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Le 24 octobre 1970, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire des Nations Unies,
dans le cadre de la Déclaration relative aux principes du droit international touchant les
relations amicales et la coopération entre les Etats conformément à la Charte des Nations
Unies, la résolution 2625 (XXV) a défini comme un “principe” le devoir de non-intervention
dans les affaires relevant de la compétence nationale d’un Etat. Dans cette rksolution,
l’Assemblée gén&ale affirmait :
“Aucun Etat ni groupe d’Etats n’a le droit d’intervenir, directement ou indirectement,
pour quelque raison que ce soit, dans les affaires interieures ou extérieures d’un autre
Etat. En conséquence, non seulement l’intervention armée, mais aussi toute autre forme
d’ingérence ou toute menace, dirigées contre la personnalité d’un Etat ou contre ses
éléments politiques, économiques et culturels, sont contraires au droit international.”
Cette définition, comme on le voit, s’inspire directement des articles 16 et 17 de la
Charte des Nations Unies.
Ce principe, ainsi défini, est déclaré par 1’Assemblee générale dans la résolution 2625
(XXV) comme étant l’un des “principes fondamentaux du droit international”.
La Cour internationale de justice a affmé également le caractère non fondé de
l’intervention, qualifiée de simple expression d’une politique de la force. Elle déclarait en
1949 :
“Le prétendu droit d’intervention ne peut être envisagé par elle (la Cour) autrement que
comme l’expression dune politique de la force, politique qui a donné lieu dans le passé
aux abus les plus graves et qui ne possède, quelles que soient les différences présentes
de l’organisation internationale, aucune place dans le droit international.”
Voyons maintenant ce qu’il en est en droit international am&icain.
La consécration politique et juridique de la non-intervention a représenté, en Amérique,
l’aboutissement d’un long, profond et tenace effort latino-américain pour faire reconnaître ce
principe par les Etats-Unis. Après la douloureuse expérience des interventions armees nord-
américaines, notamment au Mexique, en Amérique centrale et dans les Caraïbes, menées
presque toujours pour des motifs humanitaires auxquels personne ne croyait et qui n’en étaient
pas la vraie cause, l’Amérique latine a concentré son effort international pour obtenir le
respect du principe de non-intervention par les Etats-Unis sur le plan politique et legak
moyennant sa reconnaissance officielle.
Ces efforts de l’Amérique latine se sont heurtes pendant longtemps au refus repété des
Etats-Unis. En 1928, à la Conférence de La Havane, la tentative pour inclure expressément,
parmi les principes du panaméricanisme, celui de non-intervention, est un échec. En 1933, au
VIIe congrès panaméricain tenu à Montevideo, ce principe est accepte et inclus, avec
quelques réserves des Etats-Unis, dans l’article 8 de la Convention sur les droits et les devoirs
des Etats. En 1936, à la conférence sur la consolidation de la paix, à Buenos Aires, le principe
de non-intervention est r&ffirmé dans un Protocole additionnel, sans aucune n?serve de la
part des Etats-Unis. La conférence panaméricaine de Lima le reprend en 1938, dans la
Déclaration de Lima.