SUR LE
PRIAPION
[
PORT
UN
ION
]
FRAIS
SE
I
G.
et
R.
A. GlARD
KT
J.
BONNIER.
Pl
an
c
be
XXXI.
Lor
sque nous avons fait con
naître
il
y a
un
an
rexistenc
e d·un
Entoniscien parasite de P
or/unus
flo/.sa/us FABR. , nous n'avions eu
entr
e les mains
qu
·
un
trè
s pelit n
om
bre
d'exemplaires de ce para-
süe,
tous du sexe femelle
et
à r ét
at
immature
(1
1.
Malgré
leur
grande ressemblance avec les femelles
jeunes
des
autre
s espèces
du genres
Pa
r/union, nous n'avons pas hésité à les considérer
co
mm
e appartenant à une forme spécifique di,tincte nomm
ée
par
nous Po,'/union Fraissei.
Pl
usie
ur
s zoologistes se sont éto
nn
és de no
tr
e audace
et
certains
nous ont reprocde multiplier inutileme
nt
les espèces sans
ju
s
tifi
er
par
un
e description su
ffi
sa
nt
e r établissement de quelques-unes
d'entre
elles.
Une parei
ll
e critique ne p
ou
vait
nou
s émo
uv
oir,
car
l'étune ap-
pl'ofondie de nombreux BopY
l'i
ens nous avait appris que la loi,
démon
tr
ée
par K OSSMANN et l'un de nous pour les Rbizophales,
s'appliquait également aux Epicarides ; Chaque type de BopJTien
infeste
un
hôte terminé
et
un
seul. Les parasites de deux hôtes
t,'ès voisins sont généralement
trè
s voisins également mais néan-
moins bien distincts; les parasites Rhizocéphales ou Epicarides
semble
nt
s'êt
l'e \l'ansformés en même temps que les Cmstacés qui
les héb
erge
nt
et d'une
fa
çon parallèle.
Da
ns
le cas actuel, ces principes se trouvent vérifiés au-delà de
ce
que nous pou vions attendre. Le Par/union Fraissei présente, en
e
ff
et, (Ieux partiûnlarités tellement saillantes, l'une d'ordr e morpho-
(1)
GIARD
ct
BO
K:'\
IER
1 ConltOibutions il l'Étude des
13op
y
ri
cns, Travaux du Labom.
toire
de
Wimereux, l. V, 1888, p. 246.
-
474-
logique,
l'autre
d'o
rdre
éthologique, qu'il nous
est
impossible de
maintenir
cette
es
ce
dans la coupe génér'iquc où nous avons pla
les parasites de
Cal'C
i
nus
i
.la
enas
L.
, de Pm'/un'J,s pube,' L.,
p,
arcu
a/us L EACH
et
Pla/yonichus latipes PENN.
Lp
fait éthologique qui dititingue le Por/un'-on Fraissei n
on-
eulemcnL
de
s
autre
s
Porl
ttn'ion,
mai
s
en
co
re
de
t
ous
les
En
ton
is-
ciens, et même de tous les Epicarirles actuellement connus, c'
est
la
pr
ése
nce S
UI
' une même femelle de plus
ie
urs mdles dégradés,
On sait
que
nous donnons
ce
nom de mâle Mgl'adé ou mâle ordi-
naire
des Bopyriens,
le
se
ul
qui fut connu
avant
la publication de nos
rech
e
rches
s
ur
les mâles cryptonisciens. Ces de
mi
ers
sont
fr
éque
m-
me
nt
grégaire
s, mais
il
s accomp
ag
ne
nt
toujo
ur
s
un
se
ul
mâle dé·
gradé,
Chez le P
or
tuni
on Fraissei, au conrraire,
on
rencolltre
généralement
quatre,
cinq et
ju
sque sept mâles d
ég
rades, mais pas
de mâles cryptoni
sc
iens,
La
taille de ces mâles
dégradés
e
st
très
grande
et les d
is
tingue
