Situer le rapport social dans le contexte socio-
philosophique, qui est donc celui de l’analyse et de
l’herméneutique, permet de répondre à deux questions :
“En quoi le rapport social est-il garant des droits et des
libertés fondamentales ?” et “En quoi est-il utile ?”
Le rapport social est garant des droits et des libertés
fondamentales parce qu’il est un écrit professionnel traversé
par trois dimensions : le droit, la morale et l’éthique.
L’utilité du rapport social procède des stratégies d’écriture
mises en place par les travailleurs sociaux et de leur capacité
àproblématiser les faits.
Le rapportsocial à l’épreuvede l’analyse et de
l’herméneutique
Analyser nécessite l’explicitation d’une grille d’analyse
pertinente qui soit capable de traduire la connaissance et la
compréhension du rapport social en termes d’action, et
qu’ainsi, elle soit opératoire pour les acteurs.
La grille d’analyse proposée est fondée sur les normes
d’action internes de l’acte d’écriture au sein des CPAS : le
droit (norme interne du CPAS), la morale et l’éthique
(normes d’action intériorisées des acteurs).
1. Le droit
Le droit est un système de normes impératives, se donnant
pour but les rapports à autrui et à la vie en commun. Sa
source est publique, sa formalisation écrite, sa structuration
cohérente et hiérarchisée, et un système de sanctions est
attaché à son éventuel non-respect.
Ausein des CPAS, le droit stipule, par le biais de l’article
60§1er de la Loi organique des CPAS du 8/7/76, que
l’enquête sociale est obligatoire et qu’elle doit impé-
rativement êtreréalisée par un travailleur social. Le rapport
d’enquête sociale, quant à lui, s’il n’est pas obligatoire est
cependant devenu incontournable pour la prise de décision.
Bref, le travailleur social doit écrire.
En pratique, dans le rapport social, les questions le plus
souvent posées par les assistants sociaux portent sur :
- ce qu’ils doivent écrire (ou surtout ne pas écrire) pour
chaque situation
- ce que disent les textes de loi à ce propos
Ajoutons que l’ensemble des relations relatives à la profes-
sion d’assistant social est appelé déontologie et est en partie
codifiée au sein des CPAS.
On pourrait dire d’emblée que du fait que le rapport social
se réfère au droit, il est en soi garant des droits et des libertés
fondamentales.
Cependant, nous le savons, le rapport social se base toujours
sur une enquête sociale et sur des entretiens avec les usagers,
c’est-à-dire sur une relation qui conditionne l’écriture du
rapport. A ce propos, la relation sociale entre l’assistant
social et l’usager, sans doute parce qu’elle est codifiée, est
dissymétrique à double titre. Eneffet, c’est l’assistant social
qui engage le jeu et en institue les règles ; c’est lui qui, le plus
souvent, assigne à l’entretien et à l’enquête sociale, de
manière unilatérale et sans négociation préalable, des
objectifs et des usages parfois mal compris par les usagers.
Cette “violence symboliquenon intentionnelle dans le chef
de l’assistant social est redoublée par une dissymétrie sociale
chaque fois qu’il occupe une position supérieure à l’usager
dans la hiérarchie des différentes espèces de capital, et
notamment du culturel.
2. La morale
Ondésigne par morale l’ensemble des normes impératives,
des devoirs, des conduites obligatoires que se fixe un
individu. Ce sont des normes d’action intériorisées par ce
dernier.
La morale fréquemment rencontrée par les acteurs du CPAS
en général et par les assistants sociaux, en particulier
lorsqu’ils rédigent un rapportsocial, est fondée sur le respect
de la dignité et de l’égale dignité de tous ceux qui adressent
une demande au service social ; ce qui a l’avantage, en
termes d’action, de pouvoir condamner toutes les atteintes à
la dignité et de situer la relation assistant social–usager à la
fois dans un cadre inégalitaire (le droit) et égalitaire (l’égale
dignité) et de rendre ainsi possible une prise en charge des
demandes.
