ENS Lettres & Sciences Humaines – Concours Sciences économiques et sociales EPREUVE ORALE DE SOCIOLOGIE SESSION 2009 jury : Pierre Mercklé / Marie Vogel dossier n° 0 Une profession médicale entre reconnaissance et stigmatisation ATTENTION ! A L’ATTENTION DU (DE LA) CANDIDAT(E) Vous devez impérativement : 1. indiquer lisiblement vos noms et prénoms, puis dater et signer cidessous. 2. remettre cette feuille au jury et lui présenter votre pièce d’identité munie d’une photographie. NOM : ___________________________________________ PRENOM : ___________________________________________ DATE : ___________________________________________ SIGNATURE : ___________________________________________ ENS Lettres & Sciences Humaines – Concours Sciences économiques et sociales EPREUVE ORALE DE SOCIOLOGIE SESSION 2009 jury : Pierre Mercklé / Marie Vogel dossier n° 0 Une profession médicale entre reconnaissance et stigmatisation Sources FAURE Yann, « L’anesthésie française entre reconnaissance et stigmates », Actes de la recherche en sciences sociales, 2005/1-2 - 156-157, pp. 98-114 Pour comprendre ces résultats « Les moyens méthodologiques utilisés ici privilégient recoupements, mise à l’épreuve des faits et vérification des données récoltées en entrecroisant l’observation directe (60 jours de présence ethnographique répartis dans le temps au sein de cinq services hospitaliers dotés de blocs opératoires ou de réanimation), l’enquête par questionnaires (60 médecins, soit 95 % de la population appréhendée) et les entretiens de longue durée minutieusement analysés (en moyenne 2 heures pour n = 20). Sans oublier l’examen d’archives et des discussions informatives avec des responsables syndicaux de la profession (toujours soumis au doute critique). » (p. 101) Ce dossier comporte 5 documents numérotés de 1 à 5. ENS LSH / Sciences sociales Epreuve orale de sociologie / session 2009 Document 1 Une profession disqualifiée De nombreuses recherches ont contribué à appréhender les caractéristiques de l’activité médicale avec une précision croissante. La formation des praticiens, les rapports qu’ils entretiennent avec leurs patients (définition sociale de la maladie), la logique qui préside à leurs décisions, leur dépendance vis-à-vis des instances de régulation économique ou des pressions du monde industriel (notamment pharmaceutique) sont devenus des thèmes fréquentés de l’investigation sociologique. Cependant, le risque existe, en considérant la « médecine » comme un tout, d’éluder ses contraintes internes. L’ampleur du phénomène de spécialisation en France, la diversité des formes d’exercice, les relations très variables des praticiens avec leur « recrutement » génèrent pour ces professionnels des écarts de revenus importants, une grande disparité des ressources symboliques disponibles et la labilité des processus de reconnaissance qui les portent. L’inégalité des charges de travail, des servitudes, des pouvoirs de décision ou des risques spécifiques auxquels sont confrontés différentiellement les agents du champ médical est rarement problématisée. Cet article a pour objet, en traitant du cas particulier des médecins anesthésistes-réanimateurs, d’induire une réflexion sur les divisions de cet espace social, ses lignes de fracture, ses oppositions, et au-delà ses principes de dynamique et de reproduction. (…) Quelle qu’en soit la cause, la disqualification symbolique de cette discipline est aujourd’hui encore très perceptible sur le terrain [voir encadré, p. 101]. Les anesthésistes français sont couramment désignés sous le sobriquet de « machines à café », « grouillots » ou « gaziers ». Alors qu’ils étaient souvent interpellés par la presse et la télévision dans les années 1980, à la suite des « accidents d’anesthésie », la sécurisation des procédures les a relégués dans l’oubli médiatique. Ils n’en ont pas pour autant meilleure réputation. On en plaisante à l’hôpital : « Qu’est-ce qu’un médecin anesthésiste ? – Un médecin qui dort à côté d’un patient qui ne dort pas ! » Pourtant, l’examen des « rangs limites de classement », fournis par la direction du concours de l’internat, atteste que cette spécialité n’est pas complètement dédaignée par les nouveaux lauréats, comme ce fut parfois le cas par le passé, obligeant par là même à la création temporaire d’une filière de recrutement spécifique. Source du document FAURE Yann, « L’anesthésie française entre reconnaissance et stigmates », Actes de la recherche en sciences sociales, 2005/1-2 - 156-157, pp. 99-100 ENS LSH / Sciences sociales Epreuve orale de sociologie / session 2009 Document 2 La grève des anesthésistes de 1976 Lecture « Paru dans le bulletin syndical des anesthésistes à l’occasion de la première grève des soins déclenchée par des médecins (1976), ce dessin rappelle 30 ans après que l’imposition des moyens légitimes de la lutte est un enjeu de lutte. L’obtention d’un statut hospitalier non temporaire d’anesthésiste-réanimateur, revendication o l’origine du mouvement, aboutit finalement en 1982 » (p. 98) Source du document FAURE Yann, « L’anesthésie française entre reconnaissance et stigmates », Actes de la recherche en sciences sociales, 2005/1-2 - 156-157, pp. 98 ENS LSH / Sciences sociales Epreuve orale de sociologie / session 2009 Document 3 Le « champ opératoire » : l’équipe anesthésique et les chirurgiens Lecture Le drap stérile tendu en travers du bloc est appelé communément « champ opératoire ». Source du document FAURE Yann, « L’anesthésie française entre reconnaissance et stigmates », Actes de la recherche en sciences sociales, 2005/1-2 - 156-157, pp. 106-107 ENS LSH / Sciences sociales Epreuve orale de sociologie / session 2009 Document 4 Les relations avec les chirurgiens Source du document FAURE Yann, « L’anesthésie française entre reconnaissance et stigmates », Actes de la recherche en sciences sociales, 2005/1-2 - 156-157, pp. 109 et 112. ENS LSH / Sciences sociales Epreuve orale de sociologie / session 2009 Document 5 Journal de terrain Source du document FAURE Yann, « L’anesthésie française entre reconnaissance et stigmates », Actes de la recherche en sciences sociales, 2005/1-2 - 156-157, p. 110.