«Monde pluriel. Penser l’unité des
sciences sociales»
Bernard Lahire
Prof ENS Lyon, Médaille d’argent CNRS 2012
Conférence inaugurale Lundi 10/12/2012 18h00 à 20h00
Journée d’étude (avec B. Lahire) Mardi 11/12/2012 9h30 à 17h30
Salle 2 VIS (bât. NB), avenue Paul Héger 1050 Bruxelles
Toutes les infos sur notre site :
http://www.lamc.ulb.ac.be
Monde pluriel et monde commun
Conférence et journée d’études autour de Bernard Lahire
Professeur de l’Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines de Lyon
Alors que la spécialisation des savoirs conduit les chercheurs à se centrer sur des
domaines spécifiques, d’ouvrages en ouvrages, Bernard Lahire a approfondit une
perspective théorique qui esquisse une vue d’ensemble du monde social. Depuis
une vingtaine d’années, son travail tente de renouveler la théorie de l’action en
considérant la diversification, l’hétérogénéité, les variations, et les dynamiques
de cloisonnement et décloisonnement qui affectent les sociétés contemporaines et
la socialisation des individus. Ces recherches l’ont conduit à développer une
analytique dispositionnaliste et contextualiste en phase avec la pluralité de nos
sociétés. Cette théorie a été élaborée au fil de nombreuses recherches théoriques
et empiriques qui ont porté un intérêt particulier à l’éducation (culture écrite et
inégalités scolaires, manières d’étudier, illettrismes), à la culture (pratiques
culturelles, pratiques d’écritures, condition littéraire et création littéraire), et à
travers sa propre pratique, au métier de sociologue et à son épistémologie
(pratique, description, interprétation, rapports aux autres disciplines, rôle social
de la discipline). Cette conférence et la journée de rencontre qui la suit visent à
soumettre les travaux de Bernard Lahire à la discussion critique.
Le lundi 10 décembre, le Professeur Bernard Lahire prononcera une conférence
inaugurale intitulée «Monde pluriel. Penser l’unité des sciences sociales» au
cours de laquelle il présentera son ouvrage éponyme. L’objectif de la journée
suivante sera de discuter de façon approfondie son travail avec l’auteur à partir
de quatre thématiques qui structurent ses recherches: Sociologie de l’éducation,
de l’école, de l’échec scolaire et de l’écrit; Sociologie des écrivains et de la
création littéraire; Sociologie dispositionnaliste et contextualiste de l’action; Le
métier de sociologue.
Bernard Lahire est Professeur à l’école normale supérieure de Lyon, il a publié
plus d’une quinzaine d’ouvrages traduits dans de nombreuses langues. Il a reçu
plusieurs prix, son travail a été couronné en 2012 de la médaille d’argent du
CNRS.
Programme:
Lundi 10 décembre 2012
De 18h00 à 20h00
Salle 2VIS (bât. NB), avenue Paul Héger 1050 Bruxelles
Conférence de Bernard Lahire
«Monde pluriel. Penser l’unité des sciences sociales»
Mardi 11 décembre 2012
De 9h30 à 17h30
Salle 2VIS (bât. NB), avenue Paul Héger 1050 Bruxelles
Journée de travail autour de et avec Bernard Lahire
Déroulement de la journée de travail:
09h30-09h40: Mot d’ouverture
09h40-09h50: Présentation de la journée et introduction par Mathieu Hilgers
09h50-10h00: Introduction au projet d’une sociologie des hommes et des mondes pluriels par
Bernard Lahire
I. Sociologie de l’éducation, de l’école, de l’échec scolaire et de l’écrit
10h00-10h15: Anne Van Haecht (ULB) Entre rhétorique incantatoire et production d’effets
pervers: les sociologues et les questions scolaires en Belgique francophone.
10h15-10h30: Géraldine André (FNRS, ULg, LSE) – Interdépendances et classes sociales dans la
sociologie de l’éducation de Bernard Lahire.
10h30-11h00: débat et discussion
11h00-11h30: pause
II. Sociologie des écrivains et de la création littéraire
11h30-11h45: Paul Aron (ULB) – Le regard (du) littéraire.
