Electro-neuro-myogramme / ENMG / Electromyogramme / EMG I. Définition L’électro-neuro-myogramme est une extension de l’examen neurologique qui permet d’enregistrer et de mesurer les activités électriques des nerfs et des muscles. 1.1. Points forts 1er point : Examen indispensable à l’étude du fonctionnement des nerfs périphériques et des muscles. 2e point : Il n’a pas de contre-indication formelle 3e point : Il nécessite un praticien expérimenté en neurologie et pathologie neuro-musculaire. 1.2. Introduction L’électro-neuro-myograme étudie l’activité électrique des nerfs et des muscles. Trois types de tests sont utilisés : l’étude des vitesses de conduction motrice l’étude des vitesses de conduction sensitive l’électromyogramme ou enregistrement musculaire L’étude des vitesses de conduction nerveuse et l’électromyogramme sont des techniques anciennes, développées dans des laboratoires de recherche en physiologie dans les années 30. L’utilisation médicale à grande échelle a débuté dans les centres de rééducation pour les blessés britanniques et américains de la deuxième guerre mondiale. En effet, les progrès de la réanimation avaient permis de sauver des militaires atteints de lésions sévères des nerfs périphériques au niveau des membres, et par ailleurs, la production d’oscilloscopes à grande échelle pour les écrans radar avait abaissé les coûts de fabrication. Grâce à l’informatisation de l’appareillage à partir du milieu des années 80, les examens sont devenus plus précis et moins pénibles pour les patients. Enfin la production de matériel à usage unique a fait disparaître tout risque infectieux. L’étude des vitesses de conduction motrice nécessite la stimulation d’un nerf moteur en deux points avec une petite secousse électrique de quelques millièmes d’Ampère et dont la durée est d’un ou deux dix-millièmes de seconde. La réponse du muscle est recueillie à l’aide d’électrodes semblables à celles utilisées pour l’électrocardiogramme. L’appareil permet de mesurer la taille (ou amplitude) de la réponse électrique du muscle (quelques millièmes de Volt), proportionnelle au nombre de fibres musculaires activées, et le temps de propagation (ou latence) du courant électrique entre le point de stimulation et le muscle. En mesurant la distance entre les deux points de stimulation, il est facile de calculer la vitesse de propagation du courant électrique le long du nerf, appelée vitesse de conduction motrice. On détermine habituellement la vitesse de conduction des fibres nerveuses les plus rapides. Elle dépend de la qualité de la myéline qui est la gaine des axones, prolongements des cellules nerveuses de la moelle qui commandent les muscles. Une compression du nerf ou toute autre altération va modifier un ou plusieurs de ces paramètres. L’étude des vitesses de conduction sensitive fait également appel aux stimulations électriques mais en recueillant le passage du courant sur un nerf de la sensibilité avec des électrodes similaires à celles utilisées pour les vitesses de conduction motrice ou à l’aide de bagues métalliques appliquées au niveau des doigts. L’intensité utilisée est habituellement moindre mais la stimulation doit être répétée pour effectuer un moyennage. En mesurant la distance entre le point de stimulation et le point de réception, on peut calculer la vitesse de conduction des fifres sensitives. On mesure également l’amplitude de la réponse (en microVolts) qui est proportionnelle au nombre de fibres sensitives. Le test permet, en stimulant à des distances courtes, de localiser très précisément une compression du nerf, par exemple au niveau du canal carpien. Les stimulations électriques entraînent une brève impression de fourmillement, parfois désagréable, mais sont habituellement bien tolérées, y compris par les enfants qui n’ont pas l’appréhension des adultes vis à vis de l ‘électricité. Il faut éviter l’utilisation de crèmes sur la peau avant l’examen car elles s’opposent à la détection des réponses en servant d’isolant. L’électromyogramme, enfin, est l’étude de l’activité électrique des fibres musculaires à l’aide d’une aiguille-électrode spéciale comportant, isolé dans le canal central, un filament de platine qui sert de détecteur au niveau du biseau. Le signal est amplifié plusieurs milliers de fois, puis transmis à l’appareil : il peut être analysé visuellement sur l’écran, ou en écoutant les sons produits par un hautparleur. On étudie d’abord le muscle au repos : il n’y a pas d’activité électrique chez le sujet normal. Puis au cours d’une contraction musculaire volontaire progressive, on constate un nombre de plus en plus grand de signaux correspondant aux fibres musculaires activées par les cellules nerveuses. Ce test permet de distinguer les maladies musculaires (myopathies) et les maladies du nerf ou de la cellule nerveuse de la moelle. Le diamètre de l’aiguille est compris entre 0,37 et 0,25 mm. L’insertion de l’aiguille peut provoquer un léger désagrément en raison de la douleur lors de la piqûre. II. Qu'est-ce que ça apporte ?….les indications On peut attendre 3 types d’informations Nature du processus causal Atteinte du nerf périphérique : motoneurone de la moelle / axone / gaine de myéline Atteinte du muscle : inflammatoire ou dégénératif Atteinte de la jonction neuromusculaire Topographie de l’atteinte neurogène périphérique Polyneuropathie : atteinte diffuse Syndrome canalaire : mononeuropathie par exemple atteinte du nerf médian au canal carpien du nerf sciatique poplité externe au col du péroné du nerf cubital au coude du nerf radial lors d’une épicondylite Atteinte radiculaire cervicale ou lombaire Atteinte plexique notamment du plexus brachial Degré de sévérité et d’évolutivité du processus pathologique III. Risques éventuels, contre-indications et précautions La tolérance de l’examen est bonne en général La première partie de l’examen (mesure des vitesses de conduction motrices et sensitives) nécessite l’utilisation d’une stimulation électrique dont l’intensité est augmentée progressivement. Celle ci n’est pas douloureuse mais désagréable ou bizarre selon les patients. L’intensité utilisée est inférieure à celle mettant en jeu les fibres de la douleur. Le pace maker n’est pas une contre-indication à l’utilisation d’un stimulus électrique. Les aiguilles utilisées pour la détection musculaire sont à usage unique donc il n’y a pas de risque infectieux si la désinfection de la peu à l’endroit de la piqûre est réalisée. Chez les sujets particulièrement sensibles, le risque de malaise vagal existe comme lors de toute piqûre mais il est faible en raison de la finesse de l’aiguille, de l’absence de prélèvement et d’injection. En cas de thrombopénie (baisse de plaquettes), de trouble de la coagulation ou de prise d’anticoagulants, n’oubliez pas de prévenir votre neurologue. Néanmoins, le risque d’hématome est faible à condition que la compression locale post piqûre soit suffisamment prolongée. N’oubliez pas de signaler toute maladie transmissible par le sang VIH ou hématite notamment. Document ANLLF