Dossier de presse « L`insuffisance cardiaque

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Dossier de presse
« L’insuffisance cardiaque : agir pour vivre mieux ! »
Contacts presse :
CHU de Clermont-Ferrand
Jean Paul Boithias
04.73.75.10.25 / 06.84.44.19.96
[email protected]
Journée Européenne de l’Insuffisance Cardiaque
« L’insuffisance cardiaque : agir pour vivre mieux ! »
6 mai 2015
Le groupe de travail «Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies » de la Société Française
de Cardiologie (SFC) lance avec l’appui de la Fédération Française de Cardiologie (FFC) un dispositif
d’information auprès du grand public le mercredi 6 mai dans toute la France. Des conférences et des
journées portes ouvertes seront organisées dans différentes villes du pays.
1. Quelques généralités sur l’insuffisance cardiaque
Bien que mal connue par le grand public, l’insuffisance cardiaque est une maladie fréquente qui
touche 1 million de personnes en France et 15 millions en Europe. Alors que l’on observe une hausse
des cas dans la population, l’insuffisance cardiaque est la cause la plus fréquente d’hospitalisation
pour les patients âgés de plus de 65 ans.
• L’insuffisance cardiaque, c’est quoi ?
L’insuffisance cardiaque est une maladie chronique du cœur qui est compliquée d’épisodes aigus
entraînants des hospitalisations. Elle correspond à la difficulté pour le cœur d’assurer un débit
sanguin suffisant dans toutes les conditions physiologique (surtout à l’effort).
• Quels sont les symptômes ?
L’essoufflement, la toux, la respiration sifflante, la rétention d’eau, le gonflement des chevilles, la
fatigue/lassitude, les vertiges, les palpitations rythme cardiaque rapide, la perte d’appétit, le besoin
d’uriner la nuit. Certaines situations vont entraîner ce qu’on appelle une « décompensation cardiaque
» ou encore « insuffisance cardiaque aigue » avec des hospitalisations plus ou moins fréquentes et/
ou prolongées.
• Quelles sont les causes de la dysfonction cardiaque ?
L’insuffisance cardiaque est la conséquence de nombreuses maladies cardio-vasculaires,
essentiellement l’infarctus du myocarde en Europe. Elle est aussi parfois due à une maladie du
muscle cardiaque « cardiomyopathie » qui peut être d’origine génétique, toxique (alcool ou certaines
chimiothérapies), infectieuse (virus), ou de cause encore inconnue ce qui est assez fréquent. Ces
nombreuses causes différentes expliquent que cette maladie peut concerner des personnes très
différentes : hommes ou femmes, personnes âgées mais aussi parfois très jeunes ...
• Peut-on traiter l’insuffisance cardiaque ?
Oui ! Il est possible de diminuer les symptômes et les hospitalisations. Au cours des 25 dernières
années, des traitements efficaces ont été trouvés grâce à la recherche. Ils permettent à une grande
majorité de patients de continuer à poursuivre une vie active autorisant loisirs, sorties et vie
professionnelle.
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2. Prise en charge de l’insuffisance cardiaque : le CHU de Clermont-Ferrand en pointe
Selon les types de pathologies et l’âge des patients, différentes techniques de prise en charge
innovantes existent aujourd’hui. Elles sont utilisées et développées par les services de Cardiologie
et de Chirurgie-cardiaque du CHU de Clermont-Ferrand.
Le traitement électrique de l’insuffisance cardiaque
Par le Dr. Romain Eschalier : cardiologue, service de Cardiologie
médicale et Pathologies vasculaires, CHU de Clermont-Fd
Les patients insuffisants cardiaques qui souffrent d’une diminution de la
contraction du ventricule gauche (aussi appelée dysfonction systolique)
présentent deux principales causes de décès : d’une part, la mort subite
par trouble du rythme ventriculaire grave (tachycardie et fibrillation
ventriculaire), et d’autre part, l’insuffisance cardiaque terminale par
insuffisance de perfusion des différents organes (insuffisance rénale,
insuffisance hépatique).
