Conseils aux voyageurs - Association humanitaire Au Cœur des

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Conseils aux voyageurs
Au Cœur Des Hommes
Sommaire
1. La vaccination des voyageurs
2. La prophylaxie du paludisme
3. La diarrhée des voyageurs
4. Les règles d’hygiène
5. Les pathologies liées au transport
6. Les cas particuliers
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La vaccination des voyageurs
1.
2.
3.
4.
Principe de la vaccination
Les vaccinations obligatoires
Les vaccinations recommandées
Exemples de recommandations (pays d’Afrique)
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Définition :
Un vaccin est une préparation antigénique, dérivée d’un agent pathogène spécifique (ou
apparentée à celui-ci), capable d’induire chez un sujet réceptif une réponse immunitaire
protectrice vis-à-vis de cet agent.
On différencie :
• les vaccins vivants atténués, qui induisent après une dose unique, une immunité proche
de celle qui succède à une infection naturelle au prix d’une infection asymptomatique ou à
peine apparente. C’est ce qui c’est passer pour la première vaccination.
• les vaccins inertes, dépourvus de tout pouvoir infectant, mais capables de provoquer, en
général après plusieurs doses successives, une réponse immunitaire protectrice. Ce sont soit,
des vaccins inactivés complets contenant la totalité des corps bactériens, soit des particules
virales ou des fractions antigéniques (toxines détoxifiées, antigènes capsulaires ou
membranaires).
Généralités:
Avant tout voyage il convient d’établir un programme de vaccination qui doit tenir compte de
deux critères :
L’obligation administrative.
Elle correspond à la protection du pays contre un risque infectieux venant de
l’extérieur plus qu’aux risques encourus par le voyageur. Elles sont obligatoires pour
entrer dans certains pays
(exemple fièvre jaune pour le Mali).
Les risques réels encourus par le voyageur.
Ils varient en fonction :
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Des facteurs de risque individuel, âge antécédents médicaux et statut vaccinal
antérieur.
Du contexte épidémiologique international qui peut varier d’un mois à l’autre pour
une région (exemple le choléra à Haïti)
La situation sanitaire et du niveau d’hygiène de la région visitée Des conditions de
séjour, du type de travail de la durée du séjour
C’est donc un, voire deux mois avant le départ qu’il faut se préoccuper des vaccins
nécessaires au risque d’être pris de court.
Mise à jour des vaccinations du calendrier vaccinal en vigueur :
La mise à jour des vaccinations recommandées en France par le calendrier vaccinal,
que ce soit pour les adultes ou les enfants est la première étape de ce programme
notamment pour les vaccinations qui correspondent à une infection endémique dans le
pays de destination.
Par exemple pour le personnel de santé une vaccination contre l’hépatite A est
vivement recommandée.
De même pour les personnes alors en milieu rural ou faisant des randonnées, la
vaccination contre la typhoïde est-elle aussi recommandée.
Un rattrapage est recommandé quel que soit l’âge en particulier pour la diphtérie le
tétanos et la poliomyélite.
Vaccination en fonction de la situation épidémiologique
Encéphalite japonaise
La vaccination contre l’encéphalite japonaise n’est pas recommandée
systématiquement à tous les voyageurs qui se rendent dans les
régions où le virus circule
Sont seuls concernés :
• les adultes, expatriés ou devant résider plus de 30 jours dans ces régions ;
• les adultes se rendant dans ces régions, avec une activité extérieure importante, plus
particulièrement dans les zones de rizières ou de marécages, pendant la période de
transmission du virus, notamment pendant la saison des pluies, quelle que soit la
durée du séjour
Les activités suivantes sont considérées comme à risque : dormir à la belle étoile sans
moustiquaire, camper, travailler à l’extérieur, pratiquer le cyclisme, la randonnée en
particulier dans des zones où l’irrigation par inondation est pratiquée
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Le vaccin commercialisé est actuellement réservé aux personnes de plus de 18 ans
Fièvre jaune
La vaccination contre la fièvre jaune est indispensable pour un séjour dans une zone
endémique, même en l’absence d’obligations administratives.
Le vaccin de la fièvre jaune (ou vaccin amaril) est un vaccin à virus vivant atténué
disponible uniquement dans les centres agréés de vaccinations internationales.
La vaccination est recommandée à partir de l’âge de neuf mois exceptionnellement dès
l’âge de six mois en cas de risque augmenté.
C’est un vaccin vivant il est déconseillé pendant toute la durée de la grossesse.
Cependant en raison de la gravité de cette maladie la vaccination contre la fièvre jaune
est justifiée pendant la grossesse si le voyage dans la zone endémique ne peut être
différé.
Personnes immunodéprimées, le vaccin est généralement contre-indiqué en cas de
déficit immunitaire congénital ou acquis. La décision de vacciner ou nous enlève des
médecins spécialistes qui suit le patient et du médecin du centre de vaccinations
internationales.
Les patients sous traitement immuno-dépresseur sont aussi contre-indiqués (anti
métabolique, inhibiteurs des cytokines, anti TNF)
Pour les patients sous corticothérapie au long cours à doses élevées, la vaccination
peut être faite si la corticothérapie est prévue pour une durée de moins de deux
semaines ou pour une posologie ne dépassant pas 10 mg par jour.
Quand le vaccin de la fièvre jaune peut être administré, un délai minimum de 2
semaines avant le début du traitement et de 3 mois
après l’arrêt du traitement, est à respecter. Dans tous ces cas, les voyages en zone
d’endémicité amarile sont donc déconseillés.
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Vaccin à méningocoque :
Trois types de vaccins sont disponibles en fonction de la zone cible.
Vaccins méningococciques de sérogroupe A et C
Vaccins méningococciques de sérogroupe C conjugué
Vaccins méningococciques des sérogroupes A,C,Y et W135 disponible uniquement
dans les centres de vaccination internationale.
La vaccination contre les infections invasives à méningocoque est recommandée pour
toutes les personnes se rendant dans la zone endémique notamment « la ceinture de
méningite » en Afrique saharienne qui regroupe les zones de savane et du Sahel
d’ouest en est c’est-à-dire du Sénégal à l’Éthiopie.
Cette vaccination est d’autant plus recommandée que le voyage se fait en saison sèche
situation propice.
Elle est aussi recommandée en cas d’épidémie ou dans une situation de contacts étroits
et prolongés avec la population locale comme par exemple les personnes qui exercent
une activité de santé auprès de réfugiés.
Elle est obligatoire pour les personnes se rendant en pèlerinage à la Mecque avec le
vaccin quadruple (A,C,Y,W135)
La rougeole
La vaccination de la rougeole est une vaccination recommandée en France d’après le
calendrier vaccinal. En général elle se fait à l’âge de 12 mois.
