« La vulnérabilité des TPE et des PME dans un environnement mondialisé », 11es Journées
scientifiques du Réseau Entrepreneuriat, 27, 28 et 29 mai 2009, INRPME, Trois-Rivières, Canada
Barrière et stimuli à l’exportation perçus par les entrepreneurs d’un pays en transition :
le cas des PME du Vietnam 5
1.2. Perception des stimuli à l’exportation des PME
S’engager à l’exportation est une décision très importante pour les PME. Du fait de leur taille,
elles sont plus vulnérables sur le marché international que sur leur marché domestique.
Quelles motivations poussent des PME à exporter et donc à accepter ce risque
supplémentaire? Comme pour l’analyse des barrières, les chercheurs ont adopté deux
démarches successives : d’abord, identifier ces stimuli en établissant une liste, ensuite trouver
des logiques de regroupement.
1.2.1. Stimuli à l’exportation des PME
L’analyse de la motivation des dirigeants à s’engager à l’exportation conduit à envisager une
série de réponses possibles : le bénéfice est-il la seule ou la principale raison? L’entreprise
exporte-t-elle parce qu’elle croit vendre un produit unique sur le marché ou disposer d’un
avantage technologique par rapport à ses concurrents? Le dirigeant a-t-il en sa possession des
connaissances particulières sur des clients ou des caractéristiques de certains marchés
étrangers? Etc. Ayant commencé dans les années 1970, les recherches sur les stimuli à
l’exportation se sont vite multipliées avec le développement de l’internationalisation des
marchés. Les premières recherches ont été réalisées aux États-Unis, puis elles se sont étendues
progressivement vers d’autres pays. Au total, près de la moitié des recherches recensées par
Katsikeas (1996) et Leonidou (1998) ont été effectuées en Amérique du Nord, tandis qu’ils ne
trouvent que peu d’études portant sur les pays en voie de développement. La majorité des
recherches sur les stimuli ont choisi les PME comme champ d’étude. Les travaux de Bilkey
(1978) viennent confirmer que le bénéfice à court terme n'est pas le principal motif des
dirigeants de PME pour exporter. La motivation première serait plutôt d’éviter des pertes face
à un marché intérieur saturé. Dans leur modèle de « pré-exportation », Wiedersheim-Paul et
al. (1978) ont relevé six stimuli qui ont amené des PME à la phase initiale de l’exportation.
Le fait de disposer d’une compétence exclusive, une sous utilisation de la capacité de
production, l’arrivée fortuite d’une commande émanant d’un client étranger, une opportunité
sur un marché étranger, une concurrence trop forte sur le marché intérieur, ou encore les
politiques d’aide à l’exportation du gouvernement sont les principaux facteurs évoqués par les
PME suédoises enquêtées.
En menant une étude sur les PME canadiennes, Brooks et Rosson (1982) relèvent pas moins
de 14 motivations qui peuvent avoir poussé les PME à décider de vendre à l’étranger. Selon
eux, la motivation première du démarrage à l’export serait l’existence d’une capacité de
production inemployée, bien avant l’arrivée d’une commande étrangère non sollicitée. Ces
auteurs confirment aussi que plusieurs PME ont été motivées par une multiplication des
stimuli à l’exportation. Keynak et Stevenson (1982) ont distingué deux types de stimuli, les
facteurs « push » et les facteurs« pull », les premiers étant les plus importants : saturation du
marché intérieur, intensité de la concurrence qui y règne, contexte économique défavorable
sur ce même marché, réception d’une commande étrangère et existence d’une capacité de
production inexploitée. Une opportunité perçue sur un marché étranger est considérée comme
un facteur « pull » important. Johnston et Czinkota (1982) ont recensé treize stimuli à
l’exportation des PME aux États-Unis. Sept joueraient un rôle important. Les deux principaux
sont l’opportunité de réaliser un meilleur profit à l’étranger et le fait de disposer d’un produit
unique. Les autres stimuli sont, dans l’ordre : l’avance technologique, la volonté du
management, l’aide gouvernementale, la pression de la concurrence sur le marché national et
le fait de disposer d’un avantage en matière de marketing. En Norvège, Joynt (1982) a testé 9
stimuli à l’exportation des PME. Il observe que les motivations les plus citées sont la