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LES CHAMPIGNONS DES MAISONS
creusées d'une multitude de profondes et petites logettes carac-
téristiques.
Cantonné dans les lieux constamment et fortement humides,
les sous-sols, les caves, Ies buanderies, le voisinage des tuyaux
de vidange, des canalisations, des éviers, ses méfaits, toujours
circonscrits, restent sous la seule dépendance de l'humidité.
Vienne celle-ci à cesser, et le champignon ralentit son dévelop-
pement, puis disparaît bientôt.
Ainsi la suppression de la seule cause de sa prospérité suffit-
elle en général pour amener l'extinction du mal. On prendra
donc dans le cas d'attaques par le Tramète toutes précautions
aptes à enrayer l'humidité locale, et on s'inspirera à ce sujet des
recommandations données ci-dessous à propos du plus grave
ennemi des habitations, la Mérule.
COMMENT RECONNAITRE LA
MÉRULE
?
La Mérule, extrêmement rare sur les bois en forêt, assez
fréquente dans les chantiers, relativement très répandue dans les
lieux habités, atteint tous les bois, mais plus particulièrement le
bois des résineux (sapin, épicéa, pin), et aussi bien le coeur que
l'aubier. Lorsqu'elle s'est développée sur un fragment de char-
pente, elle peut étendre ses méfaits sur des tapisseries voisi-
nes, des étoffes diverses, des livres, des meubles. En outre, elle
s'insinue très fréquemment dans les moindres fissures des murs
et peut ainsi traverser les maçonneries apparemment les plus
imperméables.
Ce champignon se propage grâce à des filaments très fins
(fila-
ments mycéliens)
qui rampent à la surface ou au sein des objets
attaqués et transportent le mal loin du point initial d'infection.
Ces filaments, invisibles à l'oeil nu, s'agglomèrent parfois en
niasses
ou en petits cordons plus ou moins volumineux qui,
dans des conditions d'humidité suffisante, laissent suinter à leur
surface des gouttelettes de
liquide; cette particularité explique le
terme de
Mérule pleureuse
sous lequel on désigne fréquemment
ce champignon.
Les masses floconneuses produites par la Mérule recouvrent