syndrome de Lowe

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Guide pour les familles sur le
syndrome de Lowe
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Projet de recherche participative entre les familles,
les chercheurs et les professionnels de santé
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Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Guide pour les familles sur le
syndrome de Lowe
Projet de recherche participative entre les familles,
les chercheurs et les professionnels de santé
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Prologue
Le syndrome de Lowe ou syndrome oculo-cerebro-renal
est une maladie rare qui réunie beaucoup d’aspects inconnus.Les
professionnels sanitaires sont surpris lorsqu’ils entendent son nom,
non seulement car celle-ci n’occupe qu’ une petite place dans les
livres de médecine, mais aussi parce qu’il existe une absence de
connaissance des différentes manifestations cliniques et processus
biologiques qui caractérisent cette maladie.
Grâce à ce guide pour les familles, nous avons essayé de
regrouper toute l’ information médicale que nous avons cru utile
pour mieux connaitre la maladie et la gérer de manière plus efficace.
Nous avons utilisé un langage simple, tout en essayant de ne pas
perdre la rigueur scientifique, même si dans certaines occasions cela
nous a été difficile et nous nous en excusons d’avance si à certains
passages cela n’a pas été possible.Vous pourrez de toute manière
trouver à la fin de chaque chapitre, un résumé simple, sous forme
de rappels efficaces des éléments les plus importants de chaque
section.
2 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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La possibilité d’acquérir ce guide en format papier , facilite sa
distribution entre les familles et toutes les personnes qui à un
moment ou un autre ont eu un intérêt pour le syndrome de Lowe.
La possibilité d’avoir ce guide en format PDF permet de le distribuer
rapidement autour du monde, aux patients, familles et médecins qui
tous les jours contactent et participent avec nous depuis des milliers
de kilomètres de distance.
Ce guide se trouve au coeur d’un projet d’investigation où les
familles, médecins et biologistes travaillent en étroite collaboration
pour connaitre davantage le syndrome de Lowe avec pour seul
objectif l’amélioration de la qualité de vie et l’assistance des patients.
Le contenu actuel reflète l’état de l’art en ce moment précis , mais
nous espérons très prochainement, pouvoir présenter une nouvelle
édition avec une plus grande quantité d’informations, de nouveaux
avancés ainsi que des recommandations cliniques spécifiques,
tout cela basé sur une évidence scientifique crée au sein de cette
collaboration.
Equipe d’investigation sur le syndrome de Lowe.
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe I 3
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Index
1.Le point de vue cellulaire et moléculaire ....................... 06
1.1 Les éléments génétiques du syndrome de Lowe .................... 11
1.2 Le diagnostique du syndrome de Lowe .................................. 20
2.La vue .................................................................................. 24
2.1 Outils de diagnostiques et suivi .............................................. 27
2.2 Options thérapeutiques symptomatiques ............................... 27
3.L’affectation renale ............................................................. 30
3.1 Outils de diagnostiques et de suivi ......................................... 35
3.2 Options thérapeutiques et symptomatiques ........................... 35
4.Point de vue neurologique ................................................
A.Altérations dans le développement ..........................................
B.La conduite .............................................................................
C.L’epilepsie ...............................................................................
38
41
47
52
5.Les alterations hematolgiques ......................................... 56
5.1 Outils de diagnostiques et de suivi ......................................... 60
5.2 Options therapeutiques symptomatiques ............................... 60
06
24
30
4 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
38
56
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6.Les os, la croissance et autres altérations
endocriniennes ................................................................... 62
6.1 Outils de diagnostiques et suivi .............................................. 66
7.Les altérations dentaires .................................................. 68
7.1 Outils de diagnostiques et de suivi ......................................... 70
7.2 Options thérapeutiques symptomatiques ............................... 70
8.La peau ................................................................................. 74
8.1 Outils diagnostiques et de suivi .............................................. 76
9.Problèmes osseux, articulaires et orthopédiques ........ 78
10. Problèmes gastro-intestinales ....................................... 86
Remerciements ........................................................................ 96
62
68
74
78
86
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe I 5
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
1. Point de vue
cellulaire et
moléculaire
6 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Une des structures principales et essentielles de chacune de nos
cellules est la membrane. Il existe un grand nombre de membranes
qui séparent divers compartiments fonctionnels au sein de la cellule,
en plus d’en définir la limite extérieure. Les membranes servent de
filtres ultrasélectifs et sont aussi des mécanismes de transport.
La membrane cellulaire externe est connue sous le nom de
membrane plasmatique. À l’intérieur de la cellule, les membranes
délimitent des structures cellulaires telles que :
• le noyau cellulaire,
• le réticulum endoplasmique,
• l’appareil de Golgi,
• les endosomes,
• les mitochondries,
• les lysosomes,
• les peroxisomes.
Figure 1. Structures et organites cellulaires.
Tirée de https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Animal_cell_structure_
fr.svg?uselang=es
Point de vue cellulaire et moléculaire I 7
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Il est à noter qu’une même « portion » de membrane qui peut faire
partie d’une structure cellulaire peut ensuite faire également partie
d’une autre. On peut donc affirmer qu’il existe une « circulation
des membranes intracellulaires ». Pour savoir à quelle structure
appartient une portion donnée de membrane, il faudra en analyser
la composition spécifique en lipides et protéines, à savoir les
composants de base de la membrane cellulaire.
Comme nous le disions, toutes les membranes ont une structure
principale commune : ce sont des bicouches (doubles couches) de
lipides avec des protéines ancrées de différente manière dans
celles-ci. Il s’agit de structures très dynamiques, la plupart des lipides
et des protéines sont capables de se déplacer d’un côté à l’autre de la
membrane.
Parmi les lipides qui font partie des membranes cellulaires, certains
sont minoritaires, c’est-à-dire qu’ils existent en petite quantité,
et sont connus sous le nom de phosphatidylinositols (PI)
(phosphoïnositides, dans la littérature anglo-saxonne). La molécule
de PI se trouve sur la partie externe de la membrane (dans la
monocouche externe) et est essentielle pour l’ancrage de certaines
protéines qui définissent l’identité de la membrane, c’est-à-dire qui
Figure 2. Structure principale des membranes cellulaires.
Tirée de https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cell_membrane_detailed_
diagram_fr.svg
8 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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permettent de savoir quelle structure cellulaire est entourée par
cette membrane. C’est pourquoi les PI sont essentiels pour de
nombreuses fonctions cellulaires, par exemple celles qui impliquent
une signalisation intracellulaire (mécanismes permettant à certaines
structures d’interagir avec d’autres), une dynamique cytosquelette
(c’est la structure qui maintient la forme cellulaire et permet des
voies de transit intracellulaire) et une circulation des membranes
(c’est-à-dire l’évolution des membranes vers différentes structures
cellulaires).
Du fait de leur capacité d’ancrage protéique, elles sont essentielles
à l’« identification fonctionnelle » de chaque compartiment
membraneux. Ainsi, les PI se trouvent en plus grand nombre dans
certaines membranes cellulaires comme dans le cas des endosomes
(structure contenant du matériel qui pénètre dans la cellule par
endocytose, c’est-à-dire en englobant des particules dans une
invagination de la membrane plasmatique qui se sépare ensuite
comme une vésicule indépendante) ou de l’appareil de Golgi (dont
la principale mission est de générer des membranes cellulaires, de
modifier des protéines, de former des lysosomes…).
Le maintien d’une telle ségrégation ou séparation fonctionnelle entre
différentes membranes suppose l’existence de kinases (enzymes
qui transfèrent des groupes phosphate) et de phosphatases
(enzymes qui hydrolysent ou « coupent » des groupes phosphate)
dont la fonction est de moduler la quantité de PI dans les différentes
membranes et les différents processus cellulaires.
La protéine OCRL1 ou PIP2 est une phosphatase dont le substrat
(molécule sur laquelle elle agit) est le PtdIns (4,5)P2, bien qu’elle peut
aussi séparer ce phosphate des autres PI.
Le nom OCRL1 est un acronyme formé des initiales « oculo-cerebrorenal syndrome of Lowe ».
La protéine OCRL1 est normalement localisée dans l’appareil de Golgi
et dans l’endosome primaire, mais aussi dans d’autres membranes
cellulaires. L’excès comme le défaut d’OCRL1 inhibent la circulation de
membranes, surtout des endosomes et de l’appareil de Golgi.
Les protéines sont codées par des gènes, c’est-à-dire qu’un gène
contient l’information nécessaire à la production d’une protéine. Le
Point de vue cellulaire et moléculaire I 9
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
gène qui possède l’information pour la protéine OCRL1 est le gène
OCRL1. Lorsqu’un gène est altéré et que cette altération peut être
transmise à la descendance, on dit qu’il a subi une mutation. Cette
mutation peut avoir pour conséquence que la protéine OCRL1
générée ne soit pas adéquate et que sa fonction soit altérée.
De nos jours, on ignore comment les différentes mutations du gène
OCRL1 se traduisent par une telle diversité de phénotypes cliniques,
c’est-à-dire qu’il existe un large éventail de possibilités quant à la
gravité de la maladie, alors même que la mutation se produit dans le
même gène.
RÉSUMÉ
• Les membranes cellulaires sont
constituées de lipides et de certaines
protéines essentielles à la fonction
de ces membranes (fonctions de
signalisation, en plus d’autres fonctions).
• La présence de phosphatidylinositols (PI) est
essentielle pour que certaines protéines se lient
aux membranes.
• Le mode de régulation de la quantité requise de
PI dans une membrane s’effectue au moyen des
kinases et des phosphatases.
• L’OCRL1 est une phosphatase essentielle dont
le manque fait que la quantité de PI dans la
membrane est inadéquate. Il s’ensuit que les
protéines ne se lient pas à la membrane de façon
appropriée et que la fonction des membranes est
altérée.
10 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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1.1 Le « scénario » génétique
dans le syndrome de Lowe
Acide Désoxyribonucléique (ADN)
L’ADN est une substance organique qui détermine les caractéristiques
uniques et individuelles de tout être vivant. L’individualité de chaque
espèce et de chaque individu est déterminée par la composition
de l’ADN à partir de quatre blocs de formation appelés bases ou
nucléotides.
Les bases ont plusieurs noms : adénine, guanine, cytosine et
thymine, ou A, G, C, T, pour abréger. Les bases se relient entre elles
d’une manière bien déterminée pour former une structure d’ADN
semblable à une échelle. Les bases forment les barreaux de l’échelle
et, sur les côtés de l’échelle, on trouve un sucre et une liaison
phosphate ; ceux-ci constituent ce que l’on appelle la double hélice
Squelette
sucre-phosphate
Adénine (A)
Thymine (T)
Paire de bases
Cytosine (C)
Guanine (G)
Figure 3. Structure de l’ADN.
Tirée de https://commons.wikimedia.org/w/index.php?title=File:DNA_
structure_and_bases_color_FR.svg&page=1
Point de vue cellulaire et moléculaire I 11
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
qui se trouve dans l’ensemble des cellules de tous les êtres vivants.
La liaison des paires de bases A-T/T-A et C-G/G-C est la seule façon
d’obtenir que les barreaux restent unis entre eux, autrement cela
reviendrait à unir deux pièces de puzzle qui ne s’encastrent pas bien.
L’ADN se trouve dans le noyau de toutes les cellules nucléées. Chez
les humains, la longueur d’une molécule d’ADN est de 3 milliards
de paires de bases et cette quantité d’information est exactement
la même dans chacune des 30 milliards de cellules actives à tout
moment dans le corps d’une personne. Cette grande extension
d’information constitue les instructions qui indiquent au corps
comment nous sommes, nos enzymes et nos protéines, la couleur de
nos cheveux ou notre capacité à gagner ou perdre du poids. Ceci est
déterminé par l’information contenue dans l’ADN. L’ensemble de ces
instructions est appelé génome. Si les 3 milliards de paires de bases
d’information étaient imprimés sur des feuilles de papier DIN-A4, nous
aurions un livre de plus de 2 mètres de large.
D’un point de vue scientifique, il n’y a pas deux personnes qui partagent
la même séquence de leur molécule d’ADN, exception faite peut-être
des vrais jumeaux (monozygotes). Par ailleurs, on sait que c’est un fait
scientifique parfaitement établi que la séquence d’ADN est exactement
la même pour toutes les personnes du monde dans 99,9 % des bases.
Comment se fait-il que ces deux prémisses soient vraies en même
temps ? La réponse se trouve dans les chiffres. Qu’est-ce qu’il reste
au-delà de ces 99,9 % ? Ce petit pourcentage de 0,1 % de 3 milliards
équivaut à 3 millions de paires de bases ! Il y a 3 millions de paires de
bases chez chaque individu qui le différencie des autres, tandis qu’il y a
99,9 % de paires de bases qu’il partage avec le reste de l’humanité.
Dans l’ensemble, la biologie est un processus des plus conservateurs.
Chaque personne doit posséder les codes fonctionnant correctement
pour les protéines et les enzymes sinon les conséquences peuvent
être graves, bien qu’il existe aussi une marge de variabilité. Il y a
des traits de caractère qui nous distinguent nettement (variations
phénotypiques) comme les yeux et la couleur de la peau, la couleur
et la texture des cheveux, la hauteur et le poids. Et il en est d’autres
qui nous distinguent génétiquement (variation génotypique),
comme le type de sang ABO, le facteur Rh et les anticorps de greffe
d’organes. Il y a trois millions de points de variabilité entre les 29 970
000 000 autres bases, un petit fragment ici et là le long de l’échelle
d’ADN qui rend possibles et réelles les deux prémisses.
12 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Gènes et chromosomes
Les cellules humaines contiennent l’information de l’ADN dans 23
paires de chromosomes, la moitié provient de l’ovule maternel et
l’autre moitié du spermatozoïde paternel. Les chromosomes ont une
taille et une forme différente, mais ils sont tous constitués d’ADN,
empaquetés avec des histones et des protéines non histoniques
(« colle » biologique) d’une certaine manière dans chacun des 46
chromosomes qui forment les 23 paires, comme un outil de
rangement dans une boutique pleine de machines, chacune à un
endroit précis pour être utilisées au moment précis.
Chacune des cellules nucléées de l’organisme contient 46
chromosomes, formant 23 paires, à l’exception des cellules
sexuelles, de l’ovule et du spermatozoïde, qui sont spéciaux.
Celles-ci ont subi un type particulier de division cellulaire qui fait
qu’elles n’ont qu’une seule copie de chaque chromosome dans
chaque cellule (23 chromosomes), à la différence des deux paires
de chaque chromosome que possède le reste des cellules (46
chromosomes). Il en est ainsi pour que l’ovule et le spermatozoïde
forment, en s’unissant, un être vivant doté des deux copies de chaque
Figure 4. Chromosomes.
Tirée de https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/21/DNA_
human_male_chromosomes.gif?uselang=es
Point de vue cellulaire et moléculaire I 13
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
chromosome (23 + 23 = 46 chromosomes). Chaque bébé hérite de
la sorte d’une copie du chromosome de chaque géniteur, ainsi que
d’une copie de chaque gène de chaque géniteur. La raison pour
laquelle les enfants vous ressemblent mais ne sont pas comme vous
ou pour laquelle les frères et sœurs ne sont pas identiques est due à
la manière dont les 23 paires de chromosomes ont été « traitées » au
moment de leur conversion en êtres vivants. Chacun d’eux possède
sa propre « charge » de 46 chromosomes.
Chaque fragment d’ADN qui code pour une protéine ou chaque trait
de caractère différent est ce que l’on appelle un gène. Dans chaque
chromosome, il y a des centaines de gènes. Mais les gènes de l’ADN
ne sont pas tous « actifs » en même temps.
