L’Islam possède sa propre interprétation de la vie des prophètes qui diffère par-
fois de celle des deux autres religions principales que sont le judaïsme et le chris-
tianisme. Le Coran affirme que Mahomet est le dernier d’entre eux.
Le silence de Mahomet présente la genèse de l’Islam et le contexte culturel qui a
favorisé son émergence, de l’an 600 après J.C, entre la Mecque et Médine et le
désert d’Arabie près de Jérusalem. Afin de reconstituer la figure du dernier pro-
phète de l’Islam, l’auteur a utilisé diverses sources comme les hagiographies
classiques, les sîra, des récits de chroniqueurs musulmans et les travaux de
chercheurs contemporains sur les périodes concernées de l’histoire islamique.
Cependant les spécialistes pourront y retrouver certains écarts avec l’histoire
réelle et des anachronismes historiques, culturels et littéraires, inhérents à la
fiction historique.
La lecture de ce roman que les spécialistes présentent comme extrêmement bien
documenté est d’un abord parfois un peu difficile : nous évoluons dans une culture
différente de la nôtre et certaines ellipses ou références historiques évidentes
pour l’auteur, du moins on l’imagine, et pour le lecteur familier du Coran et de
l’histoire du Prophète, sont difficiles à appréhender. Mêmes difficultés avec les
noms Amrou Ibn Oummayya, Khalid iBn Al-Walid qui ne prennent pas sens d’em-
blée, même si leur rôle historique fut indéniable et important.
Le lecteur doit donc fournir un effort mais l’ouvrage le vaut bien car il est pas-
sionnant, riche, et permet au néophyte d’entrer dans une culture et une histoire
somme toute peu connues de l’autre côté de la Méditerranée.
Mais il n’est pas que cela. Le silence de Mahomet s’interroge aussi sur la personna-
lité du Prophète : capable de ruser pour s’assurer une victoire, ne refusant pas la
guerre, ne renonçant pas à faire couler le sang et utilisant les messages d’Allah
pour défendre ses propres intérêts (Allah « l’autorisera » à épouser la femme de
son fils ou lui permettra au travers d’une vision de lever les soupçons qui pesaient
sur Aïcha).
Si le livre peut sembler, parfois, irrévérencieux envers le Prophète, ce serait parce
que, selon les traditions de l’Islam, Mahomet est avant tout un homme en contact
privilégié avec Allah. D’ailleurs Salim Bachir se défend d’avoir voulu être irres-
pectueux : « J’espère dit-il que Le silence de Mahomet sera lu et aussi débattu. Si
les foudres restent intellectuelles et dignes, j’en serais heureux et je les accepte-
rais même si elles me déplaisent. Si elles dépassent ce cadre et sombrent dans
l’irrationnel, j’en serai surtout profondément attristé. Le silence de Mahomet n’est
en aucun cas un livre attentatoire à la personne de Prophète que je révère et res-
pecte profondément. »
Quelques repères historiques…
En résumé…
Commentaire
Le roman relate la vie du prophète Mahomet, le messager de Dieu, racontée par
quatre de ses proches : Khadidja, sa première épouse ; Abou Bakr, le premier ca-
life et son fidèle lieutenant ; Kalid, le chef de Guerre de l’islam conquérant ; Aïcha
la plus jeune de ses épouses.
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