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En cas de séjour dans une zone de fortes endémie l’âge de vaccination peut être amené
à six mois.
Les adultes nés en 1965 ou après et n’ayant pas d’antécédents certains de rougeole ou
de vaccination qui se rendent dans un pays à forte endémie devraient recevoir une
injection de vaccins.
Ce vaccin est un vaccin atténué.
La tuberculose (B. C. G.)
Le BCG est recommandé pour les enfants dès la naissance en cas de séjours fréquents
ou prolongés dans les pays à forte incidence tuberculeuse.
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Chez les enfants non vaccinés celle-ci peut être réalisée jusqu’à l’âge de 15 ans.
Selon les estimations de l’OMS, les zones géographiques à forte incidence
tuberculeuse sont :
Le continent africain dans son ensemble
Le continent asiatique dans son ensemble y compris le proche et le Moyen-Orient
Les pays d’Amérique centrale et du Sud
Les pays d’Europe centrale et de l’Est y compris l’ex URSS ainsi que dans l’union
européenne les pays autrefois satellites Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie,
Pologne, Roumanie et aussi le Portugal
Vaccination facultative, en fonction des risques du voyage
Le choléra
La vaccination contre le choléra n’est recommandée que pour le personnel devant
intervenir auprès de malades en situation d’épidémie. Dans tous les autres cas la
prévention efficace est assurée par une bonne hygiène alimentaire.
Fièvre typhoïde
Elle n’est recommandée que dans les pays où l’hygiène est précaire pour des
voyageurs dont le séjour est prolongé ou se fait dans des mauvaises conditions. En
effet ce vaccin n’assure qu’une protection de 50 à 80 %, la meilleure prévention :
précautions vis-à-vis de l’eau et des aliments
La rage
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La vaccination contre la rage est recommandée pour les voyageurs dont le séjour est
prolongé ou aventureux et en situation d’isolement dans des zones à haut risque (Asie
Afrique Amérique du Sud)
Elle est recommandée en particulier chez les enfants dès l’âge de la marche car ils ont
plus de risques d’exposition aux morsures ou à un contact mineur passé inaperçu.
De toute manière cette vaccination ne dispense pas d’un traitement curatif en cas
d’exposition.
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Exemple de programme de vaccination
Adulte de 40 ans, médecin, partant pour une mission humanitaire Mali, d’une durée de
15 jours, dans un village de brousse, avec hébergement en milieu « hôtelier ».
Démarche à suivre :
Rechercher les vaccinations obligatoires (liste BHE institut de veille sanitaire)
Rechercher les facteurs du risque lié au patient et au séjour
Contact étroit avec les habitants
Contact étroit avec des produits sanguins
Conditions de vie en milieu rural
Définir le calendrier vaccinal :
Vaccination obligatoire la fièvre jaune
Vaccinations recommandées en fonction des facteurs de risque : DTP (conditions de
vie en milieu rural), hépatites A et B (contact possible avec des produits sanguins, et
conditions de vie en milieu rural), éventuellement, vaccination méningocoque si
pendant le séjour il y a risque d’épidémie.
Proposition d’un calendrier vaccinal :
Jour 0
DTPolio si dernier rappel de plus de 10 ans Vaccin anti-méningococcique, par le
vaccin A+C+Y+W135 (selon les conditions ci-dessus)
Jour 30
Vaccin contre les hépatites A et B, si non vacciné
Vaccin contre la fièvre jaune
Jour 60
Vaccin contre l'hépatite B, 2ème injection
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La prophylaxie du paludisme
1. Le paludisme
2. Le vecteur du paludisme
3. La chimio-prophylaxie
3.1.1. Les zones de résistances
3.1.2. Les différents traitements
4. Les autres moyens de prophylaxie du paludisme
5. Les autres pathologies liées aux moustiques
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Le paludisme
Le paludisme (malaria en anglais) est une parasitose due à des hématozoaires du genre
Plasmodium, transmise par des moustiques du genre Anophèles. Cette maladie, surtout
importante pour les populations vivant en zone d’endémie (zone intertropicale), l’est aussi
pour les voyageurs (6000 cas en France)
Epidémiologie
En 2009 le paludisme reste la première endémie parasitaire mondiale. On estime que près de
la moitié de la population mondiale vit en zone d’endémie.
Le nombre d’accès palustres survenant chaque année à travers le monde est estimé de 300 à
500 millions, entraînant la mort de 1 à 3 millions de personnes, parmi lesquelles une majorité
de jeunes enfants vivant en Afrique sub-saharienne.
Le paludisme représente une charge financière énorme pour les populations et par conséquent
la maladie constitue un obstacle au développement des pays concernés, notamment en
Afrique.
Source BHE 2010
Importance pour les voyageurs
A une échelle tout à fait différente, le paludisme est important aussi pour les voyageurs.
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L’augmentation actuelle des échanges internationaux fait que tout médecin exerçant en France
métropolitaine peut être confronté au paludisme dans sa pratique quotidienne.
En France, le nombre de cas de paludismes d’importation diagnostiqués chaque année est
estimé à 6000. Chaque année, 20 personnes meurent en France du paludisme.
Le paludisme reste une maladie potentiellement mortelle pour un sujet non-immun (cas des
voyageurs). Au cours des dernières années, la prévention individuelle est redevenue difficile
en raison de l’augmentation des résistances du parasite vis-à-vis des traitements préventifs.
Actuellement aucun vaccin n’est commercialisé.
l’agent pathogène et le vecteur
L’agent pathogène
Le paludisme est transmis par un protozoaire appartenant au genre Plasmodium, il en existe
de nombreuses espèces mais seulement cinq sont pathogènes pour l’homme. Ce sont le
falciparum, le vivax , l’ovale, le malariae, et le knowlesi. Le falciparum est celui qui est le
plus largement répondu à travers le monde et qui développe plus de résistance.
Dans les régions équatoriales, il se transmet toute l’année avec des recrudescences
saisonnières. Dans les régions subtropicales, elle il ne survient qu’en période chaude et
humide et sa transmission s’arrête en dessous de 18°. (pas de paludisme en région
montagneuse)
Le falciparum est responsable des formes cliniques graves notamment le neuro-paludisme.
Le vecteur
Le paludisme est transmis à l’homme par la
piqûre d’un moustique du genre anophèle au
moment de son repas sanguin. Seule la
femelle transmet la maladie, elles ne piquent
qu’à partir du coucher du soleil avec un
maximum d’activités entre 23 heures et 6
heures. Cela explique que l’utilisation des
moustiquaires est le moyen de prévention
individuelle le plus efficace.
Les larves d’anophèles se développent dans les collections d’eaux.
Il existe d’autres espèces d’anophèles qui ne sont pas capables de transmettre le paludisme.
