La guerre d`Algérie

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RAPPEL DU SUJET
SUJET 1 - COMPOSITION D'HISTOIRE : LA GUERRE D'ALGERIE
LE CORRIGÉ
I. Analyse du sujet
Il s’agit d’un sujet issu de la quatrième partie du programme intitulée " Colonisation et décolonisation ". La guerre
d’Algérie est un des deux exemples (avec les Indes britanniques) d’émancipation à étudier par les élèves. Le sujet est
ici abordé sous l’angle particulier des luttes pour l’indépendance plutôt que sous celui de son impact sur la politique
intérieure de la France (naissance de la Cinquième République). Le conflit commence en 1954, mais il est cependant
utile de remonter à 1945 pour comprendre la genèse de cette "guerre sans nom" qui n'a été reconnue officiellement par
la France qu’en 1999.
II. Les connaissances essentielles
Ce sujet pourrait être traité de façon purement chronologique mais cela exige une bonne maîtrise des nombreux
événements qui jalonnent la période. Cela dépend du volume horaire que votre professeur aura consacré à cette étude.
Plans suggérés :
1) Les prémices de la contestation (1945-1956)
2) L’enlisement : du maintien de l’ordre à la guerre (1956-1959)
3) Un règlement difficile et douloureux (1959-1962)
Vous prendrez le soin de justifier votre découpage chronologique :
- 1945 marque les premières manifestations nationalistes dans le Constantinois ;
- 1956 illustre l’envoi du contingent et l’amplification du conflit qui dépasse dorénavant le simple maintien d’ordre ;
- 1959 c’est le tournant de l’autodétermination décidée par de Gaulle.
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Autre plan plus accessible et classique lorsqu’on aborde un événement historique :
- Les causes (pourquoi ?)
- Les faits (comment ?)
- Les conséquences (quel bilan ?)
Appliqué à notre sujet cela donnerait ceci :
1. Les origines du conflit
1.1 Une contestation ancienne
L’Algérie est la colonie française la plus ancienne (1830). La conquête s’est heurtée à une farouche résistance pendant
une quinzaine d’années. Le nationalisme algérien se structure au XXe siècle. Messali Hadj fonde en 1934 le Parti du
Peuple Algérien (PPA) qui attire surtout des travailleurs urbains, puis en 1946, le Mouvement pour le Triomphe des
Libertés Démocratiques ( MTLD ). Ferhat Abbas publie en 1943 le Manifeste du peuple algérien et unifie les
mouvements nationalistes.
Des émeutes éclatent le 1er et le 8 mai 1945 dans le Constantinois (Sétif et Guelma). Elles sont sévèrement réprimées
et font entre 1500 et 5000 victimes musulmanes et une centaine de colons européens.
1.2 Une colonie de peuplement
La situation en Algérie est compliquée car un million d’Européens, les "pieds noirs", y vivent, convaincus que "
l’Algérie, c’est la France" ; d’ailleurs ce territoire est divisé en trois départements gérés par le ministère de l’Intérieur.
La guerre a profondément modifié les relations entre les métropoles européennes et leurs colonies. Elle a démontré
la fragilité des empires et affaibli les puissances coloniales : en 1940, la France, est balayée par l’armée allemande.
Elle a été incapable de défendre son empire. Comme en 1914-1918, les colonies, dont l’Algérie, ont fourni des
combattants : ces hommes n’acceptent plus d’être considérés comme des sous-citoyens.
1.3 Des inégalités insupportables
Depuis 1881, le code de l’indigénat s’applique aux Algériens musulmans et les prive d’une véritable citoyenneté. Les
colons bloquent toute évolution politique.
Des manifestations nationalistes ont lieu à Sétif en mai 1945, auxquelles le gouvernement répond par la répression et
de timides réformes. Dès lors l’opposition se radicalise dans la clandestinité. Le 1 er novembre 1954 , une série
d’attentats signés du FLN (Front de Libération Nationale) déclenche la guerre.
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2. Une guerre d’indépendance en deux phases
2.1 L’enlisement, du maintien de l’ordre au conflit armé
Déterminé à s’opposer à l’indépendance que réclame le FLN, le gouvernement français engage le contingent. Les
moyens mis en œuvre pour démanteler la direction du Front de Libération Nationale (bataille d’Alger en 1957) et
couper celui-ci de ses arrières (construction de la ligne Morice à la frontière algéro-tunisienne) assurent à l’armée
française la maîtrise militaire du terrain. Mais les sentiments nationalistes progressent. En France, l’opinion publique
s’inquiète de l’enlisement dans un conflit qui semble sans issue et une partie de la presse dénonce le recours à la
torture. L’idée progresse aussi que le colonialisme est "souvent une charge plus qu’un profit" selon l’expression
du journaliste Raymond Cartier. Idée qui sera résumée sous cette formule lapidaire : "La Corrèze avant le Zambèze".
2.2 Un règlement difficile et douloureux
À partir de 1959, le général de Gaulle engage le processus qui conduit à l’indépendance de l’Algérie. Le 16 septembre,
il reconnaît le droit à l’autodétermination des Algériens. Il se heurte à l’opposition d’une partie des pieds noirs et de
certains éléments de l’armée qui tentent un putsch en avril 1961 puis ayant échoué, constituent l’OAS (Organisationde
l'armée secrète) pour s’opposer par la violence aux négociations. Le 18 mars 1962, par les accords d’Évian, la France
reconnaît l’indépendance de l’Algérie qui est proclamée le 3 juillet 1962.
3. Un bilan lourd pour une triple guerre
Cette guerre pèse encore lourdement dans la mémoire collective des deux pays.
3.1 Une guerre franco-algérienne
Le bilan est lourd : 200 à 300 000 morts, surtout des combattants, soldats du contingent et membres de l’ALN, le retour
dramatique en France de près d’un million de pieds noirs qui ne sont plus les bienvenus en Algérie et qui n’avaient le
choix qu’entre "la valise et le cercueil".
3.2 Une guerre algéro-algérienne
Les harkis, supplétifs de l’armée française, connaissent un sort dramatique. Plusieurs centaines d’entre eux,
abandonnés en Algérie sont victimes de sanglantes représailles de la part du FLN. Ceux qui réussissent à arriver en
France sont parqués dans des camps de transit car rien n’a été prévu pour eux.
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3.3 Une guerre franco-française
La guerre d’Algérie a profondément divisé les Français. Le recours au contingent pour ce qui n’était qu’une simple
opération de maintien de l’ordre et le recours à la torture sur les soldats choquent les consciences. Par ailleurs l’OAS
commet des attentats sanglants aussi bien en Algérie qu’en métropole et essaie à plusieurs reprises d’assassiner le
général de Gaulle.
Conclusion
N’oubliez pas que cette année marque le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie et de la fin de cette
guerre qui a représenté un traumatisme durable pour les mémoires des deux côtés de la Méditerranée.
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