ADN
CCTGAGCCAACTATTGATGAAGAG
(Nucléotides)
Transcription
ARNm
Traduction
Protéine
Nucléotides
Acides aminés
PROTÉINE
A C G
U AT
C G C
G TA
Leu
Phe
Arg
Tr p
Protéine
Groupes d’acides aminés forment les protéines
Figure 5. Code génétique et traduction.
Tirée de http://www.guiametabolica.org/sites/default/files/guia_practica_
familias_CDG.pdf
14 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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La séquence de bases (nucléotides) dans le gène est celle
qui détermine, grâce au code génétique, les instructions pour
synthétiser (former) les protéines. Il existe un processus de lecture
de cet ADN à partir duquel se forme une molécule intermédiaire,
l’ARN (acide ribonucléique). Cet ARN est capable de sortir du noyau
pour former une protéine. Les protéines sont des chaînes d’acides
aminés. Chaque acide aminé est déterminé par 3 bases de l’ADN.
Une mutation est un changement stable dans un gène (pouvant
être hérité) qui provoquera une altération de la synthèse de la
protéine qu’il code et modifiera donc la fonction que cette protéine
accomplit.
Gêne sans changement
ADN
CCTGAGCCAACTATTGATGAAGAG
(Nucléotides)
Protéine
PROTÉINE
Gênes modifiés
ADN
CCTGAACCAACTATTGATGAAGAG
(Nucléotides)
Protéine
PLOTEÍNA
Figure 6. Mutations ponctuelles.
Tirée de http://www.guiametabolica.org/sites/default/files/guia_practica_
familias_CDG.pdf
Point de vue cellulaire et moléculaire I 15
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Les chromosomes X et Y
Les chromosomes particuliers qui déterminent le sexe sont appelés
X et Y. Pour être une fille, le spermatozoïde comme l’ovule portent un
chromosome X (les filles possèdent deux X). En revanche, pour être un
garçon, le spermatozoïde porte un chromosome Y et l’ovule porte un X
(les garçons possèdent le génotype XY). Les spermatozoïdes peuvent
donc être porteurs d’un chromosome X ou Y, mais les ovules portent
toujours un chromosome X. Les chromosomes X sont bien plus grands
que le chromosome Y et contiennent beaucoup plus d’information.
Il y a des maladies où le gène altéré se trouve dans le chromosome
X. Dans le cas des hommes, il est important de rappeler qu’ils ne
possèdent qu’une copie du chromosome X, c’est-à-dire une seule
copie de ce gène. De ce fait, leur probabilité de développer la maladie
d’une manière sévère est très forte. C’est ce que l’on connaît sous le
nom de maladies héréditaires liées au chromosome X. Dans
le cas des femmes, la probabilité que la maladie se manifeste est plus
faible, car, si elles ont hérité du gène altéré elles possèdent deux copies
du gène, une copie altérée et l’autre normale. Or, même dans ces caslà, il y a parfois des maladies héréditaires liées au chromosome X où
les femmes peuvent présenter différents degrés de symptomatologie.
Passons à l’inactivation du chromosome X.
Inactivation du chromosome X associé
à la sévérité des symptômes
Les femmes possèdent deux chromosomes X, mais seul l’un d’eux est
actif : il y a un chromosome X qui s’« éteint » dans toutes les cellules.
L’existence de chromosomes extra peut causer autant d’anormalités
que leur absence. C’est le cas par exemple du syndrome de Down
qui, avec une copie extra du chromosome 21, pose de nombreux
problèmes médicaux et cognitifs. La nature a trouvé une manière
d’inactiver un chromosome X chez les filles pour éviter l’information
extra que comporte la double dose du chromosome X. Juste après
la fertilisation de l’ovule par le spermatozoïde, lorsqu’il y a seulement
un milliard de cellules, chaque cellule décide quel chromosome X elle
inactivera, celui qui vient de la mère ou celui qui vient du père. Dans la
plupart des cas, cette inactivation du chromosome X se fait au hasard.
Pour les femmes, si l’inactivation se produit au hasard, une cellule
aura le chromosome X actif de maman, et la cellule suivante aura le
16 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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chromosome X actif de papa. Étant donné que chaque cellule continue
à se diviser en engendrant de nouvelles cellules, seul le chromosome
X actif dans cette cellule sera utilisé pour la génération suivante de
cellules. L’autre copie ne s’« allume » pas.
Le phénomène d’inactivation du chromosome X est connu depuis
longtemps, il se produit déjà dans l’embryon et on estime qu’il
s’effectue au hasard. S’il s’avère que l’un des chromosomes X contient
un gène qui subit une mutation ou une modification interférant avec
le fonctionnement normal de la cellule, cette cellule ne sera pas
sélectionnée pendant le développement de l’embryon. Résultat, les
cellules sélectionnées sont celles qui contiennent le bon X et il y a des
tissus qui sont principalement composés d’un seul type de cellules,
celles qui ont le même chromosome X inactif, l’anomal. Ce phénomène
s’appelle biais d’inactivation du chromosome X.
Caractères dominants et récessifs
Rappelons que nous avons deux copies de chaque gène, l’une héritée
du père et l’autre de la mère. Lorsqu’une mutation sur une seule
copie du gène est capable de provoquer une maladie, on parle d’un
caractère dominant. Le caractère récessif est celui où les deux
copies du gène muté sont nécessaires pour que la maladie se présente.
Pour les maladies dominantes, seul un géniteur est généralement
porteur de la mutation, et nous le savons parce que le géniteur et la
personne affectée souffrent tous deux de la maladie. En revanche,
dans les maladies récessives, les deux géniteurs sont généralement
porteurs de la mutation, mais ils ne souffrent pas de la maladie car ils
n’ont qu’une copie du gène muté : il faut les deux copies du gène muté
pour être affecté, ce qui peut se produire chez leur descendance. Les
maladies causées par des mutations sur le chromosome X sont un peu
différentes lorsqu’il s’agit d’expliquer la récissivité ou la dominance. Le
caractère dominant ou récessif est déterminé de la manière suivante :
si, habituellement, la femme porteuse de la mutation sur un gène (sur
une seule copie d’un chromosome X) a des symptômes, on parlera
de caractère dominant. Si une seule copie n’entraîne pas de signes
cliniques, on parlera de caractère récessif.
Dans le cas du syndrome de Lowe, il s’agit d’une hérédité récessive
liée à l’X, car il est exceptionnel de trouver une femme porteuse
présentant des traits de la maladie.
Point de vue cellulaire et moléculaire I 17
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Mutations de novo
On appelle mutations de novo les mutations décelées chez un
patient alors que les géniteurs ne les présentent pas. Les parents
ne souffrent pas de la maladie ni ne sont porteurs, mais la mutation
est apparue à un moment donné de la formation de l’ovule ou du
spermatozoïde. S’agissant d’un changement stable dans l’ADN
de la fille ou du garçon, les mutations de novo sont transmissibles
héréditairement si celle-ci ou celui-ci a de la descendance.
PÈRE NON
AFFECTÉ
FILLE
SAINE
FILLE PORTEUSE
DU GÊNE
MÈRE PORTEUSE
DU GÊNE
FILS
SAIN
FILS
MALADE
Figure 7. Hérédité récessive liée à l’X.
Tirée de https://commons.wikimedia.org/wiki/File:XlinkRecessive-intl.
jpg?uselang=es
18 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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RÉSUMÉ
• L’ADN est une substance organique qui
détermine les caractéristiques uniques et
individuelles de tout être vivant. L’ensemble de
ces instructions est appelé génome. L’ADN est
constitué de quatre bases différentes.
• Les cellules humaines contiennent l’information de l’ADN
dans 23 paires de chromosomes, soit un total de 46
chromosomes. Chaque bébé hérite d’une copie du
chromosome de chaque géniteur (23 chromosomes de
chaque géniteur), ainsi que d’une copie de chaque gène de
chaque géniteur.
• Chaque fragment d’ADN qui code pour une protéine ou
chaque trait de caractère différent est ce que l’on appelle
un gène. La séquence de bases dans le gène est celle qui
détermine, grâce au code génétique, les instructions pour
synthétiser (former) les protéines.
• Une mutation est un changement stable dans un gène
(pouvant être hérité) qui provoquera une altération de la
synthèse de la protéine qu’il code et modifiera donc la
fonction que cette protéine accomplit.
• Les chromosomes particuliers qui déterminent le sexe sont
appelés X et Y. Les femmes possèdent deux chromosomes
X et les hommes un X et un Y.
• Il y a des maladies où le gène altéré se trouve dans le
chromosome X. Les hommes, qui ne possèdent qu’une
copie du chromosome X, c’est-à-dire une seule copie du
gène, ont une très forte probabilité de développer la maladie
d’une manière sévère. C’est ce que l’on connaît sous le
nom de maladies héréditaires liées au chromosome X.
• Le syndrome de Lowe se transmet sur le mode récessif lié
à l’X, car il est exceptionnel de trouver une femme porteuse
présentant des traits de la maladie.
• Des mutations de novo, où aucun des géniteurs ne
possède la mutation, sont possibles.
Point de vue cellulaire et moléculaire I 19
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
1.2 Diagnostic du syndrome de Lowe
Le syndrome de Lowe est causé par une activité très réduite de
l’inositol polyphosphate 5-phosphatase, également appelée OCRL1 ou PIP2, une protéine agissant comme une enzyme qui est codée
par le gène OCRL.
Le diagnostic du syndrome de Lowe commence par une suspicion
clinique du médecin, c’est-à-dire que certains signes et symptômes
suggèrent au médecin que le patient peut souffrir d’un syndrome de
Lowe.
Le diagnostic est établi en démontrant, à partir de cultures de
fibroblastes provenant des patients, l’activité réduite de cette
enzyme (OCRL-1), qui se situe en dessous de 10 % de son activité
normale. Une petite biopsie de la peau est pratiquée pour extraire
des cellules du tissu cellulaire sous-cutané appelées fibroblastes.
Ceux-ci sont cultivés en laboratoire et c’est là qu’est effectuée la
détermination de l’activité de l’enzyme. Pour faire cette étude, il
n’est pas possible d’utiliser comme échantillon le sang obtenu d’une
MANIFESTATIONS CLINIQUES AVEC LE SYNDROME DE LOWE
Cataractes
congénitales
Syndrome de
Fanconi
Retard
psychomoteur
Figure 8. Image propre.
20 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Hypotonie
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ponction veineuse, car cette enzyme n’est pas localisée dans les
lymphocytes (cellules blanches du sang).
L’étude enzymatique a montré que l’activité de cette enzyme est
inférieure de 10 % par rapport à la normale chez 99 % des patients
atteints d’un syndrome de Lowe.
Mais en général, la technique de confirmation des maladies
génétiques est aujourd’hui fondée sur l’étude moléculaire ou
génétique. Chez environ 95 % des patients, l’étude du gène OCRL
montre une mutation pathogène, c’est-à-dire un changement au
niveau de la chaîne d’ADN justifiant que la protéine OCRL-1 produite
n’a pas une activité suffisante.
Cette même étude génétique s’applique pour déterminer l’état de
porteuses des femmes, ce qui essentiel pour une intervention de
conseil prénatal.
Dans le cas du gène OCRL, des mutations ponctuelles, des
insertions (y compris les bases « extra » dans l’ADN normal), des
ETUDE BIOCHIMIQUE
ÉTUDE GÉNÉTIQUE
Analyse enzymatique
de PIP2
Analyse de la mutation
du gêne OCRL1
Figure 9. Image propre.
Point de vue cellulaire et moléculaire I 21
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
délétions (petites ou grandes pertes de matériel génétique) de
plusieurs bases, de grands fragments voire la totalité du gène ont
été constatés.
Pour conclure, il est important de signaler que les mutations sur
le gène OCRL ne sont pas toujours à l’origine d’un syndrome de
Lowe, étant donné l’existence de ce que l’on connaît sous le nom
de « maladie allélique ». Il s’agit de la maladie de Dent de type 2,
également causée par des mutations sur l’OCRL, qui se caractérise
fondamentalement par une tubulopathie rénale, mais sans
cataractes, et seulement de manière exceptionnelle par un tableau
clinique neurologique. La raison pour laquelle certaines mutations
provoquent une maladie de Dent de type 2 et d’autres un syndrome
de Lowe n’a pas été bien établie jusqu’à présent.
HERENCIA LIGADA AL SEXO
PÈRE NON
AFFECTÉE
MÈRE PORTEUSE
DU GÊNE
XY
XX
XX
XX
XY
XY
SAINE
PORTEUSE
SAIN
MALADE
Figure 10. Image propre.
22 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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RÉSUMÉ
• À la suite d’une première
suspicion clinique, qui commence
par un ensemble de signes et
symptômes suggérant au médecin
un syndrome de Lowe, il est important
d’appliquer des techniques de confirmation.
• L’une de ces techniques, l’étude d’activité
enzymatique, est appliquée à un échantillon
cultivé provenant de la peau du patient.
• Actuellement, la meilleure technique de
confirmation, et la définitive, est l’étude
génétique.
• Parfois, plutôt que de réaliser l’étude
enzymatique on réalise directement l’étude
génétique.
Point de vue cellulaire et moléculaire I 23
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
2. La vue
24 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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L’œil est un organe complexe qui abrite le sens de la vue. La cornée
et le cristallin ont des capacités optiques et sont chargés de focaliser
correctement la lumière sur la rétine. Ils sont situés sur la partie antérieure
de l’œil et doivent être transparents pour bien exercer leur fonction.
La rétine, située sur la partie postérieure de l’œil, est sensible à la
lumière. Elle est constituée de cellules appelées photorécepteurs
capables de transformer le stimulus lumineux en information qui est
ensuite transmise au cerveau par les neurones (nerf optique) pour
son interprétation.
La pression intraoculaire est la pression qu’exercent les liquides
se trouvant à l’intérieur de l’œil afin que celui-ci conserve sa forme
et sa consistance. Elle est mesurable à l’aide d’un appareil appelé
tonomètre. L’intérieur de l’œil se compose de deux types de
liquides : l’humeur aqueuse, liquide situé dans la chambre antérieure,
entre le cristallin et la cornée ; l’humeur vitrée, liquide de consistance
gélatineuse situé dans la chambre postérieure du cristallin.
La vision est affectée chez les enfants atteints d’un syndrome de Lowe,
ce qui peut se produire à cause d’altérations de différentes structures.
Rétine
Cornée
Vaisseaux sanguins
de la rétine
Nerf
optique
Iris
Pupille
Cristallin
Macula
Figure 11. Structures oculaires.
Tirée de http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ojo_humano.
png?uselang=es
La vue I 25
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Tous les enfants atteints d’un syndrome de Lowe souffrent de
cataractes, normalement dès la naissance. La cataracte est une
opacification du cristallin qui peut provoquer chez les enfants une perte
irréversible de l’acuité visuelle, car elle entrave le bon développement de
la vision lors des premières années de la vie d’un enfant. La cataracte
empêche que la lumière pénètre normalement dans l’œil. Pour éviter
cela, les cataractes sont généralement opérées dès les premiers mois
de vie des enfants atteints d’un syndrome de Lowe. Lorsque le cristallin
est retiré, la fonction de lentille qu’il exerce doit être suppléée par le
port de lunettes, ce qui implique pour la plupart des enfants une nette
amélioration de la vision.
Le glaucome est observé chez 50 % des enfants atteints d’un
syndrome de Lowe. Le glaucome est une maladie du nerf optique qui
provoque une perte progressive et irréversible des fibres nerveuses de
la rétine et, en conséquence, une perte progressive du champ visuel
et de la vision du patient s’il n’est pas traité. Il est normalement associé
à une élévation de la pression intraoculaire qui peut entraîner une
croissance excessive du globe oculaire de l’enfant (buphtalmie). Dans
le cas des enfants atteints d’un syndrome de Lowe, le glaucome est très
difficile à contrôler avec des médicaments, c’est pourquoi il est souvent
nécessaire d’opérer les enfants pour essayer de réduire la pression
intraoculaire et éviter ainsi la progression du glaucome (se reporter à la
section Options thérapeutiques). Normalement, il se présente de façon
bilatérale et est diagnostiqué au cours des 5 premières années de la vie.