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La prophylaxie du paludisme :
La prophylaxie individuelle :
Un vaccin utilisable pour une prévention de masse n’est pas disponible et les derniers essais
n’ont pas montré une efficacité suffisante lors des études cliniques.
La prophylaxie individuelle est composée de la prévention contre les piqûres de
moustiques par des moyens du type répulsifs ou moustiquaires sachant que le vecteur du
paludisme pique en général la nuit.
Le deuxième volet de la prophylaxie individuelle est la chimioprophylaxie à base de
médicaments anti paludisme. Le choix de l’anti paludéen dépend du risque d’infection
individuelle et régionale comme la durée du séjour, la zone de résistance.
Les recommandations concernant la chimioprophylaxie varient régulièrement et doivent
prendre en compte les différentes conditions épidémiologiques au sein de chaque pays.
À côté de la chimioprophylaxie il existe au cours du séjour la disponibilité d’un traitement
dit de réserve traitement que les voyageurs doivent utiliser en cas de fièvre ou de symptômes
pouvant faire évoquer un accès palustre, ce traitement est utilisé en l’absence de possibilités
de consultation médicale rapide.
La prophylaxie de masse:
Les mesures de lmasse contre le paludisme ont pour objectif le contrôle du paludisme
.Cette prophylaxie est basée sur :
La lutte contre les moustiques dans
les habitations en utilisant des
prays d’insecticides contact. Des
Moustiquaires imprégnées qui sont
notamment
distribuées
gratuitement chez la femme
enceinte dans les pays endémiques.
La lutte contre les zones de
prolifération de moustiques avec
des produits larvicides chimiques
et biologiques.
La chimioprophylaxie :
Elle est indispensable dans les zones infestées par le Plasmodium falciparum. Elle n’est pas
efficace à 100 %. Elle doit être prise pendant tout le séjour et après le retour pendant une
durée variant suivant la molécule prise.
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Du fait de l’émergence de résistance le traitement varira suivant la zone où le patient se rendra
La carte des résistances
Les pays sont classés en trois groupes en fonction de leur résistance vis-à-vis du traitement
historique :la chloroquine
Source BHE 2010
Pays de du groupe1 en vert sur la carte
Pas de chloroquino-résistance ce produit pourra être utilisé seul
Pays du groupe 2 en bleu sur la carte
zone de chloroquino-résistance ce produit n’aura têtes associées à un autre anti
paludéen
Pays du groupe 3 en rouge sur la carte
Zones de prévalence élevée de chloroquino-résistance et de Multi résistance, dans cette zone
il faudra utiliser d’autres produits comme par exemple la méfloquine ou la doxycycline.
Zone complexe
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Dans ce groupe il existe à côté de de la résistance à la chloroquine des zones de méfloquinorésistance : Timor Oriental, zones fores-tières de part et d’autre des frontières de la
Thaïlande avec le Cambodge, le Myanmar (ex-Birmanie) et le Laos.
Source BHE 2010
Il faudra en tenir compte lors des conseils à donner aux voyageurs allant en Thaïlande ou au
Cambodge (ces zones complexes sont des endroits touristiques).
Le classement des zones est régulièrement remis à jour par l’institut de veille sanitaire sur leur
bulletin épidémiologique hebdomadaire (BHE)
Les molécules disponibles :
La chloroquine
La chloroquine est le produit historique, il est utilisé dans les zones où il n’y a pas de
résistance (groupe 1) et dans les pays du groupe 2 il est alors associé à une autre molécule.
Il se présente sous forme de comprimés de 100 mg ou de sirop de 25 mg/ 5 ml.
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La posologie
patients de plus de 50 kilos un comprimé par jour
Patients de moins de 50 kilos et enfants 1,5 mg/ Kg/jour.
La chloroquine peut être administrée aux femmes enceintes.
La prise est a débuter le jour de l’arrivée dans la zone à risque et à poursuivre quatre semaines
après avoir quitté les zones à risque.
Association nivaquine proguanil
Il existe une association fixe appelée Savarine® .
Sa posologie
un comprimé par jour pour une personne de plus de 50 kilos.
Elle peut être proposée à la femme enceinte
Pour les personnes de moins de 50 kilos, cette spécialité est mal adaptée on prescrira alors
chez l’enfant ou l’adulte de moins de 50 kilos :
Chloroquine (Nivaquine) à la dose de 1,5 mg / kilos/ par jour
et
le proguanil (Paludrine) à la dose de 3 mg/ kilos/ jour
Comme pour la chloroquine, la prise est à débuter le jour de l’arrivée dans la zone à risque et
à poursuivre quatre semaines après avoir quitté la zone impaludées.
Association atovaquone – proguanil :
Faute d’un recul suffisant, la prescription ne devra pas excéder trois mois (voir cas de séjours
Association atovaquone (250 mg)–proguanil (100 mg) (Malarone®)
Pour les personnes pesant au moins 40 kilos, la posologie est de un comprimé par jour au
cours d’un repas.
Pour les enfants de 11 à 40 kilos il existe une forme pédiatrique
Pour les enfants de 5 à 11 kilos, elle peut être utilisée (hors AMM) à un demi comprimé.
Chez la femme enceinte elle peut être prescrite en cas de séjour inévitable dans les pays de
groupe 2 ou 3 si l’association chloroquine et proguanil est mal supporté.
La prise est a débuter le jour d’arrivée en zone à risque et doit être poursuivie une semaine
après la sortie de cette zone prolongés
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Méfloquine (Lariam® 250 mg) :
Doit être Utilisé dans les zones du groupe 3 hors les cas où il existe une résistance à ce
produit.
La posologie est les de 1 comprimé semaine pour une personne de plus de 45 kilos.
Chez l’enfant mêmes règles que pour l’adulte à la dose de 5 mg/ kilos/ semaine.
Le produit est sécable, on peut adapter la posologie à partir de 15 kilos.
Chez la femme enceinte, elle peut être prescrite en cas de séjour inévitable dans les pays du
groupe 3.
L’inconvénient de ce produit est la tolérance avec :
des troubles neuropsychiques, anxiété dépression, agitation, éventuellement confusion
mentale, troubles du sommeil, céphalées, vertiges,
Pour cela le traitement doit être débuté au moins 10 jours avant l’arrivée dans la zone à risque
pour évaluer la tolérance sur deux prises.
Le produit doit être arrêté trois semaines après la sortie de zone.
Doxycycline : Doxypalu® comprimés à 50 ou 100 mg
A utiliser dans les pays du groupe 3.
