GPS-Avortements bovins Avortements bovins : un problème, de multiples causes La Fièvre Catarrhale Ovine Dans notre édition précédente et dans la continuité de notre dossier GPS ‘Avortement bovin’, nous avions annoncé la description de la BVD. Les circonstances actuelles nous amènent à préférer un sujet prioritaire. En effet, si en 2006, l’infection par le virus de la Fièvre Catarrhale Ovine ( FCO ) concernait, bovins et ovins confondus, 693 foyers, l’épizootie de 2007 a explosé, avec actuellement plus de 6300 exploitations touchées N ous avons temporairement passé le pic saisonnier de la maladie, mais de nos campagnes parviennent maintenant d’inquiétants échos : avortements en particulier retours en chaleurs en série, multiples mortalités néonatales, chute importante de production laitière... La particularité de cette épidémie est la sensibilité des bovins, alors que dans le sud, les cas sont exceptionnels... Focus sur cette nouvelle maladie qui touche nos bovins... La FCO, appelée aussi Blue tongue, Maladie de la langue bleue, est une maladie virale spécifique aux ruminants domestiques ( moutons, bovins, chèvres ) et sauvages ( cerfs, chevreuils, ... ). On l’attendait par le Sud où elle sévit... elle est arrivée en 2006 par le Nord, aux environs de Maastricht, avec un virus inconnu jusqu’ alors en Europe : le type 8. Après diffusion locale, l’invasion se poursuivit sur de longues distances : Gand, Cologne avec dispersion secondaire autour de ces nouvelles zones. En juin 2007, la vitesse de propagation était estimée à 15 km/semaine. Outre notre pays ( cf carte ci-contre ) et nos voisins du Nord, l’épidémie concerne maintenant la France, Le Luxembourg, la Suisse, l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre, Le Danemark, la Suède et la Tchéquie. Les pics de manifestation de la maladie correspondent aux périodes de multiplication des moucherons, telles lors de l’été dernier chez nous. Autrement, il n’y a aucune contagion directe d’un animal à l’autre. La maladie se manifeste habituellement entre 2 et 8 jours ( ... parfois jusqu’à 20 jours ) après les piqûres des insectes. Le nombre de ruminants malades peut être élevé, mais le nombre de porteurs du virus sans extérioriser la maladie l’est plus encore. Il est important de connaître les signes de la maladie ( cf tableau «Signes cliniques» ) pour la repérer assez tôt et soigner les animaux à temps. Cela diminue sa gravité et le risque de mortalité. Chez le bovin Comme chez les moutons, les symptômes n’apparaissent pas tous sur un même individu mais le troupeau peut en offrir un bon échantillonnage... L’évolution se déroule sur 2 Ovins Bovins Elle ne présente aucun danger pour les humains, ne leur étant pas contagieuse. Elle est transmise quasi exclusivement par les piqûres de très petits moucherons ( 2 mm ), les culicoïdes ( cf photo ), qui peuvent être transportés par le vent à grande distance ( 150 Km ). semaines. Au début, on observe de la fièvre, parfois de courte durée et pouvant passer inaperçue ( pensez toujours à contrôler ce paramètre ! ). Perte d’appétit, abattement, fatigue, chute de la production de lait l’accompagnent. Au bout d’un jour ou deux, d’autres signes apparaissent : - Tête : Croûtes et ulcères dans et autour des naseaux et dans la bouche, salivation, larmoiement, écoulement nasal purulent voire teinté de sang. (Cf photos 1 & 2) - Mamelle : Rougeur intense des trayons, puis ulcères. Les vaches peuvent refuser de se laisser traire ou téter. (Cf photo 3) - Membres : Enflure du bas des membres. Congestion du bourrelet au dessus des sabots et ulcères, pouvant aller jusqu’à la chute de l’onglon ). Boîteries. ...Mais aussi : Avortements, retours en chaleur, malformations congénitales, fort amaigrissement ( fonte musculaire ), complications de photosensibilisation ( chute de la peau des zones à pelage blanc sur le dos et à la base de la queue ), de pneumonie ou de 1 diarrhée. Des cas de mortalité brutale, en 24 hrs, sont décrits. La maladie laisse fréquemment l’animal très affaibli et la convalescence sera longue.. Attention ! D’autres maladies donnent des signes très proches de ceux de la Fièvre catarrhale. Par exemple : la Fièvre aphteuse, le BVD, l’IBR, le panaris,... Aussi, tout symptôme de ce type doit immédiatement vous condui- 2 re à appeler votre vétérinaire d’exploitation pour qu’il précise le diagnostic ( c’est obligatoire ), fasse faire les analyses nécessaire et prescrive le traitement adéquat. Traitement Il n’y a pas de traitement spécifique comme fréquemment dans le cas des maladies à virus. Votre vétérinaire prescrira des anti-inflammatoires pour limiter la fièvre, la douleur et les lésions d’inflammation. En cas de plaies étendues ou de surinfection des poumons, les antibiotiques pourront être utiles. Cependant, des traitements palliatifs administrés assez tôt permettent de limiter la gravité des symptômes et les mortalités. Il est recommandé de : - En période de pâturage, rentrer les animaux malades pour limiter l’exposition aux rayons du soleil, vu le risque de graves lésions de photosensibilisation. - Proposer des fourrages de consistance ‘tendre’ : herbe jeune, ensilage,... compte tenu des plaies très douloureuses dans la bouche. - Organiser la distribution de lait reconstitué aux veaux trop 2 q jeunes pour être sevrés et dont les mères ne se laissent plus téter. L’application de pommades cicatrisantes et le trempage des trayons dans des désinfectants adaptés favorisera la cicatrisation. - On peut essayer de protéger directement les animaux par des insecticides externes. Ces derniers ne doivent pas entraîner la présence de résidus dans les produits des animaux. Le vétérinaire prescrira un traitement qui dispose d’une Autorisation de Mise sur le Marché pour les bovins et ovins et qui offre ces garanties... Mais il existe de sérieux doutes ( source: Afsca ) en ce qui concerne le traitement par des insecticides, la protection n’étant pas toujours efficace. Des cas d’infections sont décrits, malgré des traitements Les signes de la maladie chez le bovin et l’ovin, du plus fréquent au moins fréquent