TISSU SANGUIN ET SYSTEME IMMUNITAIRE - Inflammation
Globalement, la réaction inflammatoire apparaît avant l'immunité adaptative (avec les lymphocytes T et B,
les anticorps). Mais une fois la réponse immunitaire adaptative réalisée, la réponse inflammatoire peut
constituer le « bras armé » de la réponse adaptative. C'est-à-dire que lorsque l'on a développer des anticorps,
lors d'un deuxième contact avec la bactérie ces anticorps vont être présents et entraîner une réponse
inflammatoire beaucoup plus limitée, efficace, qui va permettre d'éliminer plus facilement la bactérie. La
réaction inflammatoire est donc à la fois plus précoce, mais peut aussi préparer le terrain pour la réponse
immunitaire adaptative.
Dans l'évolution des espèces la réaction inflammatoire est apparue beaucoup plus précocement que la réponse
adaptative. D'ailleurs il y a des êtres vivants qui ne possèdent que des mécanismes de défense inflammatoire
sans avoir développé un système immunitaire plus évolué.
Les mécanismes inflammatoires n'ont pas de mémoire, ils ne sont pas modulés par un deuxième ou un
troisième contact avec l'agent agresseur, contrairement au système immunitaire adaptatif. Ce qui signifie que si
l'on ne possédait que la réponse inflammatoire, le premier contact comme le deuxième ou le troisième, avec le
même agent agresseur, entraînerait exactement le même type de réponse.
La réponse inflammatoire peut se développer suite à une agression microbienne (bactéries, virus, parasites,...).
Mais l'inflammation peut aussi être déclenchée par des mécanismes non microbiens dit stériles. Ils sont moins
faciles à appréhender. C'est probablement le cas le plus fréquent.
Par exemple :
–la crise de goutte qui est due à la précipitation de cristaux d'acide urique. Il y a une arthrite importante
avec une intense inflammation articulaire mais il n'y a pas de bactérie. C'est bien quelque chose de
stérile, ici les cristaux, qui induit une inflammation.
–Les personnes en contact avec la silice peuvent développer une maladie très grave appelée la silicose,
c'est une inflammation chronique du poumon. Cette maladie est due à l’inhalation de la silice qui est une
substance que l'on n'arrive pas à éliminer de notre organisme. Ici aussi ce n'est pas un agent microbien
qui est responsable.
–Le cas le plus fréquent est la nécrose cellulaire. Par exemple si on tombe d'une échelle, on va avoir un
traumatisme musculaire avec une nécrose musculaire au niveau du muscle écrasé par la chute. Il va
apparaître un hématome, donc une inflammation locale. Il n'y a pas d'infection. Et c'est exactement la
même chose qui se passe dans les cas d'ischémie aiguë, par exemple lors d'un infarctus du myocarde
ou d'un AVC des cellules meurent et délivrent des signaux de danger à l'organisme qui vont entraîner
une réaction inflammatoire.
Donc ces inflammations d'origine stérile sont très importantes et il ne faut pas les négliger par rapport aux
inflammations d'origine microbienne.
PARTIE 1 : LA REACTION INFLAMMATOIRE AÏGUE
C'est un mécanisme de défense essentiel à la survie et favorable à l'organisme. La réaction inflammatoire ne se
fait pas n'importe où. Pour que les leucocytes puissent quitter la circulation et passer dans les tissus il faut des
conditions physiques particulières dans lesquelles le flux sanguin est relativement lent et les vaisseaux sont
poreux.
Cela se passe principalement au niveau des capillaires et des veinules post-capillaires (très bas dans les
ramifications vasculaires). A ce niveau là, la vitesse du flux sanguin est très ralentie, par rapport à la sortie du
cœur ou de l'aorte, et les leucocytes peuvent plus facilement venir au contact de la paroi endothéliale.
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