iv
RÉSUMÉ
Les biomarqueurs ayant la capacité de s’accumuler spécifiquement dans une tumeur et
d’être imagés durant la chirurgie ouvrent plusieurs avenues de traitement pour différents types de
cancer. Dans le cas du cancer du cerveau, la protoporphyrine IX (PpIX) a montré une
accumulation spécifique dans les gliomes de haut grade (HGG) et ce en assez grande quantité
pour être facilement détectée durant la chirurgie. L’utilisation de ce marqueur durant la chirurgie
a augmenté l’efficacité de l’exérèse de ces tumeurs, ce qui augmente le pronostic et la qualité de
vie des patients. Cependant, les méthodes de détection qualitatives (vFI) utilisées durant la
chirurgie manquent de sensibilité pour détecter les marges des tumeurs et les gliomes de bas
grades, même avec l’utilisation de marqueurs fluorescents. De façon à guider plus efficacement
l’exérèse, une sonde spectroscopique a été développée par le Dr. Brian Wilson de manière à
détecter de façon plus sensible et plus spécifique le signal fluorescent accumulé dans les tumeurs
du cerveau durant la chirurgie. Cette sonde s’est montrée plus efficace que l’utilisation seule d’un
microscope neurochirurgical pour la classification de tissus cancéreux lors de l’exérèse.
Cependant, une telle sonde peut venir déranger le plan de travail du chirurgien et a un champ de
vue très limité. Pour ces raisons, un système en champ large pour la quantification de la
fluorescence (qFI) durant la chirurgie a été développé au Darthmouth College avec le prof.
Frederic Leblond. Un tel système vient se connecter au microscope neurochirurgical utilisé en
salle d’opération (OR) et permet la détection hyperspectrale de l’entièreté du champ de vue
imagé par le microscope. Ainsi, on peut obtenir en quelques secondes durant la chirurgie un
spectre de fluorescence corrigé par rapport aux propriétés optiques du tissu pour chacun des
pixels de l’image associée au champ de vue. Les spectres de fluorescence obtenus peuvent
ensuite être associés à une concentration de biomarqueur dans le tissu imagé. Bien qu’un tel
système se montre plus sensible que la simple utilisation d’un microscope neurochirurgical et ce
sans venir déranger le plan de travail du chirurgien, sa sensibilité est moindre que celle de la
sonde décrite plus haut.
Ainsi, dans le cadre de cette maîtrise, un système hyperspectral pour la quantification de
la fluorescence en neurochirurgie a été développé pour imager l’entièreté du champ de vue du
chirurgien tout en ayant une sensibilité semblable à celle de la sonde spectroscopique présentée
précédemment. Pour ce faire, le système a été conçu, développé et caractérisé à Polytechnique