Nutrition News for Africa
Mars 2011
2
Méthodes
Le 1
er
article, publié par Gibson et al., est subdivisé en plusieurs sections incluant certains éléments de
fond brièvement décrits ci-dessus de même que les résultats des analyses et des estimations des teneurs
en minéraux des aliments complémentaires locaux. Les teneurs en nutriments des aliments
complémentaires préparés à domicile ont été calculées à partir de recettes traditionnelles, en utilisant les
valeurs obtenues par l'analyse des principaux aliments de base dans chaque mélange et des valeurs
indiquées dans les tables de composition des aliments. Pour les aliments manufacturés, les teneurs ont
été déterminées par analyse chimique directe. Le 2
ème
article, écrit par Gibbs et al, se focalise
spécifiquement sur les teneurs en minéraux et en phytates des aliments complémentaires manufacturés.
Ces aliments complémentaires manufacturés ont été achetés dans les capitales de cinq pays africains et
cinq pays asiatiques. Ce deuxième article compare les teneurs en minéraux et les rapports molaires
phytates/minéral par rapport aux apports recommandés pour les nourrissons âgés de 9 à 11 mois. Pour
faire ces analyses, les auteurs ont émis l’hypothèse que les nourrissons consomment une quantité
moyenne de lait maternel et reçoivent l’apport énergétique recommandée à partir des aliments
complémentaires.
Résultats et conclusions
Comme prévu, les recettes locales des aliments complémentaires préparés avec des racines et des
tubercules amylacés ou du riz présentaient des teneurs très faibles en fer, zinc et calcium sauf quand ils
contiennent également des aliments d'origine animale. En revanche, les recettes préparées à partir de
maïs et de légumineuses ou d'autres mélanges de céréales et de légumineuses avaient des teneurs plus
élevées en fer et en zinc. Cependant, celles-ci présentaient également une teneur en phytates
considérablement plus élevée. Dans les deux types de recettes, la faible teneur en minéraux et/ou la
biodisponibilité ne permettait pas de satisfaire les besoins théoriques en minéraux des jeunes enfants.
Seules les recettes qui ont été enrichies avec du foie, des œufs, de la poudre de poisson (contenant les
arêtes) ou du lait en poudre présentaient des teneurs en minéraux adéquates.
Les teneurs en fer et en calcium varient fortement dans les aliments complémentaires manufacturés en
Afrique, et cela, selon qu’ils étaient enrichis ou non, ou (dans le cas du calcium) contenaient du lait en
poudre. D'autre part, les teneurs en zinc sont moins variables et restaient généralement faibles, sauf pour
les trois préparations qui ont été enrichies avec du zinc. La plupart des préparations avaient des rapports
molaires phytate/minéraux inadéquats. Parmi les 25 aliments complémentaires manufacturés en Afrique
qui ont été analysés, seuls deux satisfont aux besoins théoriques pour le fer, un pour le zinc, et deux
pour le calcium. Les aliments se rapprochant le plus des recommandations ont été déclarés comme étant
fortifiés. Mais même certains aliments complémentaires prétendus enrichis avaient des teneurs en
minéraux et/ou une biodisponibilité estimée inadéquate.
Implications politique et programmatique
Les analyses des recettes locales d’aliments complémentaires préparés à domicile sont compatibles avec
les préoccupations soulevées précédemment et relatives au fait que ces préparations étaient inadéquates
par rapport à leur teneur en minéraux et/ou leur biodisponibilité. Les stratégies possibles pour améliorer
la qualité nutritionnelle de ces recettes comprennent l'ajout d’une certaine quantité d'aliments d'origine
animale, et la réduction de la teneur des phytates (dans les quelques cas où les teneurs en minéraux