RÉALISATION DE L'ÉTUDE DIRECTION DE L'ÉTUDE Vincent VIGNON FAUNE Amélie ADAMCZYK Vincent TANGUY Vincent VIGNON FLORE/HABITATS Bruno MACE Agnès de MONTJOYE Philippe THÉVENIN Vincent VIGNON RÉDACTION Agnès de MONTJOYE Vincent VIGNON CARTOGRAPHIE Léna LI Tamami OWADA Virginie SERIEYX COUVERTURE Léna LI Photographies de couverture : En fond : Miroir sur une bruyère cendrée ; Chênaie – hêtraie avec lande et chêne mort sur pied en automne, Parcelle 28 ©V. Vignon Miniature : Vipère péliade, Pic mar, Petit mars changeant et chevreuil mâle adulte en forêt régionale de Grosbois ©V. Vignon Remarque : Dans ce rapport, toutes les photographies de plantes et d’habitats ont été prises par l’équipe d’O.G.E. sur le site. Pour les d’animaux, seules les photographies qui mentionnent (hors site) n’ont pas été prises dans la zone d’étude ; les autres clichés proviennent de la photothèque d’O.G.E. ou de celle de V. Vignon sauf mention contraire. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 2/100 SOMMAIRE 1 Introduction __________________________________________________________ 5 2 Contexte géographique de la Forêt de Grosbois _________________________ 5 3 Périmètres d’inventaires et de protection _______________________________ 7 4 Présentation de la flore ________________________________________________ 9 4.1 Méthode et ses limites __________________________________________________ 9 4.2 Les formations végétales _______________________________________________ 11 4.2.1 4.2.2 4.2.3 4.2.4 4.3 5 Espèces remarquables relevées en Forêt de Grosbois ____________________ 22 Présentation de la faune ______________________________________________ 24 5.1 Méthode et ses limites _________________________________________________ 24 5.2 Les amphibiens ________________________________________________________ 27 5.3 Les reptiles ____________________________________________________________ 30 5.4 Les mammifères _______________________________________________________ 33 5.4.1 5.4.2 5.4.3 5.5 5.5.1 5.5.2 5.6 5.6.1 5.6.2 5.6.3 6 Les landes _____________________________________________________________________ 11 Les zones humides_______________________________________________________________ 15 Les milieux prairiaux _____________________________________________________________ 17 Les boisements _________________________________________________________________ 18 Un peuplement dominé par les espèces forestières ____________________________________ 33 Les ongulés et en particulier le chevreuil en forêt régionale de Grosbois ___________________ 34 Les chiroptères _________________________________________________________________ 35 Les oiseaux ___________________________________________________________ 36 Les espèces de boisements et forêts ________________________________________________ 36 Les espèces des haies, buissons, landes boisées et coupes forestières _____________________ 38 Les insectes ___________________________________________________________ 39 Les lépidoptères diurnes __________________________________________________________ 39 Les odonates ___________________________________________________________________ 48 Les coléoptères _________________________________________________________________ 49 Synthèse des Enjeux _________________________________________________ 51 6.1 Une biodiversité remarquables, mais un mauvais état de conservation des habitats _____________________________________________________________________ 51 6.2 L’héritage des landes __________________________________________________ 53 6.3 Les espèces de milieux ouverts à forte amplitude thermique ______________ 55 6.3.1 6.3.2 6.3.3 6.4 6.4.1 6.4.2 La Vipère péliade ________________________________________________________________ 55 Le Sténobothre nain _____________________________________________________________ 55 La Decticelle des alpages et le Dectique des brandes ___________________________________ 56 D’autres espèces disparues ou menacées _______________________________ 56 Le Criquet des jachères ___________________________________________________________ 56 Le Lézard des souches ____________________________________________________________ 56 O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 3/100 6.4.3 7 Le Lézard des murailles ___________________________________________________________ 57 6.5 Le fonctionnement hydrographique _____________________________________ 58 6.6 Les arbres mâtures ____________________________________________________ 60 6.7 Fonctionnalité écologique de la forêt régionale de Grosbois ______________ 61 Programme d’action pour la restauration des milieux naturels___________ 62 7.1 7.1.1 7.1.2 7.1.3 7.1.4 7.2 7.2.1 7.2.2 7.2.3 7.2.4 7.2.5 7.3 7.3.1 7.3.2 7.3.3 7.4 7.4.1 Restauration des landes à bruyères _____________________________________ 62 Un grand intérêt paysager et écologique _____________________________________________ 62 Une urgence : la lande sous la ligne à haute tension ____________________________________ 62 Réouverture des landes partiellement boisées ________________________________________ 63 Mise en place d’un pâturage extensif________________________________________________ 64 Restauration des zones humides ________________________________________ 66 Fermeture de certains fossés ______________________________________________________ 66 Etrépage ponctuels de la lande humide ______________________________________________ 66 Création d’une mare _____________________________________________________________ 67 Curage et reprofilage des mares parcelles 14 et 18_____________________________________ 68 Elimination des poissons et des tortues exotiques dans les mares_________________________ 70 Gestion des arbres _____________________________________________________ 72 Conservation des arbres mâtures, sénescents à cavités et des arbres morts ________________ 72 Conservation du bois mort au sol ___________________________________________________ 72 Plantation et taille d’arbres têtards _________________________________________________ 73 Poursuite de la gestion différenciées sur la pelouse du Progrès ___________ 75 Poursuivre la gestion différenciée déjà engagée _______________________________________ 75 7.5 Préservation des habitats semi-naturels du mur d’enceinte de Grosbois ___ 76 7.6 Passage pour la faune dans le cadre du Projet de déviation de la RN19 ____ 76 7.7 Gestion des plantes invasives __________________________________________ 77 7.8 Programme, coûts estimés et calendrier _________________________________ 78 8 Bibliographie ________________________________________________________ 80 9 Annexes ______________________________________________________________ 84 9.1 Liste flore _____________________________________________________________ 84 9.2 Listes amphibiens & reptiles ____________________________________________ 93 9.3 Liste mammifères ______________________________________________________ 94 9.4 Listes coléoptères _____________________________________________________ 95 9.5 Liste orthoptères ______________________________________________________ 96 9.6 Liste lépidoptères ______________________________________________________ 97 9.7 Liste odonates _________________________________________________________ 98 9.8 Listes oiseaux _________________________________________________________ 99 O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 4/100 1 INTRODUCTION La Forêt régionale de Grosbois se situe dans le Val-de-Marne (94), à 13 km au sud-est de Paris sur la commune de Boissy-Saint-Léger. La Forêt de Grosbois totalise 148 ha et fait partie de l’Arc Boisé, massif boisé constitué des forêts domaniales Notre-Dame et de la Grange (totalisant 2383 hectares), de la forêt régionale de Grosbois et de forêts privées couvrant 436 hectares. Cet Arc Boisé présente des lisières au contact de l’urbanisation et des bordures agricoles. Il représente le principal noyau vert de la petite couronne parisienne, soit 23% du territoire de Val-de-Marne pour 3030 ha. Le reste du territoire est très urbanisé avec une forte densité de population. Le massif forestier de l’Arc boisé est un territoire forestier fortement fréquenté par la population alentour pour les loisirs de plein air, avec près d’un million de visiteurs par an. La fréquentation de la Forêt de Grosbois par le public n’empêche pas pour autant la présence d’habitats et d’espèces patrimoniales. Une partie de la Forêt de Grosbois est répertoriée comme Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF) de type 1. Le dernier Plan d’aménagement forestier de la forêt régionale de Grosbois pour la préservation des milieux naturels s’est achevé en 2007. Dans ce contexte, l’Agence des espaces verts a programmé sa révision pour l’année 2013 et souhaite mettre en place un plan de gestion écologique de la Forêt régionale de Grosbois, avec des mesures concrètes sur le court et long terme. Ce travail vise à établir dans une première partie un état initial de la diversité faunistique et floristique du site d’étude. Une deuxième partie analyse ensuite les enjeux de conservation et les pistes de gestion écologique souhaitables pour une conservation ou une restauration de certains secteurs. 2 CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE DE LA FORÊT DE GROSBOIS Le site de Grosbois se situe en bordure du plateau de Brie, caractérisé par la présence d’une importante couche d’argile à meulière à moins d’un mètre de profondeur. Localement, une fine couche de limons peut recouvrir le plateau. Il en résulte des sols assez pauvres, dits oligotrophes. Ces sols bruns à tendance podzolitique ont tendance à s’appauvrir en éléments chimiques et à s’acidifier. Ils produisent des humus de type « mor » qui se décomposent lentement. Située à une altitude moyenne de 95 m, la Forêt de Grosbois occupe le haut du plateau de Brie, incliné vers le sud-ouest. La topographie est relativement plane avec un écoulement des eaux météoritiques dans le sens d’inclinaison du plateau. La faible profondeur de la nappe aquifère et le revêtement limoneux imperméable contribuent à la rétention locale des eaux et à l’existence de mares, de profondeur variable et avec un remplissage en eau selon les saisons et les années. Cette conjonction de facteurs topographiques, géologiques et hydrologiques contribue à créer un milieu hydromorphe, propice à la mise en place de communautés hygrophiles originales : forêt humide, lande humide, ambiance fraîche et cortèges d’espèces associées. Les cartes de la page suivante localisent le contour de la forêt régionale sur le fond de la photographie aérienne récente et les numéros de parcelles cités dans ce document pour localiser les observations. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 5/100 Numérotation des parcelles en forêt régionale de Grosbois O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 6/100 3 PÉRIMÈTRES D’INVENTAIRES ET DE PROTECTION La zone d’étude se localise au sein ou à proximité de plusieurs périmètres de protection et d’inventaire, qui témoignent d’un contexte de très grande valeur patrimoniale. ZNIEFF de type 1 « La Pelouse du Progrès » n°110020426, année de description : 2005. Cette zone de 2,28 ha est incluse dans une vaste pelouse entretenue et largement fréquentée par le public. Sur la partie la plus humide prospère depuis plusieurs années une population du criquet Oedipode émeraudine Aiolopus thalassinus, rare dans la région. ZNIEFF de type 1 « Les Bruyères » n°110020425, année de description : 2005. Le site de 35,18 ha est composé de landes sèches à Callune Calluna vulgaris et à Bruyère cendrée Erica cinerea, avec des dépressions plus humides où on retrouve la Bruyère à quatre-angles Erica tetralix, espèce très rare en Ile-de-France, mais aussi le Peucédan de France Peucedanum gallicum. Ces landes sont généralement sous couvert forestier et plus ou moins colonisées par le Bouleau verruqueux, mise à part l’espace sous la ligne haute tension, milieu ouvert entretenu régulièrement. Ces milieux ouverts permettent à des insectes peu communs dans la région de se maintenir. C’est le cas du Sténobothre nain Senobothrus stigmatics, de la Decticelle bicolore Metrioptera bicolor, du Demi-deuil Melanargia galathea ou de la Mante religieuse Mantis religiosa. ZNIEFF de type 1 « La Lande du Moulin » n°110020424, année de description : 2005. La Lande du Moulin est une enclave ouverte de 6,04 ha autrefois plus étendue, notamment vers l’ouest. Le maintien de cette lande à Bruyère cendrée et Callune permet la survie d’une population du Criquet des jachères Chortippus mollis et d’un cortège entomologique typique des landes. ZNIEFF de type 1 « La Friche du Clocher » n°110020423, année de description : 2005. La Friche du Clocher est une zone de 0,71 ha qui a été mise à nu, clôturée puis plantée de jeunes chênes autochtones. Peu après sont apparues la libellule Orthétrum bleuissant Orthetrum coerulescens sur le ruisseau et le Grillon bordelais Eumodicogryllus bordigalensis dans la jeune plantation. La zone d’étude se situe aussi à proximité de deux autres ZNIEFF : ZNIEFF de type 1 « Le Fossé des Bœufs » n°110020429, année de description : 2005. Il s’agit d’un fossé de 0,32 ha, situé à Villecresnes, très riche en ptéridophytes. Il comporte les deux tiers des espèces présentes dans le massif, dont le Dryoptéris écailleux Dryopteris affinis et le Blechnum en épi Blechnum spicant. ZNIEFF de type 2 « Bois Notre-Dame et de la Grange », année de description : 2005. Les forêts de Notre-Dame, Gros-Bois et La Grange représentent près de 3000 hectares de boisements acidiphiles et humides. Les landes ouvertes sèches et humides diversifient les capacités d’accueil de la forêt pour la faune, notamment en ce qui concerne les oiseaux (Engoulevent d’Europe, Torcol fourmillier) et les reptiles (Vipère péliade, Lézard vivipare). Les nombreuses mares qui parsèment la zone s’assèchent souvent en été et possèdent un cortège floristique adapté comme la Pilulaire ou l’Utriculaire citrine. Les invertébrés aquatiques et les amphibiens (Rainette arboricole, Triton crêté) bénéficient également de la diversité et du nombre de mares. On dénombre aussi plus de 400 espèces de lépidoptères, dont certains très rares en Ile-de-France, comme l’Echiquier. Enfin, le cortège des orthoptères inclut plusieurs espèces remarquables. C’est dans les landes à éricacées que l’on trouve les espèces les plus rares ainsi qu’une bonne diversité, notamment lorsqu’elles sont basses et structurées. Ce boisement accueille aussi des chiroptères, avec certains bâtiments constituant des sites potentiels de reproduction. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 7/100 O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 8/100 4 PRÉSENTATION DE LA FLORE 4.1 MÉTHODE ET SES LIMITES Afin de dresser des inventaires écologiques aussi complets que possible, l'étude comprend : Une analyse bibliographique préalable des documents disponibles qui permet d'orienter les prospections vers les espèces remarquables déjà citées ; Des prospections flore et habitats sur le terrain. Les prospections de terrain se sont étalées sur un cycle biologique complet (une année). L'étude bibliographique prend en compte l’étude flore et habitats naturels du CBNBP en 2004, l’étude sur la gestion des emprises RTE réalisée par O.G.E. et Ginger en 2007 et le plan de gestion concernant l’emprise des lignes électriques en forêt régionale de Grosbois réalisé en 2009. En ce qui concerne les limites méthodologiques, la méthode d'inventaire utilisée ne nous permet pas d'obtenir des relevés exhaustifs, mais elle nous procure des données qualitatives essentielles pour évaluer la richesse en espèces du secteur étudié. Dans l’ensemble, les passages auront permis d’évaluer les caractéristiques floristiques du site. L’identification des formations végétales est réalisée à partir des visites sur le terrain avec l’aide de la photographie aérienne en couleur du site. Cette dernière permet de délimiter des unités de végétation qui ont été caractérisées par des relevés floristiques au cours des prospections terrains. Les habitats remarquables d’intérêt patrimonial sont recherchés et signalés. Les éléments fournis sont : Une description des formations végétales qui précise si besoin leur intérêt floristique tant au niveau des espèces que des milieux (habitats) ; Une carte des formations végétales ; Une carte des plantes remarquables d'intérêt patrimonial ; La liste complète des plantes observées lors des prospections sur le terrain. La valeur patrimoniale des espèces végétales et des habitats est estimée en utilisant les niveaux de rareté définis à l’échelle départementale et régionale par le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien. Les espèces prises en compte au titre d’espèce patrimoniale sont au moins « Assez rare » (AR) quelque-soit la limite administrative considérée. Pour le département du Val-de-Marne dans un document publié en 2009 : Atlas de la flore sauvage du département du Val-de-Marne par Perriat F. et al. Pour la région Île-de-France : Catalogue de la flore vasculaire d’Ile-de-France (rareté, protections, menaces et statuts), version complète 1a d’avril 2011 par S. Filoche et al. En ce qui concerne les habitats, nous utilisons les Cahiers habitats pour les habitats remarquables d'intérêt communautaire. Toutes les espèces végétales identifiables - même les plus banales – ont été recensées lors des prospections sur le terrain. Les prospections pour la flore ont été réparties sur trois journées, en 2012, lors de la période de végétation : le 11 juillet, 24 août et le 14 septembre. Deux prospections de printemps ont été effectuées le 2 et le 9 avril 2013. Les espèces d’intérêt patrimonial (plantes protégées au niveau national ou régional et espèces de la Directive européenne Natura 2000, O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 9/100 espèces plus ou moins rares ou menacées, espèces déterminantes ZNIEFF) sont recherchées en tenant compte des potentialités des habitats rencontrés. La flore a été étudiée dans chacun des milieux identifiés sur le terrain : boisements, lisières, milieux ouverts etc. La détermination de la plupart des espèces a été réalisée sur le terrain. Seuls quelques échantillons (plante appartenant à des groupes de détermination délicate) ont été identifiés au laboratoire. Des observations complémentaires ont été apportées par les observations de V. Vignon réalisées dans le cadre de recherches personnelles sur la forêt régionale de Grosbois menées depuis 2010. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 10/100 4.2 LES FORMATIONS VÉGÉTALES 4.2.1 Les landes Les végétations de landes sont dominées principalement par des bruyères au sens large avec quelques Fabacées (Ajonc, Genêt) et ponctuées par des touffes d’herbacées. Les sols sont pauvres en éléments nutritifs et le plus souvent acides. Deux facteurs influencent le fonctionnement écologique d’une lande et sa dynamique : la profondeur du sol ; sa capacité de rétention en eau. En Val-de-Marne, les landes sont essentiellement d’origine anthropique et seules des pratiques agricoles complexes et extensives ont assuré le maintien de leur composition floristique originale. Malgré l’abandon de cette agriculture extensive, certaines pratiques permettent encore de pérenniser les landes en bloquant la colonisation forestière : fauche exportatrice, pâturage extensif et étrépage. Lande sèche à Callune et Bruyère Cendrée – EUNIS : F4.2 Landes sèches – CORINE : Lande sèche 31.2 – Natura 2000 : 4030 – Etat de conservation mauvais. En forêt de Grosbois, les landes sèches sont caractérisées par la présence nettement dominante de la Callune Calluna vulgaris en association avec la Bruyère cendrée Erica cinerea, espèce assez rare (AR) en Île-de-France. Ces landes sont principalement sous couvert forestier avec la présence de quelques chênes pommiers, témoins d’un usage agro-pastorale de ce secteur. Il s’agit de landes mâtures ou sénescentes qui témoignent de sols appauvris ou oligotrophes par une surexploitation des boisements à une époque. Les conditions édaphiques sont donc contraignantes pour la flore : sols pauvres, secs à humides. Une petite zone de lande sèche en clairière forestière, parcelle 14, le 17 août 2012 © V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 11/100 En forêt de Grosbois, les landes à bruyère subsistant en milieu ouvert sous la ligne à haute tension et sous couvert forestier sont vieillissantes. La une hauteur des bruyères est souvent de 80 à 100 cm et elles sont denses laissant peu de place aux formations herbacées. Le vieillissement de la lande était autrefois ralenti par le pastoralisme qui maintenait des stades intermédiaires allant de la pelouse à la lande. Le vieillissement de la lande commence avec le développement des chaméphytes de plus en plus haut et les bruyères de type Ericacées (Erica sp.) les moins compétitives laissent la place à la Callune qui devient largement dominante. Sous les pieds des chaméphytes s’installe en plus un tapis de mousse (Hypnum cupressiforme, Pleurozium schreberi, Pseudoscleropodium purum, etc.) qui constitue rapidement un tapis épais bloquant les dynamiques végétales et par conséquent la capacité de se régénérer de la lande. En symbiose avec des champignons via des mychoryzes, la Callune est une espèce télétoxique, qui libère des exudats racinaires inhibant la croissance d’autres végétaux, notamment la germination des chênes. La recolonisation forestière est lente, mais elle progresse et les fourrés remplacent progressivement la lande. La Callune est un sous-arbrisseau sempervirent des landes acidiphiles. Elle fleurit de juillet à septembre. L’aire de répartition de la Callune s’étend sur la majeure partie de l’ouest de l’Europe et constitue l’Ericacée la plus représentée. La Callune pousse à des endroits très variés, que ce soit au bord de la mer ou en altitude, jusqu’à 1000 mètres environ. La Callune produit de nombreuses graines, qui sont dispersées par le vent et qui germent rapidement en 6 à 8 semaines si les conditions sont favorables : un terrain plutôt humide. En cas de temps sec, les graines restent en latence dans le sol jusqu’à ce que le taux d’humidité soit suffisant. Des expériences menées en Angleterre ont prouvé que lorsque la surface du sol était perturbée, les graines de Callune germaient d’autant plus que la compétition en était réduite. Par ailleurs, toutes les graines d’une année ne germent pas cette même année et constituent une « banque » de graines enfouies dans le sol et susceptible de s’exprimer jusque dans les prochaines 40 années (Gimingham, 1972; Hill & Stephens, 1981; Webb, 1986). Enfin, la lumière est le facteur majeur de la germination avec la température. Le couvert forestier qui empêche la lumière d’atteindre le sol est donc fatal au développement de la Callune. La Bruyère cendrée est un sous-arbrisseau des landes et des lisières forestières sur substrats