Edito p.1
--Loi sur l’énergie : tout ça pour ça !
International p.2
--G8 : les Britanniques s’affichent
en chef de file pour protéger le climat
--2004 : Record de catastrophes
naturelles
--Le changement climatique et
l'énergie préoccupent les experts
mondiaux
Local p.2
--Dunkerque : thermographie et
maîtrise de l'énergie
Europe p.3
- Belgique : baisse d'impôts et voi-
tures propres font bon ménage !
- Consultation relative aux émissions
aériennes
France p.3
-- CAC 40 et maîtrise de l'énergie :
manque de transparence
-- Les Alpes en surchauffe
Science p.4
- Rôle de l'océan dans les change-
ments climatiques
- Fonte des glaciers asiatiques
- Des bouleversements climatiques
inévitables
Publications p.4
Agenda p.4
Loi sur l'énergie : tout ça pour ça !
La “grande” loi d'orientation sur l'énergie voulue par Chirac, précé-
dée d'un débat national en 2004 et censée réorienter la politique
énergétique de la France pour 30 ans à l'aune des nouveaux défis
qui se posent, a tourné… en eau de boudin radioactif.
Lors du vote de cette loi en 2nde lecture à l'Assemblée fin mars -
devant un parterre de députés très clairsemé - un regrettable spec-
tacle de conservatisme forcené nous a été offert. Après les tradi-
tionnelles grandes déclarations sur l'environnement, la nécessaire
maîtrise des consommations (vite oubliées), tout a été orchestré
par la majorité pour… surtout ne rien changer : encore du nucléai-
re, toujours du nucléaire et tout le reste à la poubelle.
Alors que tant de nouvelles idées foisonnent en matière de déve-
loppement énergétique durable (il n'y a qu'à voir les propositions de
l'associatio négaWatt, www.negawatt.org), voici une idée de ce tris-
te bilan : un nouveau réacteur nucléaire en France (cadeau de luxe
à AREVA), l'éolien assassiné (avec un durcissement des règles qui
équivaut à un enterrement du tarif d'achat garanti), la décentralisa-
tion énergétique inexistante, la rénovation thermique de l'habitat
refusée, les réseaux de chaleur toujours pas favorisés, les trans-
ports totalement négligés…
Si “gouverner, c'est prévoir”, comme dit l'adage, cette loi fait tout le
contraire. Qu'un accident nucléaire majeur se produise demain, et
nous ne pourrions rien changer faute d'avoir construit les possibili-
tés d'en sortir. Si demain les catastrophes climatiques s'intensi-
fiaient au point de nous faire crier haro sur le pétrole, nous n'au-
rions préparé aucune alternative à l'économie du tout camion.
Les ONG de protection de l'environnement, ayant beaucoup tra-
vaillé de concert pour insuffler à cette loi un esprit neuf dans un
pays sclérosé par ses lobbies nucléaire et pétrolier - rappelons-
nous des 100 000 signataires de notre pétition en 2004, des nom-
breuses contributions envoyées et des rencontres avec les
ministres successifs, des nombreux courriers aux députés, etc. -
les ONG de protection de l'environnement, disais-je, ont ce matin
une terrible gueule de bois…
Edouard Toulouse, responsable énergie au WWF-France.
mercredi 30 mars 2005.
Infos deSerre
Bulletin mensuel sur les changements climatiques
N°29 - Mars 2005
EDITO
Infos de serre n°29 - Mars 2005 - page 1
Sommaire
INTERNATIONAL
Infos de serre n°29 - Mars 2005 - page 2
G8 : les Britanniques s’affichent en chef de file
pour protéger le climat
Lors d'une réunion informelle organisée avant le G8
Environnement, le ministre britannique de l'Economie, Gordon
Brown, a appelé tous les pays riches à agir contre le change-
ment climatique : "L'Union européenne représente 15% des
émissions mondiales de CO2, le G8 dans son ensemble la moi-
tié. La seule action des pays les plus riches peut donc faire une
grande différence", a-t-il déclaré.
Une trentaine de ministres de l'Energie et de l'Environnement
de pays du Nord et du Sud étaient conviés pour discuter du
changement climatique et des technologies énergétiques dis-
ponibles. G. Brown a expliqué que "le gouvernement britan-
nique était dans la course pour dépasser son objectif de Kyoto
de réduction des émissions de CO2de 12,5% d'ici à 2012.”
Selon lui, “depuis 1997, l'économie britannique a enregistré
une croissance moyenne de 2,8% par an. Sur la même pério-
de, les émissions de CO2sont restées stables. Donc la capa-
cité de l'économie britannique à dégager du CO2a été réduite
de presque 15%".