En pratique, dans le rapport social, les éléments moraux
amènent les acteurs du CPAS et les assistants sociaux à se
poser deux questions distinctes :
- L’égale dignité de tous a-t-elle été respectée ?
- Comment l’écriture en amont et la décision en aval
peuvent-elles intégrer les impératifs moraux de certains
protagonistes ?
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Trait d’Union
2012/06
SOUS LA LOUPE
LE CONTEXTE SOCIO-PHILOSOPHIQUE
DU RAPPORT SOCIAL DANS LA DECISION
D’AIDE SOCIALE
Le 29 novembre dernier, la Section CPAS de l'Association tenait son Carrefour d'automne
annuel, sur le thème de l’enquête sociale. A cette occasion, Philippe Harmegnies, Professeur à la
Haute Ecole de Namur-Liège-Luxembourg, a livré un moment de réflexion sur le rapport social,
considéré sous le triple prisme de l'éthique, du droit et de la morale.
3. L’éthique
Avec la morale, l’éthique est une autre norme d’action
intériorisée. Mais, à l’inverse des commandements de la
morale et du droit, les normes éthiques ne présentent aucun
caractère impératif ; ce sont des choix, des préférences, des
recommandations, jamais des obligations.
Le vaste domaine de l’éthique est celui où le choix est ouvert
à la délibération, qu’elle soit intime ou collective, et donc à
l’hésitation et au doute.
L’éthique, dans le rapport et la décision sociale, c’est la
recherche de la meilleure - ou de la moins mauvaise - façon
d’agir dans un contexte non totalement déterminé par les
impératifs moraux et juridiques.
La délibération, intime ou collective, est toujours structurée
par deux pôles : celui universel des valeurs et celui,
contingent, des circonstances. Autrement dit, la recherche
de la “bonne” façon d’écrire un rapport social dépend à la
fois de principes invariables, ceux au nom desquels on agit
en général (les valeurs du CPAS, les siennes propres) et de la
connaissance du contexte (telle manière d’écriredans une
situation ne sera pas forcément bonne dans telle autre).
Enpratique, après avoir balisé l’acte d’écriturepar des
obligations morales et juridiques, la dimension éthique
s’impose et amène à se poser les questions suivantes :
- Au nom de quoi et pourquoi proposer telle ou telle
solution ?
-Comment agir au mieux pour l’usager, la famille, soi-
même, le CPAS ?
- Quelles sont les éventuelles tensions entre les choix
possibles et les dimensions juridiques et morales ?
4. Les dimensions de l’éthique
L’éthique, dans le rapportsocial et dans la décision sociale,
est triple :
-la délibération face aux décisions à prendre. Le rapport
social est une pratique réflexive ;
-la conviction par les interventions mises en œuvredans
l’acte d’écriture ;
-la responsabilité par les conséquences des stratégies
d’écriture mises en place dans le rapport social.
5. Une éthique de la responsabilité
Parce que le rapport social est d’abord un outil de mise en
relation, cela inscrit l’auteur de l’écrit dans une place qui
engage l’assistant social dans son écriture en lui donnant
sens pour les destinataires.
Ecrireest un acte éminemment singulier dans lequel la
responsabilité de l’assistant social est engagée. Elle consiste
pour l’assistant social à répondre de ses actes. Ce postulat
devrait baliser le rapport social avec une question centrale :
“Qu’est-ce qui peut être utile à l’usager et au Comité pour
que celui-ci prenne une décision éclairée ?”
Répondre à cette question place le rapport social comme un
outil de communication avec l’usager et le Comité. La
responsabilité est un principe à prendre en compte dans la
pratique d’écriture des assistants sociaux des CPAS. Non
seulement les observations et les interprétations portées à un
moment donné et la façon de les écrire influent sur la
décision du Comité et du suivi de la demande, mais elles
peuvent prêter à des dérives face aux multiples usages du
rapport social. Brigitte Bouquet précise à ce sujet que “la
responsabilité en matière d’écrits professionnels est non
seulement de ne pas nuire, mais comporte un aspect positif, à
savoir la bénévolence qui signifie littéralement vouloir le bien
de la personne”. 1Ce qui implique de ne pas tout écrire et de
tenir compte du destinataire et de la destination des écrits.
