Islam, tolérance et ouverture
LORS que Jean-Pierre
Chevènement lançait à la
fin de l’année 1999 une
A
consultation auprès des
fédérations culturelles musul-
manes, des mosquées indépen-
dantes et de personnalités musul-
manes de France, le 28 janvier
dernier a été la date de l’adoption
par ce collège d’un texte précisant
les principes de fonctionnement
entre le culte musulman en France
et l’Etat.
Jeudi à Belfort, la Maison de la
Méditerranée organisait une ren-
contre avec Alain Billon, conseiller
technique chargé de l’islam au-
près du ministre de l’Intérieur. Il a
été question de l’état d’avance-
ment des discussions sur cette
consultation qui vise à intégrer
l’islam sur un pied d’égalité avec
les autres cultes plus ancienne-
ment installés en France dans le
cadre de la loi de 1905 sur la
laïcité, avec séparation des Eglises
et de l’Etat. En soirée, c’est Soheib
Bencheikh, grand muphti de Mar-
seille, qui a mené une conférence-
débat devant environ 80 per-
sonnes sur le thème « islam et
laïcité ».
Religion et laïcité
« L’islam est une éthique areli-
gieuse, c’est-à-dire ni religieuse ni
antireligieuse, qui permet à tous de
cohabiter. Et là réside le grand
génie car les adversaires d’hier de-
viennent partenaires, commente-t-
il. L’islam a été laïque avant l’heure
car il a rejeté le clergé, la prêtrise
notamment ».
Soheib Bencheikh a largement dé-
fendu un islam non dogmatique,
ouvert et tolérant où l’intégration
de l’exercice de cette religion dans
le paysage national est un gage de
laïcité. De même, sur l’exemple de
l’alimentation, il a rappelé ce que
l’islam juge illicite et a bien montré
que le respect de cette croyance
est relativement souple : « Le co-
ran autorise les musulmans à
consommer la viande consommée
par les chrétiens et les juifs ».
Il a également prôné la participa-
tion de la communauté musul-
mane à la fixation des lois de la
République pour que la cohabita-
tion soit la plus parfaite possible.
En dernier lieu, le grand muphti a
appelé à une remise en cause de
l’attitude de la religion musul-
mane, par exemple vis-à-vis des
mariages mixtes, « si l’on ne veut
pas créer une distance entre théo-
logie et pratique ».
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M
ARIE-
P
IERRE
H
UGARD
Dans le cadre de la réflexion et
de l’information lancée par la
Maison de la Méditerranée sur
l’islam, une exposition reçue de
l’Institut du monde arabe de
Paris présente la religion en uti-
lisant une information simple et
élémentaire. Elle explique no-
tamment sous forme d’étapes
bien documentées et synthé-
tiques les fondements de la reli-
gion musulmane, le vocabulaire
couramment employé, comme
charia, al-fatwa et présente les
différents courants de l’islam
sunnite, chiite notamment.
Enfin, on retrouve une référence
aux arts, complétée par un do-
cumentaire sur la calligraphie.
Un second documentaire de Ya-
mina Benguigui intitulé Femmes
d’islam, le voile et le silence de
même que le film de Youssef
Chahine Le destin sont égale-
ment présentés aux visiteurs.
Et l’exposition de conclure : «Il
appartient à chaque visiteur de
poursuivre sa propre enquête
dans une ligne d’évaluation histo-
rique, sociologique et doctrinale
de ce que l’islam a pu représen-
ter et représente aujourd’hui ».
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Y ALLER
Exposition à la Maison de la
Méditerranée, Tour 41, rue
Georges-Pompidou à Belfort,
jusqu’au 6 juin. Ouvert du lundi
au samedi de 9 h à 12 h et de
14 h à 18 h.
Les fondements de la religion
Secours : les premiers pas
Trop tard. Annie ne peut plus rien
faire. La voiture qui débouche sur
elle la heurte et la projette à terre.
Annie roule et se retrouve coincée
sous le châssis de l’automobile
maintenant immobilisée. Incons-
ciente, elle ne sait pas que la
chaîne des secours vient de
s’ébranler. Un groupe de béné-
voles de l’ADPC 90, l’association
départementale de protection ci-
vile, réalise déjà les premiers bi-
lans de santé avant d’alerter les
sapeurs-pompiers en chiffrant sur
un téléphone portable le 112, le
nouveau numéro d’urgence euro-
péen.
