LE SPORTIF ET LE SOCIOLOGUE SPORT, INDIVIDU ET SOCIETE @ L' Harmattan, 1999 ISBN: 2-7384-8714-9 MARCEL BOLLE DE BAL DOMINIQUE VESIR LE SPORTIF ET LE SOCIOLOGUE SPORT, INDIVIDU ET SOCIETE L'Harmattan 5-7, rue de l'École Polytechnique 75005 Paris - FRANCE L'Harmattan Inc. 55, rue Saint-Jacques Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK9 Collection Histoire de Vie et Formatio!l dirigée par Gaston Pineau avec la collaboration de : Pierre Dominicé, Magali Dubs, Guy Jobert, André Vidricaire et Guy de Villers Cette collection vise à construire une nouvelle anthropologie de la formation, en s'ouvrant aux productions qui cherchent à articuler "histoire de vie" et "formation". Elle comporte deux volets correspondant aux deux versants, diurne et nocturne, du trajet anthropologique. Le volet Formation s'ouvre aux chercheurs sur la formation s'inspirant des nouvelles anthropologies pour comprendre l'inédit des histoires de vie. Le volet Histoire de vie, plus narratif, reflète l'expression directe des acteurs sociaux aux prises avec la vie courante à mettre en forme et en sens. Titres parus . Volet: Histoire de vie Claire SUGIER, Haïti terre cassée... Quinze ans dans la campagne haïtienne, 1996. Line TOUBIANA, Marie-Christine POINT, Destins croisés. Elles sont profs, ['une est juive, l'autre est catholique..., 1996. Pierre DUFOURMARTELLE, Globe trotter et citoyen du monde, 1997. Auguste BOUVET, Ménloires d'un ajusteur syndicaliste, 1997. Martine LANI-BA YLE, De femlne à fenlme à travers les générations. Histoire de vie de Caroline Lebon-Bayle 1824-1904, 1997. Guy-Joseph FELLER, Libre enfant de Favières. Territoire de serpents, 1997. Malika LEMDANI BELKAÏD, Normaliennes en Algérie, 1998. M. CHAPUT, P.-A. GIGUÈRE et A. VIDRICAIRE (eds), Le po.uvoir transfornlateur du récit de vie, 1999. Robert VIAL, Histoire des hôpitaux de Paris sous l'Occupation, 1999. Guislaine JOURDAIN, Combat au quotidien dans le Chili de l'aprèsPinochet, 1999. OUVRAGES DU SOCIOLOGUE Aux Editions 1'Harmattan, Paris Voyages au cœur des sciences hunzaines. De la reliance (Ed.), 2 tomes, 1996. - - Les adieux d'un sociologue heureux. Traces d'un passage, 1999. Aux Presses Interuniversitaires Européennes, Bruxelles - Les doubles jeux de la participation. Rénlunération, perfortrlance et culture, 1990 (traduit en anglais et en slovène). - Wegimont ou le château des relations humaines. Une expérience de formation psychologique à la gestion, 1998. - Les survivants du Boyau de la Mort. Lettres de deux jeunes 14 18 (Ed.), 1998. - Wallons en Aux Editions de l'Institut de Sociologie, Bruxelles - Relations humaines et relations industrielles, 1958 (traduit en espagnol). - La structure des rémunérations en Belgique (en collaboration), 4 volumes, 1959-1963. - Le salaire à la production. Formes nouvelles et fonctions sociologiques (en collaboration), 1965. - La vie de l'entreprise. Supplénlents de rénlunération et participation 1967 (traduit en portugais). - Problèmes de sociologie du travail, 1969 (traduit en espagnol). - Image de I 'homnze et sociologie contenlporaine (Ed.), 1969. ouvrière, Aux Editions de l'Université de Bruxelles - ,Accroissement de la productivité et psychosociologie du travail (Ed.), 1976. - Formation, travail, travail de formation (Ed.), 1978. . - La tentation comnlunautaire. Les paradoxes de la reliance et de la contreculture, 1985. Chez d'autres éditeurs - Mode de rémunération et collaboration dans l'entreprise, Bruxelles, Fédération des Industries Belges, 1967. Le salaire aux résultats dans les sociétés industrialisées: tendances, évolutions et aspects psychosociologiques, Genève, BIT, 1972. - Les aspirations de reliance sociale. Reliance sociale, recherche sociale, action sociale, Bruxelles, Programmation de la