Diagnostic écologique - Agence des espaces verts d`Ile de France

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RÉALISATION DE L'ÉTUDE
DIRECTION DE L'ÉTUDE
Vincent VIGNON
FAUNE
Amélie ADAMCZYK
Vincent TANGUY
Vincent VIGNON
FLORE/HABITATS
Bruno MACE
Agnès de MONTJOYE
Philippe THÉVENIN
Vincent VIGNON
RÉDACTION
Agnès de MONTJOYE
Vincent VIGNON
CARTOGRAPHIE
Léna LI
Tamami OWADA
Virginie SERIEYX
COUVERTURE
Léna LI
Photographies de couverture :
En fond : Miroir sur une bruyère cendrée ; Chênaie – hêtraie avec lande et chêne mort sur pied en automne,
Parcelle 28 ©V. Vignon
Miniature : Vipère péliade, Pic mar, Petit mars changeant et chevreuil mâle adulte en forêt régionale de
Grosbois ©V. Vignon
Remarque : Dans ce rapport, toutes les photographies de plantes et d’habitats ont été prises par l’équipe
d’O.G.E. sur le site. Pour les d’animaux, seules les photographies qui mentionnent (hors site) n’ont pas été prises
dans la zone d’étude ; les autres clichés proviennent de la photothèque d’O.G.E. ou de celle de V. Vignon sauf
mention contraire.
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
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SOMMAIRE
1
Introduction __________________________________________________________ 5
2
Contexte géographique de la Forêt de Grosbois _________________________ 5
3
Périmètres d’inventaires et de protection _______________________________ 7
4
Présentation de la flore ________________________________________________ 9
4.1
Méthode et ses limites __________________________________________________ 9
4.2
Les formations végétales _______________________________________________ 11
4.2.1
4.2.2
4.2.3
4.2.4
4.3
5
Espèces remarquables relevées en Forêt de Grosbois ____________________ 22
Présentation de la faune ______________________________________________ 24
5.1
Méthode et ses limites _________________________________________________ 24
5.2
Les amphibiens ________________________________________________________ 27
5.3
Les reptiles ____________________________________________________________ 30
5.4
Les mammifères _______________________________________________________ 33
5.4.1
5.4.2
5.4.3
5.5
5.5.1
5.5.2
5.6
5.6.1
5.6.2
5.6.3
6
Les landes _____________________________________________________________________ 11
Les zones humides_______________________________________________________________ 15
Les milieux prairiaux _____________________________________________________________ 17
Les boisements _________________________________________________________________ 18
Un peuplement dominé par les espèces forestières ____________________________________ 33
Les ongulés et en particulier le chevreuil en forêt régionale de Grosbois ___________________ 34
Les chiroptères _________________________________________________________________ 35
Les oiseaux ___________________________________________________________ 36
Les espèces de boisements et forêts ________________________________________________ 36
Les espèces des haies, buissons, landes boisées et coupes forestières _____________________ 38
Les insectes ___________________________________________________________ 39
Les lépidoptères diurnes __________________________________________________________ 39
Les odonates ___________________________________________________________________ 48
Les coléoptères _________________________________________________________________ 49
Synthèse des Enjeux _________________________________________________ 51
6.1
Une biodiversité remarquables, mais un mauvais état de conservation des
habitats _____________________________________________________________________ 51
6.2
L’héritage des landes __________________________________________________ 53
6.3
Les espèces de milieux ouverts à forte amplitude thermique ______________ 55
6.3.1
6.3.2
6.3.3
6.4
6.4.1
6.4.2
La Vipère péliade ________________________________________________________________ 55
Le Sténobothre nain _____________________________________________________________ 55
La Decticelle des alpages et le Dectique des brandes ___________________________________ 56
D’autres espèces disparues ou menacées _______________________________ 56
Le Criquet des jachères ___________________________________________________________ 56
Le Lézard des souches ____________________________________________________________ 56
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6.4.3
7
Le Lézard des murailles ___________________________________________________________ 57
6.5
Le fonctionnement hydrographique _____________________________________ 58
6.6
Les arbres mâtures ____________________________________________________ 60
6.7
Fonctionnalité écologique de la forêt régionale de Grosbois ______________ 61
Programme d’action pour la restauration des milieux naturels___________ 62
7.1
7.1.1
7.1.2
7.1.3
7.1.4
7.2
7.2.1
7.2.2
7.2.3
7.2.4
7.2.5
7.3
7.3.1
7.3.2
7.3.3
7.4
7.4.1
Restauration des landes à bruyères _____________________________________ 62
Un grand intérêt paysager et écologique _____________________________________________ 62
Une urgence : la lande sous la ligne à haute tension ____________________________________ 62
Réouverture des landes partiellement boisées ________________________________________ 63
Mise en place d’un pâturage extensif________________________________________________ 64
Restauration des zones humides ________________________________________ 66
Fermeture de certains fossés ______________________________________________________ 66
Etrépage ponctuels de la lande humide ______________________________________________ 66
Création d’une mare _____________________________________________________________ 67
Curage et reprofilage des mares parcelles 14 et 18_____________________________________ 68
Elimination des poissons et des tortues exotiques dans les mares_________________________ 70
Gestion des arbres _____________________________________________________ 72
Conservation des arbres mâtures, sénescents à cavités et des arbres morts ________________ 72
Conservation du bois mort au sol ___________________________________________________ 72
Plantation et taille d’arbres têtards _________________________________________________ 73
Poursuite de la gestion différenciées sur la pelouse du Progrès ___________ 75
Poursuivre la gestion différenciée déjà engagée _______________________________________ 75
7.5
Préservation des habitats semi-naturels du mur d’enceinte de Grosbois ___ 76
7.6
Passage pour la faune dans le cadre du Projet de déviation de la RN19 ____ 76
7.7
Gestion des plantes invasives __________________________________________ 77
7.8
Programme, coûts estimés et calendrier _________________________________ 78
8
Bibliographie ________________________________________________________ 80
9
Annexes ______________________________________________________________ 84
9.1
Liste flore _____________________________________________________________ 84
9.2
Listes amphibiens & reptiles ____________________________________________ 93
9.3
Liste mammifères ______________________________________________________ 94
9.4
Listes coléoptères _____________________________________________________ 95
9.5
Liste orthoptères ______________________________________________________ 96
9.6
Liste lépidoptères ______________________________________________________ 97
9.7
Liste odonates _________________________________________________________ 98
9.8
Listes oiseaux _________________________________________________________ 99
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1 INTRODUCTION
La Forêt régionale de Grosbois se situe dans le Val-de-Marne (94), à 13 km au sud-est de Paris sur la
commune de Boissy-Saint-Léger.
La Forêt de Grosbois totalise 148 ha et fait partie de l’Arc Boisé, massif boisé constitué des forêts
domaniales Notre-Dame et de la Grange (totalisant 2383 hectares), de la forêt régionale de Grosbois
et de forêts privées couvrant 436 hectares. Cet Arc Boisé présente des lisières au contact de
l’urbanisation et des bordures agricoles. Il représente le principal noyau vert de la petite couronne
parisienne, soit 23% du territoire de Val-de-Marne pour 3030 ha. Le reste du territoire est très
urbanisé avec une forte densité de population. Le massif forestier de l’Arc boisé est un territoire
forestier fortement fréquenté par la population alentour pour les loisirs de plein air, avec près d’un
million de visiteurs par an.
La fréquentation de la Forêt de Grosbois par le public n’empêche pas pour autant la présence
d’habitats et d’espèces patrimoniales. Une partie de la Forêt de Grosbois est répertoriée comme
Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF) de type 1.
Le dernier Plan d’aménagement forestier de la forêt régionale de Grosbois pour la préservation des
milieux naturels s’est achevé en 2007. Dans ce contexte, l’Agence des espaces verts a programmé sa
révision pour l’année 2013 et souhaite mettre en place un plan de gestion écologique de la Forêt
régionale de Grosbois, avec des mesures concrètes sur le court et long terme.
Ce travail vise à établir dans une première partie un état initial de la diversité faunistique et
floristique du site d’étude. Une deuxième partie analyse ensuite les enjeux de conservation et les
pistes de gestion écologique souhaitables pour une conservation ou une restauration de certains
secteurs.
2 CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE DE LA FORÊT DE GROSBOIS
Le site de Grosbois se situe en bordure du plateau de Brie, caractérisé par la présence d’une
importante couche d’argile à meulière à moins d’un mètre de profondeur. Localement, une fine
couche de limons peut recouvrir le plateau. Il en résulte des sols assez pauvres, dits oligotrophes. Ces
sols bruns à tendance podzolitique ont tendance à s’appauvrir en éléments chimiques et à s’acidifier.
Ils produisent des humus de type « mor » qui se décomposent lentement.
Située à une altitude moyenne de 95 m, la Forêt de Grosbois occupe le haut du plateau de Brie,
incliné vers le sud-ouest. La topographie est relativement plane avec un écoulement des eaux
météoritiques dans le sens d’inclinaison du plateau. La faible profondeur de la nappe aquifère et le
revêtement limoneux imperméable contribuent à la rétention locale des eaux et à l’existence de
mares, de profondeur variable et avec un remplissage en eau selon les saisons et les années.
Cette conjonction de facteurs topographiques, géologiques et hydrologiques contribue à créer un
milieu hydromorphe, propice à la mise en place de communautés hygrophiles originales : forêt
humide, lande humide, ambiance fraîche et cortèges d’espèces associées.
Les cartes de la page suivante localisent le contour de la forêt régionale sur le fond de la
photographie aérienne récente et les numéros de parcelles cités dans ce document pour localiser les
observations.
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Numérotation des parcelles en forêt régionale de Grosbois
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3 PÉRIMÈTRES D’INVENTAIRES ET DE PROTECTION
La zone d’étude se localise au sein ou à proximité de plusieurs périmètres de protection et
d’inventaire, qui témoignent d’un contexte de très grande valeur patrimoniale.
ZNIEFF de type 1 « La Pelouse du Progrès » n°110020426, année de description : 2005.
Cette zone de 2,28 ha est incluse dans une vaste pelouse entretenue et largement fréquentée par le
public. Sur la partie la plus humide prospère depuis plusieurs années une population du criquet
Oedipode émeraudine Aiolopus thalassinus, rare dans la région.
ZNIEFF de type 1 « Les Bruyères » n°110020425, année de description : 2005.
Le site de 35,18 ha est composé de landes sèches à Callune Calluna vulgaris et à Bruyère cendrée
Erica cinerea, avec des dépressions plus humides où on retrouve la Bruyère à quatre-angles Erica
tetralix, espèce très rare en Ile-de-France, mais aussi le Peucédan de France Peucedanum gallicum.
Ces landes sont généralement sous couvert forestier et plus ou moins colonisées par le Bouleau
verruqueux, mise à part l’espace sous la ligne haute tension, milieu ouvert entretenu régulièrement.
Ces milieux ouverts permettent à des insectes peu communs dans la région de se maintenir. C’est le
cas du Sténobothre nain Senobothrus stigmatics, de la Decticelle bicolore Metrioptera bicolor, du
Demi-deuil Melanargia galathea ou de la Mante religieuse Mantis religiosa.
ZNIEFF de type 1 « La Lande du Moulin » n°110020424, année de description : 2005.
La Lande du Moulin est une enclave ouverte de 6,04 ha autrefois plus étendue, notamment vers
l’ouest. Le maintien de cette lande à Bruyère cendrée et Callune permet la survie d’une population
du Criquet des jachères Chortippus mollis et d’un cortège entomologique typique des landes.
ZNIEFF de type 1 « La Friche du Clocher » n°110020423, année de description : 2005.
La Friche du Clocher est une zone de 0,71 ha qui a été mise à nu, clôturée puis plantée de jeunes
chênes autochtones. Peu après sont apparues la libellule Orthétrum bleuissant Orthetrum
coerulescens sur le ruisseau et le Grillon bordelais Eumodicogryllus bordigalensis dans la jeune
plantation.
La zone d’étude se situe aussi à proximité de deux autres ZNIEFF :
ZNIEFF de type 1 « Le Fossé des Bœufs » n°110020429, année de description : 2005.
Il s’agit d’un fossé de 0,32 ha, situé à Villecresnes, très riche en ptéridophytes. Il comporte les deux
tiers des espèces présentes dans le massif, dont le Dryoptéris écailleux Dryopteris affinis et le
Blechnum en épi Blechnum spicant.
ZNIEFF de type 2 « Bois Notre-Dame et de la Grange », année de description : 2005.
Les forêts de Notre-Dame, Gros-Bois et La Grange représentent près de 3000 hectares de boisements
acidiphiles et humides. Les landes ouvertes sèches et humides diversifient les capacités d’accueil de
la forêt pour la faune, notamment en ce qui concerne les oiseaux (Engoulevent d’Europe, Torcol
fourmillier) et les reptiles (Vipère péliade, Lézard vivipare). Les nombreuses mares qui parsèment la
zone s’assèchent souvent en été et possèdent un cortège floristique adapté comme la Pilulaire ou
l’Utriculaire citrine. Les invertébrés aquatiques et les amphibiens (Rainette arboricole, Triton crêté)
bénéficient également de la diversité et du nombre de mares. On dénombre aussi plus de 400
espèces de lépidoptères, dont certains très rares en Ile-de-France, comme l’Echiquier. Enfin, le
cortège des orthoptères inclut plusieurs espèces remarquables. C’est dans les landes à éricacées que
l’on trouve les espèces les plus rares ainsi qu’une bonne diversité, notamment lorsqu’elles sont
basses et structurées. Ce boisement accueille aussi des chiroptères, avec certains bâtiments
constituant des sites potentiels de reproduction.
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4 PRÉSENTATION DE LA FLORE
4.1 MÉTHODE ET SES LIMITES
Afin de dresser des inventaires écologiques aussi complets que possible, l'étude comprend :
Une analyse bibliographique préalable des documents disponibles qui permet
d'orienter les prospections vers les espèces remarquables déjà citées ;
Des prospections flore et habitats sur le terrain.
Les prospections de terrain se sont étalées sur un cycle biologique complet (une année).
L'étude bibliographique prend en compte l’étude flore et habitats naturels du CBNBP en 2004,
l’étude sur la gestion des emprises RTE réalisée par O.G.E. et Ginger en 2007 et le plan de gestion
concernant l’emprise des lignes électriques en forêt régionale de Grosbois réalisé en 2009.
En ce qui concerne les limites méthodologiques, la méthode d'inventaire utilisée ne nous permet pas
d'obtenir des relevés exhaustifs, mais elle nous procure des données qualitatives essentielles pour
évaluer la richesse en espèces du secteur étudié. Dans l’ensemble, les passages auront permis
d’évaluer les caractéristiques floristiques du site.
L’identification des formations végétales est réalisée à partir des visites sur le terrain avec l’aide de la
photographie aérienne en couleur du site. Cette dernière permet de délimiter des unités de
végétation qui ont été caractérisées par des relevés floristiques au cours des prospections terrains.
Les habitats remarquables d’intérêt patrimonial sont recherchés et signalés.
Les éléments fournis sont :
Une description des formations végétales qui précise si besoin leur intérêt floristique tant au
niveau des espèces que des milieux (habitats) ;
Une carte des formations végétales ;
Une carte des plantes remarquables d'intérêt patrimonial ;
La liste complète des plantes observées lors des prospections sur le terrain.
La valeur patrimoniale des espèces végétales et des habitats est estimée en utilisant les niveaux de
rareté définis à l’échelle départementale et régionale par le Conservatoire Botanique National du
Bassin Parisien.
Les espèces prises en compte au titre d’espèce patrimoniale sont au moins « Assez rare » (AR)
quelque-soit la limite administrative considérée.
Pour le département du Val-de-Marne dans un document publié en 2009 : Atlas de la
flore sauvage du département du Val-de-Marne par Perriat F. et al.
Pour la région Île-de-France : Catalogue de la flore vasculaire d’Ile-de-France (rareté,
protections, menaces et statuts), version complète 1a d’avril 2011 par S. Filoche et al.
En ce qui concerne les habitats, nous utilisons les Cahiers habitats pour les habitats
remarquables d'intérêt communautaire.
Toutes les espèces végétales identifiables - même les plus banales – ont été recensées lors des
prospections sur le terrain. Les prospections pour la flore ont été réparties sur trois journées, en
2012, lors de la période de végétation : le 11 juillet, 24 août et le 14 septembre. Deux prospections
de printemps ont été effectuées le 2 et le 9 avril 2013. Les espèces d’intérêt patrimonial (plantes
protégées au niveau national ou régional et espèces de la Directive européenne Natura 2000,
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espèces plus ou moins rares ou menacées, espèces déterminantes ZNIEFF) sont recherchées en
tenant compte des potentialités des habitats rencontrés.
La flore a été étudiée dans chacun des milieux identifiés sur le terrain : boisements, lisières,
milieux ouverts etc.
La détermination de la plupart des espèces a été réalisée sur le terrain. Seuls quelques
échantillons (plante appartenant à des groupes de détermination délicate) ont été identifiés
au laboratoire.
Des observations complémentaires ont été apportées par les observations de V. Vignon réalisées
dans le cadre de recherches personnelles sur la forêt régionale de Grosbois menées depuis 2010.
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4.2 LES FORMATIONS VÉGÉTALES
4.2.1
Les landes
Les végétations de landes sont dominées principalement par des bruyères au sens large avec
quelques Fabacées (Ajonc, Genêt) et ponctuées par des touffes d’herbacées. Les sols sont pauvres en
éléments nutritifs et le plus souvent acides.
Deux facteurs influencent le fonctionnement écologique d’une lande et sa dynamique :
la profondeur du sol ;
sa capacité de rétention en eau.
En Val-de-Marne, les landes sont essentiellement d’origine anthropique et seules des pratiques
agricoles complexes et extensives ont assuré le maintien de leur composition floristique originale.
Malgré l’abandon de cette agriculture extensive, certaines pratiques permettent encore de
pérenniser les landes en bloquant la colonisation forestière : fauche exportatrice, pâturage extensif
et étrépage.
Lande sèche à Callune et Bruyère Cendrée – EUNIS : F4.2 Landes sèches – CORINE :
Lande sèche 31.2 – Natura 2000 : 4030 – Etat de conservation mauvais.
En forêt de Grosbois, les landes sèches sont caractérisées par la présence nettement dominante de la
Callune Calluna vulgaris en association avec la Bruyère cendrée Erica cinerea, espèce assez rare (AR)
en Île-de-France. Ces landes sont principalement sous couvert forestier avec la présence de
quelques chênes pommiers, témoins d’un usage agro-pastorale de ce secteur. Il s’agit de landes
mâtures ou sénescentes qui témoignent de sols appauvris ou oligotrophes par une surexploitation
des boisements à une époque. Les conditions édaphiques sont donc contraignantes pour la flore :
sols pauvres, secs à humides.
Une petite zone de lande sèche en clairière forestière, parcelle 14, le 17 août 2012 © V. Vignon
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En forêt de Grosbois, les landes à bruyère subsistant en milieu ouvert sous la ligne à haute tension et
sous couvert forestier sont vieillissantes. La une hauteur des bruyères est souvent de 80 à 100 cm et
elles sont denses laissant peu de place aux formations herbacées. Le vieillissement de la lande était
autrefois ralenti par le pastoralisme qui maintenait des stades intermédiaires allant de la pelouse à la
lande. Le vieillissement de la lande commence avec le développement des chaméphytes de plus en
plus haut et les bruyères de type Ericacées (Erica sp.) les moins compétitives laissent la place à la
Callune qui devient largement dominante. Sous les pieds des chaméphytes s’installe en plus un tapis
de mousse (Hypnum cupressiforme, Pleurozium schreberi, Pseudoscleropodium purum, etc.) qui
constitue rapidement un tapis épais bloquant les dynamiques végétales et par conséquent la
capacité de se régénérer de la lande. En symbiose avec des champignons via des mychoryzes, la
Callune est une espèce télétoxique, qui libère des exudats racinaires inhibant la croissance d’autres
végétaux, notamment la germination des chênes. La recolonisation forestière est lente, mais elle
progresse et les fourrés remplacent progressivement la lande.
La Callune est un sous-arbrisseau sempervirent des landes acidiphiles. Elle fleurit de juillet à
septembre. L’aire de répartition de la Callune s’étend sur la majeure partie de l’ouest de l’Europe et
constitue l’Ericacée la plus représentée. La Callune pousse à des endroits très variés, que ce soit au
bord de la mer ou en altitude, jusqu’à 1000 mètres environ. La Callune produit de nombreuses
graines, qui sont dispersées par le vent et qui germent rapidement en 6 à 8 semaines si les conditions
sont favorables : un terrain plutôt humide. En cas de temps sec, les graines restent en latence dans le
sol jusqu’à ce que le taux d’humidité soit suffisant. Des expériences menées en Angleterre ont
prouvé que lorsque la surface du sol était perturbée, les graines de Callune germaient d’autant plus
que la compétition en était réduite. Par ailleurs, toutes les graines d’une année ne germent pas cette
même année et constituent une « banque » de graines enfouies dans le sol et susceptible de
s’exprimer jusque dans les prochaines 40 années (Gimingham, 1972; Hill & Stephens, 1981; Webb,
1986). Enfin, la lumière est le facteur majeur de la germination avec la température. Le couvert
forestier qui empêche la lumière d’atteindre le sol est donc fatal au développement de la Callune.
La Bruyère cendrée est un sous-arbrisseau des landes et des lisières forestières sur substrats secs et
acides. La Bruyère cendrée peut atteindre jusqu’à 60 cm de haut. Elle pousse préférentiellement sur
des substrats sableux ou des sols bien drainés. Sa floraison arrive un peu avant la Callune, de juillet à
septembre. On retrouve souvent la Bruyère cendrée en association avec la Callune, particulièrement
sur les sols secs car la Bruyère cendrée contrôle facilement son évapotranspiration, plus que la
Callune et plus encore que la Bruyère à quatre-angles.
On constate des répartitions bien distinctes entre Bruyère cendrée – cantonnée sur les sols les plus
secs – et Bruyère à quatre-angles – cantonnée essentiellement sur les sols humides.
En effet, la Bruyère cendrée dispose de racines plus profondes. De plus, les sols détrempés
contiennent davantage d’ions ferreux que les sols secs, or ces substances sont toxiques pour la
Bruyère cendrée (Webb, 1986).
Depuis 1949 les landes à bruyère ont régressé de 85% au sein du Domaine de Grosbois. Cf.
paragraphe 6.2 l’héritage des landes dans la synthèse des enjeux.
Lande humide à Bruyère à quatre-angles – EUNIS : F4.11 Lande humide septentrionale –
CORINE : Lande humide septentrionale 31.11 –Natura 2000 : Lande humide atlantique
septentrionale à Erica tetralix 4010 – Etat de conservation très mauvais.
En forêt de Grosbois, il existe une relique de cet habitat naturel d’intérêt communautaire à
l’extrémité est de la ligne haute-tension. Il ne reste que quelques pieds alors que la lande à bruyères
à quatre-angles couvrait toute la superficie de la ligne de la pointe est de la forêt régionale au centre
aéré et de place en place sous le reste de la ligne à haute tension. Ce sont les broyages successifs
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réalisés sous la ligne sans exportation du bois déchiqueté qui ont provoqué la transformation du
milieu aboutissant à la disparition progressive de la lande.
Dernière tache de lande humide (indiqué par la flèche sur la photo de gauche) et détail de la bruyère à quatre-angles
en 2013. C’est à l’extrémité est de la ligne haute tension. La végétation est aujourd’hui dominée par le calamagrostis,
la molinie et la colonisation des trembles. Au début des années 1980, il y a 30 ans, toute la superficie de la ligne
visible sur la photo de gauche était couverte de lande à callune mélangée de bruyères à quatre angles (V. Vignon avec
S. Voisin qui réalisait une étude des landes sur le site en 1983) ©V. Vignon
La lande humide est une formation végétale caractérisée par la présence de la Bruyère à quatreangles Erica tetralix, espèces rares (R) dans le Val-de-Marne et très rare (RR) en Île-de-France, de la
Callune Calluna vulgaris et quelques pieds seulement de Genêt d’Angleterre Genista anglica, espèce
sur liste rouge « En danger (EN) », déterminante ZNIEFF, très rare dans le 94 et exceptionnelle
(RRR) en Île-de-France. L’unique pied de Genêt d’Angleterre est situé à distance de la lande à
Bruyère à quatre-angles dans un petit secteur humide. Cette formation est généralement
accompagnée par une strate arbustive de Saule cendré Salix cinerea, Bouleau blanc Betula alba,
Peuplier tremble Populus tremula et Bourdaine Frangula alnus. Les landes humides se développent
sur des substrats particulièrement acides, oligotrophes et avec une nappe d’eau quasi permanente. Il
s’agit donc de landes humides qui permettent l’expression de communautés animales et végétales
très spécialisées, du fait de l’humidité et des variations de températures. Souvent en contact avec
des landes à molinie ou des boisements et sans intervention de gestion, ces landes à éricacées sont
gagnées progressivement par la molinie et le boisement par les bouleaux.
