Le plan de développement économique et social 2000-2004

ROYAUME DU MAROC
--------
MINISTERE DE LA PREVISION
ECONOMIQUE ET DU PLAN
--------
L
LE
E
P
PL
LA
AN
N
D
DE
E
D
DE
EV
VE
EL
LO
OP
PP
PE
EM
ME
EN
NT
T
E
EC
CO
ON
NO
OM
MI
IQ
QU
UE
E
E
ET
T
S
SO
OC
CI
IA
AL
L
2
20
00
00
0-
-2
20
00
04
4
VOLUME 1
LES ORIENTATIONS ET LES PERSPECTIVES
GLOBALES DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
ET SOCIAL
Direction de la Programmation
2
LE PLAN DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE ET SOCIAL
2000-2004
Tel qu’il a été arrêté dans le document annexé à la loi n° 37-00,
promulguée par le Dahir n° 1-00-267 du 2 Joumada II 1421 (1er
Septembre 2000)
3
LA LETTRE ROYALE
(TRADUCTION)
"Au nom de Dieu, Que la prière et la paix soient sur le Prophète, Sa Famille et Ses
Compagnons.
Notre fidèle serviteur et dévoué Premier Ministre, Monsieur Abderrahmane El
Youssoufi,
Que Dieu te préserve, t’assiste et guide tes pas sur la voie du bien.
Tu sais parfaitement l’extrême importance que nous accordons à la consolidation et au
renforcement des fondements du développement économique, social et culturel dans notre
pays, ainsi que notre objectif d’étendre les bienfaits de la prospérité à l’ensemble de nos
sujets, à travers la réalisation d’un développement global répondant aux exigences de la mise
à niveau de l’économie nationale, de l’amélioration des conditions matérielles et morales des
citoyens, en dotant notre pays de structures solides à même de lui permettre d’affronter les
défis auxquels il doit faire face et de s’intégrer de manière positive dans un environnement
mondial qui connaît des mutations profondes et rapides.
Le développement global pour lequel nous oeuvrons, signifie la promotion du pays dans
tous les domaines économiques, sociaux, culturels et politiques et l’édification de son
développement, de telle manière que l’ensemble de ses composantes puissent bénéficier des
fruits du progrès, aussi bien au niveau des catégories sociales que sur le plan spatial.
Sur cette base, il importe de concevoir une stratégie de développement intégré dont
l’exécution aura pour but de renforcer les structures de la société, d’intégrer ses différentes
composantes et de consolider son tissu et son unité. Il s’agit essentiellement de ce qui suit :
- Premièrement : la promotion des régions défavorisées et leur intégration dans la
dynamique du développement, notamment en rattrapant le retard dont souffre le monde rural
en matière d’équipements socio-économiques, et en trouvant des solutions à la baisse du
revenu, à l’analphabétisme et à l’insuffisance des prestations sociales.
- Deuxièmement : l’intégration de la jeunesse, particulièrement celle instruite, dans le
processus de production, afin de tirer profit de ses potentialités remarquables et de ses hautes
compétences au service du développement économique et social du pays, en l’incitant à la
créativité, à l’innovation, en comptant sur elle-même, sans négligence, ni hésitation.
- Troisièmement : l’association de la femme aux activités de développement en lui
permettant d’exercer tous ses droits, en tant qu’élément agissant et influent au sein de la
société.
- Quatrièmement : la lutte contre la pauvreté, la marginalisation et l’exclusion, qui sont
contraires aux préceptes de notre sainte religion, fondée sur un ensemble de valeurs humaines,
en premier lieu le renforcement de la solidarité et de l’entraide et la préservation de la dignité.
Ce processus ne peut aboutir qu’à travers l’orientation de l’évolution économique et
sociale, et sa coordination dans le cadre de Plans visant à accélérer, par étapes successives,
l’intégration du pays dans la marche de la civilisation industrielle, scientifique et
4
technologique contemporaine. Une telle démarche doit s’appuyer sur une nouvelle
méthodologie transcendant les difficultés qui, par le passé, se sont dressées devant la
planification en tant qu’outil permettant de clarifier la vision et de réaliser le changement, et
cadre adéquat pour intégrer nos options dans une conception globale et harmonieuse à même
de cerner tous les facteurs qui déterminent l’évolution de notre environnement intérieur et
extérieur, de sérier les priorités, d’illuminer la voie aux opérateurs économiques et sociaux et
de les aider, par la concertation et le partenariat, à adopter les méthodes les plus efficientes et
à choisir les meilleurs moyens de faire face aux défis actuels et futurs.
De ce fait, la planification doit pouvoir clarifier le chemin et permettre ainsi au pays de
s’engager sur la voie escomptée, dans le cadre d’une orientation visant à consolider l’Etat de
droit, à œuvrer au service de l’intérêt général, à asseoir la libre initiative et à favoriser
l’épanouissement des énergies créatives.
Le Maroc a tenu à mettre en œuvre ces options en veillant à éviter tout ce qui est de
nature à aller à l’encontre des règles de liberté, tant dans les domaines politique et économique
que social, et ce conformément aux principes consacrés par les Constitutions successives du
Royaume, étant entendu qu’il ne peut y avoir de développement sans liberté, ni
d’émancipation sans esprit d’initiative, qui doit être encouragé en lui réunissant toutes les
conditions favorables.
