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Groupe d'Etudes Sur le Travail Et la Souffrance au travail, Domaine d'intérêt majeur, action financée par la région Ile-de-France 2012-2015
l’activité, sachant que leur équipe est surtout
intéressée par l’action. Il s’agit d’agir pour
comprendre. » Une démarche assez différente de
celle de la sociologie où il s’agit davantage, a priori,
de comprendre pour agir. « Les places du savoir et de
l’action sont donc différentes. J’ai cherché à
comprendre ce qu’ils entendaient par « agir », à
étudier la place du clinicien, etc. » Un objet de
recherche qui sollicite d’autant plus un regard
sociologique que la clinique de l’activité intervient
aujourd’hui sur les liens entre métiers, fonctions et
niveaux hiérarchiques différents. Dans l’organisation,
donc, et non plus seulement dans des milieux
professionnels « homogènes ». « L’enjeu est de
parvenir à seconder le développement de
l’organisation. Et c’est là où ce travail intéresse les
sciences de gestion. »
Chez Eurocopter, la thèse de Christophe Massot portait justement sur le « travail politique » dans les
organisations, caractérisées par la division du travail. « Dans une organisation, il est nécessaire de se
coordonner et de coopérer, en plus de toute l’inventivité que requiert la tâche à effectuer. Il faut se mettre
d’accord alors qu’on ne sait pas encore ce qui sera fait et donc prendre collectivement une décision
sans l’assurance de certitudes. C’est ce travail politique qui m’a intéressé. Un intérêt partagé par la
clinique de l’activité, notamment lorsqu’elle cherche à mettre en discussion les qualités du travail, par
exemple, par des ouvriers de chaîne et des directions nationales. Lorsqu’elle cherche donc à instruire
la délibération sur les qualités du travail. Délibération éminemment politique par laquelle l’organisation
redescend au niveau du travail. »
Articuler les différents champs de la recherche
Reste à savoir quelle place un sociologue, en position d’observation de ces interventions, peut prendre
sur le terrain. « Cette question reste encore ouverte… » Il n’en reste pas moins qu’observer produit
nécessairement des effets. « Dès lors que le psychologue clinicien du travail vient observer une
situation, le professionnel va travailler tout en sachant que quelqu’un le regarde. Il y a là un nouveau
destinataire de l’activité. Ce professionnel va donc changer le mouvement de son activité, ou même ses
gestes… Or, les sociologues se pensent à distance. Et même s’ils pensent cette distance, ils ne doivent
pas agir sur les acteurs, ne pas participer, contrairement aux psychologues qui, eux, vont penser et
utiliser les effets de leur présence pour modifier le cadre dans lequel le professionnel tient son activité. »
Et donc que faire de sa position ? « Actuellement, la relation entre moi, sociologue, et les cliniciens de
l’activité est en construction… On regarde comment ma présence modifie le cadre de l’intervention, et
donc modifie l’activité des professionnels pris dans l’intervention… En bref, comment elle modifie
l’intervention. Vous voyez la complexité et la difficulté de la question ! » Et la présence de ces multiples