Le climat Cours de géographie | 1e année V. Neyroud | Gymnase de Nyon 1 Le rayonnement solaire Lorsque les rayons solaires parviennent au sol, ils sont absorbés de manière inégale. Leur pouvoir réfléchissant (albedo) varie selon leur couleur et leur texture. La Terre envoie elle aussi un rayonnement invisible (infrarouge) en direction de l'espace, dont une bonne partie est captée dans l'atmosphère, qui la maintient à proximité de la surface terrestre : c'est l'effet de serre naturel, d'autant plus important que le ciel est plus nuageux. C'est cet effet de serre naturel qui est probablement amplifié par les activités humaines, qui provoquent un rejet des gaz à effet de serre — notamment le gaz carbonique, CO2 — dans l'atmosphère, ce qui accentuerait par conséquent le réchauffement climatique. Le rayonnement est inégal en fonction de la latitude. Plus on s'approche des pôles — tant nord que sud —, plus la surface couverte par la même quantité de rayons solaires est dispersée. Le réchauffement y sera dont beaucoup plus diffus qu'à l'Équateur. De plus, près des pôles, les rayons doivent traverser une plus grande épaisseur d'atmosphère; celle-ci absorbe une partie de l'énergie, qui est dès lors perdue pour le sol terrestre. 2 Le cycle de l'eau L'humidité et les précipitations jouent un rôle fondamental en ce qui concerne le climat. L'eau peut se trouver dans ses trois états physiques dans l'atmosphère : •1. liquide •2. solide (sous forme de glace, ou de neige, provisoire ou «éternelle») •3. gazeux (vapeur d'eau, notamment dans les nuages) 3 La répartition de l'eau L'immense majorité de l'eau présente sur Terre (97,5 %) est salée (mers et océans), et ne peut servir aux besoins humains courants (boisson, nourriture, élevage, cultures). Il existe des procédés pour retirer le sel de l'eau de mer, mais ils sont très chers et consomment beaucoup d'énergie. Les glaciers représentent plus des deux tiers de l'eau douce (banquise, inlandsis, icebergs, glaciers de vallées). Leur existence est bien entendu menacée par le réchauffement climatique. Leur fonte augmenterait encore la proportion d'eau salée ! C'est aussi le cas des terres gelées en permanence (permafrost), dont le dégel pourrait provoquer des glissements de terrain (Russie, Canada). 4 La circulation des vents Les cellules équatoriales (ou cellules de Hadley) permettent l'évacuation des masses d'air chaudes et humides au-delà des tropiques, au nord comme au sud. Elles les emportent jusque vers 30 ° de latitude, avant que l'air ne retombe et retourne en zone intertropicale. Entre ces cellules équatoriales et les cellules polaires, le climat est tempéré, soumis alternativement aux anticyclones (haute pression) et aux dépressions (basse pression). 5 Les pressions atmosphériques Elles sont dues aux températures des masses d'air. Le principe est simple : l'air chaud monte en altitude, l'air froid descend. Lorsque l'air chaud monte, ce phénomène de succion fait baisser la pression atmosphérique de surface : une dépression se creuse; de plus, en s'élevant, la vapeur d'eau contenue dans la masse d'air se condense et forme des nuages; lorsque ceux-ci sont saturés en humidité, ils provoquent des pluies. C'est ainsi que les dépressions sont synonymes de «mauvais temps». L'air chaud qui s'élève doit bien retomber quelque part. En redescendant, il presse l'atmosphère contre la surface terrestre et la pression augmente : un anticyclone se forme. Sur les cartes météorologiques, les anticyclones sont généralement représentés avec la lettre H (high), les dépressions pas la lettre L (low). 6 L'effet de serre Il existe un effet de serre naturel, comme nous l'avons vu plus haut, et comme l’illustre l’image ci-contre. L’atmosphère retient donc une partie des rayons solaires et des rayons infrarouges émis par le sol terrestre chauffé. Ce sont des gaz qui sont responsables de cette captation. • En premier lieu (plus de 50 %), il s’agit de la vapeur d’eau, issue de l’évaporation des océans, lacs, rivières, etc. Les végétaux en émettent également. • Vient ensuite le dioxyde de carbone (CO2), pour 40 % environ. Ses émissions naturelles proviennent des incendies, des éruptions volcaniques et de la respiration des êtres vivants. 