Pour approfondir ces orientations, la nouvelle méthodologie devrait adopter une
approche appropriée de la problématique du développement à même de mobiliser toutes les
énergies disponibles, de façon à contribuer à l’élaboration d’un Plan Quinquennal s’inscrivant
dans le cadre d’une stratégie à long terme nous garantissant les conditions qui nous
permettraient d’aborder le troisième millénaire avec optimisme et confiance.
Notre arme pour ce faire réside dans notre profonde foi et notre confiance inébranlable
en notre capacité à transcender les difficultés et à relever les défis, et en notre ferme
détermination à élaborer des politiques judicieuses et à prendre les mesures de nature à réunir
les conditions nécessaires à la concrétisation de cette foi et de cette confiance en soi.
Si le développement économique et social est le fruit de l’effort collectif de la
communauté, il appartient à l’ensemble des partenaires socio-économiques, en premier lieu
l’Etat, les Collectivités Locales, les Etablissements Publics, le Secteur Privé et les
Organisations Sociales, d’assumer leurs responsabilités et de s’acquitter des devoirs
qu’implique sa réalisation.
L’Administration se doit de faciliter aux intervenants socio-économiques les conditions
de travail adéquates, afin de permettre au secteur privé, aussi bien national qu’étranger, de
jouer pleinement son rôle en matière d’investissement, de production et d’emploi, tout en
contribuant au développement des infrastructures économiques et sociales, sans que l’Etat ne
se dessaisisse de sa mission d’avant-garde et de régulation dans ce domaine, notamment en ce
qui concerne la réhabilitation des régions souffrant de déficit en infrastructures.
Les Collectivités Locales, pour leur part, sont appelées, plus que par le passé, à jouer le
rôle qui leur incombe dans le développement économique, social et culturel et à étendre leurs
activités, dans le cadre de ce que permet la loi, aux domaines où leur efficacité et leur
influence seraient marquantes.
5
Ainsi, le rôle des Collectivités Locales devrait-il être renforcé et élargi afin qu’elles
acquièrent le statut de partenaire essentiel de l’Etat et des autres opérateurs et que soient
renforcées les capacités des institutions régionales, provinciales et locales pour une plus
grande contribution au développement.
Dans ce cadre, il est impératif de consolider la décentralisation et de mettre en œuvre
une politique adéquate de déconcentration administrative, compte tenu de l’importance qu’elle
revêt pour le succès de la décentralisation.
Il importe, dans ce domaine, d’attirer l’attention sur l’intérêt de la planification aux
niveaux régional et local pour assurer la coordination nécessaire entre les programmes de
développement économique et social. Les travaux des institutions territoriales doivent
converger vers une conception intégrée, à long et moyen termes, de manière à ce que la
programmation des projets de développement régionaux soit pluriannuelle, selon une
approche globale, en harmonie avec le Plan national de Développement Economique et
Social.
Quant au secteur privé, nous attendons de lui, lors de la prochaine étape de l’évolution
du pays, une participation efficiente justifiée par la place qu’occupe désormais ce secteur et
par les efforts déployés par l’Etat pour lui permettre de décoller et l’habiliter à dynamiser le
développement et à le promouvoir.
Nul n’ignore que la réalisation du projet de société pour lequel nous oeuvrons exige une
mobilisation globale de l’ensemble des forces vives du pays. Cette mobilisation ne saurait
cependant se réaliser sans l’encouragement de la participation de tous les opérateurs
économiques sociaux et politiques à divers niveaux, national, régional et local.
Nous voudrions, à cet égard, exalter les efforts louables consentis en matière
d’investissements par nos fidèles sujets résidant hors du territoire national, les incitant à les
multiplier eu égard aux nombreux et grands bienfaits qu’ils génèrent pour eux-mêmes et pour
le Maroc.
Dans ce contexte de mobilisation générale, le principe de la participation revêt une
importance particulière. Celui-ci dicte que soient repensés les rapports entre l’Etat et les autres
partenaires, les rôles à confier à l’Administration devant en effet être adaptés aux nouvelles
missions de l’Etat dans le cadre d’une économie libéralisée. L’on peut citer dans ce cadre
l’encouragement de la démarche tendant à conclure des conventions entre l’Etat, les
Collectivités Locales, les Organisations de la Société Civile et l’ensemble des intervenants, à
consentir des efforts pour stimuler la fonction de consultation, à promouvoir les initiatives
visant à mettre en œuvre des opérations de développement économique, social et culturel et
les encourager dans un cadre clair et responsable.
Partant, les Organisations Non Gouvernementales, les Associations Professionnelles et
les Coopératives sont appelées à jouer un rôle important dans le cadre du partenariat et de la
mobilisation requise pour faire face aux défis de la bataille du développement.
S’agissant des objectifs essentiels du prochain Plan, ils doivent se concrétiser à travers
la réalisation des aspirations légitimes de la société tendant à améliorer les conditions de vie, à
réunir les moyens d’une existence digne, à jeter les fondements d’une société équilibrée aux
niveaux social et spatial, à moderniser les structures productives par le biais de la promotion
1 / 161 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !