¤ L'infection est habituellement méconnue car asymptomatique dans 90% des cas et
responsable d'un syndrome grippal non spécifique dans les autres 10%. Son diagnostic
ne peut être que sérologique, basé sur la démonstration d'une séroconversion,
¤ La transmission maternofoetale est de 40%, ce qui représente 1500 infections
congénitales par an.
Parmi ces enfants, 10% font une infection prénatale sévère (RCIU, microcéphalie,
hydrocéphalie, calcifications intracrâniennes), 10% sont en apparence sains à la
naissance mais présenteront des séquelles neurosensorielles (surdité notamment) et
80% restent asymptomatiques.
Faq 8 - Sur quels éléments, et avec quelle stratégie, peut-on faire le
diagnostic d'infection maternofoetale à CMV ?
Chez la mère.
¤ La sérologie est le seul examen de routine mais est peu performante : possibilité de
réactions croisées avec d'autres viroses, persistance des IgM pendant plusieurs mois ou
années, ce qui rend impossible la datation de la séroconversion en l'absence de
prélèvement comparatif antérieur,
¤ Compte tenu de l'absence ou de la discrétion des manifestations cliniques, le
diagnostic ne peut donc reposer que sur une surveillance sérologique régulières des
femmes enceintes séronégatives.
Chez le fœtus.
¤ Le diagnostic d'infection maternofoetale repose sur la mise en évidence du génome
viral par PCR sur liquide amniotique après amniocentèse,
¤ Le diagnostic de gravité repose sur l'échographie et, éventuellement, l'IRM fœtale mais
ne permet de reconnaître que les formes les plus graves.
Compte tenu de ces caractéristiques, deux stratégies sont possibles :
¤ Diagnostic rétrospectif sur signes d'appel échographiques (RCIU, hydrocéphalie, …),
qui ne détecte que les formes les plus sévères. C'est l'attitude adoptée en France et dans
les autres pays,
¤ Diagnostic prospectif de la séroconversion maternelle par dépistage sérologique
systématique chez toutes les femmes enceintes. Cette attitude est déconseillée.
Faq 9 - Quels sont les arguments en faveur et en défaveur d'un
dépistage systématique pendant la grossesse ?
Le dépistage systématique est déconseillé (recommandation du Collège National des
Gynécologues et Obstétriciens Français, 2002).
¤ En effet, une surveillance sérologique mensuelle poserait de nombreux problèmes :
manque de spécificité de la sérologie, impossibilité de fixer un pronostic, risque de
multiplication des IMG alors que 80 % des fœtus contaminés resteront asymptomatiques,
¤ Cependant, certains auteurs plaident pour un dépistage simplifié comportant une
sérologie au 1er trimestre et une autre à l'accouchement.
La connaissance d'une sérologie négative en début de grossesse peut faire donner des
conseils d'hygiène qui réduisent le risque de séroconversion.
La connaissance d'une séroconversion pendant la grossesse permet un dépistage et une
prise en charge précoce de la surdité imputable au CMV.
PARVOVIRUS B19
Fréquence chez la femme enceinte : 0.5 à 1% des grossesses.
Transmission maternofoetale : estimée à 30%.
Conséquences : anémie fœtale transitoire par atteinte des précurseurs médullaires. Les
formes sévères entraînent un anasarque foetoplacentaire avec haut risque de mort in
utero. En revanche, si le fœtus survit, la guérison sans séquelles
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