déjà des Inâles ries
autre
, Po
rt
union, mais le cal'actèl
'e
morphol
o-
gique
sur
lequel nous voulons
particulièr
eme
nt
insis
ter
est
l'exis-
tence chez ces mâles d'uIl énorme pé
ni
s
pré
s
enwnt
une s
tructure
toute diffé
rent
e des papilles génitales des màles ordinair
es
de Bopy-
riens, On peut même d
ire
qu'il n'existe rien de
par
eil chez
aucun
Isopode. Aussi
p"
Op
OSO
Il
S
-1l0U
S
pOlir
rappeler cet te éto
nnant
e pal't
i-
cularité
d'établir
pour
le
Po
rtunion
Fr'aissei une coupe
générique
qui
portera
le
nom de
Pri
apion, coupe
générique
qUi
se
troU"e
justifié"
également
par
ce
rtain
s ca
ra
ctères dirfél
'e
ntiels de la
fem
elle
adulte,
Femelle
adulte
(1)
, - A
première
yue
la
femelle adulte
Il
e
diffère pas
se
nsiblement des
autres
Entoni
sciens,
surtout
de
ce
ux
du
ge
nre
Portunion, Mais
si
l'on
ouvre
la
chambre
incubatrice de
façon à
meltre
ell é
"iden
ce
la
forme du corps de l'animal, on re-
marque
que
la
di
stribution des bosses de
l'ovair
e,
qui n
OLIs
a fourni
(I
) Le premier exemplaire de feme
ll
e ûdulle que nous ayons eu à notre
di
spnsition
provemlit du Portel. Depuis n
ou
s
Cil
avons
tro
uve
il
\Vimereux
tro
is autres exemplaires
ou même st
ad
e dans
la
courant d'
ao
tH La p
ro
por
tio
n des parlu
nu
: holsatlls
p
llra
~ ile
s
c::;t
d'environ un pour cent cinquan
te.
-
415-
d'exce
ll
ents caractèl'es génériques, n'
est
plus la même que dans les
gent'es Grapsion, CanCl'ion ct P
or/un
io
n,
Des bosses
dOl'
sales supé-
l'ie
urrs
de forme conique e
xi
stent
rlen
ière le cephalogaster, et l'on
tr
ouve aussi à la face ventrale les deux bosses impail'es allongées,
courb
ées
inférieurement,
qui
ca
rn
cté
ri
se
nt le ge
nr
e P
O'l"
tunz·on;
mai
s
de p
lu
s,
au niveau
rlu
dcrnier segment thoracique, S
Ul'
la
fa
ce dor-
sale, il y a deux grosses é
ll1in
en
ces
arrondi
es
form
ées
par
des
pr
o-
longemcnts des glandes génitales et en t
ou
t l,oint
se
mblables à celles
qu
e nons avons décrites chez
Gmpsion
Cavolinii,
S
ur
les bords laté
raux
ou cinquième somite thoracique, e
ntr
e les
deux bosses ventrales,
se
tr
ouvent les
ouvertu
res génitales entou'
rées d'une paire de pelites glandes mamelonnées, blanchâtres et
semblables
par
la forme
et
la coule
ur
aux
vésicules sélllinaies qui
se
trouvent sur le
dernier
segment du tho
rax.
Ces derni
ères,
situ
ées
sY
lll
étriquement
rie
part
et
d'autre
du corps, sont
bi
en développées
et
au
nombre de
/,
'ois de chaque té. Les lames
pl
e
ural
es du
pléon
et
les pléoporles
so
nt
tr
ès développées SUI' les bords
latéraux
ri
e l'abrlomen, comme chez
Por/w,jon;
seul le segme
nt
terminal
ou pygidium est caracté
ri
stique : au
li
eu
d'être
mousse comme dans
Porhmion
mœnadi-< (voir GIARD
et
BONNIER , lac, cit, Pl.
VII,
fi
g, 8 pg), ou aigu et fendu comme dans Cancrion
miser
(id.,
p,
126,
ti
g.