6. Les niveaux du positionnement éthique
La pratique d’écriture du rapport social est balisée par des
positionnements à trois niveaux.
-Le positionnement éthique personnel qui engage l’assistant
social à se mettre à l’écoute de l’usager en se situant dans
sa propre histoire, ses appartenances, sa culture mais
aussi sa sensibilité et ses émotions. Cette responsabilité
personnelle suppose pour l’assistant social un abandon
de la toute puissance de son écrit. Reynald Brizais précise
àce sujet que “le premier positionnement éthique nous
semble être : ne pas se faire confiance (…) ce qui est
redoutable, c’est de ne pas avoir de doutes”.2C’est peut-être
ce niveau de responsabilité personnelle que les assistants
sociaux doivent faire apparaître dans leurs rapports
sociaux, car plus l’assistant social fera valoir sa position
de sujet fait d’incertitudes, plus il sera capable d’écouter
et d’écrire sur une autre personne, un autre sujet. Rien
n’est vraiment sécurisant dans l’écriture du rapport
social. Cette insécurité est alimentée par tout un réseau
de contradictions vécues dans et par l’écriture, mais aussi
par le poids des pressions en interne et par les
représentations dépréciatives que l’assistant social peut
avoir de lui-même dans l’exercice d’écriture du rapport
social. Carmen Strauss-Raffy nomme ce passage vers
l’activité scripturale, le “saisissement de l’écriture” et dit-
elle, cette épreuve “représente une confrontation avec la
part cachée la plus intime de soi. Elle ne peut s’effectuer que
dans la solitude et le silence intérieur, en un cheminement
qui demande du temps et de la maturation”.3
-Le positionnement éthique professionnel qui signifie que
l’assistant social doit, à travers son rapport social,
répondrede la mission confiée, de la qualité de son
écriture et de son travail d’interprétation. L’assistant
social met ainsi en œuvre des compétences, une
technicité qui se réfère à sa pratique spécifique au CPAS.
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Trait d’Union
2012/06
SOUS LA LOUPE
1BOUQUET Brigitte, Ethique et travail social, Paris, Dunod, 2012, 2e édition, p 116
2 BRIZAIS Reynald, “Une éthique de la responsabilité”, in Espace Social, Les risques du métier au risque d’un métier, n°12, juin 2000, p 55
3 STRAUSS-RAFFY, Carmen, Le saisissement de l’écriture,Paris, L’Harmattan, 2004, p 212
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Trait d’Union
2012/06
Pour Reynald Brizais, à propos de cette distinction entre
responsabilité personnelle et professionnelle “Ce qui est
en cause n’est pas une opposition entre du prétendu
personnel, opposé ou non à du prétendu professionnel, mais
la question de la place du subjectif dans une pratique
professionnelle (…) Il n’y a pas d’un côté un moi personnel
et de l’autre un moi professionnel, chacun assumant en
quelque sorte ses responsabilités”. 4Agir en professionnel
indique précisément le détour que l’assistant social est
obligé de faire du côté de sa position personnelle pour
déterminer et mettre en œuvre son acte d’écriture dans la
rencontre avec l’autre. Cela semble supposer une certaine
légitimité professionnelle de l’assistant social dans sa
pratique d’écriture.
-Le positionnement éthique institutionnel qui consiste à
délimiter l’espace propre de la pratique d’écriture où va
s’inscrire ce niveau de responsabilité. Chaque assistant
social, par l’écriture de ses rapports sociaux, doit pouvoir
se référer à son inscription dans un service social du
CPAS. Ainsi, par exemple, l’assistant social ne devrait
jamais se retrouver en position de devoir rendre des
comptes aux usagers uniquement sur le plan individuel,
même si en tant que personne, il se trouvefortement
engagé. Pour Reynald Brizais, “Toute pratique
professionnelle s’inscrit dans un cadre et la qualité de ce
cadreconditionne la qualité de la pratique. Aussi nous
apparaît-il comme une autrenécessité éthique que de
travailler à la sûreté du cadre de travail 5.La pratique
d’écriture entre alors en jeu dans un réseau de
responsabilités où chacun, assistant social, chef de
service, président, secrétaire, conseillers, de sa place, doit
rendre compte de ce qu’il fait.