Les associations de protection de l'environnement ont accueilli
avec réserve ces annonces. Pour les Amis de la Terre, Gordon
Brown doit aller plus loin que ces déclarations d'intention et
l'association London Rising Tide déplore que "le gouvernement
de Tony Blair impose un grand programme de construction de
routes et une extension des aéroports, tout en se posant en
défenseur de l'environnement".
15.03.05 - AFP
Les émissions des Etats-Unis encore à la
hausse…
Selon un bilan provisoire, l'Agence de Protection de
l'Environnement (EPA) Américaine révèle que les émissions de
gaz à effet de serre des Etats-Unis ont augmenté de 0,6% en
2003 pour atteindre 6,9 milliards de tonnes (dont 85% de CO2).
Ces émissions sont en augmentation de 13,3% depuis 1990.
Elles n'ont toutefois pas retrouvé leur niveau le plus haut atteint
en 2000 : 6,95 milliards de tonnes.
www.epa.gov - Résumé : http://yosemite.epa.gov/oar/globalwarming.ns
La communauté urbaine “Dunkerque grand littoral” (CUD)
s'est vue décerner par l'Ademe le 10 février dernier, le pre-
mier “Trophée planète gagnante” dans la catégorie “collec-
tivités”, pour son opération pilote de cartographie infrarou-
ge aérienne permettant de déceler les bâtiments énergéti-
vores. La CUD a en effet réalisé 80.000 images numéri-
sées par thermographie infrarouge, sensible aux écarts de
température de l'ordre du dixième de degrés.
Cette initiative est née du constat que 30% des déperdi-
tions thermiques des bâtiments s'effectuent par la toiture et
que la majorité des 76 000 logements du territoire a plus de
40 ans. Seulement 1% du parc des logements français est
renouvelé chaque année en conformité avec la régle-
mentation thermique !
L'analyse des données a été restituée sous forme de
cartes cadastrales qui permettent de visualiser les déperdi-
tions des bâtiments. Chaque habitant a donc pu prendre
connaissance de la qualité de l'isolation de son habitat et
obtenir des conseils pour économiser l'énergie. La cam-
pagne d'information a repris la signature de la campagne
ADEME : "Isolation thermique. Faisons vite, ça chauffe".
Selon la CUD, “cette mission a permis de réduire la factu-
re énergétique des usagers et de contribuer au développe-
ment économique local via l'engagement de diagnostics
thermiques et de travaux d'économies d'énergie de la part
des acteurs de la filière bâtiment".
www.dunkerquegrandlittoral.org
LOCAL
2004 : Record de catastrophes
naturelles
Selon le bilan annuel publié par le deuxième réassu-
reur mondial Swiss Re, les catastrophes naturelles
ont provoqué des dégâts évalués à 120 milliards de
dollars en 2004. Les États-Unis ont en effet subi 13
ouragans (32 milliards de dollars) et le Japon, dix
typhons (6 milliards de dollars) et un tremblement de
terre. Le bilan de l'année 2004 est un record depuis
1970 avec 332 catastrophes (116 naturelles), ce qui
confirme l'augmentation du nombre d'événements
enregistrés depuis plusieurs années.
Les assureurs ne peuvent pas encore clairement lier
le montant des indemnisations avec le changement
climatique, mais la multiplicité des catastrophes des-
tructrices ne peut que les amener à prendre en
compte ce paramètre pour le futur…
http://www.swissre.com
Le changement climatique et l'énergie
préoccupent les experts mondiaux
Interrogés pour l'étude “Survey of Sustainability
Experts” (Globscan), 3.000 experts de tous secteurs
placent le changement climatique en tête les enjeux
dominants des prochaines années (84%), suivi des
énergies renouvelables (77%) et des économies
d'énergie (76%).
L'énergie passe en tête des secteurs les moins
“durables”. Interrogés sur les principaux moteurs de
l'action des entreprises dans le domaine du dévelop-
pement durable, ces experts placent en tête les ins-
truments économiques mais la réglementation fait
une percée significative.
01.03.05 - http://www.wbcsd.org
Dunkerque : thermographie
et maîtrise de l'énergie
Infos de serre n°29 - Mars 2005 - page 3
CAC 40 et maîtrise de l'énergie : manque de transparence
D'après une étude CLER-Novethic réalisée sur 36 entreprises du CAC 40, nombre d'entre-elles communiquent de façon
peu satisfaisante sur leur stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), leur consommation d'éner-
gie et leurs choix énergétiques.