Politique Scientifique, 1978. - - La participation. Revue des études sur la participation (en collaboration), Dublin, Fondation pour l'Amélioration des Conditions de Travail, 1987 (traduit en anglais). - La Franc-Maçonnerie, porte du devenir. Un laboratoire de reliances, Paris, Detrad, 1998. - La fraternité maçonnique, Paris, Edimaf (sous presse). La connaissance du sport est la clé de la connaissance de la société... On ne peut étudier le sport sans étudier la société. Norbert ELIAS INTRODUCTION OUVERTURE DU TERRAIN « Comment est née l'idée de ce livre? D'où nous est venu le besoin de le faire? » Telles sont les deux questions par lesquelles Jean-François Revel ouvre son introduction au livre Le moine etle philosophe qu'il a conçu, réalisé et rédigé avec son fils Mathieu Ricard, moine bouddhiste1. Telles sont également les questions qu'il n'est pas vain de nous poser au seuil du nôtre. Comment est née l'idée de ce livre? Précisément à la lecture des entretiens entre le père philosophe et le fils moine: cette approche dialoguée d'une réalité complexe - celle du bouddhisme - nous a séduits car elle nous permettait d'appréhender avec bonheur cette complexité. D'où nous est venu le besoin de le faire? De longs échanges entre nous, depuis plusieurs années, à l'occasion de conférences, de colloques, de discussions au coin du feu de bois qu de pratiques sportives au doux soleil du midi languedocien: échanges de balles et échanges d'expériences, rencontre mutuellement fascinante d'un sportif ex-professionnel intéressé par la sociologie et d'un sociologue exsportif amateur, passionné par tout ce qui touche le sport, d'un joueur de football et d'un joueur de hockey, d'un Français de Pau et d'un Belge de Bruxelles. Avec, au cœur de nos ébats et débats, les problèmes posés par l'éthique sportive, par le respect et la transgression des règles de « l'esprit du sport» et du « fair-play». Puis brochant sur ceci, le désir d'offrir, sans nulle prétention académique, un regard spontané mais réfléchi, frais mais expérimenté, critique mais sympathique, sur les réalités du sport dans la société contemporaine. Le tout en esquivant le piège du discours pontifiant, afin d'échapper à ce reproche souvent adressé aux sociologues dans leur tour d'ivoire de se prendre un peu trop au sérieux et, parce qu'ils tiennent à être pris au sérieux par leurs collègues, de bannir tout sens de l'humour, ainsi qu'en témoigne « le style pesant des écrits2» commis par nombre d'entre eux. 1 Jean-François REVEL et Mathieu RICARD, Le moine et le philosophe, Paris, Nils Editions, 1997. 2 Jean William LAPIERRE, Cultes du corps, Lausanne, PM Favre, 1985, Préface de E. PERRIN. Si, comme Jean-François Revel dans l'ouvrage évoqué ci-dessus, je tiens seul la plume de cette brève introduction3, c'est comme pour lui par « commodité syntaxique », pour centrer le sujet en évitant les tours et détours des échanges dialogués. Mais si j'assume la responsabilité de ce préambule, Dominique, comme Mathieu Ricard avec son père, en est le co-auteur: nous en avons discuté ensemble, il l'a relu, corrigé et complété, en fonction de sa propre sensibilité. Résumons, nous aussi, la rencontre de deux histoires personnelles et professionnelles, intellectuelles et affectives, d'où «a jailli l'étincelle initiatrice». Nous avons largement évoqué, lors de nos premiers entretiens, nos parcours respectifs et nos motivations au moment d'entreprendre notre dialogue approfondi. Qu'il me suffise ici, en guise de présentation sommaire, de situer l'essentiel de nos deux personnes et personnages. Dominique, 43 ans, a réalisé son rêve d'enfant en effectuant une carrière de footballeur professionnel. De Saint-Etienne à Bastia en passant par Valenciennes, Rennes et Thonon, pendant