Sujet de plus de 40 kilos un comprimé 100 mg par jour
Moins de 40 kilos 50 mg par jour
Enfants de moins de huit ans : contre-indiqué
Femmes enceintes: déconseillé au cours du premier trimestre et e contre-indiqué au deuxième
et troisième trimestre de la grossesse (coloration des dents de lait)
Elle peut entraîner une photo toxicité. Pour limiter ce risque nous conseillons la prise le soir
au cours du repas au moins 1h avant le coucher et le recours à une protection solaire
adaptée.La prise est a débuter le jour de l’arrivée dans la zone à risque et à poursuivre quatre
semaines après avoir quitté la zone impaludée
En cas de contre-indication et en fonction de la zone endémies concernée il existe des
alternatives
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Source BHE 2010
Les cas particuliers
Les séjours de longue durée (plus de trois mois)
La chimioprophylaxie doit être instaurée pendant six mois sachant qu’elle ne pourra être
continuée pour des raisons de tolérance et d’observance. À partir de six mois, la prescription
d’un traitement de prophylaxie se fera conjointement avec les médecins locaux, en tenant
compte des saisons (saison des pluies), des déplacements dans des zones à haut risque ou dans
des zones rurales.
Par contre il est nécessaire d’insister sur la protection non médicamenteuse contre les piqûres.
Les séjours itératifs
Dans le cas de séjours brefs et répétés pendant plusieurs années pendant une carrière
(personnel navigant, ingénieurs et techniciens pétroliers, commerciaux,) une chimio
prophylaxie antipaludique prolongée est impossible voire contre-indiqué.
Il faudra insister sur la prévention des piqûres de moustiques et l’incitation à consulter en
urgence un médecin référent en cas de fièvre.
Dans certaines entreprises ont édite document d’information sur les pays à risque, mis à jour
chaque année et d’une carte professionnelle nominative indiquant les voyages professionnels
dans les zones à risque de paludisme.
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Elle comportera un numéro de téléphone de contact d’un médecin capable d’informer sur les
déplacements récents. Chez ces patients, la prescription d’un traitement présomptif est
envisageable. (voir ce chapitre).
Le traitement présomptif
Le traitement présomptif appelé aussi traitement de réserve, peut être utilisé dans certains cas.
C’est un traitement antipaludique donné sans avis médical pendant le séjour. Il doit rester
d’exception et ne s’impose qu’en l’absence de possibilités de prise en charge médicale dans
les 12 heures .
Il doit toujours être l’application de la prescription d’un médecin consulté avant une
exposition. Il se justifie dans certains cas comme les déplacements de plus d’une semaine en
zone très isolée, mais aussi dans des cas où le médecin référent juge inappropriée une
prophylaxie continue. C’est le cas par exemple de séjours de plus de trois mois, ou bien de
séjours itératifs.
Ce traitement se donne sans test diagnostique.
Les molécules et les posologies utilisées sont regroupées dans le tableau ci-dessous :
Source BHE 2010
Si le voyageur est amené à prendre lui-même un tel traitement il doit être informé de la
nécessité de consulter un médecin dès que possible.
Les moyens non médicamenteux :
Le vecteur du paludisme, l’anophèle, pique habituellement entre le coucher et le lever du
soleil. Les précautions seront donc particulièrement importantes la nuit.
prévention
Protection doit être maximale pendant la période allant du coucher au lever du soleil :
•
Usage de répulsifs
•
Port de vêtements imprégnés et couvrants le soir
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•
Utilisation d’une moustiquaire imprégnée d’insecticides pour dormir.
Il est fortement recommandé d’éviter de sortir la nuit sans protection anti moustique de type
répulsif cutané et bien évidemment de dormir à la belle étoile sans moustiquaire imprégnée.
La moustiquaire imprégnée assure la meilleure protection contre les piqûres de moustiques de
cure elles sont disponibles en pharmacie et dans les magasins spécialisés.
Les vêtements et les toiles de tente peuvent être également imprégnées par ce prêt trempage
dans la pernéthrine disponible en pharmacie.
L’usage de répulsifs
L’usage des répulsifs et des moustiquaires, et régie par les recommandations personnelles anti
vectorielles pour la protection contre les insectes piqueurs et les tiques, recommandations
édictées par la société de médecine des voyages (SMV) et la société de parasitologie (SFP).
Il est fortement recommandé, en raison de la gravité de certaines maladies à
transmission vectorielle, d’analyser le risque et d’envisager les mesures de protection
personnelle anti vectorielle suffisamment simple pour être applicables. La
hiérarchisation de ces mesures dépend du voyage ou du séjour et de la personne
impliquée. (reco SMV)
Un répulsif est une substance naturelle, ou de synthèse qui présente une propriété répulsive
vis-à-vis des arthropodes. En repoussant le vecteur potentiel, elle limite le contact
homme/vecteur.
Vis-à-vis des arthropodes, on peut classer les substances répulsives en deux catégories, les
extraits de plantes et les produits de synthèse.
Il est fortement recommandé d’utiliser comme répulsif cutané, uniquement ceux dont les
substances actives font actuellement l’objet d’une évaluation de leur innocuité (toxicités
animales et humaines, génotoxicité, et écotoxicité) et d’en respecter les préconisations
d’utilisation. (reco SMV)
Pour se protéger des anophèles lors d’un séjour en zone impaludées, il est recommandé
d’utiliser une formulation commerciale dans la concentration ont substances actives
assure une protection efficace pendant au moins 4 heures en condition de terrain. (reco
SMV)
En raison de leur durée d’efficacité en général inférieur à 20 minutes vis-à-vis des
principaux vecteurs et des risques allergiques et photo-sensibilisants reconnu, il est
fortement recommandé de ne pas utiliser des huiles essentielle comme répulsif cutané.
(reco SMV)
Il est fortement recommandé de ne pas appliquer sur la peau un produit répulsif en
même temps qu’une protection antisolaire. Le répulsif ne devrait être appliqué que 20
minutes après la protection anti-solaire. (reco SMV)
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Maladies liées aux autres insectes :
Dengue et chikungunya
Ces moustiques appartiennent au genre Aedes ils sévissent habituellement le jour. La
prévention repose donc sur l’utilisation de répulsif cutané .
Ces répulsifs seront appliqués sur toutes les parties du corps non couverte la durée de
protection variant de quatre à huit heures et dépend de la concentration du produit et des
conditions d’application.
Pour les enfants qui ne marchent pas l’utilisation de moustiquaires est recommandée.
Moustiques transmettant les parasites responsables des filarioses lymphatiques
et encéphalites.
Ces moustiques qui appartiennent au genre Culex piquent habituellement la nuit. La
protection recommandée est donc identique à celle indiquée pour se protéger des piqûres de
l’anophèle et du paludisme.
En Océanie, les moustiques qui transmettent la filariose lymphatique, sont un petit peu
différent et appartiennent eux au genre Aedes , ils piquent plus tôt dans la journée; la
protection se fait donc avec l’utilisation de répulsifs comme dans le cas de la dengue.