D’autres altérations moins souvent observées chez les enfants atteints
de ce syndrome sont : la microphtalmie (taille excessivement
petite du globe oculaire et de toutes les structures le composant), le
strabisme (défaut d’alignement des yeux), le nystagmus (mouvement
incontrôlable et involontaire des yeux), les dystrophies rétiniennes
(dégénérations des différentes couches de la rétine) et les anomalies de
la cornée (un grand nombre d’entre elles sont fréquentes au cours de
l’adolescence).
Toutes ces altérations peuvent causer une perte de vision chez les
enfants concernés, il est donc important de fournir des aides visuelles
aux enfants qui ont la vue basse afin d’essayer de renforcer au maximum
leur vision. Chez certains enfants, des conduites d’autostimulation
comme le frottement des yeux peuvent être observées. Le fait de dormir
les yeux ouverts a également été signalé comme étant associé à des
lésions cornéennes chez certaines catégories de patients.
26 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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2.1 Outils de diagnostic et de suivi
Tous les enfants atteints d’un syndrome de Lowe souffrant
de cataractes, il est important de faire une évaluation
ophtalmologique au moment du diagnostic afin de vérifier l’état du
cristallin et en plus la présence ou non d’un glaucome.
Il convient que le suivi soit fait par un ophtalmologiste pédiatrique
expérimenté et, en cas d’opération, l’intervention d’un chirurgien
expert en cataracte ou en glaucome peut s’avérer nécessaire.
La plupart des glaucomes chez ces enfants apparaissent souvent
plus tard que les cataractes, il est donc très important de faire
un suivi au minimum tous les 6 mois pour mesurer la pression
intraoculaire et vérifier l’état du nerf optique, afin de pouvoir
commencer le traitement si nécessaire.
Si les parents constatent un larmoiement, un frottement des yeux
ou des changements de la transparence de la cornée chez l’enfant,
celui-ci doit être évalué par un ophtalmologiste dès que possible.
Il est de même important de vérifier périodiquement la réfraction
optique (graduation des lunettes) de l’enfant et de l’adapter aux
changements que la croissance normale du globe oculaire peut
entraîner.
2.2 Options thérapeutiques
symptomatiques
La chirurgie de la cataracte est souvent effectuée de façon
précoce afin de favoriser la stimulation visuelle précoce et le
développement de la vision de l’enfant. S’agissant d’enfants,
l’intervention est le plus souvent pratiquée sous anesthésie générale,
normalement en utilisant la technique de phacoémulsification
(extraction du cristallin) sans implant de lentille intraoculaire. Le
temps de récupération pour cette opération est en général d’environ
2 à 3 semaines. Le port de lunettes, après l’intervention, aidera
l’enfant à améliorer sa vision.
Le glaucome est très difficile à gérer chez ces enfants. Malgré
l’existence de médicaments pour le glaucome, celui-ci requiert une
La vue I 27
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
intervention chirurgicale par goniotomie, une trabéculectomie ou un
implant de valve dont l’objectif recherché est de réduire la pression
intraoculaire et ainsi une moindre progression du glaucome.
Dans le cas du strabisme, on peut utiliser des patchs, des lentilles
correctrices ou la chirurgie.
Dans les cas plus graves de lésions cornéennes, on peut recourir
à la greffe de cornée.
Les enfants atteints d’un syndrome de Lowe ont une plus grande
tendance au saignement, ce qui fait que les diverses opérations
pratiquées sur ces enfants peuvent entraîner des complications
postopératoires (se reporter au chapitre 5).
Cornée
Conjonctive
Pupille
Le liquide sort
par la nouvelle
ouverture
Cristallin
Trabeculum
Sclérotique
Figure 12. Trabéculectomie.
Tirée de http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Conventional_surgery_to_
treat_glaucoma_EDA11-es.jpg?uselang=es
28 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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RÉSUMÉ
• Les enfants atteints d’un syndrome
de Lowe souffrent de cataractes
dès la naissance. La cataracte
empêche que la lumière pénètre
normalement dans l’œil. Les cataractes
sont généralement opérées dès les premiers
mois de vie des enfants atteints d’un syndrome
de Lowe. Le port de lunettes, après l’intervention,
aidera l’enfant à améliorer sa vision.
• Le glaucome est observé chez 50 % des
enfants atteints d’un syndrome de Lowe.
Normalement, il est associé à une élévation de la
pression intraoculaire et affecte le nerf optique,
provoquant une perte progressive et irréversible
des fibres nerveuses de la rétine et de la vision du
patient s’il n’est pas traité. Malgré l’existence de
médicaments pour le glaucome, celui-ci requiert
une intervention chirurgicale par goniotomie,
trabéculectomie ou implant de valve.
• Il convient que le suivi soit fait par un
ophtalmologiste pédiatrique expérimenté et, en
cas d’opération, l’intervention d’un chirurgien
expert en cataracte ou en glaucome peut s’avérer
nécessaire.
• La plupart des glaucomes chez ces enfants
apparaissent souvent plus tard que les cataractes.
Il est très important de faire un suivi au minimum
tous les 6 mois pour mesurer la pression
intraoculaire et vérifier l’état du nerf optique, et
commencer le traitement dès que possible si
nécessaire.
La vue I 29
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
3. Troubles
rénaux
30 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Le rein est un organe dont la principale fonction est l’excrétion
de substances toxiques dans l’urine. Les reins filtrent le sang de
l’appareil circulatoire et, grâce à un système complexe incluant des
mécanismes de filtration, de réabsorption et d’excrétion, éliminent
les déchets par les urines.
Les parties du rein : 1. Pyramide rénale / 2. Artère efférente
/ 3. Artère rénale / 4. Veine rénale / 5. Hile du rein / 6. Bassinet
/ 7. Uretère / 8. Petit calice / 9. Capsule rénale / 10. Capsule
rénale inférieure / 11. Capsule rénale supérieure / 12. Veine
afférente / 13. Néphrons / 14. Petit calice / 15. Grand calice /
16. Papille rénale / 17. Colonne rénale.
Figure 13. Structure d’un rein.
Tirée de http://commons.wikimedia.org/w/index.
php?title=File:KidneyStructures_PioM.svg&page=1&uselang=es
Troubles rénaux I 31
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
L’unité fonctionnelle du rein s’appelle le néphron et chaque rein
contient des millions de néphrons qui sont chargés de produire
l’urine. Chaque néphron est constitué de diverses structures qui
remplissent des fonctions précises ; il s’agit essentiellement du
glomérule (1) et du tubule (2) et de leurs différentes parties.
1
2
Figure 14. Le néphron.
Tirée et modifiée de http://commons.wikimedia.org/w/index.
php?title=File:Renal_corpuscle.svg&page=1&uselang=es
Dans le cas des patients atteints d’un syndrome de Lowe, la
symptomatologie la plus marquée est la neurologique et l’oculaire.
Les troubles rénaux ne s’accompagnent généralement pas de
manifestations cliniques détectables. D’ailleurs, dans la plupart des
cas, elles ne sont pas présentes à la naissance.
Il est possible qu’il existe un tableau de polyurie-polydipsie
(augmentation de la diurèse et de la consommation de liquides,
respectivement), mais pas toujours.
Les troubles rénaux, dans le cadre du syndrome de Lowe, affectent
généralement le tubule proximal, l’une des parties du néphron.
L’altération de ce tubule empêche la réabsorption de substances qui
sont alors éliminées ou se perdent dans les urines, certaines d’entre
elles étant nécessaires au fonctionnement normal du corps humain,
à son métabolisme (se reporter au chapitre 5).
32 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Les perturbations métaboliques associées à la tubulopathie
(trouble de la fonction du tubule, qui est une partie du néphron)
peuvent se manifester en présence d’une pathologie fortuite : fièvre,
vomissements, diarrhées, qui en brise l’équilibre, entraînant donc une
décompensation. Cette tubulopathie va provoquer des altérations
des taux de potassium, de l’équilibre acido-basique, de la régulation
du calcium, du phosphore et du développement osseux, et une
accumulation de calcium ou une élimination accrue de protéines dans
les urines. Ce dysfonctionnement du tubule qui touche les patients
atteints d’un syndrome de Lowe est également connu sous le nom de
Syndrome de Fanconi (glucosurie, hyperaminoacidurie, protéinurie*
et perte de phosphates), qui ne se présente pas toujours d’une
manière complète dans le cas des patients atteints d’un syndrome de
Lowe et peut toucher des patients atteints d’autres maladies.
Les manifestations cliniques de l’ensemble de ces troubles peuvent être
subtiles et sont détectables uniquement à l’aide d’analyses, lesquelles
sont nécessaires dans les situations critiques. Si l’enfant est contrôlé,
avec une actualisation périodique de la médication, difficilement il
présentera des situations de décompensation dues à la néphropathie.
Figure 15. Néphrocalcinose : une échographie permet
d’observer des images brillantes des dépôts de calcium
disséminées le long des pyramides rénales. Image propre.
Troubles rénaux I 33
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
La présence de néphrocalcinose et de lithiase (dépôts rénaux
de calcium ou calculs), en revanche, peut conditionner l’avenir
mais à très long terme. Cette néphrocalcinose existe parfois avant
le diagnostic et apparaît d’autres fois malgré le contrôle clinique.
Sa progression peut empirer la polyurie et la fonction tubulaire,
intrinsèquement altérée, c’est pourquoi il est nécessaire de chercher
à la contrôler par un suivi analytique très attentif.
Les autres anomalies décrites chez les patients atteints d’un
syndrome de Lowe sont les kystes rénaux, des structures
arrondies remplies de liquide susceptibles d’apparaître aussi chez
les personnes saines, surtout avec l’âge. Leur répercussion sur la
fonction rénale est faible.
Figure 16. Lithiase : une radiographie simple permet
d’observer un calcul au niveau du bassinet et des calices du
rein gauche. Image propre.
34 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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En général, la fonction rénale chez les patients atteints d’un
syndrome de Lowe se détériore lentement avec l’âge, et
l’insuffisance rénale, c’est-à-dire l’incapacité du rein à maintenir
la fonction d’élimination des substances toxiques, se manifeste
tardivement.
3.1 Outils de diagnostic et de suivi
Les manifestations cliniques ou les symptômes des troubles rénaux
sont rares. En l’occurrence, les analyses de sang et d’urine pour le
suivi de la tubulopathie et de la fonction rénale sont essentielles.
S’agissant d’une maladie génétique, les variations analytiques
reflètent l’impossibilité du rein à effectuer certaines actions.
Les substances qui se perdent dans les urines doivent être
adéquatement contrôlées dans le sang afin de traiter leur déficience
si cela est nécessaire. Dans certains cas, l’étude de l’urine prélevée
pendant 24 heures peut s’avérer nécessaire.
En cas de suspicion de l’existence d’une néphrocalcinose, des
techniques d’image comme la radiologie simple ou l’échographie
peuvent être utilisées. Dans certains cas, des techniques utilisant
l’administration d’un contraste ou bien la tomodensitométrie
(scanner, TC) peuvent avoir une plus grande sensibilité.
Pour l’évaluation de la présence de kystes, l’échographie s’avère
aussi d’une grande utilité et ne présente que peu de désagréments.
3.2 Options thérapeutiques
symptomatiques
La perte tubulaire de protéines ne peut pas être évitée et le
traitement par les IECA (antiprotéinuriques) est d’un effet douteux.
L’acidose métabolique exige un apport d’alcalins du type
bicarbonate. Ces alcalins peuvent être administrés sous forme de
citrate de potassium (solution de Sohl), qui permet de restituer le
potassium aux patients qui le perdent dans les urines. Du phosphore
peut également être ajouté à cette solution pour remédier à sa perte
Troubles rénaux I 35
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
chez ceux qui ne peuvent pas le réabsorber. Cette solution, avec ses
suppléments, est à la portée de tout patient et c’est la pharmacie de
l’hôpital ou la pharmacie la plus proche de son domicile qui doit la
préparer (se reporter aux annexes Polycitra et Polycitra + P).
Le rachitisme (problème de perte de masse osseuse) par suite d’un
dysfonctionnement tubulaire requiert des apports en vitamine D, en
calcium et, parfois, en phosphore. Ces apports sont disponibles
sous la forme de préparations pharmaceutiques.
L’hypercalciurie (perte excessive de calcium dans les urines) peut
être traité de deux manières : par l’administration de thiazides
— diurétiques favorisant la réabsorption de calcium — qui sont
utiles pour améliorer l’hypocalcémie (taux de calcium dans le
sang anormalement bas) et secondairement le rachitisme ; et par
l’administration de citrate, déjà inclus dans la solution de Sohl, qui
contribuera à empêcher le dépôt des cristaux de calcium tout en
évitant la néphrocalcinose et la lithiase.
La néphrocalcinose peut être évitée au moyen de médicaments
comme les thiazides, mais des techniques d’extraction comme la
lithotritie (technique utilisant les ondes de choc pour fragmenter les
calculs et faciliter leur expulsion) sont parfois requises.
Il ne faut pas vouloir maintenir un bilan biologique normal chez ces
patients car la tubulopathie est difficile à gérer et il n’est pas possible
de corriger les anomalies tubulaires. Il faut chercher à améliorer et à
stabiliser la situation métabolique mais sans la normaliser.
36 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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RÉSUMÉ
• Les patients atteints d’un syndrome
de Lowe présentent des troubles
rénaux qui, normalement, ne sont
pas présents à la naissance.
• Les symptômes associés à l’affection rénale
sont généralement rares, c’est pourquoi il est
fondamental d’utiliser des méthodes d’analyses
biochimiques.
• Un dysfonctionnement tubulaire provoquant la
perte de substances nécessaires par voie urinaire
est prédominant. Un contrôle approprié de ces
substances au moyen d’une analyse de sang et
d’urine peut améliorer l’évolution des patients. Le
traitement médical doit aider à compenser ces
substances perdues.
• La néphrocalcinose, ou présence de calculs
rénaux, et la lithiase sont fréquentes chez les
patients atteints d’un syndrome de Lowe.
• En général, l’évolution du dysfonctionnement
rénal est lente et il est peu fréquent d’arriver à
une situation d’insuffisance rénale.
Troubles rénaux I 37
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
4. Point de vue
neurologique
38 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Le système nerveux des êtres humains est constitué du système
nerveux central (le cerveau, le cervelet, la moelle épinière) et des
nerfs périphériques. Chacun d’eux a une structure complexe, dont
la complexité va en décroissant selon l’ordre décrit. En outre, ils
exercent des fonctions bien différentes.
Une même symptomatologie peut se produire à la suite d’une lésion
ou d’une altération de la fonction en divers points, de même qu’une
altération d’une région donnée du cerveau peut altérer une autre
région distante de la première car le système nerveux comprend un
grand réseau de connexions.
L’unité fonctionnelle du cerveau est le neurone. Notre cerveau
possède 1012 neurones qui sont reliés entre eux, c’est-à-dire que
la communication neuronale est un mécanisme de fonctionnement
essentiel pour le cerveau.
La substance grise est la partie du système nerveux central qui
est formée par la réunion des corps cellulaires des neurones et des
dendrites. Elle est principalement localisée dans le cortex cérébral,
le cortex cérébelleux et les noyaux gris profonds du cerveau et du
cervelet. La substance blanche est la partie du système nerveux
central qui est composée de fibres nerveuses myélinisées, ce qui lui
confère sa couleur blanche. Elle contient essentiellement des axones
isolés par la myéline, comme le revêtement d’un câble électrique.
Figure 17. Structure du neurone.
