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hayom 33
actualité
es États-Unis demandent au
chef du gouvernement israé-
lien, Benyamin Netanyahou,
et au ministre de la Défense
Ehoud Barak, par l’émissaire spé-
cial américain pour le Proche-Orient,
George Mitchell, de s’engager à geler
pendant un an la colonisation juive en
Cisjordanie occupée afin de relancer le
processus de paix. Selon G. Mitchell,
les pays arabes ne prendraient aucune
mesure de normalisation et n’accep-
teraient de faire aucune concession
vis-à-vis d’Israël sans avoir obtenu au
préalable la garantie d’un arrêt de la
construction dans les colonies de Cis-
jordanie.
> Le roi Abdallah d’Arabie Saoudite
a adressé une lettre aux délégués du
congrès du Fatah pour les avertir que
les divisions entre Palestiniens sont
plus nuisibles à leur cause – obtenir un
État indépendant – que « l’ennemi is-
raélien », a rapporté l’agence saoudien-
ne Spa. « L’ennemi arrogant et criminel
n’a pas été capable, durant des années
d’agressions continuelles, de nuire à
la cause des Palestiniens plus que les
Palestiniens eux-mêmes ces derniers
mois », écrit le souverain.
> Lors du congrès du Fatah, Mahmoud
Abbas a été réélu sans surprise et par
consensus à la tête du Fatah qu’il dirige
depuis la mort de son fondateur, Yasser
Arafat, en 2004. Le programme du par-
ti voté par plus de 2000 délégués évo-
que son soutien à la création d’un État
palestinien à côté d’Israël, tout en se
réservant le droit de prendre les armes
contre l’occupation israélienne.
Trois conditions ont été évoquées lors
de l’assemblée générale du Fatah afin
de reprendre les négociations de paix
avec Israël : la libération des prison-
niers palestiniens, le gel total des im-
plantations et la fin du blocus à Gaza.
> Le Premier ministre Netanyahou, en
se référant au désengagement d’Israël à
Gaza, a déclaré que « ce retrait israélien
n’avait pas apporté plus de paix dans la
région et avait laissé Gaza aux mains
des extrémistes du Hamas, contrôlé
par l’Iran ». « Nous ne ferons pas deux
fois la même erreur » a déclaré le pre-
mier ministre. « Nous ne délogerons
pas d’autres familles ». Il a ajouté que
« la reconnaissance de l’existence d’Is-
raël ainsi que la démilitarisation réelle
d’un futur État palestinien étaient les
conditions de base à un accord de paix
futur ».
Quant au ministre israélien des Affai-
res étrangères, Avigdor Lieberman,
il estime qu’« un règlement de paix ne
peut venir qu’à la suite de négociations
directes et ne peut être imposé par la
communauté internationale ».
La situation semble aujourd’hui tou-
jours aussi bloquée. Le mouvement
national palestinien est en panne, di-
visé et fracturé principalement entre
Hamas et Fatah. En fait, l’invalidation
par l’histoire d’un État palestinien au
terme d’une période intérimaire de
cinq ans (accord d’Oslo négocié par le
Fatah) a ouvert la porte au Hamas. Si
l’on imagine que le Fatah accepterait
un État palestinien à Gaza et en Cisjor-
danie, avec la partie orientale de Jéru-
salem comme capitale, les islamistes
campent en revanche sur « le droit au
retour ». L’initiative arabe, elle, propose
actuellement une solution équilibrée et
négociée avec Israël dans le respect des
résolutions des Nations Unies.
Comme on le constate, le désir « mon-
dial », que ce soit les Américains, les
Européens, les pays arabes modérés,
tout comme une majeure partie des
Juifs de la diaspora, est plus enclin à
un accord de paix que les protagonis-
tes sur le terrain, et comme le dit le roi
Abdallah : « Je peux vous dire honnête-
ment que même si le monde entier déci-
dait de créer un État palestinien indé-
pendant qui aurait un soutien total, il
ne pourrait pas voir le jour tant que les
Palestiniens resteront divisés ». (AFP)
Souhaitons bonne chance aux initia-
tives nouvelles de la diplomatie amé-
ricaine, qui semble reprendre certains
aspects de « l’Accord de Genève ».
Jean-Marc Brunschwig
> Le point sur la situation
au Proche-Orient
L
Benyamin Netanyahou
Avigdor Lieberman
Mahmoud Abbas
George Mitchell