« Idéalement, chaque personne de-
vrait savoir comment réagir face à
de telles situations, explique Nico-
las Voiland, le nouveau moniteur
de l’association belfortaine. C’est
la raison pour laquelle nous propo-
sons ces formations aux premiers
secours.» A ses côtés, les sept
nouveaux secouristes préparés
par l’équipe de Nicolas confir-
ment, tout en observant leurs aî-
nés en train de dégager Annie,
« victime » volontaire de la simula-
tion d’accident.
En équipe aussi
« Pour les titulaires de l’attestation
de formation aux premiers secours
(AFPS), il est possible de progres-
ser dans les techniques d’interven-
tion en préparant un certificat de
secours en équipe, le CFAPSE,
complète Brigitte Gomard, moni-
trice et membre du bureau de
l’ADPC 90. Cette spécialisation
permet de participer aux postes de
secours que nous réalisons lors de
manifestations sportives ou cultu-
relles, tout autant qu’en cas de
déclenchement du plan Orsec.»
Dans la salle de l’association,
quatre adhérents ont ainsi réussi
leur examen final.
L’ADPC 90 compte désormais sept
nouveaux secouristes, Maryline
Deyben, Mylène Royer, Emmanuel
Tiby, Laurent Berkes, François
Touchot, Pascal Paris et Jean-Noël
Wegmuller et quatre nouveaux
équipiers, Francine Rebelo, Sébas-
tien Mathieu, Ludovic Mondain, et
Emilie Bruner.
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A
LEX
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RÉZÉ
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CONTACTER
Une formation d’AFPS étant en pré-
paration, les personnes intéressées
peuvent contacter l’ADPC 90 les lun-
dis et vendredis de 18 h 30 à 19 h 30
au 23, rue de la Méchelle (tél:
03.84.26.64.26).
Forum sur les femmes et le sport
La délégation départementale aux
droits des femmes organise mardi
un forum sur le thème des
femmes et du sport, et de l’égalité
des chances à travers l’éducation
et la vie sportive.
La lutte pour l’égalité des sexes ne
se joue pas seulement dans les
entreprises ou au sein des partis
politiques. Dans le sport aussi, les
femmes doivent se battre pour
être considérée à l’égal des
hommes. C’est ce thème que la
délégation départementale aux
droits des femmes a décidé de
développer lors d’un débat orga-
nisé mardi 2 mai en collaboration
avec la direction départementale
de la jeunesse et des sports.
La rencontre débutera à 18 h par
une table ronde sur « les femmes
et les responsabilités sportives ».
Animée par Chantal Cochard pré-
sidente du Cdos et de l’Ades mais
aussi directrice de l’UNSS, celle-ci
aura à ses côtés Mme Cayot prési-
dente du foyer communal de Ba-
villiers, Mme Fouré présidente de
Gym plus, Mme Bouriot présidente
de la ligue de Franche-Comté de
canoë kayak et Mélissa Weiss res-
ponsable du Tir à l’arc 90. Une
heure plus tard suivra un deu-
xième débat sur « la place des
femmes dans la pratique sportive »,
animé par Christian Debaisieux,
directeur régional de Jeunesse et
sports.
Avec lui se trouveront Isabelle
Massou directrice de l’Ades,
M. Nijack responsable des sport à
la Ville de Belfort, Bernadette
Bresson responsable du Bauhb,
Jean-Luc Manso entraîneur d’une
équipe de football féminine à Be-
sançon, mais aussi Sabine Perri-
gnon handballeuse et Karine Roy
lutteuse.
Reconnaissance
des sportives
La troisième partie de cette ren-
contre sera consacrée aux
contraintes et bienfaits de la pra-
tique sportive et sera animée par
André Pilloud, responsable
« femmes et sports » à la direction
régionale de Jeunesse et sports. Il
sera secondé par Jean-Louis Wolff
médecin du sport, Etienne Jungo
kinésithérapeute, Dounia Han-
nouni présidente du club de hand-
ball Clair soleil de Besançon, Fa-
tima Bouadma de l’association
JeFai de Delle et de Moïse Shasha
de la Codac.