Tirée de http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/62/
Neurona.svg/2000px-Neurona.svg.png
Point de vue neurologique I 39
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Toutes les cellules qui requièrent un haut niveau de polarisation
polarisation au cours du développement, comme les neurones et
les cellules du tubule rénal, sont touchées si la protéine OCRL1 ne
fonctionne pas bien.
La formation de l’ensemble des structures du système nerveux
pendant le développement embryonnaire et fœtal est extrêmement
complexe. D’importants processus de migration neuronale
(mouvement des neurones pour atteindre leur place définitive) et
de communication et de signalisation neuronale interviennent
pendant tout le développement.
Au cours de ces processus, où la polarisation cellulaire
(différenciation des deux pôles de la cellule) joue un rôle très
important, la protéine OCRL1 exerce une fonction primordiale,
raison pour laquelle les enfants atteints d’un syndrome de Lowe
naissent avec des anomalies neurologiques non corrigeables,
comme les altérations de la migration neuronale.
Figure 18. Structure du neurone.
Tirée de https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Complete_neuron_cell_diagram_
es.svg#/media/File:Complete_neuron_cell_diagram_fr.svg
40 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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A. Troubles du développement
À la naissance d’un enfant, ses fonctions motrices, comportementales
et sociales ne sont pas toutes présentes. C’est pourquoi, en présence
d’un trouble neurologique, il est fréquent que le développement
neurologique normal soit altéré lors de différentes étapes de
l’enfance. Si le trouble est grave, il pourra être constaté dès le début de
la vie de l’enfant, mais si le trouble est plus léger il peut s’écouler des
mois voire des années avant qu’il ne soit diagnosticable.
L’hypotonie
Le syndrome de Lowe peut affecter le développement neurologique dès
les premières étapes de la vie. La manifestation neurologique la plus
précoce est l’hypotonie musculaire (diminution du tonus musculaire)
conjuguée à une diminution des réflexes ostéotendineux. L’hypotonie
se manifeste les premiers jours ou mois de la vie sous forme de succion
et de déglutition faibles et rend difficile l’alimentation des bébés. C’est
pourquoi certains nourrissons sont nourris par sonde nasogastrique et,
dans une plus faible proportion, par gastrotomie.
Une autre complication précoce de l’hypotonie est le reflux gastroœsophagien (remontée du matériel gastrique dans l’œsophage) (se
reporter au chapitre 2.7) qui exige un traitement spécifique par des
médicaments ou, exceptionnellement, par des techniques chirurgicales.
L’hypotonie abdominale peut produire
constipation, hernies inguinales et
cryptorchidie (défaut de descente des
testicules dans les bourses scrotales) chez
30 % des enfants ; l’hypotonie axiale
(des muscles situés des deux côtés de la
colonne) peut provoquer une déviation de
la colonne (appelée scoliose) chez 50 %
des patients ; l’hypotonie des membres
inférieurs peut produire des luxations au
niveau de diverses articulations : hanches,
genoux ou chevilles.
Figure 19. Tractus gastro-intestinal, schéma.
Tirée de http://www.flickr.com/photos/hey__paul/6076537288/
Point de vue neurologique I 41
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Le développement et le déficit intellectuel
Le développement neurologique peut être touché dès les premiers
mois de la vie et il existe souvent un retard dans l’acquisition des items
de développement moteur (soutien de la tête, s’asseoir, saisir des
objets…), cognitif et du langage. À l’âge de 6 ans, seuls 25 % des
enfants marchent sans aide, et à 13 ans, 75 % y parviennent.
Une autre manifestation neurologique du syndrome de Lowe est le
déficit intellectuel ou retard mental. Les tests d’intelligence qui
évaluent le quotient intellectuel (QI) affichent une grande variabilité chez
les enfants atteints d’un syndrome de Lowe. Environ 10 % des patients
peuvent avoir un QI normal. Les autres présentent un retard mental, qui
est important (QI < 40) chez 50 % des patients.
Par ailleurs, beaucoup d’enfants souffrent d’un trouble du
comportement caractérisé par les signes suivants : irritabilité,
caprices, entêtement, obsessions, comportements autistes et
agressions. Les troubles du comportement sont légèrement corrélés
au QI (plus le degré de retard mental est grand plus forte est l’incidence
de troubles du comportement) et très significativement à l’âge des
patients (pic de maximale incidence entre 12 et 15 ans) (se reporter
à la section 1.B). Ces troubles du comportement sont plus fréquents
chez les enfants atteints d’un syndrome de Lowe que chez les enfants
porteurs d’un retard mental ou d’un déficit visuel, voire les deux,
d’origines diverses et pouvant causer un plus grand handicap que
le déficit intellectuel proprement dit. Certains enfants prennent des
médicaments pour moduler ce trouble du comportement, tels que des
psycho-stimulants, des benzodiazépines ou des antipsychotiques. Des
antidépresseurs sont même parfois nécessaires pour moduler l’humeur.
Dans le cadre scolaire, des ressources pédagogiques sont nécessaires
pour que ces enfants reçoivent un soutien scolaire ou soient admis dans
des salles adaptées avec des besoins éducatifs particuliers.
Les comportements répétitifs
et les stéréotypies
Les enfants atteints d’un syndrome de Lowe peuvent présenter des
comportements répétitifs et des stéréotypies. Ces dernières
sont des gestes, tels que battement des mains, applaudissements,
sautillements, grimaces, cris, etc., qui apparaissent dans certains
42 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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contextes ou indistinctement à n’importe quel moment de la journée.
Elles sont plus fréquentes lors des moments d’excitation ou d’ennui
et elles peuvent être interrompues avec l’aide des parents ou des
éducateurs en invitant l’enfant à se concentrer sur une activité ou un jeu.
Parfois, les enfants atteints d’un syndrome de Lowe présentent aussi
des stéréotypies d’automutilation, c’est-à-dire des gestes répétitifs
consistant à frotter, griffer, mordre ou cogner qui peuvent leur provoquer
des blessures. Le traitement des stéréotypies est comportemental et
nécessite l’aide de psychopédagogues et de psychologues. Dans les
cas graves, l’utilisation de sédatifs ou d’antipsychotiques peut être
requise.
Autres altérations
Les enfants atteints d’un syndrome de Lowe peuvent
présenter des convulsions fébriles dans une
proportion plus élevée que la population générale (9 %
contre 1 %) ainsi que des crises d’épilepsie jusque
dans 50 % des cas (se reporter à la section 1.C).
Parmi les autres manifestations neurologiques, citons un
ralentissement de la vitesse de croissance du périmètre
crânien (dans certains cas en deçà de la limite inférieure
de la normale, ce que nous appelons microcéphalie)
ainsi que certains traits du visage typiques,
notamment un front bombé, de petits yeux et enfoncés
et un visage allongé.
Certains enfants peuvent présenter une élévation des enzymes
musculaires dans le sang (CK) (se reporter au chapitre 5).
Les études pathologiques
Les études pathologiques (dans les autopsies, postmortem) ont montré
des signes de myopathie (affection musculaire) et de neuropathie
axonale (altération des axons des nerfs périphériques) dans des cas
isolés. Ces données sont néanmoins inconstantes, c’est pourquoi
l’hypotonie et l’aréflexie (absence de réflexes ostéotendineux à la
percussion avec le marteau) que présentent ces patients sont attribuées
à un problème du système nerveux central. Il est évident qu’un
plus grand nombre d’études est nécessaire pour établir clairement
l’implication du système périphérique dans le syndrome de Lowe.
Point de vue neurologique I 43
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Le système nerveux central des enfants atteints d’un syndrome
de Lowe présente des anomalies non spécifiques. Les études
pathologiques (dans les autopsies, postmortem) peuvent montrer un
cerveau plus petit que la moyenne avec une perte de volume et une
augmentation ex vacuo de la taille des ventricules latéraux. Le cortex
cérébral (substance grise de l’écorce cérébrale) peut présenter une
perte de neurones et une gliose (c’est une réaction cicatricielle), ainsi
qu’une migration neuronale anormale (la migration est fondamentale
dans le processus de formation du cerveau). La substance blanche
cérébrale est également touchée et montre des signes de gliose.
La gliose est définie comme une prolifération des cellules cicatricielles
(astrocytes) dans des situations de blessure ou de lésion, et c’est un
processus non spécifique qui touche le cerveau dans diverses maladies
et aussi au cours du vieillissement.
Les techniques d’image :
la résonance magnétique
La RM cérébrale peut montrer des lésions non spécifiques au
niveau de la substance blanche du cerveau dès l’âge de 12 mois
lorsque le processus de myélinisation est avancé. La myélinisation est
fondamentale pour garantir la communication entre neurones ou entre
neurones et organes, car elle isole l’axone et permet une transmission
rapide et intense du signal, comme le ferait la gaine d’un câble
électrique.
Il s’agit d’anomalies du signal de la résonance au niveau de la
substance blanche des centres semi-ovales et de la région
périventriculaire (zones connues comme substance blanche profonde).
Ces changements évoquent une gliose.
Par la suite, de petits kystes peuvent apparaître dans ces mêmes aires
de substance blanche. Les kystes sont des dilatations des espaces
périvasculaires (autour des vaisseaux sanguins). Ces kystes présentent
des caractéristiques très homogènes parmi les enfants atteints d’un
syndrome de Lowe bien que leur étendue puisse aller de changements
minimes à des lésions très diffuses. Il s’agit d’anomalies qui n’exigent pas
un traitement spécifique, par conséquent la réalisation d’une RM cérébrale
n’est pas indispensable. Il est cependant important de connaître ces
anomalies parce qu’elles peuvent aider à établir une corrélation avec les
symptômes neurologiques que présentent ces enfants.
44 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Les mécanismes cellulaires
Aujourd’hui, les bases génétiques et le défaut enzymatique à l’origine du
syndrome de Lowe sont bien connus, mais on n’est pas arrivé à cerner
les mécanismes qui provoquent les symptômes neurologiques et les
lésions cérébrales.
D’une part, on sait qu’une fonction anormale de la protéine OCRL1 peut
interférer avec le développement normal du système nerveux central.
Cela a déjà été expliqué précédemment.
D’autre part, on pense que l’accumulation lysosomale de
phosphatidylinositol 4,5-diphosphate, substrat de l’enzyme
déficitaire dans le syndrome de Lowe, peut produire la dilatation sous
forme de kystes des espaces périvasculaires. Cette théorie repose
sur le fait que les patients atteints d’autres maladies qui provoquent
une accumulation de produits au niveau lysosomal (par exemple, les
mucopolysaccharidoses, ou MPS) présentent aussi ces dilatations
périvasculaires dans la substance blanche périventriculaire.
Les lysosomes sont des organites ou compartiments cellulaires
chargés de la digestion des cellules. Ce sont des « poches » remplies
d’enzymes et leur rupture peut entraîner la mort cellulaire.
Figure 20. Image propre.
Point de vue neurologique I 45
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
RÉSUMÉ
• Le système nerveux a une structure
très complexe et son unité fonctionnelle
est le neurone. Le développement normal
de cette structure tellement complexe
requiert de nombreux phénomènes de
migration (implique une polarisation) et de
communication cellulaire.
• Toutes les cellules qui requièrent un haut niveau de
polarisation au cours du développement, comme les
neurones et les cellules du tubule rénal, sont touchées si la
protéine OCRL1 ne fonctionne pas bien.
• La manifestation neurologique la plus précoce est
l’hypotonie musculaire, qui se manifeste les premiers
jours ou mois de la vie sous forme de succion et de
déglutition faibles.
• L’hypotonie musculaire peut entraîner d’autres altérations
comme le reflux gastro-œsophagien, la présence de hernies
inguinales, de scoliose, de luxations articulaires…
• Un retard dans les principales étapes du développement
neurologique est fréquent, ainsi qu’un déficit intellectuel
plus ou moins important.
• Les troubles du comportement sont également
fréquents : irritabilité, caprices, entêtement, obsessions,
comportements autistes, agressions, etc., ainsi que certains
comportements répétitifs et des stéréotypies.
• Dans les études sur le cerveau des patients atteints d’un
syndrome de Lowe, on a constaté un moins grand nombre
de neurones et la présence d’une gliose (changements
cicatriciels) ainsi que des dilatations kystiques autour des
vaisseaux sanguins.
• Les études par résonance magnétique peuvent mettre
en évidence ces changements au niveau de la substance
blanche et la présence des dilatations kystiques.
• Le mécanisme biologique (la physiopathologie) produisant
les manifestations neurologiques n’est pas tout à fait bien
établi mais des phénomènes comme une polarisation
anormale et une altération de la fonction des lysosomes
peuvent se produire.
46 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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B. Le comportement
Le comportement est la manière d’agir des personnes en fonction
de leur environnement, de leur situation personnelle, des stimulations
qu’elles reçoivent.
Ni les anomalies intellectuelles ni les anomalies comportementales
n’ont été bien étudiées chez les patients porteurs de mutations du
gène OCRL1.
Bien qu’en 1952 Lowe ait décrit d’importants troubles du
comportement accompagnés d’un retard mental modéré à
sévère, aujourd’hui nous savons que le spectre de manifestations
cliniques comportementales est beaucoup plus large et, dans
l’état actuel des connaissances, imprévisible.
Cela dit, il semble logique que les caractéristiques du comportement
puissent être liées au niveau intellectuel du patient, ainsi qu’à
ses difficultés sensorielles (essentiellement visuelles). Mais, par
ailleurs, il y a des comportements spécifiques à certains syndromes
génétiques qui ne sont en corrélation avec aucun de ces deux
aspects et qui sont particuliers et caractéristiques du syndrome.
Par exemple, les filles atteintes d’un syndrome de Rett se frottent
les mains et les garçons atteints d’un syndrome de PraderWilli
sont obsédés par la nourriture, ce qui est caractéristique de ces
syndromes et ne pas être prédit en fonction du niveau intellectuel
des enfants. Ces aspects particuliers sont mal connus dans le
syndrome de Lowe.
La plus grande étude qui ait été faite (Kensworthy et coll. 1993)
portait sur 47 enfants âgés de plus 6 ans de l’association
américaine (LSA). Ces enfants ont fait l’objet d’une étude
téléphonique à l’aide du test Vineland Adaptive Behavior Scale (le
même que celui qui est aujourd’hui utilisé dans la version mise à
jour du projet #LoweResearchProject). Ce test évalue la capacité
d’adaptation aux tâches de la vie quotidienne.
Dans l’étude de Kensworthy, les enfants atteints d’un syndrome
de Lowe ont obtenu, dans l’ensemble, des valeurs inférieures à
celles de la population de référence du même âge, c’est-à-dire
qu’ils avaient plus de problèmes d’adaptation, d’indépendance et
de développement physique que les enfants sains de leur âge. Il
Point de vue neurologique I 47
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
semblait toutefois que le problème visuel n’ait pas été un facteur
déterminant important de ces différences.
Dans l’étude en question, on a observé que 25 % des enfants
diagnostiqués comme atteints d’un syndrome de Lowe avaient une
intelligence normale ou bien située dans la zone limite (borderline).
Dans 50 % des cas, les enfants souffraient d’un retard mental
profond ou sévère et les 25 % restants d’un retard mental léger ou
modéré.
Quant au comportement inadapté, la comparaison des enfants
atteints d’un syndrome de Lowe avec d’autres enfants souffrant d’un
handicap intellectuel similaire a montré qu’en tant que groupe ils ont
un degré plus élevé d’agressivité (auto et hétéroagressivité, c’està-dire s’agresser/agresser par des griffures, des morsures ou des
coups), de maniérismes et de difficulté à accepter les habitudes, et
ont aussi souvent des stéréotypies (gestes plus ou moins complexes
involontaires) et une certaine tendance à l’irritabilité. En revanche, ils
n’avaient pas un degré plus élevé de comportements antisociaux,
de révolte, de méfiance ou d’hyperactivité (dans ce dernier cas, les
avis sont divergents et il y a peu d’études concluantes). Les caprices,
les aveuglements/l’entêtement et les stéréotypies (en particulier, le
battement de bras) comptent parmi les caractéristiques les plus
souvent rapportées par les familles. Les caprices ont été signalés chez
94 % des patients.