secs et acides. La Bruyère cendrée peut atteindre jusqu’à 60 cm de haut. Elle pousse préférentiellement sur des substrats sableux ou des sols bien drainés. Sa floraison arrive un peu avant la Callune, de juillet à septembre. On retrouve souvent la Bruyère cendrée en association avec la Callune, particulièrement sur les sols secs car la Bruyère cendrée contrôle facilement son évapotranspiration, plus que la Callune et plus encore que la Bruyère à quatre-angles. On constate des répartitions bien distinctes entre Bruyère cendrée – cantonnée sur les sols les plus secs – et Bruyère à quatre-angles – cantonnée essentiellement sur les sols humides. En effet, la Bruyère cendrée dispose de racines plus profondes. De plus, les sols détrempés contiennent davantage d’ions ferreux que les sols secs, or ces substances sont toxiques pour la Bruyère cendrée (Webb, 1986). Depuis 1949 les landes à bruyère ont régressé de 85% au sein du Domaine de Grosbois. Cf. paragraphe 6.2 l’héritage des landes dans la synthèse des enjeux. Lande humide à Bruyère à quatre-angles – EUNIS : F4.11 Lande humide septentrionale – CORINE : Lande humide septentrionale 31.11 –Natura 2000 : Lande humide atlantique septentrionale à Erica tetralix 4010 – Etat de conservation très mauvais. En forêt de Grosbois, il existe une relique de cet habitat naturel d’intérêt communautaire à l’extrémité est de la ligne haute-tension. Il ne reste que quelques pieds alors que la lande à bruyères à quatre-angles couvrait toute la superficie de la ligne de la pointe est de la forêt régionale au centre aéré et de place en place sous le reste de la ligne à haute tension. Ce sont les broyages successifs O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 12/100 réalisés sous la ligne sans exportation du bois déchiqueté qui ont provoqué la transformation du milieu aboutissant à la disparition progressive de la lande. Dernière tache de lande humide (indiqué par la flèche sur la photo de gauche) et détail de la bruyère à quatre-angles en 2013. C’est à l’extrémité est de la ligne haute tension. La végétation est aujourd’hui dominée par le calamagrostis, la molinie et la colonisation des trembles. Au début des années 1980, il y a 30 ans, toute la superficie de la ligne visible sur la photo de gauche était couverte de lande à callune mélangée de bruyères à quatre angles (V. Vignon avec S. Voisin qui réalisait une étude des landes sur le site en 1983) ©V. Vignon La lande humide est une formation végétale caractérisée par la présence de la Bruyère à quatreangles Erica tetralix, espèces rares (R) dans le Val-de-Marne et très rare (RR) en Île-de-France, de la Callune Calluna vulgaris et quelques pieds seulement de Genêt d’Angleterre Genista anglica, espèce sur liste rouge « En danger (EN) », déterminante ZNIEFF, très rare dans le 94 et exceptionnelle (RRR) en Île-de-France. L’unique pied de Genêt d’Angleterre est situé à distance de la lande à Bruyère à quatre-angles dans un petit secteur humide. Cette formation est généralement accompagnée par une strate arbustive de Saule cendré Salix cinerea, Bouleau blanc Betula alba, Peuplier tremble Populus tremula et Bourdaine Frangula alnus. Les landes humides se développent sur des substrats particulièrement acides, oligotrophes et avec une nappe d’eau quasi permanente. Il s’agit donc de landes humides qui permettent l’expression de communautés animales et végétales très spécialisées, du fait de l’humidité et des variations de températures. Souvent en contact avec des landes à molinie ou des boisements et sans intervention de gestion, ces landes à éricacées sont gagnées progressivement par la molinie et le boisement par les bouleaux. La Bruyère à quatre-angles est un sous-arbrisseau sempervirent des landes humides et des tourbières, qui se raréfie à mesure que le milieu se referme. Il s’agit d’une espèce très rare en Ile-deFrance (RR), en plus d’être déterminante ZNIEFF dans certains départements dont le Val-de-Marne (94). Actuellement en forêt Notre-Dame, elle est en régression, menacée par la fermeture des milieux ouverts et par la dégradation des zones humides. La Bruyère à quatre-angles supporte mieux les sols gorgés d’eau que la Callune, ainsi que les températures basses hivernales. On la retrouve là où la topographie permet une accumulation d’eau, près des mares, ou encore près des fossés. Sur des sols vraiment humides, la Bruyère à quatre-angles s’avère plus compétitive que la Callune ou la Bruyère cendrée. Plusieurs espèces patrimoniales ont été vues dans cette formation : La Lobélie brûlante Lobelia urens est une espèce d’ourlets humides et de landes humides. Elle est protégée, déterminante ZNIEFF, rare (R) dans le 94 et très rare en Île-de-France ; L’Œnanthe de Lachenal Oenanthe lachenalii, espèce sur liste rouge Vulnérable (VU), déterminante ZNIEFF, très rare dans le 94 et exceptionnelle (RRR) en Île-de-France ; O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 13/100 La Succise des prés Succisa pratensis, espèce assez commune à très commune dans le Val-de-Marne et assez commune(AC) en Ile-de-France. Sans une gestion conservatoire ambitieuse à réaliser sous la ligne à haute tension, cet habitat et ses espèces caractéristiques sont menacés de disparition à court terme en forêt régionale de Grosbois Lande à molinie – EUNIS : E3.5 Prairies oligotrophes humides ou mouillantes – CORINE : 37.3 – Etat de conservation mauvais. En forêt de Grosbois, les landes à molinie ont remplacé les landes à Bruyère. Les « landes à Molinie ou à Fougère aigle » correspondent à des faciès de landes classiques à Bruyère (G. Dumé, R. Delpech et P. Galmiche, 1985). Les landes à molinie Lobélie brûlante © B. Macé – O.G.E. sont souvent dominées par une strate arbustive : Chênes pédonculés Quercus robur, bouleaux Betula sp. et Peupliers trembles Populus tremula. Quelques chênes pommiers anciens témoignent de l’ouverture de la forêt à une époque plus ancienne. Dans la strate herbacée, on retrouve les espèces classiques des landes et lisières acides : la Germandrée scorodoine Teucrium scorodonia, l’Euphrasia raide Euphrasium stricta ou la Véronique officinale Veronica officinalis. La Molinie Molinia caerulea est une plante vivace des prairies humides et oligotrophes, des tourbières, des landes humides et des chênaies acidiphiles humides. C’est une graminée dont les puissantes touffes d’herbe et les racines envahissent le terrain. En zone humide, elle forme des touradons rendant les terrains improductifs pour d’autres espèces. La Molinie crée un faciès uniforme au niveau de la strate herbacée et détermine de cette manière une grande pauvreté en espèces non-ligneuses. On retrouve la Molinie dans les milieux qui s’enfrichent. Elle produit une litière qui se décompose mal, contribuant à la banalisation du site, que ce soit du point de vue fonctionnel ou patrimonial, même si quelques espèces remarquables sont inféodées à cette plante comme par exemple le Miroir Heteropterus morpheus et l’Hespérie échiquier Carterocephalus palaemon présents sur le site étudié. « Lande » à molinie, parcelle 20, le 2 janvier 2011 ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 14/100 Lande à fougère aigle – EUNIS : E5.31 Formation à ptéridium aquilinum subatlantique – CORINE : lande subatlantique à fougère 31.861 – Etat de conservation mauvais L’espèce la plus envahissante des landes reste la Fougère aigle Pteridium aquilinum. Il s’agit d’une plante vivace, à rhizomes et acidiphile. C’est une plante haute, qui domine les bruyères et autres formations végétales basses. Ses capacités écologiques lui permettent de coloniser rapidement toute la surface d’une lande. Elle les prive de lumière, s’accumule au-dessus et les étouffe rapidement. Une fois installée, la Fougère aigle forme en quelques années une litière épaisse, dense et ligneuse. Elle constitue dès lors une double menace de blocage des cycles bio-géochimique et de « cul-de-sac » du réseau « Lande » à fougère aigle © B. Macé - O.G.E. trophique (T. Lecomte, com. pers.). Les frondes de la Fougère aigle en raison de leur toxicité sont peu propices au développement de l’entomofaune, ce qui limite d’autant la possibilité d’existence de populations d’oiseaux dans ce type de formation (T. Lecomte et al, 1981). 4.2.2 Les zones humides Espèces des ourlets humides = Pelouse ourlet – EUNIS : E3.511 prairie calcicline – CORINE : 37-311 – Natura 2000 : 6410-B – Etat de conservation moyen. Cette formation végétale est une déclinaison des prairies hygrophiles brièvement inondables et des prairies mésophiles. On y retrouve des espèces remarquables de sols frais, caractéristiques des milieux humides souvent temporairement inondés avec des sols mésotrophes à eutrophes, plutôt neutres : l’Œnanthe de Lachenal Oenanthe lachenalii espèce très rare en Val-de-Marne et exceptionnelle en Ile-de-France. Elle est aussi classée en tant que vulnérable sur la liste rouge d’Ile-de-France. L’Oenanthe de Lachenal est déterminante ZNIEFF en Ile-de-France ; la Petite scutellaire Scutellaria minor, espèce rare en Valde-Marne et rare en Ile-de-France ; le Silaüs des prés Silaum silaus, espèce très rare en Valde-Marne et assez rare en Ile-de-France ; le Trefle moyen Trifolium medium, espèce très rare en Val-de-Marne et en Ile-de-France. D’autres espèces communes sont issues des lisières forestières et Œnanthe de Lachenal prairies ou trouées intraforestières telles que la Succise des prés © B. Macé - O.G.E. Succisa pratensis, la Molinie Molinia caerula, la Menthe aquatique Mentha aquatica, la Scrofulaire à oreillettes Scrophularia auricula ou la Salicaire commune Lythrum salicaria. Avec la disparition des pratiques extensives et l’embroussaillement ou le reboisement des milieux ouverts, ces formations végétales sont menacées et souvent relictuelles. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 15/100 Fossés humides – EUNIS : C3.4 Végétation amphibie – Etat de conservation moyen. Ce cortège regroupe des plantes qui recherchent ou supportent l’humidité. Ces espèces s’enracinent dans le fond des fossés et sur les parties très humides, comme l’Alisma lancéolé Alisma lanceolatum, espèce des milieux temporairement exondés ou humides peu profonds, très rare en Val-de-Marne et rare en Ile-de-France. On retrouve plus communément le Jonc courbé Juncus inflexus, la Glycérie flottante Glyceria fluitans et la Petite douve Ranunculus flammula. Fossé humide © B. Macé - O.G.E. Dépressions humides exondées – EUNIS : C3.513 – CORINE : Communautés d'herbes naines des substrats humides 22.3233 – Natura 2000 : 3130.3 – Etat de conservation mauvais. Il s’agit de végétations pionnières rases, parfois amphibies, de plantes annuelles colonisant des substrats humides au niveau de dépressions inondables ou de berges des mares. On retrouve ces communautés végétales aussi au niveau de chemins forestiers, de landes et parfois de simples ornières, avec notamment le Salicaire pourpier d’eau © B. Macé - O.G.E. Scirpe sétacé Isolepis setacea et la Salicaire pourpier d’eau Lythrum portula, deux espèces assez rare en Val-de-Marne et rare en Ile-de-France. On y retrouve aussi la Gnaphale des fanges Gnaphalium uliginosum, la Petite-centaurée Centaurium erythraea ou le Jonc des crapauds Juncus bufonidus. Ce type de végétation peut naturellement évoluer vers certaines végétations à caractère prairial des milieux piétinés en cas d’assèchement ou d’atterrissement prolongé. Berges exondées – EUNIS : C3.513 CORINE : Communautés d'herbes naines des substrats humides 22.3233 – Natura 2000 : 3130-3 – Etat de conservation mauvais. La végétation des berges exondées présente une diversité importante, avec des espèces hautes comme le Gaillet des fanges Galium uliginosum, espèce très rare en Val-de-Marne et assez rare en Ile-de-France, la Laîche déprimée Carex viridula subsp. Oedocarpa, espèce rare en Val-de-Marne et rare en Ile-deFrance, la Petite scutellaire Scutellaria minor, Laîche déprimée © B. Macé - O.G.E. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 16/100 espèce rare en Val-de-Marne et rare en Ile-de-France, la Stellaire graminée Stellaria graminea, espèce rare en Val-de-Marne mais commune en Ile-de-France. D’autres espèces plus communes sont le Jonc articulé Juncus articulatus, le Myosotis des marais Myosotis scorpioides, la Menthe des champs Mentha arvensis ou le Cirse des marais Cirsium palustre. L’assèchement des fossés ou des mares sont une menace pour ces formations végétales qui nécessitent une humidité permanente particulièrement en période estivale. Mare – EUNIS : C1.24 Végétation flottante enracinées des plans d’eau mésotrophes – CORINE : Tapis flottant de végétaux à grandes feuilles 22.431 – Etat de conservation moyen. La végétation est constituée d’herbiers d’hydrophytes d’eaux méso-eutrophes peu profonds de type Potamot nageant Potamogeton natans, espèce assez rare en Val-de-Marne et assez rare en Ile-de-France, Potamot luisant Potamogeton lucens ou Nénuphar jaune Nuphar lutea. Leur surface sur les mares occupe généralement une petite surface, bien que ces espèces produisent une biomasse importante et limitent l’expression d’autres espèces. Cette association végétale marque une qualité de l’eau moyenne, souvent opaque en raison d’une charge de matière en suspension. Végétation de Potamot nageant (parcelle .14) © B. Macé – O.G.E. On retrouve sur les bords les hélophytes constituées par le Plantain d’eau Alisma plantago-aquatica, le Jonc des chaisiers Schoenoplectus lacustris et la Glycérie flottante Glyceria fluitans. 4.2.3 Les milieux prairiaux Pelouse et prairie acidiphile, ourlet sec – EUNIS E1.7 Pelouses sèches acides neutres fermées non méditerranéennes – CORINE : Gazons atlantiques à Nard raide et groupements apparentes 35.1 – Habitat Natura 2000 : Pelouse acidiphile subatlantique à nord atlantique 6230.8* – Etat de conservation moyen. La pelouse du Progrès est constituée d’une mosaïque de graminées vivaces et annuelles qui traduisent l’état d’humidité et d’enrichissement du sol. La diversité floristique des pelouses et prairies acidiphiles est généralement élevée mais peut diminuer selon la gestion appliquée (fauche sans exportation, amendements, fauche avant la montée des fleurs, etc.). Lorsque des espèces comme la Flouve odorante Anthoxanthum odoratum, l’Agrostide Agrostis capillaris et la Danthonie Danthonia decumbens (assez rare IdF) dominent cela traduit un sol sableux pauvre et écorché, le sol Pelouse du Progrès © B. Macé – O.G.E. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 17/100 peut devenir visible du fait de la faible densité de végétation. Un petit cortège d’annuelles avec la Vulpie faux-brome Vulpia bromoides et la Canche printanière Aira praecox, (rare en IdF) associé à la Petite oseille Rumex acetosella constituent un cortège situé à l’extrême de cette tendance, localisé sur quelques rares tonsures au nord de la pelouse du progrès. La Porcelle glabre Hypochaeris glabra une Astéracée très rare et Vulnérable (Liste rouge) en Île-de-France est à rechercher dans ce cortège. À l’opposé un profil dominé par Calamagrostis traduit un sol plus riche et humide marqué par une végétation haute et dense qui semble dominer la physionomie de cette prairie parmi les patchs en peau de léopard des cortèges de pelouse acide. Cependant, la gestion pratiquée sur la pelouse du Progrès devrait affirmer la végétation acidiphile oligotrophe dans les années à venir. On peut retrouver des éléments de ces cortèges sur les bords de chemin associées à des espèces de lisière sur substrat acide tel que le Peucédan de France Peucedanum gallicum, espèce assez rare dans le Val-de-Marne et rare en Ile-de-France et déterminante ZNIEFF, la Stellaire graminée Stellaria graminea, espèce rare en Val-de-Marne, la Pulmonaires à feuilles longues Pulmonaria longifolia, espèce rare en Val-de-Marne et rare en Ile-de-France. D’autres espèces des lisières et chemins forestiers sont calcicoles et thermophile avec des espèces comme le Dompte-venin Vincetoxicum hirundinaria et le Trèfle moyen Trifolium medium une espèce déterminante ZNIEFF située au sud de Grosbois. La Laîche des lièvres Carex ovalis, est une espèce des layons forestiers humides, acides, sur argiles ou limons de plateau décalcifiés mais aussi des basmarais acides et des bords de mares. Le Dompte-venin est assez rare en Val-de-Marne et assez rare en Ile-de-France et la Laîche des lièvres est rare en Val-de-Marne et assez rare en Ile-de-France. 4.2.4 Les boisements Boisement humide – EUNIS G1.1411 Aulnaie marécageuses méso-eutrophe – CORINE : Aulnaie marécageuse 44.91 – Etat de conservation moyen. La Forêt de Grosbois ne comprend que deux petits boisements humides. Il s’agit de peuplements qui colonisent des sols plus ou moins inondables, le long de fossés ou au bord de mares. Ces peuplements succèdent à des mégaphorbiaies ou à des roselières. Le tapis herbacé associe un cortège d’espèces hygrophiles type de ces mégaphorbiaies et un cortège d’espèces des ourlets nitrophiles. La strate ligneuse est dominée par l’Aulne glutineux Alnus glutinosa et structurée par le Saule blanc Salix alba, le Tremble Populus tremula, le Bouleau verruqueux Betula pendula et le Saule fragile Salix fragilis. La strate arbustive se compose de la Bourdaine Frangula alnus et quelques autres saules Salix cinerea et Salix aurita. La strate herbacée est constituée de : la Laîche à épis pendants Carex pendula, le Jonc glauque Juncus inflexus, la Lysimaque nummulaire Lysimachia nummularia, l’Eupatoire à feuilles de chanvre Eupatorium cannabinum, le Jonc des chaisiers Schoenoplectus lacustris et la Douce-amère Solanum dulcamara. Il s’agit d’une végétation forestière pionnière qui contribue à la diversité spécifique de la Forêt de Grosbois. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 18/100 Fourré arbustif – EUNIS F3.13 Fourrés atlantiques sur sol pauvre – CORINE : Fruticée des sols pauvres atlantiques 31.83 – Etat de conservation moyen. Cet habitat correspond aux formations pré- et post- forestières arbustives et on retrouve dans les fourrés arbustifs les végétations d’arbustes qui composent généralement les lisières forestières sous la ligne à haute tension. Leur hauteur et leur densité varient en fonction de la date du dernier entretien (girobroyage). Cet habitat s’est constitué par l’enrichissement du sol en matière organique provoqué par la minéralisation du bois déchiqueté accumulé à chaque broyage. Ce processus a provoqué une régression spectaculaire de lande sous la ligne dont il reste moins de 5% de la superficie qui existaient il y a seulement 30 ans (S. Voisin et V. Vignon, observations personnelles) et presque plus de plantes caractéristiques (un pied de Genêt d’Angleterre et une tache de bruyère à quatre angle, quelques pieds de Lobélie brûlante - espèce protégée en Ile-de-France). Des zones au sol plus acides ont conservé une lande à callune par taches avec la Bruyère cendrée. La molinie s’est étendue et plus encore le Calamagrostis épigé qui contribue à banaliser ce milieu. Chênaie à Chêne sessile – EUNIS G1.81 Bois atlantique de Quercus robur et Betula – CORINE : Bois de Chênes pédonculés et de Bouleaux 41.51 – Etat de conservation moyen à mauvais. Il s’agit du groupement majoritaire en Forêt de Grosbois qui présente à certains endroits un faciès appauvrie, sur des sols plutôt acides, épais et avec un engorgement temporaire. La strate arborescente est dominée par le Chêne sessile Quercus petraea et le Chêne pédonculé Quercus robur, avec la présence fréquente du Châtaigner Castanea sativa et de Bouleaux Betula sp. La strate arbustive présente l’Aubépine à un style Crataegus monogyna, le Chèvrefeuille des bois Lonicera periclymenum, le Sorbier des oiseleurs Sorbus aucuparia, mais aussi à certains endroits le Houx Ilex aquifolium et, en sous étage, des lambeaux de landes à Callune Calluna vulgaris et Bruyère cendrée Erica cinerea. La strate herbacée est faiblement recouvrante et assez pauvre en espèce. Elle comprend : la Germandrée scorodoine Teucrium scorodonia, la Canche flexueuse Deschampsia flexuosa et le Pâturin des bois Poa nemoralis et de manière plus éparse la Houlque molle Holcus mollis, la Luzule champêtre Luzula campestris et la Luzule à nombreuses fleurs Luzula multiflora. La Fougère aigle Pteridium aquilinum peut avoir colonisé à certains endroits la totalité de la strate herbacée. Chênaie pédonculée à Molinie bleue – EUNIS G1.84 Chênaies aquitano ligériennes sur podzol – CORINE : 41.54 – Natura 2000 : 9190 – Etat de conservation bon. Ce peuplement très ouvert de Quercus robur est souvent accompagné de bouleaux et de Peuplier tremble Populus tremula. La strate herbacée est constituée de peuplements continus de Molinie bleue Molinia caerulea. On retrouve généralement cette formation dans les massifs forestiers sur sols acides oligotrophes au niveau de cuvettes concentrant les eaux de ruissellement ou sur des matériaux hydromorphes s’imbibant fortement d’eau et la retenant. Ces forêts sont donc conditionnées par un engorgement édaphique : sols très engorgés dès la surface en hiver, voire au printemps et même parfois pendant toute la saison de végétation. Ce type forestier succède à des O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 19/100 landes hygrophiles. Ces végétations sont d’abords envahies par un fourré puis un perchis de Bouleau pubescent. Les coupes et les chablis régénèrent la dynamique en rétablissant les stades herbacés antérieurs. Chênaie-Charmaie – EUNIS G1.A1 Boisements sur sol eutrophes et mésotrophes à Quercus, Fraxinus et Carpinus betulus – Code CORINE 41.2 – Etat de conservation moyen. Ce peuplement est dominé par le Chêne pédonculé Quercus robur et le Charme Carpinus betulus en sous-étage, avec dans une moindre mesure le Frêne Fraxinus excelsior et l’Erable sycomore Acer pseudoplatanus. Il s’agit de boisements tempérés, caducifoliés, acidiclines à calcicoles sur des sols plutôt frais. Ce sont des massifs forestiers et ou des petits bois souvent situés au niveau de plateaux humides, avec une hydromorphie fréquente sous la forme d’une nappe temporaire plus ou moins profonde. La strate arbustive comporte des recrus des essences arborescentes type Carpinus betulus mais aussi le Noisetier Corylus avellana, l’Aubépine à un style Crataegus monogyna, et en accompagnement le Lierre Hedera helix. La strate herbacée est peu développée, avec quelques espèces dominantes caractéristiques : Euphorbe des bois Euphorbia amygdaloides, Mercuriale vivace Mercurialis perennis, Laîche des bois Carex sylvatica, Jacinthe des bois Hyacinthoides non-scripta. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 20/100 O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 21/100 4.3 ESPÈCES REMARQUABLES RELEVÉES EN FORÊT DE GROSBOIS Espèce protégée, déterminante ZNIEFF Lobélie brûlante Lobelia urens L. – Rare (R) dans le 94, très rare en Île-de-France ; Espèce liste rouge Vulnérable (VU), déterminante ZNIEFF Œnanthe de Lachenal Oenanthe lachenalii C.C.Gmel. – Très rare dans le 94, exceptionnel (RRR) en Îlede-France ; Espèce liste rouge En danger (EN), déterminante ZNIEFF Genêt d’Angleterre Genista anglica L. – Très rare dans le 94, exceptionnel (RRR) en Île-de-France ; Espèces déterminantes ZNIEFF, très rares dans le Val-de-Marne et en Île-de-France Bruyère à quatre-angles Erica tetralix L. ; Euphraise des bois Euphrasia nemorosa (Pers.) Wallr. ; Trèfle intermédiaire Trifolium medium L. ; Espèces très rares (TR) dans le Val-de-Marne Potamot luisant Potamogeton lucens L. – Très rare (RR) en Île-de-France ; Canche printanière Aira praecox L. – Rare (R) en Île-de-France ; Plantain d'eau à feuilles lancéolées Alisma lanceolatum With. – Rare (R) en Île-de-France ; Brome rude Bromus ramosus Huds. – Assez rare (AR) en Île-de-France ; Gaillet des fanges Galium uliginosum L. – Assez rare (AR) en Île-de-France ; Silaüs des prés Silaum silaus (L.) Schinz & Thell. – Assez rare (AR) en Île-de-France ; Epiaire officinale Stachys officinalis (L.) Trevis. – Assez commun (AC) en Île-de-France ; Espèces rares (R) dans le Val-de-Marne Laîche déprimée Carex viridula Michx. subsp. oedocarpa (Andersson) B.Schmid = C. demissa Vahl ex Hartman – Rare (R) en Île-de-France ; Nombril de Vénus Umbilicus sylvestris Rare (subspontané) en Île-de-France Petite scutellaire Scutellaria minor Huds. – Rare (R) en Île-de-France ; Pulmonaire à feuilles longues Pulmonaria longifolia (Bastard) Boreau – Rare (R) en Île-de-France ; Crételle des prés Cynosurus cristatus L. – Assez rare (AR) en Île-de-France ; Danthonie retombante Danthonia decumbens (L.) DC. – Assez rare (AR) en Île-de-France ; Laîche des lièvres Carex ovalis Gooden. – Assez rare (AR) en Île-de-France ; Parisette à quatre feuilles Paris quadrifolia L. – Assez rare (AR) en Île-de-France ; Vulpie faux-Brome Vulpia bromoides (L.) Gray – Assez rare (AR) en Île-de-France ; Luzule des champs Luzula campestris (L.) DC. – Assez commun (AC) en Île-de-France ; O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 22/100 Stellaire graminée Stellaria graminea L. – Commun (C) en Île-de-France ; Espèces assez rares (AR) dans le Val-de-Marne Gesse des bois Lathyrus sylvestris – Rare (R) en Île-de-France ; Jonquille Narcissus pseudonarcissus L. – Rare (R) en Île-de-France ; Laîche vert jaunâtre Carex demissa – Rare (R) en Île-de-France ; Lamier hybride Lamium hybridum – Rare (R) en Île-de-France ; Lotier à feuilles étroites Lotus glaber Mill. – Rare (R) en Île-de-France ; Peucédan de France Peucedanum gallicum Latourr. – Rare (R) en Île-de-France ; Salicaire pourpier d'eau Lythrum portula (L.) D.A.Webb– Rare (R) en Île-de-France ; Scirpe sétacé Isolepis setacea (L.) R.Br. – Rare (R) en Île-de-France ; Bruyère cendrée Erica cinerea L. – Assez rare (AR) en Île-de-France ; Dompte-venin Vincetoxicum hirundinaria Medik. – Assez rare (AR) en Île-de-France ; Potamot nageant Potamogeton natans L. – Assez rare (AR) en Île-de-France. Violette des chiens Viola canina – Rare (R) en Île-de-France ; O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 23/100 5 PRÉSENTATION DE LA FAUNE 5.1 MÉTHODE ET SES LIMITES L’étude a débutée en juin 2012 et les prospections ont eu lieu de juillet à septembre 2012 (13 juillet, 1-10 et 28 août, 5 septembre et 12 octobre). A toutes ces dates, les conditions météorologiques étaient favorables à la recherche des groupes faunistiques concernés par cette étude. Vincent Vignon, directeur associé d’O.G.E. et riverain de la forêt régionale de Grosbois depuis juillet 2010, a entrepris des recherches personnelles sur ce site. Il y a effectué plus d’une centaine de prospections à toutes les saisons, dont les résultats sont intégrés à ce rapport. Elles ont concerné : un suivi des noyaux de populations de la vipère péliade ; l’étude du fonctionnement du réseau de landes en analysant l’organisation spatiale des populations d’espèces indicatrices d’insectes et de reptiles ; l’étude de la population de chevreuils avec identification individuelle des mâles, évaluation du taux de reproduction, émigration-immigration depuis la forêt Notre-Dame, variation saisonnières de l’organisation spatiale dans le contexte de la fréquentation du public ; les prospections du plus grand nombre de groupes possible. La méthode utilisée consiste à prospecter de manière systématique les différents milieux étudiés. Nous augmentons le temps de prospection sur les habitats les plus remarquables ou sur les milieux de vie des espèces d’intérêt écologique que l’on suspecte sur le site (selon l’expérience du naturaliste et la connaissance bibliographique). Les groupes faunistiques inventoriés ont été les invertébrés avec les odonates (libellules), les orthoptères (sauterelles, grillons et criquets) et les lépidoptères diurnes, ainsi que les vertébrés avec les amphibiens, les reptiles, les mammifères terrestres et les oiseaux. Pour les chiroptères, aucun passage au détecteur à ultra-son n’a été effectué dans le cadre de la présente étude. En ce qui concerne les insectes, les individus ont été déterminés, selon les cas : à l’œil nu, avec ou sans manipulation et après capture au filet en ce qui concerne les papillons, les libellules et les orthoptères, les individus capturés étant relâchés juste après l’identification ; aux jumelles, pour certains papillons et libellules de grande taille et à détermination aisée ; à l’écoute, dans le cas de certains orthoptères ; par l’utilisation de 3 pièges Polytrap pour les coléoptères. Le « polytrap » est constitué de vitres et d’un entonnoir en plastique, terminé par un récupérateur rempli d’eau salée. Les insectes sont arrêtés en vol par les vitres du piège et tombent alors dans l’entonnoir puis dans le récupérateur. Ce piège est suspendu aux branches d’un arbre et est ici utilisé pour la capture des Coléoptères saproxyliques. Trois polytrap ont été utilisés (Parcelles 11, 24, 28). Les populations d’amphibiens présentes ont été recensées par repérage d’indices comme la présence de pontes et par identification à vue ou à l'écoute pour certaines espèces. Les sites de pontes avérées ou potentiells ont été recherchés de jours, puis visités en soirée, plusieurs espèces n’étant actives qu’à la nuit tombée. Les reptiles ont été recherchés aux périodes favorables et sont identifiés à vue. En complément à ces observations, 11 plaques avaient été disposées avant le démarrage de l’étude en avril 2011, sur des sites identifiés comme étant potentiellement intéressants pour les reptiles. Ces plaques, sombres et mates, chauffent facilement au soleil et sont attractives pour les reptiles, qui ont besoin d’élever leur température interne pour être en activité (thermorégulation).Elles ont été vérifiées lors de chaque visite (tant faunistique que floristique). O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 24/100 Les plaques ont apportées des données nombreuses d’orvets, une seule fois la Coronelle lisse, et seulement 4 fois la vipère péliade. Les vipères et coronelles ont principalement été contactées à force de prospection des zones favorables avec un succès d’observation dépendant fortement de la saison. Les contacts réguliers en sortie d’hibernation en mars et avril avec un succès d’observation de l’ordre de 80% des sorties, ce taux est très inférieur entre mai août, mois de 10% des sorties avec observation. Le taux d’observation est intermédiaire lors des journées moins chaudes de septembre et octobre, jusque début novembre selon les années. Jeune vipère péliade de 7 mois, ici le 25 mars 2012, parcelle 6. Une observation peu fréquente sous les plaques disposées pour les reptiles ©V. Vignon Orvets, jusqu’à trois individus ensemble. Le reptile le plus souvent observé sous les plaques ©V. Vignon Polytrap mis en place dans la parcelle 11, 13 juillet 2012 ©V. Vignon – O.G.E. Piège photographique déplacé tous les 7 jours à un mois en fonction des contacts. Parcelle 23, le 19 janvier 2013 ©V. Vignon L’identification des oiseaux est effectuée soit par observation visuelle, à l’aide de jumelles, soit par l’écoute des cris et des chants. Tenant compte de plus de 100 sorties de terrain réalisées sur le site (hors des journées spécifiques consacrées à cette étude), l’ensemble des parcelles de la forêt régionale a été prospectée à toutes les saisons. Les mammifères de la zone d’étude sont recherchés à partir des observations et des indices relevés sur le terrain (traces et fèces principalement) et ceci à partir des potentialités offertes par le milieu étudié. Sur cette étude, les mammifères ont aussi été surveillés grâce à l’installation de deux pièges photos placés depuis février 2012. La présente étude s’est appuyée sur une recherche bibliographique préalable, avec notamment le suivi ornithologique du CORIF en 2002, l’étude entomologique de l’OPIE en 2003, l’étude flore et O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 25/100 habitats naturels du CBNBP en 2004, l’étude sur la gestion des emprises RTE en 2007 et le plan de gestion concernant l’emprise des lignes électriques en forêt régionale de Grosbois réalisé en 2009 par O.G.E. et Ginger. Les résultats de cette recherche bibliographique sont intégrés à ce document et les références présentées dans la bibliographie. En ce qui concerne les limites méthodologiques, la méthode d'inventaire utilisée nous procure des données qualitatives essentielles et d’une grande précision grâce au nombre de prospections effectuées, sans qu’il s’agisse pour autant d’inventaires tout à fait exhaustifs. Ces données nous permettent d’évaluer la richesse en espèces du secteur étudié et dans l’ensemble, les passages auront permis d’évaluer les caractéristiques faunistiques en permettant la comparaison des différents milieux naturels présents en forêt régionale de Grosbois. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 26/100 5.2 LES AMPHIBIENS Il existe un réseau de mares intra-forestières et de fossés en eau au sein de la Forêt de Grosbois en raison de ses caractéristiques pédologique et géologique (sols hydromorphes et couche d’argile). Certaines espèces présentes sur le site sont caractéristiques des milieux ouverts, notamment des landes : La Rainette verte Hyla arborea a été entendue dans la partie privée de la Forêt de Grosbois, de l’autre côté du mur qui se situe parcelle 30. Elle ne semble pas présente du côté de la Forêt régionale. La Rainette verte occupe les secteurs à végétation abondante (arbres, arbustes, herbacées). Les mares de reproduction sont ensoleillées, avec des herbiers aquatiques et bordées par une végétation hygrophile diversifiée. Pour se maintenir, la Rainette a besoin d'un réseau d'habitats favorables facilement accessibles. L'espèce régresse dans l'ensemble de l'Europe occidentale du fait de l'assèchement des zones humides et de l'isolement progressif de nombreux sites de ponte. Rainette verte (hors site) ©V. Vignon L'espèce est déterminante ZNIEFF en Ile-de-France, elle figure sur la liste rouge mondiale comme espèce « quasi-menacée » et est citée en annexe IV de la Directive « Habitats ». Le Triton crêté Triturus cristatus est connu dans un fossé qui s’assèche à proximité d’une mare permanente mais empoissonnée. Le Triton crêté occupe généralement les secteurs de prairies comportant plusieurs mares de reproduction, mais on le retrouve parfois dans des espaces plus forestiers. L'espèce a beaucoup régressé du fait de l'abandon du pâturage, de la destruction des mares situées en plein champ et de l'alevinage qui augmente la prédation par les poissons. Il est inscrit sur l'annexe II et IV de la Directive « Habitats ». Triton crêté (forêt Notre-Dame) ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 27/100 D’autres espèces sont davantage forestières : Le Crapaud commun Bufo bufo est probablement répandu dans l’ensemble du site, mais plus particulièrement autour de deux mares majeures pour la reproduction de la population du site en parcelles 21 et 30. Cette espèce se reproduit dans les mares et les étangs, mêmes profonds et de grande dimension avec ou sans poissons. Ces sites de pontes sont généralement forestiers ou situés à proximité. Le début de la période de reproduction donne lieu à d'impressionnantes migrations. Il est possible de dénombrer plus de 200 crapauds en une soirée de début mars autour et dans les deux mares précitées. L'espèce est protégée en France. Crapaud commun ©V. Vignon La Grenouille agile Rana dalmatina est bien répandue en Forêt de Grosbois où elle se reproduit notamment en parcelles 21 et 30, ainsi que quelquesunes en parcelle 18 et dans quelques fossés. Cette espèce est intimement liée aux boisements de feuillus. Elle se reproduit dans les mares forestières ou en lisière, parfois même dans des pièces d'eau de faible profondeur. Cette grenouille est protégée en France et citée en annexe IV de la Directive "Habitat". Grenouille agile ©V. Vignon La Grenouille rousse Rana temporaria a été vue dans la mare de la parcelle 30. Cette mare présente la plus grande diversité d’amphibiens. La Grenouille rousse a des exigences variées en matière d'habitats, mais on la trouve dans des secteurs moins ouverts que la Grenouille verte. Les mares de reproduction peuvent être de dimension et de profondeur réduite. La destruction des sites de pontes, notamment par circulation motorisée sur chemins de terre, l'empoissonnement et l'écrasement des individus sur les routes lors des migrations, fragilisent les populations. L'espèce est partiellement protégée en France et citée en annexe V de la Directive « Habitat ». Grenouille rousse (hors site) ©A. Adamczyk - O.G.E. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 28/100 Parmi les espèces ubiquistes, plusieurs ont été vues en Forêt de Grosbois : Le Triton alpestre Ichthyosaura alpestris se rencontre dans les mares, même de dimension modeste, ainsi que dans les fossés et les ornières. Les gîtes d'hiver, localisés dans les boisements doivent être situés à proximité. Les populations de ce triton se réduisent en beaucoup d'endroits par destruction de ses sites de pontes ou par l’alevinage. Il est protégé en France et déterminant ZNIEFF dans la moitié est de l’Ile-de-France. Triton alpestre (hors site) ©L. Spanneut - OGE Le Triton palmé Lissotriton helveticus a été observé en très grand nombre dans l’ensemble des mares de la Forêt de Grosbois. La Grenouille rieuse Pelophylax ridibundus est présente dans les mares des parcelles 20 et 30. Elle fréquente les eaux bien ensoleillées et riches en végétation aquatique, dans tous les types de milieux, ouverts ou forestiers. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 29/100 5.3 LES REPTILES 11 plaques à reptiles ont été installées à partir du 25 avril 2011 en Forêt régionale de Grosbois. Elles ont fait l’objet d’une surveillance systématique lors de chaque prospection terrain et ont contribué à observer plusieurs espèces, dont deux espèces caractéristiques des milieux ouverts et des landes : La Vipère péliade Vipera berus a été observée dans les sous-bois clairsemés à callune dans plusieurs parcelles de la Forêt de Grosbois. Il s’agit de plusieurs noyaux de population avec reproduction,. La Vipère péliade fréquente généralement les landes, les bocages, les tourbières ainsi que les forêts ouvertes, même si elle est fréquemment rencontrée dans les zones humides et peut nager. La perception négative du public vis-à-vis de l’espèce provoque quelques comportements de destruction des individus. Pourtant, la Vipère péliade est protégée en France. La Coronelle lisse Coronella austriaca vit principalement dans les endroits secs et chauds, comme les espaces dénudés et rocailleux, ainsi que dans les landes et les pelouses sèches. Elle se nourrit majoritairement de petits reptiles, tels que les lézards et les orvets, ainsi que des jeunes d’espèces plus grandes. L’espèce a été vue, dont deux fois des jeunes dans les parcelles 15, 18, 2, 24, 26. Le boisement naturel ou anthropique des espaces ouverts représente la principale menace pour cette espèce. Elle est citée en annexe IV de la Directive « Habitats ». L’espèce est protégée en France. Vipère péliade ©V. Vignon Coronelle lisse ©V. Vignon D’autres espèces sont aussi présentes comme le Lézard des murailles Podarcis muralis, mais uniquement sur le mur historique en pierre meulière au nord de la forêt régionale, la Couleuvre à collier Natrix natrix (de rares mentions en forêt régionale) et l’Orvet fragile Anguis fragilis (l’espèce la plus abondante). O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 30/100 Le Lézard des murailles Podarcis muralis a été observé tout le long du mur au niveau de la ligne haute-tension et en dehors de la Forêt de Grosbois sur les vieux murs, le cimetière de Boissy-Saint-Léger. Le Lézard des murailles recherche les lieux ensoleillés, avec des surfaces nues mais bordées par de la végétation avec des troncs ou des pierres sous lesquels se réfugier. Il souffre de l’urbanisation et des pesticides empoisonnant les invertébrés dont il se nourrit. A Grosbois, il est chassé par les chats domestiques. Cette espèce est protégée en France et citée en annexe IV de la Directive "Habitat". Lézard des murailles sur le mur en meulière au nord du site©V. Vignon La Couleuvre à collier Natrix natrix recherche les secteurs humides comportant des fossés en eau, des rivières ou des mares. Il est également possible de la croiser dans des zones plus sèches, loin de tout point d’eau, comme les lisières, les clairières forestières, les carrières, les landes, les haies. Bien qu’elle soit largement répandue, la Couleuvre à collier tend à voir ses effectifs diminuer et les mentions sont rares en forêt de Grosbois. L’espèce est protégée en France. Couleuvres à collier (hors site) ©V. Vignon L'Orvet fragile Anguis fragilis a été observé dans presque toute la forêt régionale. Ce lézard sans pattes, car ce n'est pas un serpent au sens strict, recherche les secteurs humides ensoleillés, le plus souvent en forêt ou en lisière. Bien que répandu, l'orvet est trop souvent victime des vélos en forêt régionale. L’espèce est protégée en France. Orvet ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 31/100 Notons que deux tortues introduites à caractère envahissant ont été trouvées dans des mares de la Forêt de Grosbois : la Tortue serpentine ou Tortue happante Chelydra serpentina et la Tortue de Floride Trachemys scripta elegans. Il s’agit probablement de spécimens en captivité qui ont été relâchés. Ces tortues représentent une menace potentielle pour les populations d’amphibiens ou d’insectes aquatiques dont elles se nourrissent en abondance, notamment la Tortue serpentine. Cette dernière a été éliminée lors de travaux de réouverture des mares, dans la parcelle 18 en octobre 2013. Tortue de Floride, mare de la parcelle 30. ©V. Vignon Tortue serpentine. Cette tortue carnivore de grande taille a été observée dans la mare de la parcelle 18 en 2011 et en 2013. Elle était dans la mare de la parcelle 21 - connectée par un fossé à la précédente - en 2012. ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 32/100 5.4 LES MAMMIFÈRES 5.4.1 Un peuplement dominé par les espèces forestières Le peuplement de mammifère de la forêt régionale de Grosbois comporte : une faune forestière de micromammifères (Campagnol roussâtre, Taupe, Musaraigne musette) ; le hérisson ; l’écureuil ; des carnivores comme le renard qui se reproduit chaque année en forêt de régionale Grosbois, mais aucune donnée de fouine malgré la présence de l’espèce dans la ville de Boissy-Saint-Léger ; les ongulés de l’Arc boisé : sanglier, chevreuil et occasionnellement le daim évadé du domaine du Piple. Nous signalons une donnée exceptionnelle qui concerne une photographie de martre faite en avril 2012 puis à nouveau en avril et en mai 2013 dans le même secteur, prise au piège photographique. L’espèce est considérée absente de l’Arc Boisé. La martre est présente en forêt de Ferrière à l’est de la forêt de Notre Dame. Une observation qui nécessiterait une confirmation a été faite dans le bois du Piple et une autre à la limite de la partie privé de la Forêt de Grosbois. Avec seulement trois photos prises en 688 nuits-pièges en forêt de Grosbois, on peut penser à un individu erratique qui peut provenir de Ferrière ou une petite population plus active dans le domaine privé de Grosbois avec des sorties occasionnelles en forêt régionale. Le mur d’enceinte est facilement franchissable par la martre. La superficie de la forêt privée (environ 250 ha de forêt) parait trop restreinte pour maintenir une population de martre sans que les individus éprouvent le besoin de sortir de ses limites. Martre. Prise de vue au piège photographique, le 12 avril 2012, parcelle 28 ©Damien et Vincent Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 33/100 5.4.2 Les ongulés et en particulier le chevreuil en forêt régionale de Grosbois Le chevreuil est présent dans toutes les forêts de l’Arc Boisé. Les populations sont plus ou moins isolées entre elles, notamment celle de la forêt de la Grange séparée de Grosbois par la RN19 infrachissable. Notons qu’une autre population isolée existe dans le domaine privé de Grosbois. Des échanges se font régulièrement entre la forêt domaniale de Notre-Dame et la forêt régionale de Grosbois, un peu moins vers les boisements qui entourent le domaine du Piple où les chevreuils y sont presque isolés. Une population de daim a été implantée dans le parc fermé du Piple. Ce parc a connu quelques ouvertures du mur, notamment à la suite de la chute d’arbres et des daims en sont sortis. Au moins un individu a vécu en forêt régionale au cours des années 2000. Les sangliers ont colonisé tous l’espace, sauf les pourtours du Piple. Le chevreuil est abondant en forêt régionale où 15 à 20 mâles comprenant les jeunes d’un an y sont connus chaque année depuis 2011 (Etude de V. Vignon, en cours). Les territoires de rut des mâles ont tendance à être plus restreint que ce qui est connu de la littérature, soit moins de 15 ha en forêt régionale pour des territoires qui font habituellement 40 ha dans les forêts de plaine en France (carte page suivante). La densité élevée de chevreuil dans cette forêt périurbaine est vraisemblablement à l’origine de cette situation. Il est important de souligner le rôle d’herbivore contribuant à limiter la fermeture des landes même si cette fonction est très limitée avec une espèce de si petite taille. Les chevreuils de Grosbois sont présents en densité élevée depuis longtemps. Au cours des années 1980, alors que les landes étaient plus ouvertes, les chevreuils étaient déjà nombreux et visibles de la plupart des allées (V. Vignon, observations personnelles). Ils ont acquis une bonne capacité d’adaptation en limitant leur fuite, en évitant d’aboyer notamment pendant le rut au cours duquel ces animaux sont normalement démonstratifs. Les poursuites entre mâles sont le plus souvent silencieuses, même la nuit. Trois chevreuils mâles adultes de la forêt régionale de Grosbois – parmi les plus beaux sujets – présents en 2012 ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 34/100 5.4.3 Les chiroptères Quatre espèces ont été inventoriées lors de l’étude du projet de déviation de la RN19 par l’IEA en 2010. Il s’agit de la Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus, de la Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii, du Murin de Daubenton Myotis daubentoni et de la Sérotine commune Eptesicus serotinus. Au cours de nos prospections nocturnes, sans détecteur, des chiroptères ont été observés sur la majorité des chemins. A noter des chiroptères à ventre blanc, à priori des Murins de Daubenton sur les mares, notamment celles des parcelles 21 et 30. Deux chauves-souris (à ventre clair indiqué par des flèches : Murin de Daubenton possible) au dessus de la mare de la parcelle 18, le 23 mai 2011 ©V. Vignon Les espèces mentionnées sont relativement communes en Ile-de-France. Nous pouvons indiquer que la Sérotine commune se maintient ici en limite de répartition autour de l’agglomération. En effet, cette espèce est sensible à la pollution lumineuse et ne pénètre pas dans l’agglomération parisienne (JF Julien, comm. orale). O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 35/100 5.5 LES OISEAUX Sur la zone d’étude, une majorité d’espèces observées sont forestières. Seules les espèces patrimoniales identifiées sur le site sont présentés. 