La Bruyère à quatre-angles est un sous-arbrisseau sempervirent des landes humides et des
tourbières, qui se raréfie à mesure que le milieu se referme. Il s’agit d’une espèce très rare en Ile-deFrance (RR), en plus d’être déterminante ZNIEFF dans certains départements dont le Val-de-Marne
(94). Actuellement en forêt Notre-Dame, elle est en régression, menacée par la fermeture des
milieux ouverts et par la dégradation des zones humides. La Bruyère à quatre-angles supporte
mieux les sols gorgés d’eau que la Callune, ainsi que les températures basses hivernales. On la
retrouve là où la topographie permet une accumulation d’eau, près des mares, ou encore près des
fossés. Sur des sols vraiment humides, la Bruyère à quatre-angles s’avère plus compétitive que la
Callune ou la Bruyère cendrée.
Plusieurs espèces patrimoniales ont été vues dans cette formation :
La Lobélie brûlante Lobelia urens est une espèce d’ourlets humides et de landes humides.
Elle est protégée, déterminante ZNIEFF, rare (R) dans le 94 et très rare en Île-de-France ;
L’Œnanthe de Lachenal Oenanthe lachenalii, espèce sur liste rouge Vulnérable (VU),
déterminante ZNIEFF, très rare dans le 94 et exceptionnelle (RRR) en Île-de-France ;
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La Succise des prés Succisa pratensis, espèce assez
commune à très commune dans le Val-de-Marne et
assez commune(AC) en Ile-de-France.
Sans une gestion conservatoire ambitieuse à réaliser sous la
ligne à haute tension, cet habitat et ses espèces
caractéristiques sont menacés de disparition à court terme en
forêt régionale de Grosbois
Lande à molinie – EUNIS : E3.5 Prairies oligotrophes
humides ou mouillantes – CORINE : 37.3 – Etat de
conservation mauvais.
En forêt de Grosbois, les landes à molinie ont remplacé les
landes à Bruyère. Les « landes à Molinie ou à Fougère aigle »
correspondent à des faciès de landes classiques à Bruyère (G.
Dumé, R. Delpech et P. Galmiche, 1985). Les landes à molinie
Lobélie brûlante © B. Macé – O.G.E.
sont souvent dominées par une strate arbustive : Chênes
pédonculés Quercus robur, bouleaux Betula sp. et Peupliers trembles Populus tremula. Quelques
chênes pommiers anciens témoignent de l’ouverture de la forêt à une époque plus ancienne. Dans la
strate herbacée, on retrouve les espèces classiques des landes et lisières acides : la Germandrée
scorodoine Teucrium scorodonia, l’Euphrasia raide Euphrasium stricta ou la Véronique officinale
Veronica officinalis.
La Molinie Molinia caerulea est une plante vivace des prairies humides et oligotrophes, des
tourbières, des landes humides et des chênaies acidiphiles humides. C’est une graminée dont les
puissantes touffes d’herbe et les racines envahissent le terrain. En zone humide, elle forme des
touradons rendant les terrains improductifs pour d’autres espèces. La Molinie crée un faciès
uniforme au niveau de la strate herbacée et détermine de cette manière une grande pauvreté en
espèces non-ligneuses. On retrouve la Molinie dans les milieux qui s’enfrichent. Elle produit une
litière qui se décompose mal, contribuant à la banalisation du site, que ce soit du point de vue
fonctionnel ou patrimonial, même si quelques espèces remarquables sont inféodées à cette plante
comme par exemple le Miroir Heteropterus morpheus et l’Hespérie échiquier Carterocephalus
palaemon présents sur le site étudié.
« Lande » à molinie, parcelle 20, le 2 janvier 2011 ©V. Vignon
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
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Lande à fougère aigle – EUNIS : E5.31 Formation à ptéridium aquilinum subatlantique –
CORINE : lande subatlantique à fougère 31.861 – Etat de conservation mauvais
L’espèce la plus envahissante des landes reste
la Fougère aigle Pteridium aquilinum. Il s’agit
d’une plante vivace, à rhizomes et acidiphile.
C’est une plante haute, qui domine les
bruyères et autres formations végétales
basses. Ses capacités écologiques lui
permettent de coloniser rapidement toute la
surface d’une lande. Elle les prive de lumière,
s’accumule au-dessus et les étouffe
rapidement. Une fois installée, la Fougère aigle
forme en quelques années une litière épaisse,
dense et ligneuse. Elle constitue dès lors une
double menace de blocage des cycles bio-géochimique et de « cul-de-sac » du réseau
« Lande » à fougère aigle © B. Macé - O.G.E.
trophique (T. Lecomte, com. pers.). Les frondes
de la Fougère aigle en raison de leur toxicité sont peu propices au développement de l’entomofaune,
ce qui limite d’autant la possibilité d’existence de populations d’oiseaux dans ce type de formation
(T. Lecomte et al, 1981).
4.2.2
Les zones humides
Espèces des ourlets humides = Pelouse ourlet – EUNIS : E3.511 prairie calcicline –
CORINE : 37-311 – Natura 2000 : 6410-B – Etat de conservation moyen.
Cette formation végétale est une déclinaison des prairies hygrophiles brièvement inondables et des
prairies mésophiles. On y retrouve des espèces remarquables de sols frais, caractéristiques des
milieux humides souvent temporairement inondés avec des sols mésotrophes à eutrophes, plutôt
neutres :
l’Œnanthe de Lachenal Oenanthe lachenalii espèce très
rare en Val-de-Marne et exceptionnelle en Ile-de-France.
Elle est aussi classée en tant que vulnérable sur la liste
rouge d’Ile-de-France. L’Oenanthe de Lachenal est
déterminante ZNIEFF en Ile-de-France ;
la Petite scutellaire Scutellaria minor, espèce rare en Valde-Marne et rare en Ile-de-France ;
le Silaüs des prés Silaum silaus, espèce très rare en Valde-Marne et assez rare en Ile-de-France ;
le Trefle moyen Trifolium medium, espèce très rare en
Val-de-Marne et en Ile-de-France.
D’autres espèces communes sont issues des lisières forestières et
Œnanthe de Lachenal
prairies ou trouées intraforestières telles que la Succise des prés
© B. Macé - O.G.E.
Succisa pratensis, la Molinie Molinia caerula, la Menthe aquatique
Mentha aquatica, la Scrofulaire à oreillettes Scrophularia auricula ou la Salicaire commune Lythrum
salicaria. Avec la disparition des pratiques extensives et l’embroussaillement ou le reboisement des
milieux ouverts, ces formations végétales sont menacées et souvent relictuelles.
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
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Fossés humides – EUNIS : C3.4
Végétation amphibie – Etat de
conservation moyen.
Ce cortège regroupe des plantes qui
recherchent ou supportent l’humidité. Ces
espèces s’enracinent dans le fond des fossés et
sur les parties très humides, comme l’Alisma
lancéolé Alisma lanceolatum, espèce des
milieux temporairement exondés ou humides
peu profonds, très rare en Val-de-Marne et
rare en Ile-de-France. On retrouve plus
communément le Jonc courbé Juncus inflexus,
la Glycérie flottante Glyceria fluitans et la
Petite douve Ranunculus flammula.
Fossé humide © B. Macé - O.G.E.
Dépressions humides exondées –
EUNIS : C3.513 – CORINE :
Communautés d'herbes naines des
substrats humides 22.3233 – Natura
2000 : 3130.3 – Etat de conservation
mauvais.
Il s’agit de végétations pionnières rases, parfois
amphibies, de plantes annuelles colonisant des
substrats humides au niveau de dépressions
inondables ou de berges des mares. On
retrouve ces communautés végétales aussi au
niveau de chemins forestiers, de landes et
parfois de simples ornières, avec notamment le
Salicaire pourpier d’eau © B. Macé - O.G.E.
Scirpe sétacé Isolepis setacea et la Salicaire
pourpier d’eau Lythrum portula, deux espèces
assez rare en Val-de-Marne et rare en Ile-de-France. On y retrouve aussi la Gnaphale des fanges
Gnaphalium uliginosum, la Petite-centaurée Centaurium erythraea ou le Jonc des crapauds Juncus
bufonidus. Ce type de végétation peut naturellement évoluer vers certaines végétations à caractère
prairial des milieux piétinés en cas d’assèchement ou d’atterrissement prolongé.
Berges exondées – EUNIS : C3.513
CORINE :
Communautés
d'herbes
naines des substrats humides 22.3233
– Natura 2000 : 3130-3 – Etat de
conservation mauvais.
La végétation des berges exondées présente
une diversité importante, avec des espèces
hautes comme le Gaillet des fanges Galium
uliginosum, espèce très rare en Val-de-Marne
et assez rare en Ile-de-France, la Laîche
déprimée Carex viridula subsp. Oedocarpa,
espèce rare en Val-de-Marne et rare en Ile-deFrance, la Petite scutellaire Scutellaria minor,
Laîche déprimée © B. Macé - O.G.E.
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espèce rare en Val-de-Marne et rare en Ile-de-France, la Stellaire graminée Stellaria graminea,
espèce rare en Val-de-Marne mais commune en Ile-de-France.
D’autres espèces plus communes sont le Jonc articulé Juncus articulatus, le Myosotis des marais
Myosotis scorpioides, la Menthe des champs Mentha arvensis ou le Cirse des marais Cirsium palustre.
L’assèchement des fossés ou des mares sont une menace pour ces formations végétales qui
nécessitent une humidité permanente particulièrement en période estivale.
Mare – EUNIS : C1.24 Végétation flottante enracinées des plans d’eau mésotrophes –
CORINE : Tapis flottant de végétaux à grandes feuilles 22.431 – Etat de conservation moyen.
La végétation est constituée d’herbiers
d’hydrophytes d’eaux méso-eutrophes peu
profonds de type Potamot nageant
Potamogeton natans, espèce assez rare en
Val-de-Marne et assez rare en Ile-de-France,
Potamot luisant Potamogeton lucens ou
Nénuphar jaune Nuphar lutea. Leur surface sur
les mares occupe généralement une petite
surface, bien que ces espèces produisent une
biomasse importante et limitent l’expression
d’autres espèces. Cette association végétale
marque une qualité de l’eau moyenne,
souvent opaque en raison d’une charge de
matière en suspension.
Végétation de Potamot nageant (parcelle .14) © B. Macé –
O.G.E.
On retrouve sur les bords les hélophytes constituées par le Plantain d’eau Alisma plantago-aquatica,
le Jonc des chaisiers Schoenoplectus lacustris et la Glycérie flottante Glyceria fluitans.
4.2.3
Les milieux prairiaux
Pelouse et prairie acidiphile, ourlet sec – EUNIS E1.7 Pelouses sèches acides neutres
fermées non méditerranéennes – CORINE : Gazons atlantiques à Nard raide et groupements
apparentes 35.1 – Habitat Natura 2000 : Pelouse acidiphile subatlantique à nord atlantique
6230.8* – Etat de conservation moyen.
La pelouse du Progrès est constituée d’une
mosaïque de graminées vivaces et annuelles
qui
traduisent
l’état
d’humidité
et
d’enrichissement du sol. La diversité floristique
des pelouses et prairies acidiphiles est
généralement élevée mais peut diminuer selon
la gestion appliquée (fauche sans exportation,
amendements, fauche avant la montée des
fleurs, etc.).
Lorsque des espèces comme la Flouve
odorante Anthoxanthum odoratum, l’Agrostide
Agrostis capillaris et la Danthonie Danthonia
decumbens (assez rare IdF) dominent cela
traduit un sol sableux pauvre et écorché, le sol
Pelouse du Progrès © B. Macé – O.G.E.
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peut devenir visible du fait de la faible densité de végétation. Un petit cortège d’annuelles avec la
Vulpie faux-brome Vulpia bromoides et la Canche printanière Aira praecox, (rare en IdF) associé à la
Petite oseille Rumex acetosella constituent un cortège situé à l’extrême de cette tendance, localisé
sur quelques rares tonsures au nord de la pelouse du progrès. La Porcelle glabre Hypochaeris glabra
une Astéracée très rare et Vulnérable (Liste rouge) en Île-de-France est à rechercher dans ce
cortège.
À l’opposé un profil dominé par Calamagrostis traduit un sol plus riche et humide marqué par une
végétation haute et dense qui semble dominer la physionomie de cette prairie parmi les patchs en
peau de léopard des cortèges de pelouse acide. Cependant, la gestion pratiquée sur la pelouse du
Progrès devrait affirmer la végétation acidiphile oligotrophe dans les années à venir.
On peut retrouver des éléments de ces cortèges sur les bords de chemin associées à des espèces de
lisière sur substrat acide tel que le Peucédan de France Peucedanum gallicum, espèce assez rare
dans le Val-de-Marne et rare en Ile-de-France et déterminante ZNIEFF, la Stellaire graminée
Stellaria graminea, espèce rare en Val-de-Marne, la Pulmonaires à feuilles longues Pulmonaria
longifolia, espèce rare en Val-de-Marne et rare en Ile-de-France.
D’autres espèces des lisières et chemins forestiers sont calcicoles et thermophile avec des espèces
comme le Dompte-venin Vincetoxicum hirundinaria et le Trèfle moyen Trifolium medium une espèce
déterminante ZNIEFF située au sud de Grosbois. La Laîche des lièvres Carex ovalis, est une espèce
des layons forestiers humides, acides, sur argiles ou limons de plateau décalcifiés mais aussi des basmarais acides et des bords de mares. Le Dompte-venin est assez rare en Val-de-Marne et assez rare
en Ile-de-France et la Laîche des lièvres est rare en Val-de-Marne et assez rare en Ile-de-France.
4.2.4
Les boisements
Boisement humide – EUNIS G1.1411 Aulnaie marécageuses méso-eutrophe – CORINE :
Aulnaie marécageuse 44.91 – Etat de conservation moyen.
La Forêt de Grosbois ne comprend que deux petits boisements humides. Il s’agit de peuplements qui
colonisent des sols plus ou moins inondables, le long de fossés ou au bord de mares. Ces
peuplements succèdent à des mégaphorbiaies ou à des roselières. Le tapis herbacé associe un
cortège d’espèces hygrophiles type de ces mégaphorbiaies et un cortège d’espèces des ourlets
nitrophiles. La strate ligneuse est dominée par l’Aulne glutineux Alnus glutinosa et structurée par le
Saule blanc Salix alba, le Tremble Populus tremula, le Bouleau verruqueux Betula pendula et le Saule
fragile Salix fragilis. La strate arbustive se compose de la Bourdaine Frangula alnus et quelques
autres saules Salix cinerea et Salix aurita. La strate herbacée est constituée de : la Laîche à épis
pendants Carex pendula, le Jonc glauque Juncus inflexus, la Lysimaque nummulaire Lysimachia
nummularia, l’Eupatoire à feuilles de chanvre Eupatorium cannabinum, le Jonc des chaisiers
Schoenoplectus lacustris et la Douce-amère Solanum dulcamara. Il s’agit d’une végétation forestière
pionnière qui contribue à la diversité spécifique de la Forêt de Grosbois.
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Fourré arbustif – EUNIS F3.13 Fourrés atlantiques sur sol pauvre – CORINE : Fruticée des sols
pauvres atlantiques 31.83 – Etat de conservation moyen.
Cet habitat correspond aux formations pré- et post- forestières arbustives et on retrouve dans les
fourrés arbustifs les végétations d’arbustes qui composent généralement les lisières forestières sous
la ligne à haute tension. Leur hauteur et leur densité varient en fonction de la date du dernier
entretien (girobroyage).
Cet habitat s’est constitué par l’enrichissement du sol en matière organique provoqué par la
minéralisation du bois déchiqueté accumulé à chaque broyage. Ce processus a provoqué une
régression spectaculaire de lande sous la ligne dont il reste moins de 5% de la superficie qui
existaient il y a seulement 30 ans (S. Voisin et V. Vignon, observations personnelles) et presque plus
de plantes caractéristiques (un pied de Genêt d’Angleterre et une tache de bruyère à quatre angle,
quelques pieds de Lobélie brûlante - espèce protégée en Ile-de-France). Des zones au sol plus acides
ont conservé une lande à callune par taches avec la Bruyère cendrée. La molinie s’est étendue et plus
encore le Calamagrostis épigé qui contribue à banaliser ce milieu.
Chênaie à Chêne sessile – EUNIS G1.81 Bois atlantique de Quercus robur et Betula –
CORINE : Bois de Chênes pédonculés et de Bouleaux 41.51 – Etat de conservation moyen à
mauvais.
Il s’agit du groupement majoritaire en Forêt de Grosbois qui présente à certains endroits un faciès
appauvrie, sur des sols plutôt acides, épais et avec un engorgement temporaire.
La strate arborescente est dominée par le Chêne sessile Quercus petraea et le Chêne pédonculé
Quercus robur, avec la présence fréquente du Châtaigner Castanea sativa et de Bouleaux Betula sp.
La strate arbustive présente l’Aubépine à un style Crataegus monogyna, le Chèvrefeuille des bois
Lonicera periclymenum, le Sorbier des oiseleurs Sorbus aucuparia, mais aussi à certains endroits le
Houx Ilex aquifolium et, en sous étage, des lambeaux de landes à Callune Calluna vulgaris et Bruyère
cendrée Erica cinerea.
La strate herbacée est faiblement recouvrante et assez pauvre en espèce. Elle comprend : la
Germandrée scorodoine Teucrium scorodonia, la Canche flexueuse Deschampsia flexuosa et le
Pâturin des bois Poa nemoralis et de manière plus éparse la Houlque molle Holcus mollis, la Luzule
champêtre Luzula campestris et la Luzule à nombreuses fleurs Luzula multiflora. La Fougère aigle
Pteridium aquilinum peut avoir colonisé à certains endroits la totalité de la strate herbacée.
Chênaie pédonculée à Molinie bleue – EUNIS G1.84 Chênaies aquitano ligériennes sur
podzol – CORINE : 41.54 – Natura 2000 : 9190 – Etat de conservation bon.
Ce peuplement très ouvert de Quercus robur est souvent accompagné de bouleaux et de Peuplier
tremble Populus tremula. La strate herbacée est constituée de peuplements continus de Molinie
bleue Molinia caerulea. On retrouve généralement cette formation dans les massifs forestiers sur
sols acides oligotrophes au niveau de cuvettes concentrant les eaux de ruissellement ou sur des
matériaux hydromorphes s’imbibant fortement d’eau et la retenant. Ces forêts sont donc
conditionnées par un engorgement édaphique : sols très engorgés dès la surface en hiver, voire au
printemps et même parfois pendant toute la saison de végétation. Ce type forestier succède à des
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landes hygrophiles. Ces végétations sont d’abords envahies par un fourré puis un perchis de Bouleau
pubescent. Les coupes et les chablis régénèrent la dynamique en rétablissant les stades herbacés
antérieurs.
Chênaie-Charmaie – EUNIS G1.A1 Boisements sur sol eutrophes et mésotrophes à Quercus,
Fraxinus et Carpinus betulus – Code CORINE 41.2 – Etat de conservation moyen.
Ce peuplement est dominé par le Chêne pédonculé Quercus robur et le Charme Carpinus betulus en
sous-étage, avec dans une moindre mesure le Frêne Fraxinus excelsior et l’Erable sycomore Acer
pseudoplatanus. Il s’agit de boisements tempérés, caducifoliés, acidiclines à calcicoles sur des sols
plutôt frais. Ce sont des massifs forestiers et ou des petits bois souvent situés au niveau de plateaux
humides, avec une hydromorphie fréquente sous la forme d’une nappe temporaire plus ou moins
profonde. La strate arbustive comporte des recrus des essences arborescentes type Carpinus betulus
mais aussi le Noisetier Corylus avellana, l’Aubépine à un style Crataegus monogyna, et en
accompagnement le Lierre Hedera helix. La strate herbacée est peu développée, avec quelques
espèces dominantes caractéristiques : Euphorbe des bois Euphorbia amygdaloides, Mercuriale vivace
Mercurialis perennis, Laîche des bois Carex sylvatica, Jacinthe des bois Hyacinthoides non-scripta.
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4.3 ESPÈCES REMARQUABLES RELEVÉES EN FORÊT DE GROSBOIS
Espèce protégée, déterminante ZNIEFF
Lobélie brûlante Lobelia urens L. – Rare (R) dans le 94, très rare en Île-de-France ;
Espèce liste rouge Vulnérable (VU), déterminante ZNIEFF
Œnanthe de Lachenal Oenanthe lachenalii C.C.Gmel. – Très rare dans le 94, exceptionnel (RRR) en Îlede-France ;
Espèce liste rouge En danger (EN), déterminante ZNIEFF
Genêt d’Angleterre Genista anglica L. – Très rare dans le 94, exceptionnel (RRR) en Île-de-France ;
Espèces déterminantes ZNIEFF, très rares dans le Val-de-Marne et en Île-de-France
Bruyère à quatre-angles Erica tetralix L. ;
Euphraise des bois Euphrasia nemorosa (Pers.) Wallr. ;
Trèfle intermédiaire Trifolium medium L. ;
Espèces très rares (TR) dans le Val-de-Marne
Potamot luisant Potamogeton lucens L. – Très rare (RR) en Île-de-France ;
Canche printanière Aira praecox L. – Rare (R) en Île-de-France ;
Plantain d'eau à feuilles lancéolées Alisma lanceolatum With. – Rare (R) en Île-de-France ;
Brome rude Bromus ramosus Huds. – Assez rare (AR) en Île-de-France ;
Gaillet des fanges Galium uliginosum L. – Assez rare (AR) en Île-de-France ;
Silaüs des prés Silaum silaus (L.) Schinz & Thell. – Assez rare (AR) en Île-de-France ;
Epiaire officinale Stachys officinalis (L.) Trevis. – Assez commun (AC) en Île-de-France ;
Espèces rares (R) dans le Val-de-Marne
Laîche déprimée Carex viridula Michx. subsp. oedocarpa (Andersson) B.Schmid = C. demissa Vahl ex
Hartman – Rare (R) en Île-de-France ;
Nombril de Vénus Umbilicus sylvestris Rare (subspontané) en Île-de-France
Petite scutellaire Scutellaria minor Huds. – Rare (R) en Île-de-France ;
Pulmonaire à feuilles longues Pulmonaria longifolia (Bastard) Boreau – Rare (R) en Île-de-France ;
Crételle des prés Cynosurus cristatus L. – Assez rare (AR) en Île-de-France ;
Danthonie retombante Danthonia decumbens (L.) DC. – Assez rare (AR) en Île-de-France ;
Laîche des lièvres Carex ovalis Gooden. – Assez rare (AR) en Île-de-France ;
Parisette à quatre feuilles Paris quadrifolia L. – Assez rare (AR) en Île-de-France ;
Vulpie faux-Brome Vulpia bromoides (L.) Gray – Assez rare (AR) en Île-de-France ;
Luzule des champs Luzula campestris (L.) DC. – Assez commun (AC) en Île-de-France ;
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Stellaire graminée Stellaria graminea L. – Commun (C) en Île-de-France ;
Espèces assez rares (AR) dans le Val-de-Marne
Gesse des bois Lathyrus sylvestris – Rare (R) en Île-de-France ;
Jonquille Narcissus pseudonarcissus L. – Rare (R) en Île-de-France ;
Laîche vert jaunâtre Carex demissa – Rare (R) en Île-de-France ;
Lamier hybride Lamium hybridum – Rare (R) en Île-de-France ;
Lotier à feuilles étroites Lotus glaber Mill. – Rare (R) en Île-de-France ;
Peucédan de France Peucedanum gallicum Latourr. – Rare (R) en Île-de-France ;
Salicaire pourpier d'eau Lythrum portula (L.) D.A.Webb– Rare (R) en Île-de-France ;
Scirpe sétacé Isolepis setacea (L.) R.Br. – Rare (R) en Île-de-France ;
Bruyère cendrée Erica cinerea L. – Assez rare (AR) en Île-de-France ;
Dompte-venin Vincetoxicum hirundinaria Medik. – Assez rare (AR) en Île-de-France ;
Potamot nageant Potamogeton natans L. – Assez rare (AR) en Île-de-France.
