Résumé
Le prix des logements a augmenté de 60 % hors inflation entre 2000 et 2012 en France métropolitaine, avec une augmentation
différenciée selon les localisations qui a renforcé les disparités entre zones urbaines.
Le marché du logement français est caractérisé par une forte hétérogénéité qui se décline à la fois dans la diversité des types
de biens échangés et dans la variabilité spatiale des prix, autant entre grandes aires urbaines qu'au sein d'une même aire
urbaine. L'existence de ces différentes dimensions affectant les prix de l'immobilier complexifie l'analyse des marchés de
l'immobilier, notamment les comparaisons entre zones géographiques et l'étude de l'évolution temporelle des prix.
Dans ce contexte, cette étude analyse les disparités entre aires urbaines et leur évolution récente.
Le recours à la méthode des prix hédoniques pour différencier le prix de chaque composante du logement (caractéristiques
propres mais aussi localisation) permet de comparer les niveaux de prix par aire urbaine toutes choses égales par ailleurs.
Les résultats de l’étude fournissent des valeurs chiffrées précisément et donnent ainsi des informations sur les facteurs qui
déterminent la disparité des prix.
Principaux résultats
L’étude analyse tout d’abord les déterminants des prix des logements anciens liés aux caractéristiques des logements (surface,
période de construction, éléments de confort). Le prix de vente des logements est par exemple plus élevé dans les logements
ayant certains éléments de confort supplémentaires ou dans les logements de construction la plus récente. Il est également en
moyenne plus élevé dans les maisons individuelles que dans les appartements.
Une part importante de la variabilité des prix est due à la localisation du logement au sein de l’aire urbaine. Dans la plupart des
grandes aires urbaines, les prix sont décroissants depuis la ville-centre vers la périphérie.
Une part importante de la variabilité des prix est enfin due aux caractéristiques propres de chaque aire urbaine. La taille de
l’aire urbaine a notamment un effet positif sur les niveaux de prix moyens, mais elle ne suffit pourtant pas à expliquer les
différences de niveaux de prix observés.
Afin d’approfondir ces questions, nous réalisons une analyse comparative des niveaux de prix par aire urbaine toutes choses
égales par ailleurs, c’est-à-dire pour un appartement de référence dont les caractéristiques sont contrôlées. Cette analyse
quantitative montre que les prix sont d’autant plus élevés que l’aire urbaine est peuplée et qu’elle a connu une croissance
démographique importante dans les années 2000. D’autres aires urbaines présentent des prix élevés du fait de leur forte
attractivité touristique, malgré une dynamique démographique modérée. La richesse de l’aire urbaine, qui témoigne de la
qualité des services offerts par la ville, est fortement corrélée avec les niveaux de prix. Les villes les moins chères sont quant à
elles caractérisées par une part plus importante de jeunes, de ménages ayant emménagé depuis de nombreuses années et un
taux de vacance élevé des logements.
L’analyse de l’évolution des prix par aire urbaine montre que les écarts entre zones urbaines s’accentuent sur la période 2000-
2012. Les niveaux de prix ont progressé dans la quasi-totalité des aires urbaines mais à des rythmes variés. Ces différences
d’évolution entre les aires urbaines s’expliquent en grande partie par des évolutions diverses de certains facteurs économiques,
démographiques et par l’évolution du parc et de l’offre en logements. Les évolutions de prix les plus importantes se concentrent
dans les villes où les prix étaient déjà élevés au début des années 2000 et dans celles qui sont dynamiques sur le plan
démographique et économique. La croissance de l’offre en logements permet de contenir la hausse des prix dans certaines
aires urbaines.