près de 14 ans Dominique a exercé le métier de footballeur. Sélectionné en équipe de France junior, amateur et militaire, il a vécu des expériences que le sociologue que je suis ne pouvait laisser s'éteindre. A l'âge de 30 ans, soucieux de reconversion et un peu las des servitudes du sport professionnel, il a renoncé à son statut de joueur et entrepris de s'investir dans le secteur de l'assurance en reprenant un cabinet privé qu'il a conservé durant 10 ans. Dominique est aujourd'hui responsable des assurances au sein de l'Union Nationale des Footballeurs Professionnels et chargé de l'information du syndicat auprès des jeunes des centres de formations des clubs professionnels français. Le recul qu'il a pris et la diversité des centres d'intérêts qui l'occupent l'ont amené à réfléchir sur les mécanismes du sport professionnel en particulier et du sport de manière générale. Son désir de découverte et de compréhension a sûrement provoqué notre rencontre. Les idées reçues, banalités et autres poncifs généralement véhiculés sur les sportifs ont réveillé en lui la nécessité d'un travail de recherche et d'approfondissement. Notre amitié et mon goût prononcé pour le sport ont rendu, à ses yeux, notre collaboration évidente. 3 Rédigé par Marcel Bolle de Bal. 12 Pour ma part, je suis, à l'âge de 68 ans, professeur émérite de sociologie et de psychosociologie de l'Université Libre de Bruxelles. Sociologue professionnel durant 40 ans et sportif amateur, je me suis toujours intéressé aux problèmes du sport, qu'il soit de loisir ou de compétition, de masse ou de haut niveau. Les aléas de l'existence et les (non-) opportunités de la carrière ne m'ont pas permis de m'investir comme je l'aurais souhaité dans cette sociologie particulière qu'est la sociologie du sport, vers laquelle m'auraient poussé mes inclinations et compétences personnelles. Il est certes trop tard pour que je devienne un spécialiste de cette discipline à l'éclosion relativement récente. Toutefois la rencontre de Dominique a été pour moi l'occasion rêvée pour satisfaire, fût-ce partiellement, le désir longtemps refoulé de m'exprimer sur le sujet. Occasion rêvée mais provoquée par la brisure d'un rêve - enfantin? infantile? - toujours conservé par-devers moi: celui d'un monde où aurait régné l'honnêteté, la courtoisie, le respect de l'adversaire, la loyauté, bref la droiture, une éthique de correction. Or les nombreuses anecdotes que me racontait Dominique, dont les propos ont pourtant été toujours nuancés à cet égard, m'ont révélé un monde de tractations souterraines, de coups fourrés, d'apprentissage de la tricherie, dont mon incorrigible âme d'enfant naïf (et désireux de le rester ?) avait du mal à soupçonner l'existence. Dés lors je n'ai eu de cesse de porter à la connaissance d'un plus vaste public, de sportifs actifs et passifs, mais aussi de citoyens en général, la réalité du sport au sein de notre société. Sans animosité et sans complaisance, par souci d'information libre-exaministe, par volonté d'offrir des pistes de réflexion à tous ceux qui se sentent, ou devraient se sentir, concernés par le problème. Dominique souhaitait prendre du recul par rapport à son ex-métier et à son expérience sportive, je désirais que celle-ci, en son exceptionnelle richesse, ne soit pas perdue pour les générations futures: la rencontre de ces deux aspirations a fait germer l'idée de dialogues plus structurés et a enfanté ce livre. Très rapidement il nous est apparu qu'il ne pouvait s'agir pour nous de produire un ouvrage de plus sur la sociologie du sport: nous n'en avons ni les moyens, ni le temps, ni à la limite la compétence. En revanche, le matériau original à notre disposition était constitué par l'expérience sportive de Dominique. Nous avons