Violette des chiens Viola canina – Rare (R) en Île-de-France ;
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5 PRÉSENTATION DE LA FAUNE
5.1 MÉTHODE ET SES LIMITES
L’étude a débutée en juin 2012 et les prospections ont eu lieu de juillet à septembre 2012 (13 juillet,
1-10 et 28 août, 5 septembre et 12 octobre). A toutes ces dates, les conditions météorologiques
étaient favorables à la recherche des groupes faunistiques concernés par cette étude.
Vincent Vignon, directeur associé d’O.G.E. et riverain de la forêt régionale de Grosbois depuis juillet
2010, a entrepris des recherches personnelles sur ce site. Il y a effectué plus d’une centaine de
prospections à toutes les saisons, dont les résultats sont intégrés à ce rapport. Elles ont concerné :
un suivi des noyaux de populations de la vipère péliade ;
l’étude du fonctionnement du réseau de landes en analysant l’organisation spatiale des
populations d’espèces indicatrices d’insectes et de reptiles ;
l’étude de la population de chevreuils avec identification individuelle des mâles, évaluation
du taux de reproduction, émigration-immigration depuis la forêt Notre-Dame, variation
saisonnières de l’organisation spatiale dans le contexte de la fréquentation du public ;
les prospections du plus grand nombre de groupes possible.
La méthode utilisée consiste à prospecter de manière systématique les différents milieux étudiés.
Nous augmentons le temps de prospection sur les habitats les plus remarquables ou sur les milieux
de vie des espèces d’intérêt écologique que l’on suspecte sur le site (selon l’expérience du naturaliste
et la connaissance bibliographique).
Les groupes faunistiques inventoriés ont été les invertébrés avec les odonates (libellules), les
orthoptères (sauterelles, grillons et criquets) et les lépidoptères diurnes, ainsi que les vertébrés avec
les amphibiens, les reptiles, les mammifères terrestres et les oiseaux. Pour les chiroptères, aucun
passage au détecteur à ultra-son n’a été effectué dans le cadre de la présente étude.
En ce qui concerne les insectes, les individus ont été déterminés, selon les cas :
à l’œil nu, avec ou sans manipulation et après capture au filet en ce qui concerne les
papillons, les libellules et les orthoptères, les individus capturés étant relâchés juste
après l’identification ;
aux jumelles, pour certains papillons et libellules de grande taille et à détermination
aisée ;
à l’écoute, dans le cas de certains orthoptères ;
par l’utilisation de 3 pièges Polytrap pour les coléoptères.
Le « polytrap » est constitué de vitres et d’un entonnoir en plastique, terminé par un récupérateur
rempli d’eau salée. Les insectes sont arrêtés en vol par les vitres du piège et tombent alors dans
l’entonnoir puis dans le récupérateur. Ce piège est suspendu aux branches d’un arbre et est ici utilisé
pour la capture des Coléoptères saproxyliques. Trois polytrap ont été utilisés (Parcelles 11, 24, 28).
Les populations d’amphibiens présentes ont été recensées par repérage d’indices comme la
présence de pontes et par identification à vue ou à l'écoute pour certaines espèces. Les sites de
pontes avérées ou potentiells ont été recherchés de jours, puis visités en soirée, plusieurs espèces
n’étant actives qu’à la nuit tombée.
Les reptiles ont été recherchés aux périodes favorables et sont identifiés à vue. En complément à ces
observations, 11 plaques avaient été disposées avant le démarrage de l’étude en avril 2011, sur des
sites identifiés comme étant potentiellement intéressants pour les reptiles. Ces plaques, sombres et
mates, chauffent facilement au soleil et sont attractives pour les reptiles, qui ont besoin d’élever leur
température interne pour être en activité (thermorégulation).Elles ont été vérifiées lors de chaque
visite (tant faunistique que floristique).
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Les plaques ont apportées des données nombreuses d’orvets, une seule fois la Coronelle lisse, et
seulement 4 fois la vipère péliade. Les vipères et coronelles ont principalement été contactées à
force de prospection des zones favorables avec un succès d’observation dépendant fortement de la
saison. Les contacts réguliers en sortie d’hibernation en mars et avril avec un succès d’observation de
l’ordre de 80% des sorties, ce taux est très inférieur entre mai août, mois de 10% des sorties avec
observation. Le taux d’observation est intermédiaire lors des journées moins chaudes de septembre
et octobre, jusque début novembre selon les années.
Jeune vipère péliade de 7 mois, ici le 25 mars 2012,
parcelle 6. Une observation peu fréquente sous les
plaques disposées pour les reptiles ©V. Vignon
Orvets, jusqu’à trois individus ensemble. Le reptile le
plus souvent observé sous les plaques ©V. Vignon
Polytrap mis en place dans la parcelle 11, 13 juillet 2012
©V. Vignon – O.G.E.
Piège photographique déplacé tous les 7 jours à un mois
en fonction des contacts. Parcelle 23, le 19 janvier 2013
©V. Vignon
L’identification des oiseaux est effectuée soit par observation visuelle, à l’aide de jumelles, soit par
l’écoute des cris et des chants. Tenant compte de plus de 100 sorties de terrain réalisées sur le site
(hors des journées spécifiques consacrées à cette étude), l’ensemble des parcelles de la forêt
régionale a été prospectée à toutes les saisons.
Les mammifères de la zone d’étude sont recherchés à partir des observations et des indices relevés
sur le terrain (traces et fèces principalement) et ceci à partir des potentialités offertes par le milieu
étudié. Sur cette étude, les mammifères ont aussi été surveillés grâce à l’installation de deux pièges
photos placés depuis février 2012.
La présente étude s’est appuyée sur une recherche bibliographique préalable, avec notamment le
suivi ornithologique du CORIF en 2002, l’étude entomologique de l’OPIE en 2003, l’étude flore et
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habitats naturels du CBNBP en 2004, l’étude sur la gestion des emprises RTE en 2007 et le plan de
gestion concernant l’emprise des lignes électriques en forêt régionale de Grosbois réalisé en 2009
par O.G.E. et Ginger. Les résultats de cette recherche bibliographique sont intégrés à ce document et
les références présentées dans la bibliographie.
En ce qui concerne les limites méthodologiques, la méthode d'inventaire utilisée nous procure des
données qualitatives essentielles et d’une grande précision grâce au nombre de prospections
effectuées, sans qu’il s’agisse pour autant d’inventaires tout à fait exhaustifs. Ces données nous
permettent d’évaluer la richesse en espèces du secteur étudié et dans l’ensemble, les passages
auront permis d’évaluer les caractéristiques faunistiques en permettant la comparaison des
différents milieux naturels présents en forêt régionale de Grosbois.
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5.2 LES AMPHIBIENS
Il existe un réseau de mares intra-forestières et de fossés en eau au sein de la Forêt de Grosbois en
raison de ses caractéristiques pédologique et géologique (sols hydromorphes et couche d’argile).
Certaines espèces présentes sur le site sont caractéristiques des milieux ouverts, notamment des
landes :
La Rainette verte Hyla arborea a été entendue dans
la partie privée de la Forêt de Grosbois, de l’autre
côté du mur qui se situe parcelle 30. Elle ne semble
pas présente du côté de la Forêt régionale. La
Rainette verte occupe les secteurs à végétation
abondante (arbres, arbustes, herbacées). Les mares
de reproduction sont ensoleillées, avec des herbiers
aquatiques et bordées par une végétation hygrophile
diversifiée. Pour se maintenir, la Rainette a besoin
d'un réseau d'habitats favorables facilement
accessibles. L'espèce régresse dans l'ensemble de
l'Europe occidentale du fait de l'assèchement des
zones humides et de l'isolement progressif de
nombreux sites de ponte.
Rainette verte (hors site) ©V. Vignon
L'espèce est déterminante ZNIEFF en Ile-de-France, elle figure sur la liste rouge mondiale comme
espèce « quasi-menacée » et est citée en annexe IV de la Directive « Habitats ».
Le Triton crêté Triturus cristatus est connu dans un
fossé qui s’assèche à proximité d’une mare
permanente mais empoissonnée. Le Triton crêté
occupe généralement les secteurs de prairies
comportant plusieurs mares de reproduction, mais on
le retrouve parfois dans des espaces plus forestiers.
L'espèce a beaucoup régressé du fait de l'abandon du
pâturage, de la destruction des mares situées en plein
champ et de l'alevinage qui augmente la prédation
par les poissons. Il est inscrit sur l'annexe II et IV de la
Directive « Habitats ».
Triton crêté (forêt Notre-Dame) ©V. Vignon
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D’autres espèces sont davantage forestières :
Le Crapaud commun Bufo bufo est probablement
répandu dans l’ensemble du site, mais plus
particulièrement autour de deux mares majeures
pour la reproduction de la population du site en
parcelles 21 et 30. Cette espèce se reproduit dans
les mares et les étangs, mêmes profonds et de
grande dimension avec ou sans poissons. Ces sites
de pontes sont généralement forestiers ou situés à
proximité. Le début de la période de reproduction
donne lieu à d'impressionnantes migrations. Il est
possible de dénombrer plus de 200 crapauds en une
soirée de début mars autour et dans les deux mares
précitées. L'espèce est protégée en France.
Crapaud commun ©V. Vignon
La Grenouille agile Rana dalmatina est bien
répandue en Forêt de Grosbois où elle se reproduit
notamment en parcelles 21 et 30, ainsi que quelquesunes en parcelle 18 et dans quelques fossés. Cette
espèce est intimement liée aux boisements de
feuillus. Elle se reproduit dans les mares forestières
ou en lisière, parfois même dans des pièces d'eau de
faible profondeur. Cette grenouille est protégée en
France et citée en annexe IV de la Directive
"Habitat".
Grenouille agile ©V. Vignon
La Grenouille rousse Rana temporaria a été vue dans
la mare de la parcelle 30. Cette mare présente la plus
grande diversité d’amphibiens. La Grenouille rousse
a des exigences variées en matière d'habitats, mais
on la trouve dans des secteurs moins ouverts que la
Grenouille verte. Les mares de reproduction peuvent
être de dimension et de profondeur réduite. La
destruction des sites de pontes, notamment par
circulation motorisée sur chemins de terre,
l'empoissonnement et l'écrasement des individus sur
les routes lors des migrations, fragilisent les
populations. L'espèce est partiellement protégée en
France et citée en annexe V de la Directive
« Habitat ».
Grenouille rousse (hors site) ©A. Adamczyk - O.G.E.
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Parmi les espèces ubiquistes, plusieurs ont été vues en Forêt de Grosbois :
Le Triton alpestre Ichthyosaura alpestris se rencontre
dans les mares, même de dimension modeste, ainsi que
dans les fossés et les ornières. Les gîtes d'hiver, localisés
dans les boisements doivent être situés à proximité. Les
populations de ce triton se réduisent en beaucoup
d'endroits par destruction de ses sites de pontes ou par
l’alevinage. Il est protégé en France et déterminant
ZNIEFF dans la moitié est de l’Ile-de-France.
Triton alpestre (hors site) ©L. Spanneut - OGE
Le Triton palmé Lissotriton helveticus a été observé en très grand nombre dans l’ensemble des mares
de la Forêt de Grosbois.
La Grenouille rieuse Pelophylax ridibundus est présente dans les mares des parcelles 20 et 30. Elle
fréquente les eaux bien ensoleillées et riches en végétation aquatique, dans tous les types de
milieux, ouverts ou forestiers.
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5.3 LES REPTILES
11 plaques à reptiles ont été installées à partir du 25 avril 2011 en Forêt régionale de Grosbois. Elles
ont fait l’objet d’une surveillance systématique lors de chaque prospection terrain et ont contribué à
observer plusieurs espèces, dont deux espèces caractéristiques des milieux ouverts et des landes :
La Vipère péliade Vipera berus a été observée dans
les sous-bois clairsemés à callune dans plusieurs
parcelles de la Forêt de Grosbois. Il s’agit de
plusieurs noyaux de population avec reproduction,.
La Vipère péliade fréquente généralement les
landes, les bocages, les tourbières ainsi que les
forêts ouvertes, même si elle est fréquemment
rencontrée dans les zones humides et peut nager. La
perception négative du public vis-à-vis de l’espèce
provoque quelques comportements de destruction
des individus. Pourtant, la Vipère péliade est
protégée en France.
La Coronelle lisse Coronella austriaca vit
principalement dans les endroits secs et chauds,
comme les espaces dénudés et rocailleux, ainsi que
dans les landes et les pelouses sèches. Elle se nourrit
majoritairement de petits reptiles, tels que les
lézards et les orvets, ainsi que des jeunes d’espèces
plus grandes. L’espèce a été vue, dont deux fois des
jeunes dans les parcelles 15, 18, 2, 24, 26. Le
boisement naturel ou anthropique des espaces
ouverts représente la principale menace pour cette
espèce. Elle est citée en annexe IV de la Directive
« Habitats ». L’espèce est protégée en France.
Vipère péliade ©V. Vignon
Coronelle lisse ©V. Vignon
D’autres espèces sont aussi présentes comme le Lézard des murailles Podarcis muralis, mais
uniquement sur le mur historique en pierre meulière au nord de la forêt régionale, la Couleuvre à
collier Natrix natrix (de rares mentions en forêt régionale) et l’Orvet fragile Anguis fragilis (l’espèce
la plus abondante).
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Le Lézard des murailles Podarcis muralis a été observé
tout le long du mur au niveau de la ligne haute-tension
et en dehors de la Forêt de Grosbois sur les vieux murs,
le cimetière de Boissy-Saint-Léger. Le Lézard des
murailles recherche les lieux ensoleillés, avec des
surfaces nues mais bordées par de la végétation avec
des troncs ou des pierres sous lesquels se réfugier. Il
souffre de l’urbanisation et des pesticides
empoisonnant les invertébrés dont il se nourrit. A
Grosbois, il est chassé par les chats domestiques. Cette
espèce est protégée en France et citée en annexe IV
de la Directive "Habitat".
Lézard des murailles sur le mur en meulière au nord du
site©V. Vignon
La Couleuvre à collier Natrix natrix recherche les
secteurs humides comportant des fossés en eau, des
rivières ou des mares. Il est également possible de la
croiser dans des zones plus sèches, loin de tout point
d’eau, comme les lisières, les clairières forestières, les
carrières, les landes, les haies. Bien qu’elle soit
largement répandue, la Couleuvre à collier tend à voir
ses effectifs diminuer et les mentions sont rares en
forêt de Grosbois. L’espèce est protégée en France.
Couleuvres à collier (hors site) ©V. Vignon
L'Orvet fragile Anguis fragilis a été observé dans
presque toute la forêt régionale. Ce lézard sans pattes,
car ce n'est pas un serpent au sens strict, recherche les
secteurs humides ensoleillés, le plus souvent en forêt
ou en lisière. Bien que répandu, l'orvet est trop souvent
victime des vélos en forêt régionale. L’espèce est
protégée en France.
Orvet ©V. Vignon
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Notons que deux tortues introduites à caractère envahissant ont été trouvées dans des mares de la
Forêt de Grosbois : la Tortue serpentine ou Tortue happante Chelydra serpentina et la Tortue de
Floride Trachemys scripta elegans. Il s’agit probablement de spécimens en captivité qui ont été
relâchés. Ces tortues représentent une menace potentielle pour les populations d’amphibiens ou
d’insectes aquatiques dont elles se nourrissent en abondance, notamment la Tortue serpentine.
Cette dernière a été éliminée lors de travaux de réouverture des mares, dans la parcelle 18 en
octobre 2013.
Tortue de Floride, mare de la parcelle 30. ©V. Vignon
Tortue serpentine. Cette tortue carnivore de grande
taille a été observée dans la mare de la parcelle 18 en
2011 et en 2013. Elle était dans la mare de la parcelle
21 - connectée par un fossé à la précédente - en 2012.
©V. Vignon
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5.4 LES MAMMIFÈRES
5.4.1
Un peuplement dominé par les espèces forestières
Le peuplement de mammifère de la forêt régionale de Grosbois comporte :
une faune forestière de micromammifères (Campagnol roussâtre, Taupe, Musaraigne
musette) ;
le hérisson ;
l’écureuil ;
des carnivores comme le renard qui se reproduit chaque année en forêt de régionale
Grosbois, mais aucune donnée de fouine malgré la présence de l’espèce dans la ville de
Boissy-Saint-Léger ;
les ongulés de l’Arc boisé : sanglier, chevreuil et occasionnellement le daim évadé du
domaine du Piple.
Nous signalons une donnée exceptionnelle qui concerne une photographie de martre faite en avril
2012 puis à nouveau en avril et en mai 2013 dans le même secteur, prise au piège photographique.
L’espèce est considérée absente de l’Arc Boisé. La martre est présente en forêt de Ferrière à l’est de
la forêt de Notre Dame. Une observation qui nécessiterait une confirmation a été faite dans le bois
du Piple et une autre à la limite de la partie privé de la Forêt de Grosbois. Avec seulement trois
photos prises en 688 nuits-pièges en forêt de Grosbois, on peut penser à un individu erratique qui
peut provenir de Ferrière ou une petite population plus active dans le domaine privé de Grosbois
avec des sorties occasionnelles en forêt régionale. Le mur d’enceinte est facilement franchissable par
la martre. La superficie de la forêt privée (environ 250 ha de forêt) parait trop restreinte pour
maintenir une population de martre sans que les individus éprouvent le besoin de sortir de ses
limites.
Martre. Prise de vue au piège photographique, le 12 avril 2012, parcelle 28
©Damien et Vincent Vignon
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5.4.2
Les ongulés et en particulier le chevreuil en forêt régionale de Grosbois
Le chevreuil est présent dans toutes les forêts de l’Arc Boisé. Les populations sont plus ou moins
isolées entre elles, notamment celle de la forêt de la Grange séparée de Grosbois par la RN19
infrachissable. Notons qu’une autre population isolée existe dans le domaine privé de Grosbois.
Des échanges se font régulièrement entre la forêt domaniale de Notre-Dame et la forêt régionale de
Grosbois, un peu moins vers les boisements qui entourent le domaine du Piple où les chevreuils y
sont presque isolés.
Une population de daim a été implantée dans le parc fermé du Piple. Ce parc a connu quelques
ouvertures du mur, notamment à la suite de la chute d’arbres et des daims en sont sortis. Au moins
un individu a vécu en forêt régionale au cours des années 2000.
Les sangliers ont colonisé tous l’espace, sauf les pourtours du Piple.
Le chevreuil est abondant en forêt régionale où 15 à 20 mâles comprenant les jeunes d’un an y sont
connus chaque année depuis 2011 (Etude de V. Vignon, en cours). Les territoires de rut des mâles ont
tendance à être plus restreint que ce qui est connu de la littérature, soit moins de 15 ha en forêt
régionale pour des territoires qui font habituellement 40 ha dans les forêts de plaine en France (carte
page suivante). La densité élevée de chevreuil dans cette forêt périurbaine est vraisemblablement à
l’origine de cette situation.
Il est important de souligner le rôle d’herbivore contribuant à limiter la fermeture des landes même
si cette fonction est très limitée avec une espèce de si petite taille.
Les chevreuils de Grosbois sont présents en densité élevée depuis longtemps. Au cours des années
1980, alors que les landes étaient plus ouvertes, les chevreuils étaient déjà nombreux et visibles de la
plupart des allées (V. Vignon, observations personnelles). Ils ont acquis une bonne capacité
d’adaptation en limitant leur fuite, en évitant d’aboyer notamment pendant le rut au cours duquel
ces animaux sont normalement démonstratifs. Les poursuites entre mâles sont le plus souvent
silencieuses, même la nuit.
Trois chevreuils mâles adultes de la forêt régionale de Grosbois – parmi les plus beaux sujets – présents en 2012
©V. Vignon
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5.4.3
Les chiroptères
Quatre espèces ont été inventoriées lors de
l’étude du projet de déviation de la RN19 par
l’IEA en 2010. Il s’agit de la Pipistrelle commune
Pipistrellus pipistrellus, de la Pipistrelle de Kuhl
Pipistrellus kuhlii, du Murin de Daubenton
Myotis daubentoni et de la Sérotine commune
Eptesicus serotinus.
Au cours de nos prospections nocturnes, sans
détecteur, des chiroptères ont été observés sur
la majorité des chemins. A noter des
chiroptères à ventre blanc, à priori des Murins
de Daubenton sur les mares, notamment celles
des parcelles 21 et 30.
Deux chauves-souris (à ventre clair indiqué par des flèches :
Murin de Daubenton possible) au dessus de la mare de la
parcelle 18, le 23 mai 2011 ©V. Vignon
Les espèces mentionnées sont relativement communes en Ile-de-France. Nous pouvons indiquer que
la Sérotine commune se maintient ici en limite de répartition autour de l’agglomération. En effet,
cette espèce est sensible à la pollution lumineuse et ne pénètre pas dans l’agglomération parisienne
(JF Julien, comm. orale).
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5.5 LES OISEAUX
Sur la zone d’étude, une majorité d’espèces observées sont forestières. Seules les espèces
patrimoniales identifiées sur le site sont présentés.
5.5.1
Les espèces de boisements et forêts
Plusieurs observations de Bécasse des bois Scolopax
rusticola hivernante ont été faites en forêt de Grosbois
(3 observations en février 2012), notamment dans la
Pelouse du progrès la nuit et à proximité ainsi que dans
d’autres peuplements forestier semis ouverts. Cette
espèce niche dans les forêts de feuillus ou mixtes, en
particulier dans les taillis. La bécasse est sensible à une
pression de chasse importante et à la réduction des
taillis sous-futaie. Elle est déterminante ZNIEFF en Ilede-France (en tant que nicheur ce qui n’est pas le cas
ici) et figure sur la liste rouge française en tant
qu'espèce à surveiller.
Bécasse des bois (hors site) ©S. Ronald Wikimédia
Le Pouillot siffleur Phylloscopus sibilatrix a été entendu dans les parcelles 17, 23, 31 et 32 de la Forêt
de Grosbois. Il a été entendu jusqu’en juin 2013, mais sans certitude qu’il soit nicheur. Il est classé
vulnérable sur la liste rouge nationale. Il est considéré comme commun en Ile-de-France mais ses
populations sont en diminution depuis quelques années, notamment en Ile-de-France où il est
protégé. Cette espèce est plus abondante en forêt Notre-Dame.
La Bondrée apivore Pernis apivorus est nicheuse dans
la partie privée de la Forêt de Grosbois et il y a eu
quelques observations dans la Forêt de Grosbois. Cette
espèce
forestière,
grande
consommatrice
d’hyménoptères (guêpes, abeilles…) est très sensible à
la disparition des secteurs herbeux riches en insectes, à
l’urbanisation dans les espaces ruraux et aux baisses de
populations d’insectes par les pesticides. Elle est rare
en Ile-de-France et citée à l’Annexe I de la Directive
« Oiseaux ».
Bondrée apivore (hors site) ©V. Vignon - O.G.E.
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L’Epervier d’Europe Accipiter nisus est nicheur en
parcelle 28 en 2012 (photo ci-contre) ainsi qu’en
parcelle 26 en 2013. Pendant la nidification, les
éperviers d’Europe préfèrent les espaces ouverts
alternant avec des boisements. Ils installent leurs nids
dans des parcelles de vieux arbres. L’espèce est
protégée en France et à surveiller en Europe.
