La photocatalyse,
une technologie propre
En bref, la photocatalyse est un phénomène au cours duquel une substance
appelée « photocatalyseur » accélère une réaction chimique sous l’action de
la lumière naturelle (solaire) ou articielle (lampe ultraviolets généralement).
Elle s’apparente au processus chimique de la photosynthèse : le photocatalyseur
–en général du dioxyde de titane (TiO2) – utilise l’énergie lumineuse, l’eau et
l’oxygène de l’air, engendrant ainsi la formation de radicaux très réactifs. Ces
derniers sont capables de décomposer certaines substances organiques et
inorganiques présentes dans l’atmosphère ou dans l’eau, parfois nocives, et de les
transformer en composés oxydés (dioxyde de carbone et eau, par exemple). Lors
de cette réaction chimique, le photocatalyseur n’est ni consommé ni altéré, ce qui
permet au processus de continuer dans le temps.
Les produits issus de la réaction photocatalytique – dioxyde de carbone
(CO2) et eau (H2O) – sont inoensifs, contrairement à ceux de processus
dépolluants courants comme la ltration ou la oculation. En outre, de
nombreuses études portant sur la désinfection de l’air par photocatalyse ont
montré que le dioxyde de titane, couplé au rayonnement ultraviolet, pouvait être
utilisé pour éliminer des micro-organismes.
Présent dans nombre de produits d’usage courant, le dioxyde de titane est le
catalyseur le plus utilisé.
La réglementation européenne considère que le dioxyde de titane ne présente
pas de danger pour les personnes qui en assurent la production ni pour les
utilisateurs : il n’est pas classé parmi les déchets toxiques (selon le CED, Catalogue
européen des déchets) et son transport n’est soumis à aucune mesure de sécurité
particulière. Les études réalisées par des organismes indépendants auprès de
travailleurs exposés à des quantités élevées de TiO2, aux États-Unis et en Europe,
n’ont démontré aucun rapport de cause à eet entre une exposition professionnelle
au TiO2 et un risque accru de cancer. Principe de précaution oblige, le CIRC (Centre
international de recherches sur le cancer) a néanmoins classé le TiO2 parmi les
agents sous surveillance dans la liste 2B – « peut-être cancérogène pour l’homme ».
Cela dit, si le dioxyde de titane s’avérait eectivement cancérogène, il faudrait en
inhaler des quantités très importantes pour, peut-être, développer une pathologie.
Or, pour éviter une telle inhalation par les travailleurs et les usagers, les industriels
ont recours soit à des solutions liquides, soit à des solutions agglomérées pour
concevoir leurs produits.