donc convenu que 13 celle-ci constituerait le fil d'Ariane de nos réflexions et discussions. A partir du témoignage du footballeur, nous pourrions alors tenter, à l'aide de nos cultures comp~émentaires, d'élargir le. propos aux autres sports et aux problèmes plus généraux de la société contemporaine. En d'autres termes: à partir du parcours d'un individu, dégager les liens entre le sport et la société. D'où le sous-titre du livre: Sport, individu et société. Ce faisant, nous avons été amenés, par notre pratique intuitive, a redécouvrir et appliquer les règles d'une méthode sociologique qui ne nous était pas familière: les histoires de vie4. Non pas le modèle biographique ou d'investissement de la vie par un autre, non pas le modèle autobiographique ou d'auto-investissement, mais plutôt le modèle dialogique, de co-investissement: selon cette option épistémologique, « l'explication du savoir implicite est une œuvre conjointe, nécessitant un co-investissement des acteurs impliqués dans les deux opérations d'énonciation et de travail sur l'énonciation »5. Le sens des activités évoquées n'est réductible ni à la conscience de l'acteur ni a l'analyse du chercheur. Dominique, acteur, a fait un travail de recherche. Moi, chercheur, n'ai pu perdre de vue que j'étais aussi acteur, dans le cadre de notre dialogue. Nous avons de la sorte vécu pleinement « une. situation heuristique exceptionnelle de communication et de confrontation entre porteurs de sens, courants et savants »6. Nous avons sans cesse tenté de relier dialectiquement énonciation et énoncé, vécu et réflexion, expérience et existence, analyse et synthèse. En ce sens, « faire son histoire de vie n'est donc pas une pratique privée narcissique insignifiante. C'est essayer de tirer u~e plus-value sociale de sa vie »7. L'histoire de vie de Dominique, footballeur professionnel, nous révèle les enjeux sociaux culturels et politiques de toute pratique sportive, en particulier d'une pratique sportive de haut niveau. 4Daniel BERTAUX, « L'approche biographique, sa validité méthodologique, ses potentialités », Cahiers Internationaux de sociologie, LXIX, 1980, 197-225 ~Gaston PINEAU et Jean-Louis LE GRAND, Les histoires de vie, Paris, PUF, coll. « Que sais-je? » n° 2760, 1993. 5 Gaston PINEAU et Jean-Louis LE GRAND, op. cit., p. 102. 6 Ibid. 7 Id., p. 106. 14 Pratiquement, comment avons-nous procédé? Loin du stress et des pressions de nos aliénations urbaines à Bruxelles, Paris ou Pau, nous avons élu domicile pour de courtes périodes de quatre à cinq jours dans une retraite nichée au cœur du Languedoc. Deux heures de travail préparation, enregistrement, écoute des entretiens le matin, trois heures l'après-midi, entrecoupées d'une heure d'échanges tennistiques, de moments consacrés à des discussions libres, aux joie de la table et de la sieste. Mens sana in corpore sano : équilibre du corps, du cœur et de l'esprit. Une fois dactylographiée la version brute de nos dialogues, j'ai écrit ceux-ci pour les rendre lisibles. Dominique maniant avec habilité son ordinateur a poli le texte, d'abord seul, ensuite avec mon concours critique. Marianne Labaï Claverie a réalisé avec compétence la mise en forme définitive du texte. - - Accompli de la sorte, notre travail semble relever de ce type particulier d'histoire de vie que Pineau et Le Grand qualifient d'histoire de vie sociale approfondie8, et qu'ils définissent dans les termes suivants: « Le récit est inscrit dans une série d'entretiens et le narrataire n'est pas seulement un auditeur attentif, il établit une relation profonde avec le narrateur qui devient. un partenaire analytique et critique dans les différentes phases successives du travail, y compris l'écriture finale et la signature du texte »9. Dans une telle perspective, il ne s'agit plus seulement d'être impliqué, mais de s'impliquer et « la mise en relation suppose l'établissement d'une relation dense et personnelle à part entière qui dépasse le jeu traditionnel. des rôles sociaux enquêteur enquêté» ... ce qui correspond exactement à ce que Dominique et moi avons vécu. Finalement ce choix méthodologique, épistémologique et heuristique s'inscrit dans la perspective de la sociologie existentielle que j'appelle de mes vœux10 et se caractérise par « l'option en faveur d'une conception du lien social qui met au centre la valeur du respect de la 8 Id., p. 112. 9 Id., p. 113. Cf Marcel BOLLE DE BAL, « La sociologie... et la persoMe? 10 rencontré un sociologue Sociologues de Langue l'esthétique sociale à la Sociétés, n° 36, 1992, pp. heureux», Française, sociologie 169-178. Ou j'ai même Bulletin de l'Association Internationale des n° 3, Bruxelles, 1986, pp. 118-148 ~ «De existentielle. Sous le signe de la reliance», 15 personne susceptible d'orienter sa vie à partir de la prise en compte des déterminants de sa propre histoire (personnelle, sociale, située historiquement, datée) et leur transformation en projet existentiel socialement inscrit »ll.Dès l'âge de 30 ans. Dominique a décidé de ne pas demeurer enfermé dans son passé, de prendre en main son avenir. Il est depuis lors investi dans un réel projet de vie et d'action. Notre dialogue, pour lui, ne constitue qu'une étape dans la reconstruction de son identité. Pour nous, il ouvre la porte vers la solidarité, la fraternité et la citoyenneté. En des termes qui seront expliqués en cours de route: vers la reliance à soi (identité), aux autres (solidarité, fraternité) et au monde (citoyenneté). Désireux d'échapper aux lourds carcans des habillages académiques, nous avons renoncé aux traditionnelles subdivisions du texte en parties, chapitres et sections. Nous leur avons préféré des notions plus imagées et plus «sportives », empruntées aux disciplines que nous avons pratiquées et à d'autres qui leur sont proches. Ainsi l'ouvrage sera-t-il composé de trois « mi-temps» (expression familière à ces compétitions se déroulant en un temps limité, partagé en deux: football, hockey, rugby, handball, etc. ; nul n'ignore que la «troisième mi-temps », celle de l'après match, est parfois la plus agréable et riche en relations humaines. ..) respectivement intitulées: la découverte des partenaires (il y a toujours, au début de la partie ou du match, un «round d'observation », une période où les adversaires / partenaires s'examinent, se tâtent, explorent les forces et faiblesses, attentes et projets de l'autre), du jeu aux enjeux, des ébats au débat (où l'on entre dans le vif du sujet, où toutes les énergies sont concentrées, tournées vers la réussite du projet ou vers la victoire), les plaisirs de la reliance (qui sont bien ceux de la fameuse «troisième mi-temps », l'humaine gratification après l'effort physique et/ou intellectuel). A l'intérieur de ces «mi-temps », nous distinguerons des « sets» (hommage à des sports tels que le tennis, le ping-pong, le volley-ball, le badminton, la pelote basque, etc.) correspondant aux chapitres des ouvrages plus classiques. 11Gaston PINEAU et Jean-Louis LE GRAND, op. cit., p. t'08. 16 La plupart de nos entretiens ont été enregistrés entre l'été 1997 et le printemps 1998. Peu après, deux événements d'audience internationale, la Coupe du Monde de football et le Tour de France, ont monopolisé l'attention des médias et illustré de façon concrète plusieurs des thèses émises lors de notre dialogue. Nous avons estimé opportun de les évoquer sous la forme de « prolongations », autre notion familière à nos amis sportifs. M.B.D.B. 17 PREMIERE MI-TEMPS LA DECOUVERTE DES PARTENAIRES