Epervier d’Europe ©V. Vignon
Cinq espèces de pics sont présentes dans la Forêt de
Grosbois, parmi lesquelles le Pic mar Dendrocopos
medius est patrimoniale. Le Pic mar se retrouve dans les
vieilles forêts de feuillus à vieux chênes, charmes,
ormes, avec clairières. Il se nourrit des insectes dans les
troncs d’arbre. Cette espèce, inscrite à l'annexe I de la
Directive Oiseaux est à surveiller à l’échelle nationale.
Il est aussi déterminant ZNIEFF en Ile-de-France si le
site regroupe un minimum de 30 couples. Cet effectif
n’est pas atteint en forêt régionale, mais le site est
inclus dans un massif de plus de 2500 ha où cet effectif
est possible à cette échelle.
Pic mar ©V. Vignon
Le Pic noir Dryocopus martius est régulièrement
observé. Il était déjà cité en 2002. Ce géant parmi les
pics est une espèce typique des hautes futaies, qu'elles
soient en feuillus, en conifères ou mixtes. Bien que
l'espèce ne soit pas en danger, la sylviculture intensive
avec abattage des arbres morts et troués lui est très
préjudiciable. La densité de l'espèce est toujours faible.
Elle est déterminante ZNIEFF à partir de 10 couples en
Ile-de-France et inscrite à l’Annexe I de la Directive
« Oiseaux ».
Pic noir ©V. Vignon
Le Pic épeichette Dendrocopus minor a été contacté sur les parcelles 8 et 11. C’est une espèce
discrète qui apprécie les bosquets de feuillus, les haies denses, les alignements d’arbres et même les
parcs et jardins.
Le Pigeon colombin Columba oenas est typiquement une espèce forestière. La population de Pigeons
colombins présente des chanteurs plus nombreux en parcelles 15 et 18. Une population importante a
été observée hors site, le long du mur du domaine du Piple au niveau d’un alignement de Platanes à
cavités.
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5.5.2
Les espèces des haies, buissons, landes boisées et coupes forestières
Ces espèces profitent des habitats originaux de la Forêt de Grosbois, associant chênes au vaste port
champêtre, sous-bois de callune et d’herbacées, zones ouvertes par la chute d’un arbre ou sous la
ligne électrique et lisières arbustives. Les espèces contactées lors des prospections pour cette étude
ont été :
Le Bouvreuil pivoine Pyrrhula pyrrhula est caractéristique
des mosaïques d’habitat alliant landes, bouleaux et
aubépines. Principalement granivore, il se nourrit de
bourgeons en hiver ce qui lui permet de subsister dans
les zones de grands froids. Bien répartit sur l’ensemble de
la France, les populations de Bouvreuil pivoine périclitent
depuis ces 10 dernières années ce qui lui a valu d’être
classé Vulnérable sur la liste rouge nationale en 2011. Ce
déclin serait causé par la fragmentation de son habitat
notamment par la destruction du bocage. Il a été observé
très fréquemment en Forêt de Grosbois de 2011 à 2012
puis nettement moins en 2013.
Bouvreuil pivoine ©S. Eugster - Wikimédia
Le Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos a été contacté a plusieurs reprises de mars à juin
2012 et à nouveau en 2013. Il est caractéristique des bocages, haies, buissons et lisières.
La Locustelle tachetée Locustella naevia fréquente les
milieux à végétation basse et fournie, souvent dans les
prairies touffues près des étangs, les jeunes plantations
de conifères, les coupes à blanc, les hautes herbes avec
des buissons épars et souvent au bord des cours d'eau.
C'est un oiseau très discret qu'on observe rarement en
vol. Il se tient à couvert et se faufile dans les herbes. Cet
oiseau chante sous la ligne à haute tensions et dans la
plantation de la parcelle 18/19.
Locustelle tachetée ©S. Hage - Wikimédia
Notons que l’Engoulevent d’Europe Caprimulgus europaeus est cité à proximité lors des inventaires
ZNIEFF de type 2 du « Bois Notre-Dame et de la Grange » bien qu’il n’ait pas été vu en Forêt de
Grosbois. Par contre, il a été entendu dans la partie privée attenante. De plus l’IEA (2010) l’a
mentionné sur le tracé du projet de déviation de la RN19 au niveau du Piple. Cette espèce plutôt
discrète occupe les clairières forestières, en particulier les landes, qu’elle parcourt après le coucher
du soleil à la recherche d’insectes volants, qu’elle capture en vol. L’Engoulevent a besoin de secteurs
dégagés et étendus pour chasser et pour sa reproduction. L’espèce figure à l’Annexe I de la Directive
« Oiseaux ». L’Engoulevent est déterminant ZNIEFF en Ile-de-France.
Deux Milans royaux Milvus milvus ont été vus survolant la Forêt de Grosbois le 4 décembre 2010,
au-dessus de la parcelle 28 en direction de la Forêt de la Grange.
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5.6 LES INSECTES
Le cortège entomologique présent dans la Forêt de Grosbois présente une forte originalité tout
particulièrement les espèces inféodées aux landes. Ce sont des formations végétales qui offrent des
structures variées avec des conditions d’ensoleillement et des variations de température
particulièrement favorables au cycle reproducteur de nombreuses espèces d’invertébrés.
Nous traitons ici successivement des lépidoptères diurnes, des orthoptères, des odonates et des
espèces de coléoptères observés lors des prospections.
5.6.1
Les lépidoptères diurnes
Les espèces présentées sont celles à enjeu écologique avec une spécialisation écologique forte.
5.6.1.1
Espèces des milieux humides
Le Miroir Heteropterus morpheus a été observé à de nombreuses
reprises dans toutes les moliniaies de la Forêt de Grosbois. Il
indique les continuités entre les landes humides et la Molinie bleue
Molinia caerulea. Le Miroir est également très présent dans les
moliniaies et les landes associées de la forêt Notre Dame.
Cette espèce est très rare dans le bassin parisien où les dernières
populations se rencontrent en seulement quatres zones : forêt de
Rambouillet (78), Fontainebleau (77), Notre-Dame avec Grosbois
(77, 94), Ermenonville (60). Elle est en régression en Ile-de-France
est déterminante ZNIEFF.
Miroir ©V.Vignon
L’Hespérie échiquier Carterocephalus palaemon est une
espèce localisée et peu abondante en France. Il se rencontre
essentiellement dans des forêts humides, les milieux
palustres ou les tourbières boisées. Dans la Forêt de Grosbois,
quelques rares individus ont été observés dans les landes
ouvertes essentiellement ou sur quelques sites isolés de lande
à molinie. L’échiquier fait l’objet d’une protection en Ile-deFrance où il est en régression. Il est localisé comme l’espèce
précédente en forêt de Rambouillet (78), Fontainebleau (77),
Notre-Dame avec Grosbois (77, 94). Il est aussi déterminant
ZNIEFF en Ile-de-France.
Hespérie échiquier ©B. Macé - O.G.E.
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5.6.1.1
Espèces des milieux mésophiles
Le Demi-Deuil Melanargia galathea a été observé sur la
Pelouse du progrès, sous la ligne haute-tension et le long des
chemins forestiers indiquant les continuités entre deux
prairies hautes. On le retrouve avant tout sur les zones
calcaires, pelouses et prés-bois calcicoles des coteaux et des
plateaux, grandes clairières des forêts sablonneuses sèches ou
mésophiles. Il est encore bien représenté en région
francilienne, mais en très forte régression dans un rayon de
20 à 25 km autour de la capitale. Il est déterminant ZNIEFF en
Ile-de-France.
Demi-Deuil ©V. Vignon
Le Flambé Iphiclides podalirius a été observé essentiellement
dans les espaces ouverts dans la partie nord de la Forêt de
Grosbois et dans les jardins privés des alentours. Il recherche
les milieux ouverts et fleuris, associés à des haies et à des
buissons comportant des prunelliers Prunus sp., Ces derniers
sont en effet des arbres nourriciers pour les chenilles. Très
sensible au remembrement et à l’utilisation des pesticides, ce
beau papillon a beaucoup régressé au nord de la Loire. En Ilede-France, ses populations sont très réduites et éparpillées,
quoiqu'un peu mieux représentées dans la partie sud.
L'espèce est protégée et déterminante ZNIEFF en Ile-deFrance.
Flambé ©V. Vignon
Le Machaon Papilio machaon a été contacté aux mêmes
endroits que le Flambé. Il fréquente les lieux herbeux, friches
ou prairies, avec une grande diversité floristique. Ces
formations doivent regrouper des plantes hôtes pour les
chenilles, essentiellement des apiacées, ainsi que des plantes
à fleurs que butine l’espèce. Ajoutons que ces habitats étant
en régression par intensification de l’agriculture et
l’urbanisation, ce papillon est nettement moins fréquent que
par le passé. Il reste assez commun en Ile-de-France bien
qu’en nette raréfaction.
Machaon (hors site) ©P. Thévenin - O.G.E.
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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La Petite Violette Bolaria dia vit dans les landes, les prairies et
les pelouses sèches. Deux observations ont été faites en Forêt
de Grosbois dans des milieux ouverts parcelles 8 et 23. Après
une période de régression, il semble de nouveau en extension
à partir du sud de la région Ile-de-France. Cependant, les
populations restent fragiles du fait des exigences assez
élevées de l'espèce. Elle est déterminante ZNIEFF en Ile-deFrance.
Petite Violette ©V. Vignon
Le Zygène de la filipendule Zygaena filipendula, qui sans être
rare recherche des prairies à diversité floristique élevée, a été
observée avec un individu sous la ligne haute-tension. Ce
papillon se rencontre dans les secteurs à végétation prairiale
ou steppique occupés par les plantes hôtes de sa chenille,
comme les coronilles, les trèfles, les lotiers et la filipendule. Le
morcellement de ses habitats par la régression des prairies et
l’usage d’insecticides à vocation agricole ont fait disparaître
de nombreuses populations. Cette espèce est déterminante
ZNIEFF en Ile-de-France.
Zygène de la Filipendule (hors site) ©O.
Labbaye - O.G.E.
5.6.1.2
Espèces des lisières et clairières forestières
Le Petit Mars changeant Apatura ilia a été observé à
proximité de la mare parcelle 30 et de la mare parcelle 18. Il
est aussi cité par l’OPIE en 2003. Ce papillon fréquente les
clairières, les coupes et les lisières de boisements humides.
Les essences d'arbres recherchées pour le développement de
la chenille sont les saules, le tremble et les peupliers. La
sylviculture intensive et le drainage font régresser ses habitats
et donc ses populations. L'espèce est déterminante ZNIEFF en
Ile-de-France.
Petit Mars changeant ©V.Vignon
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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Le Grand Mars changeant Apatura iris a été contacté à
plusieurs reprises dans l’allée de Wagram, l’allée Elisabeth,
l’allée du Piple et en parcelle 14. L'espèce se cantonne dans
les lisières et les clairières de forêts matures, souvent
humides, comportant des peuplements de Saule marsault
Salix caprea. Cette dernière espèce est l'arbre nourricier pour
les chenilles. La sylviculture intensive et le drainage ont fait
régresser ses habitats et ses populations. Ce papillon, en très
forte régression, est déterminant ZNIEFF en Ile-de-France.
Grand Mars changeant (hors site) ©O.Labbaye
- O.G.E.
La Thècle du prunier Satyrium pruni a été observée une fois
en Forêt de Grosbois, parcelle 29, le 21 mai 2011 dans la
clairière de molinie qui subsiste dans cette parcelle bordée
d’une remarquable lisière de prunelier. On retrouve ce
papillon dans les bois clairs et frais, les prairies forestières
humides, les lisières et trouées forestières. Il est assez
répandu en Ile-de-France mais de manière localisée. C’est une
espèce discrète qui butine préférentiellement les Aubépines
et le Troène. L’espèce est déterminante ZNIEFF en Ile-deFrance.
Thècle du prunier ©V.Vignon
Le Petit Sylvain Limenitis camilla a été observé sur les chemins
forestiers dans la partie ouest de la Forêt de Grosbois. Cette
espèce est cantonnée aux forêts et aux bois clairs, où se
développent les chèvrefeuilles Lonicera spp. sur lesquels les
chenilles se nourrissent. L’espèce est sensible à la sylviculture
intensive et elle a une répartition morcelée en plaine. Elle est
assez rare en Ile-de-France.
Petit Sylvain (hors site) ©O.Labbaye - OGE
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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Les orthoptères
De nombreuses espèces ont été vues, principalement dans la partie nord de la Forêt de Grosbois, sur
les bords de chemins herbeux et dans les milieux ouverts, notamment dans la Pelouse du progrès et
sous la ligne haute-tension.
Les espèces présentées sont celles déterminante ZNIEFF et avec une spécialisation écologique forte.
5.6.1.3
Espèces des prairies mésohygrophiles à mésophiles
Dans les secteurs relativement humides, les espèces suivantes ont été observées :
Le Conocéphale gracieux Ruspolia nitidula a été observé en
bordure d’allée à hautes herbes, dans la pelouse du progrès et
sous la ligne haute-tension. C’est une sauterelle qui se
rencontre dans les prairies hautes, dans des secteurs souvent
humides ou frais. Depuis quelques années l'espèce tend à être
de plus en plus fréquente et s’est étendue au nord de la
France, à la faveur du réchauffement climatique. Elle est
protégée et déterminante ZNIEFF en Ile-de-France.
Conocéphale gracieux (hors site) ©O. Labbaye O.G.E.
Le Criquet marginé Chorthippus albomarginatus a été vu dans
la Pelouse du progrès. Il aime les milieux chauds,
moyennement humides à humides et dont la végétation est
basse à mi-haute. On retrouve le criquet marginé dans les
prairies humides, les pâturages et les zones cultivées. Il est
déterminant ZNIEFF en Ile-de-France.
Criquet marginé (hors site) ©L. Spanneut O.G.E.
Le Criquet verte-échine Chorthippus dorsatus affectionne plus
particulièrement les formations ouvertes mésohygrophiles et
notamment les prairies à litière situées en bordure d’endroits
marécageux. Mais il fréquente aussi parfois des milieux
nettement moins humides, comme les prairies mésophiles voir
les milieux secs. Il est bien réparti en France. Autrefois
gravement menacé en Ile-de-France il devient plus commun
de nos jours. Il est présent dans la pelouse du Progrès. Il est
déterminant ZNIEFF dans cette région.
Criquet verte-échine (hors site) ©O. Labbaye
- O.G.E.
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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La Decticelle bariolée Metrioptera roeselii a été vue sous la ligne hautetension, dans la pelouse du Progrès et le long de l’Allée de Wagram.
C’est une espèce des landes et prairies méso-hygrophiles, des
tourbières, des layons de forêts humides ou des prairies hautes. On la
rencontre presque partout dans la végétation herbacée haute et dense.
L’espèce se nourrit de Graminées, mais aussi parfois de petits insectes.
Elle est surtout active durant le jour. C’est une espèce relativement
commune en France mais vulnérable en Ile-de-France où elle est aussi
déterminante ZNIEFF.
Decticelle bariolée (hors site)
©L. Spanneut - O.G.E.
L’Oedipode émeraudine Aiolopus thalassinus a été observée
dans la Pelouse du progrès sur le chemin enherbé entre les
parcelles 30 et 31. C’est une espèce qui apprécie les sols frais et
humides des prairies inondables, les terrains exondés,
particulièrement à l’état larvaire. L'Oedipode émeraudine à
l’âge adulte se rencontre davantage dans les milieux secs. Cette
espèce s’étend dans le nord de la France à la faveur du
réchauffement climatique. L’Oedipode est aussi déterminant
ZNIEFF en Ile-de-France
Oedipode émeraudine ©V. Vignon
5.6.1.4
Espèces des prairies mésothermophile à xérophiles
La Decticelle bicolore Metrioptera bicolor a été vue sous la
ligne haute-tension. Cette espèce est liée aux milieux secs
et colonise les prairies sèches et mésophiles à végétation
haute. Il s’agit d’une espèce thermophile pour laquelle la
structure verticale de la végétation est majeure. L’espèce
s’étend vers l’ouest de la France. Elle est déterminante
ZNIEFF en Ile-de-France.
Decticelle bicolore ©V. Vignon - O.G.E.
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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La Decticelle carroyée Platycleis tessellata a été observée
dans la pelouse du Progrès. Cette espèce affectionne les
lieux incultes à végétation pauvre et clairsemée, types
lande dénudée, pelouse pionnière, friche maigre ou
platière gréseuse. La Decticelle carroyée est une espèce
rare en Ile-de-France. Elle est déterminante ZNIEFF dans la
même région.
Decticelle carroyée©O. Labbaye - O.G.E.
Le Sténobothre nain Sténobothrus stigmaticus a été trouvé
dans la lande à bruyère sous la ligne haute-tension par
Vincent Nicolas au milieu des années 2000. C’est une
espèce euro-sibérienne qui se maintien préférentiellement
dans les pelouses rases, avec d’importants écarts
thermiques. L’espèce était commune dans les pâturages
extensifs au milieu du 20ème siècle. Nous avons retrouvé
cette espèce devenue exceptionnelle pour le bassin
parisien en 2012. Il est déterminant ZNIEFF en Ile-deFrance.
Sténobothre nain ©V. Tanguy - O.G.E.
Le Grillon des champs Gryllus campestris est présent dans
l’ensemble de la Pelouse du progrès. C’est une espèce
terrestre qui ne vole pas et qui indique la continuité dans le
temps des habitats favorables. Ainsi, quelques individus
tentent de coloniser des surfaces prairiales le long de l’allée
Elizabeth ou jusqu’à la ligne à haute tension parcourant
jusqu’à 750 m (carte page 52). L’espèce était commune
dans toute la France mais elle a considérablement régressée
dans la partie nord du pays en raison de la destruction de
ses habitats. Le Grillon des champs est déterminant ZNIEFF
en Ile-de-France.
Grillon des champs (hors site) ©O. Roger - O.G.E.
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La Mante religieuse Mantis religiosa été citée par l’OPIE
en 2003 sans précision de localisation. Nous avons trouvé
une larve en parcelle 11, prouvant sa reproduction sur le
site. Elle est une espèce protégée en Ile-de-France. Elle
est aussi déterminante ZNIEFF dans la même région. On
la retrouve sur les landes sablonneuses xériques, les
grandes clairières des forêts sèches et secondairement
dans les milieux humides (marais ou pelouses mésophiles),
pourvu qu’ils soient chauds. La régression de ces habitats
et l'usage des pesticides ont raréfié ses populations,
notamment au nord de la Loire.
Mante religieuse (hors site) ©V. Vignon - O.G.E.
Certaines espèces observées sont liées aux lieux herbeux riches en graminées et en plantes
mellifères avec quelques buissons, dans des secteurs bien ensoleillés. Il s’agit pour la plupart
d’espèces très communes : le Criquet des pâtures Chorthippus parallelus, le Criquet mélodieux
Chorthippus biguttulus, le Criquet Duettiste Chorthippus brunneus, le Criquet des mouillères
Euchorthippus declivus, le Criquet Noir-ébène Omocestus rufipes, la Decticelle cendrée Pholidoptera
griseoaptera, la Grande Sauterelle verte Tettigonia viridissima et le Phanéroptère commun
Phaneroptera falcata, le Phanéroptère méridional Phaneroptera nana, la Leptophye ponctuée,
Leptopyes punctatissima.
D’autres espèces sont cantonnées aux lisières ou les bois clairs, c’est le cas du Conocéphale bigarré
Conocephalus fuscus, du Gomphocère roux Gomphocerippus rufus et du Grillon des bois Nemobius
sylvestris.
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5.6.2
Les odonates
Plusieurs espèces remarquables sont présentes :
La Grande Aeschne Aeshna grandis a été vue sur les
mares des parcelles 30 et 20 (avec ponte d’une femelle),
mais également en chasse le long des allée du bois et
sous la ligne haute-tension. Cette libellule fréquente les
eaux stagnantes ou faiblement courantes, souvent acides
et généralement en forêt. Les lieux de ponte sont la
plupart du temps ombragés, avec une végétation
d'hélophytes et d'hydrophytes développés. Peu répandue
dans l'ensemble de son aire de répartition, elle est
protégée et déterminante ZNIEFF en Ile-de-France.
La Grande Aeschne (hors site) ©L. Spanneut - O.G.E.
Le Leste brun Sympecma fusca a été observé sur la mare de la
parcelle 30 et au niveau de la Pelouse du Progrès. Cette espèce
fréquente les mares, les étangs ou les bras morts, associés à une
abondante végétation herbacée. Il s’agit généralement de lieux
bien ensoleillés avec des eaux relativement chaudes. L'ensemble
est très souvent entouré de buissons et de bois offrant des gîtes
hivernaux pour cette espèce qui, cas très rare chez les libellules,
passe l'hiver à l'état adulte. Les populations sont très isolées en
Ile-de-France. Elle est déterminante ZNIEFF dans la région.
Lestes brun (hors site) ©O. Roger - O.G.E.
Le Leste sauvage Lestes barbarus a été vu sur la mare de
la parcelle 30. Cette espèce recherche les eaux stagnantes
ensoleillées, entourées par une végétation herbacée
dense. Elle est l'une des rares espèces de libellules à
pouvoir se reproduire sur des mares qui s'assèchent en
été. Le drainage et le comblement des pièces d'eau dans
les prairies ont fragilisé de nombreuses populations. Elle
est déterminante ZNIEFF en Ile-de-France.
Leste sauvage ©V. Vignon
Le secteur de la Forêt de Grosbois se caractérise également par la présence d’espèces communes et
pionnières qui recherchent des pièces d’eau avec peu ou pas de végétation aquatique, comme
l’Aeschne bleue Aeshna cyanea, des lieux ensoleillés dans des secteurs dégagés, comme l’Aeschne
affine Aeshna affinis et le Leste vert Lestes viridis. D’autres espèces ont été aperçues : l’Anax
parthenope Anax parthenope (maturation sur le site, reproduction hors site), l’Anax empereur Anax
imperator et l’Orthétrum réticulé Orthetrum cancellatum, deux espèces ubiquistes, ainsi que le
Sympétrum de Fonscolombe Sympetrum fonscolombii, le Sympétrum rouge sang Sympetrum
sanguineum, La Nymphe au corps de feu Pyrrhosoma nymphula.
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Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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5.6.3
Les coléoptères
Les données sont issues de l’inventaire de l’OPIE (2003), de nos prospections de terrain et des trois
pièges à interception dits « Polytrap » posés en forêt de Grosbois en parcelles 11, 24 et 28.
L’Aegosome scabricorne Aegosoma scabricorne a été
identifié grâce aux galeries de grande dimension
laissées par les larves dans et autour de la forêt de
Grosbois dans le chêne ou le charme (l’espèce est
largement polyphage). Ce coléoptère brun mesure de 4
à 5 cm. Il fait partie de la famille des Longicornes. Sa
répartition en France est discontinue. Il affectionne
surtout les parties dépérissantes des arbres,
particulièrement le Hêtre. Cette espèce nocturne est
apte au vol. Il est protégé en Ile-de-France.
Aegosome scabricorne et galeries larvaires
(hors site) ©V. Vignon
La Cétoine marbrée Protaetia lugubris n’a été observé qu’une fois en Forêt de Grosbois. C’est une
espèce micro-cavernicole, dont les larves ne vivent que dans le bois pourri des vieux arbres,
notamment dans les bois où subsistent des cavités humides. La distribution de l’espèce en France
apparaît fractionnée et le plus souvent associée à des biotopes humides de vieilles futaies et forêts.
Localement, le Cétoine marbré peut être abondant comme dans les bois à vieux chênes comme en
forêt de Fontainebleau en Seine-et-Marne ou plus proche en forêt de Sénart (G. Dubois, comm.
orale). Il est protégé en Ile-de-France.
Le Synuque des bois Synuchus nivalis a été noté en octobre 2012 (un individu). Sa larve est un
parasite de charançons du genre Curculio, ce qui explique sa distribution spatiale et temporelle. Les
Curculio se développent sur un nombre restreint d’essences comme le chêne ou le noisetier. Il est
protégé en Ile-de-France.
Le Lucane cerf-volant Lucanus cervus a été observé
une peu partout en Forêt de Grosbois, mais à chaque
fois avec peu d’individus. Les larves sont
saproxylophages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de
bois mort. Elles se développent dans le système
racinaire des arbres. Essentiellement liées aux Chênes
(Quercus sp.) on peut aussi les rencontrer sur des
Châtaigniers, Cerisiers, Frêne, Peuplier, Aulne, Tilleul et
Saule. Le Lucane a une place importante dans les
écosystèmes forestiers de par son implication majeure
dans la décomposition de la partie hypogée des arbres
feuillus. Le maintien des arbres sénescents est
favorable à son maintien. Il est inscrit à l’Annexe II
directive Habitat.