11h45-12h00: Denis Saint-Amand (ULg) Jeu et création. Implications et effets d’une sociologie
de la littérature après Bourdieu: Les travaux de Bernard Lahire inscrits dans le domaine de la
sociologie de la littérature ont développé un appareil conceptuel qui souhaite prolonger, sans les
réfuter mais en les nuançant, les acquis des recherches pionnières menées par Pierre Bourdieu. Mais
quels sont les effets d’une sociologie interrogeant la «création» et le «jeu» plutôt que les rouages et
logiques du «champ»? Qu’impliquent ces reconfigurations notionnelles et quels déplacements en
matière de problématisation autorisent-elles? Quels dialogues permettent-ils avec l’héritage de la
sociologie bourdieusienne et quelles limites s’efforcent-ils de dépasser?
12h00-12h30: débat et discussion
12h30-14h00: pause
III. Sociologie dispositionnaliste et contextualiste de l’action
14h00-14h15: Bruno Frère (ULg) Le déterminisme de l’habitus?: une sociologie de l’acteur
singulier!: Bourdieu fut le fondateur d’un paradigme structuraliste aujourd’hui appliqué à l’envi par
certains sociologues et radicalement évincé par d’autres. Nous nous intéresserons ici aux tentatives
intermédiaires de Bernard Lahire qui, sans omettre de pointer des impasses, a bien vu l’intérêt du
concept d’habitus «singulier». Après avoir repris son approche, nous proposerons une définition
«fictionnelle» de cet habitus afin de rendre ce paradigme opérationnel sur des terrains pour lesquels
sa capacité heuristique est faible (comme les mouvements sociaux).
14h15-14h30: Joël Noret (ULB) – Dispositions et affects.
14h30-14h45: Mathieu Hilgers (ULB) flexions postcoloniales sur l’analytique contextualiste
et dispositionaliste de Bernard Lahire: Cette communication propose une lecture du travail de
Bernard Lahire à partir d’une perspective postcoloniale. Il s’agira, d’une part, de dégager quelques
points critiques et questions que soulève un point de vue postcolonial sur son approche
dispositionnaliste - contextualiste et, plus généralement, sur l’ambition de penser l’unité des
sciences sociales et, d’autre part, d’esquisser les horizons qu’ouvre le croisement d’une perspective
postcoloniale avec ses recherches.
14h45-15h30: débat et discussion
15h30-16h00: pause
IV. A propos du métier de sociologue
16h00-16h15: Luc Van Campenhoudt (FUSL) Le programme de la sociologie: quelques
questions au «Monde pluriel» : «Monde pluriel» définit le programme de la sociologie, et donc le
travail sociologique, comme la réponse à «la question de savoir pourquoi les individus agissent
comme ils agissent, pensent comme ils pensent, sentent comme ils sentent, etc.» Cette réponse
repose sur la formule suivante: «Passé incorporé + Contexte d’action présent = Pratiques». La
communication questionnera cette conception du programme sociologique et tirera les implications
de cette critique concernant le métier de sociologue.
16h15-16h30: Pierre Lannoy (ULB) Regards étudiants sur le métier de sociologue à travers la
lecture du travail de Bernard Lahire: La communication présentera les manières dont des
étudiant(e)s de Master en sociologie envisagent le métier de sociologue à travers la lecture de
travaux de Bernard Lahire. A l’occasion d’un séminaire d’un semestre, nous avons mené une lecture
collective de La culture des individus et étudié dans le détail la posture méthodologique,
épistémologique et théorique de Bernard Lahire. Quelle(s) image(s) du métier de sociologue se sont
forgé les étudiant(e)s à l’occasion de cette lecture? Quels sont les points sur lesquels se formulent
approbations et désapprobations? Il s’agira, d’une certaine manière, d’approcher le degré de
légitimité de l’œuvre de Lahire auprès des étudiant(e)s, et d’identifier les idéaux professionnels en
présence, dans ce contexte d’expérience socialisatrice particulière qu’est la formation en sociologie.
16h30-16h45: Jean-François Orianne (ULg) – Esprit sociologique et corps professionnel:
réflexion sur la formation des sociologues: Cette communication propose quelques pistes de
réflexion sur la formation en sociologie et sur les formes du métier de sociologue. Que sait-on
réellement du métier de sociologue? Sur quoi débouchent les études? Quels sont les obstacles à la
professionnalisation du métier? La sociologie est-elle une activité à temps plein, exercée à titre
principal? L’ «esprit sociologique» est-il une valeur professionnelle communément partagée (un
monde commun pour les sociologues) ou la profession de foi d’une élite académique qui tendrait à
invisibiliser la pluralité des pratiques du métier (qui s’exerce principalement hors de l’université)?
Telles sont les principales questions que nous souhaiterions soumettre à discussion dans le cadre de
cet atelier consacré au métier de sociologue.
16h45-17h30: débat et discussion
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