Introduction
Le cancer du col de l’utérus est lié à l’infection persistante par certains papillomavirus
humains (HPV) dits oncogènes. Le dépistage repose sur le frottis cervico-utérin (FCU) qui
permet d’identifier la présence de lésions précancéreuses.
Au niveau mondial, le cancer du col de l’utérus est le second cancer touchant la population
féminine mais il est le premier cancer en termes de mortalité [1]. Les pays développés ont
réussi à réduire le risque que représente le cancer du col de l’utérus : en France, la pratique
individuelle du dépistage par FCU depuis une soixantaine d’années a permis de reléguer le
cancer du col de l’utérus en 10e place des cancers affectant les femmes et en 12e place en
termes de mortalité par cancer. Toutefois, en France, ce dépistage est marqué par
d'importantes inégalités de recours et il constitue l’un des seuls pour lesquels le pronostic se
dégrade, avec un taux de survie à 5 ans après le diagnostic en diminution (de 68 % en
1989/1991 à 64 % en 2001/2004), avec un impact démontré du niveau socio-économique
sur la mortalité [4].
Compte tenu, notamment, de son évolution lente et de l’existence de nombreuses lésions
précancéreuses spontanément régressives ou curables, ainsi que de tests de dépistage et
de diagnostic acceptables par la population et de stratégies de traitement disponibles, le
cancer du col de l’utérus est un candidat idéal au dépistage.
En France, le dépistage du cancer du col de l’utérus est avant tout un dépistage individuel
(ou spontané) fondé sur une conférence de consensus de 1990 et sur les recommandations
de l’Anaes de 2002 et 2004 et de la HAS de 2010 : un dépistage par FCU chez les femmes
de 25 à 65 ans selon un rythme triennal, après 2 FCU normaux réalisés à 1 an d’intervalle
[1]. La pratique du FCU est encore aujourd’hui très largement le fait des médecins
gynécologues et seulement 10 % des prélèvements seraient réalisés par des médecins
généralistes ou autres effecteurs [1].
Depuis le début des années 1990, trois sites1 correspondant à quatre départements (Bas-
Rhin, Haut-Rhin, Isère et Martinique) ont mis en place des programmes pilotes de dépistage
organisé (DO) des cancers du col utérin par FCU. En 2010, 6 nouveaux sites expérimentaux
correspondant à 9 départements (Allier, Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Cher, Indre-et-
Loire, Maine-et-Loire, la Réunion, Val-de-Marne) se sont inscrits dans une approche intégrée
de lutte contre le CCU et ont mis en place un DO du cancer du col de l’utérus, ainsi que des
1 Un programme de DO avait été mis en place dans le Doubs en 1993 mais a été suspendu en 2004.
GÉNÉRALISATION DU DÉPISTAGE DU CANCER DU COL DE L’UTÉRUS /Étude médico-économique / Phase 1 / Annexe 3
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