Lucane cerf-volant ©V. Vignon
Uloma culinaris a été piégé en août 2012 (un individu). Cette espèce vit sous les écorces dans les
bois d’arbres morts. Il est déterminant ZNIEFF en Ile-de-France.
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Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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D’autres espèces déterminantes ZNIEFF en Ile-de-France ont également été citées par l’OPIE en 2003
sans précision sur leur localisation :
l’Onthophagus similis est une espèce coprophage qui souffre énormément des traitements
vétérinaires administrés aux ongulés domestiques ;
le Leistus spinibarbis est typiquement une espèce de landes sèches ;
le Scybalicus oblongiusculus est une espèce peu commune vivant en colonie et affectionnant
les terrains secs à tendance argileuse. On le rencontre dans les friches et les cultures. Sa
répartition en Ile-de-France semble se limiter à la partie sud de la région. D’anciennes
mentions signalent cette espèce du Val-de-Marne, mais les stations sont détruites depuis.
Enfin, d’autres espèces sans statut particulier ont aussi
été observées lors des différents inventaires, telles que
le Minotaure typhé Typhoeus typhoeus, le Lepture à
quatre tâches Leptura quadrifasciata, le Lepture
écussonnée Stictoleptura scutellata et la Cétoine
érugineuse Cetonischema aeruginosa (1 observation).
Minotaure typhé (hors site) ©V. Vignon
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Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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6
SYNTHÈSE DES ENJEUX
6.1 UNE BIODIVERSITÉ REMARQUABLES, MAIS UN MAUVAIS ÉTAT DE CONSERVATION DES HABITATS
Les tableaux ci-dessous présentent la synthèse des enjeux relatifs à la qualité des habitats, les
menaces, l’état de conservation et le degré de priorité de leur conservation. Le premier tableau,
extrait du Cahier des charges de cette étude, précise les paramètres relatifs à la nomenclature des
habitats, leur qualité et les menaces. Le second tableau dresse l’inventaire des paramètres pour les
habitats rencontrés dans la forêt régionale de Grosbois.
PARAMETRES
DESCRIPTION DU PARAMETRE
Appartenance phytosociologique selon le prodrome des végétations de
France (BARDAT et al., 2004) au rang minimum de l’alliance
Correspondance CORINE BIOTOPE
Comparaison avec la définition optimale de l’habitat décrite dans la
littérature grise. A défaut ce critère sera évalué à dire d’expert.
Présence plus ou moins significative de l’habitat dans le site. Surface et
répartition sur le site.
Notée par rapport à la rapidité de son évolution sur le site et à son
caractère régressif ou progressif ou fluctuant.
Préciser quels éléments naturels ou anthropiques (usages) jouent un rôle
important dans la dynamique de l‘habitat/espèce à court ou moyen terme.
Il peut s’agir de facteurs favorables ou défavorables.
CLASSIFICATION
TYPICITE/EXEMPLARITE
REPRESENTATIVITE
DYNAMIQUE
FACTEURS EVOLUTIFS
Habitats naturels
Lande humide atlantique septentrionale à
Erica tetralix
Code
Eunis
F4.11
Code
Code
Corine Natura
Biotope 2000
31.11
4010
Typicité
Représentativité
très faible
très
faible
boisement /
girobroyage
très défavorable sous ligne HT très mauvais
sans
exportation
Très élévée
faible
boisement /
girobroyage
très défavorable sous ligne HT
sans
exportation
mauvais
Très élévée
Dynamique
Facteur
évolutifs
Etat de
Priorité de
conservation conservation
Lande sèche à Callune et Bruyère Cendrée
F4.2
31.2
Lande à molinie
Lande à fougère aigle
Espèces des ourlets humides = Pelouse ourlet
Fossés humides
Dépressions humides exondées
Berges exondées
Mare
E3.5
E5.31
E3.511
C3.4
C3.513
C3.513
C1.24
37.3
31.861
37-311 6410-B
NC
22.3233 3130-3
22.3233 3130-3
22.431
faible
faible très défavorable boisement
faible
moyenne envahissante
à contenir
moyenne
faible
défavorable
boisement
moyenne moyenne
favorable
entretien
moyenne
faible
défavorable
boisement
moyenne moyenne
défavorable
assèchement
moyenne
faible
sans objet
fermeture
mauvais
mauvais
moyen
moyen
mauvais
mauvais
moyen
Très élévée
nulle
élevée
élevée
élevée
élevée
élevée
Pelouse et prairie acidiphile, ourlet sec
E1.7
35.1
moyenne
faible
défavorable
fauche
différenciée
moyen
élevée
Boisement humide
G1.1411 44.91
moyenne
faible
favorable
à laisser
vieillir
moyen
élevée
Fourré arbustif
F3.13
31.83
moyenne
faible
défavorable
broyage sous
ligne HT sans
exportation
moyen
moyenne
Chênaie à Chêne sessile
G1.81
41.51
moyenne
forte
favorable
à laisser
vieillir
mauvais
faible
Chênaie pédonculée à Molinie bleue
G1.84
41.54
bonne
faible
favorable
à laisser
vieillir
bon
faible
Chênaie-Charmaie
G1.A1
41.2
moyenne
forte
favorable
à laisser
vieillir
moyen
faible
4030
9190
faible
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La forêt régionale de Grosbois présente plus de 30 espèces déterminantes Znieff :
6 espèces végétales : Lobelia urens, Oenanthe lachenalii, Genista anglica, Erica tetralix,
Euphrasia nemorosa, Trifolium medium ;
25 Espèces animales (en tenant compte des seuils de populations en forêt régionale et de
leur statut reproducteurs selon les espèces) : Pipistrellus Khulii, Eptesicus serotinus, Martes
martes, Uloma culinaris, Aiolopus thalassinus, Chorthippus albomarginatus, Chorthippus
dorsatus, Grillus campestris, Metrioptera bicolor, Metriotera roeselii, Platycleis tessellata,
Ruspolia nitidula, Mantis religiosa, Apatura ilia, Apatura iris, Carterocephalus palaemon,
Heteropterus morpheus, Clossiana dia, Iphiclides podalirius, Melanargia galathea, Satyrium
pruni, Zygaena filipendula, Lestes barbarus, Sympecma fusca, Aeschna grandis.
Lors de la définition des zones Natura 2000 par le CSRPN d’Ile-de-France au cours des années 1990, le
massif forestier composé de la forêt Notre-Dame et de la forêt de Grosbois était évalué en quatrième
position après 1/Fontainebleau 2/Rambouillet 3/Sénart. Cet ordre de priorité n’est pas remis en
question aujourd’hui (Gérard Arnal, com. orale). Bien qu’il y ait d’autres mosaïques d’habitats de
qualité supérieure à celle de Grosbois comme la boucle de Moisson, la Bassée, les bruyères de Sainte
Assise…, la forêt régionale de Grosbois compte parmi les sites écologiques d’importance régionale
avec une responsabilité particulière pour les landes à bruyères humides et leur faune associée à
l’échelle du centre du Bassin parisien, notamment le Miroir et l’Hespérie échiquier présents dans
quatre massifs forestiers (Ermenonville, Notre-Dame – Grosbois, Rambouillet, Fontainebleau).
Il est essentiel de rappeler que la forêt régionale est une ancienne lande boisée en zone humide sur
plus de la moitié de sa superficie. C’était un agrosystème pâturé jusqu’au début du 20ème siècle.
L’appellation de forêt est liée à la dynamique relativement récente du boisement spontané et de
quelques plantations. Les enjeux sont clairement dans les habitats peu ou pas boisés et dans les
zones humides.
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6.2 L’HÉRITAGE DES LANDES
Les landes à bruyère en Forêt de Grosbois sont en régression depuis la deuxième moitié du XXème
siècle, avec une diminution de 85% de leur surface depuis 1949 au sein de la Forêt de Grosbois (de
85 ha à 14 ha, carte page suivante). Désormais, les landes relictuelles sont pour la plupart des landes
sèches et boisées, homogénéisées avec de la callune parfois mélangée à la Bruyère cendrée et de la
molinie.
Les landes à bruyère dépendent étroitement des activités humaines (coupe, incendie, pâturage…). Le
boisement spontané, quelques plantations de résineux réalisées au cours des années 1970-80 et la
création d’un réseau important de drainage ont conduit progressivement à la fermeture de ces
landes et à leur homogénéisation par assèchement et reboisement spontané. Le cas de la Forêt de
Grosbois est représentatif d’un phénomène à échelles nationale et européenne, qui résulte de
l’abandon des pratiques agro-sylvo-pastorales au cours du 20ème siècle, suivi de la recolonisation
forestière spontanée ou de plantations.
Les landes à bruyère sont des écosystèmes spécialisés, constituant des mosaïques d’habitats naturels
avec une richesse intrinsèque du point de vue faunistique et floristique, notamment en raison de
certaines espèces spécifiquement inféodées aux landes. La fragmentation et la diminution de ces
landes à bruyère contribuent désormais réduire les habitats nécessaires à ces espèces.
A ce titre, les landes à bruyère et notamment les landes humides sont désormais reconnues comme
« Habitats d’Intérêt Communautaire » d’après la Directive Européenne sur les habitats n° 92/43. En
effet, l’intérêt botanique d’une lande humide est d’abriter une flore spécialisée, c’est-à-dire adaptée
à des conditions écologiques particulières. Ces formations ouvertes couvraient autrefois de vastes
surfaces et leur exploitation extensive permettait à une faune spécifique des milieux ouverts d’y
trouver l’espace vital nécessaire (nidification, période hivernale, migration).
Les aménagements réalisés au cours de années 1970-80 ont considérablement contribué à faire
régresser les landes :
les plantations d’arbres empêchent la lumière de parvenir jusqu'au sol et ce manque de
lumière a fait disparaître définitivement les bruyères à certains endroits ;
l’enrésinement à banalisé les sites plantés contribuant à miter le réseau de landes ;
les chemins forestiers et les fossés de drainage ont été aménagés sur l’ensemble de la Forêt
de Grosbois. La mise en place d’un important réseau de drainage permettait d’améliorer ces
sols constamment humides et permettre ainsi l’exploitation des boisements. Ce réseau de
drainage constitue une cause d’assèchement des landes humides dans la forêt de Grosbois
où il ne reste plus qu’une petite tache de landes à Bruyère à quatre-angles.
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6.3 LES ESPÈCES DE MILIEUX OUVERTS À FORTE AMPLITUDE THERMIQUE
L’étendue des milieux ouverts à une forte
influence sur le microclimat. Les écarts
thermiques sont accentués contribuant à
maintenir une ambiance froide. La régression
des espaces peu ou pas boisés dont les landes
s’accompagne d’une perte des points froids
qui dépendent de place en place des espaces
ouverts et de l’humidité superficielle.
Les zones à fort refroidissement nocturne
subsistent au niveau de la pelouse du Progrès
et sous la ligne à haute tension.
6.3.1
Formation de brouillard avec le refroidissement de la Pelouse
du progrès en fin de journée le 24 octobre 2010 ©V. Vignon
La Vipère péliade
La Vipère péliade Vipera berus est une espèce nord-eurasiatique. En France, la Vipère péliade est
présente dans la moitié nord du pays ainsi qu’en altitude dans le massif Central et le massif jurassien.
Elle recherche des habitats humides et se maintien préférentiellement dans les zone froide : lande à
bruyères, tourbière, prairie maigre et bordures de fourrés. L’espèce a subi une régression importante
de ses populations depuis la seconde moitié du XIXème siècle avec la disparition de ces habitats. Dans
l’ouest de la France, la Vipère aspic la concurrence en étant favorisée par le réchauffement
climatique. La Vipère péliade est présente dans l’Arc Boisé : forêt de Sénart, Grosbois, Notre-Dame.
En Forêt de Grosbois, plusieurs noyaux de population sont bien installés avec des reproductions
avérées. Pourtant, plusieurs menaces contribuent à réduire ses effectifs :
la fragmentation de son habitat et par conséquent le cumul de la perte de surface et de la
perte de fonctionnalité. Or, la taille du domaine vital d’une Vipère péliade varie de 1 ha à 7,5
ha (cf. Romain SORDELLO, MNHN-SPN) ;
la gestion des habitats de lande par broyage systématique sous la ligne haute-tension. Une
mortalité des vipères broyée a été constatée en forêt Notre-Dame (cf. Maxime PISSIER, com.
orale). Les seules vipères observées sous la ligne sont des jeunes individus en dispersion.
Nous n’y avons jamais trouvé d’adultes.
Au final, la régression numérique de Vipères péliade en Forêt de Grosbois est certainement
supérieure à la perte de superficie de leur habitat, soit une régression de plus de 90% en 60 ans.
6.3.2
Le Sténobothre nain
Le Sténobothre nain Stenobothrus stigmaticus est une espèce
des habitats steppiques, pelouses rase, pâturage extensif ou
les écarts thermiques sont importants. L’espèce se maintient
en montagne et à très fortement régressé en plaine où il ne
reste que très peu de stations (moins de 5 en Ile-de France).
La population de la forêt de Grosbois est concentrée sur
quelques taches de landes rases sous la ligne à haute
tension.
Une zone restreinte de lande rase sous la ligne,
habitat du Sténobothre nain ©V. Vignon
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6.3.3
La Decticelle des alpages et le Dectique des brandes
Decticelle des alpages (hors site)
©V.Vignon
La Decticelle des alpages Metrioptera saussuriana était
citée en forêt Notre-Dame au début du 20ème siècle, mais
elle n’a plus été observée depuis. C’est une espèce
ombrophile que l’on retrouve habituellement en altitude
dans les prairies méso-hygrophiles, les landes humides à
bruyère, les pâturages et les plateaux herbeux. Sa
présence en forêt Notre-Dame indiquait un milieu
particulièrement humide et froid. Ces deux
caractéristiques ont été perdues dans le massif forestier
Notre-Dame notamment en raison de la perte de
superficie des landes très humides, du reboisement
spontané et des plantations successives. Elle était très
probablement aussi présente à Grosbois et dans
l’ensemble de l’Arc Boisé.
Une autre espèce avait disparue probablement avant, le Dectique des brandes Gampsocleis glabra
encore plus exigeante sur l’étendue des landes à bruyère d’un seul tenant.
6.4 D’AUTRES ESPÈCES DISPARUES OU MENACÉES
6.4.1
Le Criquet des jachères
Le Criquet des jachères avait été cité en 2005 lors des inventaires de la ZNIEFF de type 1 « La Lande
du Moulin » n°110020424 dans la Forêt de Grosbois (Vincent Nicolas). La Lande du Moulin est une
enclave ouverte de 6,04 ha autrefois plus étendue, notamment vers l’ouest. Le maintien de cette
lande à bruyère cendrée et callune a permis un temps la survie d’une population du Criquet des
jachères et d’un cortège entomologique typique des landes.
Le Criquet des jachères est une espèce eurosibérienne qui évolue dans des milieux secs à végétation
clairsemée : pelouses sèches, prairie et pâturage plus humides de régions très sèches et chaudes,
lisières forestières.
La lande du Moulin a fait en partie l’objet d’une plantation de résineux il y a une trentaine d’années.
La lande à bruyère a donc été réduite et le Criquet des jachères n’a pas été revu en forêt de Grosbois.
6.4.2
Le Lézard des souches
Le Lézard des souches occupe la partie centrale et nordest de la France. On le retrouve dans les milieux ouverts :
landes à callune, lande à genêt, surfaces forestières
ouvertes, lisières, bordures de chemin. En France, le
déclin du Lézard des souches est corrélé à la disparition
des landes et à l’isolement des populations. En Forêt de
Grosbois, l’espèce avait été observée au début des
années 1980 (S. Voisin, com. orale) et une dernière
mention date du milieu des années 1990 (M. de Laygue,
com. orale) sous la ligne haute tension au niveau du
centre aéré.
Lézard des souches (hors site)
©V. Vignon – O.G.E.
La régression des landes et plus particulièrement la
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banalisation de leur flore et de leur faune associée a pu entrainer une régression des proies dont les
lézards se nourrissaient. La disparition des lapins au cours des années 1990 a pu contribuer à la
banalisation des landes dans la mesure où cette espèce herbivore pouvait participer à la
diversification de la lande.
6.4.3
Le Lézard des murailles
Le Lézard des murailles est une espèce ubiquiste, qui fréquente des milieux aussi bien naturels
qu’anthropiques. Il apprécie les jardins, les murs fissurés, les murs de pierres, les tas de bois, etc. En
milieu naturel, on le rencontre dans les haies, les talus, les zones en friches, les lisières de forêts, etc.
La thermorégulation commence dès le mois de février pour la reproduction qui a lieu dès avril.
Comme le Lézard des souches, le Lézard des murailles est insectivore.
En Forêt de Grosbois, la population de Lézard des murailles se maintien sur le mur historique qui
longe la limite nord du site. Ce mur présente de nombreuses anfractuosités dans lesquelles le Lézard
des murailles peut hiverner, effectuer sa thermorégulation, s’abriter en cas de danger en étant peu
accessible aux chats. Actuellement, ce mur classé, fait l’objet d’une réfection complète avec
jointoiement des pierres. Cette restauration qui est faite à environ 50% en août 2013 pourrait
entraîner à terme la perte de cette espèce dans le site. Par ailleurs, les densités sont très faibles à
cause d’une intense prédation par les chats domestiques des riverains.
Le mur avant sa restauration, le seul habitat favorable au Lézard des murailles en forêt de Grosbois ©V. Vignon
A gauche, la restauration du mur d’enceinte ne laisse plus de cavités favorables au lézard qui a disparu des sections
réaménagées (ici deux pratiques de restauration réalisent des jointoiements plus ou moins étendu sur les pierres,
mais aucune cavité ne subsiste). A droite, le chat représente la principale menace par prédation. ©V. Vignon
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6.5 LE FONCTIONNEMENT HYDROGRAPHIQUE
Les landes humides à bruyère dépendent étroitement des apports hydriques, que ce soit d’un point
de vue qualitatif ou quantitatif. Elles se développent sur des sols acides où la disponibilité en
nutriments est faible. La nappe peut être permanente ou temporaire, notamment avec des
fluctuations saisonnières et la présence de touradons de molinie signe les parties les plus humides.
La même mare le 29 octobre 2011 et le 8 janvier 2012
©V. Vignon – O.G.E.
Par contre, l’extension de la
molinie au détriment de la lande
humide
est
souvent
une
conséquence du rabattement de la
nappe. Or, ces landes sont
aujourd’hui menacées par un
important réseau de drainage mis
en place en Forêt de Grosbois il y a
une trentaine d’années et sont
colonisées par des espèces
pionnières
et
pré-forestières,
significatives de l’assèchement de
ces landes. On constate en effet
une
régression
importante
d’espèces hygrophiles, notamment
la Bruyère à quatre-angles et une
colonisation des landes par des
espèces pré-forestières ou des
espèces pionnières, qui participent
à
banaliser
ces
habitats.
Aujourd’hui, la lande humide à
Bruyère à quatre-angle ne subsiste
plus que sous la ligne à haute
tension
dans
une
microdépression.
Notons la présence d’une Tortue serpentine qui exploitait deux mares connectées par un fossé en
parcelles 18 et 21. Cette espèce exotique est carnivore tout au long de son cycle de vie. Cet individu a
été éliminé en octobre 2013.
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6.6 LES ARBRES MÂTURES
La Forêt de Grosbois présente des peuplements forestiers mâtures avec des arbres sénescents et à
cavités, certains sont morts sur pied. La préservation de ces arbres est déterminante pour la
conservation des faunes et de la fonge associée.
Pour des raisons de sécurité un certain nombre de ces arbres ont été élagués et abattus, notamment
le long des chemins.
Un enjeu consiste à limiter au strict minimum ces pertes d’arbres dans la forêt régionale qui
constitue un espace limité. Le nombre d’arbres mâture n’y est pas très important, en particulier pour
conserver un réseau suffisant de micro-habitats propices aux espèces saproxylophages. Ces espèces
dépendent de manière plus ou moins exigeantes à la continuité de ces micro-habitats dans l’espace
et dans le temps. C’est le cas de la plupart des espèces de coléoptères saproxyliques, notamment
d’espèces protégées en Ile-de-France et présente à Grosbois comme l’Aegosome scabricorne, la
Cétoine marbrée ou le Synuque des bois. C’est aussi le cas du Lucane cerf-volant, inscrit à l’annexe II
de la Directive Européenne Habitat. Les arbres peuvent être élagués pour éviter les abattages.
Le volume de bois mort au sol est une donnée essentielle. Il y en a très peu en forêt de Grosbois. Les
arbres tombant au sol à la suite de chablis doivent être laissé sur place, notamment au cœur des
parcelles.
Certains habitats sont particulièrement rares comme par exemple les dendrothèmes dont quelques
cas ont été observés en parcelle 8. Ce sont des habitats aquatiques au creux des arbres qui
comportent une faune spécifique.
Dendrothème : milieux aquatique dans une cavité d’arbre (ici un châtaignier). Parcelle 8, le 10 mars 2012. ©V. Vignon
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6.7 FONCTIONNALITÉ ÉCOLOGIQUE DE LA FORÊT RÉGIONALE DE GROSBOIS
La notion de fonctionnalité peut être abordée à diverses échelles en fonction des espèces et des
habitats à enjeu du site. Les landes et leurs habitats associés de pelouses constituent l’enjeu
écologique majeur du site.
Nous avons vu que la perte de superficie a été de 85 % en une soixantaine d’années. En forêt NotreDame, cette régression a été supérieure de l’ordre de 95% sur la même période (O.G.E., .2012). Des
reliques de landes subsistent en forêt domaniale de la Grange dans laquelle nous n’avons pas de
données sur la faune qui reste dans ces habitats précaires.
En terme de continuité des landes, la fonctionnalité peut être exprimée en s’appuyant sur des
insectes volants comme le Miroir Heteropterus morpheus et l’Hespérie échiquier Carterocephalus
palaemon. Des populations de ces deux espèces sont présentent en forêt régionale de Grosbois et en
forêt domaniale de Notre-Dame. Il est très vraisemblable que la continuité soit encore assurée
notamment grâce à l’ouverture de la forêt le long de la ligne à haute tension, même si les habitats de
landes ont été presque totalement éliminés par la gestion sous cette ligne en particulier en forêt
Notre-Dame. Cette régression des landes, sous la ligne, a été très spectaculaire en forêt Notre Dame
où il n’en reste plus du tout alors que la lande couvrait la majorité de la superficie de son emprise à la
traversée de ce massif il y a trente ans (S. Voisin, étude des landes de la forêt Notre-Dame en1983). Il
reste des zones à Molinie bleue Molinia caerulea le long de la ligne, plante hôte de ces deux
papillons. Les observations les plus proches concernant le Miroir de la forêt régionale de Grosbois à
la forêt domaniale de Notre-Dame sont distantes de 2,5 km.
A l’intérieur de la forêt régionale de Grosbois, il semble que presque toutes les petites taches de
landes ou de moliniaies soient occupées par ces deux papillons. Cela montre une bonne capacité de
dispersion de ces espèces volantes dans le réseau de landes pourtant fortement boisé ou bien pour
certaines clairières isolées (par exemple en parcelle 29), la subsistance de populations relictuelles de
ces deux espèces.
Concernant les reptiles qui constituent un enjeu particulier pour les espèces terrestres des landes, il
semble que la continuité écologique entre Grosbois et Notre-Dame soit perdue. Il est très peu
vraisemblable qu’il subsiste encore des échanges entre les populations de vipères péliades de ces
deux forêts. Nous rappelons que nous n’avons pas retrouvé les lézards des landes en forêt régionale :
le lézard vivipare présent dans les landes de Notre-Dame est éteint à Grosbois et le lézard des
souches disparu de Grosbois n’est pas (ou plus) connu à Notre-Dame (espèces présente à Sénart).