7 L'effet de serre (suite) • Mais l’être humain provoque une importante émission de CO2. C’est surtout la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) qui est en cause. • Le méthane (CH4) est lui aussi un gaz à effet de serre (GES). Il est surtout dû aux rizières, aux marécages et aux décharges à ciel ouvert, mais aussi… à la digestion des ruminants. • Le protoxyde d’azote (N2O) est produit naturellement dans les sols, mais aussi à cause des engrais azotés utilisés en agriculture. • Les halocarbures sont des gaz industriels, notamment fluorés. • L’ozone (O3) participe à l’effet de serre, mais de manière indirecte (généré par un processus photochimique engendré par les gaz ci-dessus), si bien qu’il n’est pas pris en compte dans le graphique. dioxyde de carbone méthane halocarbures protoxyde d’azote 8 La responsabilité de l’homme L’augmentation des gaz cités précédemment dans l’atmosphère n’est pas remise en cause. Mais une des grandes questions actuelles est de savoir si le réchauffement climatique est dû à l’action humaine. En effet, la Révolution industrielle (dès le début du XIXe siècle) a provoqué une utilisation intensive des énergies fossiles (charbon, puis pétrole et gaz). Le graphique ci- contre met en évidence la corrélation, dans les 400’000 dernières années, entre la concentration de CO2 dans les glaces antarctiques (courbe bleue) et la température de la même région (courbe brune). 9 Le gaz carbonique et son origine En deux siècles, la teneur de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère a augmenté de plus de 30 %. Même si la production de gaz carbonique diminuait de manière significative, sa durée de vie dans l’atmosphère est longue, si bien que son action se ferait ressentir encore longtemps. Le schéma ci-contre montre le cycle du carbone. Il intervient notamment dans la respiration (absorption d’O2 et rejet de CO2) et dans la photosynthèse (absorption de CO2 et rejet d’O2). Le carbone fossile se forme en plusieurs millions d’années, dans les sédiments marins, sous certaines conditions de température et de pression. Source de l’image : http://www.fne.asso.fr/fr/climat/quest-ce-que-le-dereglement-climatique/le-cycle-du-carbone.html 10 Des énergies (quasi-)non renouvelables Cette formation très lente (plusieurs millions d’années) contraste donc avec l’utilisation très rapide qu’en fait l’homme depuis deux siècles environ. Il en va de même pour le pétrole et la gaz, qui résultent eux aussi de la transformation de matières organiques (fossilisation de la matière vivante dans les sédiments calcaires ou organiques). La combustion du CO2 provoquée par l’homme rejette 8 milliards de tonnes environ par année dans l’atmosphère. Le CO2 atmosphérique est partiellement dissous dans les eaux de surface des océans. C’est surtout le cas dans les hautes latitudes. L’eau «plonge» ensuite dans les profondeurs. Ce CO2 reste ensuite 1’000 ans dans l’océan. Les plantes, du fait de la photosynthèse, captent du CO2. Celui-ci est d’abord stocké dans les végétaux. Puis dans le sol, lorsque les feuilles tombent ou que le végétal meurt. CO2 restant dans l’atmosphère CO2 réabsorbé par les océans CO2 réabsorbé par la biomasse et le sol 11 Les répercussions possibles du réchauffement climatique Les experts du climat — qui ne sont pas tous unanimes quant à la responsabilité de l’homme dans le réchauffement — se basent sur des modèles informatiques pour tenter de prévoir l’évolution du réchauffement. La plupart prévoient une augmentation des températures de l’ordre de 4 à 5°C d’ici la fin du XXIe siècle. Elle toucherait surtout les hautes latitudes, alors que les régions équatoriales subiraient une importante hausse des précipitations. 12 Les répercussions sur les océans Le niveau de la mer risque de monter de plusieurs dizaines de centimètres, en raison de la fonte de glaces (banquise, inlandsis, glaciers). L’abondance d’eau douce dans les hautes latitudes pourrait perturber le «tapis roulant» océanique, qui régule actuellement les échanges de chaleur et d’eau dans les bassins océaniques. Le ralentissement de la circulation océanique diminuerait le transport du carbone vers l’océan profond. Actuellement, les océans «pompent» une partie du CO2 émis par les activités humaines. Mais la solubilité de ce gaz (la possibilité d’être capté par l’océan) diminue si la température des eaux de surface augmente. 13 Sources “Le climat change, et nous ?” | Laurent TURPIN | Spécifique Editions “L'homme et le climat, une liaison dangereuse” | Edouard BARD | Découvertes Gallimard “Atlas du changement climatique” | Frédéric DENHEZ | Editions Autrement http://planet-terre.ens-lyon.fr 14