L’éthique de la responsabilité pose la question du choix du
côté du sujet auteur de son écrit. En conséquence, la
responsabilité de l’assistant social n’est pas seulement
relative au caractère plus ou moins juste de son écrit, mais
au sens que prend celui-ci du point de vue d’un
positionnement éthique.
La pratique d’écrituredu rapportsocial a tout avantage à
s’inspirer de cette éthique de la responsabilité pour élaborer,
confronter et fairepartager le contenu du rapport social et
pour que celui-ci devienne un outil au service d’une relation
plus transparente, plus professionnelle avec les usagers,
garant des droits et des libertés fondamentales.
Si le rapport social dans les CPAS paraît à ce point sensible
dans le champ du travail social, c’est probablement parce
que cet écrit professionnel active des débats internes et
externes où l’éthique vient traverser la pratique des assistants
sociaux.
L’éthique, si elle interfère dans l’activité des travailleurs
sociaux en CPAS, est en même temps le vecteur d’une
réflexion critique sur les pratiques professionnelles en ce
compris l’écriture des rapports sociaux, et par là, indi-
rectement, elle est garante des droits et des libertés
fondamentales.
L’utilité du rapport social ?
Le rapport social est utile à plus d’un titre.
Tout d’abord, c’est un outil qu’on peut d’emblée classer
dans la catégorie des écrits qui n’ont pas de caractère
littéraire ou fictionnel mais dans le cadre des textes
utilitaires, communément appelés “fonctionnels”.
Parce que le rapport social est un écrit professionnel traversé
par les dimensions juridique, morale et éthique, il est utile.
En effet, l’éthique dont il a été largement question plus haut
renvoie à la capacité à l’origine de l’acte d’écriture du
rapport social, la capacité à problématiser, c’est-à-dire à
mettre en question l’évidence, ce qui s’appelle les faits.
Ce qui est à l’œuvre dans l’écriture du rapport social relève
non pas des connaissances des faits, mais des facultés de leur
donner du sens et de sortir de l’évidence. Problématiser, c’est
choisir l’angle par lequel on va exposer la demande de
l’usager. Problématiser, c’est se situer entre la parole de
l’usager, l’observation et la construction du rapport social.
C’est donc à tout un travail de reformulation auquel se livre
l’assistant social en mobilisant les données recueillies avec
discernement et pertinence.
Pour problématiser, l’assistant social recourt à un outil : le
concept. Expliquer une demande, la décoder, consiste à la
mettreen relation avec autrechose, des mots, des concepts.
Ce avec quoi la demande est mise en relation est, au sens
large, une cause. C’est cette mise en relation qui va rendre la
demande intelligible et le rapport social utile pour décider.
On le sait, le rapport social est le résultat d’un exercice de
recomposition des données au cours duquel apparaissent un
certain nombre de tensions bien souvent induites par les
positions paradoxales occupées par les travailleurs sociaux en
CPAS qui oscillent dans leurs fonctions auprès des usagers
entre aide et contrôle.
Mais justement, la problématisation oblige le travailleur à se
poser de bonnes questions à l’aide de concepts bien choisis,
afin de contrer la difficulté souvent rencontrée lorsque les
assistants sociaux et les décideurs du Comité ne sont pas
toujours sur la même longueur d’onde, que les systèmes de
référence de leurs métiers sont différents et pas toujours
aisément compatibles.