Il existe d’autres insectes piqueurs, autres que les moustiques qui transmettent des maladies et
nécessitent une protection.
Comme nous l’avons vu au cours du chapitre précédent, d’autres vecteurs peuvent entraîner
des maladies comme par exemple les punaises, les puces. Le tableau ci-dessous, on regroupe
tous ces autres vecteurs et leur protection
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La diarrhée des voyageurs
1. Définition et clinique
2. Le traitement
3. La prévention
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Diarrhée du voyageur (tourista)
Infection de courte durée le plus souvent bénigne en lien avec un voyage à l’étranger,
principalement en zone tropicale, dont les causes sont différents germes pathogènes.
Épidémiologie
Elle survient lors de voyages dans les pays du Sud avec une incidence plus importante en
Afrique et en Asie (30 à 40 % des voyageurs) puis sur le pourtour méditerranéen et aux
Caraïbes avec environ 15 % des voyageurs.
Les jeunes enfants et les adolescents ainsi que les personnes âgées sont particulièrement
touchées il n’y a pas de différence entre les deux sexes
Les germes les plus souvent isolés en été sont les escherichia coli et en hiver et pendant la
saison sèche les campylobacter jejuni .
La cause est normalement des aliments ayant subi une contamination fécale. L’insouciance et
l’ignorance des voyageurs sont souvent très importantes dans cette pathologie.
Clinique
C’est une diarrhée débutants en général le troisième jour du séjour ne persiste que six jours au
plus. La diarrhée peut être accompagnée de vomissements (15 % des cas), de nausées et de
fièvre ainsi que de coliques abdominales.
Traitement :
Continuer une alimentation et une hydratation lorsque la forme est légère. La prise d’un
antidiarrhéique antisectes et poire peut atténuer les symptômes en particulier dans des
circonstances particulières qu’en la diarrhée est particulièrement gênante (au cours d’un
déplacement).
Dans les forme plus sévère d’antibiothérapie peut-être indiquée en particulier dans les formes
fébriles avec celle sanglante.
Chez l’adulte on préférera une fluoroquinolone en cas de contre-indication l’azithromycine
pour être utilisé.
Prévention
Elle est basée sur les mesures d’hygiène générale :
Éviter l’ingestion d’aliments potentiellement à risque (aliments crus ou cuits mais consommés
froids) des boissons à risque l’eau locale et les glaçons
Se laver les mains, geste qui reste primordial au vue de l’importance de la transmission
manuportée. L’utilisation d’un savon ou d’un soluté Hydro alcoolique est particulièrement
recommandée
La prévention médicamenteuse n’est pas indiquée en dehors d’une situation particulière
comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
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Cas particulier l’enfant et du nourrisson
Une consultation médicale est recommandée chez l’enfant de moins de deux ans dans tous les
cas et aux autres âges dans les formes moyennes ou sévères.
Chez l’enfant et l’adolescent, l’azithromycine peut être utilisée dans les formes peu sévères en
prises quotidiennes sans dépasser la posologie adulte
. Utilisation des fluoroquinolone ne doit être réservé qu’aux cas cliniques sévères, dans ce cas
il convient d’avoir recours à la ciprofloxacine qui est la mieux étudiée en pédiatrie.
Les mesures préventives reprennent les mesures d’hygiène :
• Utilisation d’eau minérale ou d’eau filtrée bouillie pour les biberons
• Hygiène stricte des biberons
• Lavage soigneux des mains des personnes s’occupant du bébé.
• Préférer l’allaitement au sein.
Il est bon de savoir reconnaître les signes de déshydratation et les mesures nécessaires pour la
prévenir et en particulier l’utilisation de solutés de réhydratation orale de type OMS .
Conduite à tenir
FQ fluoroquinolone
azithro azithromycine
Lutte contre la déshydratation
L’important, surtout pour les enfants, est de ne pas se déshydrater. Quand la diarrhée
survient, il faut maintenir l’apport liquidien en consommant des boissons sans risque (par
exemple de l’eau en bouteille, bouillie ou purifiée).
L’allaitement ne doit pas être interrompu.
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Si la diarrhée reste modérée ou abondante, des sels de réhydratation orale (SRO) sont
recommandés, surtout pour les enfants et les personnes âgées.
Quantité de solution de SRO à absorber
Enfants de moins de 2 ans 1 /4
1 /2t asse (50-100 ml) chaque fois que l’enfant a des selles molles sans dépasser 0,5 litre
environ par jour.
Enfants de 2 à 9 ans 1 /21 tasse (100-200 ml) chaque fois que l’enfant a des selles
molles sans dépasser 1 litre environ par jour.
Enfants à partir de 10 ans et adultes
Autant que souhaité sans dépasser 2 litres environ par jour
.
Si l’on ne dispose pas de SRO, on peut préparer une solution
Préparation artisanale du sérum de réhydratation orale :
•
•
•
•
•
Faire bouillir un litre d’eau (4 tasses) pendant 5 minutes
Laisser tempérer pendant 5 minutes
Ajouter une cuillère à café bombée de sucre
Ajouter une cuillère à café rase de sel
Un jus d’un demi citron ou autre agrume disponible
Mode d’administration :
Offrir au nourrisson ou à l’enfant par de petites doses, à la cuillère toutes les cinq
minutes
Source document ACDH
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Les règles d’hygiène
1. Hygiène générale
2. Hygiène alimentaire
3. Hygiène de la peau
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Règle d’hygiène générale
La salubrité des aliments, des boissons et de l’eau dépend essentiellement des
conditions d’hygiène dans lesquelles s’effectuent la culture, la préparation et la
manipulation.
Dans les pays où l’hygiène et l’assainissement sont médiocres et où
l’infrastructure de sécurité sanitaire est précaire, le risque de diarrhée du voyageur est
important. Afin de réduire au maximum le risque de contracter une maladie d’origine
alimentaire ou véhiculée par l’eau dans ces pays.
