de l’autre. Par exemple, une barre de fer peut être en partie chaude et en partie froide ; ce-
pendant, la partie chaude est chaude, et la partie froide, froide.
Admettons qu’il en est ainsi pour l’aspect microscopique et l’aspect macroscopique de la na-
ture. Alors, on ne voit pas clairement comment comment le «collectif des objets qui ne voient
pas à l’œil nu», autrement dit une collection d’objets «microscopiques», puisse faire que les
objets deviennent macroscopiques.
1.4 À cet égard, il s’impose de dire que l’opposition microscopique - macroscopique concerne
l’œil qui, nu, ne voit que le macroscopique, alors que, muni de lentilles, il voit le microscopi-
que. Évidemment, être ou ne pas être muni de lentilles ne change rien à ce qu’il y a à voir. Or,
eu égard à ce qu’il y a à voir, le professeur Faure écrit trois propositions :
1. «en mécanique classique, une particule est un objet ponctuel» ;
2. «en mécanique quantique, une particule est un objet étendu» ;
3. «une conséquence est la possibilité d'interférences».
Dans la mesure où la «mécanique classique» et la «mécanique quantique» sont l’une et l’au-
tre une «théorie», donc un discours, toute «conséquence» dans l’une ou l’autre suit les prin-
cipes de la conséquence logique. Or, il semble bien que «les lois qui gouvernent l'évolution
de ces objets (…) sont les équations de Hamilton (ou Newton) dans le cas classique et les
équations de Schrödinger dans le cas quantique». Alors, où se situe la «possibilité d'interfé-
rences» ? Entre les théories, ou entre les objets ? Beau problème !
1.5 Quoi qu’il en soit, à la page 13, le professeur Faure établit les «prérequis supposés» au
«cours sur la Mécanique quantique» en ces termes :
En mathématiques : notion d'espace vectoriel, de Tranformée de Fourier.
En physique : mécanique analytique, Hamiltonienne.
En mécanique quantique : problèmes ID stationnaire, ... , le cours et TD de Licence.
Le professeur Faure énonce ainsi, succinctement, trois domaines où se trouvent les principes
requis pour saisir l’enseignement donné dans le cours. À prime abord, il ne semble pas que
des principes “philosophiques” soient exigibles. Que pourraient bien être de tels principes
“philosophiques” ? Dans Le paysan de la Garonne, Jacques Maritain écrit :
Je ne vais pas m’embarquer dans ici dans les problèmes ardus de l’épistémologie. Je noterai
seulement que les sciences de la nature ont, toutes, prise sur le réel entant seulement qu’ob-
servable (ou dans les limites de l’observable). (...) Toutes relèvent (...) pareillement d’une intel-
lection d’ordre empiriologique (...). Au contraire, la philosophie de la nature relève d’un type d’in-
tellection qui par l’observable, ou par les signes saisis dans l’expérience, atteint le réel dans son
être, et qu’on doit appeler une intellection d’ordre ontologique (la plus naturelle à vrai dire ; l’au-
tre demande une sorte spéciale de dressage ou d’ascèse). (...) Nous sommes là en face de
deux claviers différents. 1
5
1 Jacques Maritain, Le paysan de la Garonne, Paris, 1966, Desclée de Brouwer, pp. 207-208