Le rapport social est utile également parce qu’il est le résultat
d’un “savoir écrire”. Comme le souligne Yves Reuter,
L’écriture est une pratique sociale, historiquement construite,
impliquant la mise en œuvre généralement conflictuelle de
savoirs, de représentations, de valeurs, d’investissements et
d’opérations, par laquelle un ou plusieurs sujets visent à
(re)produire du sens, linguistiquement structuré, à l’aide d’un
outil, sur un support conservant durablement ou provisoire-
ment de l’écrit, dans un espace socio-institutionnel donné”.6
4 Ibid, p 54
5 Ibid., p 54
6 REUTER, Yves, Enseigner et apprendre à écrire,Paris, ESF, 1996, p 58
SOUS LA LOUPE
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Trait d’Union
2012/06
Parler de “pratique sociale” permet d’insister sur certaines
caractéristiques du rapport social. Ainsi cette pratique :
- transforme le support et produit des signes, du sens ;
- articule indissociablement dans son exercice du cognitif,
du psycho-affectif et du socio-culturel ; des savoirs, des
investissements, des représentations, des valeurs et des
opérations…
- est située physiquement, dans une position donnée, dans
un espace-temps défini, par des postures, des gestes et des
procédures, par des outils et des supports ;
- est inscrite dans l’ensemble de la vie sociale, dans les
sphères socio-institutionnelles de pratiques qui la règlent
et la codifient ;
- s’inscrit dans l’histoire individuelle du sujet ;
- s’exerce toujours en relation avec les autres pratiques du
sujet, dans son rapport au monde, sa trajectoire, des
projets ;
- n’est jamais maîtrisée totalement et elle est constamment
travaillée par des tensions qui parcourent chacune des
caractéristiques citées ci-dessus.
Le rapport social est utile enfin, car nous devons le
considérer comme une pratique d’écriturestratégique et
non comme le reflet d’une réalité socio-biographique ou
familiale. L’auteur du rapport social, en l’occurrence
l’assistant social, cherche à établir dans son rapport une
représentation de la problématique personnelle, individuelle
et de ses possibilités d’évolution pour les faire partager par le
Comité qui doit prendreune décision.
Le rapport social est générateur d’au moins trois stratégies
complémentaires.
- Une stratégie d’écriture liée aux entretiens avec les
usagers, aux visites, en vue de recueillir des données sur
la réalité des personnes, sur ce qu’elles évoquent. C’est
toute la question du décodage de la demande en amont
du rapport social basée sur une compétence des assistants
sociaux : l’observation.
- Une stratégie d’écriture anticipative associée à une
stratégie de réflexion qui recherche le contrôle et la
réduction des incertitudes sur les interprétations. En
effet, la mise en mots est un outil d’aide à la décision avec
parfois une contradiction entre le contenu argumenté où
le Comité n’a plus qu’à entériner ce qui est proposé par
l’assistant social et des hypothèses vides de sens qui
obligent le Comité à refaire une interprétation des
données. Par cette stratégie, l’assistant social construit
son écrit en ayant la volonté de retraduire du sens sans
imposer ses propres représentations. C’est toute la
compétence d’interprétation de l’assistant social qui est
ici mobilisée.
-Une stratégie d’écriture faite de prudence pour permettre
la poursuite du travail avec l’usager dans une relation
d’aide inhérente au travail social. Le rapport social peut
être défini par son réemploi, son usage, son utilité pour
la relation. La compétence sollicitée ici est la neutralité
relative de l’assistant social.
Conclusion
Les usagers qui adressent des demandes au CPAS et dont il
est largement question dans les rapports sociaux attendent
des assistants sociaux, lorsqu’ils écrivent “sur eux”, qu’ils
soient comme des “passeurs” parce qu’entrer dans l’écriture
revient en quelque sorte à passer d’une rive à l’autre. Par
passeur, il faut entendre accompagnateur, éveilleur, celui qui
soutient et qui, en plus, par l’écriture de son rapport social
et par ses propositions, ses avis en vue d’une décision, per-
met souvent à l’usager de s’autoriser à redevenir acteur de sa vie.
Pour le travailleur social, écrire un rapport d’enquête sociale
est à la fois un art et une science. Se réapproprier cette
pratique sociale qu’est l’écriture, par la supervision par
exemple, est une manièrede (re)donner du sens au travail
social en CPAS, étant entendu qu’on pense à partir de ce
qu’on écrit et non l’inverse.
SOUS LA LOUPE
Philippe Harmegnies
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