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Plusieurs parasites peuvent être transmis à l’Homme par ingestion de
poissons crus ou peu cuits. Deux d’entre eux sont épisodiquement responsables de
maladies en France : le ténia des lacs lors de consommation de poissons de lacs alpins
et l’anisakis transmis par des poissons
marins. D’autres peuvent être contractés
lors de voyages, en particulier dans les
pays d’Asie, et diagnostiqués en France.
Le ténia des lacs est un très grand
vers plat (plus de 10 m parfois) qui se
développe dans l’intestin grêle de
l’Homme ou d’autres carnivores.
En France, la perche, le brochet, la
lotte d’eau douce et l’omble chevalier
sont les espèces qui hébergent le plus
fréquemment les larves de ce parasite,
visibles sous forme de petits filets
blanchâtres (Figure 1). Chez l’Homme,
il provoque des troubles digestifs peu
graves avec douleurs abdominales,
diarrhées et nausées. Considéré comme
disparu des régions alpines, cette
parasitose a ré-émergé dans les années
1990, avec actuellement une moyenne
de 3 nouveaux cas par an en France.
Les anisakis (plusieurs espèces ont été
décrites) peuvent parasiter l’Homme
sous forme de larves qui se fi xent
dans la muqueuse de l’estomac
ou de l’intestin. Les poissons marins
responsables de la transmission à
l’Homme sont des poissons sauvages,
harengs, anchois, maquereaux, merlans
ou merlus, ou des poissons d’élevage
comme le saumon. Les larves sont
visibles à la surface des filets sous
forme de petits vers de 2 à 3 cm. Chez
l’Homme, l’anisakiose peut se manifester
sous forme aiguë par un syndrome
pseudo-ulcéreux avec fortes douleurs
abdominales, nausées et vomissements,
ou sous forme chronique pseudo-
tumorales avec occlusion intestinale. En
France, on estime qu’il y a 8 nouveaux
cas d’anisakiose par an.
La présence de ces deux parasites
est liée à la consommation de
plats « à la mode » à base de chair
de poissons crus, fumés ou marinés
artisanalement, tels que le « carpaccio »,
le « gravlax » de saumon, les « rollmops »
ou, bien sur, les « sushis ». Pour les
éviter, il faut, soit cuire à cœur le poisson,
soit le congeler pendant 7 jours, soit se
fournir chez des poissonniers ou des
restaurateurs informés et capables de
sélectionner leurs poissons de façon
rigoureuse.
Dr. MP. Callait-Cardinal
Anisakidose et
diphyllobothriose
Il existe chez l’Homme deux helminthoses larvaires transmises
par ingestion d’aliments souillés d’œufs de tenias échinocoques.
Ces parasites appartiennent à 2 espèces dont l’épidémiologie
et le pouvoir pathogène sont différents :
• Echinococcus granulosus, petit tenia (5 mm de longueur),
se développe sur la muqueuse de l’intestin grêle de canidés
dont le chien ; la larve est responsable de l’échinococcose
uniloculaire ou hydatidose, caractérisée par le développement
d’un kyste hydatique (pouvant atteindre plusieurs cm de
diamètre) le plus souvent hépatique ; l’hydatidose intéresse
préférentiellement le mouton et parfois l’Homme ;
• E. mutlilocularis, petit tenia très proche du précédent, est
observé chez les canidés (surtout renard) et parfois le chat;
la larve est responsable de l’échinococcose multiloculaire
(chez le rongeur type campagnol) ou alvéolaire chez l’Homme,
due au développement diffus, infi ltrant et intrahépatique
d’une larve proliférative (évolution à la façon d’un cancer).
Ces deux espèces sont donc zoonotiques, c’est à dire
transmises de l’animal à l’Homme.
COMMENT L’HOMME SE CONTAMINE ?
L’Homme se contamine de 2 façons :
• par l’ingestion d’aliments souillés, non ou
insuffisamment lavés, consommés crus ou peu
cuits : légumes issus d’un potager non clos, végétaux
sauvages (pissenlits,…), fruits rouges se développant à
faible hauteur du sol (fraises des bois), … ;
• par la manipulation du carnivore vivant : examen
clinique, toilette, soins mais aussi du cadavre (pelage souillé
des œufs).
LA PROTECTION DE L’HOMME REPOSE SUR DEUX MESURES :
• le lavage abondant des légumes et fruits consommés
crus (mesure également utile pour la prévention de la
fasciolose [« grande douve »], de la toxoplasmose, …) ;
• le lavage des mains après la manipulation des
carnivores suspects. Ce sont donc des mesures d’hygiène
simples, répétées, correctement appliquées (lavage à
« grandes eaux », lavage des mains et avant-bras après
utilisation de savon) qui se révèlent, là encore, indispensables
et effi caces pour la santé publique.
Pr. G. Bourdoiseau
Echinocoques
Figure 1 : larve de diphyllobothrium
visible à la surface d’un fi let de perche
du lac Léman
L. Zenner, VAS – laboratoire de parasitologie
L. Zenner, VAS – laboratoire de parasitologie
Le péril fécal dans
les pays en développement
Le danger des animaux
porteurs sains
Sécurité sanitaire
des aliments
Quelques
viroses alimentaires
Quelques parasites
transmis par l’alimentation (1)
Quelques
parasites
transmis par l’alimentation (2)
Parasitologie – Maladies parasitaires
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