5.5.1 Les espèces de boisements et forêts Plusieurs observations de Bécasse des bois Scolopax rusticola hivernante ont été faites en forêt de Grosbois (3 observations en février 2012), notamment dans la Pelouse du progrès la nuit et à proximité ainsi que dans d’autres peuplements forestier semis ouverts. Cette espèce niche dans les forêts de feuillus ou mixtes, en particulier dans les taillis. La bécasse est sensible à une pression de chasse importante et à la réduction des taillis sous-futaie. Elle est déterminante ZNIEFF en Ilede-France (en tant que nicheur ce qui n’est pas le cas ici) et figure sur la liste rouge française en tant qu'espèce à surveiller. Bécasse des bois (hors site) ©S. Ronald Wikimédia Le Pouillot siffleur Phylloscopus sibilatrix a été entendu dans les parcelles 17, 23, 31 et 32 de la Forêt de Grosbois. Il a été entendu jusqu’en juin 2013, mais sans certitude qu’il soit nicheur. Il est classé vulnérable sur la liste rouge nationale. Il est considéré comme commun en Ile-de-France mais ses populations sont en diminution depuis quelques années, notamment en Ile-de-France où il est protégé. Cette espèce est plus abondante en forêt Notre-Dame. La Bondrée apivore Pernis apivorus est nicheuse dans la partie privée de la Forêt de Grosbois et il y a eu quelques observations dans la Forêt de Grosbois. Cette espèce forestière, grande consommatrice d’hyménoptères (guêpes, abeilles…) est très sensible à la disparition des secteurs herbeux riches en insectes, à l’urbanisation dans les espaces ruraux et aux baisses de populations d’insectes par les pesticides. Elle est rare en Ile-de-France et citée à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Bondrée apivore (hors site) ©V. Vignon - O.G.E. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 36/100 L’Epervier d’Europe Accipiter nisus est nicheur en parcelle 28 en 2012 (photo ci-contre) ainsi qu’en parcelle 26 en 2013. Pendant la nidification, les éperviers d’Europe préfèrent les espaces ouverts alternant avec des boisements. Ils installent leurs nids dans des parcelles de vieux arbres. L’espèce est protégée en France et à surveiller en Europe. Epervier d’Europe ©V. Vignon Cinq espèces de pics sont présentes dans la Forêt de Grosbois, parmi lesquelles le Pic mar Dendrocopos medius est patrimoniale. Le Pic mar se retrouve dans les vieilles forêts de feuillus à vieux chênes, charmes, ormes, avec clairières. Il se nourrit des insectes dans les troncs d’arbre. Cette espèce, inscrite à l'annexe I de la Directive Oiseaux est à surveiller à l’échelle nationale. Il est aussi déterminant ZNIEFF en Ile-de-France si le site regroupe un minimum de 30 couples. Cet effectif n’est pas atteint en forêt régionale, mais le site est inclus dans un massif de plus de 2500 ha où cet effectif est possible à cette échelle. Pic mar ©V. Vignon Le Pic noir Dryocopus martius est régulièrement observé. Il était déjà cité en 2002. Ce géant parmi les pics est une espèce typique des hautes futaies, qu'elles soient en feuillus, en conifères ou mixtes. Bien que l'espèce ne soit pas en danger, la sylviculture intensive avec abattage des arbres morts et troués lui est très préjudiciable. La densité de l'espèce est toujours faible. Elle est déterminante ZNIEFF à partir de 10 couples en Ile-de-France et inscrite à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». Pic noir ©V. Vignon Le Pic épeichette Dendrocopus minor a été contacté sur les parcelles 8 et 11. C’est une espèce discrète qui apprécie les bosquets de feuillus, les haies denses, les alignements d’arbres et même les parcs et jardins. Le Pigeon colombin Columba oenas est typiquement une espèce forestière. La population de Pigeons colombins présente des chanteurs plus nombreux en parcelles 15 et 18. Une population importante a été observée hors site, le long du mur du domaine du Piple au niveau d’un alignement de Platanes à cavités. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 37/100 5.5.2 Les espèces des haies, buissons, landes boisées et coupes forestières Ces espèces profitent des habitats originaux de la Forêt de Grosbois, associant chênes au vaste port champêtre, sous-bois de callune et d’herbacées, zones ouvertes par la chute d’un arbre ou sous la ligne électrique et lisières arbustives. Les espèces contactées lors des prospections pour cette étude ont été : Le Bouvreuil pivoine Pyrrhula pyrrhula est caractéristique des mosaïques d’habitat alliant landes, bouleaux et aubépines. Principalement granivore, il se nourrit de bourgeons en hiver ce qui lui permet de subsister dans les zones de grands froids. Bien répartit sur l’ensemble de la France, les populations de Bouvreuil pivoine périclitent depuis ces 10 dernières années ce qui lui a valu d’être classé Vulnérable sur la liste rouge nationale en 2011. Ce déclin serait causé par la fragmentation de son habitat notamment par la destruction du bocage. Il a été observé très fréquemment en Forêt de Grosbois de 2011 à 2012 puis nettement moins en 2013. Bouvreuil pivoine ©S. Eugster - Wikimédia Le Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos a été contacté a plusieurs reprises de mars à juin 2012 et à nouveau en 2013. Il est caractéristique des bocages, haies, buissons et lisières. La Locustelle tachetée Locustella naevia fréquente les milieux à végétation basse et fournie, souvent dans les prairies touffues près des étangs, les jeunes plantations de conifères, les coupes à blanc, les hautes herbes avec des buissons épars et souvent au bord des cours d'eau. C'est un oiseau très discret qu'on observe rarement en vol. Il se tient à couvert et se faufile dans les herbes. Cet oiseau chante sous la ligne à haute tensions et dans la plantation de la parcelle 18/19. Locustelle tachetée ©S. Hage - Wikimédia Notons que l’Engoulevent d’Europe Caprimulgus europaeus est cité à proximité lors des inventaires ZNIEFF de type 2 du « Bois Notre-Dame et de la Grange » bien qu’il n’ait pas été vu en Forêt de Grosbois. Par contre, il a été entendu dans la partie privée attenante. De plus l’IEA (2010) l’a mentionné sur le tracé du projet de déviation de la RN19 au niveau du Piple. Cette espèce plutôt discrète occupe les clairières forestières, en particulier les landes, qu’elle parcourt après le coucher du soleil à la recherche d’insectes volants, qu’elle capture en vol. L’Engoulevent a besoin de secteurs dégagés et étendus pour chasser et pour sa reproduction. L’espèce figure à l’Annexe I de la Directive « Oiseaux ». L’Engoulevent est déterminant ZNIEFF en Ile-de-France. Deux Milans royaux Milvus milvus ont été vus survolant la Forêt de Grosbois le 4 décembre 2010, au-dessus de la parcelle 28 en direction de la Forêt de la Grange. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 38/100 5.6 LES INSECTES Le cortège entomologique présent dans la Forêt de Grosbois présente une forte originalité tout particulièrement les espèces inféodées aux landes. Ce sont des formations végétales qui offrent des structures variées avec des conditions d’ensoleillement et des variations de température particulièrement favorables au cycle reproducteur de nombreuses espèces d’invertébrés. Nous traitons ici successivement des lépidoptères diurnes, des orthoptères, des odonates et des espèces de coléoptères observés lors des prospections. 5.6.1 Les lépidoptères diurnes Les espèces présentées sont celles à enjeu écologique avec une spécialisation écologique forte. 5.6.1.1 Espèces des milieux humides Le Miroir Heteropterus morpheus a été observé à de nombreuses reprises dans toutes les moliniaies de la Forêt de Grosbois. Il indique les continuités entre les landes humides et la Molinie bleue Molinia caerulea. Le Miroir est également très présent dans les moliniaies et les landes associées de la forêt Notre Dame. Cette espèce est très rare dans le bassin parisien où les dernières populations se rencontrent en seulement quatres zones : forêt de Rambouillet (78), Fontainebleau (77), Notre-Dame avec Grosbois (77, 94), Ermenonville (60). Elle est en régression en Ile-de-France est déterminante ZNIEFF. Miroir ©V.Vignon L’Hespérie échiquier Carterocephalus palaemon est une espèce localisée et peu abondante en France. Il se rencontre essentiellement dans des forêts humides, les milieux palustres ou les tourbières boisées. Dans la Forêt de Grosbois, quelques rares individus ont été observés dans les landes ouvertes essentiellement ou sur quelques sites isolés de lande à molinie. L’échiquier fait l’objet d’une protection en Ile-deFrance où il est en régression. Il est localisé comme l’espèce précédente en forêt de Rambouillet (78), Fontainebleau (77), Notre-Dame avec Grosbois (77, 94). Il est aussi déterminant ZNIEFF en Ile-de-France. Hespérie échiquier ©B. Macé - O.G.E. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 39/100 5.6.1.1 Espèces des milieux mésophiles Le Demi-Deuil Melanargia galathea a été observé sur la Pelouse du progrès, sous la ligne haute-tension et le long des chemins forestiers indiquant les continuités entre deux prairies hautes. On le retrouve avant tout sur les zones calcaires, pelouses et prés-bois calcicoles des coteaux et des plateaux, grandes clairières des forêts sablonneuses sèches ou mésophiles. Il est encore bien représenté en région francilienne, mais en très forte régression dans un rayon de 20 à 25 km autour de la capitale. Il est déterminant ZNIEFF en Ile-de-France. Demi-Deuil ©V. Vignon Le Flambé Iphiclides podalirius a été observé essentiellement dans les espaces ouverts dans la partie nord de la Forêt de Grosbois et dans les jardins privés des alentours. Il recherche les milieux ouverts et fleuris, associés à des haies et à des buissons comportant des prunelliers Prunus sp., Ces derniers sont en effet des arbres nourriciers pour les chenilles. Très sensible au remembrement et à l’utilisation des pesticides, ce beau papillon a beaucoup régressé au nord de la Loire. En Ilede-France, ses populations sont très réduites et éparpillées, quoiqu'un peu mieux représentées dans la partie sud. L'espèce est protégée et déterminante ZNIEFF en Ile-deFrance. Flambé ©V. Vignon Le Machaon Papilio machaon a été contacté aux mêmes endroits que le Flambé. Il fréquente les lieux herbeux, friches ou prairies, avec une grande diversité floristique. Ces formations doivent regrouper des plantes hôtes pour les chenilles, essentiellement des apiacées, ainsi que des plantes à fleurs que butine l’espèce. Ajoutons que ces habitats étant en régression par intensification de l’agriculture et l’urbanisation, ce papillon est nettement moins fréquent que par le passé. Il reste assez commun en Ile-de-France bien qu’en nette raréfaction. Machaon (hors site) ©P. Thévenin - O.G.E. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 40/100 La Petite Violette Bolaria dia vit dans les landes, les prairies et les pelouses sèches. Deux observations ont été faites en Forêt de Grosbois dans des milieux ouverts parcelles 8 et 23. Après une période de régression, il semble de nouveau en extension à partir du sud de la région Ile-de-France. Cependant, les populations restent fragiles du fait des exigences assez élevées de l'espèce. Elle est déterminante ZNIEFF en Ile-deFrance. Petite Violette ©V. Vignon Le Zygène de la filipendule Zygaena filipendula, qui sans être rare recherche des prairies à diversité floristique élevée, a été observée avec un individu sous la ligne haute-tension. Ce papillon se rencontre dans les secteurs à végétation prairiale ou steppique occupés par les plantes hôtes de sa chenille, comme les coronilles, les trèfles, les lotiers et la filipendule. Le morcellement de ses habitats par la régression des prairies et l’usage d’insecticides à vocation agricole ont fait disparaître de nombreuses populations. Cette espèce est déterminante ZNIEFF en Ile-de-France. Zygène de la Filipendule (hors site) ©O. Labbaye - O.G.E. 5.6.1.2 Espèces des lisières et clairières forestières Le Petit Mars changeant Apatura ilia a été observé à proximité de la mare parcelle 30 et de la mare parcelle 18. Il est aussi cité par l’OPIE en 2003. Ce papillon fréquente les clairières, les coupes et les lisières de boisements humides. Les essences d'arbres recherchées pour le développement de la chenille sont les saules, le tremble et les peupliers. La sylviculture intensive et le drainage font régresser ses habitats et donc ses populations. L'espèce est déterminante ZNIEFF en Ile-de-France. Petit Mars changeant ©V.Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 41/100 Le Grand Mars changeant Apatura iris a été contacté à plusieurs reprises dans l’allée de Wagram, l’allée Elisabeth, l’allée du Piple et en parcelle 14. L'espèce se cantonne dans les lisières et les clairières de forêts matures, souvent humides, comportant des peuplements de Saule marsault Salix caprea. Cette dernière espèce est l'arbre nourricier pour les chenilles. La sylviculture intensive et le drainage ont fait régresser ses habitats et ses populations. Ce papillon, en très forte régression, est déterminant ZNIEFF en Ile-de-France. Grand Mars changeant (hors site) ©O.Labbaye - O.G.E. La Thècle du prunier Satyrium pruni a été observée une fois en Forêt de Grosbois, parcelle 29, le 21 mai 2011 dans la clairière de molinie qui subsiste dans cette parcelle bordée d’une remarquable lisière de prunelier. On retrouve ce papillon dans les bois clairs et frais, les prairies forestières humides, les lisières et trouées forestières. Il est assez répandu en Ile-de-France mais de manière localisée. C’est une espèce discrète qui butine préférentiellement les Aubépines et le Troène. L’espèce est déterminante ZNIEFF en Ile-deFrance. Thècle du prunier ©V.Vignon Le Petit Sylvain Limenitis camilla a été observé sur les chemins forestiers dans la partie ouest de la Forêt de Grosbois. Cette espèce est cantonnée aux forêts et aux bois clairs, où se développent les chèvrefeuilles Lonicera spp. sur lesquels les chenilles se nourrissent. L’espèce est sensible à la sylviculture intensive et elle a une répartition morcelée en plaine. Elle est assez rare en Ile-de-France. Petit Sylvain (hors site) ©O.Labbaye - OGE O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 42/100 Les orthoptères De nombreuses espèces ont été vues, principalement dans la partie nord de la Forêt de Grosbois, sur les bords de chemins herbeux et dans les milieux ouverts, notamment dans la Pelouse du progrès et sous la ligne haute-tension. Les espèces présentées sont celles déterminante ZNIEFF et avec une spécialisation écologique forte. 5.6.1.3 Espèces des prairies mésohygrophiles à mésophiles Dans les secteurs relativement humides, les espèces suivantes ont été observées : Le Conocéphale gracieux Ruspolia nitidula a été observé en bordure d’allée à hautes herbes, dans la pelouse du progrès et sous la ligne haute-tension. C’est une sauterelle qui se rencontre dans les prairies hautes, dans des secteurs souvent humides ou frais. Depuis quelques années l'espèce tend à être de plus en plus fréquente et s’est étendue au nord de la France, à la faveur du réchauffement climatique. Elle est protégée et déterminante ZNIEFF en Ile-de-France. Conocéphale gracieux (hors site) ©O. Labbaye O.G.E. Le Criquet marginé Chorthippus albomarginatus a été vu dans la Pelouse du progrès. Il aime les milieux chauds, moyennement humides à humides et dont la végétation est basse à mi-haute. On retrouve le criquet marginé dans les prairies humides, les pâturages et les zones cultivées. Il est déterminant ZNIEFF en Ile-de-France. Criquet marginé (hors site) ©L. Spanneut O.G.E. Le Criquet verte-échine Chorthippus dorsatus affectionne plus particulièrement les formations ouvertes mésohygrophiles et notamment les prairies à litière situées en bordure d’endroits marécageux. Mais il fréquente aussi parfois des milieux nettement moins humides, comme les prairies mésophiles voir les milieux secs. Il est bien réparti en France. Autrefois gravement menacé en Ile-de-France il devient plus commun de nos jours. Il est présent dans la pelouse du Progrès. Il est déterminant ZNIEFF dans cette région. Criquet verte-échine (hors site) ©O. Labbaye - O.G.E. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 43/100 La Decticelle bariolée Metrioptera roeselii a été vue sous la ligne hautetension, dans la pelouse du Progrès et le long de l’Allée de Wagram. C’est une espèce des landes et prairies méso-hygrophiles, des tourbières, des layons de forêts humides ou des prairies hautes. On la rencontre presque partout dans la végétation herbacée haute et dense. L’espèce se nourrit de Graminées, mais aussi parfois de petits insectes. Elle est surtout active durant le jour. C’est une espèce relativement commune en France mais vulnérable en Ile-de-France où elle est aussi déterminante ZNIEFF. Decticelle bariolée (hors site) ©L. Spanneut - O.G.E. L’Oedipode émeraudine Aiolopus thalassinus a été observée dans la Pelouse du progrès sur le chemin enherbé entre les parcelles 30 et 31. C’est une espèce qui apprécie les sols frais et humides des prairies inondables, les terrains exondés, particulièrement à l’état larvaire. L'Oedipode émeraudine à l’âge adulte se rencontre davantage dans les milieux secs. Cette espèce s’étend dans le nord de la France à la faveur du réchauffement climatique. L’Oedipode est aussi déterminant ZNIEFF en Ile-de-France Oedipode émeraudine ©V. Vignon 5.6.1.4 Espèces des prairies mésothermophile à xérophiles La Decticelle bicolore Metrioptera bicolor a été vue sous la ligne haute-tension. Cette espèce est liée aux milieux secs et colonise les prairies sèches et mésophiles à végétation haute. Il s’agit d’une espèce thermophile pour laquelle la structure verticale de la végétation est majeure. L’espèce s’étend vers l’ouest de la France. Elle est déterminante ZNIEFF en Ile-de-France. Decticelle bicolore ©V. Vignon - O.G.E. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 44/100 La Decticelle carroyée Platycleis tessellata a été observée dans la pelouse du Progrès. Cette espèce affectionne les lieux incultes à végétation pauvre et clairsemée, types lande dénudée, pelouse pionnière, friche maigre ou platière gréseuse. La Decticelle carroyée est une espèce rare en Ile-de-France. Elle est déterminante ZNIEFF dans la même région. Decticelle carroyée©O. Labbaye - O.G.E. Le Sténobothre nain Sténobothrus stigmaticus a été trouvé dans la lande à bruyère sous la ligne haute-tension par Vincent Nicolas au milieu des années 2000. C’est une espèce euro-sibérienne qui se maintien préférentiellement dans les pelouses rases, avec d’importants écarts thermiques. L’espèce était commune dans les pâturages extensifs au milieu du 20ème siècle. Nous avons retrouvé cette espèce devenue exceptionnelle pour le bassin parisien en 2012. Il est déterminant ZNIEFF en Ile-deFrance. Sténobothre nain ©V. Tanguy - O.G.E. Le Grillon des champs Gryllus campestris est présent dans l’ensemble de la Pelouse du progrès. C’est une espèce terrestre qui ne vole pas et qui indique la continuité dans le temps des habitats favorables. Ainsi, quelques individus tentent de coloniser des surfaces prairiales le long de l’allée Elizabeth ou jusqu’à la ligne à haute tension parcourant jusqu’à 750 m (carte page 52). L’espèce était commune dans toute la France mais elle a considérablement régressée dans la partie nord du pays en raison de la destruction de ses habitats. Le Grillon des champs est déterminant ZNIEFF en Ile-de-France. Grillon des champs (hors site) ©O. Roger - O.G.E. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 45/100 O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 46/100 La Mante religieuse Mantis religiosa été citée par l’OPIE en 2003 sans précision de localisation. Nous avons trouvé une larve en parcelle 11, prouvant sa reproduction sur le site. Elle est une espèce protégée en Ile-de-France. Elle est aussi déterminante ZNIEFF dans la même région. On la retrouve sur les landes sablonneuses xériques, les grandes clairières des forêts sèches et secondairement dans les milieux humides (marais ou pelouses mésophiles), pourvu qu’ils soient chauds. La régression de ces habitats et l'usage des pesticides ont raréfié ses populations, notamment au nord de la Loire. Mante religieuse (hors site) ©V. Vignon - O.G.E. Certaines espèces observées sont liées aux lieux herbeux riches en graminées et en plantes mellifères avec quelques buissons, dans des secteurs bien ensoleillés. Il s’agit pour la plupart d’espèces très communes : le Criquet des pâtures Chorthippus parallelus, le Criquet mélodieux Chorthippus biguttulus, le Criquet Duettiste Chorthippus brunneus, le Criquet des mouillères Euchorthippus declivus, le Criquet Noir-ébène Omocestus rufipes, la Decticelle cendrée Pholidoptera griseoaptera, la Grande Sauterelle verte Tettigonia viridissima et le Phanéroptère commun Phaneroptera falcata, le Phanéroptère méridional Phaneroptera nana, la Leptophye ponctuée, Leptopyes punctatissima. D’autres espèces sont cantonnées aux lisières ou les bois clairs, c’est le cas du Conocéphale bigarré Conocephalus fuscus, du Gomphocère roux Gomphocerippus rufus et du Grillon des bois Nemobius sylvestris. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 47/100 5.6.2 Les odonates Plusieurs espèces remarquables sont présentes : La Grande Aeschne Aeshna grandis a été vue sur les mares des parcelles 30 et 20 (avec ponte d’une femelle), mais également en chasse le long des allée du bois et sous la ligne haute-tension. Cette libellule fréquente les eaux stagnantes ou faiblement courantes, souvent acides et généralement en forêt. Les lieux de ponte sont la plupart du temps ombragés, avec une végétation d'hélophytes et d'hydrophytes développés. Peu répandue dans l'ensemble de son aire de répartition, elle est protégée et déterminante ZNIEFF en Ile-de-France. La Grande Aeschne (hors site) ©L. Spanneut - O.G.E. Le Leste brun Sympecma fusca a été observé sur la mare de la parcelle 30 et au niveau de la Pelouse du Progrès. Cette espèce fréquente les mares, les étangs ou les bras morts, associés à une abondante végétation herbacée. Il s’agit généralement de lieux bien ensoleillés avec des eaux relativement chaudes. L'ensemble est très souvent entouré de buissons et de bois offrant des gîtes hivernaux pour cette espèce qui, cas très rare chez les libellules, passe l'hiver à l'état adulte. Les populations sont très isolées en Ile-de-France. Elle est déterminante ZNIEFF dans la région. Lestes brun (hors site) ©O. Roger - O.G.E. Le Leste sauvage Lestes barbarus a été vu sur la mare de la parcelle 30. Cette espèce recherche les eaux stagnantes ensoleillées, entourées par une végétation herbacée dense. Elle est l'une des rares espèces de libellules à pouvoir se reproduire sur des mares qui s'assèchent en été. Le drainage et le comblement des pièces d'eau dans les prairies ont fragilisé de nombreuses populations. Elle est déterminante ZNIEFF en Ile-de-France. Leste sauvage ©V. Vignon Le secteur de la Forêt de Grosbois se caractérise également par la présence d’espèces communes et pionnières qui recherchent des pièces d’eau avec peu ou pas de végétation aquatique, comme l’Aeschne bleue Aeshna cyanea, des lieux ensoleillés dans des secteurs dégagés, comme l’Aeschne affine Aeshna affinis et le Leste vert Lestes viridis. D’autres espèces ont été aperçues : l’Anax parthenope Anax parthenope (maturation sur le site, reproduction hors site), l’Anax empereur Anax imperator et l’Orthétrum réticulé Orthetrum cancellatum, deux espèces ubiquistes, ainsi que le Sympétrum de Fonscolombe Sympetrum fonscolombii, le Sympétrum rouge sang Sympetrum sanguineum, La Nymphe au corps de feu Pyrrhosoma nymphula. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 48/100 5.6.3 Les coléoptères Les données sont issues de l’inventaire de l’OPIE (2003), de nos prospections de terrain et des trois pièges à interception dits « Polytrap » posés en forêt de Grosbois en parcelles 11, 24 et 28. L’Aegosome scabricorne Aegosoma scabricorne a été identifié grâce aux galeries de grande dimension laissées par les larves dans et autour de la forêt de Grosbois dans le chêne ou le charme (l’espèce est largement polyphage). Ce coléoptère brun mesure de 4 à 5 cm. Il fait partie de la famille des Longicornes. Sa répartition en France est discontinue. Il affectionne surtout les parties dépérissantes des arbres, particulièrement le Hêtre. Cette espèce nocturne est apte au vol. Il est protégé en Ile-de-France. Aegosome scabricorne et galeries larvaires (hors site) ©V. Vignon La Cétoine marbrée Protaetia lugubris n’a été observé qu’une fois en Forêt de Grosbois. C’est une espèce micro-cavernicole, dont les larves ne vivent que dans le bois pourri des vieux arbres, notamment dans les bois où subsistent des cavités humides. La distribution de l’espèce en France apparaît fractionnée et le plus souvent associée à des biotopes humides de vieilles futaies et forêts. Localement, le Cétoine marbré peut être abondant comme dans les bois à vieux chênes comme en forêt de Fontainebleau en Seine-et-Marne ou plus proche en forêt de Sénart (G. Dubois, comm. orale). Il est protégé en Ile-de-France. Le Synuque des bois Synuchus nivalis a été noté en octobre 2012 (un individu). Sa larve est un parasite de charançons du genre Curculio, ce qui explique sa distribution spatiale et temporelle. Les Curculio se développent sur un nombre restreint d’essences comme le chêne ou le noisetier. Il est protégé en Ile-de-France. Le Lucane cerf-volant Lucanus cervus a été observé une peu partout en Forêt de Grosbois, mais à chaque fois avec peu d’individus. Les larves sont saproxylophages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de bois mort. Elles se développent dans le système racinaire des arbres. Essentiellement liées aux Chênes (Quercus sp.) on peut aussi les rencontrer sur des Châtaigniers, Cerisiers, Frêne, Peuplier, Aulne, Tilleul et Saule. Le Lucane a une place importante dans les écosystèmes forestiers de par son implication majeure dans la décomposition de la partie hypogée des arbres feuillus. Le maintien des arbres sénescents est favorable à son maintien. Il est inscrit à l’Annexe II directive Habitat. Lucane cerf-volant ©V. Vignon Uloma culinaris a été piégé en août 2012 (un individu). Cette espèce vit sous les écorces dans les bois d’arbres morts. Il est déterminant ZNIEFF en Ile-de-France. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 49/100 D’autres espèces déterminantes ZNIEFF en Ile-de-France ont également été citées par l’OPIE en 2003 sans précision sur leur localisation : l’Onthophagus similis est une espèce coprophage qui souffre énormément des traitements vétérinaires administrés aux ongulés domestiques ; le Leistus spinibarbis est typiquement une espèce de landes sèches ; le Scybalicus oblongiusculus est une espèce peu commune vivant en colonie et affectionnant les terrains secs à tendance argileuse. On le rencontre dans les friches et les cultures. Sa répartition en Ile-de-France semble se limiter à la partie sud de la région. D’anciennes mentions signalent cette espèce du Val-de-Marne, mais les stations sont détruites depuis. Enfin, d’autres espèces sans statut particulier ont aussi été observées lors des différents inventaires, telles que le Minotaure typhé Typhoeus typhoeus, le Lepture à quatre tâches Leptura quadrifasciata, le Lepture écussonnée Stictoleptura scutellata et la Cétoine érugineuse Cetonischema aeruginosa (1 observation). Minotaure typhé (hors site) ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 50/100 6 SYNTHÈSE DES ENJEUX 6.1 UNE BIODIVERSITÉ REMARQUABLES, MAIS UN MAUVAIS ÉTAT DE CONSERVATION DES HABITATS Les tableaux ci-dessous présentent la synthèse des enjeux relatifs à la qualité des habitats, les menaces, l’état de conservation et le degré de priorité de leur conservation. Le premier tableau, extrait du Cahier des charges de cette étude, précise les paramètres relatifs à la nomenclature des habitats, leur qualité et les menaces. Le second tableau dresse l’inventaire des paramètres pour les habitats rencontrés dans la forêt régionale de Grosbois. PARAMETRES DESCRIPTION DU PARAMETRE Appartenance phytosociologique selon le prodrome des végétations de France (BARDAT et al., 2004) au rang minimum de l’alliance Correspondance CORINE BIOTOPE Comparaison avec la définition optimale de l’habitat décrite dans la littérature grise. A défaut ce critère sera évalué à dire d’expert. Présence plus ou moins significative de l’habitat dans le site. Surface et répartition sur le site. Notée par rapport à la rapidité de son évolution sur le site et à son caractère régressif ou progressif ou fluctuant. Préciser quels éléments naturels ou anthropiques (usages) jouent un rôle important dans la dynamique de l‘habitat/espèce à court ou moyen terme. Il peut s’agir de facteurs favorables ou défavorables. CLASSIFICATION TYPICITE/EXEMPLARITE REPRESENTATIVITE DYNAMIQUE FACTEURS EVOLUTIFS Habitats naturels Lande humide atlantique septentrionale à Erica tetralix Code Eunis F4.11 Code Code Corine Natura Biotope 2000 31.11 4010 Typicité Représentativité très faible très faible boisement / girobroyage très défavorable sous ligne HT très mauvais sans exportation Très élévée faible boisement / girobroyage très défavorable sous ligne HT sans exportation mauvais Très élévée Dynamique Facteur évolutifs Etat de Priorité de conservation conservation Lande sèche à Callune et Bruyère Cendrée F4.2 31.2 Lande à molinie Lande à fougère aigle Espèces des ourlets humides = Pelouse ourlet Fossés humides Dépressions humides exondées Berges exondées Mare E3.5 E5.31 E3.511 C3.4 C3.513 C3.513 C1.24 37.3 31.861 37-311 6410-B NC 22.3233 3130-3 22.3233 3130-3 22.431 faible faible très défavorable boisement faible moyenne envahissante à contenir moyenne faible défavorable boisement moyenne moyenne favorable entretien moyenne faible défavorable boisement moyenne moyenne défavorable assèchement moyenne faible sans objet fermeture mauvais mauvais moyen moyen mauvais mauvais moyen Très élévée nulle élevée élevée élevée élevée élevée Pelouse et prairie acidiphile, ourlet sec E1.7 35.1 moyenne faible défavorable fauche différenciée moyen élevée Boisement humide G1.1411 44.91 moyenne faible favorable à laisser vieillir moyen élevée Fourré arbustif F3.13 31.83 moyenne faible défavorable broyage sous ligne HT sans exportation moyen moyenne Chênaie à Chêne sessile G1.81 41.51 moyenne forte favorable à laisser vieillir mauvais faible Chênaie pédonculée à Molinie bleue G1.84 41.54 bonne faible favorable à laisser vieillir bon faible Chênaie-Charmaie G1.A1 41.2 moyenne forte favorable à laisser vieillir moyen faible 4030 9190 faible O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 51/100 La forêt régionale de Grosbois présente plus de 30 espèces déterminantes Znieff : 6 espèces végétales : Lobelia urens, Oenanthe lachenalii, Genista anglica, Erica tetralix, Euphrasia nemorosa, Trifolium medium ; 25 Espèces animales (en tenant compte des seuils de populations en forêt régionale et de leur statut reproducteurs selon les espèces) : Pipistrellus Khulii, Eptesicus serotinus, Martes martes, Uloma culinaris, Aiolopus thalassinus, Chorthippus albomarginatus, Chorthippus dorsatus, Grillus campestris, Metrioptera bicolor, Metriotera roeselii, Platycleis tessellata, Ruspolia nitidula, Mantis religiosa, Apatura ilia, Apatura iris, Carterocephalus palaemon, Heteropterus morpheus, Clossiana dia, Iphiclides podalirius, Melanargia galathea, Satyrium pruni, Zygaena filipendula, Lestes barbarus, Sympecma fusca, Aeschna grandis. Lors de la définition des zones Natura 2000 par le CSRPN d’Ile-de-France au cours des années 1990, le massif forestier composé de la forêt Notre-Dame et de la forêt de Grosbois était évalué en quatrième position après 1/Fontainebleau 2/Rambouillet 3/Sénart. Cet ordre de priorité n’est pas remis en question aujourd’hui (Gérard Arnal, com. orale). Bien qu’il y ait d’autres mosaïques d’habitats de qualité supérieure à celle de Grosbois comme la boucle de Moisson, la Bassée, les bruyères de Sainte Assise…, la forêt régionale de Grosbois compte parmi les sites écologiques d’importance régionale avec une responsabilité particulière pour les landes à bruyères humides et leur faune associée à l’échelle du centre du Bassin parisien, notamment le Miroir et l’Hespérie échiquier présents dans quatre massifs forestiers (Ermenonville, Notre-Dame – Grosbois, Rambouillet, Fontainebleau). Il est essentiel de rappeler que la forêt régionale est une ancienne lande boisée en zone humide sur plus de la moitié de sa superficie. C’était un agrosystème pâturé jusqu’au début du 20ème siècle. L’appellation de forêt est liée à la dynamique relativement récente du boisement spontané et de quelques plantations. Les enjeux sont clairement dans les habitats peu ou pas boisés et dans les zones humides. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 52/100 6.2 L’HÉRITAGE DES LANDES Les landes à bruyère en Forêt de Grosbois sont en régression depuis la deuxième moitié du XXème siècle, avec une diminution de 85% de leur surface depuis 1949 au sein de la Forêt de Grosbois (de 85 ha à 14 ha, carte page suivante). Désormais, les landes relictuelles sont pour la plupart des landes sèches et boisées, homogénéisées avec de la callune parfois mélangée à la Bruyère cendrée et de la molinie. Les landes à bruyère dépendent étroitement des activités humaines (coupe, incendie, pâturage…). Le boisement spontané, quelques plantations de résineux réalisées au cours des années 1970-80 et la création d’un réseau important de drainage ont conduit progressivement à la fermeture de ces landes et à leur homogénéisation par assèchement et reboisement spontané. Le cas de la Forêt de Grosbois est représentatif d’un phénomène à échelles nationale et européenne, qui résulte de l’abandon des pratiques agro-sylvo-pastorales au cours du 20ème siècle, suivi de la recolonisation forestière spontanée ou de plantations. Les landes à bruyère sont des écosystèmes spécialisés, constituant des mosaïques d’habitats naturels avec une richesse intrinsèque du point de vue faunistique et floristique, notamment en raison de certaines espèces spécifiquement inféodées aux landes. La fragmentation et la diminution de ces landes à bruyère contribuent désormais réduire les habitats nécessaires à ces espèces. A ce titre, les landes à bruyère et notamment les landes humides sont désormais reconnues comme « Habitats d’Intérêt Communautaire » d’après la Directive Européenne sur les habitats n° 92/43. En effet, l’intérêt botanique d’une lande humide est d’abriter une flore spécialisée, c’est-à-dire adaptée à des conditions écologiques particulières. Ces formations ouvertes couvraient autrefois de vastes surfaces et leur exploitation extensive permettait à une faune spécifique des milieux ouverts d’y trouver l’espace vital nécessaire (nidification, période hivernale, migration). Les aménagements réalisés au cours de années 1970-80 ont considérablement contribué à faire régresser les landes : les plantations d’arbres empêchent la lumière de parvenir jusqu'au sol et ce manque de lumière a fait disparaître définitivement les bruyères à certains endroits ; l’enrésinement à banalisé les sites plantés contribuant à miter le réseau de landes ; les chemins forestiers et les fossés de drainage ont été aménagés sur l’ensemble de la Forêt de Grosbois. La mise en place d’un important réseau de drainage permettait d’améliorer ces sols constamment humides et permettre ainsi l’exploitation des boisements. Ce réseau de drainage constitue une cause d’assèchement des landes humides dans la forêt de Grosbois où il ne reste plus qu’une petite tache de landes à Bruyère à quatre-angles. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 53/100 O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 54/100 6.3 LES ESPÈCES DE MILIEUX OUVERTS À FORTE AMPLITUDE THERMIQUE L’étendue des milieux ouverts à une forte influence sur le microclimat. Les écarts thermiques sont accentués contribuant à maintenir une ambiance froide. La régression des espaces peu ou pas boisés dont les landes s’accompagne d’une perte des points froids qui dépendent de place en place des espaces ouverts et de l’humidité superficielle. Les zones à fort refroidissement nocturne subsistent au niveau de la pelouse du Progrès et sous la ligne à haute tension. 6.3.1 Formation de brouillard avec le refroidissement de la Pelouse du progrès en fin de journée le 24 octobre 2010 ©V. Vignon La Vipère péliade La Vipère péliade Vipera berus est une espèce nord-eurasiatique. En France, la Vipère péliade est présente dans la moitié nord du pays ainsi qu’en altitude dans le massif Central et le massif jurassien. Elle recherche des habitats humides et se maintien préférentiellement dans les zone froide : lande à bruyères, tourbière, prairie maigre et bordures de fourrés. L’espèce a subi une régression importante de ses populations depuis la seconde moitié du XIXème siècle avec la disparition de ces habitats. Dans l’ouest de la France, la Vipère aspic la concurrence en étant favorisée par le réchauffement climatique. La Vipère péliade est présente dans l’Arc Boisé : forêt de Sénart, Grosbois, Notre-Dame. En Forêt de Grosbois, plusieurs noyaux de population sont bien installés avec des reproductions avérées. Pourtant, plusieurs menaces contribuent à réduire ses effectifs : la fragmentation de son habitat et par conséquent le cumul de la perte de surface et de la perte de fonctionnalité. Or, la taille du domaine vital d’une Vipère péliade varie de 1 ha à 7,5 ha (cf. Romain SORDELLO, MNHN-SPN) ; la gestion des habitats de lande par broyage systématique sous la ligne haute-tension. Une mortalité des vipères broyée a été constatée en forêt Notre-Dame (cf. Maxime PISSIER, com. orale). Les seules vipères observées sous la ligne sont des jeunes individus en dispersion. Nous n’y avons jamais trouvé d’adultes. Au final, la régression numérique de Vipères péliade en Forêt de Grosbois est certainement supérieure à la perte de superficie de leur habitat, soit une régression de plus de 90% en 60 ans. 6.3.2 Le Sténobothre nain Le Sténobothre nain Stenobothrus stigmaticus est une espèce des habitats steppiques, pelouses rase, pâturage extensif ou les écarts thermiques sont importants. L’espèce se maintient en montagne et à très fortement régressé en plaine où il ne reste que très peu de stations (moins de 5 en Ile-de France). La population de la forêt de Grosbois est concentrée sur quelques taches de landes rases sous la ligne à haute tension. Une zone restreinte de lande rase sous la ligne, habitat du Sténobothre nain ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 55/100 6.3.3 La Decticelle des alpages et le Dectique des brandes Decticelle des alpages (hors site) ©V.Vignon La Decticelle des alpages Metrioptera saussuriana était citée en forêt Notre-Dame au début du 20ème siècle, mais elle n’a plus été observée depuis. C’est une espèce ombrophile que l’on retrouve habituellement en altitude dans les prairies méso-hygrophiles, les landes humides à bruyère, les pâturages et les plateaux herbeux. Sa présence en forêt Notre-Dame indiquait un milieu particulièrement humide et froid. Ces deux caractéristiques ont été perdues dans le massif forestier Notre-Dame notamment en raison de la perte de superficie des landes très humides, du reboisement spontané et des plantations successives. Elle était très probablement aussi présente à Grosbois et dans l’ensemble de l’Arc Boisé. Une autre espèce avait disparue probablement avant, le Dectique des brandes Gampsocleis glabra encore plus exigeante sur l’étendue des landes à bruyère d’un seul tenant. 6.4 D’AUTRES ESPÈCES DISPARUES OU MENACÉES 6.4.1 Le Criquet des jachères Le Criquet des jachères avait été cité en 2005 lors des inventaires de la ZNIEFF de type 1 « La Lande du Moulin » n°110020424 dans la Forêt de Grosbois (Vincent Nicolas). La Lande du Moulin est une enclave ouverte de 6,04 ha autrefois plus étendue, notamment vers l’ouest. Le maintien de cette lande à bruyère cendrée et callune a permis un temps la survie d’une population du Criquet des jachères et d’un cortège entomologique typique des landes. Le Criquet des jachères est une espèce eurosibérienne qui évolue dans des milieux secs à végétation clairsemée : pelouses sèches, prairie et pâturage plus humides de régions très sèches et chaudes, lisières forestières. La lande du Moulin a fait en partie l’objet d’une plantation de résineux il y a une trentaine d’années. La lande à bruyère a donc été réduite et le Criquet des jachères n’a pas été revu en forêt de Grosbois. 6.4.2 Le Lézard des souches Le Lézard des souches occupe la partie centrale et nordest de la France. On le retrouve dans les milieux ouverts : landes à callune, lande à genêt, surfaces forestières ouvertes, lisières, bordures de chemin. En France, le déclin du Lézard des souches est corrélé à la disparition des landes et à l’isolement des populations. En Forêt de Grosbois, l’espèce avait été observée au début des années 1980 (S. Voisin, com. orale) et une dernière mention date du milieu des années 1990 (M. de Laygue, com. orale) sous la ligne haute tension au niveau du centre aéré. Lézard des souches (hors site) ©V. Vignon – O.G.E. La régression des landes et plus particulièrement la O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 56/100 banalisation de leur flore et de leur faune associée a pu entrainer une régression des proies dont les lézards se nourrissaient. La disparition des lapins au cours des années 1990 a pu contribuer à la banalisation des landes dans la mesure où cette espèce herbivore pouvait participer à la diversification de la lande. 6.4.3 Le Lézard des murailles Le Lézard des murailles est une espèce ubiquiste, qui fréquente des milieux aussi bien naturels qu’anthropiques. Il apprécie les jardins, les murs fissurés, les murs de pierres, les tas de bois, etc. En milieu naturel, on le rencontre dans les haies, les talus, les zones en friches, les lisières de forêts, etc. La thermorégulation commence dès le mois de février pour la reproduction qui a lieu dès avril. Comme le Lézard des souches, le Lézard des murailles est insectivore. En Forêt de Grosbois, la population de Lézard des murailles se maintien sur le mur historique qui longe la limite nord du site. Ce mur présente de nombreuses anfractuosités dans lesquelles le Lézard des murailles peut hiverner, effectuer sa thermorégulation, s’abriter en cas de danger en étant peu accessible aux chats. Actuellement, ce mur classé, fait l’objet d’une réfection complète avec jointoiement des pierres. Cette restauration qui est faite à environ 50% en août 2013 pourrait entraîner à terme la perte de cette espèce dans le site. Par ailleurs, les densités sont très faibles à cause d’une intense prédation par les chats domestiques des riverains. Le mur avant sa restauration, le seul habitat favorable au Lézard des murailles en forêt de Grosbois ©V. Vignon A gauche, la restauration du mur d’enceinte ne laisse plus de cavités favorables au lézard qui a disparu des sections réaménagées (ici deux pratiques de restauration réalisent des jointoiements plus ou moins étendu sur les pierres, mais aucune cavité ne subsiste). A droite, le chat représente la principale menace par prédation. ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 57/100 6.5 LE FONCTIONNEMENT HYDROGRAPHIQUE Les landes humides à bruyère dépendent étroitement des apports hydriques, que ce soit d’un point de vue qualitatif ou quantitatif. Elles se développent sur des sols acides où la disponibilité en nutriments est faible. La nappe peut être permanente ou temporaire, notamment avec des fluctuations saisonnières et la présence de touradons de molinie signe les parties les plus humides. La même mare le 29 octobre 2011 et le 8 janvier 2012 ©V. Vignon – O.G.E. Par contre, l’extension de la molinie au détriment de la lande humide est souvent une conséquence du rabattement de la nappe. Or, ces landes sont aujourd’hui menacées par un important réseau de drainage mis en place en Forêt de Grosbois il y a une trentaine d’années et sont colonisées par des espèces pionnières et pré-forestières, significatives de l’assèchement de ces landes. On constate en effet une régression importante d’espèces hygrophiles, notamment la Bruyère à quatre-angles et une colonisation des landes par des espèces pré-forestières ou des espèces pionnières, qui participent à banaliser ces habitats. Aujourd’hui, la lande humide à Bruyère à quatre-angle ne subsiste plus que sous la ligne à haute tension dans une microdépression. Notons la présence d’une Tortue serpentine qui exploitait deux mares connectées par un fossé en parcelles 18 et 21. Cette espèce exotique est carnivore tout au long de son cycle de vie. Cet individu a été éliminé en octobre 2013. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 58/100 O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 59/100 6.6 LES ARBRES MÂTURES La Forêt de Grosbois présente des peuplements forestiers mâtures avec des arbres sénescents et à cavités, certains sont morts sur pied. La préservation de ces arbres est déterminante pour la conservation des faunes et de la fonge associée. Pour des raisons de sécurité un certain nombre de ces arbres ont été élagués et abattus, notamment le long des chemins. Un enjeu consiste à limiter au strict minimum ces pertes d’arbres dans la forêt régionale qui constitue un espace limité. Le nombre d’arbres mâture n’y est pas très important, en particulier pour conserver un réseau suffisant de micro-habitats propices aux espèces saproxylophages. Ces espèces dépendent de manière plus ou moins exigeantes à la continuité de ces micro-habitats dans l’espace et dans le temps. C’est le cas de la plupart des espèces de coléoptères saproxyliques, notamment d’espèces protégées en Ile-de-France et présente à Grosbois comme l’Aegosome scabricorne, la Cétoine marbrée ou le Synuque des bois. C’est aussi le cas du Lucane cerf-volant, inscrit à l’annexe II de la Directive Européenne Habitat. Les arbres peuvent être élagués pour éviter les abattages. Le volume de bois mort au sol est une donnée essentielle. Il y en a très peu en forêt de Grosbois. Les arbres tombant au sol à la suite de chablis doivent être laissé sur place, notamment au cœur des parcelles. Certains habitats sont particulièrement rares comme par exemple les dendrothèmes dont quelques cas ont été observés en parcelle 8. Ce sont des habitats aquatiques au creux des arbres qui comportent une faune spécifique. Dendrothème : milieux aquatique dans une cavité d’arbre (ici un châtaignier). Parcelle 8, le 10 mars 2012. ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 60/100 6.7 FONCTIONNALITÉ ÉCOLOGIQUE DE LA FORÊT RÉGIONALE DE GROSBOIS La notion de fonctionnalité peut être abordée à diverses échelles en fonction des espèces et des habitats à enjeu du site. Les landes et leurs habitats associés de pelouses constituent l’enjeu écologique majeur du site. Nous avons vu que la perte de superficie a été de 85 % en une soixantaine d’années. En forêt NotreDame, cette régression a été supérieure de l’ordre de 95% sur la même période (O.G.E., .2012). Des reliques de landes subsistent en forêt domaniale de la Grange dans laquelle nous n’avons pas de données sur la faune qui reste dans ces habitats précaires. En terme de continuité des landes, la fonctionnalité peut être exprimée en s’appuyant sur des insectes volants comme le Miroir Heteropterus morpheus et l’Hespérie échiquier Carterocephalus palaemon. Des populations de ces deux espèces sont présentent en forêt régionale de Grosbois et en forêt domaniale de Notre-Dame. Il est très vraisemblable que la continuité soit encore assurée notamment grâce à l’ouverture de la forêt le long de la ligne à haute tension, même si les habitats de landes ont été presque totalement éliminés par la gestion sous cette ligne en particulier en forêt Notre-Dame. Cette régression des landes, sous la ligne, a été très spectaculaire en forêt Notre Dame où il n’en reste plus du tout alors que la lande couvrait la majorité de la superficie de son emprise à la traversée de ce massif il y a trente ans (S. Voisin, étude des landes de la forêt Notre-Dame en1983). Il reste des zones à Molinie bleue Molinia caerulea le long de la ligne, plante hôte de ces deux papillons. Les observations les plus proches concernant le Miroir de la forêt régionale de Grosbois à la forêt domaniale de Notre-Dame sont distantes de 2,5 km. A l’intérieur de la forêt régionale de Grosbois, il semble que presque toutes les petites taches de landes ou de moliniaies soient occupées par ces deux papillons. Cela montre une bonne capacité de dispersion de ces espèces volantes dans le réseau de landes pourtant fortement boisé ou bien pour certaines clairières isolées (par exemple en parcelle 29), la subsistance de populations relictuelles de ces deux espèces. Concernant les reptiles qui constituent un enjeu particulier pour les espèces terrestres des landes, il semble que la continuité écologique entre Grosbois et Notre-Dame soit perdue. Il est très peu vraisemblable qu’il subsiste encore des échanges entre les populations de vipères péliades de ces deux forêts. Nous rappelons que nous n’avons pas retrouvé les lézards des landes en forêt régionale : le lézard vivipare présent dans les landes de Notre-Dame est éteint à Grosbois et le lézard des souches disparu de Grosbois n’est pas (ou plus) connu à Notre-Dame (espèces présente à Sénart). Le réseau des habitats ouverts dont les landes, est largement interconnecté par les allées et leurs bordures prairiales, de molinie ou de landes en fonction des habitats traversés. Les orthoptères marcheurs (grillon champêtre) ou volant (Conocéphale gracieux) et les papillons (Demi-deuil) illustrent cette fonctionnalité assurée par les lisières des allées ensoleillées. La fonctionnalité pour les espèces forestières est largement assurée que ce soit pour les espèces volantes (les pics, pigeon colombin, bouvreuil…) ou terrestres (ongulés, carnivores, amphibiens). Il est important de souligner l’extrémité du mur historique effondré dans son extrémité est qui permet les échanges pour la faune terrestres entre la forêt régionale de Grosbois et la forêt domaniale de Notre-Dame. Rappelons que la partie privée de la forêt de Grosbois est entourée d’un mur entretenu qui ne peut être franchit que par la martre et les espèces volantes. A l’ouest, la RN19 sépare totalement la forêt régionale de Grosbois de la forêt domaniale de la Grange d’où l’importance de prévoir un passage pour la faune pour rétablir la continuité écologique de la faune terrestre. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 61/100 7 PROGRAMME D’ACTION POUR LA RESTAURATION DES MILIEUX NATURELS Le programme d’action est organisé en fonction de la synthèse des enjeux qui a précisé le degré de priorité de conservation des habitats naturels et de leurs espèces à enjeux associées. Nous rappelons qu’il s’agit en priorité des habitats peu ou pas boisés de landes notamment en zone humide. La forêt régionale de Grosbois a été une lande peu boisée et une zone humide sur plus de la moitié de sa superficie et c’est cette histoire qui détermine le patrimoine naturel encore présent aujourd’hui. 7.1 RESTAURATION DES LANDES À BRUYÈRES 7.1.1 Un grand intérêt paysager et écologique La gestion d’une lande doit aboutir à sa réouverture et à la création d’une mosaïque d’habitats avec une diversité des types de lande à forte valeur paysagère et écologique, c’est-à-dire du milieu pionnier au stade sénescent. En effet, chaque stade présente des caractéristiques fonctionnelles. Les stades jeunes de lande ouverte sont intéressants pour plusieurs raisons : ils abritent le plus de diversité en espèces végétales ; ils sont favorables aux cortèges d’orthoptères ; ils présentent un équilibre entre bruyère et molinie ; Quand la lande dépasse le stade de maturité, son vieillissement est accompagné par la colonisation d’espèces pré-forestières ou forestières, qui conduisent invariablement à la fermeture du milieu. Ces stades sénescents ouverts ont aussi leur intérêt, puisqu’ils abritent encore un grand nombre d’espèces, notamment des reptiles. 7.1.2 Une urgence : la lande sous la ligne à haute tension En 2007, une étude a été faite sur la végétation présente sous la ligne haute-tension en Forêt de Grosbois. Cette partie du site est une emprise RTE, unique gestionnaire des infrastructures de transport d’électricité à haute tension.. Cette étude soulignait déjà l’enjeu majeur de préservation des landes dont il ne reste qu’une station de Bruyère à quatre-angle, un pied de Genêt des anglais et une petite population de Sténobothre nain, un orthoptère très rare. Depuis, aucune action n’a été mise en place. er Broyat sous la ligne haute-tension le 6 avril 2012 et le dernier pied de Genêt des anglais le 1 octobre 2011 ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 62/100 Les produits de coupes laissés au sol se décomposent et enrichissent progressivement le milieu avec une accumulation de matière organique. Le milieu se banalise avec le développement d’espèces nitrophiles. Le girobroyage est destructeur pour les milieux prairiaux et peu d’espèces végétales bisannuelles et vivaces peuvent résister au broyage. Un broyage répété conduit à une strate herbacée appauvrie et dominée par les graminées annuelles. De même, le broyeur élimine bon nombre d'animaux vivants au ras du sol (insectes, escargots, reptiles…). La fauche à l’aide d’une barre de coupe doit donc être préférée. Avec une barre de coupe, les insectes notamment les orthoptères et la petite faune ne sont plus broyés, ils peuvent trouver refuge au ras du sol vers d’autres habitats. L'exportation des produits de coupes permettrait de limiter la régression de la lande et pourrait peu à peu améliorer la situation en appauvrissant progressivement le sol. Les produits de coupe peuvent être laissés sur place quelques jours (3 à 4 jours) pour sécher et perdre une grande partie de leur poids par évapotranspiration. Le poids à transporter sera donc moindre. L’absence de ramassage immédiat va aussi permettre à la faune de se déplacer vers un autre habitat. 7.1.3 Réouverture des landes partiellement boisées La dynamique naturelle et spontanée d’une lande est d’évoluer vers un milieu pré-forestier puis forestier. Pour une restauration efficace des landes, il est donc indispensable de prévoir un déboisement sélectif des parcelles afin de remettre en lumière les bruyères et réactiver ainsi leur germination. Au fur et à mesure que la lande évolue, les bruyères de type Ericacées les moins compétitives laissent la place à la Callune. Ainsi, dans la phase de sénescence d’une lande, la Callune est largement dominante empêchant d’autres espèces de se développer. Chêne mâture s’étant développé dans la lande (forme de chêne pommier), celle-ci s’étant ensuite boisée, notamment les bouleaux. Une urgente dans ce type de milieux à forte valeur paysagère et écologique. O.G.E.par - AEV – n°12062, 28réouverture novembreest 2013 63/100 Parcelle 26 le long de la ligne à haute tension, le 22 mars 2012. ©V. Vignon Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action Concernant la colonisation par la fougère aigle qui empêche la germination des graines de bruyères stockées dans les sols, l’enjeu consiste à en casser les frondes au moment où la réserve de nutriments dans les rhizomes est au plus bas, c’est-à-dire de mi-juin à fin-juillet (Gimingham 1992, Sutherland et Hill 1995). L’inconvénient de cette action mécanique est qu’elle se produit pendant la période de nidification de nombreuses espèces. Dans le cas où la fougère aigle gagne du terrain sur la lande, un étrepage ponctuel est nécessaire afin de créer un barrage physique entre la lande et l’ourlet de fougère aigle. Cela permet d’empêcher les rhizomes de fougère aigle de gagner du terrain. L’étrepage consiste à enlever mécaniquement les horizons organiques (couches supérieures) d’un sol pour le rajeunir. Ainsi appauvri et déstabilisé, le sol favorise le développement de nouvelles espèces pionnières et la biodiversité associée. L’étrepage est notamment utilisé pour maintenir, restaurer ou créer de nouveaux écosystèmes typiques des milieux pauvres en nutriments, tels que des landes. Mais il ne doit pas être appliqué sur de grandes surfaces car il élimine la pédofaune. Il ne doit pas être trop profond non plus, sous risque de modifier l’écoulement des eaux dans les sols. Les bouleaux, châtaigniers devront être coupé en laissant quelques sujets, notamment des chênes pour le renouvellement des chênes pommiers. L’opération pourrait être couplée à une vente de bois de paquette comme cela a été réalisé en forêt Notre-Dame permettant une opération blanche sur le plan financier. 7.1.4 Mise en place d’un pâturage extensif Les actions mécaniques permettent de réactiver la lande en fonction de son stade évolutif et de son taux de colonisation par des espèces pré-forestières. Elles sont nécessaires et permettent ensuite d’envisager la mise en place d’un pâturage extensif. Ces actions conjointes étaient courantes dans les modèles traditionnels pastoraux. Il en résultait des mosaïques d’habitats, avec une diversité spécifique et un rajeunissement des landes. La fauche a un effet homogène sur une lande là où le pâturage extensif créé un milieu hétérogène, avec des zones pâturées et des zones de refus et une structuration verticale des bruyères. Cette mosaïque au sein d’un même habitat permet notamment l’existence de micro-habitats pour l’entomofaune, les reptiles, les oiseaux, etc. Le pâturage est le mode de gestion le plus adapté à l’écologie des landes et celui qui donne potentiellement les meilleurs résultats pour maintenir cet habitat de transition dans les successions forestières, habitat qui trouve son origine dans une longue coévolution des plantes et des herbivores. Bœufs Highland Cattle dans la lande à bruyère en Forêt Notre-Dame (94). Fort intérêt écologique et paysager. Les bœufs consomment les bourgeons de bouleau le 10 janvier 2009 ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 64/100 Les principaux animaux utilisés dans le pâturage sont les bovins, les équins, les ovins et les caprins. Ils peuvent être utilisés en pâturage mixte puisque leurs actions sur le milieu sont complémentaires. Aussi, pour gérer un milieu naturel d’une superficie suffisante, deux voire trois espèces peuvent être associées. La mosaïque d’habitats générée par un peuplement d’herbivores est plus diversifiée et les potentialités écologiques sont plus élevées. L’objectif souhaité en forêt de Grosbois vise à la conservation de la lande humide en ralentissant leur vieillissement, en maintenant les bruyères et en créant une mosaïque d’habitats propices à une diversité floristique et faunistique. Les effets du pâturage extensif sur les milieux naturels sont multiples, parmi lesquels on peut citer le prélèvement de la biomasse (broutage et défoliation), le piétinement (impact mécanique des pattes sur les plantes et sur le sol) et la fertilisation (apport d’excréments et d’urine). Ces actions hétérogènes des herbivores sur le milieu sont à l’origine d’une diversité spécifique et fonctionnelle, mais aussi d’une diversité de la structure de la végétation de la lande : le pâturage contribue à déplacer le curseur de la compétition inter-spécifique des espèces les plus appétantes vers celles moins compétitives. Or, la compétition entre plantes est l’un des principaux facteurs de structuration des communautés végétales. Lorsque les ressources sont limitées, l’aptitude à la compétition d’une plante influence sa croissance, sa survie, sa reproduction et son abondance dans la communauté ; le pâturage extrait une partie de la biomasse et empêche l'accumulation de litière. D’une part, les sols oligotrophes sont maintenus, d’autre part le sol est exposé à la lumière et au soleil. Dans le cas d’une lande, en broutant la Molinie et en piétinant les fougères et les branches des jeunes arbres, les animaux font sortir des graines de bruyère en dormance dans le sol depuis des années. La germination devient possible ; la présence d’animaux vivants est à l’origine de tout un cycle écologique : engrais naturels, les bouses augmentent la fertilité des sols et attirent les insectes coprophages et les vers, qui eux-mêmes attirent des oiseaux et des chiroptères. Le pâturage participe aussi à recréer une mosaïque d’habitat. Or, la faune invertébrée réagit souvent davantage aux modifications de la structure de végétation plutôt qu’à sa diversité. Il est donc important de prendre en compte les différentes hauteurs de végétation, qui offrent des conditions d’ensoleillement et de température différentes. Cette mosaïque d’habitat (lande rase, lande buissonnante, effet de lisière forestière) permet à la diversité végétale de s’exprimer, ce qui est particulièrement favorable au cycle reproducteur de certaines espèces ; par son action mécanique sur la végétation, le pâturage empêche que la forêt se régénère et casse les jeunes pousses ligneuses. Ces jeunes pousses appétantes sont aussi consommées et la vigueur des rejets diminue après plusieurs années de pâturage extensif. Dans le cas d’un stade arbustif avancé, les animaux viennent se frotter contre les troncs d’arbres ou consomment une partie de leur écorce. Des cavités sont créées, habitats de champignons et d’insectes, notamment les espèces saproxyliques ; la circulation des animaux dans des zones de pâturage contribue à la dissémination des graines en s’accrochant aux pattes ou à la fourrure et permet un brassage génétique. Cette dissémination s’appelle « l’exozoochorie ». Tant qu’il s’agit d’un pâturage extensif, les perturbations sont variées sur le milieu (dans l’espace et dans le temps) et les plantes répondent en conséquence, selon leurs stratégies d’acquisition des ressources ou leurs modes de régénération. Au final, la diversité spécifique est augmentée, les cycles biogéochimiques sont relancés, le fonctionnement global de l’écosystème est réactivé et le vieillissement de la lande est ralenti. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 65/100 La surface minimale pour instaurer du pâturage est de 4 ha. Pour assurer un bon entretien (maintien des surfaces en herbe, élimination des ligneux, etc.), un pâturage permanent, c’est-à-dire toute l’année, doit être retenu. La charge de pâturage varie en fonction de la nature des milieux et de la surface à pâturer. Sur des landes peu productives et partiellement boisées, la charge serait de l’ordre de 0,25 UGB à l’hectare (soit un bœuf pour 4 hectares). Ceci permet d’éviter tout phénomène de surpâturage (piétinement excessif) qui détruirait le tapis végétal en favorisant les plantes banales (nitrophiles). Le choix d’une race rustique se justifie pour plusieurs raisons : leur patrimoine génétique est moins limité que celui d’animaux sélectionnés. Les races rustiques sont donc plus susceptibles de s’adapter à des conditions de vie difficiles ; elles nécessitent peu de soin vétérinaire, sont adaptées aux hivers rigoureux et à un mode de vie en plein air toute l’année ; elles sont généralement moins exigeantes sur le point de vue du fourrage et s’accommodent bien de sites jugés impropres à l’élevage. Seul un affouragement hivernal peut s’avérer nécessaire ; les races rustiques légères permettent de valoriser des prairies non mécanisables parce que trop humides. Une faisabilité du pâturage pourrait être réalisée dans les parcelles 24 et 26 en associant la ligne à haute tension. Cet ensemble représente une superficie de 16 ha pouvant accueillir 4 bœufs ou tout équivalent avec d’autres races en fonction de leur taille. 7.2 RESTAURATION DES ZONES HUMIDES 7.2.1 Fermeture de certains fossés Une étape indispensable et préalable à toute tentative de restauration des landes humides en Forêt de Grosbois consiste à refermer les fossés qui avaient été creusés pour le drainage des sols hydromorphes (cf. carte page 80). Cette action est susceptible de favoriser les espèces de zones humides, notamment la Bruyère à quatre-angles tout en défavorisant la fougère aigle qui ne supporte pas l’excès d’eau dans les sols. Il est nécessaire de définir un programme de rehaussement du niveau de l’eau à un niveau acceptable pour l’ensemble des usages de la Forêt de Grosbois par la création de seuils à hauteur ajustable. Nous avons repéré les secteurs où la nappe affleure en période humide pour proposer des seuils dans les parcelles 2, 18/21, 20/29, 23. Un complément d’étude hydraulique est donc à prévoir. 7.2.2 Etrépage ponctuels de la lande humide L’opération consiste à retirer la végétation et la couche superficielle de sol sur une profondeur de 5 à 10 cm. Cette mise à nus provoque un nouveau démarrage d’une végétation pionnière à partir du potentiel grainier du sol dans la mesure ou l’étrépage n’a pas été trop profond. L’idéal est de pratiquer un raclage en faisant varier la profondeur au fur et à mesure de l’opération. L’écologue peut ajuster l’action de la pelle en observant les horizons du sol. Un certain nombre d’espèces végétales ne s’expriment plus sous la concurrence de la molinie et de la callune qui a tendance à exclure les autres espèces végétales. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 66/100 Nous pouvons espérer le retour d’espèce emblématique comme la Bruyère à quatre-angles et éventuellement la Gentiane pneumonanthe dont il subsiste quelques pieds dans les forêts qui encadrent Grosbois : la Grange et Notre-Dame. Cette action mécanique peut être réalisée pour tester le potentiel grainier. Elle peut également intervenir en amont d’une mise en pâturage. L’étrépage pourrait être réalisé dans les landes à molinie humides. Les placettes étrépées qui pourraient faire 10mX15m peuvent être envisagées dans les zones à nappe superficielles qui sont indiquées sur la carte de la page 80 dans les parcelles 23, 24, 29, 34 (à l’extrémité est de la ligne à haute tension en évitant de toucher la dernière station de Bruyère à quatre angles). Cette opération devra être faite avant l’action de remontée de la nappe d’eau (proposée dans trois des parcelles possibles pour l’étrépage les parcelles 23, 24 et 29) et en tout cas en période sèche pour limiter les impacts d’un engin sur le sol. Le cheminement le plus court sera à rechercher pour limiter l’impact de la trace de la pelle mécanique si ce type d’engin est retenu pour cette action. Etrépage dans une lande à molinie en bordure d’un étang de Sologne (Autoroute A71 pour Cofiroute, le 17 janvier 2011). La molinie couvrait tout l’espace éliminant toute diversité végétale. Dès la première saison de végétation qui a suivie, deux plantes carnivores se sont développées : la Droséra intermédiaire Drosera intermedia, la Grassette du Portugal Pinguicula lusitanica, ainsi qu’une autre plante rare le Mouron délicat Anagallis tenella. ©V. Vignon – OG.E. 7.2.3 Création d’une mare Une population de Triton crêté est présente en parcelle 31 dans un boisement humide qui comprend notamment beaucoup de troncs de peupliers morts au sol constituant autant d’habitats terrestres possibles. Ces animaux se reproduisent dans le fossé en eau qui longe cette parcelle le long de l’allée de Wagram. Ce fossé est connecté au réseau qui alimente la mare de la parcelle 30, mais heureusement il y a un petit seuil qui empêche les poissons de remonter dans ce fossé temporaire. Son assèchement chaque année élimine tous poissons qui auraient profité d’une remontée du niveau de l’eau toujours possible en cas d’important épisode pluvieux. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 67/100 Pour augmenter les possibilités de ponte du Triton crêté, il serait souhaitable de créer une mare en sur-creusant le fossé situé de l’autre côté de l’allée de Wagram le long de la parcelle 30 (cf. carte page 80). Lorsque la mare de la parcelle 30 aura été nettoyée de ses poissons, les tritons pourront aussi y retrouver un habitat favorable à leur cycle complet. A gauche, le fossé ou se reproduit le Triton crêté (le 25/04/2011), coté nord-est de l’allée de Wagram et à droite, le site possible pour creuser une mare dans le fossé en vis-à-vis du coté sud-ouest de cette allée (le 29/09/2012). ©V. Vignon – OG.E. 7.2.4 Curage et reprofilage des mares parcelles 14 et 18 Les mares des parcelles 14 et 18 nécessitent un entretien. Le fonctionnement écologique d’une mare la conduit progressivement à un atterrissement et un comblement. Le battement de la nappe se traduit par un assèchement temporaire qui contribue au développement des plantes aquatiques. La lame d’eau diminue d’autant. Lorsque les berges de la mare sont boisées, l’apport de feuilles et de branches mortes contribuent à l’envasement et à l’eutrophisation par l’apport de matière organique. Sans entretien, une mare se comble après quelques dizaines d’années. Un curage s’avère nécessaire pour contrôler les dépôts de sédiments, particulièrement en ce qui concerne les mares en contexte boisé. Ce curage entraine un bouleversement pour les espèces animales et végétales qui sont présentent dans le bassin. Un curage par moitié et étalé sur plusieurs années permet de conserver une partie de la végétation et de la faune existantes. L’espace qui ne sera pas curé servira d’habitat refuge pour les espèces présentes dans la mare ou le plan d’eau. Les animaux et les plantes restantes participeront ensuite à recoloniser la moitié non curée. Avec cette méthode, on obtient un curage complet des mares concernées tous les dix ans. Le temps de curage des mares peut différer selon les bassins. Le choix d’un curage tous les dix ans n’est pas fixe et doit être adapté selon l’évolution du site. Une pelle mécanique à pneus basse-pression, un godet de 80 cm à 100 cm avec une lame droite, ainsi qu’une benne seront nécessaires. Le cheminement sera défini à l’avance afin d’emprunter le même chemin et ainsi minimiser l’impact d’un engin lourd sur les sols et la végétation. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 68/100 Année n et n+10 Année n+5 Il s’agit de creuser dans la vase sur une profondeur allant de 50 à 70 cm. La vase riche en azote devra être exportée directement dans une benne et sans avoir été déposée au sol. Les travaux devront se faire en hiver, d’octobre à décembre, en dehors des périodes de reproduction des amphibiens et de la sortie des jeunes. Par ailleurs les rives sont relativement abruptes et ne permettent pas l’installation d’une faune diversifiée, au contraire des berges en pente douce, qui entrainent des variations des conditions de milieu (profondeur, ensoleillement, température) favorables à une diversité biologiques, notamment par l’installation d’hélophytes et d’hydrophytes. Un aménagement des berges en pente douce permettrait aux espèces végétales de se positionner sur la berge selon leurs exigences, créant une diversité d’habitats. Etat actuel des berges Berge avec une pente forte : faible diversité de la végétation © PNR caps et marais d’Opale Basculement des berges dans l’eau pour obtenir des pentes douces © PNR caps et marais d’Opale O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action Berge avec une pente douce de 10 à 30% : diversité importante de la végétation 69/100 Une pelle mécanique à pneus basse-pression, un godet de 80 cm à 100 cm avec une lame droite, ainsi qu’une benne seront nécessaires. Le cheminement sera défini à l’avance afin d’emprunter le même chemin et ainsi minimiser l’impact d’un engin lourd sur les sols et la végétation. Sur les berges côté sud de la mare, on veillera à avoir une pente douce de la berge autour de 20% qui se prolonge sous l’eau pour favoriser l’implantation de la flore aquatique. Sur les berges du côté nord de la mare, une pente moins douce aux alentours de 50% sera suffisante. Les travaux devront se faire en dehors des périodes de reproduction des amphibiens et de la sortie des jeunes, c’est-à-dire d’octobre à décembre. 7.2.5 Elimination des poissons et des tortues exotiques dans les mares Mare empoissonnée à proximité d’un fossé à tritons ©V. Vignon – OG.E. Il apparaît nécessaire d’éliminer les poissons qui ont été introduits à des fins piscicoles dans les mares des parcelles 18 et 30. Ces poissons se nourrissent des têtards de tritons. De même, les tortues exotiques carnivores comme la Tortue serpentine et le Tortue de Floride doivent être éliminées. Trois mares sont concernées dans les parcelles 18, 21 et 30. Ces éliminations devront être faite en août-septembre au moment où il y a moins d’eau et après la période de reproduction des espèces aquatiques. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 70/100 O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 71/100 7.3 GESTION DES ARBRES 7.3.1 Conservation des arbres mâtures, sénescents à cavités et des arbres morts La coupe des ligneux est une étape indispensable à la réouverture du milieu puisqu’ils provoquent la fermeture des milieux ouverts et entrent en compétition avec la lande. Toutefois, les plus vieux arbres seront maintenus afin de permettre une continuité spatiale d’habitats favorables aux coléoptères saproxyliques. Les jeunes chênes en devenir seront sélectionnés afin d’établir une continuité dans le temps. On veillera également à conserver les vieux sujets d’autres essences comme les pommiers sauvages ou les aubépines. Chêne mort support d’une biodiversité essentielle dans les milieux forestiers. Parcelle 15, le 24 mars 2012. ©V. Vignon 7.3.2 Conservation du bois mort au sol En cas de chablis, notamment au cœur des parcelles, il est essentiel de garder le plus possible de bois mort au sol et tout particulièrement les plus grosses pièces de bois possible. Les espèces les plus rares ne se maintiennent que dans les gros bois morts laissés au sol. Dans la mesure du possible, quelques tas de bois issus des coupes pourront être créés sur chaque parcelle afin de compléter les habitats pour les espèces saproxylique et d’autres vertébrés profitant de ces abris. Un rare cas de chêne mort mâture laissé au sol dans la parcelle 31. Le 5 décembre 2010. ©V. Vignon O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 72/100 7.3.3 Plantation et taille d’arbres têtards L’étêtage est une technique ancienne de coupe qui permet d’obtenir des arbres « têtards ». Les coupes successives de la partie haute du tronc vont conduire à l’élargissement de cette même partie, formant une « couronne ». La taille répétée et le vieillissement des arbres forment à terme des cavités à terreau, accentuées par les champignons lignivores qui stimulent leur colonisation par des organismes invertébrés et vertébrés. Une taille tous les 10 ans permet de créer des cavités à un rythme trois fois plus élevé que pour un arbre non taillé. En plus d’accueillir une diversité d’espèces, les arbres têtards présentent aussi un intérêt patrimonial et paysager, en maîtrisant notamment la hauteur des arbres et en structurant les paysages. Jeune arbre taillé en têtard 2 ans auparavant et arbres têtards matures de grand intérêt écologique et paysager ©V. Vignon – O.G.E. Pour un étêtage optimal, il est nécessaire de : tailler les branches avec un léger biseau pour faciliter l’écoulement de la pluie ; toutes les branches sont à couper en même temps pour ne pas déséquilibrer l’arbre ; quand cela est possible, laisser un “tire-sève” qui évitera à l’arbre des difficultés de démarrage au printemps ; il ne faut tailler qu’en période de repos de la végétation, de novembre à février. Une coupe trop précoce à l’automne risque de provoquer la sortie de bourgeons qui ne résisteront pas aux premières gelées. Une coupe trop tardive au printemps, risque de perturber l’installation des hôtes du têtard (oiseaux, micro-mammifères, insectes). Pour la formation d’une couronne sur un arbre étêté pour la première fois, les étapes sont les suivantes : coupe du tronc à quelques mètres de haut pour favorise les rejets. L’arbre devra avoir un diamètre d’au moins 10 cm au moment de la coupe ; coupe des branches basses les premières années pour privilégier la formation de la couronne ; coupe des branches hautes tous les 3 ans le temps qu’une couronne se forme ; formation d’une couronne. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 73/100 Une fois la « tête » formée, l’arbre têtard se taille tous les 5 à 10 ans en fonction des essences et de la croissance. L’entretien doit être planifié et assuré à long terme. Il est important de respecter les règles de coupe des branches pour éviter toute fragilisation de l’arbre et l’apparition de maladies. Bonne coupe Coupe à éviter © PNR caps et marais d’Opale Coupe du tronc Coupe des branches basses Formation d’une couronne © PNR caps et marais d’Opale O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 74/100 7.4 POURSUITE DE LA GESTION DIFFÉRENCIÉES SUR LA PELOUSE DU PROGRÈS 7.4.1 Poursuivre la gestion différenciée déjà engagée Depuis 2012-13, une gestion différenciée à été mise en place dans la pelouse du Progrès. Un tiers de sa superficie au nord de la pelouse n’a pas été fauché alors que le reste a fait l’objet d’une fauche avec exportation des produits de coupe. Gestion différenciées de la Pelouse du Progrès. Vue vers le nord de la Pelouse après une fauche partielle, les bottes de paille laissées sur place avant leur exportation du site. Au fond, la ligne d’herbes hautes de la partie non fauchée. 24 novembre 2012. ©V. Vignon Intérêt de la gestion différenciée : La fréquence de fauche influence le nombre d’espèces qui peuvent croître ou non dans les milieux ouverts, car la coupe modifie les relations de compétition entre les espèces. Elle restreint la vigueur des espèces à croissance forte, en modifiant le rapport tige / racine et en augmentant la luminosité au niveau du sol : une fréquence de fauche trop élevée est néfaste pour la reproduction des espèces végétales qui ne peuvent plus fleurir, fructifier et par conséquent ne peuvent plus disséminer leurs graines. Seules les plantes à stolons ou à croissance rapide sont avantagées comme le trèfle, le lotier, le pâturin, l'agrostis et la fétuque au détriment des plantes plus grandes et des graminées ; en l’absence de fauche, la richesse spécifique se réduit et les milieux oligotrophes qui abritent bon nombre d'espèces remarquables que ce soit pour la flore ou pour la faune (orthoptères et lépidoptères) sont colonisés par des espèces communes. Ainsi, la richesse spécifique progresse avec une fréquence de coupe modérée. Pour les graminées et les dicotylédones1, elle devient maximale avec deux coupes par an. Plusieurs propositions concourent à une gestion optimale des milieux ouverts en prairies : retarder la coupe permet aux plantes d’effectuer un cycle complet. Certains insectes auront pu se développer suffisamment pour trouver refuge ailleurs. Une fauche tardive entre fin octobre et le début du mois de mars est la pratique la plus favorable à la faune, insectes en particulier. Elle permet aussi la floraison de la plupart des espèces ; 1 Plante dont les graines possèdent deux cotylédons (feuille embryonnaire contenue dans la graine, souvent charnue et chargée de réserves). O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 75/100 adopter une gestion différenciée dans l’espace et le temps (deux zones gérées différemment) permet de créer une mosaïque d’habitats. La fauche alternée consiste à ne pas faucher l’ensemble du milieu en une seule fois, afin de laisser des refuges pour la faune. Pour réduire les perturbations liées à la fauche, une zone située à proximité pourra être fauchée plus tardivement (décalage des dates de fauche d’une quinzaine de jours) ou n’être fauchée que l’année suivante. La faune y trouvera alors refuge. La hauteur de coupe conseillée est d’une dizaine de centimètres pour limiter l’arrachage de la végétation et préserver la faune vivant à ras du sol ; une fauche centrifuge favorisera la fuite des animaux vers l’extérieur des parcelles concernées. Ce type de gestion peut être poursuivi en faisant tourner les zones non fauchées tous les deux ans. 7.5 PRÉSERVATION DES HABITATS SEMI-NATURELS DU MUR D’ENCEINTE DE GROSBOIS Le vieux mur de la Forêt de Grosbois abrite une flore rupestre typique qui se développe dans les interstices entre les pierres. En plus de la flore, des lézards viennent y trouver refuge. Cet habitat est original pour la forêt régionale de Grosbois et l’unique habitat pour le Lézard de murailles. La rénovation du mur est en cours. Etant donné qu’il reste encore la moitié du mur à rénover, des propositions sont faites pour intégrer ce projet aux enjeux écologiques du site. Pour maintenir ces formations originales d’une flore herbacée des vieux murs de pierre, il faudrait préserver des parties non jointoyées. Si besoin un jointoyage à la chaux, permettrait à terme à une flore intéressante de se maintenir. Il y a un enjeu à conserver les interstices et les cavités du mur pour la faune, notamment les lézards. 7.6 PASSAGE POUR LA FAUNE DANS LE CADRE DU PROJET DE DÉVIATION DE LA RN19 La déviation de la RN19 sur la commune de Boissy-Saint-Léger dans sa section comprise entre la RN406 à Bonneuil-sur-Marne et l’extrémité sud du diffuseur de Boissy-SaintLeger prévoit de détruire une partie du secteur Sud-Ouest de la Forêt de Grosbois sur une longueur d’environ 300 mètres et une largeur d’environ 32 mètres, soit 2 hectares dans une zone de chênaie d’avenir. L'élargissement de la RN 19 renforcera la rupture déjà existante entre les deux massifs forestiers (Forêt domaniale de la Grange/Forêt régionale de Grosbois) pour les déplacements de la faune (Martre, Renard, Hérisson, amphibiens, reptiles…) et les grands mammifères (Sanglier, Chevreuil). Aménagement complexe d’un passage pour la faune en Provence sur l’autoroute A8, Pr79,5 juste après son aménagement le 24 mai 2013 (Positionnement de l’ouvrage par O.G.E.-V. Vignon pour Escota). Des segments de mur en pierres sèches, des niveaux de terre variable ont été mis en place en fonction des plantations ligneuses ou semi-ligneuses (C. Buton) ©V. Vignon – O.G.E. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 76/100 Un projet de passage pour la faune est intégré au projet de déviation. Son positionnement présente peu de marge de manœuvre étant donné les profils en long et en travers de la voie. Le passage faune projeté serait supérieur, éventuellement mixte pour une utilisation pour la randonnée. L’emplacement possible est favorable pour une utilisation par la faune et le fait qu’il soit mixte ne représente pas une contrainte déterminante dans le contexte d’une forêt périurbaine dans laquelle la faune est habituée à la présence humaine. Par contre, il y a un réel enjeu à concevoir des aménagements qui favorisent l’inutilisation de cet ouvrage par le plus grand nombre d’espèce possible : mise en place de micro-habitats sur l’ouvrage, agencement de la végétation pour constituer une mosaïque d’habitats naturels. 7.7 GESTION DES PLANTES INVASIVES L’introduction d’espèces exotiques est un phénomène qui s’est amplifié avec le développement des réseaux de voie de communication (routier, ferré, aérien, fluvial, etc.). Si les espèces introduites n’induisent pas toutes des conséquences négatives au sein des écosystèmes dans lesquels elles s’installent, une partie d’entre-elles est par contre à l’origine d’impacts majeurs, directs ou indirects, à différents niveaux. Une espèce invasive est définie comme une espèce vivante exotique qui par son fort développement devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité autochtone des écosystèmes naturels ou semi-naturels parmi lesquels elle s’est établie. En formant des peuplements denses et souvent monospécifiques, certaines espèces excluent progressivement les espèces indigènes jusqu’à prendre totalement leur place, perturbant ainsi l’équilibre écologique. Elles modifient aussi le fonctionnement des écosystèmes en changeant les propriétés du sol, avec par exemple un enrichissement du sol en azote. D’autres produisent des substances allélopathiques toxiques, qui sont libérées dans le sol et empêchent la croissance d’autres espèces végétales. On citera notamment la Renouée du Japon à l’ouest de la ligne haute-tension et le Laurier du Caucase Prunus laurocerasus notamment planté autour du rucher parcelle 11. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 77/100 7.8 PROGRAMME, COÛTS ESTIMÉS ET CALENDRIER Enjeu Très élevé Très élevé élevé Objectifs Restauration des landes à bruyères (en priorité parcelles 24 et 26, puis les autres) Restauration des zones humides Gestion des vieux arbres Actions Coupe avec exportation des produits dans le cadre de la gestion sous la ligne à haute tension Coûts estimés Calendrier Etude spécifique à faire en fonction des outils mobilisables Travaux en hivers dès la première année de mise en œuvre du plan de gestion Réouverture des landes partiellement boisées Environ 800€/ha. Etudier une vente de bois de plaquette pour réduire le coût. Travaux en hivers dès la première année de mise en œuvre du plan de gestion Pâturage extensif Etude spécifique à faire en fonction du scénario retenue, notamment la mise à disposition d'un troupeau de races rustiques et les équipements nécessaires Mise en place après les actions de réouverture des landes partiellement boisées dans les parcelles concernées 24 et 26. Fermeture de certains fossés 2000€ pour 4 seuils à niveau ajustable Etrépage de la lande humide 2000€ pour quatre placettes d’étrépage Elimination des poissons et des tortues exotiques dans les mares des parcelles 18, 21 et 30 En fonction des types de capture Curage et reprofilage des mares parcelles 14 et 18 500€ (coût diminué en couplant cette action avec la création de mare) Création d’une mare 500€ (coût diminué en couplant cette action avec l’étrépage) Conservation des vieux sujets rares comme les vieilles aubépines, des arbres mâtures, sénescents à cavités et des arbres morts Repérage, marquage en forêt et expertise pour privilégier l’élagage à l’abattage. Dimensionner le montant en fonction de l’ambition du gestionnaire sur toute ou partie de la forêt régionale. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action Travaux en hivers après un éventuel complément d’étude hydraulique Travaux en hivers avant la fermeture des fossés Capture en aoûtseptembre dès la première année de mise en œuvre du plan de gestion Travaux en hivers dès la première année de mise en œuvre du plan de gestion Travaux en hivers dès la première année de mise en œuvre du plan de gestion Travaux en hivers dès la première année de mise en œuvre du plan de gestion. Expertise et programme de conservation à renouveler tous les 10 ans. 78/100 Pas de coût supplémentaire, éventuellement des économies. Dès la mise en œuvre du plan de gestion Plantation et taille d’arbres têtards Plantation de 10 chênes (environ 1000€) et étêtage en fonction de la reprise un an plus tard Plantation dès l’automne de la première année du plan de gestion mis en œuvre. Première taille l’année suivante en hivers avant la montée de sève. Fauche bisannuelle alternée avec exportation des produits de coupe Action déjà engagée par l’AEV à poursuivre sur les mêmes bases Action tournante chaque année Laisser des zones non jointoyées Voir la faisabilité dans le programme déjà engagé Dès que possible Conception des aménagements spécifiques. Le coût ne concerne pas l’AEV En fonction du programme de l’opération routière indépendante de la gestion de la forêt régionale. Voir la faisabilité dans le programme déjà engagé Dès que possible Conservation du bois mort au sol élevé élevé élevé Poursuite de la gestion différenciée sur la pelouse du Progrès Préservation des habitats seminaturels du mur d’enceinte élevé Passage faune dans le cadre du projet de déviation de la RN19 moyen Gestion des plantes invasives Ouvrage positionné. L’aménagement doit être conçu pour une utilisation par le plus grand nombre d’espèces possibles Surveillance et élimination de la Renouée du Japon à l’extrémité ouest de la ligne à haute tension O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 79/100 8 BIBLIOGRAPHIE ABELIN S., 1995. Etude des landes de la forêt domaniale de Notre-Dame : état initial d’une parcelle destinée au pâturage extensif. Office National des Forêts, Centre de Créteil. 62p. ACEMAV coll, DUGUET R. et MELKI F. 2003. Les amphibiens de France, Belgique et Luxembourg. Collection parthénope, éditions Biotope, Méze (France), 480p. ARNAL G., 1996. Les plantes des landes et des pelouses développées sur sol sableux acide in Arnal G. les plantes protégées d’Ile de France, p.185-186, Paris. ARNOLD N. et OVENDEN D., 2010. Le guide herpéto : 228 amphibiens et reptiles d’Europe. Delachaux et Niestlé. 287p. 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Espèce plantée ou semée, inv Espèce invasive, NV Valeur taxonomique incertaine ou en cours de révision, Ind.? Statut d’indigénat incertain ou en discution. Indices de rareté « Rar. 94 2009 » Indices extraits de « L’atlas de la Flore du département du Val-de-Marne » CBNBP 2009. TC Espèce très commune, C Espèce commune, AC Espèce assez commune, AR Espèce assez rare, R Espèce rare, TR Espèce très rare, NRR Espèce non revue récemment dans le département, NC Non connu dans le département, - Taxon sans indice de rareté (espèce accidentelle ou subspontanée) ou non évalué. Indice de rareté « Rar. IDF 2010 » Indices extraits du « catalogue de la flore d’Île-de-France » CBNBP 2011. CCC Extrêmement commun, CC Très commun, C Commun, AC Assez commun, O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 84/100 AR Assez rare, R Rare, RR Très rare, RRR Extrêmement rare, NRR Non Revu Récemment (observations antérieures à 1990), ? Taxon non évalué. Cotation UICN de la liste rouge Île-de-France « Cot. UICN IDF » Taxon de la liste rouge REGIONALLY EXTINCT (RE) = Eteint dans la région IDF, CRITICALLY ENDANGERED (CR) = En danger critique d’extinction, ENDANGERED (EN) = En danger d’extinction, VULNERABLE (VU) = Vulnérable, NEAR THREATENED (NT) = Quasi menacée, Taxon hors liste rouge LEAST CONCERN (LC) = Préoccupation mineure, DATA DEFICIENT (DD) = Données insuffisantes, NOT APPLICABLE (NA) = Non applicable, NOT EVALUATED (NE) = Non évalué. Statut de protection, restriction de cueillette et inscription à la directive « Habitat » colonne « Prot. IDF, Dir. Hab., Co » Statut de protection PN Protection dans tout le territoire français, PR Protection dans la région Île-de-France, Directive « Habitats » Taxon inscrit à la Directive "Habitats" (directive 92/43 CEE du 21 mai 1992). DH2-4 A la fois à l'annexe II (espèce dont la conservation nécessite la désignation de zonesspéciales de conservation) et à l'annexe IV (espèce qui nécessite une protection stricte), DH5 Espèce qui bénéficie d’une restriction de commerce à l’intérieur de la Communauté européenne. Réglementation de la cueillette (inclus dans Prot. IDF Dir. Hab. CO) C0 = taxon inscrit dans l’Arrêté du 13 octobre 1989 (Journal officiel du 10 décembre 1989) modifié par l’arrêté du 5 octobre 1992 (Journal officiel du 26 octobre 1992) relatif à la liste des espèces végétales sauvages pouvant faire l’objet d’une réglementation préfectorale permanente ou temporaire. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 85/100 C93 = arrêté préfectoral du 30 avril 1991 réglementant la cueillette du Muguet sur le département de la Seine-Saint-Denis. Actuellement, il s’agit du seul arrêté préfectoral ayant été pris en Ile de France en application de l’arrêté du 13 octobre 1989. Taxons déterminants de ZNIEFF « dét. ZNIEFF » Taxons dont la présence peut justifier de la création d’une Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique. Les taxons déterminants pour la création de ZNIEFF sont classés en trois catégories que nous détaillons ci-dessous : Z1 Indique que le taxon est déterminant dans tous les cas. Ce groupe comprend 365 taxons, Z2 Indique que le taxon est déterminant mais avec une restriction géographique. Nous mentionnons alors les départements où le taxon est effectivement déterminant (sachant que cette restriction ne s'applique pas à Paris et la Petite Couronne). Ce groupe comprend 16 taxons, Z3 Concerne les taxons des milieux anthropiques (cultures, carrières, friches…). Pour être effectivement déterminants, ces taxons doivent être présents en populations significatives, être accompagnés d’autres taxons déterminants, et surtout ne pas présenter un caractère fugace. Ce groupe comprend 84 taxons. Invasive « Inv. IDF » 0 : Taxon exotique insuffisamment documenté, d’introduction récente sur le territoire, non évaluable, 1 : Taxon exotique non invasif, naturalisé de longue date ne présentant pas de comportement invasif et non cité comme invasif avéré dans un territoire géographiquement proche ou taxon dont le risque de prolifération est jugé faible par l’analyse de risque de Weber & Gut, 2 : Taxon invasif émergent dont l’ampleur de la propagation n’est pas connue ou reste encore limitée, présentant ou non un comportement invasif (peuplements denses et tendance à l’extension géographique rapide) dans une localité et dont le risque de prolifération a été jugé fort par l’analyse de risque de Weber & Gut ou cité comme invasif avéré dans un territoire géographiquement proche, 3 : Taxon exotique se propageant dans les milieux non patrimoniaux fortement perturbés par les activités humaines (bords de route, cultures, friches, plantations forestières, jardins) ou par des processus naturels (friches des hautes grèves des grandes vallées), 4 : Taxon localement invasif, n’ayant pas encore colonisé l’ensemble des milieux naturels non ou faiblement perturbés potentiellement colonisables, dominant ou co-dominant dans ces milieux et ayant un impact (avéré ou supposé) important sur l’abondance des populations et les communautés végétales envahies, 5 : Taxon invasif, à distribution généralisée dans les milieux naturels non ou faiblement perturbés potentiellement colonisables, dominant ou co-dominant dans ces milieux et ayant un impact (avéré ou supposé) important sur l’abondance des populations et les communautés végétales envahies. A rechercher : Taxon absent du territoire ou planté/cultivé stricts, cité invasifs avéré dans un territoire géographiquement proche ou dont le risque de prolifération est jugé fort par l’analyse de risque de Weber & Gut. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 86/100 Liste des espèces végétales relevées dans la forêt régionale de Grosbois Les critères des colonnes sont précisés ci-avant. Les codes couleurs sont les suivants : Saumon pour les espèces protégées, jaune pour les espèces déterminantes Znieff, vert foncé pour les espèces rares à très rares dans le Val de Marne (Atlas du Val de Marne), vert clair pour les espèces assez rares dans le Val de Marne (Atlas du Val de Marne). Nom commun Taxon Stat.1 IDF Rar. 94 2009 Rar. IDF 2010 Cot. UICN IDF Achillée millefeuille Achillea millefolium L. Ind. TC CCC LC Aigremoine eupatoire Agrimonia eupatoria L. Ind. TC CCC LC Agrostis capillaire Agrostis capillaris L. Ind. AC CC LC Canche printanière Aira praecox L. Ind. NC/TR R LC Plantain d'eau à feuilles lancéolées Alisma lanceolatum With. Ind. TR R LC Grand plantain Alisma plantagoaquatica L. d’eau Ind. C C LC Aulne glutineux Alnus glutinosa (L.) Gaertn. Ind. TC CC LC Angélique des bois Angelica sylvestris L. Ind. C CC LC Flouve odorante Anthoxanthum odoratum L. Ind. AR CC LC Armoise commune Artemisia vulgaris L. Ind. TC CCC LC Fougère femelle Athyrium filixfemina (L.) Roth Ind. AC AC LC Bouleau blanc Betula alba L. Ind. C C LC Bouleau verruqueux Betula pendula Roth Ind. TC CCC LC Brachypode penné Brachypodium pinnatum (L.) P.Beauv. Ind. C C LC Brachypode des bois Brachypodium sylvaticum (Huds.) P.Beauv. Ind. TC CCC LC Brome rude Bromus ramosus Ind. Huds. TR AR LC Buddleia du père David Buddleja davidii Franch. Nat. (E.) TC C NA Calamagrostis épigéios Calamagrostis epigejos (L.) Roth Ind. C CC LC Prot. IDF Dir. Hab. CO O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action Dét. ZNIEFF Inv. 3 87/100 Nom commun Taxon Stat.1 IDF Rar. 94 2009 Rar. IDF 2010 Cot. UICN IDF Callune Calluna vulgaris (L.) Hull Ind. AR AC LC Liseron des haies Calystegia sepium (L.) R.Br. Ind. TC CCC LC Laîche des marais Carex Ind. acutiformis Ehrh. C C LC Laîche glauque Carex flacca Schreb. Ind. C CC LC Laîche hérissée Carex hirta L. Ind. TC CC LC Laîche des lièvres Carex ovalis Gooden. Ind. R AR LC Laîche à épis pendants Carex pendula Huds. Ind. AC AC LC Laîche déprimée Carex viridula Michx. subsp. oedocarpa (Andersson) B.Schmid Ind. R R LC Fétuque raide Catapodium rigidum (L.) C.E.Hubb. Ind. C AC LC Centaurée des Centaurea thuillieri (Dostál) prés J.Duvign. & Lambinon Ind. C CC LC Petitecentaurée commune Centaurium erythraea Rafn Ind. AC CC LC Céraiste commun Cerastium fontanum Baumg. Ind. TC CCC LC Cirse des champs Cirsium arvense (L.) Scop. Ind. TC CCC LC Cirse des marais Cirsium palustre (L.) Scop. Ind. AC CC LC Muguet Convallaria majalis L. Ind. AC C LC Crépide capillaire Crepis capillaris (L.) Wallr. Ind. TC CCC LC Cucubale à baies Cucubalus baccifer L. Ind. C AR LC Crételle Cynosurus cristatus L. Ind. R AR LC Genêt à balais Cytisus scoparius (L.) Link Ind. AC CC LC Dactyle aggloméré Dactylis glomerata L. Ind. TC CCC LC Prot. IDF Dir. Hab. CO Dét. ZNIEFF 93 O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 88/100 Inv. Nom commun Taxon Stat.1 IDF Rar. 94 2009 Rar. IDF 2010 Cot. UICN IDF Danthonie retombante Danthonia decumbens (L.) DC. Ind. R AR LC Carotte sauvage Daucus carota L. Ind. TC CCC LC Canche fleuxueuse Deschampsia flexuosa (L.) Trin. Ind. AC C LC Dryoptéris des chartreux Dryopteris carthusiana (Vill.) H.P.Fuchs Ind. AC CC LC Epipactis à larges feuilles Epipactis helleborine (L.) Crantz Ind. C CC LC Bruyère cendrée Erica cinerea L. Ind. AR AR LC Vergerette annuelle Erigeron annuus (L.) Desf. Nat. (E.) C C NA Eupatoire à feuilles de chanvre Eupatorium cannabinum L. Ind. TC CCC LC Euphorbe des bois Euphorbia amygdaloides L. Ind. C CC LC Euphraise des bois Euphrasia Ind. nemorosa (Pers.) Wallr. TR RRR ? DD Gaillet des fanges Galium uliginosum L. Ind. TR AR LC Glycérie flottante Glyceria fluitans (L.) R.Br. Ind. AC AC LC Cotonnière des fanges Gnaphalium uliginosum L. Ind. C C LC Lierre grimpant Hedera helix L. Ind. TC CCC LC Houlque molle Holcus mollis L. Ind. AC C LC Jacinthe des bois Hyacinthoides non-scripta (L.) Chouard ex Rothm. Ind. C C LC Millepertuis velu Hypericum hirsutum L. Ind. AR AC LC Millepertuis perforé Hypericum perforatum L. Ind. TC CCC LC Millepertuis élégant Hypericum pulchrum L. Ind. AR C LC Porcelle enracinée Hypochaeris radicata L. Ind. TC CCC LC Houx Ilex aquifolium L. Ind. C C LC Prot. IDF Dir. Hab. CO Dét. ZNIEFF Inv. 3 Z3 CO CO O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 89/100 Nom commun Taxon Scirpe sétacé Isolepis setacea (L.) R.Br. Jonc à fruits luisants Stat.1 IDF Rar. 94 2009 Rar. IDF 2010 Cot. UICN IDF Ind. AR R LC Juncus articulatus L. Ind. AC C LC Jonc des crapauds Juncus bufonius L. Ind. C C LC Jonc épars Juncus effusus L. Ind. C CCC LC Jonc glauque Juncus inflexus L. Ind. TC CC LC Jonc grêle Juncus tenuis Willd. Nat. (E.) C C NA Linaire élatine Kickxia elatine (L.) Dumort. Ind. C C LC Lamier jaune Lamium galeobdolon (L.) L. Ind. AR C LC Petite lentille d'eau Lemna minor L. Ind. C CC LC Lin purgatif Linum catharticum L. Ind. AR C LC Lobélie brûlante Lobelia urens L. Ind. R RR LC Ivraie vivace Lolium perenne L. Ind. TC CCC LC Chèvrefeuille des bois Lonicera periclymenum L. Ind. C CCC LC Lotier corniculé Lotus corniculatus L. Ind. TC CCC LC Lotier à feuilles étroites Lotus glaber Mill. Ind. AR R LC Luzule des champs Luzula campestris (L.) DC. Ind. R AC LC Lycope d'Europe Lycopus europaeus L. Ind. TC CC LC Lysimaque nummulaire Lysimachia nummularia L. Ind. C CC LC Lysimaque commune Lysimachia vulgaris L. Ind. C C LC Salicaire pourpier d'eau Lythrum portula (L.) D.A.Webb Ind. AR R LC Salicaire commune Lythrum salicaria L. Ind. TC CC LC Menthe aquatique Mentha aquatica L. Ind. TC CC LC Menthe des champs Mentha arvensis L. Ind. C C LC Mercuriale vivace Mercurialis perennis L. Ind. C C LC Prot. IDF Dir. Hab. CO Dét. ZNIEFF Inv. 3 PR O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action Z1 90/100 Nom commun Taxon Stat.1 IDF Rar. 94 2009 Rar. IDF 2010 Cot. UICN IDF Molinie bleue Molinia caerulea (L.) Moench Ind. AR AC LC Myosotis des marais Myosotis scorpioides L. Ind. AC AC LC Jonquille des bois Narcissus Ind. pseudonarcissus L. R LC Nénuphar jaune Nuphar lutea (L.) Sm. Ind. C AR LC Odontite de printemps Odontites vernus Ind. (Bellardi) Dumort. C CC LC Oenanthe de Lachenal Oenanthe lachenalii C.C.Gmel. Ind. TR RRR VU Parisette à quatre feuilles Paris quadrifolia L. Ind. R AR LC Peucédan de France Peucedanum Ind. gallicum Latourr. AR R LC Pâturin des bois Poa nemoralis L. Ind. TC CCC LC Pâturin des prés Poa pratensis L. Ind. TC CC LC Renouée des oiseaux Polygonum aviculare L. Ind. TC CCC LC Renoué poivre Polygonum hydropiper L. d'eau Ind. C C LC Renouée à feuilles de patience Polygonum lapathifolium L. Ind. C C LC Renouée persicaire Polygonum persicaria L. Ind. TC CCC LC Potamot luisant Potamogeton lucens L. Ind. TR RR LC Potamot nageant Potamogeton natans L. Ind. AR AR LC Potentille ansérine Potentilla anserina L. Ind. C CC LC Potentille tormentille Potentilla erecta (L.) Rausch. Ind. AC AC LC Brunelle commune Prunella vulgaris L. Ind. TC CCC LC Cerisier tardif Prunus serotina Ehrh. Nat. (S.) TR R NA Fougère aigle Pteridium aquilinum (L.) Kuhn Ind. C C LC Prot. IDF Dir. Hab. CO Dét. ZNIEFF Inv. CO O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action Z1 Z2 4 91/100 Nom commun Taxon Stat.1 IDF Rar. 94 2009 Rar. IDF 2010 Cot. UICN IDF Pulmonaire à feuilles longues Pulmonaria Ind. longifolia (Bastard) Boreau R R LC Petite douve Ranunculus flammula L. Ind. AC AR LC Scirpe des étangs Schoenoplectus lacustris (L.) Palla Ind. AC AR LC Scrofulaire aquatique Scrophularia auriculata Loefl. ex L. Ind. TC CC LC Scrofulaire noueuse Scrophularia nodosa L. Ind. C CC LC Petite scutellaire Scutellaria minor Ind. Huds. R R LC Séneçon jacobée Senecio jacobaea L. Ind. TC CCC LC Silaüs des prés Silaum silaus (L.) Ind. Schinz & Thell. TR AR LC Solidage glabre Solidago gigantea Aiton Nat. (E.) C AR NA Epiaire officinale Stachys officinalis (L.) Trevis. Ind. TR AC LC Stellaire graminée Stellaria graminea L. Ind. R C LC Succise des prés Succisa pratensis Moench Ind. AR AC LC Germandrée scorodoine Teucrium scorodonia L. Ind. AC CC LC Torilis fauxcerfeuil Torilis japonica (Houtt.) DC. Ind. C CCC LC Trèfle intermédiaire Trifolium medium L. Ind. TR RR NT Trèfle des prés Trifolium pratense L. Ind. TC CCC LC Trèfle blanc Trifolium repens L. Ind. TC CCC LC Verveine officinale Verbena officinalis L. Ind. TC CCC LC Véronique officinale Veronica officinalis L. Ind. AC C LC Dompte-venin Vincetoxicum hirundinaria Medik. Ind. AR AR LC Vulpie fauxBrome Vulpia bromoides (L.) Gray Ind. R AR LC Prot. IDF Dir. Hab. CO O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action Dét. ZNIEFF Inv. 3 Z1 92/100 9.2 LISTES AMPHIBIENS & REPTILES Liste rouge des espèces de Reptiles et d’Amphibiens menacées en France, UICN France, MNHN & SHF (2009) ESPECE Nom français Statut National / Européen Nom latin Prot. Liste rouge Dir. H. Statut Régional Ilede-France C. Berne Espèce déterminante III X II X AMPHIBIENS Triton alpestre Ichthyosaura alpestris · LC Triton crêté Triturus cristatus · LC Triton palmé Lissotriton helveticus · LC III Crapaud commun Bufo bufo · LC III Rainette verte Hyla arborea · LC IV II Grenouille agile Rana dalmatina · LC IV II Grenouille verte Pelophylax kl. esculenta LC V III Grenouille rousse Rana temporaria LC V III IV II II-IV X REPTILES Lézard des murailles Podarcis muralis · LC Orvet Anguis fragilis · LC Coronelle lisse Coronella austriaca · LC Couleuvre à collier Natrix natrix · LC III Vipère péliade Vipera berus · LC III Tortue happante Chelydra serpentina NA Tortue de Floride Trachemys scripta elegans NA III IV O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action II 93/100 9.3 LISTE MAMMIFÈRES Liste rouge des espèces de Mammifères menacées en France, UICN France, MNHN & SHF (2009) ESPECE Nom français Statut Régional Ile-de-France Statut National / Européen Nom latin Protection Nationale Liste rouge France · LC Directive Habitats Convention de Berne Déterminant ZNIEFF INSECTIVORES Erinaceidae Erinaceus europaeus Hérisson d’Europe Taupe d’Europe Talpidae Talpa europaea III LC CHIROPTERES Vespertilionidae Murin de Myotis daubentoni Daubenton Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii Pipistrelle commune Sérotine commune Pipistrellus pipistrellus Eptesicus serotinus · · · LC · LC · LC LC LC IV II IV II IV III IV II X X RONGEURS Sciuridae Sciurus vulgaris Ecureuil roux Mulot Sylvestre Campagnol roussâtre Renard roux Muridae Apodemus sylvaticus Clethrionomys glareolus CARNIVORES Canidae Vulpes vulpes Mustelidae Martre des pins Martes martes III LC LC LC LC LC V III X ARTIODACTYLES Sanglier Suidae Sus scrofa Cervidae Daim européen Dama dama Chevreuil européen Capreolus capreolus LC NAa LC O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action III III 94/100 9.4 LISTES COLÉOPTÈRES If : indice de fonctionnalité et Ipm : indice de patrimonialité nord de la France, BRUSTEL (2001). Statut National / Européen Espèces Protect. Famille Nom latin Nom vernaculaire Dir. H Statut Régional Ile-deFrance Protégé Dernière Signalé par l'OPIE observation If Ipn Anobiidae Anobium punctatum 2012 Anobiidae Ptinus bidens 2012 Bostrichidae Xylopertha retusa X 2012 Carabidae Pseudoophonus griseus X 2012 Carabidae Synuchus nivalis X 2012 X Cerambycidae Aegosoma scabricorne Aegosome scabricorne 2012 X Cerambycidae Leptura quadrifasciata Lepture à quatre tâches Cerambycidae Stictoleptura scutellata Lepture écussonnée Cerambycidae Xylotrechus antilope Cetoniidae Cetonischema aeruginosa Cétoine érugineuse 2012 Cetoniidae Protaetia lugubris Cétoine marbrée 2012 Coccinellidae Calvia quatuordecimguttata 2012 Coccinellidae Harmonia quadripunctata 2012 Cryptophagidae Cryptophagus sp 2012 Curculionidae Platypus cylindrus Curculionidae Strophosoma melanogrammum Dasytidae Psilothrix viridicoerulea Elateridae Nothodes parvulus Erotylidae Triplax russica Eucnemidae Hylis cariniceps 2012 Eucnemidae Isoriphis melasoides 2012 Geotrupidae Typhoeus typhoeus Histeridae Gnathoncus nannetensis Lampyridae Lampyris noctiluca Ver luisant Lucanidae Lucanus cervus Lucane cerf-volant Lymexylidae Lymexylon navale Melolonthidae Serica brunnea X Espèce déterminante 2012 2012 2012 X 1 2 X 2012 2012 X 2012 2012 X Minotaure X 2012 2 3 2012 2012 X 2012 2012 Annexe II 2012 Mycetophagidae Eulagius filicornis X 2012 X 2012 Scolytidae Scolytidae sp 2012 Silphidae Nicrophorus vespilloides X 2012 Tenebrionidae Diaperis boleti X 2012 Tenebrionidae Platydema violaceum Tenebrionidae Uloma culinaris Throscidae Trixagus dermestoides 2012 Ulome des cuisines X 3 2 2012 X 2012 O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 95/100 9.5 LISTE ORTHOPTÈRES Liste rouge nationale et listes rouges par domaines biogéographiques des Orthoptères. SARDET E. & B. DEFAUT (coordinateurs), 2004 ESPECES Nomde de référence Nom vernaculaire Statut National / Européen Protect. Liste rouge (France et domaine némoral) Dir. H Statut Régional Ile-de-France Déterminant ZNIEFF Acrididae (Criquets, Oedipodes et Gomphocères) Aiolopus thalassinus Chorthippus albomarginatus Oedipode émeraudine 4 X Criquet marginé 4 X Chorthippus biguttulus Criquet mélodieux 4 Chorthippus brunneus Criquet duettiste 4 Chorthippus dorsatus Criquet verte-échine 4 Chorthippus parallelus Criquet des pâtures 4 Chrysochraon dispar Criquet des clairières 4 Euchorthippus declivus Criquet des mouillères 4 X Leptophyes punctatissima Leptophye ponctuée 4 Omocestus rufipes Criquet noir-ébène 4 Phaneroptera falcata Phanéroptère commun 4 Stenobothrus stigmaticus Sténobothre nain 4 X Gryllus campestris Grillon des champs 4 X Nemobius sylvestris Tettigoniidae (Sauterelles) Grillon des bois 4 Conocephalus discolor Conocéphale bigarré 4 Metrioptera bicolor Decticelle bicolore 4 X Metrioptera roeselli Decticelle bariolée 4 X Pholidoptera griseoaptera Decticelle cendrée 4 Platycleis tessellata Decticelle carroyée 4 X Ruspolia nitidula Conocéphale gracieux 4 X Tettigonia viridissima Grande sauterelle verte Gryllidae (Grillons) IdF 4 MANTOPTERES Mantis religiosa Mante religieuse IdF 4 X Priorité 4 : espèces non menacées, en l’état actuel des connaissances à l’échelle nationale et dans le domaine némoral. O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action 96/100 9.6 LISTE LÉPIDOPTÈRES Liste rouge des espèces de Papillons de jour menacées en France, UICN France, MNHN, OPIE & SEF (2012). ESPECES Nom de référence Nom vernaculaire Statut National / Européen Protect. Liste rouge Statut Régional Île-de-France Dir. H Déterminant ZNIEFF RHOPALOCERES Apatura ilia f.clitie Petit Mars changeant LC X Apatura iris Grand Mars changeant LC X Argynnis paphia Tabac d'Espagne LC Carterocephalus palaemon Hespérie échiquier Clossiana dia IdF LC X Petite violette LC X Heteropterus morpheus Miroir LC X Iphiclides podalirius Flambé LC X Ladoga camilla Petit sylvain LC Ochlodes venatus Sylvaine LC Melanargia galathea Demi-deuil LC X Satyrium pruni Thècle du prunier LC X Pararge aegeria Tircis LC IdF HETEROCERES Zygaena filipendulae Zygène de la filipendule O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action X 97/100 9.7 LISTE ODONATES Liste rouge des odonates d’Ile-de-France. HOUARD X.,MERLET F, LYX D. & PORTE É. (2013). ESPECES Nom de référence Nom vernaculaire Statut National / Européen Protect. Liste rouge Statut Ile-de-France Dir. H Rareté Déterminant ZNIEFF X ZYGOPTERES Lestes barbarus Leste sauvage LC PC Lestes viridis Leste vert LC C Pyrrhosoma nymphula Agrion au corps de feu LC AC Sympecma fusca Leste brun LC AC Aeshna affinis Aeschne affine LC PC Aeshna cyanea Aeschne bleue LC AC Aeshna grandis Grande Aeschne NT PC Anax imperator Anax empereur LC C Anax Anax parthenope parthénope LC AC Orthetrum cancellatum Orthétrum réticulé LC C Sympetrum fonscolombii Sympetrum de Fonscolombe LC AR Sympetrum sanguineum Sympetrum rouge-sang LC C X ANISOPTERES IdF O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action X 98/100 9.8 LISTES OISEAUX Statuts en région Ile-de-France de LESAFFRE G. et LE MARÉCHAL P., 2000. Liste rouge Régionale des oiseaux nicheurs d’Ile-de-France de Birard J. (coordinateur), 2012. ESPECES Nom de référence Statut National / Européen Nom Protect. vernaculaire Liste rouge Dir. O Statut Régional Ile-de-France Conv. Berne Rareté nicheur Liste rouge Déterminant ZNIEFF Oiseaux Accipiter nisus Épervier d'Europe • LC II AC LC Anthus trivialis Pipit des arbres • LC III C LC Certhia brachydactyla Grimpereau des jardins • LC II TC LC • LC II AC LC Grosbec Coccothraustes cassecoccothraustes noyaux Columba oenas Pigeon colombin LC III AC LC Columba palumbus Pigeon ramier LC III C LC Cyanistes caeruleus Mésange bleue • LC II TC LC Dendrocopos major Pic épeiche • LC II C LC Dendrocopos medius Pic mar • LC II AC LC Dendrocopos minor Pic épeichette • LC II C VU Dryocopus martius Pic noir • LC II R LC N Falco subbuteo Faucon hobereau • LC II TR NT N Falco tinnunculus Faucon crecerelle • LC II Occasionnelle sur le site LC Fringilla coelebs Pinson des arbres • LC III TC LC Garrulus glandarius Geai des chênes LC III TC LC Hippolaïs polyglotta Hypolaïs polyglotte • LC II C LC Jynx torquilla Torcol fourmillier • NT II R CR Locustella naevia Locustelle tachetée • LC II AC LC Luscinia megarhynchos Rossignol philomèle • LC II C LC Milvus milvus Milan royal • VU II Non nicheur Parus major Mésange charbonnière • LC II TC LC Pernis apivorus Bondrée apivore • LC III R VU Phasianus colchicus Faisan de Colchide III C LC LC X X X X O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action N N N 99/100 ESPECES Nom de référence Statut National / Européen Nom Protect. vernaculaire Liste rouge Dir. O Statut Régional Ile-de-France Conv. Berne Rareté nicheur Liste rouge Déterminant ZNIEFF Oiseaux Phylloscopus collybita Pouillot véloce • LC II TC LC Phylloscopus sibilatrix Pouillot siffleur • VU II C EN Phylloscopus trochilus Pouillot fitis • LC II TC NT Pica pica Pie bavarde TC LC Picus viridis Pic vert • LC II C LC Poecile palustris Mésange nonnette • LC II TC LC Prunella modularis Accenteur mouchet • LC II TC LC Pyrrhula pyrrhula Bouvreuil pivoine • VU III C NT Regulus regulus Roitelet huppé • LC II TC LC Saxicola torquata Tarier pâtre • LC II AC LC Scolopax rusticola Bécasse des bois • LC III Non nicheur NT Sitta europaea Sittelle torchepot • LC II TC LC Strix aluco Chouette hulotte • LC III C LC Sturnus vulgaris Etourneau sansonnet TC LC Sylvia atricapilla Fauvette à tête noire • LC II TC LC Sylvia borin Fauvette des jardins • LC II TC LC Troglodytes troglodytes Troglodyte mignon • LC II TC LC Turdus merula Merle noir LC III TC LC Turdus philomelos Grive musicienne LC III TC LC LC LC O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013 Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action N 100/100