Le réseau des habitats ouverts dont les landes, est largement interconnecté par les allées et leurs
bordures prairiales, de molinie ou de landes en fonction des habitats traversés. Les orthoptères
marcheurs (grillon champêtre) ou volant (Conocéphale gracieux) et les papillons (Demi-deuil)
illustrent cette fonctionnalité assurée par les lisières des allées ensoleillées.
La fonctionnalité pour les espèces forestières est largement assurée que ce soit pour les espèces
volantes (les pics, pigeon colombin, bouvreuil…) ou terrestres (ongulés, carnivores, amphibiens). Il
est important de souligner l’extrémité du mur historique effondré dans son extrémité est qui permet
les échanges pour la faune terrestres entre la forêt régionale de Grosbois et la forêt domaniale de
Notre-Dame. Rappelons que la partie privée de la forêt de Grosbois est entourée d’un mur entretenu
qui ne peut être franchit que par la martre et les espèces volantes. A l’ouest, la RN19 sépare
totalement la forêt régionale de Grosbois de la forêt domaniale de la Grange d’où l’importance de
prévoir un passage pour la faune pour rétablir la continuité écologique de la faune terrestre.
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7
PROGRAMME D’ACTION POUR LA RESTAURATION DES MILIEUX NATURELS
Le programme d’action est organisé en fonction de la synthèse des enjeux qui a précisé le degré de
priorité de conservation des habitats naturels et de leurs espèces à enjeux associées. Nous rappelons
qu’il s’agit en priorité des habitats peu ou pas boisés de landes notamment en zone humide. La forêt
régionale de Grosbois a été une lande peu boisée et une zone humide sur plus de la moitié de sa
superficie et c’est cette histoire qui détermine le patrimoine naturel encore présent aujourd’hui.
7.1 RESTAURATION DES LANDES À BRUYÈRES
7.1.1
Un grand intérêt paysager et écologique
La gestion d’une lande doit aboutir à sa réouverture et à la création d’une mosaïque d’habitats avec
une diversité des types de lande à forte valeur paysagère et écologique, c’est-à-dire du milieu
pionnier au stade sénescent. En effet, chaque stade présente des caractéristiques fonctionnelles. Les
stades jeunes de lande ouverte sont intéressants pour plusieurs raisons :
ils abritent le plus de diversité en espèces végétales ;
ils sont favorables aux cortèges d’orthoptères ;
ils présentent un équilibre entre bruyère et molinie ;
Quand la lande dépasse le stade de maturité, son vieillissement est accompagné par la colonisation
d’espèces pré-forestières ou forestières, qui conduisent invariablement à la fermeture du milieu. Ces
stades sénescents ouverts ont aussi leur intérêt, puisqu’ils abritent encore un grand nombre
d’espèces, notamment des reptiles.
7.1.2
Une urgence : la lande sous la ligne à haute tension
En 2007, une étude a été faite sur la végétation présente sous la ligne haute-tension en Forêt de
Grosbois. Cette partie du site est une emprise RTE, unique gestionnaire des infrastructures de
transport d’électricité à haute tension.. Cette étude soulignait déjà l’enjeu majeur de préservation
des landes dont il ne reste qu’une station de Bruyère à quatre-angle, un pied de Genêt des anglais et
une petite population de Sténobothre nain, un orthoptère très rare. Depuis, aucune action n’a été
mise en place.
er
Broyat sous la ligne haute-tension le 6 avril 2012 et le dernier pied de Genêt des anglais le 1 octobre 2011 ©V. Vignon
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62/100
Les produits de coupes laissés au sol se décomposent et enrichissent progressivement le milieu avec
une accumulation de matière organique. Le milieu se banalise avec le développement d’espèces
nitrophiles.
Le girobroyage est destructeur pour les milieux prairiaux et peu d’espèces végétales bisannuelles et
vivaces peuvent résister au broyage. Un broyage répété conduit à une strate herbacée appauvrie et
dominée par les graminées annuelles. De même, le broyeur élimine bon nombre d'animaux vivants
au ras du sol (insectes, escargots, reptiles…).
La fauche à l’aide d’une barre de coupe doit donc être préférée. Avec une barre de coupe, les
insectes notamment les orthoptères et la petite faune ne sont plus broyés, ils peuvent trouver refuge
au ras du sol vers d’autres habitats. L'exportation des produits de coupes permettrait de limiter la
régression de la lande et pourrait peu à peu améliorer la situation en appauvrissant progressivement
le sol.
Les produits de coupe peuvent être laissés sur place quelques jours (3 à 4 jours) pour sécher et
perdre une grande partie de leur poids par évapotranspiration. Le poids à transporter sera donc
moindre. L’absence de ramassage immédiat va aussi permettre à la faune de se déplacer vers un
autre habitat.
7.1.3
Réouverture des landes partiellement boisées
La dynamique naturelle et spontanée d’une lande est d’évoluer vers un milieu pré-forestier puis
forestier. Pour une restauration efficace des landes, il est donc indispensable de prévoir un
déboisement sélectif des parcelles afin de remettre en lumière les bruyères et réactiver ainsi leur
germination. Au fur et à mesure que la lande évolue, les bruyères de type Ericacées les moins
compétitives laissent la place à la Callune. Ainsi, dans la phase de sénescence d’une lande, la Callune
est largement dominante empêchant d’autres espèces de se développer.
Chêne mâture s’étant développé dans la lande (forme de chêne pommier), celle-ci s’étant ensuite boisée, notamment
les bouleaux.
Une
urgente dans ce type de milieux à forte valeur paysagère et écologique.
O.G.E.par
- AEV
– n°12062,
28réouverture
novembreest
2013
63/100
Parcelle 26 le long de la ligne à haute tension, le 22 mars 2012. ©V. Vignon
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Concernant la colonisation par la fougère aigle qui empêche la germination des graines de bruyères
stockées dans les sols, l’enjeu consiste à en casser les frondes au moment où la réserve de
nutriments dans les rhizomes est au plus bas, c’est-à-dire de mi-juin à fin-juillet (Gimingham 1992,
Sutherland et Hill 1995). L’inconvénient de cette action mécanique est qu’elle se produit pendant la
période de nidification de nombreuses espèces.
Dans le cas où la fougère aigle gagne du terrain sur la lande, un étrepage ponctuel est nécessaire afin
de créer un barrage physique entre la lande et l’ourlet de fougère aigle. Cela permet d’empêcher les
rhizomes de fougère aigle de gagner du terrain. L’étrepage consiste à enlever mécaniquement les
horizons organiques (couches supérieures) d’un sol pour le rajeunir. Ainsi appauvri et déstabilisé, le
sol favorise le développement de nouvelles espèces pionnières et la biodiversité associée. L’étrepage
est notamment utilisé pour maintenir, restaurer ou créer de nouveaux écosystèmes typiques des
milieux pauvres en nutriments, tels que des landes. Mais il ne doit pas être appliqué sur de grandes
surfaces car il élimine la pédofaune. Il ne doit pas être trop profond non plus, sous risque de modifier
l’écoulement des eaux dans les sols.
Les bouleaux, châtaigniers devront être coupé en laissant quelques sujets, notamment des chênes
pour le renouvellement des chênes pommiers. L’opération pourrait être couplée à une vente de bois
de paquette comme cela a été réalisé en forêt Notre-Dame permettant une opération blanche sur le
plan financier.
7.1.4
Mise en place d’un pâturage extensif
Les actions mécaniques permettent de réactiver la lande en fonction de son stade évolutif et de son
taux de colonisation par des espèces pré-forestières. Elles sont nécessaires et permettent ensuite
d’envisager la mise en place d’un pâturage extensif. Ces actions conjointes étaient courantes dans les
modèles traditionnels pastoraux. Il en résultait des mosaïques d’habitats, avec une diversité
spécifique et un rajeunissement des landes.
La fauche a un effet homogène sur une lande là où le pâturage extensif créé un milieu hétérogène,
avec des zones pâturées et des zones de refus et une structuration verticale des bruyères. Cette
mosaïque au sein d’un même habitat permet notamment l’existence de micro-habitats pour
l’entomofaune, les reptiles, les oiseaux, etc. Le pâturage est le mode de gestion le plus adapté à
l’écologie des landes et celui qui donne potentiellement les meilleurs résultats pour maintenir cet
habitat de transition dans les successions forestières, habitat qui trouve son origine dans une longue
coévolution des plantes et des herbivores.
Bœufs Highland Cattle dans la lande à bruyère en Forêt Notre-Dame (94). Fort intérêt écologique et paysager.
Les bœufs consomment les bourgeons de bouleau le 10 janvier 2009 ©V. Vignon
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Les principaux animaux utilisés dans le pâturage sont les bovins, les équins, les ovins et les caprins. Ils
peuvent être utilisés en pâturage mixte puisque leurs actions sur le milieu sont complémentaires.
Aussi, pour gérer un milieu naturel d’une superficie suffisante, deux voire trois espèces peuvent être
associées. La mosaïque d’habitats générée par un peuplement d’herbivores est plus diversifiée et les
potentialités écologiques sont plus élevées.
L’objectif souhaité en forêt de Grosbois vise à la conservation de la lande humide en ralentissant leur
vieillissement, en maintenant les bruyères et en créant une mosaïque d’habitats propices à une
diversité floristique et faunistique.
Les effets du pâturage extensif sur les milieux naturels sont multiples, parmi lesquels on peut citer le
prélèvement de la biomasse (broutage et défoliation), le piétinement (impact mécanique des pattes
sur les plantes et sur le sol) et la fertilisation (apport d’excréments et d’urine). Ces actions
hétérogènes des herbivores sur le milieu sont à l’origine d’une diversité spécifique et fonctionnelle,
mais aussi d’une diversité de la structure de la végétation de la lande :
le pâturage contribue à déplacer le curseur de la compétition inter-spécifique des espèces les
plus appétantes vers celles moins compétitives. Or, la compétition entre plantes est l’un des
principaux facteurs de structuration des communautés végétales. Lorsque les ressources
sont limitées, l’aptitude à la compétition d’une plante influence sa croissance, sa survie, sa
reproduction et son abondance dans la communauté ;
le pâturage extrait une partie de la biomasse et empêche l'accumulation de litière. D’une
part, les sols oligotrophes sont maintenus, d’autre part le sol est exposé à la lumière et au
soleil. Dans le cas d’une lande, en broutant la Molinie et en piétinant les fougères et les
branches des jeunes arbres, les animaux font sortir des graines de bruyère en dormance dans
le sol depuis des années. La germination devient possible ;
la présence d’animaux vivants est à l’origine de tout un cycle écologique : engrais naturels,
les bouses augmentent la fertilité des sols et attirent les insectes coprophages et les vers, qui
eux-mêmes attirent des oiseaux et des chiroptères. Le pâturage participe aussi à recréer une
mosaïque d’habitat. Or, la faune invertébrée réagit souvent davantage aux modifications de
la structure de végétation plutôt qu’à sa diversité. Il est donc important de prendre en
compte les différentes hauteurs de végétation, qui offrent des conditions d’ensoleillement et
de température différentes. Cette mosaïque d’habitat (lande rase, lande buissonnante, effet
de lisière forestière) permet à la diversité végétale de s’exprimer, ce qui est particulièrement
favorable au cycle reproducteur de certaines espèces ;
par son action mécanique sur la végétation, le pâturage empêche que la forêt se régénère et
casse les jeunes pousses ligneuses. Ces jeunes pousses appétantes sont aussi consommées et
la vigueur des rejets diminue après plusieurs années de pâturage extensif. Dans le cas d’un
stade arbustif avancé, les animaux viennent se frotter contre les troncs d’arbres ou
consomment une partie de leur écorce. Des cavités sont créées, habitats de champignons et
d’insectes, notamment les espèces saproxyliques ;
la circulation des animaux dans des zones de pâturage contribue à la dissémination des
graines en s’accrochant aux pattes ou à la fourrure et permet un brassage génétique. Cette
dissémination s’appelle « l’exozoochorie ».
Tant qu’il s’agit d’un pâturage extensif, les perturbations sont variées sur le milieu (dans l’espace et
dans le temps) et les plantes répondent en conséquence, selon leurs stratégies d’acquisition des
ressources ou leurs modes de régénération. Au final, la diversité spécifique est augmentée, les cycles
biogéochimiques sont relancés, le fonctionnement global de l’écosystème est réactivé et le
vieillissement de la lande est ralenti.
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La surface minimale pour instaurer du pâturage est de 4 ha. Pour assurer un bon entretien (maintien
des surfaces en herbe, élimination des ligneux, etc.), un pâturage permanent, c’est-à-dire toute
l’année, doit être retenu.
La charge de pâturage varie en fonction de la nature des milieux et de la surface à pâturer. Sur des
landes peu productives et partiellement boisées, la charge serait de l’ordre de 0,25 UGB à l’hectare
(soit un bœuf pour 4 hectares). Ceci permet d’éviter tout phénomène de surpâturage (piétinement
excessif) qui détruirait le tapis végétal en favorisant les plantes banales (nitrophiles).
Le choix d’une race rustique se justifie pour plusieurs raisons :
leur patrimoine génétique est moins limité que celui d’animaux sélectionnés. Les races
rustiques sont donc plus susceptibles de s’adapter à des conditions de vie difficiles ;
elles nécessitent peu de soin vétérinaire, sont adaptées aux hivers rigoureux et à un mode de
vie en plein air toute l’année ;
elles sont généralement moins exigeantes sur le point de vue du fourrage et s’accommodent
bien de sites jugés impropres à l’élevage. Seul un affouragement hivernal peut s’avérer
nécessaire ;
les races rustiques légères permettent de valoriser des prairies non mécanisables parce que
trop humides.
Une faisabilité du pâturage pourrait être réalisée dans les parcelles 24 et 26 en associant la ligne à
haute tension. Cet ensemble représente une superficie de 16 ha pouvant accueillir 4 bœufs ou tout
équivalent avec d’autres races en fonction de leur taille.
7.2 RESTAURATION DES ZONES HUMIDES
7.2.1
Fermeture de certains fossés
Une étape indispensable et préalable à toute tentative de restauration des landes humides en Forêt
de Grosbois consiste à refermer les fossés qui avaient été creusés pour le drainage des sols
hydromorphes (cf. carte page 80). Cette action est susceptible de favoriser les espèces de zones
humides, notamment la Bruyère à quatre-angles tout en défavorisant la fougère aigle qui ne
supporte pas l’excès d’eau dans les sols. Il est nécessaire de définir un programme de rehaussement
du niveau de l’eau à un niveau acceptable pour l’ensemble des usages de la Forêt de Grosbois par la
création de seuils à hauteur ajustable. Nous avons repéré les secteurs où la nappe affleure en
période humide pour proposer des seuils dans les parcelles 2, 18/21, 20/29, 23. Un complément
d’étude hydraulique est donc à prévoir.
7.2.2
Etrépage ponctuels de la lande humide
L’opération consiste à retirer la végétation et la couche superficielle de sol sur une profondeur de 5 à
10 cm. Cette mise à nus provoque un nouveau démarrage d’une végétation pionnière à partir du
potentiel grainier du sol dans la mesure ou l’étrépage n’a pas été trop profond. L’idéal est de
pratiquer un raclage en faisant varier la profondeur au fur et à mesure de l’opération. L’écologue
peut ajuster l’action de la pelle en observant les horizons du sol.
Un certain nombre d’espèces végétales ne s’expriment plus sous la concurrence de la molinie et de la
callune qui a tendance à exclure les autres espèces végétales.
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Nous pouvons espérer le retour d’espèce emblématique comme la Bruyère à quatre-angles et
éventuellement la Gentiane pneumonanthe dont il subsiste quelques pieds dans les forêts qui
encadrent Grosbois : la Grange et Notre-Dame.
Cette action mécanique peut être réalisée pour tester le potentiel grainier. Elle peut également
intervenir en amont d’une mise en pâturage.
L’étrépage pourrait être réalisé dans les landes à molinie humides. Les placettes étrépées qui
pourraient faire 10mX15m peuvent être envisagées dans les zones à nappe superficielles qui sont
indiquées sur la carte de la page 80 dans les parcelles 23, 24, 29, 34 (à l’extrémité est de la ligne à
haute tension en évitant de toucher la dernière station de Bruyère à quatre angles).
Cette opération devra être faite avant l’action de remontée de la nappe d’eau (proposée dans trois
des parcelles possibles pour l’étrépage les parcelles 23, 24 et 29) et en tout cas en période sèche
pour limiter les impacts d’un engin sur le sol. Le cheminement le plus court sera à rechercher pour
limiter l’impact de la trace de la pelle mécanique si ce type d’engin est retenu pour cette action.
Etrépage dans une lande à molinie en bordure d’un étang de Sologne (Autoroute A71 pour Cofiroute, le 17 janvier 2011).
La molinie couvrait tout l’espace éliminant toute diversité végétale. Dès la première saison de végétation qui a suivie,
deux plantes carnivores se sont développées : la Droséra intermédiaire Drosera intermedia, la Grassette du Portugal
Pinguicula lusitanica, ainsi qu’une autre plante rare le Mouron délicat Anagallis tenella. ©V. Vignon – OG.E.
7.2.3
Création d’une mare
Une population de Triton crêté est présente en parcelle 31 dans un boisement humide qui comprend
notamment beaucoup de troncs de peupliers morts au sol constituant autant d’habitats terrestres
possibles. Ces animaux se reproduisent dans le fossé en eau qui longe cette parcelle le long de l’allée
de Wagram. Ce fossé est connecté au réseau qui alimente la mare de la parcelle 30, mais
heureusement il y a un petit seuil qui empêche les poissons de remonter dans ce fossé temporaire.
Son assèchement chaque année élimine tous poissons qui auraient profité d’une remontée du niveau
de l’eau toujours possible en cas d’important épisode pluvieux.
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Pour augmenter les possibilités de ponte du Triton crêté, il serait souhaitable de créer une mare en
sur-creusant le fossé situé de l’autre côté de l’allée de Wagram le long de la parcelle 30 (cf. carte
page 80). Lorsque la mare de la parcelle 30 aura été nettoyée de ses poissons, les tritons pourront
aussi y retrouver un habitat favorable à leur cycle complet.
A gauche, le fossé ou se reproduit le Triton crêté (le 25/04/2011), coté nord-est de l’allée de Wagram et à droite, le site
possible pour creuser une mare dans le fossé en vis-à-vis du coté sud-ouest de cette allée (le 29/09/2012).
©V. Vignon – OG.E.
7.2.4
Curage et reprofilage des mares parcelles 14 et 18
Les mares des parcelles 14 et 18 nécessitent un entretien.
Le fonctionnement écologique d’une mare la conduit progressivement à un atterrissement et un
comblement. Le battement de la nappe se traduit par un assèchement temporaire qui contribue au
développement des plantes aquatiques. La lame d’eau diminue d’autant. Lorsque les berges de la
mare sont boisées, l’apport de feuilles et de branches mortes contribuent à l’envasement et à
l’eutrophisation par l’apport de matière organique.
Sans entretien, une mare se comble après quelques dizaines d’années. Un curage s’avère nécessaire
pour contrôler les dépôts de sédiments, particulièrement en ce qui concerne les mares en contexte
boisé. Ce curage entraine un bouleversement pour les espèces animales et végétales qui sont
présentent dans le bassin. Un curage par moitié et étalé sur plusieurs années permet de conserver
une partie de la végétation et de la faune existantes. L’espace qui ne sera pas curé servira d’habitat
refuge pour les espèces présentes dans la mare ou le plan d’eau. Les animaux et les plantes restantes
participeront ensuite à recoloniser la moitié non curée.
Avec cette méthode, on obtient un curage complet des mares concernées tous les dix ans. Le temps
de curage des mares peut différer selon les bassins. Le choix d’un curage tous les dix ans n’est pas
fixe et doit être adapté selon l’évolution du site.
Une pelle mécanique à pneus basse-pression, un godet de 80 cm à 100 cm avec une lame droite,
ainsi qu’une benne seront nécessaires. Le cheminement sera défini à l’avance afin d’emprunter le
même chemin et ainsi minimiser l’impact d’un engin lourd sur les sols et la végétation.
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Année n et
n+10
Année n+5
Il s’agit de creuser dans la vase sur une profondeur allant de 50 à 70 cm. La vase riche en azote devra
être exportée directement dans une benne et sans avoir été déposée au sol. Les travaux devront se
faire en hiver, d’octobre à décembre, en dehors des périodes de reproduction des amphibiens et de
la sortie des jeunes.
Par ailleurs les rives sont relativement abruptes et ne permettent pas l’installation d’une faune
diversifiée, au contraire des berges en pente douce, qui entrainent des variations des conditions de
milieu (profondeur, ensoleillement, température) favorables à une diversité biologiques, notamment
par l’installation d’hélophytes et d’hydrophytes. Un aménagement des berges en pente douce
permettrait aux espèces végétales de se positionner sur la berge selon leurs exigences, créant une
diversité d’habitats.
Etat actuel des berges
Berge avec une pente forte :
faible diversité de la végétation
© PNR caps et marais d’Opale
Basculement des berges dans l’eau pour obtenir des pentes douces
© PNR caps et marais d’Opale
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Berge avec une pente douce de
10 à 30% : diversité importante
de la végétation
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Une pelle mécanique à pneus basse-pression, un godet de 80 cm à 100 cm avec une lame droite,
ainsi qu’une benne seront nécessaires. Le cheminement sera défini à l’avance afin d’emprunter le
même chemin et ainsi minimiser l’impact d’un engin lourd sur les sols et la végétation.
Sur les berges côté sud de la mare, on veillera à avoir une pente douce de la berge autour de 20% qui
se prolonge sous l’eau pour favoriser l’implantation de la flore aquatique. Sur les berges du côté nord
de la mare, une pente moins douce aux alentours de 50% sera suffisante.
Les travaux devront se faire en dehors des périodes de reproduction des amphibiens et de la sortie
des jeunes, c’est-à-dire d’octobre à décembre.
7.2.5
Elimination des poissons et des tortues exotiques dans les mares
Mare empoissonnée à proximité d’un fossé à tritons
©V. Vignon – OG.E.
Il apparaît nécessaire d’éliminer les
poissons qui ont été introduits à des fins
piscicoles dans les mares des parcelles
18 et 30. Ces poissons se nourrissent
des têtards de tritons. De même, les
tortues exotiques carnivores comme la
Tortue serpentine et le Tortue de
Floride doivent être éliminées. Trois
mares sont concernées dans les
parcelles 18, 21 et 30. Ces éliminations
devront être faite en août-septembre au
moment où il y a moins d’eau et après
la période de reproduction des espèces
aquatiques.
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7.3 GESTION DES ARBRES
7.3.1
Conservation des arbres mâtures, sénescents à cavités et des arbres morts
La coupe des ligneux est une étape indispensable à la
réouverture du milieu puisqu’ils provoquent la fermeture
des milieux ouverts et entrent en compétition avec la lande.
Toutefois, les plus vieux arbres seront maintenus afin de
permettre une continuité spatiale d’habitats favorables aux
coléoptères saproxyliques. Les jeunes chênes en devenir
seront sélectionnés afin d’établir une continuité dans le
temps. On veillera également à conserver les vieux sujets
d’autres essences comme les pommiers sauvages ou les
aubépines.
Chêne mort support d’une
biodiversité essentielle dans les
milieux forestiers. Parcelle 15,
le 24 mars 2012. ©V. Vignon
7.3.2
Conservation du bois mort au sol
En cas de chablis, notamment au cœur des parcelles, il est essentiel de garder le plus possible de bois
mort au sol et tout particulièrement les plus grosses pièces de bois possible. Les espèces les plus
rares ne se maintiennent que dans les gros bois morts laissés au sol.
Dans la mesure du possible, quelques tas de bois issus des coupes pourront être créés sur chaque
parcelle afin de compléter les habitats pour les espèces saproxylique et d’autres vertébrés profitant
de ces abris.
Un rare cas de chêne mort mâture laissé au sol dans la parcelle 31. Le 5 décembre 2010. ©V. Vignon
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7.3.3
Plantation et taille d’arbres têtards
L’étêtage est une technique ancienne de coupe qui permet d’obtenir des arbres « têtards ». Les
coupes successives de la partie haute du tronc vont conduire à l’élargissement de cette même partie,
formant une « couronne ». La taille répétée et le vieillissement des arbres forment à terme des
cavités à terreau, accentuées par les champignons lignivores qui stimulent leur colonisation par des
organismes invertébrés et vertébrés. Une taille tous les 10 ans permet de créer des cavités à un
rythme trois fois plus élevé que pour un arbre non taillé.