L’âge reconnu comme étant celui où se présentaient le plus de
problèmes comme les caprices, l’irritabilité et les autoagressions
se situait entre 12 et 15 ans. Pour le reste des comportements, il
est difficile de définir clairement l’âge de plus grande prédisposition
mais il semble qu’à l’exception des stéréotypies qui sont plus
caractéristiques de l’enfance la préadolescence et l’adolescence
sont les époques qui présentent un risque majeur de problèmes
comportementaux.
Les troubles de l’adaptation ne semblent pas être liés au niveau
socioéconomique des familles.
Parmi les autres stéréotypies décrites chez les patients atteints d’un
syndrome de Lowe, citons l’insertion de parties du corps ou d’objets,
par exemple le doigt dans l’œil. Et aussi le fait de placer les objets
ou les mains devant les yeux en les examinant. Ces stéréotypies ont
48 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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également été observées chez des enfants souffrant de déficits visuels
et seraient justifiées par cette altération sensorielle.
Les caprices et les réponses exagérées de frustration sont habituels
chez les enfants ayant des traits du spectre autistique ; dans le cas du
syndrome de Lowe, cependant, beaucoup d’enfants présentent ces
troubles du comportement sans avoir de dysfonctionnements dans
l’aire de la communication, c’est-à-dire sans avoir de traits autistiques.
L’autisme est un problème du développement qui affecte
essentiellement la communication, la socialisation et qui est
généralement accompagné d’intérêts restreints, d’activités répétitives
et de rigidité comportementale. Comme dans d’autres maladies à base
génétique, certains enfants atteints d’un syndrome de Lowe peuvent
remplir des critères diagnostiques du trouble du spectre autistique et
peuvent bénéficier d’un traitement psychologique ciblé sur ce trouble.
Une bonne conclusion de tout ce qui a été dit est que le
comportement, si l’on veut pouvoir faire une quelconque prédiction,
doit être interprété dans le contexte intellectuel de chaque enfant,
et, compte tenu du fait que le degré d’intelligence chez les enfants
atteints d’un syndrome de Lowe se situe dans la plage de normalité,
doit être traité de façon personnalisée et avec prudence.
Le comportement des enfants porteurs d’une mutation de l’OCRL1
est une cause incontestable de stress dans la famille ; pourtant, les
parents qui ont participé aux études décrites ont rapporté des niveaux
de stress similaire à ceux des parents d’enfants normaux.
En général, les problèmes de comportement interfèrent dans une
mesure plus limitée avec la scolarisation des enfants atteints d’un
syndrome de Lowe qu’avec les activités qu’ils réalisent avec leur
famille dans les lieux publics.
Diagnostics
Le diagnostic des différents problèmes de comportement permet,
en plus de les classer afin d’être en mesure de mieux les étudier, de
réaliser un traitement psychologique ou pharmacologique bien orienté.
Jusqu’à 25 % des patients atteints d’un syndrome de Lowe ont, en
plus, un diagnostic spécifique d’un problème comportemental ou
neuropsychiatrique.
Point de vue neurologique I 49
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
En général, les diagnostics établis de façon plus précoce (dans les
premières années de la vie) sont le trouble du spectre autistique (qui
peut se manifester sous ses différentes formes allant de très léger à
plus sévère), les troubles obsessionnels compulsifs et le trouble du
déficit de l’attention et hyperactivité ou bien de contrôle des pulsions.
Ces troubles peuvent apparaître chez 40 % des patients, bien qu’il en
existe parfois plus d’un chez un même patient.
À partir de l’âge de 7 à 8 ans, il semble que le trouble de l’anxiété
généralisée, le trouble des phobies sociales ou des phobies
spécifiques et la crise comportementale (caprices) sont plus souvent
diagnostiqués. Ceux-ci semblent moins fréquents que les précédents,
avec des prévalences proches de 10 à 15 % des patients.
Traitement
Le traitement des problèmes de comportement est complexe
et demande la collaboration de la famille, du milieu scolaire et du
thérapeute lui-même. L’approche psychothérapeutique comme
l’approche pharmacologique (en cas de besoin) doivent être
coordonnées entre elles et avec le reste.
L’entraînement et l’aide apportée aux parents, ainsi que la
personnalisation du traitement, sont fondamentaux. Les adaptations
scolaires décidées de concert avec le psychologue sont également
essentielles.
Pour ce qui de la médication, on utilise généralement les
médicaments qui sont administrés à d’autres patients présentant ces
troubles du comportement, car aucun effet secondaire important n’a
été enregistré.
Pour les problèmes d’agressivité et les caprices, on peut citer
l’utilisation de rispéridone, un médicament qui s’est avéré très utile
chez les enfants souffrant d’un trouble du spectre autistique, même
à faibles doses. Dans le cas du trouble de l’hyperactivité et du déficit
de l’attention, le médicament le plus éprouvé chez les patients atteints
d’un syndrome de Lowe est le méthylphénidate. Pour les troubles
spécifiques comme les phobies ou obsessions/compulsions, les
médicaments inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, comme la
sertraline, sont de premier choix.
50 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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RÉSUMÉ
• Les caractéristiques du comportement
peuvent être liées au niveau
intellectuel du patient, ainsi qu’à ses
difficultés visuelles.
• Mais, par ailleurs, il y a des comportements
particuliers à certains syndromes génétiques, ce qui
a été peu étudié dans le syndrome de Lowe.
• De nos jours, on sait que le handicap intellectuel
associé au syndrome de Lowe est très variable, 25
% des enfants diagnostiqués comme atteints d’un
syndrome de Lowe ayant une intelligence normale ou
limite, 25 % un retard mental léger ou modéré et 50
% un retard mental profond ou sévère.
• Les enfants atteints d’un syndrome de Lowe, en tant
que groupe, ont un degré plus élevé d’agressivité, de
maniérismes et de difficulté à accepter les habitudes,
et ont aussi souvent des stéréotypies.
• Les caprices, les aveuglements/l’entêtement
et les stéréotypies sont les caractéristiques que les
familles signalent le plus.
• Il semble qu’à l’exception des stéréotypies
qui sont plus caractéristiques de l’enfance la
préadolescence et l’adolescence sont les
époques qui présentent un risque majeur de
problèmes comportementaux.
• Le traitement des problèmes de comportement
est complexe et demande la collaboration de la
famille, du milieu scolaire et du thérapeute lui-même.
L’approche psychothérapeutique comme l’approche
pharmacologique (en cas de besoin) doivent être
coordonnées entre elles et avec le reste.
Point de vue neurologique I 51
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
C. Épilepsie
Une crise d’épilepsie est un processus cérébral subit et limité qui se
traduit par l’activité excessive et synchronisée d’un groupe de neurones.
Cette décharge peut être focale ou s’étendre à d’autres régions par le
biais d’un processus de propagation.
Lorsqu’une crise est focale, normalement le patient ne perd pas
connaissance. Lorsqu’une crise est généralisée, il se produit
habituellement une déconnexion de l’environnement et le patient n’a
aucun souvenir de l’épisode.
Il convient de signaler qu’une crise convulsive ne s’accompagne pas
toujours d’une perte de conscience et de mouvements corporels
singuliers.
Les crises d’épilepsie peuvent être associées à des convulsions, une
rigidité musculaire, une perte de tonus musculaire, des tremblements,
des myoclonies ou des secousses généralisées. D’autres fois, les crises
d’épilepsie peuvent consister simplement en un arrêt de l’activité sans
production de convulsions.
On parle d’épilepsie lorsque le cerveau, pour une quelconque raison,
présente une prédisposition à avoir des crises d’épilepsie récurrentes.
L’épilepsie est un symptôme relativement fréquent dans les erreurs
innées du métabolisme (EIM). Les mécanismes par lesquels les
différentes EIM peuvent produire des crises d’épilepsie sont très variés.
Diagnostic
Le diagnostic d’une crise d’épilepsie est établi à partir du dossier
médical (la symptomatologie du patient est fondamentale) et de l’électroencéphalogramme ou EEG.
L’EEG est un enregistrement de l’activité électrique des neurones. Il
existe des facteurs externes qui favorisent l’apparition d’anomalies EEG,
et qui sont appliqués systématiquement pendant les enregistrements
pour optimiser le rendement du test.
Ces facteurs favorisants sont les suivants : effectuer un enregistrement
lors du sommeil, avec des manœuvres d’hyperventilation (respirer plus
profondément et plus fréquemment), avec une stimulation lumineuse
52 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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intermittente, avec des stimulus visuels ou auditifs, etc.
Effectuer un enregistrement EEG dans ces conditions améliore les
possibilités diagnostiques de cette méthode d’exploration.
Il existe un grand nombre et différents types de crises d’épilepsie, de
même que l’EEG donne des résultats différents selon le type de crise
que présente le patient, la maladie de base, l’utilisation d’une médication
antiépileptique...
L’épilepsie dans le syndrome de Lowe
L’épilepsie touche 50 % des enfants atteints d’un syndrome de Lowe. Sa
survenue est plus fréquente au cours des 6 premières années de la vie.
Les convulsions fébriles (crises d’épilepsie coïncidant avec
des processus fébriles) peuvent être une première manifestation
d’épilepsie chez ces enfants, aussi est-il conseillé d’effectuer un électroencéphalogramme et de prévenir le risque de récurrences.
Le type de crises d’épilepsie et les anomalies qui sont décelées dans
l’électro-encéphalogramme peuvent varier tout au long de la vie d’un
même patient.
Figure 21. Électro-encéphalogramme (EEG).
Tirée de http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Spike-waves.png
Point de vue neurologique I 53
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Les enfants atteints d’un syndrome de Lowe peuvent avoir les types
de crises suivants : partielles complexes, tonico-cloniques (ces deux
premiers types semblent être les plus fréquents), myocloniques,
atoniques, toniques, absences atypiques et spasmes en flexion (ces
derniers surviennent généralement lors de la première année de la vie).
L’EEG montre souvent des crises qui se déclenchent en différents
points des deux hémisphères cérébraux avec une prédominance dans
les régions frontales et qui, normalement, ne sont pas corrélées aux
anomalies observées dans la résonance magnétique cérébrale,
ce qui fait qu’en règle générale elles ne requièrent pas un traitement
chirurgical. Or, les patients présentant une lésion cérébrale dans
la résonance magnétique sont ceux qui souffrent le plus souvent
d’épilepsie.
Le choix du médicament antiépileptique doit se faire
en fonction du type de crise et des anomalies de l’EEG. Il
est possible qu’un médicament qui, à un moment donné, a
été efficace pour contrôler un type de crise cesse de l’être
lorsque l’enfant contracte un nouveau type de syndrome
épileptique. En général, des médicaments antiépileptiques
de toutes sortes ont été utilisés chez les patients atteints
d’un syndrome de Lowe (acide valproïque, carbamazépine,
phénobarbital, éthosuximide…) et leur efficacité dépend
des caractéristiques épileptiques de chaque patient à chaque moment
de son développement.
Il a été rapporté que plus de la moitié des patients atteints d’un
syndrome de Lowe et d’épilepsie ont une épilepsie résistante aux
médicaments, c’est-à-dire difficile à maîtriser par des médicaments.
La plupart d’entre eux prennent au moins deux médicaments
antiépileptiques. La moitié environ des patients associent deux ou
plusieurs types de crises différentes.
À noter que les médicaments peuvent avoir des effets indésirables,
et qu’aucun médicament antiépileptique n’a été signalé comme étant
totalement contre-indiqué dans cette maladie.
Lorsque l’épilepsie survient et est difficile à maîtriser, elle peut déterminer
dans une large mesure la qualité de vie du patient et de sa famille, et
entraîner une détérioration neurologique ; par conséquent, une prise en
charge spéciale par des neuropédiatres/neurologues est requise.
54 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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RÉSUMÉ
• Une crise d’épilepsie est un
processus cérébral subit et limité
qui se traduit par l’activité excessive
et synchronisée d’un groupe de
neurones.
• On parle d’épilepsie lorsque le cerveau,
pour une quelconque raison, présente une
prédisposition à avoir des crises d’épilepsie
récurrentes.
• L’épilepsie est un symptôme relativement
fréquent dans les erreurs innées du
métabolisme.
• Le diagnostic d’une crise d’épilepsie est établi
à partir du dossier médical (la symptomatologie
du patient est fondamentale) et de l’électroencéphalogramme.
• L’épilepsie touche 50 % des enfants atteints d’un
syndrome de Lowe.
• Les convulsions fébriles peuvent être une
première manifestation d’épilepsie chez ces
enfants.
• Le type de crises d’épilepsie et les anomalies qui
sont décelées dans l’électro-encéphalogramme
peuvent varier tout au long de la vie d’un même
patient.
• L’épilepsie dont souffrent les patients atteints
d’un syndrome de Lowe est parfois résistante
au traitement pharmacologique et détermine une
détérioration importante de leur qualité de vie.
Point de vue neurologique I 55
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
5. Les troubles
hématologiques
56 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Le sang
C’est un fluide qui circule dans les vaisseaux sanguins et remplit une
fonction de transport et de maintien des équilibres dans l’ensemble
de l’organisme. Il est constitué, d’une part, de cellules et d’éléments
figurés et, d’autre part, de plasma, un fluide dans lequel sont
suspendues les cellules corpusculaires.
Les cellules et les éléments figurés sont regroupés en
leucocytes (ou globules blancs) (ce sont les cellules), en hématies
(ou globules rouges) et en plaquettes.
Dans la partie liquide, ou plasma, circule une grande quantité de
protéines et d’autres substances organiques (protéines, hormones…)
et inorganiques (ions, éléments-trace…).
Pour que les protéines du sang aient une fonction normale, le pH
sanguin, c’est-à-dire son degré d’acidité, doit être correctement régulé.
Certains troubles hématologiques que l’on retrouve chez les patients
atteints d’un syndrome de Lowe sont dus à la maladie rénale ;
d’autres, en revanche, ont une origine différente et, comme nous le
verrons, parfois mal connue.
Troubles hématologiques pouvant s’expliquer
par une atteinte rénale
• Un déséquilibre du pH peut s’expliquer par une atteinte rénale
au niveau du tubule (chapitre 2.2), comme une acidose
métabolique, par la perte urinaire de bicarbonate.
• D’autres substances mal contrôlées du fait que la fonction du tubule
rénal est altérée peuvent donner lieu à des altérations des taux de
potassium, de calcium et de phosphore (chapitre 3).
• On observe parfois un faible taux de carnitine dans le sang
chez près d’un tiers des patients. La carnitine est une molécule
nécessaire au fonctionnement normal de la mitochondrie, c’està-dire l’organite cellulaire qui produit l’énergie requise pour que la
cellule reste vivante et que toutes ses fonctions cellulaires soient
adéquates.
Les troubles hématologiques I 57
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Figure 22. La mitochondrie.
Tirée de http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Animal_mitochondrion_
diagram_es.svg?uselang=es
Bien que cette question soit peu étudiée, il semble que l’affection
rénale puisse entraîner une perte de carnitine par les urines, ce
qui est également le cas dans d’autres maladies associées à un
dysfonctionnement tubulaire.
• Le déclin de la fonction rénale est généralement associé à une
augmentation de la créatine dans le sang, observable dans les
bilans biologiques dans les cas où la fonction rénale est compromise.
Troubles hématologiques : autres marqueurs
• Des élévations du taux de cholestérol total, des HDL (lipoprotéines
de haute densité, connues sous le nom de bon cholestérol), de la
LDH et de la créatine kinase, qui est une enzyme du muscle,
ont été occasionnellement rapportées. Bien que ces résultats aient
été constatés chez certains patients, leur signification clinique et leur
cause sont inconnues.
