TROISIGME PARTIE
RÉVOLUTIONS
ET
RÉACTIONS
DE
4'815
A
1851
LES POSSESSIONS EUROPÉENNES
CHAPITRE
XX
NOUVELLE GEOGRAPHIE MONDIALE
PROGRBS DE LA CIVILISATION INDUSTRIELLE
1.
-
LA NOWELLE GÉOGRAPHIE MONDIALE
1.
NOWEAUTÉS
SUR
LE
GLOBE.
-
Le monde, en
1815,
sort trans-
formé
de la crise
qui
a bouleversé l’Europe.
La Révolution française a
mis
en question le principe de l’esch-
vage,
Dans
les
îles
a
sucre,
si
prospères
sous
l’Ancien Régime, les
esclaves se sont révoltés.
A
Saint-Domingue, les Noirs
ont
tenté
d’établir une sorte de république. Les plantations ont dépéri, les
DANS
LE
MONDE
EN
1815
usines
à
mélasse ont été ab données. Si la prospérité ancienne
(qui faisait la fortune des grands ports océaniques français) dispa-
raît, la France
y
gagne une autorité morale au milieu des popula-
tions noires qui aujourd’hui encore font dater de la
Ire
République
française leurs premières espérances d’une libération.
En
Angleterre, de nombreux philantrophes se prononcent contre
l’esclavage colonjal, cette source de richesses du
XVIII~
siècle. Le
mouvement d’opinion publique est assez fort, non pour supprimer
l’esclavage même, mais pour faire interdire la traite des esclaves,
leur transport d’Afrique en Amérique, Cette suppression de
la
traite
sera inscrite dans l’Acte final du Congrès de Vienne.
Mais, dès le début du siècle, le grand trafic triangulaire (Europe-
Afrique-Amérique) qui s’alimentait
sur
les côtes d’Afrique est en
voie de disparition. L’îlot de Gorée,
qui
avait été le grand entrepôt,
va perdre toute son importance.
Il
cessera d’être disputé entre
270
R~~VOLUTIONS
ET
RÉACTIONS
DE
1815
A
1851
France, Angleterre et Hollande. Les traités de
1815
l’abandonneront
à
Louis XVIII.
Celui-ci, non sans hardiesse, songe
à
transporter
sur
la côte
d’Afrique,
demeure la main-d’œuvre, les plantations des îles
abandonnées. La première expédition de colons, sous la conduite
d’un gouverneur, est embarquée sur
La
Méduse,
ce fameux bateau
qui ira s’échouer
sur
les bancs de sable de Mauritanie. Les rescapés,
ceux du fameux radeau (Voir p.
299),
rejoindront la presqu’fle du
Cap Vert aprés de terribles vicissitudes. Malheureusement, le climat
du Cap Vert est très dur et toute colonisation durable s’y révèle
bientôt impossible
:
seuls quelques missionnaires pourront subsister.
Ils
formeront pourtant le petit noyau qui permettra, quelques
années plus tard, la création de Dakar (voir le vol. pour la classe de
Philosop hie, p.
74).
Par ailleurs
l’hgleterre
a réussi, dans sa lutte contre le blocus,
à
développer son système maritime. Elle établit toute une
série
d’escales
nouvelles
qui lui sont reconnues en 1815.
Sa domination
sur
l’Inde a été renforcée
lors
de
la
menace
dirigée contre celle-ci par Bonaparte. L’annexion de quelques
provinces
à
l’Est (comme l’Assam), une tentative malheureuse
sur
I’Afghanistan en 1839, marquent son souci d’accroître cette domi-
nation. Par ailleurs, une émigration anglaise commence
à
se diriger
vers l’Australie qui, jusque vers
1815,
n’avait guère reçu que des
forçats; la Nouvelle-Zélande est occupée en 1840. La colonisation
britannique autour du Cap amène les colons boers d’Afrique du
Sud, d’origine hollandaise,
à
se réfugier vers l’intérieur, dans le
Natal, puis, après l’annexion de celui-ci (1843)’ en Orange
et
Transvaal. Enfin la nécessité de faire cohabiter au Canada des
colons français et anglais pose
à
la Grande-Bretagne le problèroe
de l’organisation coloniale.
Mais surtout l’Amérique latine, qui s’était déjà révoltée en 1808,
va conquérir son indépendance.
2.
L’INDÉPENDANCE
DE
L’anrÉRIQTJE
LATïNE
(voir p.
234).
-
On
a
vu comment le premier mouvement d’indépendance avait échoué
partout, sauf en Argentine. La reprise en mains par l’Espagne
s’expliquait par la vieille fidélité
au
Roi catholique.
Pourtant, peu
après
son retour,
Ferdinand
VI1 se rend odieux
aux Américains par la cruauté de sa répression, par la violence avec
NOUVELLE
GfiOGRAPHIE
MONDIALE
271
laquelle l’entourage des vice-rois reconstitue ses grands domaines.
Les troupes de l’insurrection se reforment.
Bolivar,
de la Jamaïque
l’Angleterre lui offre asile et subsides, prépare une nouvelle
expédition,
et
débarque au Venezuela en
1817.
Or,
quand le roi
d’Espagne veut expédier des troupes pour lutter contre l’insurrec-
tion, celles-ci refusent de partir; c’est la mutinerie de Cadix
(1820),
début de la révolution espagnole (voir p.
331).
Du Venezuela,
Bolivar peut alors s’avancer vers l’Ouest et établir son autorité
sur
tous les pays du Nord amazonien. De l’Argentine restée libre une
expédition de volontaires commandée par
San
Martin
libère le Chili,
d’où les partisans de l’indépendance lui avaient lancé un appel. Du
Chili, San Martin espère libérer le Pérou. La résistance espagnole se
faisant plus opiniâtre dans cette région montagneuse et depuis
longtemps colonisée, Bolivar vient
à
son aide et écrase le dernier
contingent loyaliste (voir carte
p.
4001.
La popularité de Bolivar est alors
à
son
comble.
Il
est aidé par des
contingents volontaires de plus en plus nombreux, il est soutenu
par l’Angleterre et les États-Unis (qui profitent de la ruine de
l’Espagne pour acheter la Floride). Il est populaire jusqu’en Europe.
La France,
Bolivar avait fait ses études, le consacre champion
de la liberté. Malheureusement, Bolivar ne sait pas contenir son
caractère violent. Il contraint San Martin
à
l’exil, il rêve d’un grand
empire latino-américain
(1826).
Entre temps, le Mexique a relevé le drapeau de la 1iberté.Cette
fois c’est le général espagnol
Iturbide
qui prend lui-même la tête
du mouvement et proclame l’indépendance et la constitution
B
son
profit d’un empire du Mexique
(1822).
Enfin, au Brésil, le vice-roi, fils du roi du Portugal,
dom
Pedro,
irrité des tentatives de son père pour rétablir l’ancien régime et
inquiet des agitations croissantes, se proclame lui-même empe-
reur du Brésil
(1822).
En
vain, Alexandre
Ier
de Russie voudrait traiter cette révolution
comme il traite celles d’Europe. L’idée d’une expédition d’un contin-
gent international pour rétablir l’autorité espagnole est arrêtée net
par la déclaration du président des Gtats-Unis Monroe
(1823),
qui
se solidarise avec les révoltés et interdit l’accès du
sol
américain
aux
Européens.
Vers
1824
on peut donc considérer l’Amérique latine comme
divisée en trois grands empires,
Brésil,
Mesique
et
empire de Bolivar
MORAZÉ-WOLFF.
-
Les
Réuoluiions.
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