Le suivi de règles simple d’hygiène général permet de se protéger Se laver souvent les mains
avec du savon (l’eau est insuffisante), particulièrement
- avant les repas
- avant toute manipulation d’aliments,
- après passage aux toilettes
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Hygiène corporelle
Une bonne hygiène corporelle est importante, particulièrement dans les pays tropicaux
ou sub-tropicaux :
Se laver régulièrement à l’eau et au savon et bien se sécher
Apporter un soin particulier en cas de plaie ou de blessure cutanée appliquer un
antiseptique, ne pas laisser macérer ;
Ne pas marcher pieds nus sur les plages Ne pas s’allonger à même le sable; Porter des
chaussures fermées sur les sols boueux ou humides (risque d’anguillulose,
d’ankylostomose, etc) ne pas marcher ou se baigner dans les eaux douces (risque
de bilharziose, leptospirose, etc)
Eviter l’ensoleillement excessif (ombre, protection vestimentaire, crème écran
antisolaire) ;
Se protéger du soleil (chapeaux, vêtements longs et légers, crème écran antisolaire à
renouveler régulièrement), même pendant les baignades l’habillement doit être léger,
lavable aisément, perméable (coton et tissus non synthétiques) ;
Eviter de laisser sécher le linge à l’extérieur ou sur le sol (risque de myiase), à défaut
le repasser des deux côtés
Eviter les contacts avec les animaux, plus particulièrement pour les enfants
Hygiène alimentaire :
« Les aliments et boissons contaminés constituent souvent un risque sérieux pour la santé des
voyageurs. La douleur physique et la gêne associées à la diarrhée, ajoutées à la difficulté de
trouver une assistance médicale appropriée, surtout si on ne parle pas la langue du pays,
peuvent totalement gâcher un séjour à l’étranger «
(OMS)
De nombreuses maladies infectieuses sont acquises par voie orale
Les hépatites A et E
La diarrhée du voyageur
Le choléra la typhoïde
Les amibiases
Elles peuvent être évitées par des règles simples d’hygiène alimentaire portant aussi bien sur
l’alimentation solide que sur l’eau.
Les recommandations qui suivent revêtent une importance toute particulière pour les
voyageurs les plus vulnérables :
nourrissons et enfants,
personnes âgées, femmes enceintes,
personnes présentant un déficit immunitaire.
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Elles ne dispensent pas d’assurer une protection vaccinale contre les maladies transmises
par l’alimentation (hépatite, choléra, typhoïde)
Grandes règles générales.
Se laver les mains au savon de Marseille avant toute manipulation d’aliments et tout repas.
Ongles courts, ou brosse à ongles systématique.
Les aliments cuits conservés plusieurs heures à température ambiante sont l’une des
principales causes de maladies d’origine alimentaire. S’assurer que les
aliments ont été bien cuits et qu’ils sont encore chauds lorsqu’ils sont servis.
Les produits congelés ou surgelés ne devraient avoir été décongelés que lors de leur cuisson ;
la chaîne du froid est trop incertaine et les pannes d’électricité
trop fréquentes en zone tropicale : refuser à priori tout produit ayant été congelé.
Fruits et légumes.
Consommer à volonté si et seulement si on respecte le slogan de l’OMS :
"pelez, lavez, cuisez ou laisser" ; éviter ceux qui seront pelés mais ont la peau abîmée
Viandes.
S’assurer qu’elles sont bien cuites, y compris à l’intérieur. L’idéal est le
ragoût . Ne pas se contenter d’un aller-retour sur la braise ou le barbecue
toute viande encore saignante à l’intérieur doit être rejetée ou remise à cuire, même si elle est
carbonisée à l’extérieur.
Poissons
de rivière : s’assurer simplement de leur fraîcheur ;
de mer : certains poissons dans de nombreuses zones tropicales peuvent être toxiques
(ciguatera) : ne manger un poisson qu’après expertise locale qualifiée (pêcheur,
restaurateur…).
Crustacés.
Langouste, langoustines, crevettes, crabes… : pas de problèmes si consommés frais.
Coquillages.
A éviter à tout prix, sauf si l’on est sûr qu’ils viennent du grand large ou d’une côte totalement
inhabitée.
Œufs et dérivés.
Les œufs consommés immédiatement après leur ouverture et raisonnablement cuits (durs,
coque, au plat, omelette…) ne posent généralement pas de problème
en zone tropicale.
En revanche les mayonnaises " maison ", sauces et mousses diverses contenant des œufs
doivent être évitées. •
Produits laitiers.
Lait : ne consommer que si industriel ou bouilli.
Yaourts, fromages frais, glaces : seulement si produits par une industrie contrôlée
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Ce qu’il faut faire :
se laver les mains au savon avant manipulation
-peler les fruits.
le lait doit être pasteurisé ou bouilli.
Ce qu’il ne faut pas faire :
ingérer des aliments ou des boissons à risque tels que :
crudités ou aliments cuits consommés froids, même conservés au réfrigérateur,
-eau locale non embouteillée,
-les coquillages, les plats réchauffés, les glaçons et les glaces.
Dans certaines régions, se renseigner localement sur les risques de toxicité des poissons de
mer, indépendants du degré de cuisson (ciguatera).
Les règles d’hygiène vis-à-vis de la boisson
Ne boire de l’eau du robinet que si l’on est sûr qu’elle est potable.
Boire de l’eau encapsulée, décapsulée devant soi ; attention néanmoins aux habiles
recapsuleurs parfois très bien organisés (eaux gazeuses : pas de problème).
En cas de doute, porter à ébullition à gros bouillons, désinfecter avec Hydroclonazone® ou
Micropur® (attendre 1 heure), filtrer (filtres type Katadyn®) ou faire passer sur systèmes
antimicrobiens type Pentapure®
Pas de glaçons sauf si l’on est sûr qu’ils
ont été préparés avec une eau potable.
Les boissons industrielles de marques
internationales ou de grandes marques
nationales, ou toutes celles qui sont
gazeuses ne posent aucun problème
infectieux ; les boissons alcoolisées non
plus (attention à l’abus d’alcool, fréquent
sous les climats chauds).
Thé, café, tisanes… servis très chauds ne
posent aucun problème.
Jus de fruits frais : pas de problème si
pressés devant soi et immédiatement
consommés.
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Règles vis-à-vis des boissons:
Ne boire de l’eau du robinet que si l’on est sûr qu’elle est potable.
Boire de l’eau encapsulée, décapsulée devant soi ;
En cas de doute, porter à ébullition à gros bouillons ou désinfecter
Pas de glaçons
Les boissons industrielles de marques internationales
Thé, café, tisanes… servis très chauds ne posent aucun problème.
Jus de fruits frais : pas de problème si pressés devant soi et immédiatement consommés.
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Les pathologies liées au transport
1.
2.
3.
4.
Généralité
Le risque thrombo-embolique
Les risques cardio -respiratoires
Les contre indications
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Généralités
Les pathologies liées au transport enveloppent bien évidemment tous les moyens : avions,
automobile ou bus, transport maritime. Nous nous bornerons dans ce chapitre à n’étudier que
les pathologies liées au transport aérien bien que certaines d’entre elles comme par exemple le
risque thrombo-embolique existe aussi pour les transports terrestres automobiles aux bus.