Selon les recommandations, il est possible chez certains patients de
proposer des traitements électriques de cette pathologie. Ces systèmes sont mis en place comme
un pacemaker le plus souvent sous anesthésie locale (350 à 400 / an au CHU de Clermont-Ferrand).
Deux systèmes électriques peuvent être implantés et parfois associés : un défibrillateur automatique
qui permet de traiter les troubles du rythme ventriculaire graves et ainsi prévenir le risque de mort
subite, et un système de resynchronisation cardiaque chez certains patients ayant des caractéristiques
particulières (asynchronisme : c’est-à-dire retard de contraction du ventricule gauche par rapport au
ventricule droit) qui permet d’améliorer la contraction du cœur et ainsi diminuer l’évolution vers
l’insuffisance cardiaque terminale.
Malheureusement, environ 30% des patients ne sont pas améliorés par la resynchronisation
cardiaque. Notre équipe travaille pour essayer de diminuer ce taux et faire en sorte qu’encore plus
de patients puissent bénéficier de cette technique et améliorer leurs symptômes. Plusieurs études
sont en cours dans ce domaine de recherche.
L’insuffisance Cardiaque de la personne âgée
Par le Dr. Charles Vorilhon : Service de Cardiologie médicale et
Pathologies vasculaires, CHU de Clermont-Fd
L’insuffisance cardiaque (IC) est un syndrome fréquent et grave qui
augmente de manière exponentielle avec l’âge. Le patient insuffisant
cardiaque octogénaire est un patient très fragile, et difficile à soigner,
du fait de multiples maladies associées nécessitant l’utilisation de
nombreux médicaments. A cela s’ajoute le fait que les traitements
de l’IC ayant fait la preuve de leur efficacité (amélioration de la
qualité de vie, diminution de la mortalité et des ré-hospitalisations)
ont peu été testés dans cette population.
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Au sein du pôle de cardiologie, nous menons des travaux de recherche afin d’améliorer la prise en
charge de cette population. Premièrement, avec l’aide du service de pharmacologie, nous avons
réalisé une étude observationnelle à partir de données de l’assurance maladie [1]. Nous avons
constaté plusieurs points marquants :
• une mortalité plus importante chez les octogénaires (1 patient sur 3 décède dans l’année qui
suit une hospitalisation pour IC) ;
• une sous prescription des traitements de l’IC malgré une amélioration de la survie chez les
octogénaires bénéficiant du traitement optimal.
Deuxièmement, nous avons réalisé une étude locale s’attachant à évaluer les bénéfices d’une
optimisation de ce traitement au sein de cette population [2]. Les résultats (amélioration de la
survie et de la qualité de vie de ces patients) sont très encourageants et seront prochainement
publiés. Ils nous invitent à réaliser une étude à plus grande échelle, nationale, tout en soulignant la
multidisciplinarité (travail collaboratif avec les médecins généralistes et les gériatres) afin d’améliorer
la prise ne charge des patients IC âgés.
[1] Vorilhon C, Chenaf C, Mulliez A, et al. Heart failure prognosis and management in over-80-year-old patients: data from a French national observational
retrospective cohort. Eur J Clin Pharmacol. 2015 Feb;71(2):251-60.
[2] Eschalier R, Jean F, Pereira B, et al. Is there benefit in optimising heart failure treatment in over-80 year-old patients? (HF-80 study): study protocol
for a randomized controlled trial.Trials. 2012 Mar 6;13:25.
L’assistance circulatoire, prise en charge de l’insuffisance
cardiaque terminale
Par le Dr. Etienne Geoffroy, cardiologue, service de Chirurgie cardiovasculaire, CHU de Clermont-Fd
L’insuffisance cardiaque se définit par une incapacité du muscle
cardiaque à assurer un débit sanguin suffisant pour le bon
fonctionnement de notre corps. Dès son diagnostic, et quel que
soit sa cause (après un infarctus par exemple), un traitement adapté
est initié.
