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La Parvovirose
Gastro-entérite hémorragique apparue en 1978 simultanément en Europe, en Amérique et en
Australie. La parvovirose s'est rapidement étendue à l'ensemble du globe. Ce fut un véritable
cataclysme en pathologie canine car jusqu'alors, le chien ne souffrait presque pas de gastro-entérite
infectieuse. Depuis cette époque, la parvovirose canine s'est imposée comme la maladie contagieuse
la plus fréquente chez le chien. En effet, malgré la présence de vaccins très efficaces contre cette
maladie, la protection de votre petit boule ne peut être garantie à 100%. Etant donné, la gravité de
cette maladie, il est important de détecter au plus vite les signes d'alerte, car la vie de votre
bouledogue dépend entre autre de la rapidité d'instauration d'un traitement.
LE VIRUS
La parvovirose est comme son nom l'indique, due à un parvovirus, le Parvovirus canin. Ce virus est
étroitement apparenté au virus de la panleucopénie féline, plus connue sous le nom de Typhus du
chat. Il semblerait d'ailleurs que le virus canin soit apparu suite à une mutation du virus félin.
Inclusion virale dans une cellule. Parvovirus canin, microscope électronique.
LA CONTAMINATION
Les matières fécales constituent la source de virus et il faut savoir qu'un seul gramme de matières
fécales peut contenir jusqu'à 10 milliards de particules virales ! Imaginez que cela permettrait
d'infecter expérimentalement jusqu'à 1 million de chiens !
La transmission se fait exclusivement par voie oro-fécale. La transmission par voie transplacentaire
n'existe pas chez la chienne, alors qu'elle existe chez la chatte atteinte de parvovirose féline. Il n'y a
pas de porteurs sains, c'est-à-dire qu'après une maladie qui dure en moyenne 14 jours, le chien guéri
n'héberge plus de virus dans ses selles.
Cependant, malgré l'absence d'animaux porteurs chroniques, la très haute résistance du virus dans le
milieu extérieur assure la persistance latente de l'infection; l'humidité et le froid sont des conditions
ambiantes particulièrement favorables pour le virus. Attention donc à l'arrivée des nouveaux jours,
ou des recrudescences de parvovirose sont couramment observées. Seules une centaine de
particules virales ingérées par votre bouledogue peut suffire à entraîner une gastro-entérite
hémorragique, mais s'il est encore assez facile de prévenir un contact direct de votre compagnon
avec les selles diarrhéiques d'un autre chien malade, de nombreuses autres sources de
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contamination sont beaucoup plus insidieuses ! Le parvovirus peut rester virulent de 5 à 7 semaines
dans le milieu extérieur.
L'herbe, le sol, l'eau ou la nourriture souillée, la présence de virus sur le pelage des animaux ou
encore sur nos mains, sur nos vêtements sont autant de risques potentiels.
Il est bien sûr impossible d'empêcher son petit boule de faire connaissance avec ses compagnons à
quatre pattes et encore moins de l'empêcher d'explorer son environnement, la truffe en avant ! Ainsi
une bonne hygiène est une précaution minimale pour limiter les risques de contamination en
particulier dans les lieux où la concentration de chiens est importante comme les élevages, les
expositions, les cabinets vétérinaires. Et en complément de cette règle de base la vaccination est une
aide essentielle dans la prévention de l'affection, bien qu'une protection absolue ne puisse jamais
être garantie comme nous le verrons plus loin.LA MALADIE ET SES SYMPTÔMES
Le parvovirus suite à l'ingestion, se retrouve dans certaines cellules de l'organisme. Il se multiplie
exclusivement dans les cellules qui sont en division. Ainsi le virus peut se multiplier et créer des
dommages au niveau du coeur, des cellules intestinales, de la moelle osseuse ou encore des organes
lymphatiques, ganglions et rate intervenant dans la défense de l'organisme. On va comprendre ainsi
la différence des symptômes suivant l'âge du chien. Chez les nouveaux-nés de moins de deux
semaines les cellules du coeur sont en division active alors que le renouvellement des cellules
intestinales est lent. On ne parlera pas des dégâts occasionnés : le chiot meurt subitement avec une
détresse respiratoire sévère et des cris déchirants. Heureusement, cette atteinte du nouveau-né de
moins de deux semaines est aujourd'hui très rare. En effet la mère, quand elle est elle-même
protégée contre le virus après vaccination ou infection ancienne, transmet une protection dite "
immunité passive " à ses chiots grâce aux anticorps contenus dans son premier lait, le colostrum. On
comprendra alors encore mieux, l'importance des premières tétées chez les chiots.