En plus d’accueillir une diversité d’espèces, les arbres têtards présentent aussi un intérêt patrimonial
et paysager, en maîtrisant notamment la hauteur des arbres et en structurant les paysages.
Jeune arbre taillé en têtard 2 ans auparavant et arbres têtards matures de grand intérêt écologique et paysager ©V. Vignon – O.G.E.
Pour un étêtage optimal, il est nécessaire de :
tailler les branches avec un léger biseau pour faciliter l’écoulement de la pluie ;
toutes les branches sont à couper en même temps pour ne pas déséquilibrer l’arbre ;
quand cela est possible, laisser un “tire-sève” qui évitera à l’arbre des difficultés de
démarrage au printemps ;
il ne faut tailler qu’en période de repos de la végétation, de novembre à février. Une coupe
trop précoce à l’automne risque de provoquer la sortie de bourgeons qui ne résisteront pas
aux premières gelées. Une coupe trop tardive au printemps, risque de perturber l’installation
des hôtes du têtard (oiseaux, micro-mammifères, insectes).
Pour la formation d’une couronne sur un arbre étêté pour la première fois, les étapes sont les
suivantes :
coupe du tronc à quelques mètres de haut pour favorise les rejets. L’arbre devra avoir un
diamètre d’au moins 10 cm au moment de la coupe ;
coupe des branches basses les premières années pour privilégier la formation de la
couronne ;
coupe des branches hautes tous les 3 ans le temps qu’une couronne se forme ;
formation d’une couronne.
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Une fois la « tête » formée, l’arbre têtard se taille tous les 5 à 10 ans en fonction des essences et de
la croissance. L’entretien doit être planifié et assuré à long terme. Il est important de respecter les
règles de coupe des branches pour éviter toute fragilisation de l’arbre et l’apparition de maladies.
Bonne coupe
Coupe à éviter
© PNR caps et marais d’Opale
Coupe du tronc
Coupe des branches basses
Formation d’une
couronne
© PNR caps et marais d’Opale
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7.4 POURSUITE DE LA GESTION DIFFÉRENCIÉES SUR LA PELOUSE DU PROGRÈS
7.4.1
Poursuivre la gestion différenciée déjà engagée
Depuis 2012-13, une gestion différenciée à été mise en place dans la pelouse du Progrès. Un tiers de
sa superficie au nord de la pelouse n’a pas été fauché alors que le reste a fait l’objet d’une fauche
avec exportation des produits de coupe.
Gestion différenciées de la Pelouse du Progrès. Vue vers le nord de la Pelouse après une fauche partielle,
les bottes de paille laissées sur place avant leur exportation du site. Au fond, la ligne d’herbes hautes de la
partie non fauchée. 24 novembre 2012. ©V. Vignon
Intérêt de la gestion différenciée :
La fréquence de fauche influence le nombre d’espèces qui peuvent croître ou non dans les milieux
ouverts, car la coupe modifie les relations de compétition entre les espèces. Elle restreint la vigueur
des espèces à croissance forte, en modifiant le rapport tige / racine et en augmentant la luminosité
au niveau du sol :
une fréquence de fauche trop élevée est néfaste pour la reproduction des espèces végétales
qui ne peuvent plus fleurir, fructifier et par conséquent ne peuvent plus disséminer leurs
graines. Seules les plantes à stolons ou à croissance rapide sont avantagées comme le trèfle,
le lotier, le pâturin, l'agrostis et la fétuque au détriment des plantes plus grandes et des
graminées ;
en l’absence de fauche, la richesse spécifique se réduit et les milieux oligotrophes qui
abritent bon nombre d'espèces remarquables que ce soit pour la flore ou pour la faune
(orthoptères et lépidoptères) sont colonisés par des espèces communes.
Ainsi, la richesse spécifique progresse avec une fréquence de coupe modérée. Pour les graminées et
les dicotylédones1, elle devient maximale avec deux coupes par an.
Plusieurs propositions concourent à une gestion optimale des milieux ouverts en prairies :
retarder la coupe permet aux plantes d’effectuer un cycle complet. Certains insectes auront
pu se développer suffisamment pour trouver refuge ailleurs. Une fauche tardive entre fin
octobre et le début du mois de mars est la pratique la plus favorable à la faune, insectes en
particulier. Elle permet aussi la floraison de la plupart des espèces ;
1
Plante dont les graines possèdent deux cotylédons (feuille embryonnaire contenue dans la graine, souvent charnue et
chargée de réserves).
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adopter une gestion différenciée dans l’espace et le temps (deux zones gérées différemment)
permet de créer une mosaïque d’habitats. La fauche alternée consiste à ne pas faucher
l’ensemble du milieu en une seule fois, afin de laisser des refuges pour la faune. Pour réduire
les perturbations liées à la fauche, une zone située à proximité pourra être fauchée plus
tardivement (décalage des dates de fauche d’une quinzaine de jours) ou n’être fauchée que
l’année suivante. La faune y trouvera alors refuge. La hauteur de coupe conseillée est d’une
dizaine de centimètres pour limiter l’arrachage de la végétation et préserver la faune vivant à
ras du sol ;
une fauche centrifuge favorisera la fuite des animaux vers l’extérieur des parcelles
concernées.
Ce type de gestion peut être poursuivi en faisant tourner les zones non fauchées tous les deux ans.
7.5 PRÉSERVATION DES HABITATS SEMI-NATURELS DU MUR D’ENCEINTE DE GROSBOIS
Le vieux mur de la Forêt de Grosbois abrite une flore rupestre typique qui se développe dans les
interstices entre les pierres. En plus de la flore, des lézards viennent y trouver refuge. Cet habitat est
original pour la forêt régionale de Grosbois et l’unique habitat pour le Lézard de murailles.
La rénovation du mur est en cours. Etant donné qu’il reste encore la moitié du mur à rénover, des
propositions sont faites pour intégrer ce projet aux enjeux écologiques du site.
Pour maintenir ces formations originales d’une flore herbacée des vieux murs de pierre, il faudrait
préserver des parties non jointoyées. Si besoin un jointoyage à la chaux, permettrait à terme à une
flore intéressante de se maintenir. Il y a un enjeu à conserver les interstices et les cavités du mur
pour la faune, notamment les lézards.
7.6 PASSAGE POUR LA FAUNE DANS LE CADRE DU PROJET DE DÉVIATION DE LA RN19
La déviation de la RN19 sur la
commune de Boissy-Saint-Léger dans
sa section comprise entre la RN406 à
Bonneuil-sur-Marne et l’extrémité
sud du diffuseur de Boissy-SaintLeger prévoit de détruire une partie
du secteur Sud-Ouest de la Forêt de
Grosbois sur une longueur d’environ
300 mètres et une largeur d’environ
32 mètres, soit 2 hectares dans une
zone de chênaie d’avenir.
L'élargissement de la RN 19
renforcera la rupture déjà existante
entre les deux massifs forestiers
(Forêt domaniale de la Grange/Forêt
régionale de Grosbois) pour les
déplacements de la faune (Martre,
Renard,
Hérisson,
amphibiens,
reptiles…) et les grands mammifères
(Sanglier, Chevreuil).
Aménagement complexe d’un passage pour la faune en Provence sur
l’autoroute A8, Pr79,5 juste après son aménagement le 24 mai 2013
(Positionnement de l’ouvrage par O.G.E.-V. Vignon pour Escota). Des
segments de mur en pierres sèches, des niveaux de terre variable ont été
mis en place en fonction des plantations ligneuses ou semi-ligneuses
(C. Buton) ©V. Vignon – O.G.E.
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Un projet de passage pour la faune est intégré au projet de déviation. Son positionnement présente
peu de marge de manœuvre étant donné les profils en long et en travers de la voie. Le passage faune
projeté serait supérieur, éventuellement mixte pour une utilisation pour la randonnée.
L’emplacement possible est favorable pour une utilisation par la faune et le fait qu’il soit mixte ne
représente pas une contrainte déterminante dans le contexte d’une forêt périurbaine dans laquelle
la faune est habituée à la présence humaine.
Par contre, il y a un réel enjeu à concevoir des aménagements qui favorisent l’inutilisation de cet
ouvrage par le plus grand nombre d’espèce possible : mise en place de micro-habitats sur l’ouvrage,
agencement de la végétation pour constituer une mosaïque d’habitats naturels.
7.7 GESTION DES PLANTES INVASIVES
L’introduction d’espèces exotiques est un phénomène qui s’est amplifié avec le développement des
réseaux de voie de communication (routier, ferré, aérien, fluvial, etc.). Si les espèces introduites
n’induisent pas toutes des conséquences négatives au sein des écosystèmes dans lesquels elles
s’installent, une partie d’entre-elles est par contre à l’origine d’impacts majeurs, directs ou indirects,
à différents niveaux.
Une espèce invasive est définie comme une espèce vivante exotique qui par son fort développement
devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité autochtone des écosystèmes naturels ou
semi-naturels parmi lesquels elle s’est établie. En formant des peuplements denses et souvent
monospécifiques, certaines espèces excluent progressivement les espèces indigènes jusqu’à prendre
totalement leur place, perturbant ainsi l’équilibre écologique. Elles modifient aussi le
fonctionnement des écosystèmes en changeant les propriétés du sol, avec par exemple un
enrichissement du sol en azote. D’autres produisent des substances allélopathiques toxiques, qui
sont libérées dans le sol et empêchent la croissance d’autres espèces végétales.
On citera notamment la Renouée du Japon à l’ouest de la ligne haute-tension et le Laurier du
Caucase Prunus laurocerasus notamment planté autour du rucher parcelle 11.
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7.8 PROGRAMME, COÛTS ESTIMÉS ET CALENDRIER
Enjeu
Très élevé
Très élevé
élevé
Objectifs
Restauration des
landes à
bruyères
(en priorité
parcelles 24 et
26, puis les
autres)
Restauration des
zones humides
Gestion des
vieux arbres
Actions
Coupe avec exportation
des produits dans le
cadre de la gestion
sous la ligne à haute
tension
Coûts estimés
Calendrier
Etude spécifique à faire
en fonction des outils
mobilisables
Travaux en hivers dès
la première année de
mise en œuvre du
plan de gestion
Réouverture des landes
partiellement boisées
Environ 800€/ha.
Etudier une vente de
bois de plaquette pour
réduire le coût.
Travaux en hivers dès
la première année de
mise en œuvre du
plan de gestion
Pâturage extensif
Etude spécifique à faire
en fonction du scénario
retenue, notamment la
mise à disposition d'un
troupeau de races
rustiques et les
équipements
nécessaires
Mise en place après
les actions de
réouverture des
landes partiellement
boisées dans les
parcelles concernées
24 et 26.
Fermeture de certains
fossés
2000€ pour 4 seuils à
niveau ajustable
Etrépage de la lande
humide
2000€ pour quatre
placettes d’étrépage
Elimination des
poissons et des tortues
exotiques dans les
mares des parcelles 18,
21 et 30
En fonction des types de
capture
Curage et reprofilage
des mares parcelles 14
et 18
500€ (coût diminué en
couplant cette action
avec la création de
mare)
Création d’une mare
500€ (coût diminué en
couplant cette action
avec l’étrépage)
Conservation des vieux
sujets rares comme les
vieilles aubépines, des
arbres mâtures,
sénescents à cavités et
des arbres morts
Repérage, marquage en
forêt et expertise pour
privilégier l’élagage à
l’abattage.
Dimensionner le
montant en fonction de
l’ambition du
gestionnaire sur toute
ou partie de la forêt
régionale.
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Travaux en hivers
après un éventuel
complément d’étude
hydraulique
Travaux en hivers
avant la fermeture
des fossés
Capture en aoûtseptembre dès la
première année de
mise en œuvre du
plan de gestion
Travaux en hivers dès
la première année de
mise en œuvre du
plan de gestion
Travaux en hivers dès
la première année de
mise en œuvre du
plan de gestion
Travaux en hivers dès
la première année de
mise en œuvre du
plan de gestion.
Expertise et
programme de
conservation à
renouveler tous les
10 ans.
78/100
Pas de coût
supplémentaire,
éventuellement des
économies.
Dès la mise en œuvre
du plan de gestion
Plantation et taille
d’arbres têtards
Plantation de 10 chênes
(environ 1000€) et
étêtage en fonction de
la reprise un an plus
tard
Plantation dès
l’automne de la
première année du
plan de gestion mis
en œuvre. Première
taille l’année suivante
en hivers avant la
montée de sève.
Fauche bisannuelle
alternée avec
exportation des
produits de coupe
Action déjà engagée par
l’AEV à poursuivre sur
les mêmes bases
Action tournante
chaque année
Laisser des zones non
jointoyées
Voir la faisabilité dans le
programme déjà engagé
Dès que possible
Conception des
aménagements
spécifiques. Le coût ne
concerne pas l’AEV
En fonction du
programme de
l’opération routière
indépendante de la
gestion de la forêt
régionale.
Voir la faisabilité dans le
programme déjà engagé
Dès que possible
Conservation du bois
mort au sol
élevé
élevé
élevé
Poursuite de la
gestion
différenciée sur
la pelouse du
Progrès
Préservation des
habitats seminaturels du mur
d’enceinte
élevé
Passage faune
dans le cadre du
projet de
déviation de la
RN19
moyen
Gestion des
plantes invasives
Ouvrage positionné.
L’aménagement doit
être conçu pour une
utilisation par le plus
grand nombre
d’espèces possibles
Surveillance et
élimination de la
Renouée du Japon à
l’extrémité ouest de la
ligne à haute tension
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8 BIBLIOGRAPHIE
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pâturage extensif. Office National des Forêts, Centre de Créteil. 62p.
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parthénope, éditions Biotope, Méze (France), 480p.
ARNAL G., 1996. Les plantes des landes et des pelouses développées sur sol sableux acide in Arnal G. les plantes
protégées d’Ile de France, p.185-186, Paris.
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287p.
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9
ANNEXES
9.1 LISTE FLORE
Légende de la liste floristique
Définition des différents statuts « Stat. 1&Stat. 2 IDF »
Ind.
Espèce indigène,
Nat.
Espèce naturalisée,
Nat. (E.)
Espèce eurynaturalisée,
Nat. (S)
Espèce sténonaturalisée,
Subsp.
Espèce subspontanée,
Acc.
Espèce accidentelle,
Cult.
Espèce plantée ou semée,
inv
Espèce invasive,
NV
Valeur taxonomique incertaine ou en cours de révision,
Ind.?
Statut d’indigénat incertain ou en discution.
Indices de rareté « Rar. 94 2009 »
Indices extraits de « L’atlas de la Flore du département du Val-de-Marne » CBNBP 2009.
TC
Espèce très commune,
C
Espèce commune,
AC
Espèce assez commune,
AR
Espèce assez rare,
R
Espèce rare,
TR
Espèce très rare,
NRR
Espèce non revue récemment dans le département,
NC
Non connu dans le département,
-
Taxon sans indice de rareté (espèce accidentelle ou subspontanée) ou non évalué.
Indice de rareté « Rar. IDF 2010 »
Indices extraits du « catalogue de la flore d’Île-de-France » CBNBP 2011.
CCC
Extrêmement commun,
CC
Très commun,
C
Commun,
AC
Assez commun,
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AR
Assez rare,
R
Rare,
RR
Très rare,
RRR
Extrêmement rare,
NRR
Non Revu Récemment (observations antérieures à 1990),
?
Taxon non évalué.
Cotation UICN de la liste rouge Île-de-France « Cot. UICN IDF »
Taxon de la liste rouge
REGIONALLY EXTINCT
(RE) = Eteint dans la région IDF,
CRITICALLY ENDANGERED
(CR) = En danger critique d’extinction,
ENDANGERED
(EN) = En danger d’extinction,
VULNERABLE
(VU) = Vulnérable,
NEAR THREATENED
(NT) = Quasi menacée,
Taxon hors liste rouge
LEAST CONCERN
(LC) = Préoccupation mineure,
DATA DEFICIENT
(DD) = Données insuffisantes,
NOT APPLICABLE
(NA) = Non applicable,
NOT EVALUATED
(NE) = Non évalué.
Statut de protection, restriction de cueillette et inscription à la directive « Habitat » colonne
« Prot. IDF, Dir. Hab., Co »
Statut de protection
PN
Protection dans tout le territoire français,
PR
Protection dans la région Île-de-France,
Directive « Habitats »
Taxon inscrit à la Directive "Habitats" (directive 92/43 CEE du 21 mai 1992).
DH2-4
A la fois à l'annexe II (espèce dont la conservation nécessite la désignation de
zonesspéciales de conservation) et à l'annexe IV (espèce qui nécessite une protection stricte),
DH5
Espèce qui bénéficie d’une restriction de commerce à l’intérieur de la Communauté
européenne.
Réglementation de la cueillette (inclus dans Prot. IDF Dir. Hab. CO)
C0 = taxon inscrit dans l’Arrêté du 13 octobre 1989 (Journal officiel du 10 décembre 1989)
modifié par l’arrêté du 5 octobre 1992 (Journal officiel du 26 octobre 1992) relatif à la liste des
espèces végétales sauvages pouvant faire l’objet d’une réglementation préfectorale permanente ou
temporaire.
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C93 = arrêté préfectoral du 30 avril 1991 réglementant la cueillette du Muguet sur le département de
la Seine-Saint-Denis. Actuellement, il s’agit du seul arrêté préfectoral ayant été pris en Ile de France
en application de l’arrêté du 13 octobre 1989.
Taxons déterminants de ZNIEFF « dét. ZNIEFF »
Taxons dont la présence peut justifier de la création d’une Zone Naturelle d’Intérêt Écologique,
Faunistique et Floristique.
Les taxons déterminants pour la création de ZNIEFF sont classés en trois catégories que nous
détaillons ci-dessous :
Z1
Indique que le taxon est déterminant dans tous les cas. Ce groupe comprend
365 taxons,
Z2
Indique que le taxon est déterminant mais avec une restriction géographique.
Nous mentionnons alors les départements où le taxon est effectivement déterminant (sachant que
cette restriction ne s'applique pas à Paris et la Petite Couronne). Ce groupe comprend 16 taxons,
Z3
Concerne les taxons des milieux anthropiques (cultures, carrières, friches…). Pour
être effectivement déterminants, ces taxons doivent être présents en populations significatives, être
accompagnés d’autres taxons déterminants, et surtout ne pas présenter un caractère fugace. Ce
groupe comprend 84 taxons.
Invasive « Inv. IDF »
0 : Taxon exotique insuffisamment documenté, d’introduction récente sur le territoire, non évaluable,
1 : Taxon exotique non invasif, naturalisé de longue date ne présentant pas de comportement invasif
et non cité comme invasif avéré dans un territoire géographiquement proche ou taxon dont le risque
de prolifération est jugé faible par l’analyse de risque de Weber & Gut,
2 : Taxon invasif émergent dont l’ampleur de la propagation n’est pas connue ou reste encore limitée,
présentant ou non un comportement invasif (peuplements denses et tendance à l’extension
géographique rapide) dans une localité et dont le risque de prolifération a été jugé fort par l’analyse de
risque de Weber & Gut ou cité comme invasif avéré dans un territoire géographiquement proche,
3 : Taxon exotique se propageant dans les milieux non patrimoniaux fortement perturbés par les
activités humaines (bords de route, cultures, friches, plantations forestières, jardins) ou par des
processus naturels (friches des hautes grèves des grandes vallées),
4 : Taxon localement invasif, n’ayant pas encore colonisé l’ensemble des milieux naturels non ou
faiblement perturbés potentiellement colonisables, dominant ou co-dominant dans ces milieux et ayant
un impact (avéré ou supposé) important sur l’abondance des populations et les communautés
végétales envahies,
5 : Taxon invasif, à distribution généralisée dans les milieux naturels non ou faiblement perturbés
potentiellement colonisables, dominant ou co-dominant dans ces milieux et ayant un impact (avéré ou
supposé) important sur l’abondance des populations et les communautés végétales envahies.
A rechercher : Taxon absent du territoire ou planté/cultivé stricts, cité invasifs avéré dans un territoire
géographiquement proche ou dont le risque de prolifération est jugé fort par l’analyse de risque de
Weber & Gut.
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Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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Liste des espèces végétales relevées dans la forêt régionale de Grosbois
Les critères des colonnes sont précisés ci-avant.
Les codes couleurs sont les suivants : Saumon pour les espèces protégées, jaune pour les espèces
déterminantes Znieff, vert foncé pour les espèces rares à très rares dans le Val de Marne (Atlas du
Val de Marne), vert clair pour les espèces assez rares dans le Val de Marne (Atlas du Val de Marne).
Nom
commun
Taxon
Stat.1 IDF
Rar. 94 2009
Rar. IDF 2010
Cot. UICN
IDF
Achillée
millefeuille
Achillea
millefolium L.
Ind.
TC
CCC
LC
Aigremoine
eupatoire
Agrimonia
eupatoria L.
Ind.
TC
CCC
LC
Agrostis
capillaire
Agrostis
capillaris L.
Ind.
AC
CC
LC
Canche
printanière
Aira praecox L.
Ind.
NC/TR
R
LC
Plantain d'eau
à feuilles
lancéolées
Alisma
lanceolatum
With.
Ind.
TR
R
LC
Grand plantain Alisma plantagoaquatica L.
d’eau
Ind.
C
C
LC
Aulne
glutineux
Alnus glutinosa
(L.) Gaertn.
Ind.
TC
CC
LC
Angélique des
bois
Angelica
sylvestris L.
Ind.
C
CC
LC
Flouve
odorante
Anthoxanthum
odoratum L.
Ind.
AR
CC
LC
Armoise
commune
Artemisia
vulgaris L.
Ind.
TC
CCC
LC
Fougère
femelle
Athyrium filixfemina (L.) Roth
Ind.
AC
AC
LC
Bouleau blanc
Betula alba L.
Ind.
C
C
LC
Bouleau
verruqueux
Betula pendula
Roth
Ind.
TC
CCC
LC
Brachypode
penné
Brachypodium
pinnatum (L.)
P.Beauv.
Ind.
C
C
LC
Brachypode
des bois
Brachypodium
sylvaticum
(Huds.) P.Beauv.
Ind.
TC
CCC
LC
Brome rude
Bromus ramosus Ind.
Huds.
TR
AR
LC
Buddleia du
père David
Buddleja davidii
Franch.
Nat. (E.)
TC
C
NA
Calamagrostis
épigéios
Calamagrostis
epigejos (L.)
Roth
Ind.
C
CC
LC
Prot. IDF Dir.
Hab. CO
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Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
Dét. ZNIEFF
Inv.
3
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Nom
commun
Taxon
Stat.1 IDF
Rar. 94 2009
Rar. IDF 2010
Cot. UICN
IDF
Callune
Calluna vulgaris
(L.) Hull
Ind.
AR
AC
LC
Liseron des
haies
Calystegia
sepium (L.) R.Br.
Ind.
TC
CCC
LC
Laîche des
marais
Carex
Ind.
acutiformis Ehrh.
C
C
LC
Laîche
glauque
Carex flacca
Schreb.
Ind.
C
CC
LC
Laîche
hérissée
Carex hirta L.
Ind.
TC
CC
LC
Laîche des
lièvres
Carex ovalis
Gooden.
Ind.
R
AR
LC
Laîche à épis
pendants
Carex pendula
Huds.
Ind.
AC
AC
LC
Laîche
déprimée
Carex viridula
Michx. subsp.
oedocarpa
(Andersson)
B.Schmid
Ind.
R
R
LC
Fétuque raide
Catapodium
rigidum (L.)
C.E.Hubb.
Ind.
C
AC
LC
Centaurée des Centaurea
thuillieri (Dostál)
prés
J.Duvign. &
Lambinon
Ind.
C
CC
LC
Petitecentaurée
commune
Centaurium
erythraea Rafn
Ind.
AC
CC
LC
Céraiste
commun
Cerastium
fontanum
Baumg.
Ind.
TC
CCC
LC
Cirse des
champs
Cirsium arvense
(L.) Scop.
Ind.
TC
CCC
LC
Cirse des
marais
Cirsium palustre
(L.) Scop.