Les pathologies et liées au transport aérien sont du à plusieurs facteurs




Le milieu atmosphérique d’un avion long-courrier est un peu différent de celui que l’on
retrouve normalement :
La pressurisation, qui est différente de celle du niveau de la mer pour des impératifs
techniques et qui a des conséquences sur les autres caractéristiques de l’air ambiant des
cabines en particulier
La teneur en oxygène plus basse qu’au niveau de la mer. Si cette hypoxie n’a pas de
conséquences chez un sujet sain, elle peut constituer un facteur de risque chez certains
patients
L’ambiances thermo hygrométriques, l’hygrométrie initiale de la cabine chute au fil du
vol malgré le rejet de vapeur d’eau par les passagers. Cette sécheresse entraîne une
déperdition hydrique et un assèchement en rapide des muqueuses.
Les principales pathologies
Les principales pathologies rencontrées au cours des vols longs courriers son : des pathologies
thrombo-emboliques, cardio-respiratoire, O.R.L.et psychiatrique (mal de l’air, décalage
horaire. …)
Maladie thrombo embolique
Le risque de maladies thrombo-emboliques veineuses est bien connu.
Suivant une étude néo-zélandaise, il est augmenté de 1 % au cours de voyages au long cours
d’une durée supérieure à 4:00. Il est bien évident que les voyages prolongés en automobile ou
en bus pose le même problème.
Les principales causes sont :
L’immobilisation et l’exiguïté des sièges (coup dur de la veine poplitée au niveau du creux du
genou).
Le déficit liquidien lié à la sécheresse de l’atmosphère d’une cabine pressurisée.
La diminution de la pression partielle en oxygène qui abaisse la capacité de fibrinolyse
Même en dehors de toute pathologie veineuse, il existe une vasodilatation et une stase
veineuse qui débouchent sur un œdème au niveau des pieds et chevilles après un long voyage
(il est difficile après un voyage de nuit venant de la réunion de remettre ses chaussures).
Il existe des facteurs de risques propres aux patients et en particulier des patients ayant déjà
des risques ou des antécédents de problèmes thrombo emboliques.
Antécédents de maladies thrombo-emboliques veineuses
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L’insuffisance veineuse chronique
Âge supérieur à 40 ans pour les femmes et 50 pour les hommes
Cancer
Obésité
Prise de médicaments favorisant la thrombose (contraception, traitement substitutif de
la ménopause)
Immobilisations plâtrées
.
Attention les manifestations thrombotiques incluant une embolie pulmonaire peuvent
se manifester jusqu’à deux semaines après le retour du voyage
Prévention
Les mesures de prévention suivante sont efficaces :
Boissons abondantes environ 100 000 et par leur, pour éviter la déshydratation.
L’immobilisation et l’appui capture du genou peuvent être contourné par des
contractions musculaires isométriques au niveau des jambes, la mobilisation du pied
en position assise ou debout et la marche dans les couloirs de l’avion.
Ces mesures doivent être prises quelques soirs l’état du patient vis-à-vis de la maladie
thrombo-embolique veineuse.
en cas de facteurs de risque, moyen, le port de chaussettes ou de bas de contention de
classe un ou deux est recommandé pendant le voyage.
En cas de risque élevé, on ajoutera l’administration d’héparine dauba poids
moléculaire en sous-cutané à doses préventives (par exemple Lovenox 4000 unités).
L’injection se fera à 2:00 avant le début du vol et sera renouvelé toutes les 24 heures
en cas de voyages prolongés
Ces mesures sont applicables pour les déplacements prolongés en voiture ou en bus.
Pathologies cardio vasculaires
Pathologies cardiaques
L’abaissement de la pression partielle en oxygène peut avoir des conséquences chez
les sujets aux capacités d’adaptation limitées. L’angine de poitrine instable par
exemple est une contre-indication au vol en raison de la survenue de la nécrose
myocardique . D’une façon générale, toutes les pathologies cardio-vasculaires
décompensées contre-indiquent les vols.
Pathologies respiratoires
Les sujets porteurs de troubles obstructifs sévères sont des sujets à risques, s’ils
répondent aux critères suivants : capacité vitale inférieure à 50 % ; ventilation
inférieure à 40 L/mn ; hypercapnie supérieure à 50 mmHg au sol ; hypoxémie
inférieure à 55 mmHg au sol.
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D’autres contre-indications formelles existent : pneumothorax non drainé, tuberculose
bacillaire contagieuse, poussée d’insuffisance rénale aiguë...
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Contre indications aux vol
Maladies cardiaques :
Toute maladie cardiaque non stabilisée par le traitement : Cardiopathie valvulaire mal
compensée, insuffisance cardiaque décompensée, angor (angine de poitrine) instable,
infarctus datant de moins de 4 semaines.
-bloc auriculo-ventriculaire, du 1er ou du 2e degré, non appareillé (un pacemaker
moderne tolère le contrôle magnétique, sauf ceux de type VVI)
Maladies vasculaires :
-hypertension artérielle élevée à plus de 23 cm de Hg.
-phlébite récente.
Maladies du sang :
-anémie avec taux d'hémoglobine inférieur à 8g/dl.
Diabète :
-le diabétique ne pourra voyager que s'il est équilibré.
Ophtalmologie :
-décollement de rétine datant de moins de 6 semaines.
-glaucome non stabilisé
ORL :
-otite ou sinusite en évolution, intervention chirurgicale ORL récente..
Pneumologie :
-embolie pulmonaire.
-infection pulmonaire aiguë, asthme actif.
-pleurésie, pneumothorax
Gastro-entérologie :
-occlusion intestinale
-intervention sur le tube digestif datant de moins de 8 jours.
Infectiologie :
-maladie contagieuse.
*Neurologie :
-crises d'épilepsie fréquentes, non contrôlées par le traitement.
Psychiatrie :
-chaque fois qu'il peut y avoir un risque d'agitation, les malades psychiatriques
potentiellement dangereux seront accompagnés de deux infirmiers.
Grossesse
-pas de vol après le 8e mois,
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Les cas particuliers
1. Voyages et enfants
2. Voyages et grossesse
3. Voyages et personnes âgées
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Le voyage et enfant
Globalement les mêmes conseils en termes d’hygiène que pour les adultes sont valables pour
les enfants. Il doit seulement être suivi avec 1+ grande rigueur. Il est nécessaire de s’en
charger personnellement lorsque l’on amène les enfants avec soi en voyage en zone tropicale.
Les voyages en zone tropicale sont déconseillés avec les nourrissons les jeunes enfants car les
risques sanitaires sont plus élevés..
Une consultation pédiatrique et de médecine tropicale permettra de donner des conseils sur :
La chimioprophylaxie contre le paludisme
Les problèmes d’alimentation
Les problèmes d’apports hydriques
Les risques liés à l’exposition solaire
Les règles générales d’hygiène corporelle
Conduite à tenir
Les enfants étant plus sujet à la déshydratation il faudra se munir de suffisamment de portable
hors des voyages en avion et d’en avoir en permanence du fait du risque permanent d’attente
prolongée imprévue.