• Les enzymes AST (aspartate aminotransférase) et la LDH (lactate
déshydrogénase) peuvent se situer 2 à 3 fois au-dessus du seuil de
référence ou des valeurs normales. Ce sont des enzymes du foie mais
58 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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aussi du muscle. Une fois encore, leur cause et leur signification sont
inconnues.
• D’autres marqueurs susceptibles d’être augmentés sont l’α-2
globuline, la phosphatase acide (PA), la thyroxine (T4) et la globuline
liant la thyroxine (TBG, de l’anglais : thyroxine-binding globulin).
Ces deux derniers sont impliqués dans la fonction de la thyroïde
(se reporter à la section Troubles endocriniens). Le taux de lipase et
d’amylase peut aussi être augmenté dans de rares cas.
• La vitesse de sédimentation globulaire (VSG), qui est un
marqueur non spécifique d’inflammation, peut aussi être augmentée
sans avoir une signification évidente.
• Comme chez bien d’autres enfants atteints de maladies chroniques
et neurologiques, il peut exister un certain degré d’anémie d’origine
multifactorielle, y compris l’anémie par carence en fer.
Troubles de l’hémostase
L’hémostase est l’ensemble des mécanismes concourant à éviter le
saignement en cas de rupture d’un vaisseau sanguin. Les processus
de l’hémostase dépendent de la vasoconstriction du vaisseau (le
vaisseau sanguin endommagé se contracte pour diminuer son calibre),
de l’agrégation des plaquettes qui forme un bouchon plaquettaire et
des protéines ou cascade de la coagulation. Ces trois processus sont
différents mais ils agissent de manière conjointe et interdépendante.
• Chez les patients atteints d’un syndrome de Lowe, une augmentation
du temps de saignement, et donc un saignement excessif lors des
opérations chirurgicales, a été observée. Il semble que le problème
vient des plaquettes qui ne s’activent pas normalement, ce qui
fait que les agrégats de plaquettes qui évitent le saignement ne se
forment pas bien. Par ailleurs, la présence de plaquettopénie,
ou diminution du nombre des plaquettes au-dessous des
chiffres normaux, a également été observée. Pour toutes ces
raisons, il est recommandable de soumettre tous les patients à
une étude de coagulation (y compris le PFA-100 ou analyseur
de la fonction plaquettaire), notamment avant les interventions
chirurgicales, nécessaires chez presque tous les patients (dentaires,
ophtalmologiques). Si des anomalies sont décelées lors de la
coagulation, leur traitement est indiqué avant la chirurgie.
Les troubles hématologiques I 59
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
5.1 H
outils de diagnostic
et de suivi
Les manifestations cliniques ou les symptômes des
troubles hématologiques sont généralement rares.
En l’occurrence, les analyses de sang et d’urine
pour leur diagnostic et leur suivi sont essentielles.
5.2 Options
thérapeutiques
symptomatiques
L’acidose métabolique exige un apport d’alcalins
du type bicarbonate. Ces alcalins peuvent être administrés sous
forme de citrate de potassium (solution de Sohl) qui permet de
restituer le potassium aux patients qui le perdent dans les urines.
Du phosphore peut également être ajouté à cette solution afin de
remédier à sa perte chez ceux qui ne peuvent pas le réabsorber (se
reporter au chapitre 2.2).
Si un déficit de carnitine dans le sang est décelé dans les études
analytiques, un traitement par la carnitine pourra être effectué par
voie orale afin de normaliser les valeurs sanguines.
Les autres troubles rapportés, selon la signification clinique et la
symptomatologie associée, devront être traités.
Pour ce qui est des troubles de l’hémostase, il n’existe qu’une
bibliographie limitée mais l’expérience personnelle nous indique que
l’acide tranexamique a été utilisé avec succès, ce qui doit être évalué
chez chaque patient par les spécialistes dans le cadre préopératoire.
60 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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RÉSUMÉ
• Les patients atteints d’un syndrome
de Lowe présentent des troubles
hématologiques divers.
• Certains peuvent être dus à la maladie
rénale, d’autres en revanche ont une
origine différente et parfois mal connue.
• L’acidose métabolique et les altérations
des taux de potassium, de calcium et de
phosphore sont dues à la tubulopathie et sont
fréquentes.
• La carnitine, molécule nécessaire à la fonction
mitochondriale, apparaît anormalement
basse chez de nombreux patients et une
supplémentation est nécessaire chez bon
nombre d’entre eux.
• Des élévations du taux de cholestérol total, des
HDL, de la LDH, de la créatine kinase, des AST
et LDH, de la thyroxine (T4) et de la VSG ont été
occasionnellement rapportées.
• Comme chez bien d’autres enfants atteints de
maladies chroniques et neurologiques, il peut
exister un certain degré d’anémie d’origine
multifactorielle, y compris l’anémie par carence
en fer.
•C
hez les patients atteints d’un syndrome
de Lowe, une augmentation du temps de
saignement a été observée. Il semble
que le problème vient des plaquettes. Il
est important d’écarter ce défaut avant la
réalisation d’opérations chirurgicales, puisqu’un
traitement peut être effectué.
Les troubles hématologiques I 61
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
6. Troubles
endocriniens
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L’endocrinologie est une branche de la médecine qui étudie
la fonction normale des glandes, l’action des hormones, les
conséquences métaboliques et leurs anomalies.
Les glandes sécrètent des substances appelées hormones qui
participent à la croissance et au développement de l’individu, au
métabolisme ainsi qu’à la reproduction et à la différenciation cellulaire
tout en les contrôlant.
Le système endocrinien dispose de différentes glandes en divers
points de l’organisme qui, pour réaliser leur action, sécrètent les
hormones correspondantes dans le courant sanguin ou de manière
plus rapprochée. Ces hormones peuvent agir sur un seul organe ou
sur de nombreux organes en même temps.
En ce qui concerne le syndrome de Lowe, de très rares anomalies
endocriniennes ont été rapportées.
Croissance
Dans certaines descriptions de cas cliniques publiés antérieurement,
il est indiqué que les enfants atteints d’un syndrome de Lowe
présentent un poids et une longueur adaptés à l’âge gestationnel
au moment de la naissance. Ensuite, un ralentissement de la vitesse
de croissance est constaté au-delà de l’âge de 2 à 3 ans, le poids
comme la taille restant en dessous du percentile 3 (qui se maintient
jusqu’à la taille finale).
En ce qui concerne la taille, les valeurs affichent une distribution
normale qui peut être représentée sur une cloche de Gauss. On
estime que les tailles normales sont celles qui sont situées entre ±
2 écarts types (ET), pour l’âge, le sexe et le groupe ethnique. Une
taille considérée comme basse est celle qui est représentée sur le
graphique de référence en dessous du percentile 3 (elle correspond
à environ -2 ET).
Troubles endocriniens I 63
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Figura 23. Graphique de croissance standard de la population
espagnole.
Il est fort probable que les enfants atteints d’un syndrome
de Lowe présentent une croissance naturelle en dessous du
percentile 3 associée à leurs caractéristiques cliniques et que
des graphiques conformes à leur croissance linéaire soient
donc nécessaires. C’est le cas notamment d’autres syndromes
génétiques (trisomie 21 ou syndrome de Down, syndrome de
Turner…), où les graphiques de croissance des patients sont
adaptés à leur maladie.
Une connaissance du patron spécifique de croissance chez des
enfants atteints d’un syndrome de Lowe peut aider à comprendre
des aspects de la maladie et à diagnostiquer des pathologies
associées impliquant un écart de ce patron de croissance.
64 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Figura 24. Radiographie du poignet. Image propre.
Un des tests complémentaires essentiels pour compléter l’étude
de la croissance est la maturation osseuse que l’on connaît en
effectuant une radiographie de la main gauche et en la comparant
à des standards (Atlas Greulich & Pyle). Dans le cas du syndrome
de Lowe, ils indiquent que les enfants présentent une maturation
osseuse retardée.
Dans les mises à jour effectuées par l’Association du syndrome
de Lowe (LSA), 17 % des patients étudiés étaient traités par une
hormone de croissance (avec une étude et un diagnostic de
déficience de GH) ; or, il n’existe pas de données sur ses effets à
long terme ni de recommandations spécifiques pour les patients
atteints d’un syndrome de Lowe.
Troubles endocriniens I 65
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Cryptorchidie
La cryptorchidie est l’absence de descente des testicules dans
la bourse scrotale. Il s’agit d’une anomalie du développement qui
est relativement fréquente chez les enfants présentant un faible
tonus musculaire (hypotonie). Bien qu’il n’existe pas de publications
scientifiques à ce sujet, les enquêtes précédentes semblent montrer
que, chez les nouveau-nés atteints d’un syndrome de Lowe, elle se
produit chez un tiers d’entre eux, et que chez un tiers de ce tiers les
testicules descendent de façon spontanée au cours de la première
enfance. Les nouveau-nés chez lesquels une descente spontanée
ne se produit pas doivent être évalués par un spécialiste avant l’âge
de 2 ans afin de déterminer quel est le traitement le plus approprié.
Puberté
Dans certains cas, la puberté peut être retardée, ce qui doit être
évalué par un endocrinologue. Or, une fois encore, les publications
scientifiques à ce sujet sont inexistantes.
6.1 Outils de diagnostic et de suivi
Il est très important qu’un endocrinologue effectue un contrôle
régulier en vérifiant que la croissance est adéquate et en contrôlant
d’autres complications éventuelles.
66 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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RÉSUMÉ
• Les patients atteints d’un syndrome
de Lowe présentent divers troubles
endocriniens.
• La réalisation de graphiques de
croissance pour des enfants atteints d’un
syndrome de Lowe est nécessaire pour connaître
et évaluer leur développement pondéro-statural.
• En cas de déficit en hormone de
croissance (GH), l’administration de celle-ci
peut être indiquée bien que les publications
scientifiques sont rares et qu’il n’existe pas de
recommandations cliniques validées.
• La cryptorchidie, ou absence de descente des
testicules dans la bourse scrotale, est fréquente
chez les enfants atteints d’un syndrome de Lowe
et un traitement peut être requis dans certains
cas.
• L’existence d’une puberté retardée a
également été rapportée.
Troubles endocriniens I 67
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
7. Les
anomalies
dentaires
68 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Les anomalies dentaires et buccales chez les enfants atteints d’un
syndrome de Lowe sont relativement fréquentes.
Certaines sont associées au mécanisme même de la maladie, c’està-dire qu’il existe une altération primaire de la dentition associée
au syndrome de Lowe. Or, d’autres anomalies viennent s’y ajouter
qui dépendent du trouble neurologique et moteur que ces enfants
peuvent présenter, ainsi que d’autres facteurs métaboliques ou d’un
manque de calcification et de vitamine D.
En général, l’éruption des dents de lait est normale, à un âge
approprié, bien que de nombreux patients nécessitent l’extraction
d’une pièce des « dents de lait ». L’éruption de la dentition définitive
en revanche peut être retardée.
Les problèmes comme un palais haut, des caries (tous deux
très fréquents chez des patients présentant des problèmes
neurologiques, ayant tendance à avoir une mauvaise position et
une hypotonie de la langue, une déglutition anormale, une hygiène
buccale difficile…) ou la présence d’une double rangée de dents,
de kystes dentaires ou des altérations de la formation de la dentine
(plus spécifiques des patients atteints d’un syndrome de Lowe) sont
relativement fréquents (de 5 à 25 %).
La gingivite et d’autres problèmes des gencives sont également
fréquents chez les patients atteints d’un syndrome de Lowe.
Dans la bouche comme sur la peau, on peut observer des kystes
tout à fait caractéristiques du syndrome de Lowe d’un point de vue
histologique (lorsque leurs différents tissus sont étudiés). En ce qui
concerne les kystes sur les gencives, normalement ils évoluent vers
une résolution spontanée, mais dans d’autres cas une intervention
par un spécialiste est requise.
Les anomalies dentaires I 69
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
7.1 O
utils de diagnostic et de suivi
Il est très important qu’un contrôle périodique soit réalisé par un
odontologiste, qui sera chargé de vérifier que la dentition est normale
et de conseiller les familles sur les techniques d’hygiène buccale.
7.2 O
ptions thérapeutiques
symptomatiques
Toutes les anomalies dentaires et gingivales décrites impliquent la
réalisation fréquente d’interventions odontologiques (chez 70 % des
patients), pour lesquelles il convient de ne pas oublier la nécessité
d’évaluer d’abord la coagulation afin de prévenir le saignement (se
reporter au chapitre 2.4).
Par ailleurs, il est important, pour le confort du patient, d’évaluer la
nécessité d’une anesthésie locale ou générale légère, qui est requise
dans une moindre mesure lorsque le patient est plus âgé.
Dans le cas d’une mauvaise position de la langue et d’un palais
haut ou ogival, ce qui interfère autant avec la déglutition qu’avec la
diction normale des mots, l’aide d’un orthophoniste expérimenté en
déglutition est fondamentale.
70 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Résumé
• Les patients atteints d’un syndrome
de Lowe présentent des anomalies
dentaires diverses.
• Certaines peuvent être dues, de façon
primaire, au syndrome de Lowe lui-même,
mais d’autres ont une origine différente et,
bien souvent, multifactorielle (hygiène buccale,
hypotonie avec mauvaise position de la
langue…).
•P
armi les plus fréquentes, on peut souligner le
retard dans la chute des dents « de lait » et le
retard dans l’éruption de la dentition définitive.
•L
’apparition de kystes et d’autres complications
sur les gencives sont également fréquentes.
Les kystes sont assez caractéristiques de cette
maladie et disparaissent parfois d’eux-mêmes.
• La fréquente nécessité d’interventions
odontologiques, au cours desquelles il est
important de ne pas oublier la tendance au
saignement, fait qu’il convient d’évaluer
l’hémostase et la coagulation.
Les anomalies dentaires I 71
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Proposition de suivi diagnostique et
thérapeutique odontologique du patient
atteint d’un syndrome de Lowe
Entre 18 et 24 mois
• Première visite chez l’odontologiste : évaluer l’éruption
des dents de lait.
• Conseils de soins et de prévention : fluor et brossage.
À 3 ans
• Première étude complète : dents de lait, examen des
maxillaires, du palais, de la fonction de mastication, des
gencives...
• Mesures de prévention : application de vernis fluoré,
brossage.
• Suivi annuel.
À 6 ans
• RX panoramique
• En présence d’un palais étroit, traitement orthodontique
pour élargir le palais (Quad Hélix) afin de favoriser
l’éruption des dents permanentes dans une bonne
position.
• Prévention au niveau des premières molaires
permanentes (scellement des rainures).
• Visites de contrôle une fois par an au minimum.
Vers 6 ans
• Révision dentaire et orthodontique. Évaluer les espaces
pour l’éruption dentaire.
72 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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À 12 ans
• RX panoramique.
• Réviser l’évolution de la denture permanente.
• Réviser l’évolution orthodontique.
• S’il n’y a pas eu de traitement orthodontique pendant
l’enfance et en présence d’un rétrécissement du palais :
traitement chirurgical.
• Prévenir la récidive avec contention orthodontique.
• Contrôle annuel : hygiène et prévention de problèmes
parodontaux.
À 16 ans
• RX panoramique.
• Réviser l’évolution de la denture permanente.
• Réviser l’évolution orthodontique.
• S’il n’y a pas eu de traitement orthodontique pendant
l’enfance et en présence d’un rétrécissement du palais :
traitement chirurgical.
• Prévenir la récidive avec contention orthodontique.
Contrôle annuel : hygiène et prévention de problèmes
parodontaux.
• Recherche de dents incluses.
À 18 et 21 ans
• Pareil que pour la révision à 16 ans.
Les anomalies dentaires I 73
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
8. Les
anomalies
de la peau
74 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Les anomalies de la peau chez les patients atteints d’un syndrome
de Lowe sont relativement fréquentes ; pourtant, elles sont rarement
décrites dans la littérature médicale.