22).
il
est forme de deux parties symétriques, quadrang'llaires,
accolées
l'un
e à l'autre dans
pr
esque toute leul' longueu
r,
La
cavité incubatrice pl'ésente la st
ru
ct
ure
el la complication de
celle des espèces du
genre
Por/unio
n,
Dans l'un oes exempla
ir
es
qu
e
nou
s avons examinés, nousl'avolls trouvee r
l;
mplie d'embryons
mûr
s qui étaient absolument semblables à ceu'- de
p,
lI1œn
adi
s
décrits dans no
tr
e memoire sur les
En
tollisciens (loc, c
it"
l', 164,
PI. X),
Mâle
dégradé
(PI.
XXXI
) - On sait que les
pr
e
mi
ers
zoo
logistes
qui
s'occupèr
ol
ll des Enlo
ni
sciens des genres Pm'
ütnionel
Œ;'apsion
laissè
rent
passM' le mâle
in
aperçu : ce fait qui s'explique ai
ment
pal' l'
extrême
petitesse du
lIIâ
le dégl'arlé unique rlans ces deux genres,
ne se
se
rail ce
rt
ainement
pa
s prése
nt
é si ces naturalistes avaient de
prime abord examiné le parasite de Po,
-/
un
us
ho/sa/us, Le P
ri
a.
-
pion
mâle est d'une taille très considérable, relativement bien en-
-
476-
tendu,
à celle des mâles des
autres
genres:
tandis que dans ceux-ci
ce
se
xe
ne
dépa
sse
guère
un millimètr
e,
chez
l'Ent
o
ni
scien qui nous
occupe, il
atteint
quatre
et
même cinq millimètres,
dans
sa
plus
grande
lo
ngueur,
du
bord
frontal à l'e
xtr
émi des
ur
upodes. De
plus,
la
difficulté de les
découvrir
est
e
ncor
e
amoin~rie
par
ce
fait
que
le
nombre
des mâles pe
ut
s'étendre
jusqu'à sept. Quand on a
débarra
ssé la cavité incubatrice de la femelle des
embryons
qu'elle
contenait,
en
l'agitant
légèrem
e
nt
dans
l'eau
, on voit
se
détacher
des lames
pleurale
s plusie
urs
petits
animaux
blanchâtres
qui
s'ag
i-
tent
péniblement
sans
parvenir
à
changer
de place, s'ils
n'ont
à
por-
tée
de
leurs
patte
s
un
fragment
quelconque du
corps
de la
femelle:
ce
SOllt
les mâles.
Sépar
és
de la femelle, ils
se
tiennent
sur le côté et
courbés
ven-
tralement.
sur
eux-mêmes (Pl.
XXXI
, fig.
'1
) dans la pnsition orrl
i-
naire des mâles
d'Enlollisciens:
mais dans
ce
cas, cette position
semble
leur
être
imposée
par
le
développement enorme
et
inusité de
leur
pénis, parfaitement visible même à l'œil nu.
Sur
la
femelle, nous a,'ons toujours d
écouvert
les mâles logés
dans
les
sinuo,ités
et
le
s replis des lames
pleural
es ou des
pl
éopodes.
Ja
illais nous n'avons
trouvé
rie
mâles au stade c
rypt
oniscien alors
que chez les autres genres d'Elltonisciens nous en trouvions
jusqu'à
huit
'
ur
une
même femell
e,
outre
le mâle
dégra
rlé. Il
est
Feu
vrai-
semblable qu'ils aient échappés à nos
rech
erches, puisqu'il nous
est
arrivé
de découvrit',
sur
l'abdom
en
ou dans la cham
br
e incuba-
trice, des
embryons
mùr
s de la ponte
précédente
qui
sont
à peine
visibles à l'œil nu. Il y a un fail éthologique des plus
curieux
dont
nous n'avons
trouvéju
squ'ici
aucune
explication.
La forme
générale
(fig. t
et
2)
est
celle que nous avous decl'ite
dans
notre
monographie de
POl
'/union
",œn
adis : elle
se
dticompose
en
trois
parti
es:
la tête, le
thora"
et
l'abdomen.