Le coup de soleil fait partie des problèmes sanitaires liés au climat le plus fréquent.
Évitez une exposition même de courte durée au soleil car il peut être l’origine de troubles
sévères. Il conviendra de protéger l’enfant du soleil avec des crème écran total et des
vêtements longs et légers en coton.
Être plus vigilant vis-à-vis de la diarrhée du voyageur car les enfants sont plus susceptibles de
complications du fait de la déshydratation (voir chapitre)
La marche pieds nus et l’allongement sur le sable représente un risque particulier d’infection
parasitaire, il conviendra de les éviter.
Hygiène corporelle rigoureuse notamment pour le jeune enfant, hygiène comprenant une
douche quotidienne (avec savonnage) terminée par un séchage soigneux des plis pour éviter
toute macération.
Voyages et grossesse
La question de savoir si un voyage en zone tropicale peut être effectué par une femme
enceinte fait l’objet de nombreuses interrogations
Il existe des contre-indications au voyage de la femme enceinte. Les contre-indication absolue
sont assez rares, par contre les contre-indications relatives consistent à limiter le voyage là où
on peut trouver des cliniques compétentes et une facilité d’allaitement. Le voyage de la
femme enceinte est donc avant toute une affaire de bon sens
Les principales interrogations sont :
Risque vis-à-vis de transport
Risque vis-à-vis du paludisme et les antipaludéens.
Risque vis-à-vis des vaccinations
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Risque vis-à-vis de l’hygiène aussi bien hygiène générale qui hygiène
alimentaire.
Risque vis-à-vis de la déshydratation due en particulier à la diarrhée
À partir de ces interrogations, l’objectif du
voyage ainsi que la durée du séjour doivent
être discutés. Il est bien évident que la
problématique sera différente pour, d’une part
les voyages d’agrément, ou bien les voyages à
visée professionnelle ou d’accompagnement
familial. Dans ce dernier cas la question est de
savoir où se déroulera la fin de la grossesse et
où l’accouchement sera réalisé.
La consultation chez un gynécologue averti les
problèmes de médecine tropicale et si possible
des conditions médicales locales est indiquée
Grossesse et avions
D’un point de vue strictement médical, le voyage aérien serait possible jusqu’à la 36ème
semaine d’une grossesse non pathologique, à condition de présenter un certificat médical
établi par un obstétricien, attestant du col fermé, de la bonne présentation et d’un placenta non
bas inséré. Il convient toutefois de se renseigner sur les règles internes aux compagnies
aériennes. .
D’autre part le risque de phlébite lié à l’immobilité pendant le voyage est particulièrement
augmenté au cours de la grossesse. La prévention repose sur les exercices musculaires
pendant le vol et surtout le port de bas de contention (voir chapitre).
En pratique un voyage en avion est contre-indiqué au neuvième mois mais certaines
compagnies peuvent mettre cette barre beaucoup plus bas
Grossesse et paludisme
Le paludisme reste la maladie parasitaire la plus répandue, sa chimio prophylaxie est
indispensable.
La grossesse est un stress immunologique et exercerait une attraction particulière des
anophèles. Elle rendrait aussi la patiente plus sensible aux formes graves.
La prévention repose sur la non exposition aux anophèles par les mesures simples (limitation
des sorties entre le coucher et le lever du soleil, utilisation de répulsif port de vêtements de
couleur claire couvrant le corps, utilisation de moustiquaires imprégnées). Voir chapitre
Chimio prophylaxie indispensable :
Zone I : chloroquine (Nivaquine) : 1.5 mg/j ou 300 mg / semaine
Zone II : chloroquine + Proguanil 3 mg/j (Savarine)
Zone III : séjour déconseillé ou atovaquone + proguanil, ou méfloquine (Lariam)
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Grossesse et vaccination
Mieux vaut se faire vacciner avant la grossesse. Les vaccins tués ou polysaccharidiques sont
sans danger. La vaccination contre la fièvre jaune est licite dans les zones à haut risque (forêts
d’Afrique, Amazonie). Les vaccins vivants atténués sont contre-indiqués, ainsi que le BCG.
Vaccins autorisés sans réserve :
Tétanos, Grippe, Poliomyélite injectable, Diphtérie (Td ou DTbis)
Vaccins autorisés avec réserve théorique :
Thyphim Vi, choléra, Hépatite A, hépatite B, Rage, sauf en curatif, Méningocoque,
Pneumocoque, Encéphalite japonaise, Encéphalite européenne à tiques
Vaccins déconseillés :
T.A.B.D.T, typhus (fièvre), Coqueluche (réaction fébrile?)
Vaccins contre-indiqués (vivants viraux) :
rubéole, rougeole, oreillons, fièvre jaune (sauf si épidémie), poliomyélite oral.
Il n’y a toutefois pas d'indication d'interruption volontaire de grossesse, si ces vaccins ont été
administrés lors d’une grossesse débutante. Ainsi le suivi d’une cohorte de 441 femmes
vaccinées pendant contre la fièvre jaune par inadvertance lors du premier trimestre et dont les
enfants ont été suivis jusqu’à l’âge de une an, a montré des taux d’anomalies congénitales et
de prématurité identiques à ceux notés chez les enfants de mère non vaccinées pendant la
grossesse.
Grossesse et diarrhée
En cours de grossesse, les diarrhées peuvent provoquer une réduction du débit
placentaire et un déséquilibre hydro-électrolytique. La prophylaxie médicamenteuse
n’est pas recommandée. La prévention repose sur les vaccinations et les mesures
d’hygiène permanentes
Afin d’éviter ou corriger la déshydratation, il est important de boire abondamment et,
si la diarrhée est profuse, d'utiliser des sels de réhydratation orale. Dans les formes
plus sévères, fébriles ou avec selles glairo-sanglantes ou prolongées au-delà de 48
heures, le lopéramide (Imodium) est dangereux et une consultation médicale est
recommandée.
Le traitement de la diarrhée simple non fébrile, non sanglante, non glaireuse repose sur
la réhydratation, les topiques intestinaux. Les antisécrétoires sont contre-indiqués au
cours du premier trimestre. Au-delà, les formes légères peuvent être atténuées et
écourtées par la prise d'acétorphan (Tiorfan®), mais certains auteurs le contreindiquent pendant la grossesse.
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Certains antibiotiques sont utilisables pendant toute la grossesse : pénicillines,
macrolides, polypeptides. A partir du 2ème trimestre, peuvent être utilisés :
sulfaméthoxazole-triméthoprime, rifampicine, nitrofuranes et imidazolés.
L’azithromycine (Zythromax) peut être utilisé hors AMM ainsi que les
céphalosporines de 3ème génération.
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