Malheureusement, malgré l’utilisation conjointe de médicaments et d’une prise en charge « électrique
» (défibrillateur, pace maker), la maladie cardiaque peut s’aggraver et échapper à ce traitement dit
optimal. On parle alors d’insuffisance cardiaque terminale, réfractaire.
A ce stade nous devons envisager deux traitements plus radicaux : la transplantation cardiaque et
l’assistance circulatoire.
La transplantation, ou greffe, consiste à remplacer le cœur défaillant par un cœur sain, humain.
Elle nécessite d’être inscrit sur une liste d’attente, et de disposer d’un cœur qui sera prélevé chez
un donneur en état de mort cérébrale. L’attente peut être longue, et la greffe peut devenir ou être
d’emblée urgente. De plus, compte tenu du nombre croissant d’insuffisance cardiaque terminale,
nous assistons aujourd’hui à une pénurie d’organe.
Dans ce contexte, depuis plusieurs années, nous avons développé l’assistance circulatoire. Le plus
souvent, une pompe est branchée sur le cœur, plus précisément le ventricule gauche, en général le
plus gravement atteint. La turbine permet de rétablir un débit sanguin normal, et de faire disparaître
l’insuffisance cardiaque. La machine a besoin d’une alimentation électrique qui est fournie par deux
batteries externes solidaire d’un câble faisant le lien avec la pompe.
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Au prix d’une chirurgie cardiaque lourde (comme pour la transplantation), des contraintes liées
à sa dépendance énergétique, l’assistance circulatoire permet le retour à domicile et améliore
considérablement la qualité de vie des patients. Dans certains cas, l’assistance va préparer et faciliter
la future greffe, dans d’autres cas, elle est considérée comme une alternative à la transplantation.
3. Le suivi et la coordination des soins avec le groupement Cardiauvergne
Par le Dr. Marie Claire Boiteux, directeur médical de Cardiauvergne
Actuellement, 36 % des patients insuffisants cardiaques hospitalisés
en raison d’une décompensation cardiaque sont ré-hospitalisés pour
le même motif dans les 6 mois qui suivent leur retour à domicile. De
nombreuses études ont montré que la prise en charge renforcée et
un accompagnement à domicile améliore la qualité de vie et permet
d’éviter ces ré-hospitalisations.
Cardiauvergne, Groupement de coordination Sanitaire, financé par
l’ARS et crée en 2011, propose à ces patients un programme de suivi et
de coordination des soins à domicile par télémédecine en collaboration
avec les professionnels de santé de proximité.
Chaque patient est équipé d’un capteur : une balance connectée permettant la transmission
quotidienne de son poids (donnée simple mais primordiale dans le suivi des insuffisants cardiaques
car prémonitoire d’une aggravation clinique) ; la cellule de coordination de Cardiauvergne reçoit
également des données cliniques, recueillies par les infirmières libérales au domicile et communiquées
via leur smartphone ; les bilans biologiques télétransmis et les données du traitement médical
(renseignées par le pharmacien d’officine ) complètent le dossier informatisé et sécurisé développé
par notre partenaire industriel ALMERYS .Toutes les données sont analysées par un système expert
qui génère alarmes et alertes et justifient une prise en charge thérapeutique adaptée et préventive
en collaboration avec les soignants du patient. Des actions éducatives régulières téléphoniques
complètent cet accompagnement.
A ce jour 960 patients auvergnats ont été inclus dans Cardiauvergne. Au bout de 36 mois d’activité, le
bilan est éloquent : baisse de la mortalité de moitié à 1 an ; réduction du nombre des ré-hospitalisations
(12.5% par an versus 28 à 40 % dans les séries françaises et européennes) et durée moyenne des
séjours hospitaliers abaissée.
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