Les patients ont souvent une peau flasque, de même que des
articulations lâches. Au toucher, la peau est douce et donne la
sensation qu’elle « est vide ou redondante », surtout pendant
l’enfance. Cette sensation est également accrue par le faible tonus
musculaire des muscles sous-jacents.
Derma
Epidermide
Par ailleurs, on peut observer la présence de kystes aussi bien dans
la bouche que sur la peau.
Figure 25. Structure de la peau et du follicule pileux.
Tirée de http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Anatomy_of_the_skin_de.jpg
La piel I 75
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
On appelle kyste une structure fermée, creuse, bien délimitée,
qui peut se développer sur de nombreuses structures du corps
humain, qu’il s’agisse de cavités ou d’organes solides. Chez les
patients atteints d’un syndrome de Lowe, ils ont été constatés au
niveau cérébral, rénal, buccal, dermatologique… Pour comprendre
la terminologie employée dans les différents textes, il convient de
faire remarquer que toute augmentation de volume est aussi appelée
tumeur. C’est-à-dire qu’un kyste peut être dénommé tumeur.
Lorsque les kystes décrits chez ces patients sont étudiés par un
pathologiste, il découvre qu’ils peuvent être de différents types.
On trouve des descriptions de kystes liés à des follicules pileux
mûrs (trichoépithéliome) et d’autres qui sont liés à des follicules
pileux immatures (kyste éruptif à duvet), de même que des kystes
épidermiques multiples ont été décrits chez certains patients.
Les kystes qui sont localisés dans la zone inférieure du dos ou
la zone des fessiers peuvent être douloureux et, moins souvent,
s’infecter.
Les kystes chez les patients atteints d’un syndrome de Lowe ont
également été observés dans des organes internes comme les reins
ou au niveau cérébral.
On pense que cette prédisposition à présenter des kystes peut
être due à une fonction anormale de la protéine OCRL1. Lorsque
l’OCRL1 ne fonctionne pas correctement, l’accumulation anormale
de certains phosphatidylinositols (PIP2) produirait la lésion et la
sortie d’enzymes des lysosomes (des organites cellulaires dont la
fonction est de digérer des substances), entraînant ainsi une atteinte
cellulaire. Il en résulte une structure kystique dont la localisation et la
taille sont variables.
8.1 Outils de diagnostic et de suivi
Les manifestations cliniques ou les symptômes des lésions cutanées
sont relativement faciles à déceler du fait qu’elles sont visibles.
En présence de telles lésions, celles-ci doivent être évaluées par
un dermatologue. Dans les cas où le siège de la lésion sur la peau
peut entraîner des complications ou si l’aspect est douteux, il faudra
76 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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envisager la réalisation d’une exérèse (extirpation). En l’occurrence,
les troubles de l’hémostase que présentent ces patients (se reporter
au chapitre 2.4) au moment de préparer l’intervention chirurgicale
doivent être pris en compte.
RÉSUMÉ
• Les patients atteints d’un syndrome
de Lowe peuvent présenter des
troubles dermatologiques avec
l’âge.
• Les kystes sont des tumeurs relativement
fréquentes chez ces patients. Leur siège ainsi
que leur taille peuvent être variés. Ils ont été
observés sur la peau, dans la bouche, sur les
reins et au niveau cérébral.
• Il semble que l’apparition de kystes est associée
à l’altération de la fonction de la protéine OCRL1.
• Les kystes qui sont localisés dans la zone
inférieure du dos ou la zone des fessiers peuvent
être douloureux et, moins souvent, s’infecter.
• Dans les cas où le siège de la lésion sur la peau
peut entraîner des complications ou si l’aspect
est douteux, ils peuvent être extirpés en tenant
compte des troubles de l’hémostase que
présentent ces patients.
La piel I 77
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
9. Problèmes
osseux,
articulaires et
orthopédiques
78 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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L’ostéopénie
L’ostéopénie est la diminution de la masse osseuse en dessous
des limites normales. Lorsque l’altération du métabolisme
osseux est beaucoup plus importante, on en arrive à un état de
rachitisme, observé chez des enfants atteints d’un syndrome de
Lowe.
L’ossification, ou formation de l’os, commence au stade
de la vie intra-utérine et s’intensifie considérablement pendant
l’enfance et l’adolescence. Le tissu osseux est en constant
renouvellement (remodelage), c’est-à-dire qu’un nouvel os se
forme qui remplace le vieux. Cela permet à l’os de s’adapter aux
tensions mécaniques auxquelles il est soumis. Le remodelage
s’effectue par le couplage de deux processus : la résorption
ou destruction de l’os, réalisée par les ostéoclastes, et la
formation d’un nouvel os, réalisée par les ostéoblastes.
Pour la minéralisation de l’os, l’existence de quantités adéquates
de calcium et de phosphore dans le sang, normalement
obtenues dans le cadre d’un régime équilibré, est fondamentale.
Le remodelage osseux est un processus qui se poursuit toute
la vie, mais pas avec la même intensité. Il est très important
dans l’enfance et l’adolescence et atteint un pic à l’âge
de 30 ans, mais ensuite c’est la résorption osseuse qui
prévaut sur la formation, en provoquant progressivement une
certaine destruction de masse osseuse. C’est-à-dire qu’il est
essentiel d’obtenir une bonne masse osseuse durant l’enfance,
l’adolescence et la jeunesse, ce qui déterminera l’avenir du
squelette.
Pour quelles raisons l’ostéopénie ou le
rachitisme se produisent-ils dans le cadre
du syndrome de Lowe ?
1. U
ne des raisons importantes pour laquelle il se produit une
altération de la minéralisation des os dans le syndrome
de Lowe est l’altération de la fonction rénale. Les patients
atteints d’un syndrome de Lowe perdent par les urines des
substances essentielles pour la formation de l’os : du calcium
Problèmes osseux, articulaires et orthopédiques I 79
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
et du phosphore, ce qui est dû à une tubulopathie. C’est
pourquoi ils ont besoin de prendre, pendant toute leur vie, des
suppléments d’un grand nombre de substances, plusieurs
fois par jour, afin d’essayer de compenser les pertes rénales.
Dans les cas où la qualité de l’os est fortement altérée
chez ces patients, ils en arrivent à un état de rachitisme
hypophosphatémique (plus fréquent chez des enfants de
moins de 5 ans).
2. D
’autre part, les reins, organes touchés dans le syndrome de
Lowe, ont pour fonction de former de la vitamine D, vitamine
essentielle à la minéralisation osseuse. Chez ces patients, la
concentration plasmatique de vitamine D est généralement
faible en raison de leur atteinte rénale.
3. E
n outre, dans le cas de ce syndrome, où d’autres problèmes
neurologiques peuvent se présenter, l’ostéopénie peut être
le résultat d’une combinaison de ceux-ci et d’autres facteurs,
comme une alimentation perturbée par un problème de
mastication, de déglutition ou de dentition (qui conduit à un
régime anormal) ou bien comme un faible tonus musculaire ou
un manque d’appui/de charge et de déambulation (l’os gagne en
masse osseuse lorsqu’il est soumis à un poids/une traction).
DENSITOMÈTRE OSSEUX
Figure 26. Image propre.
80 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Comment diagnostiquer l’ostéopénie ?
Le diagnostic consiste essentiellement à mesurer la densité
minérale osseuse par des méthodes physiques, comme
l’absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA), fondée sur
l’étude de l’atténuation de deux faisceaux de rayon X en
traversant le tissu osseux.
Quelles sont les conséquences de
l’ostéopénie ?
L’ostéopénie est un facteur de risque important d’ostéoporose et,
par conséquent, de fractures et de déformations osseuses (déjà
fréquentes chez ces enfants à cause de leur faiblesse musculaire
de base). C’est pourquoi il faut la prévenir, si possible, et la
traiter, si elle est décelée avant qu’elle n’ait des conséquences à
long terme. L’obtention d’une minéralisation adéquate pendant
l’enfance s’est avérée être un fait déterminant dans la prévention
de l’ostéoporose de l’adulte.
Comment traiter l’ostéopénie ?
Le plus souvent, tous les enfants atteints d’un SL sont soumis à
un traitement supplémentaire avec du calcium et, parfois, avec de
la vitamine D. Ces éléments seront administrés selon les doses
journalières recommandées et la perte rénale de substances qui
varieront en fonction de l’âge du patient et du trouble rénal.
Actuellement, on a recours aux bisphosphonates, des
médicaments non hormonaux susceptibles de diminuer la
résorption osseuse, et entraînant une augmentation de la masse
osseuse finale. Les plus utilisés sont le pamidronate, l’alendronate
et le risédronate. Les bisphosphonates présentent néanmoins le
risque d’affecter la fonction rénale, déjà altérée chez ces patients.
Ils peuvent aggraver la fonction rénale en provoquant une
altération appelée glomérulopathie ou bien une néphrite tubulointerstitielle. C’est la raison pour laquelle les bisphosphonates
sont déconseillés lorsque la fonction rénale est très altérée (CCR
< 30 ml/minute).
Problèmes osseux, articulaires et orthopédiques I 81
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Enfin, il existe d’ores et déjà une étude dans la littérature médicale
décrivant les bénéfices chez des patients atteints d’un syndrome
de Lowe de l’utilisation cyclique de pamidronate endoveineux (un
bisphosphonate) avec un traitement par l’hormone de croissance
(GH, de l’anglais : Growth Hormone), des changements étant
observés non seulement en ce qui concerne la minéralisation de
l’os mais aussi pour ce qui est d’un certain bénéfice hypothétique
sur la fonction rénale elle-même (JW Hou, J Formos Med Assoc
2009 “Amelioration of hypophosphatemic rickets and osteoporosis
with pamidronate and growth hormone in Lowe sindrome”).
Hypermobilité articulaire
Malgré le manque d’articles dans la littérature portant sur
cet aspect, il s’agit bien de patients ayant une laxité et une
hypermobilité articulaire, raison pour laquelle des luxations,
à savoir une dislocation des faces qui articulent les os d’une
articulation, ont été décrites.
Il est important que ces patients, lorsqu’ils réalisent leur
activité quotidienne, adoptent des postures adéquates pour
assurer un bon développement des articulations : (http://www.
guiametabolica.org/consejo/enfermedades-metabolicas-contrastornos-motores).
Fractures osseuses
Les fractures des os sont plus fréquentes chez les enfants atteints
d’un syndrome de Lowe (enfants de moins de 15 ans), et leur
incidence diminue lorsqu’ils sont plus âgés. Comme pour toute
autre cause d’ostéopénie chez des patients souffrant d’un trouble
moteur, elles sont plus fréquentes sur les membres, surtout les
membres inférieurs.
Le traitement indiqué est l’immobilisation, selon la procédure
habituelle de chaque fracture.
Anomalies de la colonne vertébrale
C’est fréquent chez les patients ayant des problèmes de tonus
musculaire qui présentent des déviations de la colonne vertébrale,
82 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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qu’il s’agisse de courbures anormales dans le sens transversal
(scoliose) ou sur le plan antéro-postérieur (cyphose, lordose).
Du fait de leur hypotonie musculaire, il est courant de voir chez
les patients atteints d’un syndrome de Lowe une habitude
lordotique, c’est-à-dire que, vus de profil, on observe un
abdomen proéminent avec une grande courbure vers l’avant
au niveau de la région lombaire. Cette posture se corrige en
s’allongeant et ne s’accompagne généralement pas d’une
malformation.
Cependant, au fur et à mesure que les années passent, environ
la moitié des patients peuvent développer une cyphose ou une
scoliose, qui sont fixes.
La scoliose est relativement fréquente et consiste en l’apparition
d’une courbure vers l’un des côtés éventuellement associée à
une rotation des vertèbres.
Bien que moins fréquente, la cyphose est également observée
et consiste en une courbure anormale de la colonne avec une
convexité postérieure (une « bosse »).
En général, les traitements orthopédiques et de rééducation/
kinésithérapie s’avèrent suffisants pour leur traitement, les
interventions chirurgicales n’étant requises que dans les cas les
plus graves et moins fréquents.
Troubles articulaires
On parle d’arthrite lorsqu’il existe une inflammation d’une
articulation. En général, elle peut provoquer des douleurs,
surtout au début du mouvement. Chez les patients atteints d’un
syndrome de Lowe, on peut observer à la fois des gonflements
articulaires et de l’arthrite. Dans les deux cas, ils peuvent être
gênants ou douloureux et, dans l’un ou l’autre cas, ils peuvent
affecter la motilité globale (grandes articulations comme les
genoux, les chevilles…) ou bien la motilité fine (petites articulations
comme celles des mains). Dans les deux cas, le traitement repose
sur l’emploi d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (analgésiques
habituels comme l’ibuprofène) ou bien stéroïdiens dans les
Problèmes osseux, articulaires et orthopédiques I 83
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
cas de plus grande importance ou chronicité (corticoïdes). Au
traitement pharmacologique, il convient d’ajouter un traitement de
rééducation/kinésithérapie. Normalement, les troubles articulaires
sont plus caractéristiques des patients de 10 ans et plus.
Altérations du tissu connectif
En plus des muscles et des articulations, des altérations ont
été observées dans d’autres tissus comme les tendons (lieux
d’insertion des muscles sur les os) et les gaines ou fascias
musculaires. On a ainsi observé que certains patients souffraient
de fasciite plantaire, de fibromatose palmaire, de fibromes… En
général, ces affections ne requièrent pas de traitement chirurgical
mais peuvent être gênantes et exiger la prise d’analgésiques,
d’anti-inflammatoires et un traitement orthopédique ou une
kinésithérapie.
84 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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RÉSUMÉ
• L’ostéopénie est fréquente
chez les enfants atteints d’un
syndrome de Lowe en raison d’une
altération de la fonction rénale (ils
peuvent arriver à un état de rachitisme
hypophosphatémique), d’une altération du
métabolisme de la vitamine D et de la coexistence
d’autres problèmes neurologiques entraînant une
alimentation altérée ou un faible tonus musculaire.
• Il semble que le traitement par la GH pourrait
améliorer la densité osseuse, mais il n’existe qu’une
seule publication à ce sujet.
• Hypermobilité articulaire : des luxations
articulaires ont été décrites chez les patients ayant
une laxité et une hypermobilité articulaire.
• Fractures osseuses : les fractures des os sont
plus fréquentes chez les enfants atteints d’un
syndrome de Lowe (< de 15 ans), et leur incidence
diminue lorsqu’ils sont plus âgés. Plus fréquentes
sur les membres, surtout les membres inférieurs. Ils
répondent bien aux traitements habituels.
• Anomalies de la colonne vertébrale : c’est
fréquent chez les patients ayant des problèmes de
tonus musculaire, comme les patients atteints d’un
syndrome de Lowe, qui présentent des déviations
de la colonne vertébrale : scoliose ou cyphose.
•D
’autres troubles articulaires comme l’arthrite
et les gonflements articulaires ont également été
observés de manière plus fréquente que dans la
population générale.
Problèmes osseux, articulaires et orthopédiques I 85
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
10. Problèmes
gastro-intestinales
86 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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La dysphagie et les difficultés
d’alimentation
La déglutition est un des mécanismes neurologiques les plus
complexes du corps humain, et peut être affectée dans de
nombreuses situations neurologiques, souvent par une déficience
motrice comme l’hypotonie. La dysphagie est définie comme une
difficulté pour la déglutition.
D’autres fois il y a une alimentation anormale ou difficultés
d’alimentation pour des raisons de comportement, qui est commun
dans les enfants avec des caractéristiques dans le spectre de
l’autisme ou des déficits cognitifs importants. Dans ce cas, les
altérations de l’alimentation doivent être tractés d’une vue psychocomportemental.