L’objectif de cette rencontre est de
favoriser l’accès des femmes à la
pratique sportive, de travailler à la
démocratisation des instances
sportives et des modes de fonc-
tionnement de l’encadrement et
enfin d’aider à la reconnaissance
dessportivesetdespratiques
sportives féminines.
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Y ALLER
Rendez-vous mardi 2 mai de 18 h à
21 h au CCSRB, 4 rue de Madrid à
Belfort. L’entrée est gratuite.
Lancement réussi
Virginie et Nicolas, les deux nou-
veaux agents d’accueil du Crédit
Mutuel Belfort Vosges, auront
connu ce vendredi une affluence
record après seulement une se-
maine de bons et loyaux services.
Jean-Pierre Chevènement, mi-
nistre de l’Intérieur, Gonthier Frie-
dérici, préfet, Jackie Drouet, maire
de Belfort accompagné de nom-
breux adjoints et conseillers muni-
cipaux, mais aussi Denis Allimant
à l’occasion d’une de ses pre-
mières sorties officielles depuis
son accident de la route, ou en-
core l’ensemble des administra-
teurs de la caisse de l’avenue
Jean-Jaurès et les représentants
des autres caisses locales... plus
d’une cinquantaine d’officiels et
de personnalités locales ont ré-
pondu à l’invitation de Guy Zabé
et Pascal Trub, respectivement
président et directeur de l’agence
du faubourg des Vosges, lors de
l’inauguration de leurs nouveaux
locaux.
« Les Crédits Mutuels ont au-
jourd’hui plus de cent ans et conti-
nuent de développer leur philoso-
phie de l’échange et de l’écoute, a
expliqué en préambule le prési-
dent de la caisse. A Belfort, trois
agences existent depuis 1964, elles
totalisent près de 30 % de
l’épargne belfortaine, preuve de la
confiance des habitants de la Cité
du Lion.» L’agence de Belfort-
Vosges, établie au 103, avenue
Jean-Jaurès à côté du parc de la
Roseraie, a vécu ces six derniers
mois une transformation radicale
lui permettant de préparer son
entrée dans le troisième millé-
naire. Aux préfabriqués qui ont
servi de guichets temporaires pen-
dant la durée des travaux ont
succédé un espace d’accueil en
libre service, ouvert sept jours sur
sept de 7 h à 20 h 30, venant en
complément du distributeur auto-
matique et de la zone d’accueil
redessinée. Les clients apprécie-
ront.
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A.F.
La FMH pour la retraite à 55 ans
La Fédération des malades et han-
dicapés (FMH) réunie en conseil
national à Paris, les 8 et 9 avril, a
pris connaissance des modalités
de préretraite pour les salariés
exerçant des travaux pénibles et
les travailleurs handicapés. La
FMH estime que : « La mise en
place de ce nouveau dispositif de
cessation anticipée d’activité va
créer des situations d’inégalités
entre les salariés concernés selon
la branche et l’entreprise dont ils
dépendent, car il y a obligation de
l’inscrire dans le cadre d’un accord
professionnel national et d’un ac-
cord d’entreprise. De plus il faut
que les salariés sout âgés d’au
moins 57 ans ».
La FMH rappelle sa revendication :
« Possibilité pour tous les salariés
handicapés ou ayant effectué des
travaux pénibles qui le désirent de
partir en retraite dès l’âge de 55
ans et à taux plein ».
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DIMANCHE 30 AVRIL 2000
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ABC
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La Maison de la Méditerranée organisait jeudi à Belfort
deux temps forts sur l’islam en France
aujourd’hui dans la politique du gouvernement et « islam et laïcité ».
L’exposition
se veut
un point
de départ
offert
aux visiteurs
pour apprendre
à connaître
l’islam.
Soheib
Bencheikh
(à gauche)
est
un personnage
en matière
d’ouverture
et de
tolérance.
L’association départementale de protection civile vient de terminer
la formation de onze nouveaux secouristes originaires du Territoire.
Les nouveaux
secouristes
de l’ADPC 90
et leurs
moniteurs
devant
la voiture
d’entraînement
à disposition
dans
les locaux
de
l’association.
Les officiels, Jean-Pierre Chevènement en tête, ont parcouru vendredi
les nouveaux locaux du Crédit Mutuel, repensé pour améliorer le service
de ses sociétaires.
BELFORT
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ARIE-
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IERRE
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UGARD
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RÉZÉ
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