Rapport incomplet et manque de transparence sur l'énergie
L'exigence de transparence, imposée par la loi sur les Nouvelles Régulations Economiques et recommandée par la
Global Reporting Initiative (GRI), est loin d'être respectée par toutes les grandes entreprises françaises. Parmi les 36
entreprises étudiées, 6 ne font aucune mention de leur consommation annuelle d'énergie, contre 11 qui informent clai-
rement sur l'ensemble de leur périmètre. Les 19 autres ne livrent que des informations partielles sur une partie, parfois
très faible, de leur périmètre. 15 des 36 entreprises étudiées produisent un niveau d'information suffisant concernant la
maîtrise de l'énergie et les énergies renouvelables.
Gaz à effet de serre : une situation très contrastée
À l'heure de l'ouverture du marché européen des quotas d'émissions de GES, le rapport sur ces émissions est inégal :
les informations sont substantielles pour 56% du panel, et seulement évoquées, voire ignorées, par les 44% restant,
dont de gros consommateurs d'énergie. L'absence d'information de la part d'entreprises dont des sites sont soumis au
marché de quotas depuis le 1er janvier est surprenante…
Énergies renouvelables : très peu d'informations
Seules 8 entreprises sur 36 communiquent sur leurs initiatives en faveur des énergies renouvelables.
“Maîtrise de l'énergie et énergies renouvelables dans le reporting développement durable des entreprises du CAC 40 - hors pro-
ducteurs d'énergie” est en vente (200 euros HT) auprès de Novethic ([email protected]) et gratuit pour les adhérents du
Comité de Liaison des Energies Renouvelables (CLER) (info@cler.org)
Les Alpes en surchauffe
Une étude climatologique des Alpes de 1958 à nos jours, réalisée par Météo-France et publiée le 18
février, montre que les Alpes se réchauffent plus vite que le reste de la France. Alors que la tempéra-
ture a augmenté de 1°C en France au siècle dernier, elle s'est élevée en hiver dans les Alpes (à 1800
m d'altitude) de 1 à 3 °C. Les Alpes présente également un déficit majeur en matière d'enneigement.
www.notre-planete.info
FRANCE
Belgique : baisse d'impôts et voitures
propres font bon ménage !
Sans faire beaucoup de bruit, la Belgique a mis en place
depuis le 1er janvier 2005 la réduction d'impôts accordée à
l'achat de voitures “propres”. Concrètement, il est possible
de déduire des impôts 15% du prix d'achat si la voiture pro-
duit moins de 105 g de CO2/km et 3% si elle produit entre
105 et 115g de CO2/km (avec un maximum de 3280 euros
déductibles).
Après seulement 3 mois, ce crédit d'impôts a suscité un
engouement sans précédent pour les véhicules respec-
tueux de l'environnement : à titre d'exemple, 129 Toyota
Prius ont été écoulées au cours des 2 premiers mois de
2005, contre 215 sur l'ensemble de 2004 et les ventes de
Smart ont augmenté d'environ 25 % en janvier.
Un seul problème : cette promotion “verte” favorise l'achat
de véhicules diesel qui produisent plus de particules fines
qu'un moteur à essence…
Fédération Française des Automobiles Clubs 18.03.05
et www.ecoconso.be
Consultation relative aux émissions
aériennes
La Commission européenne a mis en place une consulta-
tion pour connaître l'opinion des citoyens sur les mesures
envisageables pour limiter la hausse des émissions de CO2
provenant de l'activité aérienne.
Au sein de l'Union européenne, ces émissions ont augmen-
té de presque 70% entre 1990 et 2002 et le phénomène
devrait s'amplifier ! Le protocole de Kyoto prévoit toutefois
que les pays développés limitent leurs émissions aériennes
de gaz à effet de serre, grâce à l'Organisation de l'aviation
civile internationale (OACI) qui n'a pourtant toujours pas
décidé des mesures susceptibles de résoudre ce problème.
Pire, le Protocole ne comptabilise que les vols intérieurs
alors qu'un aller-retour Paris/New-York, par exemple, émet
près d'une tonne de CO2par passager dans de bonnes
conditions de vol.
Les résultats des 8 semaines de consultation européenne
seront intégrés à une stratégie qui se concentrera sur les
instruments économiques qui pourraient être utilisés afin de
réduire l'impact de l'aviation sur le changement climatique.
http://europa.eu.int/yourvoice
EUROPE
Publications
So Watt ? L'énergie : une affaire de
citoyens
Benjamin Dessus et Hélène Gassin
17€, Éditions de l'Aube.
L'effet de serre :
Réalité, conséquences et solutions.
René Ducroux et Philippe Jean-Baptiste.
Ouvrage général sur l'effet de serre avec
cartes, dessins et photos en couleur.
