2
I. CHALEUR INTERNE DE LA TERRE
La Terre a un rayon moyen de 6370km. La couche superficielle de la Terre à la fois froide et rigide (la
lithosphère) a une épaisseur moyenne variant de 70 à 150 km (2 % du rayon terrestre). Toute la partie de la
Terre en dessous de la lithosphère (98% du rayon) a une température supérieure à 1300°C, atteignant une T
de plus de 5000°C au centre de la Terre.
La Terre est donc une gigantesque machine thermique, qui en refroidissant depuis sa formation, il y a 4,5
milliards d’années, libère des quantités considérables de chaleur. Les effets et les manifestations de cette
libération d’énergie calorifique sont extrêmement variés: les éruptions volcaniques, les geysers et les
séismes, sont les plus spectaculaires.
I. 1. Origine de la chaleur interne du Globe
La chaleur interne de la Terre a trois sources principales:
I. 1. 1. Chaleur initiale de la Terre (20% à 24%)
Elle représente 20 à 30 % de la chaleur interne. Elle est produite par la chaleur initiale de la Terre accumulée
aux cours de sa formation. La Terre, comme le reste du système solaire a pris naissance par l’agglomération
de poussières et de débris cosmiques. Puis petit à petit, sous l’effet de la gravitation, ces objets divers vont
avoir tendance à se rassembler formant des corps de plus en plus grands (météorites, astéroïdes,
planétoïdes). Les multiples impacts entre les corps célestes, qui se sont agglomérés pour former la Terre, ont
pour conséquence de libérer de l’énergie cinétique et donc une énorme quantité de chaleur qui a fait fondre
le matériau rocheux (fig. 1). La chaleur dégagée va donc créer une planète liquide par la fusion des éléments
qui se sont accumulés sans aucun tri.
Figure 1: Formation de la Terre selon la théorie de l’accrétion homogène. Formée par l'agrégation de différents corps célestes et est
encore aujourd'hui bombardée de météorites qui augmentent chaque année sa masse d'environ 20000 tonnes.
Les chercheurs sont à peu près d’accord pour dire que cette phase d’accrétion a dû durer une centaine de
milliers d’années à elle seule: phase d’accrétion.
I. 1. 2. Chaleur due à un tri gravitationnel: énergie de différenciation (20 – 30%)
Par la suite cette Terre liquide va se différencier et refroidir pour devenir d’abord pâteuse puis durcir
notamment au niveau de la couche externe (manteau supérieur) vers -4Ga. On va également avoir la création
d’une atmosphère car avec la chaleur dégagée, on va observer un dégazage des corps. Plus tard, c’est la
vapeur d’eau dans l’atmosphère qui formera les océans en se refroidissant.
Lors de l’accrétion, dans une Terre que l’on s’accorde à penser être devenue entièrement liquide, la
différenciation du noyau en fer et nickel achève cette période. Les matériaux les plus lourds (Fe, Ni…)
chutent vers le centre par gravitation et se concentrent pour former le noyau, les éléments plus légers (O, Si,
Al…) migrent vers l’extérieur (fig. 2). Par exemple la densité moyenne du nickel est de 8,9; celle du fer de
7,32; alors que celles du silicium et de l’aluminium ne sont respectivement que de 2,5 et 2,7.
Cela explique aujourd’hui par exemple que la terre est constituée de couches concentriques de même nature
chacune (Lithosphère, Asthénosphère, Mésosphère et noyau).