En outre, des anomalies anatomiques ou d’autres problèmes dans la
cavité buccale peut augmenter ou causer difficultés en l’alimentation
transitoire ou permanente. Dans ces situations, le traitement doit
être effectué par les odontologistes et les dentistes pour améliorer
la fonctionnalité de la
cavité buccale.
Faites attention à deux
concepts importants à la
déglutition:
- L’efficacité de la
déglutition (qui permet la
nutrition adéquate et la
croissance).
- La sécurité de la
déglutition (qui évite le
passage de la teneur
en nourriture aux voies
respiratoires).
Figure 27. Tirée de http://commons.wikimedia.org/wiki/
Category:Swallowing#mediaviewer/File:10-gv-01.jpg
Problèmes gastro-intestinales I 87
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
La déglutition normale se compose de 3 phases, en ce qui concerne
les différentes sections anatomique-fonctionnels impliqués dans la
même. Ainsi, ils diffèrent:
a) la phase orale
b) la phase pharyngée et
c) la phase œsophagique.
L’altération des deux premières phases est la plus fréquente
(dysphagie oropharyngée) en âge pédiatrique des enfants avec
des problèmes neurologiques de caractère modéré ou sévère.
La déglutition se développe progressivement à travers une série
d’étapes à partir des premiers mois de vie jusqu’à 3 ans, avec un
mécanisme réflexe jusqu’à le troisième ou quatrième mois (réflexe de
succion). D’après le moment où l’altération apparaît, l’affectation de
la déglutition sera plus ou moins.
C’est important démarquer la nécessité d’une évaluation détaillée
de l’état nutritionnel dans ces patients avec des problèmes de
déglutition, car la malnutrition elle-même peut être responsable de
l’intensification d’une dysphagie existant.
En les enfants avec du Syndrome de Lowe il est décrit dans la
littérature médicale une incidence élevée de difficultés d’alimentation
depuis les premiers jours de la vie avec la nécessité d’utiliser la
sonde naso-gastrique pour assurer l’alimentation, cependant, dans
notre expérience, bien qu’il y ait hypotonie et quelques difficultés,
dans la plupart des patients ne sont pas aussi grave pour limiter
l’alimentation par la bouche sur la période néonatale.
Étude de la dysphagie:
Pour évaluer le patient avec une possible dysphagie oropharyngée
il est recommandé effectuer une bonne observation de l’apport,
un test de volume-viscosité (MEVC) et, si nécessaire, une
vidéofluoroscopie.
1. Constatant l’admission peut être détectés et corrigés les erreurs
(fréquents et parfois importants) de la technique utilisée par les
parents / tuteurs pour la nourriture, en relation avec la position, le
type et la consistance de l’alimentation, le type de cuillère et verre
88 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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utilisés, le volume de coups de feu, etc. En outre parfois quand il
ne peut pas être effectué d’autres examens (liés au manque de la
coopération du patient) c’est le seul outil à notre disposition.
2. L
e test de volume-viscosité (MEVC) consiste en
l’administration d’une substance liquide (généralement jus) avec
/ sans épaississant dans volumes croissants, pour observer
cliniquement la présence ou l’absence de troubles, tout sous la
surveillance avec oxymètre de pouls.
3. L
a vidéofluoroscopie est un test d’imagerie qui nous
permet de confirmer les altérations de la déglutition qui sont
soupçonnés par l’examen clinique (observation de l’apport et
MEVC). C’est le meilleur test pour l’évaluation de la dysphagie
oropharyngée, à la fois dans les enfants et dans les adultes.
Sous la surveillance radiologique, et avec le patient séance, un
contraste est administré adapté à différents consistances et
volumes que nous voulons évaluer, toujours suivi par oxymétrie de
pouls. L’une des principales utilisations de vidéofluoroscopie, est
détecter aspirations vers les voies respiratoires silencieux (ceux
sans traduction clinique comme la toux, la congestion oculaire,
désaturation, etc.).
Traitement de la dysphagie
Une fois diagnostiqué la dysphagie, il existe des interventions qui
peuvent être effectuées dans la famille, telles que : la modification
de l’environnement, l’adaptation de l’alimentation et l’utilisation
d’outils appropriés, les manœuvres de déglutition spécifiques, des
changements de posture, position et sièges appropriés, exercices
oraux.
Les enfants avec dysphagie habituellement ont problèmes
pour avaler une quantité suffisante de nourriture provoquant la
malnutrition qui peut être renforcée par étouffement et aspirations
qui compromettent la boîte de malnutrition.
C’est pourquoi il est nécessaire modifier la consistance de la
nourriture et adapter aux besoins de chaque enfant, avec l’objectif
principal de fournir les nutriments nécessaires à maintenir la
croissance et le développement normal.
Problèmes gastro-intestinales I 89
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Parfois, lorsque l’alimentation orale n’est pas suffisante ou n’est pas
sûr, il s’appel à l’utilisation d’une sonde naso-gastrique. La sonde
nasogastrique est un appareil d’alimentation entérale constitué d’un
tube en plastique (polyvinyle, silicone ou polyuréthane) flexible, inséré
par le nez et peut mettre les aliments directement dans l’estomac.
Il sert à nourrir les patients qui ont des difficultés à mâcher ou à avaler
la nourriture, mais pas à digérer. Son usage est temporaire parce
que, si la situation qui gêne l’apport est définitive, est une condition
préalable à la réalisation d’une gastrostomie / bouton gastrique.
La gastrostomie et le bouton gastrique se composent d’une
ouverture de communication entre la paroi abdominale et l’estomac.
Il est placé pour assurer une nutrition en les patients atteints de
l’incapacité de manger par la bouche (dysphagie) ou pour assurer
un apport de nutriments approprié. C’est une méthode sûre qui
se considère de choix dans des situations de nutrition artificielle
prolongée (sonde nasogastrique), car il prévient les complications
les plus courantes de la sonde (obstruction, remplacement fréquent
...). Il est facile à utiliser, ce qui permet son utilisation correcte par les
soignants.
Le reflux gastro-œsophagien
C’est une complication très fréquente dans les patients souffrant de
problèmes neurologiques qui provoquent hypotonie. Bien qu’aucune
publication pertinente, selon les données de certaine association,
dans les patients avec Syndrome de Lowe il est présent jusqu’à
d’1 sur 4.
Le reflux gastro-œsophagien est le retour sans effort du contenu
gastrique dans la bouche, de façon sporadique et en particulier dans
la période après l’ingestion. C’est une condition qui est fréquemment
observée dans les enfants en bonne santé au cours de la période
d’allaitement.
Lorsque ce phénomène augmente leur fréquence et l’intensité, il peut
dépasser la capacité de défense de la muqueuse de l’œsophage et
provoquer une maladie pour reflux gastro-œsophagien, avec
des symptômes variables: le silence ou avec les implications cliniques
qui ne sont pas toujours en mesure de contrôler avec traitement.
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Les symptômes peuvent être très subtils ou très évidents. Les
typiques sont la régurgitation ou des vomissements, des saignements
avec le vomissement, douleurs coliques, irritabilité, pleurs, retard de
croissance (l’enfant n’incrémente pas du poids comme prévu), douleur
thoracique. D’autres atypiques peuvent être processus respiratoires
chroniques, rumination et des anomalies dentaires.
Figure 28. Tirée de https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Digestive_
system_diagram_fr.svg?uselang=es
Problèmes gastro-intestinales I 91
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Étude de reflux gastro-œsophagien
Dans la plupart des cas, par une bonne interview avec la famille,
des données suffisantes sont obtenues pour faire le diagnostic de
reflux gastro-œsophagien. Parfois, si les symptômes sont moins
prononcés ou veulent exclure les complications, nous avons recours
à des tests complémentaires:
1. É
tude avec contraste (œsophagogastrografie avec Baryum):
Il est donné et mesuré par Rx s’il y a une étape d’aliment
persistante, de longue durée ou une anomalie anatomique.
2. Œ
sophagoscope / œsophage biopsie: A travers de l’insertion
d’un tube d’endoscopie, elle permet détecter l’œsophagite et
ses complications. Elle permet aussi la suppression d’un petit
échantillon de muqueuse de l’œsophage pour étudier le degré
d’inflammation ou de blessure.
3. p
H-mètre de l’œsophage: Il mesure pendant des nombreuses
heures le pH à qui est soumis l’œsophage, car le pH du contenu
gastrique est acide. C’est un test moins routinier que les
précédents.
4. Impédanciometrie Intraluminal Multichannel, scintigraphie,
manométrie
Traitement du reflux gastro-œsophagien
•C
onseils diététiques: élever la tête du lit, ne pas se coucher
après avoir mangé, ne pas manger repas irritantes, formules
hypoallergéniques.
•T
raitements médicaux : Les antiacides, suppresseurs de l’acide et
procinétiques (ranitidine, oméprazole, cimétidine ...):
•C
hirurgie: Si les mesures ci-dessus ne sont pas suffisantes et il
y a la maladie de reflux. La chirurgie est utilisée dans les patients
qui ont des symptômes après le traitement médical ou en ces
que ne peuvent pas être retirés. La technique la plus utilisée est la
fundoplicature de Nissen.
92 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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Constipation
La constipation est définie comme un retard ou difficulté à la
défécation pendant deux semaines ou plus, en éliminant selles dures
ou incomplètes, avec un effort ou une douleur à la défécation.
En les patients atteints du syndrome de Lowe est très fréquent de
trouver des problèmes de constipation. L’hypotonie, et peut-être
une modification spécifique dans les muscles de l’intestin, sont deux
raisons qui peuvent expliquer.
Si le patient a aussi une mobilité réduite, cela peut augmenter la
constipation.
Traitement
Dans le traitement de la constipation chronique il y a 4 lignes
d’action:
1. Les mesures diététiques,
2. Les mesures d’hygiène et de l’éducation de l’habitude intestinale,
3. l’exercice régulier,
4. Le traitement pharmacologique.
MESURES DIÉTÉTIQUES
1. A
ugmenter la consommation d’aliments riches en fibres
trouvés en plus grande quantité dans les fruits, les légumes, les
légumineuses, les céréales entiers et les dérivés tels que le son
ou le germe de blé.
2. Augmenter la consommation de l’eau
Pour rendre les selles molles et visqueux doit incorporer de l’eau
de sorte qu’il est nécessaire augmenter la consommation de
liquides. L’habitude de boire de l’eau peut aussi être éduqué offrant
fréquemment même si l’enfant ne se sent pas soif. Les légumes, les
jus de fruits naturels, les fruits et les bouillons sont également une
bonne alternative.
Problèmes gastro-intestinales I 93
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
MESURES D’HYGIÈNE ET DE L’ÉDUCATION DE
L’HABITUDE INTESTINALE
Un bon rythme d’évacuation avec des mesures diététiques est le
traitement de choix en la constipation chronique infantile.
Les enfants de moins de 2 ans devraient être évitées de mesures
strictes. Nous recommandons que le changement de régime
alimentaire soit accompagné d’un calendrier régulier de repas,
une ambiance conviviale et une bonne hygiène dans la zone de la
couche.
Les enfants qui n’utilisent pas des couches il est conseillé de mettre
l’enfant sur la toilette avec vos pieds à plat sur le sol ou sur deux
tabourets (“ne pas rester les pieds ballants”). Vous devez répéter le
même processus chaque jour, sur la même heure, pendant environ
5-10 minutes, pour créer l’habitude. Il est généralement préférable
de mettre après le petit déjeuner ou le déjeuner pour profiter du
réflexe gastro-colique.
Les parents ou les soignants doivent éviter que l’enfant supporte le
désir d’aller à la salle de bain parce que, s’il se repousse, le désir
initial de déféquer disparait.
EXERCICE RÉGULIER
L’exercice physique modéré, comme la course ou la marche, est
aussi bénéfique pour la constipation. L’exercice doit être adapté à
des possibilités de chaque patient.
MESURES PHARMACOLOGIQUES
Les enfants qui ne répondent pas à l’une des thérapies habituelles
doivent recevoir un traitement individualisé avec un suivi médical.
Il existe différents types de médicaments laxatifs: lubrifiants tels que
l’huile de paraffine qui fait glisser les matières fécales, exhausteurs
de bolus: la cellulose et des fibres, osmotiques: augmentation
de l’eau en les matières fécales et la stimulation du péristaltisme:
solution saline, macrogol, fibre prébiotique: lactulose avec action
osmotique dans le côlon, les suppositoires de glycérine.
LIENS UTILES :
Pour réaliser ce chapitre ont été adaptés contenus de
www.guiametabolica.org
94 I Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
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RÉSUMÉ
• Les difficultés d’alimentation
peuvent être dues à des causes
neurologiques de type moteur, au
comportement et aux changements
anatomiques.
• La dysphagie est la difficulté pour l’alimentation,
c’est commun à tous les enfants présentant une
hypotonie, comme en les enfants atteints du
syndrome de Lowe.
• Il peut affecter à la fois l’efficacité et la sécurité
d’alimentation, de sorte qu’il devrait être traité
comme une priorité.
• Il existe des traitements de type alimentaire et
adaptatif pour l’améliorer, mais parfois vous devez
utiliser sonde nasogastrique et / ou gastrostomie
qui assure l’alimentation adéquate et la sécurité.
• Le reflux gastro-œsophagien est très fréquent
en les patients atteints du syndrome de Lowe.
• Le diagnostic est souvent simple et répondent
habituellement à traitements de la posture, de
l’alimentation et médicamenteux.
• Dans les cas graves, le reflux gastro-œsophagique
peut nécessiter des techniques chirurgicales.
• La constipation est très fréquente dans les
patients atteints du syndrome de Lowe. L’hypotonie
peut expliquer.
Problèmes gastro-intestinales I 95
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Remerciements
Nous souhaitons remercier toutes les familles qui ont accepter de
nous faire confiance et ainsi nous permettre de mener a bien ce
projet ambitieux d’investigation et de collaboration, dans lequel se
trouve inclue ce guide pour les familles. Nous voulons dédier
une mention spéciale toute particulière aux dix premières familles de
l’association du syndrome de Lowe en Espagne (ASLE) qui
à la fin de l’année 2012 ont commencer à travailler et ont ensuite
amener à nous rejoindre de nouvelles familles d’espagne,Italie,
France et de multiples pays d’Amérique latine (Argentine, Bresil,
Cuba, Colombie, Costa Rica,Uruguay...) tout en étant capables
ainsi de créer un véritable changement dans le paradigme de
l’investigation pour les maladies rares.
A tous les médecins, psychologues et éducateurs,
actuellement plus de 200 professionnels, de différentes spécialités et
secteurs qui assistent les enfants et les jeunes atteints du syndrome
de Lowe qui collaborent avec ce grand réseau de travail, et qui sans
lesquels ce projet ne pourrait être mener a bien.
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A l’hôpital San Joan de Deu et au CIBER des maladies rares
pour leur soutien inconditionnel, pour ses encouragements et pour
croire en une nouvelle forme de générer la connaissance en se
basant sur les familles et les patients, cela était possible.Parce que
c’est Chez nous. A toutes ces personnes magnifiques que nous
avons rencontrées au long du chemin et que cela soit à travers
une donation, à travers internet, à l’entrée d’un concert, par une
illustration sur la maladie, un entretien dans un programme de radio,
une vidéo de soutien, un contact téléphonique, un mot , un sourire
et un ,comment est-ce que je peux vous aider, ont fait et font que la
route soit plus facile.
Notre plus grand remerciement va tout spécialement à tous les
enfants et plus trop enfants, atteints par le syndrome de Lowe et qui
quelque part ou ailleurs, nous accompagnent tout le temps et sont
notre moteur pour continuer a travailler.
Equipe d’investigation sur le syndrome de Lowe.
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe I 97
Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
“Il existe
une force
motrice
plus forte
que la vapeur,
l’électricité
et l’énergie
atomique:
la volonté”.
Albert Einstein
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Guide pour les familles sur le syndrome de Lowe
Avec la colaboration de:
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