Mercredi 20 janvier 2016
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1. Des filières agricoles en crise
Depuis de nombreux mois, la FDSEA et JA alertent le gouvernement et les responsables
politiques sur les crises que subissent les agricultrices et les agriculteurs. Si les différents
obstacles rencontrés dans les filières agricoles avaient été pris au sérieux par l’Etat, les
crises auraient sûrement été moins violentes.
1.1. L’agriculture et l’agroalimentaire constituent le socle économique de
la Bretagne et du Finistère
L’activité du secteur agricole fournit 4,5% des emplois bretons (2,5% en France). Les
exploitations bretonnes emploient près de 70 000 actifs. L’industrie agroalimentaire en
Bretagne représente 36% des emplois industriels de la région.
En 2012, l’agroalimentaire breton a généré 18,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires
(12% du CA français), en hausse de presque 4% par rapport à 2011. Les exportations
bretonnes de produits agricoles et agroalimentaires représentent 4 milliards d’euros.
L’agriculture et l’agroalimentaire sont porteuses d’opportunités et, confiantes dans
leurs potentiels, elles investissent en Bretagne. Mais pour avancer dans un monde
plus incertain, les filières agricoles et agroalimentaires doivent pouvoir s’appuyer sur
l’accompagnement sans faille de l’Etat.
1.2. Des filières agricoles à la traîne de leurs concurrents européens
En 2015, et depuis plusieurs années, la production porcine bretonne est toujours à la baisse,
à l’inverse de la tendance européenne qui affiche une augmentation moyenne de 3%.
L’Espagne, par exemple, a réalisé un développement de 6% de sa production. Pendant ce
temps, la France perd du terrain, et l’annonce de Stéphane Le Foll de retrouver une
production française de 25 millions de cochons est loin d’être tenue.
Même si la production porcine a trouvé de nouveaux débouchés à l’export, la balance
commerciale, déjà négative en valeur, continue de se dégrader. La Bretagne vend
d’avantage à l’Asie, sans que cela ne compense les effets de l’embargo russe. Cet embargo
a été le déclencheur de la prise de conscience du décalage compétitif de la France, où les
charges asphyxient les producteurs, contrairement aux pays voisins. Le gouvernement doit
rouvrir les flux commerciaux avec la Russie au plus vite.
Même constat en lait où, après 30 ans de gestion administrée, la filière est entrée dans une
économie libéralisée en 2015. L’enjeu pour notre pays est de maintenir son potentiel
laitier et sa place de second producteur en Europe. Si la conjoncture laitière reste
dégradée au niveau international, elle s’est stabilisée depuis quelques semaines. Le marché
intérieur laitier français, lui, se maintient. Il n’y a donc aucune raison économique pour
que le prix du lait à la production soit plus bas, au premier trimestre 2016, au regard
de la tendance des derniers mois.