La
tête
(fig,
3)
vue pal' la face
ventrale
a
la
fot'me d'un ovale
re
gu-
lier, prolongé infét'ieurement, en
arrière
cles
yeux,
par
une s
urface
quadrangulaire
sur laquelle
s'a
pplique la ba
se
clu
rostre,
Sur la face
dor
sale
se
trouvent
les
yeux
(œ),
réduit
s à deux taches pigme
ntaires
noires sans cristallins. A la partie antérieure, s
ur
une éminence en
forme de mufle, se
trouvent
, s,ymétriquement placés, deux petits ma-
melons peu élevés s
urmonté
s d'un bouquet de poils au
nombre
de huit,
-
477-
comme chez les autres Entoni
sc
iens :
ce
SO
llt
les ante
nn
es
intern
es
(anl) .
Entre
l'éminence qui porte ces rudiments et le ros
tr
e se
trouve
une
aulre paire
de
mamelons,
plus
r
édui
ts
eL
s
ans
la
mOin(1I'8
soie re
pr
ésentant les antennes externes (
an')
qui, chez Pot"/um"on
mœnadis.
so
nt encore triarticulees, tout en éta
nt
également très
réduites.
L'appareil
bu
ccal occupe la plus grande partie de la surface
inférieure
du
segment céphalique,
il
est bâti
sur
le ty
pe
ordinaire du
ros
lre
des
aulr
es Bopyriens.
La lèvre s
up
é
rieure
(
fig.
2
et
3, l
b)
a la forme d'nne lame trian-
gulaire l
'e
pli
ée
à son extrémite supé
ri
e
ure
et
dont les bords
latéraux
sont reliés à la lèvre inférienre
(h!Jp)
par
deux tiges
tr
ansverses (I
r)
servant d'appui
"uX
pi
èces buccales mobiles. Cette lèvl'e inf
é·
rieure
ou
hypostome
pr
ésente la plus grande analogie avec la pal'Iie
correspondante decrite et figurée chez P
m'lunion
rnœnadis :elle
pré
se
nt
e à son sommet
Ull
e petite échallcrure
arronrlie
par où pas-
s
ent
les extrémites des mandibul
es;
l'extlltlité triangulaire de la
lèvre
es
t
l'
pcouverte de petit
es
squam
es
gulièrement
di
s
po
sees.
Dans la fente
ménagrl8
entre
ces
deux lames chtÎneuses fonctionne
une paire de man
di
bules (md) solides, formees d'une tige ro
bu
ste,
elal'gie à sa
ba
se
, et
tormirlp8
il
son extremité s
up
er'ieure
par
un
cuilleron e
ffil
é orllée de
st
rie
s.
A la base de l'hypostome, l'l'ès de l'insertion des mandibules, se
trouve ulle paire de tubercul
es
arrondis, à peine
vi
sibles, qui repré-
se
ntent, comme le demonlt'e leur position, les premières maxilles
(m",I).
Un
peu plu' bas, on en
aper
çoit
un
e
autr
e paire, ce
ll
e-ci plus
accentuée
et
plus vISible: ce
sooL
les rudiments des maxilles de
l~
deuxième
pa
ire
(mx'
). Enfill. près de ces dernières, presque au
même niveau, et
plu
s rapprochù
es
de
la
liglle médiane,
se
trouvent
les maxillipèdes (pm)
repr
ésent és par
ull
e paire de petits tuber
cu
les
surmontés chacun d'un poil unique.
Tout cet appareil
ma
sticateur, fixé à
la
partie ventrale de la tête,
est so
lid
e
lll
ellt maintenu par trois piliers chitineux
qui
se
dèlachf'llt
de
la
paroi cèphalique
il.
la partie interne de la
fac
e dorsal
e:
le
médiall, situé dans l'axe de la tète, est
fix
é à la base de la l
èv
re
supérieur'e,
et
les piliers lateraux sont ,ymétriqu
('
lII
cnt, plac
lis
de
parL
et
d'
autre
d"
premie
r,
à la base de chacune des manrlibulcs.
Quand on examille l'animal
par
transparence, ces pilie
rs
se montrent
1 / 11 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !