Comparaison de deux techniques non invasives dans le diagnostic et le suivi évolutif de la sarcoïdose myocardique : scintigraphie myocardique au MIBI et IRM de perfusion. Hélène BESSE-RICHARD. n Service de Médecine Nucléaire, hôpital Bichat. it o a t n e s é Pr M A R P A EN Épidémiologie. Granulomatose multiviscérale à prédominance médiastinopulmonaire 9 cas / 100 000 habitants en France + fréquente et + sévère dans les populations noire et asiatique Atteintes cardiaques fréquentes (jusqu’à 58 %), le plus souvent asymptomatiques mais responsables (3 à 5 % des cas) de : - troubles conductifs - troubles du rythme, stade précoce de la maladie (Æ mort subite) EN - insuffisance cardiaque AM R P A n >>> intérêt d’un dépistage pour un traitement it o a précoce car la corticothérapie améliore le t n e pronostic. s é Pr Diagnostic. Diagnostic histologique : granulome épithélioïde sans nécrose caséeuse. 2 phases: « inflammatoire » (réversible) puis « cicatricielle » (fibrose irréversible). Gold standard : biopsie endomyocardique peu réalisée en raison : – Technique invasive – Faible sensibilité (de l’ordre de 20 à 50%) M A Actuellement, le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments R P et se base sur des critères cliniques et ECG (recommandations A du ministère de la santé japonais – 1993). n it o a t n e s é Pr EN Recommandations pour le diagnostic de sarcoidose myocardique, Ministère de la santé, Japon. (1993) Diagnostic histologique : granulome épithélioïde et giganto-cellulaire retrouvé sur une biopsie myocardique (par voie endo-myocardique ou chirurgicale). OU diagnostic clinique et para-clinique : Chez les patients ayant un diagnostic histologique de sarcoïdose extracardiaque, la sarcoïdose cardiaque est suspectée lorsque l’item 1 et un ou plus des items 2-5 sont présents : 1-anomalies électriques : BBD complet, déviation axiale gauche, BAV, TV, ESV de la classe 2 de Lown, aspect de pseudo-nécrose ou troubles de la repolarisation 2-anomalies échographiques : trouble de cinétique segmentaire ou global ou dilatation ventriculaire gauche M A 3-anomalies scintigraphiques : hypofixation myocardique au Thallium-201 ou hyperfixation R P du Gallium-67 sur le myocarde A n 4-anomalies du cathétérisme droit o i 5-fibrose non spécifique ou infiltration cellulaire sur la biopsie myocardique. at t n eal., J Nucl Med. 2004 Hiraga H et al., The Japanese Ministry of Health and Welfare; 1993 Yamagishi H et s é r P EN Imagerie de la sarcoïdose. - Scintigraphie : inflammation : Gallium 67 perfusion et fibrose : thallium 201 de repos et persantine MIBI de repos et persantine ou Adalate® : lésions réversibles (troubles de la microcirculation) ou irréversibles (fibrose) - - IRM : fibrose et granulomes sarcoïdosiques : réhaussement tardif du gadolinium perfusion : IRM de perfusion dite de « premier passage » (pp) (utilisée dans les myocardites et les cardiopathies ischémiques) M A R P A >>> but de cette étude : comparaison des anomalies (hyposignal ou hypofixation) en IRM pp et scintigraphie au MIBI. é r P n e s n it o ta EN Méthodes. 42 patients consécutifs, mars 2003 à mai 2006. 21 hommes, 21 femmes, 46 ± 9 ans, sarcoïdose extra cardiaque prouvée histologiquement, durée d’évolution 7 ± 8 ans. suspicion clinique ou ECG de sarcoïdose myocardique pour 37 patients, suivi évolutif pour 5. Symptômes cardiaques : - aucun (52 %) - palpitations (21 %) - précordialgies (33 %) - Insuffisance cardiaque (2 %) - malaise (2 %). Signes ECG : - normal (40 %) - BAV (2 %) N E - BBD ou BBDi (26 %) M A - BBG ou BBGi (23 %) R P A - troubles de la repolarisation (17 %) n - hyperexcitabilité ventriculaire ou auriculaire.tio ta 67 % des patients déjà sous traitement (corticothérapie,nantipaludéens de synthèse, immunosuppresseurs) se é r P Méthodes. Scintigraphie au Tc99- sestamibi (900 MBq) de repos, complétée en cas d’hypofixation segmentaire par une scintigraphie après test pharmacologique à la persantine ou à l’Adalate (en cas de CI à la persantine) un autre jour. IRM avant/après injection de gadolinium. < 3 mois d’intervalle entre les deux examens, sans