Ind.
AC
CC
LC
Muguet
Convallaria
majalis L.
Ind.
AC
C
LC
Crépide
capillaire
Crepis capillaris
(L.) Wallr.
Ind.
TC
CCC
LC
Cucubale à
baies
Cucubalus
baccifer L.
Ind.
C
AR
LC
Crételle
Cynosurus
cristatus L.
Ind.
R
AR
LC
Genêt à balais
Cytisus
scoparius (L.)
Link
Ind.
AC
CC
LC
Dactyle
aggloméré
Dactylis
glomerata L.
Ind.
TC
CCC
LC
Prot. IDF Dir.
Hab. CO
Dét. ZNIEFF
93
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Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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Inv.
Nom
commun
Taxon
Stat.1 IDF
Rar. 94 2009
Rar. IDF 2010
Cot. UICN
IDF
Danthonie
retombante
Danthonia
decumbens (L.)
DC.
Ind.
R
AR
LC
Carotte
sauvage
Daucus carota L.
Ind.
TC
CCC
LC
Canche
fleuxueuse
Deschampsia
flexuosa (L.)
Trin.
Ind.
AC
C
LC
Dryoptéris des
chartreux
Dryopteris
carthusiana
(Vill.) H.P.Fuchs
Ind.
AC
CC
LC
Epipactis à
larges feuilles
Epipactis
helleborine (L.)
Crantz
Ind.
C
CC
LC
Bruyère
cendrée
Erica cinerea L.
Ind.
AR
AR
LC
Vergerette
annuelle
Erigeron annuus
(L.) Desf.
Nat. (E.)
C
C
NA
Eupatoire à
feuilles de
chanvre
Eupatorium
cannabinum L.
Ind.
TC
CCC
LC
Euphorbe des
bois
Euphorbia
amygdaloides L.
Ind.
C
CC
LC
Euphraise des
bois
Euphrasia
Ind.
nemorosa (Pers.)
Wallr.
TR
RRR ?
DD
Gaillet des
fanges
Galium
uliginosum L.
Ind.
TR
AR
LC
Glycérie
flottante
Glyceria fluitans
(L.) R.Br.
Ind.
AC
AC
LC
Cotonnière
des fanges
Gnaphalium
uliginosum L.
Ind.
C
C
LC
Lierre
grimpant
Hedera helix L.
Ind.
TC
CCC
LC
Houlque molle
Holcus mollis L.
Ind.
AC
C
LC
Jacinthe des
bois
Hyacinthoides
non-scripta (L.)
Chouard ex
Rothm.
Ind.
C
C
LC
Millepertuis
velu
Hypericum
hirsutum L.
Ind.
AR
AC
LC
Millepertuis
perforé
Hypericum
perforatum L.
Ind.
TC
CCC
LC
Millepertuis
élégant
Hypericum
pulchrum L.
Ind.
AR
C
LC
Porcelle
enracinée
Hypochaeris
radicata L.
Ind.
TC
CCC
LC
Houx
Ilex aquifolium L. Ind.
C
C
LC
Prot. IDF Dir.
Hab. CO
Dét. ZNIEFF
Inv.
3
Z3
CO
CO
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
89/100
Nom
commun
Taxon
Scirpe sétacé
Isolepis setacea
(L.) R.Br.
Jonc à fruits
luisants
Stat.1 IDF
Rar. 94 2009
Rar. IDF 2010
Cot. UICN
IDF
Ind.
AR
R
LC
Juncus
articulatus L.
Ind.
AC
C
LC
Jonc des
crapauds
Juncus bufonius
L.
Ind.
C
C
LC
Jonc épars
Juncus effusus
L.
Ind.
C
CCC
LC
Jonc glauque
Juncus inflexus
L.
Ind.
TC
CC
LC
Jonc grêle
Juncus tenuis
Willd.
Nat. (E.)
C
C
NA
Linaire élatine
Kickxia elatine
(L.) Dumort.
Ind.
C
C
LC
Lamier jaune
Lamium
galeobdolon (L.)
L.
Ind.
AR
C
LC
Petite lentille
d'eau
Lemna minor L.
Ind.
C
CC
LC
Lin purgatif
Linum
catharticum L.
Ind.
AR
C
LC
Lobélie
brûlante
Lobelia urens L.
Ind.
R
RR
LC
Ivraie vivace
Lolium perenne
L.
Ind.
TC
CCC
LC
Chèvrefeuille
des bois
Lonicera
periclymenum L.
Ind.
C
CCC
LC
Lotier
corniculé
Lotus
corniculatus L.
Ind.
TC
CCC
LC
Lotier à
feuilles
étroites
Lotus glaber Mill. Ind.
AR
R
LC
Luzule des
champs
Luzula
campestris (L.)
DC.
Ind.
R
AC
LC
Lycope
d'Europe
Lycopus
europaeus L.
Ind.
TC
CC
LC
Lysimaque
nummulaire
Lysimachia
nummularia L.
Ind.
C
CC
LC
Lysimaque
commune
Lysimachia
vulgaris L.
Ind.
C
C
LC
Salicaire
pourpier d'eau
Lythrum portula
(L.) D.A.Webb
Ind.
AR
R
LC
Salicaire
commune
Lythrum
salicaria L.
Ind.
TC
CC
LC
Menthe
aquatique
Mentha aquatica
L.
Ind.
TC
CC
LC
Menthe des
champs
Mentha arvensis
L.
Ind.
C
C
LC
Mercuriale
vivace
Mercurialis
perennis L.
Ind.
C
C
LC
Prot. IDF Dir.
Hab. CO
Dét. ZNIEFF
Inv.
3
PR
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
Z1
90/100
Nom
commun
Taxon
Stat.1 IDF
Rar. 94 2009
Rar. IDF 2010
Cot. UICN
IDF
Molinie bleue
Molinia caerulea
(L.) Moench
Ind.
AR
AC
LC
Myosotis des
marais
Myosotis
scorpioides L.
Ind.
AC
AC
LC
Jonquille des
bois
Narcissus
Ind.
pseudonarcissus
L.
R
LC
Nénuphar
jaune
Nuphar lutea (L.)
Sm.
Ind.
C
AR
LC
Odontite de
printemps
Odontites vernus Ind.
(Bellardi)
Dumort.
C
CC
LC
Oenanthe de
Lachenal
Oenanthe
lachenalii
C.C.Gmel.
Ind.
TR
RRR
VU
Parisette à
quatre feuilles
Paris quadrifolia
L.
Ind.
R
AR
LC
Peucédan de
France
Peucedanum
Ind.
gallicum Latourr.
AR
R
LC
Pâturin des
bois
Poa nemoralis L.
Ind.
TC
CCC
LC
Pâturin des
prés
Poa pratensis L.
Ind.
TC
CC
LC
Renouée des
oiseaux
Polygonum
aviculare L.
Ind.
TC
CCC
LC
Renoué poivre Polygonum
hydropiper L.
d'eau
Ind.
C
C
LC
Renouée à
feuilles de
patience
Polygonum
lapathifolium L.
Ind.
C
C
LC
Renouée
persicaire
Polygonum
persicaria L.
Ind.
TC
CCC
LC
Potamot
luisant
Potamogeton
lucens L.
Ind.
TR
RR
LC
Potamot
nageant
Potamogeton
natans L.
Ind.
AR
AR
LC
Potentille
ansérine
Potentilla
anserina L.
Ind.
C
CC
LC
Potentille
tormentille
Potentilla erecta
(L.) Rausch.
Ind.
AC
AC
LC
Brunelle
commune
Prunella vulgaris
L.
Ind.
TC
CCC
LC
Cerisier tardif
Prunus serotina
Ehrh.
Nat. (S.)
TR
R
NA
Fougère aigle
Pteridium
aquilinum (L.)
Kuhn
Ind.
C
C
LC
Prot. IDF Dir.
Hab. CO
Dét. ZNIEFF
Inv.
CO
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
Z1
Z2
4
91/100
Nom
commun
Taxon
Stat.1 IDF
Rar. 94 2009
Rar. IDF 2010
Cot. UICN
IDF
Pulmonaire à
feuilles
longues
Pulmonaria
Ind.
longifolia
(Bastard) Boreau
R
R
LC
Petite douve
Ranunculus
flammula L.
Ind.
AC
AR
LC
Scirpe des
étangs
Schoenoplectus
lacustris (L.)
Palla
Ind.
AC
AR
LC
Scrofulaire
aquatique
Scrophularia
auriculata Loefl.
ex L.
Ind.
TC
CC
LC
Scrofulaire
noueuse
Scrophularia
nodosa L.
Ind.
C
CC
LC
Petite
scutellaire
Scutellaria minor Ind.
Huds.
R
R
LC
Séneçon
jacobée
Senecio
jacobaea L.
Ind.
TC
CCC
LC
Silaüs des
prés
Silaum silaus (L.) Ind.
Schinz & Thell.
TR
AR
LC
Solidage
glabre
Solidago
gigantea Aiton
Nat. (E.)
C
AR
NA
Epiaire
officinale
Stachys
officinalis (L.)
Trevis.
Ind.
TR
AC
LC
Stellaire
graminée
Stellaria
graminea L.
Ind.
R
C
LC
Succise des
prés
Succisa
pratensis
Moench
Ind.
AR
AC
LC
Germandrée
scorodoine
Teucrium
scorodonia L.
Ind.
AC
CC
LC
Torilis fauxcerfeuil
Torilis japonica
(Houtt.) DC.
Ind.
C
CCC
LC
Trèfle
intermédiaire
Trifolium
medium L.
Ind.
TR
RR
NT
Trèfle des
prés
Trifolium
pratense L.
Ind.
TC
CCC
LC
Trèfle blanc
Trifolium repens
L.
Ind.
TC
CCC
LC
Verveine
officinale
Verbena
officinalis L.
Ind.
TC
CCC
LC
Véronique
officinale
Veronica
officinalis L.
Ind.
AC
C
LC
Dompte-venin
Vincetoxicum
hirundinaria
Medik.
Ind.
AR
AR
LC
Vulpie fauxBrome
Vulpia
bromoides (L.)
Gray
Ind.
R
AR
LC
Prot. IDF Dir.
Hab. CO
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
Dét. ZNIEFF
Inv.
3
Z1
92/100
9.2 LISTES AMPHIBIENS & REPTILES
Liste rouge des espèces de Reptiles et d’Amphibiens menacées en France, UICN France, MNHN & SHF (2009)
ESPECE
Nom français
Statut National / Européen
Nom latin
Prot.
Liste
rouge
Dir. H.
Statut
Régional Ilede-France
C. Berne
Espèce
déterminante
III
X
II
X
AMPHIBIENS
Triton alpestre
Ichthyosaura
alpestris
·
LC
Triton crêté
Triturus cristatus
·
LC
Triton palmé
Lissotriton
helveticus
·
LC
III
Crapaud commun
Bufo bufo
·
LC
III
Rainette verte
Hyla arborea
·
LC
IV
II
Grenouille agile
Rana dalmatina
·
LC
IV
II
Grenouille verte
Pelophylax kl.
esculenta
LC
V
III
Grenouille rousse
Rana temporaria
LC
V
III
IV
II
II-IV
X
REPTILES
Lézard des murailles
Podarcis muralis
·
LC
Orvet
Anguis fragilis
·
LC
Coronelle lisse
Coronella austriaca
·
LC
Couleuvre à collier
Natrix natrix
·
LC
III
Vipère péliade
Vipera berus
·
LC
III
Tortue happante
Chelydra serpentina
NA
Tortue de Floride
Trachemys scripta
elegans
NA
III
IV
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
II
93/100
9.3 LISTE MAMMIFÈRES
Liste rouge des espèces de Mammifères menacées en France, UICN France, MNHN & SHF (2009)
ESPECE
Nom français
Statut Régional
Ile-de-France
Statut National / Européen
Nom latin
Protection
Nationale
Liste rouge
France
·
LC
Directive
Habitats
Convention
de Berne
Déterminant
ZNIEFF
INSECTIVORES
Erinaceidae
Erinaceus europaeus
Hérisson
d’Europe
Taupe d’Europe
Talpidae
Talpa europaea
III
LC
CHIROPTERES
Vespertilionidae
Murin de
Myotis daubentoni
Daubenton
Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii
Pipistrelle
commune
Sérotine
commune
Pipistrellus
pipistrellus
Eptesicus serotinus
·
·
·
LC
·
LC
·
LC
LC
LC
IV
II
IV
II
IV
III
IV
II
X
X
RONGEURS
Sciuridae
Sciurus vulgaris
Ecureuil roux
Mulot Sylvestre
Campagnol
roussâtre
Renard roux
Muridae
Apodemus sylvaticus
Clethrionomys
glareolus
CARNIVORES
Canidae
Vulpes vulpes
Mustelidae
Martre des pins
Martes martes
III
LC
LC
LC
LC
LC
V
III
X
ARTIODACTYLES
Sanglier
Suidae
Sus scrofa
Cervidae
Daim européen
Dama dama
Chevreuil
européen
Capreolus capreolus
LC
NAa
LC
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
III
III
94/100
9.4 LISTES COLÉOPTÈRES
If : indice de fonctionnalité et Ipm : indice de patrimonialité nord de la France, BRUSTEL (2001).
Statut National /
Européen
Espèces
Protect.
Famille
Nom latin
Nom vernaculaire
Dir. H
Statut Régional Ile-deFrance
Protégé
Dernière
Signalé par l'OPIE observation If Ipn
Anobiidae
Anobium punctatum
2012
Anobiidae
Ptinus bidens
2012
Bostrichidae
Xylopertha retusa
X
2012
Carabidae
Pseudoophonus griseus
X
2012
Carabidae
Synuchus nivalis
X
2012
X
Cerambycidae
Aegosoma scabricorne
Aegosome scabricorne
2012
X
Cerambycidae
Leptura quadrifasciata
Lepture à quatre tâches
Cerambycidae
Stictoleptura scutellata
Lepture écussonnée
Cerambycidae
Xylotrechus antilope
Cetoniidae
Cetonischema aeruginosa
Cétoine érugineuse
2012
Cetoniidae
Protaetia lugubris
Cétoine marbrée
2012
Coccinellidae
Calvia quatuordecimguttata
2012
Coccinellidae
Harmonia quadripunctata
2012
Cryptophagidae
Cryptophagus sp
2012
Curculionidae
Platypus cylindrus
Curculionidae
Strophosoma melanogrammum
Dasytidae
Psilothrix viridicoerulea
Elateridae
Nothodes parvulus
Erotylidae
Triplax russica
Eucnemidae
Hylis cariniceps
2012
Eucnemidae
Isoriphis melasoides
2012
Geotrupidae
Typhoeus typhoeus
Histeridae
Gnathoncus nannetensis
Lampyridae
Lampyris noctiluca
Ver luisant
Lucanidae
Lucanus cervus
Lucane cerf-volant
Lymexylidae
Lymexylon navale
Melolonthidae
Serica brunnea
X
Espèce
déterminante
2012
2012
2012
X
1
2
X
2012
2012
X
2012
2012
X
Minotaure
X
2012
2
3
2012
2012
X
2012
2012
Annexe II
2012
Mycetophagidae Eulagius filicornis
X
2012
X
2012
Scolytidae
Scolytidae sp
2012
Silphidae
Nicrophorus vespilloides
X
2012
Tenebrionidae
Diaperis boleti
X
2012
Tenebrionidae
Platydema violaceum
Tenebrionidae
Uloma culinaris
Throscidae
Trixagus dermestoides
2012
Ulome des cuisines
X
3
2
2012
X
2012
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
95/100
9.5 LISTE ORTHOPTÈRES
Liste rouge nationale et listes rouges par domaines biogéographiques des Orthoptères. SARDET E. & B. DEFAUT
(coordinateurs), 2004
ESPECES
Nomde de référence
Nom vernaculaire
Statut National / Européen
Protect.
Liste rouge
(France et
domaine
némoral)
Dir. H
Statut Régional
Ile-de-France
Déterminant
ZNIEFF
Acrididae (Criquets,
Oedipodes et
Gomphocères)
Aiolopus thalassinus
Chorthippus
albomarginatus
Oedipode émeraudine
4
X
Criquet marginé
4
X
Chorthippus biguttulus
Criquet mélodieux
4
Chorthippus brunneus
Criquet duettiste
4
Chorthippus dorsatus
Criquet verte-échine
4
Chorthippus parallelus
Criquet des pâtures
4
Chrysochraon dispar
Criquet des clairières
4
Euchorthippus declivus
Criquet des mouillères
4
X
Leptophyes punctatissima Leptophye ponctuée
4
Omocestus rufipes
Criquet noir-ébène
4
Phaneroptera falcata
Phanéroptère commun
4
Stenobothrus stigmaticus
Sténobothre nain
4
X
Gryllus campestris
Grillon des champs
4
X
Nemobius sylvestris
Tettigoniidae
(Sauterelles)
Grillon des bois
4
Conocephalus discolor
Conocéphale bigarré
4
Metrioptera bicolor
Decticelle bicolore
4
X
Metrioptera roeselli
Decticelle bariolée
4
X
Pholidoptera griseoaptera
Decticelle cendrée
4
Platycleis tessellata
Decticelle carroyée
4
X
Ruspolia nitidula
Conocéphale gracieux
4
X
Tettigonia viridissima
Grande sauterelle verte
Gryllidae (Grillons)
IdF
4
MANTOPTERES
Mantis religiosa
Mante religieuse
IdF
4
X
Priorité 4 : espèces non menacées, en l’état actuel des connaissances à l’échelle nationale et dans le
domaine némoral.
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
96/100
9.6 LISTE LÉPIDOPTÈRES
Liste rouge des espèces de Papillons de jour menacées en France, UICN France, MNHN, OPIE & SEF (2012).
ESPECES
Nom de référence
Nom vernaculaire
Statut National / Européen
Protect.
Liste rouge
Statut Régional
Île-de-France
Dir. H
Déterminant
ZNIEFF
RHOPALOCERES
Apatura ilia f.clitie
Petit Mars changeant
LC
X
Apatura iris
Grand Mars changeant
LC
X
Argynnis paphia
Tabac d'Espagne
LC
Carterocephalus
palaemon
Hespérie échiquier
Clossiana dia
IdF
LC
X
Petite violette
LC
X
Heteropterus morpheus
Miroir
LC
X
Iphiclides podalirius
Flambé
LC
X
Ladoga camilla
Petit sylvain
LC
Ochlodes venatus
Sylvaine
LC
Melanargia galathea
Demi-deuil
LC
X
Satyrium pruni
Thècle du prunier
LC
X
Pararge aegeria
Tircis
LC
IdF
HETEROCERES
Zygaena filipendulae
Zygène de la filipendule
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
X
97/100
9.7 LISTE ODONATES
Liste rouge des odonates d’Ile-de-France. HOUARD X.,MERLET F, LYX D. & PORTE É. (2013).
ESPECES
Nom de
référence
Nom
vernaculaire
Statut National / Européen
Protect.
Liste rouge
Statut Ile-de-France
Dir. H
Rareté
Déterminant
ZNIEFF
X
ZYGOPTERES
Lestes barbarus
Leste sauvage
LC
PC
Lestes viridis
Leste vert
LC
C
Pyrrhosoma
nymphula
Agrion au
corps de feu
LC
AC
Sympecma
fusca
Leste brun
LC
AC
Aeshna affinis
Aeschne
affine
LC
PC
Aeshna cyanea
Aeschne
bleue
LC
AC
Aeshna grandis
Grande
Aeschne
NT
PC
Anax imperator
Anax
empereur
LC
C
Anax
Anax parthenope parthénope
LC
AC
Orthetrum
cancellatum
Orthétrum
réticulé
LC
C
Sympetrum
fonscolombii
Sympetrum de
Fonscolombe
LC
AR
Sympetrum
sanguineum
Sympetrum
rouge-sang
LC
C
X
ANISOPTERES
IdF
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
X
98/100
9.8 LISTES OISEAUX
Statuts en région Ile-de-France de LESAFFRE G. et LE MARÉCHAL P., 2000.
Liste rouge Régionale des oiseaux nicheurs d’Ile-de-France de Birard J. (coordinateur), 2012.
ESPECES
Nom de
référence
Statut National / Européen
Nom
Protect.
vernaculaire
Liste rouge
Dir.
O
Statut Régional Ile-de-France
Conv. Berne
Rareté
nicheur
Liste rouge
Déterminant
ZNIEFF
Oiseaux
Accipiter nisus
Épervier
d'Europe
•
LC
II
AC
LC
Anthus trivialis
Pipit des
arbres
•
LC
III
C
LC
Certhia
brachydactyla
Grimpereau
des jardins
•
LC
II
TC
LC
•
LC
II
AC
LC
Grosbec
Coccothraustes
cassecoccothraustes
noyaux
Columba
oenas
Pigeon
colombin
LC
III
AC
LC
Columba
palumbus
Pigeon
ramier
LC
III
C
LC
Cyanistes
caeruleus
Mésange
bleue
•
LC
II
TC
LC
Dendrocopos
major
Pic épeiche
•
LC
II
C
LC
Dendrocopos
medius
Pic mar
•
LC
II
AC
LC
Dendrocopos
minor
Pic
épeichette
•
LC
II
C
VU
Dryocopus
martius
Pic noir
•
LC
II
R
LC
N
Falco subbuteo
Faucon
hobereau
•
LC
II
TR
NT
N
Falco
tinnunculus
Faucon
crecerelle
•
LC
II
Occasionnelle
sur le site
LC
Fringilla
coelebs
Pinson des
arbres
•
LC
III
TC
LC
Garrulus
glandarius
Geai des
chênes
LC
III
TC
LC
Hippolaïs
polyglotta
Hypolaïs
polyglotte
•
LC
II
C
LC
Jynx torquilla
Torcol
fourmillier
•
NT
II
R
CR
Locustella
naevia
Locustelle
tachetée
•
LC
II
AC
LC
Luscinia
megarhynchos
Rossignol
philomèle
•
LC
II
C
LC
Milvus milvus
Milan royal
•
VU
II
Non nicheur
Parus major
Mésange
charbonnière
•
LC
II
TC
LC
Pernis apivorus
Bondrée
apivore
•
LC
III
R
VU
Phasianus
colchicus
Faisan de
Colchide
III
C
LC
LC
X
X
X
X
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
N
N
N
99/100
ESPECES
Nom de
référence
Statut National / Européen
Nom
Protect.
vernaculaire
Liste rouge
Dir.
O
Statut Régional Ile-de-France
Conv. Berne
Rareté
nicheur
Liste rouge
Déterminant
ZNIEFF
Oiseaux
Phylloscopus
collybita
Pouillot
véloce
•
LC
II
TC
LC
Phylloscopus
sibilatrix
Pouillot
siffleur
•
VU
II
C
EN
Phylloscopus
trochilus
Pouillot fitis
•
LC
II
TC
NT
Pica pica
Pie bavarde
TC
LC
Picus viridis
Pic vert
•
LC
II
C
LC
Poecile
palustris
Mésange
nonnette
•
LC
II
TC
LC
Prunella
modularis
Accenteur
mouchet
•
LC
II
TC
LC
Pyrrhula
pyrrhula
Bouvreuil
pivoine
•
VU
III
C
NT
Regulus
regulus
Roitelet
huppé
•
LC
II
TC
LC
Saxicola
torquata
Tarier pâtre
•
LC
II
AC
LC
Scolopax
rusticola
Bécasse des
bois
•
LC
III
Non nicheur
NT
Sitta europaea
Sittelle
torchepot
•
LC
II
TC
LC
Strix aluco
Chouette
hulotte
•
LC
III
C
LC
Sturnus
vulgaris
Etourneau
sansonnet
TC
LC
Sylvia
atricapilla
Fauvette à
tête noire
•
LC
II
TC
LC
Sylvia borin
Fauvette des
jardins
•
LC
II
TC
LC
Troglodytes
troglodytes
Troglodyte
mignon
•
LC
II
TC
LC
Turdus merula
Merle noir
LC
III
TC
LC
Turdus
philomelos
Grive
musicienne
LC
III
TC
LC
LC
LC
O.G.E. - AEV – n°12062, 28 novembre 2013
Diagnostic écologique de la forêt régionale de Grosbois (94) et programme d’action
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