Chez le chiot plus âgé, le principal site de multiplication du virus se situe au niveau de l'intestin grêle,
première partie de l'intestin. Ceci entraîne la destruction de ces cellules, provoquant des
vomissements et une diarrhée liquide, hémorragique et nauséabonde. Les globules blancs sanguins
diminuent amenant une leucopénie sanguine (souvenez-vous du mot panleucopénie donné au
Typhus du chat). A partir du moment où le chien a ingéré suffisamment de particules virales pour se
contaminer, le virus se dissémine dans l'organisme pour rejoindre les sites de multiplications.
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
La présence d'une gastro-entérite très contagieuse, hémorragique, observée chez les chiots de six
semaines à six mois, caractérisée par une évolution aiguë, accompagnée de fièvre et de
vomissements, et dont l'issue est la mort ou la guérison en environ cinq jours est très fortement
évocateur d'une parvovirose. Différents examens complémentaires permettront à votre vétérinaire
d'en faire un diagnostic avec certitude : frottis sanguins et prise de sang pour connaître l'importance
du manque de globules blancs, test immédiat pour mettre en évidence la présence du virus dans les
selles pas toujours très fiables, PCR au laboratoire pour également confirmer avec certitude la
présence du virus dans les selles. Cependant, il faudra mettre en place un traitement adéquat avant
même l'obtention des résultats si l'on veut avoir une chance de sauver un animal atteint.
Bien que depuis quelques années il existe un traitement visant à combattre le virus directement, le
traitement classique est avant tout un traitement symptomatique. Cela signifie que les soins mis en
place vont aider l'animal atteint à faire face aux dégâts causés par le virus, en attendant que le
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système de défense du chien soit assez puissant pour combattre le virus, ce qui prend environ une
semaine.
Les vomissements et la diarrhée entraînant une déshydratation rapidement fatale, l'administration
d'anti-vomitifs et la mise sous perfusion sont primordiales. Une antibiothérapie pour lutter contre les
toxines bactériennes, le maintien d'une température corporelle adéquate (l'hyperthermie peut être
suivie d'une hypothermie, conséquence de la déshydratation et de l'anorexie) sont autant de points
essentiels à mettre en place le plus précocement possible pour espérer une issue favorable. Mais
malgré tout, la mortalité reste élevée une fois les signes cliniques apparus.
La bonne nouvelle vient d'un traitement très récent visant à combattre directement le virus, à
présent disponible chez votre vétérinaire. Ainsi les chiots âgés de plus d'un mois et atteints de
parvovirose peuvent être traités par des injections d'interféron oméga félin durant trois jours, mais
ne dispensant en rien du traitement symptomatique. La mauvaise nouvelle vient du coût très
onéreux, mais que ne ferions-nous pas pour nos adorables petits boules, sachant qu'un tel
traitement réduit sensiblement et l'intensité des symptômes cliniques et la mortalité ?
PREVENTION ET VACCINATION
La vaccination est une arme indispensable dans la lutte contre la parvovirose car elle permet de
prendre le relais de la protection passive des chiots par le lait maternel. Si la vaccination est
indispensable, elle n'est cependant pas infaillible et ce, pour plusieurs raisons : si l'immunité
maternelle empêche la maladie chez le chiot, elle présente le désavantage d'interférer avec le
processus de vaccination. Cela signifie qu'il existe une période où l'immunité maternelle est d'une
part trop faible pour empêcher l'infection du chiot par le parvovirus mais qu'elle est d'autre part trop
importante pour ne pas interférer avec le virus vaccinal et empêche donc une vaccination
protectrice. Cette période appelée " trou immunitaire " touche le plus souvent les chiots entre huit et
douze semaines. Hélas, les vétérinaires ne peuvent connaître avec précision quand le chiot est dans
cette phase de vulnérabilité. Deux protocoles de vaccination nous sont proposés suivant les risques
de contamination de la portée.
Milieu sain, mère vaccinée
8 semaines : vaccin associé CHPPI
12 semaines : rappel CHPPI
Puis rappel annuel
Milieu contaminé ou à risques
6 semaines : vaccin parvovirose seul
8 semaines : vaccin associé CHPPI
10 semaines : vaccin parvovirose seul
12 semaines : rappel CHPPI
Puis rappel annuel CHPPI
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Dans les cas de très grande contagion, certains laboratoires producteurs de vaccins préconisent
l'emploi encore plus précoce de vaccin avec une injection toutes les semaines.
Lorsque la vaccination est effective, il ne faut pas oublier qu'elle n'empêche pas une infection
silencieuse avec présence de virus dans les matières fécales. Il est donc primordial de veiller dans les
collectivités à l'introduction de nouveaux arrivants et de prendre toutes les mesures d'isolement et
d'hygiène pour réduire le risque d'infection. La vaccination seule ne permet pas d'arrêter un cycle de
parvovirose quand celle-ci est présente dans un élevage. Le virus est, nous le répétons, très résistant
dans le milieu extérieur.
Une décontamination soignée est indispensable avant l'introduction d'un nouveau chiot dans le local
où un chiot a développé une parvovirose. Les détergents et les solutions organiques sont inefficaces,
mais serviront à faire un premier nettoyage de la pièce pour enlever toute trace de matières
organiques. Ensuite le matériel et les locaux seront désinfectés avec de la soude caustique à 0,8% ou
l'hypochlorite de sodium à 1% ou le formol à 0,2%. Le virus n'est pas très sensible à la chaleur :
aucune efficacité du chauffage à 60° durant 30 minutes. En pratique c'est l'eau de javel qui se
révèlera le plus efficace et le plus pratique.
PARVOVIROSE VICE REDHIBITOIRE CHEZ LE CHIEN
Obligations légales pour le vendeur d'un chiot :
Un chien vendu malade ou porteur du virus, doit être rendu et être intégralement remboursé par le
vendeur.
Délai de garantie :
C'est le temps que met la maladie pour se développer, et que l'on appelle plus communément temps
d'incubation de la maladie. Au-delà de ce temps de garantie, on ne peut pas dire que le chien a
attrapé le virus chez le vendeur, qui de ce fait ne sera pas tenu pour responsable. Il n'y aura donc pas
de remboursement. Pour la parvovirose ce délai de garantie est de cinq jours.
Délai d'action en rédhibition :
Ce délai de trente jours pour la parvovirose permet de porter plainte auprès du vendeur si un
certificat de suspicion a été fait par un vétérinaire pendant la période du délai de garantie.
Pour se résumer, si dans les cinq jours suivant l'achat d'un chiot, il y a apparition de diarrhées, de
vomissements, il faut faire établir par le vétérinaire un certificat de suspicion, attendre les résultats
du laboratoire qui confirme ou non l'atteinte de parvovirose, et dans le cas positif mettre en route
une action en rédhibition.
LES POPULATIONS A RISQUES
Si au début des années 1980 la parvovirose était observée aussi bien chez les adultes que chez les
chiots, actuellement, votre chien adulte en ordre de vaccination présente un risque minime de
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présenter les symptômes de cette maladie. En effet, au début de l'épidémie, la population canine
était vierge d'immunité envers ce nouveau virus. Le nombre de chiens malades était grand et la
mortalité élevée.
Aujourd'hui, presque toute la population adulte est protégée contre ce virus grâce à la vaccination ou
à un épisode de maladie antérieure. Cette protection permet d'éviter les signes cliniques mais elle
n'empêche pas une infection silencieuse durant laquelle les chiens atteints disséminent le virus dans
le milieu extérieur. Cette protection limite cependant une amplification rapide et élevée du virus
dans les collectivités, expliquant le caractère moins contagieux de la parvovirose canine
actuellement.
A peu près toutes les chiennes adultes sont protégées contre la parvovirose, et comme nous l'avons
déjà vu précédemment, elles transmettent cette protection à leurs chiots via leur colostrum dans les
heures suivant la naissance. Cependant cette protection a une durée limitée dans le temps. Elle est
effective pendant une période variant de six à parfois dix semaines. C'est pourquoi la parvovirose se
rencontre aujourd'hui le plus souvent chez des chiots âgés de six semaines à six mois, un âge
correspondant à la perte de la protection colostrale et à l'absence d'une protection résultant d'une
vaccination.
LES POINTS FORTS DE LA PARVOVIROSE A RETENIR
Gastro-entérite hémorragique contagieuse du chien d'origine virale, elle s'observe principalement
chez les chiots de six semaines à six mois. Le parvovirus canin se transmet par un cycle féco-oral et se
caractérise par une très grande résistance dans le milieu, particulièrement dans des conditions
froides et humides.
Un diagnostic de certitude peut être réalisé sur les matières fécales mais la précocité et vigueur du
traitement sont essentielles pour espérer une issue favorable.
Les vaccins sont très efficaces mais leur activité est contrecarrée par le " trou immunitaire " causé par
l'immunité maternelle entre environ huit à douze semaines.
La vaccination ne dispense en rien d'une hygiène rigoureuse.
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