changement thérapeutique ni évènement intercurrent. M A Rdes Analyse du myocarde en 17 segments et 5 parois; détection P A zones d’hypofixation en SPECT et d’hyposignal en IRM de n perfusion. it o a t score de gravité (0= normal ; 4= absence de fixation) n e s é Pr EN Résultats Concordance du résultat de l’examen : 23 patients / 42 soit 55 % IRM Normal (n=16) Anormal (n=26) Normal (n=27) 12 15 Anormal (n=11) 4 11 SPECT >>>>>>> L’IRM est plus fréquemment anormale, les anomalies décrites en scintigraphie sont plus étendues Concordance en terme de fonction : 4 patients / 11 ont une dysfonction VG concordante dans les deux examens. Surveillance évolutive : amélioration clinique // ECG // SPECT // IRM. n Normalisation des deux examens pour 3 patients sur 6. é r P n e s io t ta M A R P A EN Résultats Taille des anomalies segmentaires - SPECT : 4,7 ± 2,5 segments soit 2,1 ± 1 parois - IRM : 2,5 ± 1,5 segments soit 1,4 ± 0,6 parois concordance des parois décrites comme anormales : paroi antérieure apex septum latérale inférieure SPECT 9 7 6 0 7 IRM 4 0 26 3 3 Concordance SPECT / IRM 0 0 5 0 1 technique M A >>>>>>> peu de concordances des parois pathologiques, les concordances R P concernent +++ les parois saines (3, 95 ± 1 parois concordantes par patient). A n it o a Score de gravité : Pas de corrélation des scores de gravité t n e s é Pr EN Correspondance de la fonction globale entre la scintigraphie et l’IRM chez un patient de 46 ans présentant une sarcoïdose médiastino-pulmonaire. é r P n e s n it o ta M A R P A EN Repos Dipyridamole Correspondance segmentaire chez ce même patient. Rehaussement tardif (10 min) Premier passage 1 2 3 4 é r P n e s n it o ta M A R P A EN Hypothèses Hypothèses techniques : - Défaut de sensibilité de la scintigraphie (fixation du traceur proportionnel à l’épaisseur du muscle atteint), meilleure résolution spatiale de l’IRM. - Artéfacts (respiration….) en IRM pris à tort pour des granulomes (paroi latérale +++). Hypothèses physiopathologiques : Phase « inflammatoire » Æ Æ phase « cicatricielle ». Qu’explorent réellement les deux techniques? La même maladie, certes, mais le même processus physiopathologique? Inflammation Macrophages Cellules epithélioides et gigantocellulaires (granulomes) lymphocytes T CD4 et CD8 Perfusion (libération de médiateurs vasoconstricteurs par le granulome) Histamine Serotonine Prostaglandine D2 Leucotriènes C4-D4 M A Fibrose R P Fibroblastes A collagène n io t Proteoglycanes a t n e s é Pr EN Implications cliniques et perspectives d’avenir. Le diagnostic actuel repose sur un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques. scintigraphie myocardique au MIBI bien établie dans les pratiques cliniques en cas de suspicion d’atteinte cardiaque (cf critères « japonais »). réhaussement tardif en IRM : aide supplémentaire au diagnostic, mais décision non consensuelle quand SPECT et IRM sont non concordants. EN Nécessité d’études de suivi sur de plus gros effectifs pour M A donner une place à l’IRM premier passage. R P A Intérêt d’une technique supplémentaire :18-FDG PET (inflammation) n +/- perfusion de rubidium (perfusion) it o a t (+ sensible que le MIBI) n e s é r P Limites de l’étude. Faible effectif Traitement des données a posteriori ne permettant pas de pallier les artéfacts d’imagerie et la non-observance des RDV Nécessité d’une relecture en double-aveugle des images é r P n e s n it o ta M A R P A EN Conclusion. Le diagnostic et la prise en charge de la sarcoïdose myocardique reste empirique et difficile mais l’enjeu est parfois vital Æ intérêt de dépister précocement les formes à risque de complications et de les traiter (corticothérapie) Diagnostic positif fait « a posteriori » en fonction de l’évolution clinique et paraclinique. SPECT et IRM explorent la même maladie, mais sont probablement complémentaires puisque n’explorant pas le même processus physiopathologique; place des différentes EN M techniques encore à préciser. A R P Études de suivi incluant de nombreux patients nécessaires, A et autres traceurs (18 FDG PET) prometteurs. on é r P n e s i t ta