15€, CNRS Edition : 01.53.10.27.00
Infos de serre
Responsable du journal : Philippe Quirion
Rédactrice en chef : Diane Vandaele
Abonnements : infosdeserre-subscribe@rac-f.org
Site Internet : http://www.rac-f.org
Agenda
Salon des énergies renouvelables, du 27 au 30 avril -
Eurexpo, Lyon
http://www.energie-ren.com/2005/
Café Energie: Climat et négociations internationales,
organisé par EDIF, avec Raphaëlle Gauthier du RAC-F.
Lundi 4 avril 2005 à 19h, à l'Olympic Café
20, rue Léon, Paris 18e- M° Château Rouge
Infos de serre n°29 - Marsr 2005 - page 4
Rôle de l'océan dans les changements cli-
matiques
Des scientifiques de l'Université Autonome de Barcelone
et de l'Institut de Recherche sur l'Impact du Climat de
Potsdam ont découvert le mécanisme à l'origine de l'ac-
cumulation de glace dans l'Arctique depuis 2,7 millions
d'années. Cette étude permet de comprendre de maniè-
re plus détaillée les raisons du changement climatique et,
plus précisément, le rôle de l'océan dans celui-ci.
Selon leurs travaux de recherche, "le changement le plus
important qui soit intervenu il y a 2,7 millions d'années a
été une hausse de 7°C de l'amplitude thermique entre
l'été et l'hiver et ce, en l'espace de quelques siècles seu-
lement. L'évaporation de l'eau de mer dans l'atmosphère
est devenue plus importante pendant l'été, l'air s'est
humidifié et les chutes de neige ont augmenté. À l'arrivée
de l'hiver, la forte chute des températures a permis à la
glace de s'accumuler.
Cette différence de températures semble avoir été provo-
qué par la stratification de l'eau des océans, à cause
d'une augmentation de l'eau douce. “Cela signifie que
l'eau s'est moins bien mélangée, formant des couches de
différentes densités, dans différentes strates et à des pro-
fondeurs différentes “, expliquent les chercheurs.
Cette reconstruction a révélé comment l'évolution des
températures à la surface de l'océan et l'évaporation de
l'eau de mer peuvent engendrer des variations clima-
tiques considérables. "Ces informations permettront
d'améliorer les modèles climatiques destinés à prédire
les évolutions futures de notre climat", a conclu le pro-
fesseur Rosell, de l'équipe espagnole.
Institute of Environmental Science and Technology
Universitat Autònoma de Barcelona
www.cordis.lu/fr/ - 08.03.05
Fonte des glaciers asiatiques
Les glaciers himalayens, qui représentent la plus grande
concentration de glace de la planète après les pôles,
reculent désormais à la vitesse de 10 à 15 mètres par an
sous l'effet du réchauffement climatique, a indiqué le
WWF dans son dernier rapport sur les glaciers du Népal,
d’Inde et de Chine.
La fonte rapide des glaciers himalayens provoquera d'im-
portantes inondations puis en quelques décennies, le
débit des fleuves diminuera. Sachant qu'ils arrosent 7
grands fleuves qui traversent des régions parmi les plus
peuplées du monde, cela causera des problèmes écono-
miques et écologiques importants pour des centaines de
millions de Chinois et d'Indiens. La fonte entamera le
potentiel hydro-électrique de ces régions ainsi que leur
capacité d'irrigation.
www.panda.org - 14.03.05
Des bouleversements climatiques inévi-
tables
Des climatologues du Centre américain de la recherche
atmosphérique (NCAR) dressent le constat alarmant que
même si les émissions de gaz à effet de serre (GES)
étaient stabilisées aujourd'hui, les températures s'élève-
raient quand même de 0,5°C et le niveau des océans de
11 cm d'ici à la fin du 21esiècle. La cause de ce phéno-
mène ? L'inertie thermique des océans : "l'eau se
réchauffe ou se refroidit plus lentement que l'air car elle
est plus dense. En conséquence, les océans se réchauf-
fent avec retard par rapport aux températures atmosphé-
riques". La Terre n'a donc pas encore pleinement subi les
effets des niveaux de CO2actuels, indique Gerald Meehl,
responsable de cette étude.
Les chercheurs américains affirment même que dans le
pire des scénarios d’émissions, les températures grimpe-
ront de 3,5°C et le niveau des océans de 30 cm d'ici la fin
de ce siècle. Ces hypothèses ne prennent pourtant pas
en compte l'apport d'eau douce, en provenance de la
fonte des glaces, qui pourrait au minimum doubler l'aug-
mentation du niveau des océans.
"Avec l'augmentation en cours des concentrations de
GES, chaque jour nous nous engageons vers un change-
ment climatique plus important dans le futur", explique
Gerald Meehl. "On pense que si les choses vont mal, il
suffit d'appuyer sur le “bouton stop”, mais même avec
cela, le climat continuera à changer."
http://www.ucar.edu - 19.03.05
SCIENCE
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !