrés sur les plus grandes entreprises
.................... 24
c. Un taux de rotation élevé des exportateurs
.................................................................. 25
2. Un commerce extérieur de plus en plus dépendant de quelques produits ................ 27
3. Des exportations qui restent concentrées sur l’Europe ............................................ 28
4. Des choix de localisation de production pénalisants pour notre commerce
extérieur : l’exemple de l’automobile ...................................................................... 30
5. L’insuffisance de l’effort de compétitivité hors-coûts .............................................. 32
II. DES OPÉRATEURS ENCORE EN MAL DE COORDINATION.......................... 35
A. Ubifrance, un réseau dont les performances s’améliorent ................................ 35
1. Les résultats de la convention d’objectifs et de moyens 2009-2011 ......................... 36
2. Les objectifs fixés pour 2012-2014 et les premiers résultats .................................... 37
3. L’évolution des moyens dévolus à Ubifrance ........................................................... 38
4. Le déploiement du réseau ......................................................................................... 39
— 4 —
B. Les dispositifs spécialisés de soutien financier à l’exportation ......................... 40
1. Oséo .......................................................................................................................... 40
a. Les instruments d’Oséo pour le financement du développement international
............... 40
b. Les réalisations
....................................................................................................... 41
2. La Coface .................................................................................................................. 42
3. Le crédit d’impôt pour dépenses de prospection à l’exportation ............................. 44
C. Le rôle des chambres de commerce et d’industrie : CCI International ........... 45
D. L’implication encore limitée des grandes entreprises ............................................ 45
E. Les pôles de compétitivité ...................................................................................... 47
1. Les actions menées ................................................................................................... 47
2. Les résultats .............................................................................................................. 48
F. Une coordination qui doit encore être améliorée ................................................ 49
1. Les partenariats institutionnels ................................................................................ 49
a. Les partenariats entre les opérateurs de l’État
.............................................................. 49
b. Les partenariats entre l’ensemble des acteurs
.............................................................. 50
2. Les réalisations et leurs limites ................................................................................ 51
a. Une Coface qui semble rester quelque peu isolée
......................................................... 51
b. Les conventions régionales à l’export et les guichets uniques : un premier bilan contrasté
. 51
c. La Bourgogne, un exemple de guichet unique fonctionnel
............................................. 52
CONCLUSION : QUELLE RÉFORME POUR LE DISPOSITIF DE SOUTIEN À
L’EXPORTATION ?
......................................................................................................... 55
A. Les enjeux ................................................................................................................. 55
1. Mobiliser toutes les forces disponibles pour la guerre économique ........................ 55
2. Savoir faire le lien marché (pays)-entreprise ........................................................... 55
B. Les grands axes d’évolution ................................................................................... 56
1. La nécessité de conforter un opérateur efficace, Ubifrance, et de mieux mobiliser
le réseau consulaire ................................................................................................. 56
2. Des régions dont le rôle doit être avant tout stratégique ......................................... 56
3. Quel périmètre et quelle organisation pour la Banque publique
d’investissement ? .................................................................................................... 57
EXAMEN EN COMMISSION
........................................................................................... 59
— 5 —
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Le commerce extérieur n’apparaît qu’incidemment dans la nomenclature
budgétaire ce qui est peut-être déjà en soi le signe d’une prise de conscience
encore insuffisante, dans nos administrations, des enjeux qui s’y attachent. Tout au
plus, dans cette nomenclature, découvre-t-on que l’action n° 7 du programme
n° 134 « Développement des entreprises et du tourisme » de la mission
« Économie » s’intitule : « Développement international des entreprises ». Cette
action devrait être dotée en 2013 de 104,2 millions d’euros, qui correspondent
essentiellement au financement budgétaire de l’opérateur public Ubifrance.
Le présent rapport est pourtant exclusivement consacré au commerce
extérieur, un enjeu dont le nouveau Gouvernement, au moins, a pris la mesure en
constituant un ministère du commerce extérieur de plein exercice.
Il est vrai que la situation est difficile. C’est une véritable guerre
économique que se livrent les principales puissances commerciales. C’est la raison
pour laquelle il est essentiel que le soutien au commerce extérieur reste une
politique de l’État et que ce dernier garantisse à moyen terme le niveau des
moyens qu’il y consacre travers Ubifrance), comme le font d’ailleurs tous nos
concurrents européens.
En 2011, le déficit du commerce extérieur de biens de la France a battu un
nouveau record, à plus de 71 milliards d’euros, et il n’est pas attendu
d’amélioration en 2012. Depuis 2004, notre commerce extérieur a constamment
été déficitaire et le solde n’a pratiquement pas cessé de se dégrader.
Comme les excédents traditionnels sur les services et les revenus des
investissements ne suffisent plus à compenser le déficit sur les biens, la balance
des transactions courantes est également de plus en plus déficitaire. Or, sauf
exception, un pays, a fortiori un pays membre d’une union monétaire, ne peut pas
se permettre durablement des déficits croissants de sa balance courante. Le ficit
extérieur, ce sont aussi, il faut en être conscient, des points de croissance et des
emplois perdus.
L’analyse de l’évolution et des composantes de notre déficit commercial
démontre qu’il ne peut être imputé à des facteurs conjoncturels tels que les
variations des taux de change, le prix du pétrole ou les fluctuations économiques.
C’est bien un déficit structurel qui se creuse, celui d’un pays dont la part dans les
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